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Vous pouvez effectuer des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l’adressel http ://books.qoogle.com TTL LCL Digitized by Google Digitized by Google WE nee ee τονν ie ne nee ON QUE | | Ἀπ 4 | ÉTUDE ï | ls ἐ SUR [Ε΄ GREC DU NOUVEAU TESTAMENT : LE VERBE : Syntaxe des Propositions. PAR M. L'ABBÉ JOSEPH VITEAU ÉLÈVE DIPLÔMÉ DE L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES DE LA SORBONNE ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE DES CARMES PARIS ÉMILE BOUILLON, ÉDITEUR 67, RUE DE RICHELIEU, 67 à x ΞΕ . 1898 7 ÉD NDS = ee SE NS Re €, EN VENTE À LA MÊME LIBRAIRIE Antoine (F.). — Syntaxs de la ἰπεδυ latine. In-8°. ....... 8 fr. Arbois de Jubainville (H. d’). — Les noms gaulois ehez César et Hir- tius de belo gallico. 1:5 série : Les composés dont Rix est le der- nier terme. In-18 jésus . ..... . . . . . . . . ….. . .. . fr. Aristote. — Constitution d'Athènes. Traduit par P. Haussoullier avec la collaboration de E. Bourguet, J. Bruhnes et L. Eisenmann ΟΡ. 0 SR RE D ἀρ ἢ τ τὰ δ Δ δδν ἐς ἐξ ον πριν 5 fr. . 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LE COMTE DE CHAMBRUN ANCIEN DÉPUTÉ, ANCIEN SÉNATEUR Ντ A LA MÉMOIRE DE LA COMTESSE MARIE-JEANNE DE CHAMBRUN ADDITIONS ET CORRECTIONS N. B. Le texte du N. T. est cité tantôt d’après C. Tischendorf, tantôt d’après Westcott et Hort. — Le texte varie parfois d'une manière im- portante entre les deux éditions. — L'orthographie varie beaucoup, non seulement d’une édition à l’autre, mais même d'un livre à l’autre dans la même édition. — La ponctuation, et, dans certains cas, l'accentuation varient de même. Le texte des LXX est cité d’après C. Tischendorf et Nestle. Mais les citations des LXX qui se trouvent dans le N. T. peuvent ne pas s’ac- corder avec ce texte. Nous ne relevons pas ces variations. Page xv, ne 21, lire δισχκόραξ. — XXI 16 — xataxépala. - LX — 34 -- Novus. — 5 — 47 — ur, -- 414 — 22 — μωστε. -- 2h -- 31 — λύσιν. -- 25 -- 6 — nous aimerions à écrire. -- -- -ὀ 18 — θεόν; — Et ajouter : L'exemple des LXX (xai τίς ἐγὼ οἰχοδομῶν αὐτῷ olxov;) nous paraît décisif en faveur de fa pre- mière interprétation. Page 30-31, sub lit. c, ajouter : LXX, 4R,, XX, 10 : εἶπε Δαυὶδ πρὸς Ἰω- ναθάν Τίς ἀπαγγείλῃ μοι ἐὰν ἀποκριθῇ... Page 36, ne 76, cf. LXX, Τοδίο, VIII, 12 ; Daniel, III, 15. — 317 — 19 — employée avec négation. — 38 — 35 — μή. - 8 — 15 — δὲ. — 43 — 27 — οἵὗτος. — 49-50, exemple de ὅτι de citation et de déclaration en même temps, J., XX, 18. Page 50 — 412: cette assimilation est post-classique. — — 38, lire συμμαρτυρῶ. — 59 — 2426 — δείκνυμι. — 60, n° 124, la proposition est introduite par ὅταν (= πότε), L., XXI, 7; par ἐάν avec l'indicatif, dans les LXX, Job, XXII, 3. | Page 61, ligne 4, lire ὁπότε. — ὁ — 8 — εἰσῆλθεν. — 76 — 9 — τις. — 92 — 38 — abstraction. — 0 — 1 — ὦ. — 125 — 27 — subjonctif. — 134, cf. encore L., XVIII, 29-30, et Mar., X, 29-30; et LXX, Es. | | ADDITIONS ET CORRECTIONS. | X, 14 : καὶ οὐκ ἔστιν ὃς διαφεύξεταί pe ἢ ἀντείπη μοι. Page 18 “-- 80 — celvar. -- 163, n° 270, sub lit. d, cf. LXX, 32 Mac., VII, 9 : ëx τοῦ παρόντος ἡμᾶς ζῆν ἀπολύεις. Page 182, ligne 19, lire : à l’une. — 21 — 2 — καὶ. — 205. — 25 — Koïpioov….; — 24 — 16 — genre» (Koc, 130, 3, δ). — 285 — 3 — δίκαιος. | RET ΤΗΝ ÉTUDE SUR LE GREC DU NOUVEAU TESTAMENT LE VERBE : Syntaxe des Propositions. Heu Google INTRODUCTION I. — En présentant comme thèse de doctorat ses Études sur La langue et la grammaire de Tite-Live, M. Riemann a donné de ce genre de travail une apologie qui ne nous laisse rien à dire et à laquelle nous sommes heureux de renvoyer. Nous abordons immédiatement les considérations générales qui doivent précéder l’étude spéciale de la syntaxe des propo- sitions dans le grec du N.T. Nous examinerons rapidement ce qu'est le grec post- classique, et, en particulier, le grec du N.T., auquel le premier sert pour ainsi dire de cadre. Puis, nous déterminerons les li- mites de notre travail; nous indiquerons pour quelles raisons nous l'avons entrepris, et de quelle manière nous l'avons exécuté. IL Formation du Grec post-classique. IL. — « Une langue, dit Εἰ. A. Sophocles!, ne change pas instan- tanément, mais peu à peu, par degrés insensibles ; il est donc impossible de fixer le moment précis où un état de la langue a succédé à un autre. Quoique l’attique soit arrivé à son apogée pendant les guerres avec la Perse, le Péloponnèse et la Macé- 1. Cette citation et les suivantes sont extraites de l'introduction mise par E. So- phocles ea tête de son Greek Lexicon, etc. On peut comparer F.-W.-A. Muccacu, Grammatik der griec. Vulgarsprache in historischer Entwickelung; Introduc- tion, 1-33. IV INTRODUCTION. doine, il ne faut pas conclure de là que cette apogée ait com- mencé le lendemain de l’incendie de Sardes et fini le jour de la mort d'Alexandre. « L'histoire de la langue grecque se divise commodément en six périodes, savoir : | « IV. — La période alexandrine : de l'avènement au trône de Ptolémée Philadelphe (en 283 avant J.-C.) à la réduction de la Grèce en province romaine (146 avant J.-C.). « V.— La période romaine : de 146 avant notre ère au trans- fert du siège de l'empire à Constantinople en 330. « VI. — La période byzantine : desl'an 330 à la prise de Constantinople par les Turcs en 1453. » La langue de la quatrième et de la cinquième période est le grec post-classique, qui forme la transition entre le grec clas- sique de la troisième et le grec byzantin de la sixième. « Arrivé au plus haut point de son développement et à son apogée en tant que langue littéraire, l’attique tenait la tête des dialectes grecs... Dès lors, il commence à les dominer et à les refouler.… » Au 115 siècle, le dialecte attique a déjà pénétré chez les Ioniens d'Asie (C. 1. G., 3137, 2852, 3045, 3067, 2855, 3069). Au premier siècle avant J.-C., les Béotiens l’ont adopté, comme le montrent clairement les inscriptions (C. Z. G., 1570). L’éolien d'Asie et quelques divisions du dorien résistent à ses empiètements jusqu'au second siècle de notre ère (Ὁ. I. G., 2176, 2181, 2187, 2189, 2190, 3524; 2060, 1346, 1317, 1124). En Macédoine, la cour royale et les personnes lettrées sont familières avec la langue et la littérature d'Athènes. « Dans la seconde moitié du second siècle de notre ère, l’attique a réussi à supplanter tous les autres dialectes (AnisTip., 1, 295). » « En Égypte et dans la plus grande partie de l'Asie occiden- tale, le grec n'était pas la langue indigène. Ptolémée, fils de Lagus, premier roi macédonien de l'Égypte, introduisit le dia- INTRODUCTION. V lecte attique dans ce Pays. Les Grecs qui s’y établissent suivent l'exemple du roi, de ses officiers et de ses flatteurs. Dès lors, les inscriptions grecques de l'Égypte sont en attique (C. I. G., I). » « Séleucus et ses successeurs introduisent l'attique en Syrie; Eumène et ses successeurs dans l'intérieur de l'Asie- Mineure. Les deux grands centres de ces royautés macédo- niennes d'Asie étaient Antioche et Pergame. (Cf. Josëp., Antig., XVII, 11, 4, Bel. Jud., 11, 14, 4; IIL, 9, 1. Pour les inscriptions grecques de la Syrie, de l’Assyrie et de la Mésopo- tamie, voy. C. I. G., III, p. 211 seqq.) » On parlait et on lisait aussi le grec jusque chez les Parthes. III La Langue commune. — Avant Alexandre, il n'existe que des dialectes grecs; la langue grecque n'existe pas; ce terme ne pourrait être appliqué qu’à l'ensemble des dialectes généralement parlés et parfois écrits des deux côtés de la mer Égée, dans les îles et les colonies grecques. Quatre ou cinq ΄ seulement de ces dialectes avaient été employés, dans une certaine mesure, pour des œuvres littéraires. A l'époque de la diffusion de l'hellénisme, l'attique seul servait en prose et en poésie pour les genres les plus variés. Ce fut donc l’attique, comme il vient d'être dit, qui remplaga les autres dialectes. « À partir du second siècle avant notre ère, les grammairiens lui donnent le nom de langue commune (à χοινή), parfois celui de langue grecque (ἣ Ἑλληνική), pour le distinguer du dialecte attique qui est proprement la langue des auteurs attiques de l'époque classique. Quand ils appliquent par ailleurs l'épithète de χοινή, au dialecte de Pindare par exemple, ce mot reprend son sens ordinaire, et ils veulent dire simplement que ce poète a écrit dans un dialecte mêlé; on peut dire, à bon droit, la même chose de la langue d'Homère et d'Hésiode. » Pendant les périodes alexandrine et gréco-romaine, mais surtout pendant la seconde, la langue commune était plus ou moins parlée et écrite, non seulement dans les pays grecs, d'un dialecte autre que l'attique, mais même chez des races VI INTRODUCTION. non grecques, et « dans des provinces singulièrement éloi- gnées : en Espagne et en Mésopotamie, et depuis l'Éthiopie jusqu’à la Sarmatie. C'était une sorte de langue universelle, un moyen de communication internationale. Toute personne qui avait reçu de l'éducation était réputée la savoir... C'est: aussi la raison pour laquelle la plupart des écrivains grecs de ce temps ne sont pas natifs de la Grèce propre : quelques-uns même n'étaient pas d'origine grecque. » Il était impossible que l’attique se répandît ainsi et subît tant de fortunes diverses sans éprouver lui-même des modifi- cations importantes. Quoi qu'il en soit, c'est toujours lui qui forme le fond, la substance de la langue grecque post-classique, universellement employée dans le monde gréco-oriental et gréco-romain. Α la même époque, on voit apparaître l'atticisme et le style asiatique. Le premier est le grec des écrivains qui prétendent ressusciter l'attique classique avec sa pureté première et son antique splendeur. Le second, composé de mots sonores et de périodes harmonieuses, est représenté (dans la littérature) par les déclamations de Dion Chrysostome, d'Himérius, de Thémis- tius, etc. IV. Le grec hellénistique. — Les Juifs de la Dispersion adoptèrent généralement la langue du pays où ils étaient allés s'établir. Un Juif dont la nouvelle langue se trouvait être le grec était dit helléniste ou hellénisant. Le grec qu'il parlait a reçu (de Scaliger, dit Winer) le nom de grec hellénistique. Nous trouvons ce terme obscur et peu satisfaisant. Pour désigner la langue d’un Juif parlant grec, il semble qu'on doive dire : Langue judéo-grecque, langue grecque hébraïsante, grec hébraïisant. Chacune de ces trois appellations définirait son objet, et c'est toujours de l’une d'elles que nous nous ser- virons pour désigner le grec parlé par les Juifs de naissance et altéré dans leur bouche par l'influence de leur langue ma- ternelle. « Les Juifs d'Alexandrie employaient la langue commune de INTRODUCTION. VII cette ville, c'est-à-dire le dialecte attique, plus ou moins modifié par les Macédoniens. Mais, comme à leur tour ils lui imprimèrent par leur manière particulière de penser une cou- leur hébraïsante, leur langue ne se trouvait. pas identique à celle de leurs concitoyens grecs. « L'hébreu des Écritures n'était plus compris des Juifs d'Alexandrie ; il devint nécessaire de les traduire en grec. Sui- vant Aristée ou plutôt le pseudo-Aristée, Juif hellénisant, le Pentateugue fut traduit par soixante-douze savants juifs (six de chaque tribu) sous le règne de Ptolémée Philadelphe. La version de ces soixante-douze traducteurs légendaires est appelée la Version des Septante (LXX), septante ayant été adopté comme chiffre rond. (Voy. aussi Aris{ob. apud CLÉ». ALEX., I, 893 A; et apud Eusës., III, 1097 A; PxiLon, II, 138, 39; Josèe., Antig. Proœæm., 3; Ibid., XII, 2, 1 seq.; et Apion, 11, 4, p. 472; JusrTin, Apol., 1, 31; Thryphon, 68; et Cohort., 13; 1RÉNÉE, 947 À ; CLÉM..ALEX., 1, 889 C; TERTUL., 1, 378 B seq.; ANaT. Laon., 213 A; Éprrx., III, 241 C; 373 seqq.). Les autres livres ont dû être traduits après le règne de Ptolémée Phila- delphe, mais antérieurement au premier siècle de notre ère... » Outre la traduction grecque de l’Ancien Testament, il existe toute une littérature judéo-grecque ayant pour auteurs les Juifs d'Alexandrie !. Des Juifs hellénisants d'Alexandrie nous passons à ceux de Palestine. Depuis Alexandre et malgré l'esprit absolument juif du gou- vernement des princes asmonéens, l’élément grec et ensuite gréco-romain s'était répandu et implanté dans la Palestine; il y formait souvent des cités entières telles que Ptolémais, Raphia, Césarée, Anthédon, etc. On y parlait naturellement le grec de la langue commune. L'élément juif, qui formait la très grande majorité de la 4. Voy. l'histoire de cette littérature dans E. Scuürenr, Geschichte d. jud. Volkes im Zeitaller Jesu Christi, 2e édition. Il existe une traduction anglaise de cet ouvrage. C'est ce même ouvrage de Schürer que nous suivons généralement dans ce que vous allons dire des Juifs de Palestine, de leur langue et de leur littérature. VIll INTRODUCTION. population dans la Judée , la majorité dans la Galilée, la Pérée et d’autres districts compris sous la désignation générale de Palestine, parlait non pas l'hébreu, mais l'araméen. Ce mot vient de Aram, « nom qui, dans son sens géographique désigne ce que nous appelons la Syrie. C’est de toutes les langues sémitiques la plus rude et la plus pauvre. On distingue deux branches principales : l’araméen du Nord-Est, que l'on désigne ordinairement sous le nom de syriaque; et l'araméen du Sud- Ouest, dialecte des contrées situées au Nord et au Nord-Est de la Palestine », puis, de la Palestine elle-même. « C'est l'araméen ‘de la Bible qui se rapproche le plus de l'hébreu; aussi s’écrit-il avec les caractères ordinaires de l'hébreu, tandis que le syriaque ἃ une écriture particulière. » Quand et comment l’'araméen succéda-t-il à l'hébreu, nous ne le savons pas d’une manière certaine. Mais il n'a pas été rapporté de Babylone par les exilés; car la littérature juive postérieure à l'exil est écrite presque tout entière en hébreu. C'est par le Nord que l'ara- méen proprement dit a dû pénétrer graduellement en Pales- tine?. La période de transition de l’hébreu à l’araméen est marquée par les livres canoniques d’Esdras et de Daniel écrits partie en hébreu, partie en araméen. Au temps de Jésus-Christ, l'araméen était la langue généralement parlée en Palestine comme le prouvent les mots araméens rapportés dans le N. T., &66û, ἀχελδαμάχ, γαῤθαθᾶ, γολγοθά, ἐφφαθά, χορδανᾶς et xop6av, μαμ- μωνᾶς, μαρὰν ἀθά, elc.; les noms de personne comme Κηφᾶς, Μάρθα, et les nombreux noms composés avec βαρ; les paroles de Jésus-Christ sur la croix. L'hébreu n'était plus compris du peuple ; on lui traduisait en araméen, verset par verset, les passages de l’A. T. qu'on lisait en hébreu au service religieux de la synagogue. Cependant l'hébreu restait la langue sacrée, en usage dans les fonctions liturgiques, et aussi la langue des savants, par exemple des Scribes ou Docteurs de la Loi. 1. S. Pagiswenk, Grammaire hébraïque, introduction, 4. — Cf. G. B. Wine, Grammaire chaldaïque, introduction. 2. Le dialecte araméen existe encore en Syrie. « Malula est silué dans l'Anti-Liban, à 25 milles environ au Nord-Est de Damas. Nous y trouvons, non sans étonnement, des restes de l'araméen que Jésus-Christ parlait à moins de 150 milles de là. » Pa- lestine Exploration Fund, Quatency SrareuenT, 1890, p. 74. INTRODUCTION. ΙΧ Malgré la résistance opiniâtre du Pharisaïsme, la civilisation hellénique avait réussi à pénétrer dans l'élément juif lui- même, par ses fêtes religieuses, par ses jeux, par ses gym- nases et autres institutions, par les arts, par les monnaies, par le commerce et l'industrie, par les relations fréquentes qui s'établissaient nécessairement entre l'élément juif et l'élément hellénique, juxtaposés sur le même territoire et souvent dans la même ville, Au point de vue de la langue, l'influence grecque s’exerça puissamment. Beaucoup de mots grecs (et de mots lalins grécisés) passèrent dans l'araméen des Juifs, comme ἡγεμών, στρατιά, ὀψώνιον, συνέδριον, κατήγορος, διαθήχη, ἐπί- τροπος, πανδοχεῖον, χίθαρις, συμφωνία, μονοπώλης, πίναξ, δηνάριον, ἀσσάριον, σουδάριον, γλωσσόχομον, ἰδιώτης, λῃστής, etc.; beaucoup de Juifs, Juifs de sang et de religion, portaient des noms grecs. Cependant, on ne peut conclure de là que la masse du peuple juif fût familière avec le grec. Les basses classes, en Pales- tine, ne devaient pas savoir cette langue, ou ne la savoir que très peu. Quand saint Paul s’adresse au peuple de Jérusalem (A., XXI, 40; XXII, 2), il le fait τῇ ᾿Εὐραΐδι διαλέκτῳ, sans doutc: en araméen. Quand Titus, assiégeant Jérusalem, somme 168 assiégés de se rendre, il leur fait parler en araméen. Dans les hautes classes, la connaissance du grec devait être largement répandue. Non seulementles communautés grecques entouraient la Palestine presque de tous les côtés, mais elles ge reucontraient encore jusque dans l’intérieur de la province (Samarie, Scythopolis, etc.). Les grandes villes juives renfer- maient une minorité de Grecs. Les Juifs se trouvaient en con- tact perpétuel, dans leur propre pays, avec l'élément grec. Cette situation n'a pu durer sans que beaucoup d'entre eux ne se soient familiarisés avec la langue commune. Pour les grandes fêtes religieuses, les étrangers se pres- saient à Jérusalem. On y voyait accourir de toutes les parties du monde des milliers de Juifs, Grecs par leur langue et par leur éducation, autant que l'étaient les prosélytes de race grecque qui venaient chaque année à Jérusalem offrir un 8a- crifice dans le Temple. Eu outre, beaucoup de Juifs, qui avaient X INTRODUCTION. vécu dans les pays grecs et parlaient grec, revenaient ter- _miner leurs jours à Jérusalem et y possédaient leurs syna- gogues particulières; ainsi ceux que le N. T. (4., VI, 9, et cf. IX, 20) appelle Libertint, Cyrénéens, Alexandrins, Ciliciens, Asiatiques. Les différents maîtres étrangers de la Palestine y introdui- sirent bien des éléments hellénisants. Avant et après les As- monéens, le pays avait eu des magistrats dont l'éducation était grecque, par exemple sous la domination des Ptolémées et des Séleucides, et sous celle des Hérodes; d’ailleurs quelques As- monéens même favorisèrent la civilisation hellénique. Hérode s'entourait de lettrés grecs; il avait des mercenaires parlant grec; les jeux donnés par lui à Jérusalem y avaient attiré et des concurrents et surtout des spectateurs étrangers grecs ou hellénisants. Sous la domination romaine, les magistrats se servaient exclusivement du grec comme langue ordinaire. La présence d'éléments grecs aussi nombreux et aussi con- sidérables en Palestine permet de croire que beaucoup de Juifs, dans les classes élevées, savaient le grec. Aussi existe- t-il toute une littérature, due à des Juifs de Palestine, dont la langue est le grec. Citons les lettres du Deuxième livre des Macchabées, et la Guerre juive de Josèphe, composée en ara- méen et traduite en grec par l’auteur pour les Juifs de Pales- tine principalement. Un grand nombre d'inscriptions grecques de Palestine sont rédigées en langue commune (C. 1. G., III). Remarquons ici que l'appellation de οἱ "EAlnves prend parfois un sens spécial dans la langue judéo-grecque, pendant les pé- riodes alexandrine et gréco-romaine. Dans la bouche des Juifs d'Alexandrie et de Palestine, ce nom signifie : paiens, Gen- tits, idolätres. La diffusion du polythéisme grec suivait celle de la civilisation hellénique ; les populations grecques de langue au milieu desquelles vivaient les Juifs d'Alexandrie et de Palestine étaient en même temps grecques de religion, en général. Il est inutile de donner des preuves de ce fait pour Alexandrie. En Palestine, les monnaies de Raphia portent l'image d'Apollon et d'Artémis, tandis que celles d’Anthédon INTRODUCTION. XI portent l'image d’Astarté. À Gaza s'élèvent les temples de Hé-. lios, d’Aphrodite, d'Apollon, de Perséphone, d’Hécate, etc., et un Héroon ; il existait déjà un temple d’Apollon quand Alexandre Jannée détruisit la ville. Ascalon adorait Aphrodite οὐρανίη et Asclêpios λεοντοῦχος. Hérode avait fait élever des temples en l'honneur d’Auguste et de Rome dans un grand nombre de villes, par exemple à Samarie, Panias et Césarée. Zeus était la divinité principale de Ptolémaïs, etc. — L'appel- lation de οἱ “ἕλληνες, les idolätres, passe ensuite dans le grec du N. T. et dans celui des Pères de l’Église. V. Le grec du Nouveau Testament. — C'est en Palestine et en Asie-Mineure que s'est formé le grec du Nouveau Testament. « Les auteurs du N. T. étaient des Juifs hellénisants. 115 ont employé la langue commune telle que la parlaient les Juifs qui n'avaient reçu qu'une instruction médiocre. Comme un abîme séparait la doctrine des Apôtres de la religion grecque, les écrivains du N. T. furent souvent obligés de donner de nou- veaux sens aux anciens mots et aux anciennes expressions. Leur diction, d’ailleurs, reposait en quelque sorte sur celle des LXX...!» Le grec du N.T. n'est qu'une variété de la langue grecque hébraïsante ; voy. plus loin XVI. VI. « Le grec ecclésiastique (ou chrétien). — Les écrivains chrétiens subissent tous, plus ou moins, l'influence des LXX et du N. T.; ils emploient la langue commune de leur temps et de leur pays. À quelques exceptions près, leur style est moins soigné que celui de la majorité de leurs contemporains non chrétiens. Le vocabulaire chrétien s'enrichit sans cesse jus- qu’à une date assez récente; cependant la plus grande partie des termes théologiques étaient déjà en usage avant la fin du γ siècle. » VII. Le grec byzantin. — Quand Constantin transféra le siège de l'Empire à Byzauce, cette ville prit le nom de Nou- 4. E. Sorxocces, loc. cit. XII INTRODUCTION. velle Rome et de Constantinople. Les Grecs commencèrent alors à perdre le sentiment de leur nationalité; on les appelait Romains, parfois Romains de l'Est, pour les distinguer des Romains occidentaux ou véritables Romains. « Malgré les changements qu'elle subit, la langue grecque conserva son caractère original jusqu'au vire siècle; c'était tou- jours, à proprement parler, l'ancien grec; mais elle employait beaucoup de mots et de tours qu'évitaient en général les bons écrivains, comme saint Jean Chrysostome.…. « Du commencement du vue siècle à la fin du xi1°, la langue perdit beaucoup de son caractère original, par suite de l'igno- rance générale de ceux qui la parlaient et de l'introduction d'éléments étrangers. Les flexions grammaticales restaient pour la plupart celles de l’attique; mais une foule de mots nouveaux, d'expressions nouvelles, de sens nouveaux donnés aux mots anciens, envahissaient chaque jour la langue. La syntaxe, de son côté, subissait des changements importants, » Il faut distinguer soigneusement dans le grec byzantin la langue parlée ou familière de la langue littéraire. Jusqu'au vie siècle, les deux langues ne diffèrent pas essentiellement l’une de l’autre. Du vu au xi° siècle, la langue parlée, très corrompue, s'écarte beaucoup de la langue littéraire. C'est la première qui sert de lien entre le grec ancien, qui avait per- sisté tant bien que mal jusqu'au vr° siècle, et le grec moderne, seul employé et compris par la masse à partir du ΧΙ siècle. (Voy. d’ailleurs SoPxocLes et MULLACH, 0pp. citt.) VIII. Nous résumons ce qui précède : 1° À partir d'Alexandre, le dialecte attique se répand, en se modifiant, dans tous les pays où pénètre la civilisation hellé- nique; il devient la langue commune, ou grec post-classique, employé dans le monde gréco-oriental et gréco-romain, pen- dant les périodes alexandrine et gréco-romaine, et même au commencement de la période byzantine. 4. E. Sornoczues, loc. cit. INTRODUCTION. XIII Nous distinguons la langue littéraire et la langue parlée ou familière. : 2° La langue commune, influencée par l’araméen, l'hébreu et le grec hébraïsaut des LXX, forme la langue judéo-grecque ou grec hébraïsant, employée par les Juifs hellénistes de la Palestine et de la Dispersion. Elle devient ensuite le grec judéo-chrélien. Nous distinguons de même la langue littéraire, et la langue parlée ou familière. 3° Du grec post-classique parlé, mêlé de grec judéo-chrétien, provient la langue byzantine parlée, à côté de laquelle existe la langue byzantine littéraire. De la première est sorti le grec moderne. On voit que celui-ci, par ses origines les plus recu- lées, plonge jusque dans le grec post-classique des périodes alexandrine et gréco-romaine. (Voy. 285, et la note.) ΠῚ Nature du grec post-classique et du grec hébraïisant!. Le grec post-classique. IX. — La langue commune est le grec que nous avons appelé post-classique; il succède au dialecte attique classique qui lui sert de base et en forme le fond. C'est au grec post-clas- sique seul que l’on devrait appliquer le nom de langue grecque, c'est-à-dire de langue unique parlée par tous les Grecs indis- tinctement, par opposition aux divers dialectes employés au- paravant par les diverses races helléniques. Pendant les périodes alexandrine et gréco-romaine, le grec post-classique forme une langue internationale et universelle. Internationale : elle est en usage chez des peuples très diffé- 1. Nous empruntons une partie de ce qui suit à Sophocles, Hatch, et Simcox, dont les ouvrages sont cités à la fin de cette introduction. XIV INTRODUCTION. rents et très éloignés les uns des autres, qui peuvent même n'être pas de race grecque. Universelle : elle s’étend à tout le monde gréco-oriental et gréco-romain, elle sert à tous, lettrés ou non; et à tout : littérature, science, arts, politique, com- merce, affaires, conversation. Le grec post-classique se divise en langue liftéraire et en langue parlée ou familière; la première, plus pure, plus châtiée, plus voisine du grec classique; la seconde, plus négligée, plus mêlée, mais plus originale et mieux caractérisée par 868 particularités. Les caractères généraux du grec post-classique sont : la négligence des nuances et des finesses de la pensée et de l’ex- pression, une tendance continuelle à la simplicité et à la clarté. Le grec devenant la langue universelle des affaires et de la propagande des idées, la clarté et la simplicité en sont les deux qualités les plus nécessaires. D'un autre côté, le grec post-classique est parlé par des peuples différents dans des pays très éloignés, au lieu d'être cantonné, comme l'attique, ‘dans un coin de la Grèce. L'influence des rhéteurs et de leurs élèves ne peut s'exercer sur lui d’une manière dominante, comme elle l'a fait à Athènes sur le dialecte attique pendant la période classique. Rien n'est donc venu contrarier la tendance de la langue à dépouiller son caractère littéraire, synthétique et périodique, pour devenir familière, analytique et simple. En devenant la langue universelle, le dialecte attique eut la gloire de refouler les dialectes rivaux dans quelques districts plus retirés, presque inaccessibles à son influence, et enfin la gloire de les supplanter entièrement. Mais il paya chèrement sa victoire.Ce qu'il gagnait en étendue, il le perdait en qualité. En passant par la bouche de tout le monde, il s’altérait et se détériorait,et à mesure qu'il s’éloignait de sa source, sa pureté originelle s’affaiblissait. De plus, cette langue universelle est en même temps une langue vivante; une langue vivante subit par là-même un perpétuel changement par suite des influences qui agissent incessamment sur elle, soit du dedans, soit du dehors. INTRODUCTION. XV ΑἹ 1 existe dans toute langue vivante des causes intérieures qui dans le cours du temps produisent chez elle une évolution continue. Leur action sur le grec post-classique se révèle prin- cipalement par les phénomènes suivants : 4° La prononciation et l'orthographe de certains mots su- bissent des changements. Il se forme une foule de dérivés et de composés nouveaux sous l'influence des idées latentes du langage; de nonveaux substantifs se forment des verbes; de nouveaux verbes se forment des substantifs, etc. Les formes des mots tendent à s’assimiler, à s’abréger, à s’allonger. Cer- tains mots, rares auparavant, deviennent fréquents, tandis que d’autres tendent à disparaître. Les mots et les expressions poétiques viennent enrichir la langue de la prose. Les formes intensives des mots perdent leur force et ont besoin d'être intensifiées de nouveau. Les formes grammaticales, les flexions nominales et verbales tendent à s’assimiler lorsqu'elles pré- sentent quelque chose d’'analogue ou de semblable, au moins en apparence; elles tendent à l’unité et à l’uniformité, etc. — Exemples : On dit ᾿ἸΙούλις — Ἰούλιος, Φιλημάτιν — Φιλημάτιον, ᾿Αρτεμώι — ᾿Αρτεμώ --Αὐάσχαντος, ἀθασχάντως, δίσχοραξ sont des composés et des dérivés nouveaux. — On dit : ἀγάπησις, ἀγάπημα, ἀγαπησμός et ἀγάπη; la première forme est peu classique; les trois autres ne le sont pas du tout. — ἀγαλλιῶ succède à ἀγάλλομαι, et ἀλήθω à ἀλῶ. — ὅπως cède la place à ἵνα, du moins dans le grec familier. On dit συντηρεῖν pour τηρεῖν, προαιρεῖσθαι POUT αἱρεῖσθαι, διαχατέχειν pour κατέχειν, προσαναφέρειν ῬΡΟῸΓ ἀναφέρειν. — On dit εἶπα, ἦλθα comme ἔλυσα; ἑόραχαν, ἐλήλυθαν, COMME ἔδωχαν et ἔλυσαν. — La forme en -τωσαν devient dominante à l'impératif. Etc. 2 Certains termes qui avaient un sens général en prennent un spécial ; pour d’autres, l'inverse se produit. Certains com- posés prennent une signification particulière qui ne corres- pond plus à leurs éléments composants. D'anciens sens se per- dent, et de nouveaux sens s’attachent aux anciens mots. Les mots et les expressions qui avaient un sens métaphorique perdent leur force première, et le sens originel de la métaphore est oublié. Etc. — Exemples : XVI INTRODUCTION. aôaoaviorws devrait signifier sans employer la question; il prend le sens de sans peine, facilement. — ἐπιτιμία, ne signifie plus droit de cité, mais pénalilé en général. — ἐπισχιάζειν ne signifie pas toujours couvrir d'ombre, comme le fait un nuage, mais aussi simplement s’élendre sur (L., 1. 35 : καὶ δύναμις Yhlorou ἐπισχιάσει σοι), — παραχαλεῖν prend le sens particulier de consoler. — προαιρεῖσθαι ne dit pas plus que αἱρεῖσθαι, ni διαχα- τέχειν que xaréyev. Etc. 3° De nouveaux rapports sont établis entre un mot et son complément et produisent de nouvelles constructions. La force du cas s’affaiblit, et le sens casuel a besoin d’être marqué plus clairement par une préposition. Avec les mots composés, la construction du complément change, parce que, la valeur de chacun des éléments composants étant oubliée, le mot com- posé est considéré comme un mot simple. Les constructions analogues ou équivalentes influent les unes sur les autres et amènent des changements dans l'emploi des particules qui les introduisent, dans celui des modes, dans les rapports des pro- positions entre elles. Certaines constructions tendent à dispa- raître, tandis que d’autres deviennent envahissantes. Etc. — Exemples : χαταδιχάζείϊν, χαταθραθεύειν prennent l’accusatif de la personne, sans qu'il soit tenu aucun compte de χατά. — On dit : ἀγαναχτεῖν χατά τινος. — L'’optatif oblique disparaît de la langue familière. — Les verbes signifiant croire, ainsi que φημί, prennent la par- ticule ὅτι comme les verbes signifiant déclarer. — La proposi- tion finale avec ἵνα empiète considérablement sur les autres propositions, surtout dans la langue familière. — La particule ἄν devient particule de répétition indéterminée, même pour le passé et le présent, et oa pourra la rencontrer jointe aux temps passés et présent de l'indicatif, etc. B) Les causes extérieures qui agissent sur une langue vi- vante varient suivant les temps et les lieux. Voici quelques-unes de celles qui ont exercé leur action sur le grec post-classique : 1° De nouvelles idées philosophiques, théologiques, scienti- fiques, etc., naissent sans cesse au sein d'une race d'aussi INTRODUCTION. XVII grande activité intellectuelle que l'était la race grecque. Les guerres, les conquêtes, les révolutions, le développement naturel de la civilisation changent les conditions de la vie privée, sociale, politique. Les relations internationales, plus fréquentes, plus faciles et plus variées amènent un échange d'idées de toute espèce, etc. 2° La nature physique et les conditions de la vie varient avec chaque pays et se reflètent dans la langue ; de là de nou- . velles idées, de nouvelles métaphores, et par suite de nouvelles expressions, qui contribuent à altérer la couleur originelle de l'attique. 3° Les orateurs, les écrivains, tous les hommes lettrés, élevés dans un pays parlant un dialecte grec différent de l'attique, et surtout parlant une langue non grecque, « ten- daient naturellement à mélanger leur grec de tours tirés de leur idiôme local; ils évitaient en même temps tout ce quileur semblait devoir embarrasser un auditeur ou un lecteur peu familier avec les finesses du dialecte attique‘ ». Ce qui con- tribue à faire disparaître de la langue commune les atti- cismes de la langue littéraire, les atticismes de pensée et d’ex- pression. 4 Déjà, à la fin de la période classique, se manifestait une certaine tendance à modifier l'orthographe, la prononciation, la forme et le seus des mots; et nous avons vu, en étudiant les causes intérieures, quels avaient été les effets de cette ten- dance; elle s'accroît avec la distance et s'exerce en toute liberté loin de l'Altique. | 5° En s'établissant chez des races grecques parlant des dia- lectes différents, le dialecte attique se charge de termes et d'expressions pris dans ces dialectes qui le marquent de leur empreinte avant de disparaître. 6° Quoique ce fût le même attique qui fut écrit et parlé par- tout, cet attique pouvait prendre dans chaque pays qui l’adop- tait quelques particularités locales. Ce fait se produisit même 4. Soruocues, loc. cit. XVIII INTRODUCTION. au sein de communautés purement grecques, comme celle d'Alexandrie. Le grec de cette ville — nous parlons de celui des Hellènes et non de celui des Juifs — possède des formes particulières, qui n'ont été apportées ni de la Grèce ni de la Macédoine par les conquérants ou les colons, et qui sont nées à Alexandrie. 7° Enfin une des causes extérieures les plus puissantes a été le contact du grec avec les langues étrangères. 1] existait d’ailleurs une raison d'un ordre tout différent, pour que le grec post-classique se modifiât suivant les temps et les lieux sous l'influence des causes extérieures que nous venons d'énumérer : c’est qu'il était parlé par la majorité, nécessairement peu ou point lettrée et insouciante de la pureté de la langue, tandis que les lettrés, capables de la lui con- server, ne formaient qu'une minorité impuissante, noyée au milieu de la masse. Voici maintenant quelques exemples : ἀπάθεια et ἀπαθής prennent un sens spécial dans la philo- sophie stoïcienne. — τὰ φυσικά désigne la science physique de la nature, nos sciences physiques et naturelles. — πατρωνυμιχός est un terme technique des grammairiens et des rhéteurs. — ἀχαταστασία désigne l’état d'instabilité politique et de révolution où s’agite le monde grec après Alexandre. — πατριώτης prend la valeur de πολίτης. — συνείδησις devient la conscience morale. — Les mots σταυρός et ἀχολουθεῖν ont pris dans le grec biblique un sens moral et spirituel absolument nouveau. — πράχτωρ avait primitivement le sens général d'exécuteur d'une œuvre; à Athènes, il prenait celui de collecteur d'impôts, et chez les poètes celui de vengeur ; il prend maintenant le sens d'exécu- teur d'une sentence judiciaire, de geôlier. — ὑποζύγιον désignait une bête de somme, en général; en Palestine ce mot désigne l'âne. — ἐχχλησία s'appliquait à l’assemblée des citoyens dans une cité grecque ; il s'applique maintenant aux comices romains, et enfin à la communauté chrétienne assemblée pour le service religieux. — δόγμα, maxime de philosophie, devient un sénatus-consulle, un décret impérial, une décision souveraine de l’autorité ecclésiastique, c'est-à-dire un dogme. INTRODUCTION. . XIX On trouve les formes τεσσεράχοντα, μαχαίρῃ, τῷ νιχοῦντι͵ παραδοῖ, qui sont ioniennes; les formes χερέα, ἐξέφνης avec changement d'orthographe et sans doute modification légère de la pronon- ciation. — À Alexandrie, on dit : ἐραυνάω, ἔφαγαν, ἔλαύαν, εἴχοσαν, ἐλάῤοσαν, θώραχαν, νύχταν. — On lit sur les inscriptions : ἄνδραν, γυναῖχαν, θυγατέραν, ἐνίχωσαν; et au subjonctif : ἄγει, νέμει, φέρει, etc. Voy. d’ailleurs SoPHOCLESs (ouv. cit.) dans ses Grammalical observations, et aussi P. VIERECK, p. 74 de l'ouvrage que nous citerons plus loin. Les métaphores propres à la langue attique, prises des tri- bunaux, des assemblées politiques, des gymnases, de la marine et de la navigation, sont plus ou moins abandonnées dans les pays où la vie privée et sociale est tout autre, et la nature toute différente. Par exemple, chez les Juifs helléni- gants de Palestine, la vie morale est conçue comme un chemin à suivre et comme un voyage à faire; ἐπορεύθη ἐν ὁδῷ τοῦ πατρὸς αὐτοῦ (disent les LXX). Se convertir, changer de vie morale et religieuse, c'est changer la direction de sa route, ἐπιστρέφεσθαι. Les difficultés de la vie morale sont les difficultés et les dan- gers du chemin, σκάνδαλα, προσχόμματα͵ παγίδες, βόθυνοι. Les peines de la vie sont des fardeaux qu’on porte, φορτία (et cf. N.T., Mailh., XXII, 4 : δεσμεύουσιν δὲ φορτία βαρέα καὶ ἐπιτιθέασιν ἐπὶ τοὺς ὦμους χτλ.) | Le contact avec les langues étrangères introduit dans le grec post-classique des éléments étrangers qui se classent ainsi : Élément perse. — Il est représenté par des mots tels que γάζα, ἀγγαρεύειν᾽. ' Élément hébreu. — Il comprend les mots hébreux soit inva- riables, soit légèrement modifiés; et les hébraïsmes : ainsi πάσχα, κορδανᾶς, ποιήσω σε εἰς ἔθνος μέγα. Élément arabe. — On n'en trouve de traces que dans la langue byzantine. Il en est de même des éléments teutonique, hunnique et slave. 4. Le mot μάγος (déjà dans Hérodote) que l'on croyait d'origine indo-européenne est plutôt d'origine babylonienne (accadienne); voy. P. Scaanz, Commentar über d. Evangelium d. heil. Matthäus, au supplément. XX INTRODUCTION. Élément celtique. — Quelques mots ont pénétré dans le grec par le latin, ainsi péôn, Apoc., XVIII, 18. Élément latin. — «Le latin, dit Sophocles (Loc. cit.), était la langue officielle de l'Empire. On parlait au juge en latin; la sentence se prononçait en latin, non seulement à Rome, mais encore dans tous les pays conqnis. Après sa réduction en pro- vince romaine, la Grèce ne fit pas exception à cette règle. Un Grec avait besoin d’un interprète pour parler à un magistrat romain. Un fonctionnaire public qui aurait ignoré le latin se serait exposé à être révoqué et même privé de la liberté. (PLuTARQ., Il, 1010 D; VAL.-Max., IT, 2, 2; SuÉT., Claud., 16, et Tiber., 71; Dion Cas., LX, 8,3; LX, 17, 4; LVII, 15,3; J. Syp., 177, 261, 220; cf. ARRIEN, Perip. Eux., 43, 52; Pui- LOSTR., 221.)» «La langue du peuple conquis subit toujours, plus ou moins, l’in- fluence de la langue des conquérants. Durant les époques romaine et byzantine, un certain nombre de mots et de tours se glissèrent du latin dans la langue grecque... « Les latinismes peuvent se diviser en quatre classes : 1° Les mots latins qui ont pris la flexion et l'accent grecs : xevrouptuv, etc. — 2° Les mots latins légèrement modifiés : Aévriov, etc. — 3° Les mots formés d'un radical grec et d'une terminaison latine transcrite en grec : ἀποθηχάριος. — ho Les idiotismes, comme τὸ ixavov λαθεῖν OU ποιῆσαι, δὸς ἐργασίαν. » Telles sont les principales causes qui en agissant du dedans et du dehors ont modifié le dialecte attique devenu le grec post-classique. X.— Nous avonsdistingué soigneusement le grec littéraire du grec parlé ou familier. Mais il faut se souvenir qu'à toutes les époques de la langue « le grand maître de grec fut toujours le peuple. La langue de l’orateur qui le conseillait, de l’auteur dramatique qui le divertissait, différait bien de celle du peuple qui les écoutait, au moius de celle de la majorité du peuple ; mais c'était en qualité qu'elle différait et non pas en nature (PLATON, Alcib., 1, 110 E)‘.» Comme exemple de grec négligé et plutôt populaire, et de grec plus soigné, tel que pouvait l'écrire un Athénien qui sa- 1. Sopuoccss (loc. cit.) INTRODUCTION. XXI vait suffisamment sa langue sans être un lettré et encore moins un littérateur, nous citerons les deux rédactions d'une même inscription trouvées près du cap Sunium et datant du com- mencement de l'Empire ; nous les tirons du C. 7. À., ΠΙ, pars, 73 et 74. N° 73. Ξάνθος Λύχιοσς χαθειδρούσατο ἱερὸν τοῦ Mnvès Τυράννου, αἰρετί- - Lu » ? “« # Ἔ σαντος τοῦ θεοῦ, ἐπ ἀγαθῇ τύχη χαὶ μηθένα ἀχάθαρτον προσάγειν᾽ χαθαρισζέστω δὲ ἀπὸ σχόρδων xa 4 4 # 4 χοιρέων.: χαὶ urbeva θυσιάσζειν w τ -- ἢ . 24 , ἄνεο τοῦ χαθειὸρουσαμένου᾽ ἐὰν δέ τις βιάσηται, ἀπρόσδεχτος ἣ θυσία παρὰ τοῦ θεοῦ᾽ παρέχειν δὲ χαὶ τῶι θεῶι τὸ χαθῆχον, δεξιὸν σχέλος χαὶ δόραν καὶ ἔλαιον ἐπὶ βωμὸν καὶ λύ- ον καὶ σπονδήν᾽ χαὶ ἀπὸ νεχροῦ χαθαρίσζεσται δεχαταίαν, ἀπὸ γυναι- L μ 3 , \ χέων ἑδομαίαν — ἀνδρόφονον μηδὲ περὶ τὸν τόπον --- ἀπὸ δὲ φθορᾶς τετταραχοστάιαν, ἀπὸ δὲ γυναιχὸς λουσάμενοι χαταχέφαλα αὐθειμερί᾽ εὐίλατος γένοιτο ὃ θεὸς τοῖς θερα- , e -« ΒΡ Ὁ [2 # πεύουσιν ἁπλὴ τῇ. ψυχῆ ἐὰν δέ τινα ἀνθρώπινα πάσχη ἢ ἀσθενήση QU » , [4 \ ἢ ἀποδημήση, θεραπευέζτω τὸν] θε[ὃν] ὧι ἂν αὐτὸς παραδοῖ᾽ ὃς ἂν δὲ πολυπραγμονήση ἡ περιεργάση- ται ἁμαρτίαν, ὀφειλέτω Mrvi Τυ- ράννω — ἣν οὐχ ἐξειλάσεταί — διδότω χεφαλὴ[ν] xat πόδας [χαὶ] στηθύνιον. N° 74. Ξάνθος Δύχιος Γαΐου "OpGiou χαθειδρύσατο ἱερὸν τοῦ Μυηνὸς Τυ- pavvou, αἰρετίσαντος τοῦ θεοῦ, ἐπ᾿ ἀγαθῇ τύχη᾽ χαὶ [μηδένα] ἀχάθαρ- τον προσάγειν᾽ χαθαριζέστω δὲ ἀπὸ σχόρδων χα[ὶ χοιρέων] xat γυναιχός" λουσάμενος δὲ χχταχέφαλα αὐθήμε- ρον εἰσίπορεύ]εσθαι᾽ χαὶ ἐκ τῶν γυναιχέων διὰ ἑπτὰ ἡμερῶν λουσα- ? ? 4 9 ΄ μένην χ[ατα]χέφαλα εἰσπορεύεσθαι 4 n } ᾽ ἢ -«. \ € αυθήμερον, καὶ ἀπὸ νεχροῦ διὰ ἣμε- + # 3 -Ὁ € … ρῶν δέχα χαὶ ἀπὸ φθορᾶς ἡμερῶν , 4 τετταράχοντα᾽ χαὶ μηθένα θυσιάζειν ave[u] χαθειδρυσαμένου τὸ ἱερόν" ἐὰν δέ τις βιάσηται, ἀπρόσδεχτος e / \ “Ὡς / LS) ἢ θυσία παρὰ τοῦ θεοῦ" παρέχειν δὲ … … « -- ὌΡι χαὶ τῶι θεῶι τὸ χαθῆχον, δεξιὸν σχέλος χαὶ δόραν χαὶ χεφαλὴν χαὶ πόδας χαὶ στηθύνιον χαὶ ἔλαιον ἐπὶ Ἁ \ , # A βωμὸν χαὶ λύχνον χαὶ σχίζας καὶ σπονδήν᾽ χαὶ εὐείλατος γένοιτο ὃ θεὸς τοῖς θεραπεύουσιν ἁπλὴ τῇ ψυχῆ" 2} { 9 , u st ἐὰν δέ τινα ανθρώπινα πάσχη À ᾽ .2 “1 3 ͵ ! ἀσθενήση ἢ ἀποδημήση που, unÜéva ? , μ᾽ / LE \ VF ανθοώπων ἐξουσίχν ἔχειν ἐὰν μὴ ὧι ἂν αὐτὸς παραδῶι᾽ ὃς ἂν δὲ πολυ- πραγμονήση τὰ τοῦ θεοῦ ἢ περιερ- ͵ e % ’ 4 γάσηται ἁμαρτίαν, ὀφιλέτω Μηνὶ ω « ᾽ γ , 32 μ Τυράννωι, ἣν οὐ μὴ δύνηται ἐξειλά- σασῦαι : ὁ δὲ θυσιάζων τῇ ἑθδόμη τὰ χαθήχοντα πάντα ποιείτω τῶι θεῶι χτλ. XXII INTRODUCTION. Voici une partie du commentaire du Corpus sur l'inscription du n° 73 : « … Quæ neglegentia imprimis causa fuisse videtur cur Xanthus, homo rudis et indoctus, cum primum hunc titulum composuisset, sed postea ipse eum et res neglegentissime dispositas et sermonem vitiis scatentem habere intellexisset, postea eadem emendatiora melioremque in ordinem digesta fortasse ab homine Atheniensi transcribenda cura- ret (nr. 74). Nam complura quæ hic aut corrupta aut certe ab dialecto attica vel maxime abhorrentia habemus illic correcta sunt (nr. 73 αὐθει- μερί, nr. 74 αὐθήμερον — nr. 73 καθειδρούσατο, καθειδρουσαμένου, nr. 74 eæ- dem formæ per v scriptæ, — nr. 73 xabaplaïeiv, θυσιΐσζειν, nr. 74 eadem simplici ζ). Memorabilis est forma &veo pro ἄνεν distincte scripta in la- pide. Quæ diphtongi forma, quum Ionum Asianorum præcipue propria sit (WADDINGTON ad Lebas. Inscrip. Asiz, nr. 186), indicat titulum non ab homine Atheniensi sed peregrino compositum esse! Μὴν Τύραννος co- lebutur fere in omnibus Phrygiae, Lydiæ, Pisidiæ urbibus, ut nummi demonstrant ætate imperatorum cusi (cf. WADDINGTON ad Lebasii inse., p. 215 ad nr. 668). Extra harum regionum fines Trapezus Ponti, Syllium Pamphyliæ, Nysa et Aphrodisias Cariæ a Waddingtone commemorantur quibus in urbibus illa religio obtinuerit. At ex titulis a Xantho positis haud scio an colligere liceat etiam a Lycia Xanthi patria ea sacra non aliena fuisse.» : Le grec hébraïsant. XI. — La langue judéo-grecque ou grec hébraïsant est le grec post-classique, modifié dans sa couleur générale par l’hébreu et l’araméen, et mélangé d'hébraïsmeset d'aramaïsmes. De plus, c’est le grec post-classique parlé, et non le grec post- classique littéraire, qui la constitue essentiellement. Elle n’est donc qu’une branche du grec post-classique. Les œuvres de la littérature judéo-grecque se divisent en deux catégories : Les unes sont dues à des Juifs lettrés, tels que Josèphe et Philon. Ces auteurs affectent d'écrire le grec avec pureté ; ils réussissent le plus souvent, particulièrement Josèphe, à élimi- ner de leurs œuvres l'élément hébraïsant. La langue dont ils se servent est la langue judéo-grecque littéraire, c'est-à-dire le grec post-classique littéraire écrit par des Juifs lettrés. Les autres sont dues à des Juifs illettrés ou peu lettrés ; ce 1. Le numéro 73 présente aussi-la forme ionienne παραδοῖ corrigée (à tort, croyons-nous) par le Corpus en παραδῶι; elle se rencontre plusieurs fois dans le N. T. INTRODUCTION. XXIIL sont elles qui nous offrent la véritable langue judéo-grecque, la langue judéo-grecque parlée ou familière, caractérisée par sa couleur hébraïsante et ses hébraïsmes. Elle était la langue ordinaire des Juifs hellénisants de la Palestine et d'Alexandrie, et, plus ou moins, des Juifs hellénisants de toute la Disper- sion. C'est la langue des LXX, considérée d'une manière générale. Les Juifs hellénisants se trouvaient habiter dans des con- trées très différentes et très éloignées les unes des autres. On pourrait croire que la langue judéo-grecque fût aussi très dif- - férente, suivant le pays où elle était parlée. Mais cette langue, dont l'élément grec était exclusivement la langue commune, se forma surtout sous l'influence de la version des LXX, par- tout en usage chez les Juifs hellénisants. L'influence unique de la langue de ce livre dut produire l'unité dans la langue judéo- grecque. En même temps, plus les Juifs hellénisants avaient de rap- ports avec les Grecs, plus la langue judéo-grecque allait s’a- doucissant, et perdait de l’étrangeté et de la rudesse du grec des LXX ; plus aussi les Grecs, de leur côté, pouvaient se fami- liariser avec la manière de penser hébraïque. Enfin, les auteurs lettrés de la période post-classique, et les écrivains juifs lettrés dont nous venons de parler, travaillent tous à se rapprocher de la langue classique et littéraire; et, comme ils sont familiers avec elle, elle exerce son influence sur eux, fût-ce à leur insu. Au contraire, les écrivains judéo- grecs, non lettrés ou peu lettrés, écrivent la langue commu- nément employée de leur temps, autour d'eux, sans imitation et sans réminiscence de la langue littéraire. Ce sont donc ces derniers qui reproduiront le mieux dans leurs écrits les par- ticularités du grec post-classique parlé ou familier. Sur la nature de l’élément hébraïque de la langue judéo-grecque, voy. XVI. XXIV INTRODUCTION IV La Langue du Nouveau Testament. XII. — Nous entendons par Nouveau Testament le recueil des livres sacrés du christianisme. Nous acceptons comme livres du N. T. tous ceux que nous offre la tradition manus- crite, tels qu'ils nous sont donnés dans les éditions critiques, au point de vue philologique, par exemple dans celles de Tis- chendorf, et de Westcott et Hort ; nous suivons constamment et exclusivement dans notre travail le texte de ces deux édi- tions. Pour la commodité du langage, nous laissons (provisoire- ment) à saint Paul la Lettre aux Hébreux ; tout ce que nous dirons de la langue et de la grammaire de cet auteur sans y joindre de restriction s’appliquera donc à cette Leltre. Enfin nous admeltons que le Nouveau Testament tout entier, même le premier Évangile, a été composé en grec. Caractères généraux de la Langue du Nouveau Testament. XIII. — La lecture du N. T. suffit pour montrer que le grec de ce livre appartient à la période post-classique de la langue grecque, et qu'il se rattache à ce que nous avons appelé le grec hébraïsant. 1° La langue de ce livre n’est ni le grec littéraire ni le grec populaire ou vulgaire, mais le grec parlé ou familier. Le grec littéraire apparaît dans les œuvres des lettrés, et surtout des littérateurs de profession, (615 que Denys d’'Hali- carnasse, Dion Chrysostome, Lucien, Plutarque, Josèphe, etc. 1. Il importe peu pour notre travail que le premier Évangile ait été composé en araméen et que nous n'en ayons que la traduction grecque; cette traduction serait Loujours un monument du grec judéo-chrélien, et sa langue serait nécessairement la même que celle des autres livres du N. T. Personnellement, nous croyons que le premier Évangile a été composé en grec et non en araméen, INTRODUCTION. XXV Ces écrivains ont étudié les bons auteurs grecs; ils se sont formés à l'art d'écrire par les leçons de leurs maîtres et par des exercices scolaires ; enfin, ils ont l'inquiétude constante de bien écrire. Les hommes du peuple, sans instruction, sans éducation littéraire, parlent le grec populaire qu'ils ont appris, dans leur enfance, de leurs parents et de leur entourage. Ce grec est né- cessairement mauvais, incorrect et corrompu. Ni la lecture des auteurs classiques, ni les enseignements d'un maître, ni le commerce des hommes instruits et lettrés ne sont venus le corriger, l'épurer et l'améliorer. ᾿ La langue parlée ou familière tient le milieu entre ces deux extrêmes; elle n’est ni da langue littéraire des orateurs, des historiens, des littérateurs de profession, ni la langue corrom- pue et incorrecte du peuple. « [] ne faut pas confondre avec les constructions populaires les constructions propres au langage familier. Lorsqu'on écrit, on emprunte, en général, la plupart des constructions gramma- ticales dont on se sert à la langue qu'on parle soi-même et qu'on entend parler autour de soi; mais il y a des façons de s’ex- primer qu'on emploie en parlant et qu’on n’emploierait peut- être pas dans un ouvrage écrit. Tout écrivain fait donc un choix parmi les constructions comme parmi les mots que lui offre la langue parlée ; ce choix peut être plus ou moins sé- vère. Or on a remarqué que certains auteurs, Cornélius Népos, Salluste, T. Live, emploient sans scrupule dans leurs ouvrages des tours grammaticaux qui étaient sans doute en usage dans la langue parlée de leur temps par la bonne société, mais que Cicéron, plus soigneux de la pureté de son style, semble avoir évités dans ses œuvres littéraires. Ainsi, lorsqu'une construc- tion qui se trouve chez Salluste, T. Live ou Cornélius Népos, ne se rencontre pas chez César et n'a pas été admise non plus par Cicéron, dans ses discours ou ses traités, mais se trouve dans 1. Nous opposons ici {et dans tout notre travail) la langue parlée ou familière à la langue lilféruire proprement dite. La langue parlée s'écrivait aussi, mais en demeurant ce qu'elle était et sans s'élever au rang de langue littéraire. : XXVI INTRODUCTION. les Lettres de Cicéron (souvent aussi en même temps chez les comiques), il y ἃ apparence que cette construction, sans être précisément incorrecte, appartenait cependant plutôt au lan- gage familier qu'à la prose littéraire *. » La langue du N. T. est la langue parlée, la langue familière décrite dans cette citation. Les auteurs du N. T. n'ont pas choisi parmi les constructions de la langue parlée; ils ont em- ployé toute cette langue, telle qu'elle se présentait à eux. Par suite, ils ne se sont pas élevés au rang de litlérateurs, et n'ont pas produit des œuvres lilléraires, au sens propre du mot, si nous ne considérons que leur langue et leur style. | Mais la langue parlée n'était fermée ni à l'influence de la langue populaire, ni à celle de la langue littéraire. Le grec populaire était employé par des personnes dont le nombre formait la grande majorité et avec lesquelles les au- teurs du N. T. entretenaient le plus de relations. Leur langue devait nécessairement ressentir l'influence du grec populaire. Cette influence augmentait la tendance naturelle de la langue parlée, nous ne dirons pas à l’incorrection, mais à la négli- gence. En parlant, nous ne pouvons prendre un souci constant de la pureté et de la correction, et nous n’avons pas le loisir de châtier nos expressions, comme nous le faisons en écri- vant. Aussi la langue du N.T., qui, par son ton général, est celle de la conversation, offre-t-elle des constructions très né- gligées, incorrectes même, que l’on peut regarder comme ap- partenant plutôt à la langue vulgaire, comme des vulgarismes. ΠῚ s’en faut cependant qu'elle ne contienne rien de la langue littéraire ; ce point appelle, au contraire, les réserves les plus formelles. La Leitre aux Hébreux appartient presque à la rhé- torique par son style périodique si soigné. La Leltre de saint Jacques offre des procédés de style et une couleur poétique qui: étonnent à bon droit. Dans les Actes, la narration, en général, el certains discours, ne manquent ni d'élégance ni de distinc- tion. Les Lettres de saint Paul trahissent par endroits la cul- 4. O. Risuanx, Syntaxe latine, Introduction, 3, ὁ. INTRODUCTION. XXVII ture littéraire de leur auteur. Enfin, dans les différents livres du N.T., se rencontrent çà et là, comme nous le verrons, des constructions qui appartiennent spécialement à la langue lit- téraire. Bien plus, quelques-uns des opuscules du N.T. n'auraient- ils pas été rédigés, au moins dans une certaine mesure, par des scribes, des secrétaires ? Nous lisons dans la Lettre aux Romains, XVI, 22 : ἀσπάζομαι ὑμᾶς ἐγὼ Téprios ὃ γράψας τὴν ἐπισ- τολὴν ἐν Κυρίῳ, et 4 Co., XVI, 21 : ὁ ἀσπασμὸς τῇ ἐμῆ χειρὶ Παύλου. « Cette salutation et les mots qui la suivent garantissaient l'authenticité de la lettre; cf. Col., IV, 28; 2 Th., III, 17. Le reste de la lettre était écrit par un secrétaire; cf. Ro., XVI, 22'.» Or, le scribe a-t-il écrit, sous la dictée, non seulement les idées, mais encore les mots ? Ou bien, parfois, n'a-t-il pas rédigé lui-même ce qu'il avait ordre d'écrire ? Et dans ce der- nier cas, s'il possédait une certaine culture littéraire, quelle part a-t-il prise dans la facture des phrases, dans la langue et la syntaxe de la lettre? Dans les Actes, XXIV, 1-2, nous voyons le grand-prêtre juif se présenter au tribunal de Félix, pour accuser Paul, en com- paguie du rhéteur Tertullus, qui porte la parole à sa place. Or, saint Jacques, par exemple, évêque de Jérusalem et de com- munautés chrétiennes, dont les unes parlaient l’araméen et les autres le grec, ne pouvait-il avoir un interprète grec à son service ? Mais quand même certaines parties ou certains passages du N. T. trahiraient dans leur forme la main d’un secrétaire lettré, ce qui peut en provenir ne change pas le caractère général de la langue du Ν. Τ. Ce secrétaire, en effet, parlait et écrivait certainement la langue de son temps et de son pays, quelque couleur littéraire qu'il ait pu lui donner; nous restons toujours avec lui dans le grec post-classique. 20 La langue du N. T. est une langue impersonnelle, malgré la personnalité du style de chacun des auteurs de ce livre. 4. Ecuicorr, in loc. Voy. St. Paul's first Epistle to the Corinthians, with a crilical and grammalical commentary, by C. J. ELuicorr; Londres, 1887. / XX VIII INTRODUCTION. Un écrivain lettré choisit ses mots, ses expressions, ses constructions; il se forme lui-même son lexique et sa syntaxe; il peut encore imiter tel ou tel auteur ancien qu'il prend pour modèle. Son livre nous présente sa langue personnelle, plutôt que celle de ses contemporains; la langue qu'il emploie en écrivant, plutôt que celle dont il se sert lui-même lorsqu'il converse. Au contraire, écrits à de certains intervalles, par des auteurs différents, dans des pays souvent fort éloignés les uns des autres, sans préoccupation de la pureté et de la cor- rection propres à la langue littéraire, les divers opuscules du N. T. ne peuvent que refléter fidèlement la langue qui se par- lait autour de leurs auteurs. L'impersonnalité de la langue du Ν, T. augmente l'intérêt et l'importance de son étude, parce que cette langue a dù le mieux conserver les particularités du grec post-classique. 3° Le grec du N. T. présente un autre caractère : il est émi- nemment traduisible en des langues d’un système et d’un génie absolument opposés. Le N.T., c'est la pensée juive dans un vêlement grec. L'élément hébraïsant, qui forme une bonne part du livre, permet de le traduire facilement dans les langues orientales, telles que l’hébreu' et les langues analogues à l'hébreu, le syriaque par exemple. D'un autre côté, comme il a été rédigé en grec, dans un grec simple et analytique, il peut se traduire facilement, soit en latin, soit en nos langues vivantes", Éléments constitutifs de la Langue du Nouveau Testament. XIV. — La langue du N.T. est essentiellement constituée par le grec post-classique parlé, mélangé de grec hébraïsant parlé et d'un élément nouveau qui appartient en propre au L. Voy., par exemple, la traduction hébraïque du N. T. de F. Deurzen; 5 édi- lion, Berlin, 1883. — Voy. aussi les traductions de la Sociélé biblique britan- nique el élrangère et son prospectus : « Le nombre des laugues ou des dialectes dans lesquels les saintes Écritures sont traduites s'élève maintenant à deux cent quatre- vingt-six, et des versions nouvelles sont en préparation. » INTRODUCTION. XXIX christianisme. On dit habituellement que le grec du N. T. est le grec hellénistique. Cette appellation est insuffisante, parce qu'elle passe sous silence le troisième élément. Nous lui subs- tituons celle de grec judéo-chrétien, qui nous paraît meilleure et surtout plus précise. | L’appellation tout entière nous reporte à la période post- classique de la langue grecque, le contact entre l'hébreu et le grec n'ayant eu lieu qu'après Alexandre. Le premier terme (grec) indique la nature de la langue. Le fond de cette langue n’est pas le dialecte attique; il se com- pose des mots, des expressions, des constructions ordinaires de la langue commune ou grec post-classique. Le second terme (judéo) indique que ce grec ἃ été influencé par l’hébreu . et mélangé d'hébraïsmes dans la bouche des Juifs qui le par- laient et qui ont écrit les livres du N. T. L'influence des idées chrétiennes sur la langue destinée à les propager est marquée par le troisième terme (chrétien). Les trois éléments ne se trouvent réunis que dans les livres (et dans les apocryphes) du N. T. Les LXX (et les apocryphes de l’A. T.) n'offrent que les deux premiers. L'influence directe du latin sur le grec du N. T. paraît trop insigni- fiante pour qu’il faille en tenir spécialement compte. Les trois éléments grec, hébraïsant et chrélien, ne sont pas répartis dans la même proportion entre les livres et les auteurs du N. T. Quoique l'élément grec et l’élément hébraïsant se re- trouvent partout juxtaposés, il exisle une singulière différence dans leur mélange entre l'Évangile de saint Marc et celui de . saint Luc; entre l'Évangile de saint Luc et ses Actes ; entre l'Évangile de saint Jean et l’Apocalypse, etc. L'élément chré- tien est dû surtout au développement des idées fondamentales et génératrices de la doctrine chrétienne; il est beaucoup plus considérable dans les Lettres de saint Paul par exemple que dans les trois premiers Évangiles. On peut essayer de classer les livres du N. T. d'après la quantité d'élément grec qu'ils contiennent. Pour nous, nous les rangerions dans l’ordre suivant : XXX INTRODUCTION. _ 4° La Lettre aux Hébreux ; les Actes, la Lettre de saint Jacques. 9 L'Évangile de saint Luc; les Lettres de saint Paul; l'Évan- gile de saint Matthieu. 3 Les Lettres de saint Pierre; la Lettre de saint Jude; l’Évan- gile et les Lettres de saint Jean ; l'Évangile de saint Marc. 4 L’Apocalypse, livre très hébraïsant de pensée et d’expres- sion. Les deux ouvrages de saint Luc présentent, au point de vue de la langue, le même contraste : d'un côté, une correction re- cherchée, des tours de phrases littéraires, des atticismes même, principalement dans le cours de la narration et surtout dans les Actes ; d'un autre côté, les constructions les plus embar- rassées, les hébraïsmes les plus rudes, principalement dans les discours qui ont dû être prononcés par un Juif en araméen ou en grec hébraïsant. On dirait que, par endroits, il ἃ rédigé son œuvre en grec d’après des témoignages oraux ou écrits en araméen, et qu’alors il ἃ subi profondément l'influence de cette dernière langue. Cf. L., I, 1-3. De plus, la langue de Luc présente, avec celle de Paul, beau- coup de points de ressemblance ; tel mot, telle construction ne se rencontrent que chez ces deux écrivains. On trouvera dans notre travail des exemples de ce fait que nous nous contentons de signaler en passant. Élément grec de la langue du Nouveau Testament. XV. — Le lexique du N. T. compte environ 5420 mots qui se divisent en mots classiques et en mots non classiques. Les premiers s'élèvent à un peu plus de 3000. Les seconds dépassent 2000 et se décomposent ainsi : 1° Mots et formes de la langue poétique : un certain nombre. 2° Mots et formes des anciens dialectes : un certain nombre. 3 Mots et formes qui paraissent spéciaux à la langue popu- laire : très peu. INTRODUCTION. XXXI 4° Mots et formes propres au grec post-classique : très nom- breux. ÿ° Mots et formes qui paraissent propres au N. T.: assez nombreux. 6° Mots classiques ayant pris un sens nouveau : assez nom- breux. 7° Mots étrangers et mots grecs ayant pris uue siguificalion étrangère : nombreux. Les mots et formes dits poétiques, dialectaux, populaires, existaient déjà, au moins pour la plupart, dans la langue com- mune, où les auteurs du N. T. les ont puisés. Les mots et formes propres au grec post-classique on au grec du N. T. sont nés sous l'influence des causes intérieures et extérieures, temporelles et locales, dont nous avons parlé précédemment. Les sens nouveaux donnés à un grand nombre de mots dans le N. T. sont dus à l'influence d'idées nouvelles. Une partie des mots étrangers existait déjà dans la langue commune; 168 . auteurs du N. T. en ont augmenté le nombre. Les mots de la langue classique, c'est-à-dire de l'attique, conservent encore la majorité, mais la majorité seulement dans le lexique du N.T. La proportion entre l'élément classique et l'élément non classique paraît être sensiblement la même pour la phoné- tique, la morphologie et la syntaxe. La phonétique présente une foule de particularités poé- tiques, dialectales, populaires ; et d’autres qui sont propres au grec post-classique ou à celui du N. T. Elle correspond le plus souvent à celle des inscriptions de l'époque gréco-romaine, par exemple à celle des inscriptions de l’Attique, de la Pa- lestine et de l'Arabie, de l'Égypte. De même la déclinaison et la conjugaison offrent des parti- cularités poétiques, dialectales, populaires ; d'autres qui sont propres au grec post-classique ou à celui du N. T. Il existe un assez grand nombre de flexions nominales et verbales irrégu- lières et non classiques, mais analogiques. Le duel a disparu de la déclinaison et de la conjugaison. (De même en grec moderne.) XXXII INTRODUCTION. Il existe deux systèmes de conjugaison : la conjugaison syn- thétique et la conjugaison analytique : λύω et ἐγώ εἰμι λύων, deux expressions exactement équivalentes. Notons la ten- dance à régulariser et unifier la conjugaison de tous les verbes, et à abandonner la conjugaison en μι (complètement inconnue au grec moderne). Les particules de liaison sont peu nombreuses ; les plus usitées dans le N. T. ne sont pas toujours celles qui l’étaient le plus en grec classique. L'emploi des prépositions subit un certain nombre de changements ; par exemple, celles qui se construisaient classiquement avec trois cas tendent à n’en plus prendre que deux, et le datif est supplanté par l’accusatif. Cependant considérées dans leur ensemble, et malgré les modifications qu'elles ont subies, la phonétique et la morpho- logie du grec du N. T. restent encore celles de l'attique. La syntaxe du N. T., considérée en général, se compose des construclions simples el ordinaires du grec classique, com- munes d'ailleurs au grec post-classique ; et cela, qu'il s'agisse des cas, des temps, des modes ou des propositions. Cependant : Il existe une tendance à renforcer le sens du cas par l’ad- jonction d'une préposition. Le rapport entre le verbe et son complément n'est pas loujours conçu comme en grec clas- sique ; de là, l'emploi d’un autre cas pour le complément ou l'emploi d'une préposition, pour marquer le rapport particulier établi par l'écrivain entre le verbe et le complément ; Un certain nombre de constructions sont propres à la langue post-classique ; particulièrement, un certain nombre de cons- tructions analogiques ; Des constructions, qui paraissent plutôt littéraires, se re- trouvent cà et là dans les différentes parties du N. T. En revanche, un grand nombre de constructions et de tours qui appartiennent certainement à la langue littéraire en sont en- tièrement absents : 4. Nous résumons en quelques lignes nos études personnelles sur le lexique, la phonétique et la morphologie du grec du N.T. INTRODUCTION. , XXXIII A côté des constructions littéraires, nous en trouvons d'autres d'un caractère tout différent, qui paraissent être des constructions populaires, des vulgarismes. Il existe des constructions spéciales au N. T. dans la syn- taxe du verbe!’ comme dans celle des cas. Il est facile de remarquer, par exemple, la tendance à exprimer le pronom sujet ; La syntaxe des propositions montre que les particules qui les introduisent s'emploient parfois tout autrement que dans le grec classique ; | Il existe une tendance générale très marquée à exprimer directement chaque idée sous une forme affirmative (ou inter- rogative), dans une proposition indépendante ; et, par suite, à ne plus synthétiser, combiner, subordonner les différents élé- ments de la pensée pour former une période; Les auteurs du N. T. ne paraissent pas se préoccuper de choisir leurs mots, leurs expressions, leurs constructions, ni de les varier. Tel est dans son ensemble l'élément grec du N. T. Ce que nous venons de dire suffirait à montrer le caractère de langue familière ou parlée que ñous lui avons attribué, par opposition à la langue littéraire. Élément latin. — À l'élément grec nous joignons l'élément latin. L'in- fluence du latin sur le grec du N. T. s'est exercée d’une manière très restreinte, et plutôt indirectement, par l'intermédiaire du grec post- classique, que directement. Le N. T. contient quelques mots latins classés dans la section des mots étrangers : λέντιον, λεγεών, etc., et des expressions latines : δὸς ἐργασίαν (da operam), L., XII, ὅδ; τὸ ἱκανὸν ποιῆσαι (satisfacere), Mar., XV, 15; etc. Élément hébraïque de la langue du Nouveau Testament. XVI. — En lisant le N.T., l'helléniste est frappé de la couleur nouvelle du style et du ton général de la pensée. Il ne retrouve plus le grec classique, ses périodes bien liées, variées avec 4. Notre travail montrera quelles sont ces constructions, XXXIV INTRODUCTION. habileté, se balançant dans un équilibre plein d'art et de grâce, et dont les parties se distribuent harmonieusement. La phrase est courte; le style est coupé, souvent même heurté. La phrase est-elle longue? Les parties qui la composent se succèdent sans réussir à se combiner et à se subordonner ; elles se relient entre elles souvent mal et maladroitement. L'abondance des particules imprimait à la pensée, dans le grec classique, toutes les nuances qu'elle pouvait revêtir; la langue du N.T. est pauvre en particules; ce sont les mêmes xuf, δέ, γάρ, ὅτι, qui reviennent sans trêve accroître la monotonie du. style. Des idées non grecques circulent partout dans les livres du N. T.,et les mots grecs prennent souvent un sens nouveau pour les rendre. Les métaphores, les comparaisons ne sont plus celles que le Grec emploie habituellement. Toute difré- rente de celle du Grec et tout étrangère est la manière d'envi- sager les choses de la vie privée, sociale, religieuse. Le déve- loppement et l'expression de la pensée, les méthodes de raisonnement ne sont plus de même nature que chez les auteurs grecs et se présentent aussi avec un caractère étranger. En même temps, le style offre plusieurs traits saillants qui le caractérisent : vivacité de la pensée; mobilité de l'imagi- nation; amour du pittoresque dans les détails; grande uni- formité dans l’expression. Telle est la couleur générale hébraïsante que l'on rencontre, plus ou moins vive et foncée, dans tous les livres du N.T\; elle est très apparente même dans les parties les mieux écrites et qui paraissent le plus grecques. De plus, l'helléniste est arrêté et choqué par des mots, des locutions, des constructions, des tours de phrase absolument étrangers au grec classique ; ce sont les hébraïsmes. En présence de ces faits, il reconnaît que les auteurs du N.T. ne sont pas des Hellènes; que le calame a été tenu par une main étrangère, celle du Juif, et que ce dernier a souvent laissé sa main suivre l'impulsion de 88 langue nationale. Sa langue nationale était l'araméen et non l’hébreu. Mais les INTRODUCTION. XXXV deux langues n'offrent pas de différences importantes, surtout dans la syntaxe. Pour la commodité du langage, nous dési- gnerons sous le nom d'influence hébraïque l'influence de l'araméen aussi bien que celle de l’hébreu, puisque l'influence a été en réalilé la même pour les deux; et sous le nom d’hé- braîsmes, les aramaïsmes aussi bien que les hébraïismes pro- prement dils. A. L'influence hébraïque s’est exercée sur le grec du N.T, de deux manières : directement et indirectement. En premier lieu, directement. Les auteurs du N. T. sont Juifs; ils savent l’araméen, leur langue maternelle ; la plupart d’entre eux l'ont parlé exclu- sivement, au moins jusqu'à un âge avancé. Lorsqu'ils ont su et parlé le grec, ils se sont trouvés souvent en relation (en Palestine et en Syrie par exemple) avec d'autres Juifs qui parlaient l’araméen, soit exclusivement, soit concurremment avec le grec. Les auteurs du N. T. n'ont donc pas dû se déshabituer entièrement de l’araméen. Dans leurs écrits, ils rapportent des discours qu'ils ont entendu prononcer en araméen; ils rapportent des discours et des événements qui leur ont été répétés ou racontés en araméen. Au service religieux de la synagogue, ils ont entendu lire l'A. T. en hébreu; plusieurs d’entre eux, au moins, savaient l'hébreu, comme l'attestent les citations qu'ils ont faites de l'A. T., d’après le texte original, et non d'après la version des LXX. La langue du N. T. a subi nécessairement l'influence immé- diate et combinée de l’araméen et de l'hébreu. Des expressions telles que les suivantes : Mar., VII, 25, ἧς εἶχεν τὸ θυγάτριον αὐτῆς πνεῦμα ἀκάθαρτον --- εἷς, article indéfini — εἶναι et le parti- cipe, comme système de conjugaison — L., XXIV, 21, τρίτην ταύτην ἡμέραν ἄγει ἀφ᾽ où ταῦτα ἐγένετο, τοϊϊὰ le troisième jour que l'on passe depuis que ces événements on eu lieu — le futur de souhait avec ὄφελον, Gal., V, 12; ces expressions ont dû passer directement de l'hébreu, ou, pour mieux dire, de l'ara- méen, dans le grec du Ν. Τ. XXXVI INTRODUCTION. En second lieu, elle s'est exercée indirectement, par l'in- termédiaire du grec hébraïsant : parlé, et écrit. | Le grec hébraïsant était parlé, plus ou moins, par tous les Juifs hellénisants de la Dispersion. C'était avec eux, surtout en dehors de la Palestine, que les auteurs du N. T. se trou- vaient en contact perpétuel, et c'était dans leur langue, dans ce grec hébraïsant, qu'ils s'entretenaient avec eux. Ils en ont nécessairement subi l'influence. Celle du grec hébraïsant écrit s'est exercée sur ceux par l'intermédiaire des LXX, presque exclusivement‘. La version des LXX était seule employée par les Juifs de la Dispersion qui ne savaient pas l'hébreu. Les auteurs du Ν. T. l'enten- daient lire au service religieux; ils s'en servaient eux-mêmes comme le montrent les citations textuelles qu'ils en ont données. Quels rapports existe-t-il entre le grec du N. T. et celui des LXX ? Nous entendons par LXX le recueil des livres sacrés des Juifs hellénisants. Nous acceptons ce recueil tel que nous l'offre la tradition manuscrite et tel qu'il nous est donné dans les éditions critiques (au point de vue philologique) qui suivent cette tradition, par exemple dans l'édition de C. Tis- chendorf et Nestle. Des livres qui composent ce recueil, les uns ont été traduits de l'hébreu, comme le Pentateuque, Josué, etc.; les autres ont été composés en grec, comme le 9me Jivre des Macchabées, Tobie, etc. Le grec des premiers est beaucoup plus hébraïsant que celui des seconds. En dehors des mots créés pour exprimer des idées purement chrétiennes, il n'existe guère de mots, dans le Ν. T., qui ne se retrouvent dans les LXX, soient tels, soit au moins dans le radical dont ils dérivent ou dans les éléments qui les eom- posent. Les formes non classiques qui se rentrent dans le N. T. 4. Nous ajoutons cette restriction parce que Jude (14-15), par exemple, cite le livre apocryphe de Hénoch, qui ἃ pu être écrit en grec, mais qui a dàù l'être en hébreu ou en araméen; dans ce dernier cas, il a été traduit en grec. | INTRODUCTION. XXXVII existent presque toutes dans les LXX. Exemples : γήρε: (datif ionien), L., I, 36, etLXX, Gen., XV, 15 (texte alexandrin), Ps., XCI, 15 — Apoc., II, 3 : xexontaxes, el LXX, Ex., V, 22 : ἀπέσ- ταλχες — J., XV, 24 : εἴχοσαν, et LXX, Néh., III, 5 : κατέσχοσαν. — Μαΐ., XI, 7 : ἐξήλθατε, et LXX, Amos, IV, 4 : εἰσήλθατε. Etc. Un grand nombre d'idées spéciales aux Juifs etaux chrétiens se trouvaient exprimées déjà dans les LXX ; i! suffisait aux écrivains du N. T. d'emprunter à ces derniers leurs mots et leurs expressions. Pour les livres traduits de l'hébreu, les LXX devaient mettre en grec ce qui avait été pensé et écrit en hébreu; pour les livres composés en grec, la tâche de l’auteur consistait le plus souvent à revêlir une pensée juive d'une expression grecque. Comme le génie des deux langues est différent et souvent même contraire, les LXX étaient sans cesse sollicités en deux sens opposés : par l'hébreu dans lequel la pensée s'était incarnée ; par le grec dans lequel il fallait la rendre. Tantôt l’une, tantôt l'autre des deux influences prédominait, mais surtout la pre- mière. De leur côté, les écrivains juifs du N. T. devaient sou- vent, entraînés par l'habitude, penser en araméen ce qu'ils voulaient exprimer en grec; souvent aussi, ils avaient à rap- porter en grec ce qui avait été dit en araméen. Ils étaient donc soumis, comme les LXX, aux mêmes influences contraires de l'hébreu et du grec, et se trouvaient, en écrivant, aux prises avec les mêmes difficultés. Dès lors, les hébraïsmes et les constructions hébraïsantes doivent être identiques ou ana- logues chez les uns et chez les autres, et ils le sont en réalité. _ Enfin, les Juifs hellénisants de la Dispersion devaient parler un grec hébraïsant très voisin de celui de la version des LXX, seule employée par eux, sous l'influence de laquelle il s'était formé. Les écrivains du N. T. ont vécu au milieu d’eux et leur ont emprunté leur langue. Ils ont ainsi ressenti, d'une manière générale, l'influence des LXX, par l'intermédiaire de la langue même de leurs contemporains. Considéré dans son ensemble, le grec judéo- chrétien du N. T. se rapproche donc très sensiblement de celui des LXX. XXXVIII INTRODUCTION. Si nous tenons compte de son élément chrétien et de ses par- ticularités, nous dirons qu'il est une variété du grec hé- braïsant, qui n'est lui-même qu'une branche du grec post- classique. B. Les hébraïsmes, surtout, trahissent une main étrangère dans le N. T., et rendent éclatante la couleur hébraïsante de sa langue. Ils se divisent en plusieurs classes : 19 Un grand nombre de mots sont hébraïques. Les uns demeurent invariables et se transcrivent simple- ment : ἀδαδδών, 466%, xop6äv, Σαούλ, ταλιθὰ χοῦμι, etc. Les autres ont été fléchis et grécisés ; ἀρραδών, yéevva, xopôuväc, Knpäc, etc. 2 Le sens donné à un mot grec est hébraïque; Apoc., VI, 8: θάνατος, perle; Mal., VI, 34 : χαχία, peine, travail. 3° L'expression hébraïque peut se transporter littéralement dans le grec sans blesser la grammaire ni l'oreille: Mat., XI,11 : ἐν γεννητοῖς γυναιχῶν — ἐν ἀνθρώποις. — ÆEph., 11, 2 : of υἱοὶ τῆς ἀπειθίας, —= οἱ ἀπειθοῦντες. 4° La construction hébraïque trouve en grec une construc- tion correspondante et de même sens ; mais l'emploi de cette dernière n'en est pas moins hébraïsant. Ainsi la conjugaison analytique ou périphrastique, formée de εἶναι et du participe. 5° L'expression hébraïque trouve en grec une expression correspondante ; mais elle lui imprime une nuance hébraïi- gante. L'emploi du futur pour exprimer l'ordre existe à la fois en hébreu et en grec. Mais à l'imitation de l'hébreu, le futur dans le N. T. renforce le commandement (Mat., I, 21 : καλέ- σεις), tandis qu'il l’atténue dans le grec ordinaire. 6° La construction hébraïque peut se traduire littéralement en grec sans violer matériellement 18, grammaire; mais la construction n’est pas grecque. Ainsi, la phrase de Luc, XXIV, 21 : τρίτην ταύτην ἡμέραν ἄγει ἀφ᾽ où πάντα ἐγένετο. 7° La construction hébraïque transportée dans le grec blesse les règles de la grammaire : Mar., XIV, 19 : ἤρξαντο... λέγειν εἷς χατὰ εἷς, l’un après l’autre. — Ap., XXI, 2 : ἀνὰ εἷς. ἔχαστος τῶν πυλώνων ἦν ἐξ ἑνὸς μαργαρίτου. — Mat., XV, 32 : σπλαγχνίζομαι ἐπὶ τὸν ὄγλον ὅτι [ἤδη] ἡμέραι τρεῖς προσμένουσίν μοι. INTRODUCTION. XXXIX Les constructions hébraïques et hébraïsantes du N. T. peu- vent déroger plus ou moins aux règles ordinaires du grec; mais elles ne cessent pas d'être soumises à des règles; ces règles sont celles de la langue hébraïque combinées avec celles de la langue grecque. De là la syntaxe particulière de ces constructions, syntaxe parfois étonnante, en partie étrangère, mais précise et déterminée. Lorsque la construction hébraïque trouvait en grec .une construction semblable, les auteurs du N. T. lui donnaient naturellement la préférence. Ainsi l'emploi de la conjugaison périphrastique avec εἶναι, du futur de commandement, du tour interrogatif pour affirmer ou nier plus fortement et plus vive- ment. L'influence hébraïque s'est donc fait sentir même sur les constructions classiques de leur nature et employées avec leur valeur propre. " | C. Le grec post-classique, nous l'avons vu, tendait, même dans les œuvres des littérateurs, à devenir plus simple, plus clair et plus facile. Cette tendance est encore plus accentuée dans le grec hébraïsant du N. T., où, si l’on excepte la Lettre aux Hébreux et les Actes, le style périodique est rare (il n'existe peut-être pas dans les LXX). En effet, l'hébreu est une langue simple, rudimentaire même ; elle aime à énoncer chaque idée directement, séparément, sans liaison avec celle qui précède et avec celle qui suit. Ce caractère fondamental de l'hébreu devait se retrouver dans la langue judéo-grecque du N. T. De plus, les auteurs juifs du N. T. ne pouvaient être toujours entiè- rement maîtres d'une langue aussi différente de la leur; ils ne pouvaient en manicr tous les modes et toutes les construc- tions, surtout les idiotismes, avec une parfaite aisance et une pleine intelligence de leur valeur. Ils ont dû préférer les constructions les plus simples, les plus faciles pour eux, les plus employées autour d'eux, en abandonnant les construc- tions spéciales au grec, plus malaisées à employer; et, parmi 4. Il existe des ouvrages spéciaux pour l'étude des hébraïsmes du N. T. Voyez à la fin de l'introduction les ouvrages de Schilling et de Guillemard. XL -INTRODUCTION. les constructions simples, ils ont dû s'approprier d'instinct celles qui se trouvaient analogues ou identiques à celles de leur propre langue. | Ainsi l'influence de l'hébreu s'est unie à celle du grec parlé ou familier pour accroître, dans le N. T., la tendance du grec .post-classique à la simplicité, à la facilité, à la clarté’. En même temps, cette influence s'exerçait puissamment sur l'em- ploi des constructions grecques, en faisant adopter les unes par les auteurs du N. T., et rejeter les autres. Avouons cependant que l'on ne peut trouver la langue du N. T. tou- jours claire et facile, si l’on ne possède au moins quelques éléments d'hébreu, et si l’on ne s'est rendu compte du caractère général et des règles particulières de la langue judéo-grecque, ainsi que des particula- rités du grec du N. T. Élément chrétien de la langue du Nouveau Testament. XVII. — Le N. T., au point de vue de la langue, est plein de l'influence chrétienne. Elle se révèle d’une manière générale par la foule d'idées nouvelles que le grec de ce livre a dû exprimer et qui lui donnent une couleur propre, parfaitement distincte de sa couleur générale hébraïsante. Paul écrit aux Romains, XIT, 1-2 : παρακαλῶ οὖν ὑμᾶς, ἀδελφοί, di τῶν οἰχτιρμῶν τοῦ θεοῦ παραστῆσαι τὰ σώματα ὑμῶν θυσίαν ζῶσαν ἁγίαν τῷ θεῷ εὐάρεσ- τον, τὴν λογικὴν λατρείαν ὑμῶν᾽ χαὶ un συνσχηματίζεσθε τῷ αἰῶνι τούτῳ, ἀλλὰ μεταμορφοῦσθε τῇ ἀναχαινώσει τοῦ νοός, εἰς τὸ δοχιμάζειν ὑμᾶς τί τὸ θέλημα τοῦ θεοῦ, τὸ ἀγαθὸν καὶ εὐάρεστον χαὶ τέλειον. Rien dans ce passage pe choque la grammaire grecque; cependant le ton de la pensée et la couleur générale de la phrase ne sont pas grecs ni même hébraïsants ; ils sont chrétiens. Voy. encore R., XIV, 7-9; Eph., 1, 3-11. Les idées chrétiennes n'ont pas exercé seulement une in- fluence générale sur la langue du N. T., mais encore une in- fluence particulière qui affecte le lexique et la syntaxe. Des mots, d'ailleurs grecs, ont reçu des sens nouveaux; 1. Cf. W. Η. Sucox, The language of the New Testament, introduction, p. 16 seqq. ἊΣ INTRODUCTION. XLI ainsi πίστις, χάρις, εὐαγγέλιον, et beaucoup d’autres, qui fourni- raient la matière d'une étude intéressante, très utile pour l'exégèse philologique du Ν. Τ. Des mots nouveaux ont été créés pour rendre des idées nou- velles : αἱματεχχυσία, ἀλλοτριεπίσχοπος, βάπτισμα, etc. Des constructions nouvelles sont dues aux rapports nouveaux établis par les auteurs du N. T. entre un mot et ses complé- ments. Ainsi Mat., XX VIII, 19 : βαπτίζοντες αὐτοὺς εἰς τὸ ôvoux τοῦ πατρὸς χτλ., les baptisant en leur faisant faire un acle de foi à l'existence, etc. — Eph., VI, 10 : τοῦ λοιποῦ ἐνδυναμοῦσθε ἐν χυρίῳ καὶ ἐν τῷ χράτει τῆς ἰσχύος αὐτοῦ. La préposition ἐν a non seule- ment le sens hébraïque de par, mais encore le sens chrétien de dans l'union avec, qui vient se superposer au sens hé- braïque de la particule. — J., 1, 23 : πολλοὶ ἐπίστευσαν εἰς τὸ ὄνομα αὐτοῦ. L'idée peut être à la fois juive et chrétienne ; elle se ren- contre d’abord dans les LXX et se retrouve ensuite dans le N. T. ; ainsi ἀγάπη, ἁγιωσύνη, μωρός, impie (Mat., V, 22 et LXX, Ps., XIII, 1}, ἵνα et ὅπως avec le sens de de sorte que, dans le style prophétique. Les termes qui expriment des idées judéo-chrétiennes ou chrétiennes, et bon nombre de constructions propres aux LXX et au N. T. sont passés ensuite des LXX et du Ν. T. dans le grec ecclésiastique. | L'influence chrétienne s'est exercée sur la langue du N.T. d’une manière profonde, mais peu variée. | Les particularités qui en résultent devraient prendre le nom de chrislianismes, de même que celles qui proviennent de l'influence hébraïque ont pris le nom d’hébraismes ; mais aucun savant jusqu'ici ne leur a donné leur nom. Caractère psychologique de la Syntaxe du Nouveau Testament. XVIIE — L'homme instruit, lettré, connaît les règles de la langue littéraire, pour les avoir apprises par les leçons de ses XLII INTRODUCTION. maîtres, par la lecture des bons auteurs, ou dans les traités des grammairiens. Cette syntaxe acquise et artificielle règne sur son esprit; bien loin de choisir les règles de son langage ou de les créer, il les reçoit toutes faites et obligatoires; il a pris l'habitude de penser, de parler, d'écrire avec correction, en s’y conformant. Il suit la syntaxe littéraire et savante. Mais l'homme sans instruction, ou d’une instruction mé- diocre, écrit en suivant, d'un côté, les règles naturelles du langage, et de l’autre, les habitudes de langage acquises par lui de ceux qu'il a fréquentés. Sa pensée revêt-elle une forme incorrecte ou peu ordinaire, rien en lui ne peut l'en avertir et l'inviter à obéir aux lois d'une syntaxe qu’il ignore. En même temps, son esprit reste ouvert, sans défense, à toutes les in- fluences du dedans et du dehors capables d'agir sur la forme de sa pensée. Cette pensée n’est pas soumise, comme celle de l'homme instruit, à des règles apprises et absolues ; chez lui la pensée crée sa forme et par suite sa syntaxe. C'est la syntaxe psychologique, composée d’un élément naturel, d'un élément acquis par l'usage, et, s’il y a lieu, d'un élément accidentel, qui sera l’influence du moment. Les deux syntaxes ne diffèrent pas essentiellement et sont unies par des rapports très étroits. La syntaxe savante adopte et confirme les règles naturelles et ordinaires du langage. Elle adopte aussi beaucoup de façons de parler que lui impose à la longue le langage familier et qui prennent rang dans la langue littéraire. Par contre, elle agit perpétuellement sur la langue familière par la conversation des hommes instruits et lettrés, et par les livres bien écrits dont la lecture est plus ou moins répandue. La syntaxe du N. T., considérée en général, est une syntaxe psychologique produite par un ensemble de causes que nous révèle la nature même de la langue de ce livre : Le fond de cette langue est le langage familier ou parlé, représenté par les constructions ordinaires, simples et faciles, d’ailleurs correctes, de la langue grecque classique ; et par les constructions ordinaires, simples et faciles, qui peuvent être INTRODUCTION. XLIUI propres au grec post-classique. Il s’y rencontre, en même temps, des tours et des constructions qui paraissent appar- tenir spécialement, les uns à la langue littéraire, les autres au langage populaire. La langue porte une couleur hébraïque très marquée, et est chargée d’hébraïsmes. Elle offre une cou- leur chrétienne très accentuée, avec des particularités dues aux idées nouvelles du christianisme. Ajoutons quelques traces de latinismes. Les auteurs du N.T. ne contraignent pas leur pensée à revêtir une forme de préférence à une autre. Nulle part n'apparaît chez eux la préoccupation de choisir les mots et les tours de leurs phrases. Enfin, certaines construc- tions leur sont particulières. | La syntaxe du N. T. est donc née des influences les plus diverses : influence du grec parlé soumis aux lois ordinaires de la syntaxe grecque; influence du grec post-classique’ influence de la langue littéraire ; influence de la langue popn- laire ; influence de l’'hébreu et du grec hébraïsant; influence du christianisme ; enfin, influence du tempérament intellectuel -de chacun des écrivains du N.T., et de leur manière person- nelle d'envisager les choses et de concevoir la pensée. Voici quelques exemples de la syntaxe psychologique du N. T. Le rapport établi entre la proposition principale et la proposition secondaire ne dépend ni du verbe de la première, ni de la manière habituelle dont ce rapport est exprimé dans la syntaxe ordinaire; il ne dépend que de la manière particu- lière dont l'écrivain l’imagine. Ainsi, les écrivains du N.T.ont établi, comme on le verra, un rapport de causalité où nous aurions attendu un rapport de finalité; d’autres fois, un rap- port de finalité où nous aurions attendu un rapport de causa- lité, ou un autre rapport tout différent de celui de finalité. Les verbes evistimandi ont été assimilés aux verbes declarandi et construits de même, etc. L’Apocalypse tout entière est un exemple de syntaxe psychologique, avec ses constructions qui flottent autour de la pensée générale dont elles suivent tous les changements, même les plus capricieux.{Voy. la construc- tion du participe au nominatif indépendant.) XLIV INTRODUCTION. Cette syntaxe psychologique produit une autre conséquence. Les auteurs du N.T. ne se préoccupent pas de contraindre leurs pensées aux formes et aux constructions habituelles et traditionnelles de la phrase grecque. Cette indépendance leur permet de conserver, en écrivant, lalibre allure de leur pensée, la mobilité de leur imagination, la vivacité de leur impression, par suite, de nous révéler leur originalité individuelle par leur langue et leur style. De là, le caractère personnel si accusé chez chacun d’eux, malgré l’uniformité et la monotonie de la phrase, malgré l'identité ou la similitude des événements et des discours qu'ils nous rapportent. La matière du récit est à peu près la même dans Maithieu et dans Marc ; le lexique et la syntaxe ne présentent pas de différences notables, quoique le grec du premier soit meilleur que celui du second ; mais le ton noble, soutenu, monotone de Matthieu contraste vivement avec le style vif, coloré, pittoresque de Marc!. Ce que nous avons dit des causes qui ont produit la syntaxe psychologique du N.T. s'applique, du moins en partie, à la composition du lexique, en comprenant, par ce dernier mot, les mots et les formes des mots. Au point de vue des mots et de leurs formes, le fond de la langue du Ν. T.se compose des mots et des formes classiques, communs au langage parlé et au langage littéraire. Dans le nombre, il en existe sans doute qui sont spécialement littéraires. Mais nous y trouvons certainement des mots et surtout des formes du langage populaire. Puis, viennent les mots et formes provenant de dialectes disparus ou achevant de disparaître; les mots et formes ayant un caractère local, et dits alexandrins; les mots et formes propres au grec post-classique; les mots et formes fournis par l'hébreu ou par la langue judéo-grecque; les mots et formes dus à l'influence du latin; enfin, les mots et formes propres au N. T. On ne voit pas que les écrivains du N. T. se soient préoccupés de choisir les mots ou les formes des mots. 1. Autant il serait utile et intéressant d'étudier le style toujours original et très personoel de chacun des écrivains du N. T.; autant une grammaire particulière de chacun d'eux donnerait peu de résultats. INTRODUCTION. : KLV Telles sout les sources si différentes d’où sont sortis les mots et les formes des mots du grec du N.T.; ces éléments hétéro- gènes se sont fondus de manière à produire l'unité du lexique et de la morphologie dans le grec de ce livre. Par l'analyse, nous séparons les causes οἱ nous démélon: les influences génératrices de la langue du N. T. En réalité, ces influences se sont exercées toutes à la fois sur les auteurs de ce livre. Quoique très diverses et parfois même contraire:, elles ont produit une languc une et uniforme, si on la con:si- dère dans son ensemble. Cette langue (écrite) n’est pas appris, imitée, artificielle, mais plutôt spontanée, née de la pensée elle- même ; elle doit être regardée, ainsi que le dit excellemment! Winer, comme un organisme vivant, οἱ comme portant l'en- preinte immédiate de la pensée de l'écrivain. y Objet de la Grammaire du Nouveau Testament ; objet de notre travail. XIX. — Quoique le N. T. ne soit qu'un recucil d'opuscules différents, écrits à de certains intervalles et dans des par: très différents ; quoique ses auteurs diffèrent les uns de: autres par le talent, le caractère et la culture intellectuelle ; quoique les influences les plus différentes aient exercé sur eux leur action ; quoique des éléments très différents aient con- couru à former la langue de ce livre ; cette langue, on l'a vu, n’en est pas moins une et uniforme dans son lexique et dans -8 syntaxe. On dit bien la langue de Paul, de Jean, etc.; mais on indique unc différence dans le style et dans la manière de pen- ser, et non une différence essentielle ni même notable dans le: mots ou dans la syntaxe. D'un autre côté, le grec du N. T. n'est, il est vrai, qu'une variété du grec hébraïsant, mais cette variété est parfaitemeul déterminée et enfermée dans des limites précises. XLVI INTRODUCTION. On peut donc écrire une grammaire particulière du N. T., de même que l'on pourrait écrire une grammaire particulière des LXX, indépendamment d’une grammaire générale du grec post-classique. Quel est l’objet de la grammaire du N. T.? C'est de recher- cher les lois qui régissent les mots, les formes des mots et les constructions du grec de ce livre, et d'exposer les règles sui- vant lesquelles les auteurs juifs du N. T. ont écrit la langue que l'on parlait à leur époque, principalement parmi les Juifs hellénisants. La connaissance de ces lois et de ces règles mon- trera d’une manière précise, sous une forme concrète, ce que le grec du N. T. a de commun avec le grec classique et avec le grec post-classique ; quels apports lui ont été faits par l'hé- breu et le grec hébraïsant ; enfin ce qui lui est particulier. Dès lors, on pourra connaître avec exactitude quels sont les carac- tères propres et distinctifs qui lui réservent une place spéciale dans le grec post-classique. Ainsi comprise, la grammaire du N. T. devient une contribution à la grammaire générale du grec hébraïsant, et par là même à la grammaire générale du grec post-classique tout entier. Tel est le point de vue purëment philologique où nous nous sommes placé pour entreprendre notre travail, en écartant ri- goureusement toute autre considération. Nous nous sommes même gardé d’instituer aucune discussion de tel ou tel passage, soit avec les grammairiens, soit avec les commentateurs du N. T. Des discussions de cette nature ne trouvaient pas leur place dans notre œuvfe. Quand nous différions d'opinion, nous nous sommes contenté de citer le passage ou d'y renvoyer. De là, dans notre travail, une foule d'exemples et de références, qui paraîtront insignifiants ou fastidieux. Il était impossible de donner ici la grammaire complète du N. T. Nous avons choisi pour sujet de notre travail la syntaxe du verbe, étudiée dans la construction des propositions. Pour certaines propositions indépendantes, telles que les propositions affirmatives et interrogatives, nous n'avons recueilli qu’une partie seu- : lement des exemples du N. T. Mais, pour d’autres propositions indépen- INTRODUCTION. XLVIH dantes, telles que les propositions au mode irréel et au mode potenticl, et pour foules les propositions dépendantes (sauf pour quelques catégo- ries de propositions relatives, d’infinitifs et de participes) nous avons examiné {ous les passages du N. T. Motifs de récrire la Grammaire du Nouveau Testament. XX. — Était-il nécessaire, ou du moins utile, d'écrire une nouvelle grammaire du N. T.? Nous le croyons. On a fait récemment une critique générale, sévère à l'excès, des travaux publiés jusqu'ici sur le grec du N.T. « Il existe une différence remarquable entre la somme d'attention con- sacrée à la langue (hébraïque) de l’A. T. et celle que l’on a con- sacrée à la langue du N.T.A la première, des savants de talent, de génie même, ont dévoué leur vie; les moyens de l’étudier sont considérables; nous avons des dictionnaires sûrs et des concordances fidèles; il existe des commentaires où la ques- tion du sens des mots est traitée séparément de celle de leur valeur théologique; les grammaires sont si nombreuses que le commençant ne sait laquelle choisir. Dans notre Univer- sité, etc. « En revanche, la langue du N. T. n’a pas encore attiré d'une manière spéciale l'attention d'un savant considérable. Il n'existe pour elle ni bon lexique, ni commentaire philologique, ni bonne grammaire. Dans notre Université, etc. « La raison pour laquelle on néglige une étude qui devrait servir d'introduction et de base à toutes les autres parties de l'enseignement théologique me semble’être surtout ce préjugé tenace : que la langue du N. T. est identique à la langue parlée à Athènes au temps de Périclès et de Platon, et conservée dans les grands monuments de la littérature grecque classique. Dans presque tous les lexiques, grammaires et commentaires, les mots et les idiotismes du N. T. sont expliqués, sinon ex- clusivement, du moins principalement par la comparaison avec les mots et les idiotismes des historiens et des philosophes attiques...… « On ne peut nier que les ressemblances entre le grec attique XLVIII INTRODUCTION. et celui du Ν. 1. ne soient très grandes οἱ très nombreuses ; qu’en réalité ces deux grecs n'en forment qu'un, parlé dans des lieux et des temps différents, par des races différentes. Mais d'un autre côté, nous n'avons pas encore uné connais- sance complète des points où ils diffèrent, et ces points n'ont pas été, jusqu'ici, étudiés méthodiquement et à fond. Une pa- reille étude est réservée aux savants de la génération pro- chaine; elle exige un ensemble de travaux préparatoires qui n'existe pas encore, et qui ne peut naître que d'efforts combi- nés; elle exige que quelques-unes de ses règles d'investiga- tion soient discutées par des personnes qui n'aient pas seule- ment des connaissances variées, mais encore des habitudes d'esprit différentes; elle exige enfin, du moins pour l'examen de ses plus difficiles problèmes, une maturité de jugement que le temps seul peut donner!. » Nous laissons ses sévérités à l’auteur que nous venons de citer, en n'adoptant que ses excellentes considérations géné- rales, et nous indiquons brièvement nos raisons personnelles. La dernière édition de la grammaire de Winer date de 1867; faite par les soins du D' Lünemann, elle ne diffère que très légèrement de l'édition de 1855, parue du vivant de l'auteur; la première édition remonte beaucoup plus haut. La gram- maire de A. Buttmann a été publiée en 1859, et il n’en existe que cette seule édition. Depuis 1855 et 1859, la philologie et la grammaire générale de la langue grecque ont fait chaque jour des progrès lents, mais incessants, qui aident à mieux connaître . et mieux expliquer les écrivains profanes. Les écrivains sacrés ont droit au même avantage. 1] est bon que la grammaire de leur langue se renouvelle à de certains intervalles; qu'elle s'ouvre à l’influence salutaire des études faites d’ailleurs sur les auteurs profanes, et qu'elle profite elle-même des progrès de ces études. De son côté, l'exégèse philologique οἱ grammaticale du N. T. 4. E. Harca, p. 1 544. de l'ouvrage que nous citerons à la fin de cette introduc- tion. Voyez aussi Farticle de B. F. Wesrcorr dans Smith's Dictionary of Bible, ι. 11, p. 731 sq. INTRODUCTION. XLIX accomplit de pareils progrès. Des points douteux ou obscurs finissent par recevoir la lumière ; les difficultés cèdent aux efforts d’habiles commentateurs ; des explications précises et correctes succèdent à des interprétations vagues, hypothé- tiques, parfois même plus ou moins fantaisistes. Lorsque les progrès de l’exégèse portent sur la langue du N.T., ils servent à la grammaire de ce livre, qui doit en Lenir compte et en re- cueillir le fruit. Les manuscrits du N. T. sont extrêmement nombreux, quoique d'une valeur fort inégale. Les plus importants, ceux qui fournissent la base inébranlable du texte, sont maintenant tous connus, décrits, collationnés. En outre, le patient et cons- ciencieux labeur des paléographes a exploré des milliers de manuscrits, de moindre ou de nulle importance‘. Les change- ments opérés dans le texte ordinaire par l'introduction de le- çons nouvelles sont très nombreux; si aucun d'eux n’intéresse l’'exégèse théologique, beaucoup, au contraire, sont fort im- portants pour la grammaire, particulièrement pour la syntaxe. Ni Winer, ni même Buttmann n'ont pu connaître ces change- ments, du moins le plus grand nombre d’entre eux. La hui- 1. Voyez les Prolégomènes de la huitième édition major de Tischendorf : Prole- gomena scripsil R. C. Gregory, pars prior et allera. Voyez aussi l'édition du N. T. de Westcott et Hort; le second volume contient l'introduction. On y lit : « Pour la plus grande partie des mots du N.T., il n'existe aucune variante ni aucun motif de doute ; par suite, il n’y a pas place pour la critique verbale: l'éditeur est alors un simple copiste. Il faut dire la même chose des variantes qui n’ont jamais été admises, et qui, selon toute probabilité, ne seront jamais admises dans un texte imprimé. Les mots acceptés par tout le monde et regardés comme au-dessus de lout soupçon ne doivent pas s'élever, en chiffres ronds, à moins des 7/8 du total. Le huitième restant, qui comprend surtout des transpositions de mots et d'autres banalités de même nature, forme le champ tout entier de la critique. Si les principes suivis par nous dans celte édition sont sains, ce champ peut être considérablement réduit. Laissons de côté les passages où il faut nécessairement suspendre son juge- ment entre deux ou plusieurs leçons, et les passages où il ne s’agit que de diffé- rences orthographiques : les mots qui, suivant nous, peuvent encore prêter à dis- cussion doivent former environ 1/16 du N. T. tout entier. Dans ἐδ seizième, les va- riantes banales, sans importance, sont encore beaucoup plus nombreuses que dans le huitième dont il a été question plus haut. En conséquence, le nombre des va- riantes, que l’on peut appeler substantielles, ne forme qu’une fraction minime de ce seizième, et ne doivent guère dépasser la millième partie du texte tout entier, » Or, le texte entier du N. T., qui ne comprend que 5,420 mots environ, Dceupe seu- lement 539 pages dans l'édition de Westcott et Hort. L INTRODUCTION. tième et dernière édition critficä major de Tischendorf a été achevée en 1872; les Prolegomena ont paru longtemps après (1884 et 1890) ; l'édition de Tregelles a été publiée en 1857-1872; celle de Westcott-Hort en 1881. Comme exemples de change- ments, nous nous contentons de renvoyer aux passages sui- vants, dont le nombre pourrait être considérablement aug- menté; Μαί., V, 39; XIII, 4 (et Mar., IV, 4); XXVI, 50; XXVI, 62 (et Mar., XIV, 60); — Mar., VI, 9; IX, 6; — L., I, 26 ; IX, 28; XIII, 35 ; XIX, 45; — J., VIII, 39; XII, 7; XVI, 13; XIX, 11; XXI, 25, — 4., I, 12; V, 33; IX, 11; X, 38; XIII, 25; XX, 3; XXVI, 29, XXVII, 39 ; — 4 Co., X, 11; Gal., VI, 10; 4 Tim., 1,18; Tüt., I, 13; — 2 P., II, 10 ; — Ap., II, 10, 20; XVIII, 3; XX, 7. La méthode suivie par Winer et par Buttmann, mais sur- tout par le premier, ne nous paraît pas toujours bonne. Winer, par exemple, mêle à la syntaxe des temps et des modes celle des propositions qui n'occupe pas une place particulière; il en résulte de la confusion, un manque d'ordre et de netteté. La syntaxe des temps et des modes daus le N.T. est relativement simple; celle des propositions exige au contraire des développe- ments considérables, et c'est elle qui fournit les observations les plus importantes et les plus intéressantes. Le point de vue général où nous nous sommes placé n'est pas le même que celui de nos devanciers, et le traitement de la partie de la syntaxe dont nous nous occupons se ressent de cette difré- rence. Certains points nous ont paru devoir être modifiés ou complétés, comme la théorie de la finalité, des propositions finales, de la proposition finale employée comme périphrase de l’infinitif. D’autres n'avaient pas été touchés par nos devan- ciers, ou ne l'avaient été que légèrement et incidemment; ainsi le remplacement de diverses espèces de propositions par la proposition finale, la tendance à dissocier les propositions, etc. Enfin, il existe pour la France une raison spéciale et déci- sive pour essayer d'écrire une grammaire du N. T. : nous n'avons rien sur ce sujet. INTRODUCTION. LI Rapports entre la grammaire du grec post-classique _ et celle du Nouveau Testament. XXI. — On ne peut prétendre actuellement à donner une grammaire complète et définitive du grec du N. T.'; on ne peut que la préparer. Le critique que nous citions tout à l'heure disait avec raison qu'une pareille grammaire était impossible, parce qu’elle exi- geait un ensemble de travaux préparatoires non encore exécutés, et qui ne le seraient que grâce aux efforts réunis des savants. Le grec du Ν. T. puise son origine dans le grec clas- sique, et il est lui-même le point de départ du grec chrétien; en même temps, il est une ‘variété du grec hébraïsant, qui n'est qu’une branche du grec post-classique. La grammaire du N. T. ne peut être complète et définitive, que si nous possédons une grammaire complète et définitive du grec clas- sique d'un côté, et, de l’autre çôté, du grec post-classique dans ses diverses branches. Ce point mérite quelques déve- .loppements. 4. — Le grec du N.T. doit être perpétuellement comparé avec le grec classique, pour que nous puissions connaître ses gains et ses pertes. Quelles constructions anciennes, par exemple, a-t-il abandonnées ? Quelles constructions nouvelles sont nées de l’évolution constante de la langue, en tant qu'elle était langue vivante? La comparaison avec la syntaxe classique s'établit assez facilement et avec une sûreté satisfaisante. Il est inutile de la pousser jusqu'aux moindres détails; en le faisant, on augmen- terait le nombre total des constructions classiques dont on constate l'absence dans le N. T.; mais on appuierait sur un côté tout négatif de la langue; et une fois tombée dans cet Ἢ. Il faut entendre par là que, si l'on considère le grec du N. T. comme une partie du grec post-classique pris dans sa lotalilé, la grammaire de cette partie ne sera complète et définitive que lorsque la grammaire du {out le sera elle-même. Mais le travail exécuté sur un point de la grammaire du N. T. peut être définitif, si on le considère isolément êt en lui-même. {1 INTRODUCTION. excès, la statistique devient sans utilité comme sans intérêt. Ce que nous nous sommes proposé en premier lieu, c'est de comparer l'usage dans le grec du N. T. avec l'usage dans le grec classique. Ainsi, parfois, telle ou telle construction fréquente dans le N.T. n'est pas sans exemple chez les écrivains classiques; mais elle ne s'y trouve pas couramment employée. Il existe alors une différence, non pas de syntaxe, mais d'usage!. — D'autres fois, lorsque nous avons rencontré dans le N.T. cer- taines constructions extraordinaires, nous nous sommes gardé d'aller chercher chez les auteurs classiques une construction dite pareille’. Les écrivains du N.T. n'écrivent pas le grec classique; ils n'en subissent pas l'influence même à leur insu, puisqu'ils ne le connaissent pas, au moins pour la plupart. D'ailleurs la construction classique qui semble identique ou analogue est le plus souvent douteuse dans son texte (que les critiques corrigent presque toujours); et l'identité (ou l’ana- logie) est, la plupart du temps, plus apparente que réelle. Ce n'est pas dans les auteurs classiques qu'il faut chercher des points de comparaison. Nous n'avons discuté aucun point de grammaire grecque générale. Nous avons accepté les règles telles qu'elles sont données dans des ouvrages aussi autorisés que ceux de Cur- tius, de Koch, de Madvig, de Seyffert el von Bamberg. 9. — Le grec du N. T. devrait être comparé perpétuellement avec le grec post-classique dans ses diverses branches : avec le grec des écrivains profanes, le grec des inscriptions des pé- riodes alexaudrine et gréco-romaine; le grec hébraïsant ; enfin le grec chrétien. La langue et la grammaire des écrivains profanes post- classiques n'ont pas encore été, croyons-nous, l'objet d'une étude d'ensemble. Le Leæicon du grec post-classique et by- zantin, composé par Sophocles, contient des données excel- 1. Ce point était très délicat et parfois très difficile à traiter; malgré le soin que nous y avons apporté, nous ne nous flattons pas d'avoir évité toute erreur. 2. La nécessité nous l'a fait faire au moins une fois, νον, 152, INTRODUCTION. LIII lentes; mais il n'est malheureusement pas aussi complet que nous l’aurions désiré. Les écrivains post-classiques qui imi- tent le moins le grec classique, qui se rapprochent d'autant du langage parlé par leurs contemporains, et dont le grec est le moins bon au point de vue littéraire, sont ceux qui fourniraient les meilleurs points de comparaison pour le grec du N. T. Une étude généraledes inscriptions grecques appartenant aux périodes alexandrine et gréco-romaine n'existe pas non plus. Nous ne connaissons qu'un volume de M. Viereck que nous citerons plus loin et qui ne traite que des actes des magistrats romains traduits du latin en grec ou rédigés en grec par un Latin. La langue des inscriptions se rapproche beaucoup plus de la langue parlée ou même populaire que de la langue litté- raire; aussi fournirait-elle des points de comparaison nom- breux et intéressants avec celle du N. T. Voici un exemple. Le verbe composé ἐπιδιορθοῦν ne s'est rencontré, jusqu'ici, que daaos le N. T. (ΤΙ. I, 15) et sur une inscription (C. 21. G., 2555, 9). La paternité de ce mot n'appartient donc pas à saint Paul: il existait dans la langue parlée où l'ont pris et saint Paul et le rédacteur de l'inscription, et il est passé ensuite dans le grec chrétien. L'étude des inscriptions profiterait surtout au lexique, à la phonétique et à la morphologie. Leur mauvais état, leur peu d’étendue, la ressemblance ou l'identité des for- mules, rendent cette étude beaucoup moins fructueuse pour la syntaxe. L'étude des inscriptions demanderait à être complétée par celle des papyrus grecs de l'époque post-classique; les papyrus fourniraient une moisson abondante, si la lecture en était plus facile et plus sûre; malheureusement, là même où le sens est clair et le mot sûr, l'orthographe du mot l'est souvent fort peu, et sa forme reste indécise. En même temps que l'on étudierait la langue et la grammaire du grec post-classique profane, il serait bon d'examiner quelle 4. On trouvera dans notre travail plusieurs exemples que nous avons tirés des inscriptions de la période post-classique ou des inscriptions étudiées par M. Viereck. LIV INTRODUCTION. influence le latin ἃ pu exercer sur elles. Dans les pays du monde gréco-romain où la langue habituelle était le grec, les décrets de Rome et les actes de ses magistrats étaient publiés en grec; tantôt le texte grec était seul donné, tantôt il était accompagné du texte latin. Le texte des décrets et des traités était traduit en grec sur le latin, puis envoyé dans les pays de langue grecque; les lettres des magistrats étaient rédigées en grec, mais par un Romain, puis envoyées à leurs destina- taires. Rome en usait ainsi avec la Grèce, la Macédoine, l’Asie occidentale, l'Égypte. Mais le grec de ces documents officiels pouvait garder plus ou moins la couleur latine. Des latinismes n'ont-ils pu s'infiltrer par cette voie dans le grec parlé des pays cités plus haut? Puis, le contact perpétuel des Grecs avec les magistrats, les agents et les soldats de Rome n'a-t-il pas favorisé cette infiltration? (Cf. d'ailleurs P. VIERECK, dans son introduction.) ὃ. — Le grec du N. T. est une variété du grec hébraïsant ; nous avons montré quels liens intimes et nombreux unissaient la langue du N. T. à celle des LXX, et nous avons dit que la première reposait sur la seconde. Les Juifs lettrés, comme Josèphe, affectaient d'écrire le grec classique; aussi la grammaire de leur langue rentrerait-elle dans la grammaire générale du grec post-classique dont nous venons de parler, plutôt que dans celle du grec hébraïsant pro- prement dit. Il en va tout autrement pour les LXX, qui écrivent un grec très hébraïsant et non littéraire. On reproche aux LXX de n'avoir souvent pas compris ou d’avoir peu compris le texte hébreu, et d’être inintelligibles. Le premier reproche regarde les hébraïsants et les exégètes de l'A. T. Pour le second, nous reconnaissons qu'au premier abord la lecture des LXX est très pénible ; que leur style est souvent très obscur, et qu'on ne peut les comprendre sans posséder suffisamment les éléments de l’hébreu. Cependant, on retrouve dans le grec appliqué sur l’hébreu la construction hébraïque avec ses idiotismes ; on voitque le motgrec et la cons- INTRODUCTION. LV truction grecque prennent souvent la valeur du mot hébreu, de la construction hébraïque, qu'ils traduisent littéralement; on se familiarise peu à peu avec ce grec étrange et spécial, qui possède son unité et ses règles, aussi bien que celui du N. T. Alors, l'obscurité du texte se dissipe, presque toujours, pour laisser apparaître un sens qui n'est peut-être qu'un contre- sens, mais qui existe; ce qui suffit pour la grammaire; voy. par exemple Job., XXXIV, 16-26 dans l'hébreu (la Vulgale latine) et les LXX. Rappelons-nous d’ailleurs que les communautés juives (hel- lénisantes) et chrétiennes se sont servies pendant plusieurs siècles de la version des LXX pour la lecture de l'A. T. Ce souvenir doit rendre le grec de cette version digne de notre examen. Un essai de grammaire des LXX n'a pas encore été tenté, malgré l'attrait que présenterait ce travail pour un helléniste doublé d’un hébraïsant. Cependant, c’est par le grec des LXX qu’il faudrait expliquer, le plus souvent, le grec du N.T.; c'est avec lui qu’il faudrait comparer, jusque dans les moindres détails, celui du N. T.; c’est dans le grec des LXX qu'il faut chercher, de préférence, des analogies aux constructions inso- lites du N. T., particulièrement aux hébraïsmes et aux cons- tructions hébraïsantes. Nous avons essayé de le faire dans une certaine mesure; notre travail montrera, nous l’espérons, que nos efforts dans ce sens n'ont pas toujours été ni sans utilité, ni sans succès!. Les commentateurs et les grammairiens du N.T. disent par- fois d’une construction : c’est un hébraïsme, et ils renvoient aux LXX. Nous croyons que cela ne suffit ni pour la grammaire du N. T. ni pour celle des LXX. Le point important n'est pas 4. Sur l'importance philologique du grec des LXX, voyez le premier essai de E. Hatch dans l'ouvrage que nous citerons plus loin. — Notre travail sur la syn- taxe des propositions dans le N. T. contient, en réalité, une syntaxe abrégée des propositions dans les LXX. Nous saisissons celle occasion pour exprimer notre reconnaissance à M. A. Croiset qui nous avait conseillé, dès le début, de diriger nos recherches de ce côté. L'avis était excellent, comme l'expérience l'a démontré. LVI INTRODUCTION. de savoir qu'une construction grecque est hébraïque ou hé- braïsante, mais de montrer comment elle était comprise par le Juif qui l'employait, quelle est sa raison d’être, quelle en est la valeur. Au chapitre-des propositions dépendantes complé- tives directes, on verra que les verbes signifiant croire, comme νομίζω, Sox, prennent la proposition complétive avec ὅτι, aussi bien que la proposition infinitive, et que ces verbes sont abso- lument assimilés aux verbes signifiant dire, déclarer. Cette construction existe dans le grec post-classique; mais elle existe aussi dans les LXX, et elle traduit littéralement la cons- truction hébraïque. C'est donc sous l'influence de cette der- nière que les LXX et les auteurs du N. T. l'ont adoptée. Et la raison, c’est que pour le Juif la pensée et la parole ne font qu'un; de là l'identité de la construction. On verra que l'optatif, mode de possibilité, est abandonné dans le N. T.; que, par exemple, la quatrième forme des propositions conditionnelles avec l'optatif n’est plus employée, et qu'il paraît en être de même dans les LXX. C'est que le Juif répugne à concevoir l'idée comme simplement possible ; il répugne à l'abstraction en général; il aime à se représenter les choses comme éven- tuelles, et, mieux encore, comme réelles. Dans le cours de notre travail, nous renvoyons très souvent aux ΧΑ. Parfois, après avoir rapporté un passage du N. T., nous ajoutons : cité des LXX, citation des LXX. 11 faut entendre par là que la pensée expri- mée dans le N. T., se trouve aussi dans les LXX. Tantôt la citation est faite directement d’après l'hébreu, et non d'après la version des LXX ; tantôt elle est tirée textuellement des LXX ; tantôt elle n’en est tirée que partiellement ; tantôt elle est faite ad sensum, soit d'après l’hébreu, soit d'après la version grecque; tantôt elle est faite ad sensum ou ad verbum, par la combinaison de plusieurs passages. 1l existe donc, parfois, une différence entre le passage du N. T. et celui des LXX auquel nous ren- voyons. 4. — La grammaire du grec post-classique serait complète, si elle comprenait la grammaire du grec chrétien des premiers siècles de notre ère. Le N. T. est la source et le point de départ de la littérature grecque chrétienne, sur laquelle il ἃ exercé une influence pro- . fonde et constante, particulièrement au point de vue de la { INTRODUCTION. LVI] langue. Familiers comme ils l’étaient avec les LXX et le N.T., les premiers écrivains chrétiens ont subi nécessairement, fût-ce . à leur insu, l'influence du grec de ces deux livres. D'un autre côté, la langue habituelle des premiers écrivains chrétiens, surtout s'ils n'étaient pas des leitrés ou des littérateurs, était la langue ordinaire, la langue familière, celle dont on se servait dans les communautés chrétiennes et judéo-chrétiennes, et celle dont les auteurs du N.T. s'étaient eux-même servis. Aussi existe-il dans le N. T. des constructions non classiques qui sont employées couramment par les premiers écrivains chrétiens, soit qu'ils les aient puisées dans la langue familière, comme les écrivains du N. T., soit qu'ils les aient empruntées à ce dernier livre. Les rapports étroits et nombreux qui unissent la langue du N. T. à celle des premiers écrivains chrétiens demanderaient qu'on les comparât. Malheureusement, il n'existe pas de gram- maire du grec chrétien. Tel est l’ensemble des travaux auxquels peut donner lieu le grec post-classique. Au milieu d'eux, la grammaire du N. T. occupe une place marquée et distincte, et c'est par eux, lorsqu'ils existeront, qu'elle deviendra complète, absolue et définitive. Principaux ouvrages consultés. XXII. — Nous indiquons les principaux ouvrages dont nous nous sommes servi, et auxquels nous renvoyons dans le cours de notre travail : | Novum Teslamentuim græce ad antiquissimos testes denuo recensuit, apparatum criticum apposuit C. TiscHENDoRF; editio octava critica major, Leipzig, 1872 (on peut se servir d’une édition critica minor). Le troisième volume contient les prolé- gomènes : Prolegomena scripsit C. R. GREGORY ; pars prior et altera, Leipzig, 1884 et 1890. — Nous désignons ainsi cette édition: Ti. , The New Testament in the original Greek ; the text revised by BROOKE Foss WESTCOTT and FENTON JoHN ANTONY Horr; L' VIII INTRODUCTION. Cambrige et Londres, 1881. — Nous désignons cette édition par l'abréviation : WX. N. B. Nous suivons constamment le texte de ces deux édilions. Si l'on veut comparer le texte des différentes éditions du N. T., on se servira très commodément de l'ouvrage suivant : The Resultant Greek Testament, by R. F. WeymoutTH; Lon- dres, 1886. Synopsis Evangelica, ex quattuor evangeliis ordine chrono- logico concinnavit, brevi commentario illustravit, ad antiquos testes denuo recensuit C. TiscHENDORF; Leipzig, 1878. Grammalik der neutestamentilichen Sprachidioms, von G. B. WinER ; Leipzig, 6e édition (1855) ; ou 756 édition (1867), revue par G. LÜNEMANN. Il faut se servir de l'édition anglaise, enrichie de notes im- portantes par le traducteur : A trealise on the Grammar of New Testament Greek, trans- lated by W. Ε΄. Mouzron; 959 édition anglaise, Édimbourg, 1882. Il existe une autre traduction anglaise du même ouvrage faite sur la 756 édition : A Grammar of the Idiom of the New Testament... Revised and authorized translation by J. H. THAyER ; Andover, 1883. A. Buttmann ἃ publié sa grammaire du N. T. comme appen- dice à la grammaire grecque de Ph. Buttmann, son père, sous le titre de : Grammalik des neutestamentlichen Sprachgebrauch, Berlin, : 1859. Il faut se servir de la traduction anglaise : A Grammar of the New Testament Greek, by A. BUTTMANN, authorized translation with numerous additions and correc- tions by the author ; Andover, 1880. Le traducteur de A. Butt- manon est celui de Winer : J. H. Thayer. Les deux ouvrages de Winer et de Buttmann, daos les tra- ductions anglaises de Moulton et de Thayer, sont indispen- sables pour l'étude du grec du N.T. Ils nous ont servi de con- trèle pour notre travail et de terme de comparaison; c'est assez dire combien nous leur sommes redevable. Cependant, pour INTRODUCTION. LIX aucune partie de notre travail, ils ne nous ont dispensé de refaire complètement la syntaxe du verbe dans le N. T. L'ouvrage de Winer, est une sorte de répertoire grammatical du grec du N. T. La grammaire de A. Buttmann nous paraît bien meilleure à tous les points de vue. Grammalica græcilatis novi Testamenti, quam ad Gregorii Wineri ejusdem argumentt librum... composuit J. T. BEELEN ; Louvain, 1857. Édition latine, à l'usage des étudiants catho- liques, de la grammaire de Winer, qui revêt, dans certains pas- sages, un caractère confessionnel. Grundzüge der neutestamentlichen Gräcität…. für Studirende der Theologie und Philologie, von 85. Ch. ScHIRLITZ; Giessen, 1861. Édition de Winer simplifiée. Il existe en outre, surtout dans les pays de langue anglaise, des grammaires élémentaires du grec du N. T. Ainsi les trois suivantes : Handbook lo the Grammar of the Greek Testament, par S. G. GREEN; Londres, 1886. Manuel clair et fort bien fait, à l'usage de ceux qui commencent d'apprendre le grec; The language of the New Testament, by W. H. Simcox; Londres, 1889. Griechische Formenlehre sammi der Lehre von den Präpo- stlionen zum Neuen Testament, von Th. HAARBECK ; Bâle, 1886. Biblisch-lheologisches Wôrtlerbuch der neuteslamentlichen Gräcttät, de H. CREMER, Gotha, 1883. L'ouvrage a été traduit en anglais par W. Urwick, avec des additions : Biblico-theologicai Leæicon of New Testament Greek; Édim- bourg, 1892. Lexicon græco-latinum îin libros N. T., auctore C. L. W. GRIMM, 1879. — On se servira avantageusement de la traduction anglaise : A Greek-english Lexicon of the New Teslameni, being Grimm's Wilke’s Clavis Novi Testamenti; translated, revised and enlarged by J. H. THAYER; Édimbourg, 1886. Le traduc- teur possède une aptitude spéciale à résumer et condenser. 1. Cf. Wire, Clavis N. T. philologica, 2e édition, 1854. LX INTRODUCTION. Aucun des lexiques récents ne rend inutile le suivant : Novum lexicon græco-lalinum in Novum Testamentum con- gessit J. F. ScHLEUSNER; 4e édition, Leipzig, 1819. L'auteur possède une érudition étendue et une connaissance appro- fondie du grec des LXX et de l’hébreu de l'A. T. Concordantiæ omnium vocum Novi Testamenlti græci, cura CG. Η. Bruper; Leipzig, 1888. Concordantiæ supplementariæ omnium vocum Novi Testa- menti græci, par F. Zimmer; Gotha, 1882. Essays in Biblical Greek, by E. Harcu; Oxford, 1889. Hebraisms in the Greek Testament, par W. H. GUILLEMARD ; Cambrige, 1879. Commentarius exegelico-philologicus in hebraïsmos Ν. 1Τ., par ScHiLLiNG; Malines, 1886. Testamentum Vetus Græce, édition TIScHENDORF et NESTLE; Leipzig, 1887 (ou l'édition de Locx, Ratisbonne). Novus thesaurus philologico-criticus.. Veteris Tesitamenii, par F. ScnLeusNer; Leipzig, 1820. Cet ouvrage est malheureu- sement très abrégé. A. TROMMI : Concordantiæ græcæ versionis vulgo diclæ LXX interpretum ; 2 vol. in-fol.; Amsterdam, 1718. A Concordance lo the Greek version and Apocrynhal books of the Old Testament, by E. Harcx; Oxford (en cours de publi- cation). Grammaire hébraïque , par 5, PREISWERK, 4° édition, 1884. Grammaire chaldaïque, par G. B. WIiINER; Genève, 1836. (Voir aussi E. KauTzscH, Grammatik des Biblisch-Aramai- schen; Leipzig, 1884; et ZscHokke, Jnstilutiones fundament. linguæ aramaicæ, Vienne.) Ausführliches Lehrbuch der hebräischen Sprache, par H. Ewap. — La syntaxe a été traduite en anglais et enrichie de notes par J. ΚΕΝΝΕΡΥ : Synlaxæ of the hebrew language ; Edimbourg , 1881. GESENIUS, Novi Thesaurus philol.-crilicus ling. hebraïicæ et chaldaicæ Vet. Testam., ou le Lexicon manuale, abrégé du même ouvrage. | INTRODUCTION. LXI Greek Lexicon of the Roman and byzantine periods (fron B. C. 146 Lo A. D. 1100), by E. A. Sorxocces; New-York οἱ Leipzig, 1890. A Greek-english Lexicon, by H. G. Lippezz and R. Scorr, Oxford, 1890. Sermo græœcus quo senatus populusque romanus magistra- tusque populi romani usque ad Tiberii Cæsaris ætatem in scriptis publicis usi sunt examinatur...; par P. VIERECK; Güt- tingen, 1888. Syntax of the moods and lenses of the greek Verb, by W. Goopwin ; Londres, 1889. Excellent ouvrage, clair et bien disposé, de plus de 400 pages, sur la syntaxe du verbe chez les prosateurs et les poètes grecs, jusqu'à la fin de la période clas- sique. Il est inutile de citer ici les grammaires de Curtius et de Koch; la syntaxe de Madvig ; la syntaxe de Seyffert et von Bamberg, que nous désignons toujours ainsi : Cucuel et Rie- mann. Remarque 1. — Nous ne donnons aucun esprit à la lettre ρ, même initiale; E. Sophocles ἃ fait de même dans son lexique. Lorsque le b est initial, il doit être regardé comme portant l'esprit rude, puisqu'il n'existe pas dans le Ν. Τ. (ni dans le grec post-classique proprement dit) de mots commençant par un P avec l'esprit doux; où il n'y a rien à distinguer, le signe distinctif est inutile. Cf. d’ailleurs SOPHOCLES, su}. lit. pi. Quant au mot ρεραντισμένοι (H. X, 22) il porte tantôt l'esprit rude et tantôt l’esprit doux, suivant le caprice des éditeurs. Remarque II. — Nous désignons le Nouveau Testament par l'abré- viation N.T.; l'Ancien Testament (en hébreu), par l’abréviation A. Τ.: la Version des Septante, par LXX. 1. « Sur les inscriptions, ajoute-t-il, le ρ n'est jamais accompagné d'aucun espril, » ———— si ———— Digitized by Google Étude sur le Grec du Nouveau Testament SYNTAXE DES PROPOSITIONS PRÉLIMINAIRES I. — De la Conjugaison. 4. La conjugaison du verbe dans le N. T., comparée avec la conju- gaison classique, présente, pour les temps et pour les modes, quelques différences que le tableau suivant rendra sensibles : Indicatif. | Impératif, | Subjonctif.| Optatif. | Infinitif. | Participe. Employé. | Employé. | ever tv Employé. | Employé. Employé. ! Employé. qué-parfait. Futur antérieur. Adijectifs vérbaux. Périphrastique. En τός, employés ; — en τέος, un seul exemple. 2 PRÉLIMINAIRES. Eu résumé : 1° tous les temps de l'indicatif sont employés, sauf le fu- tur antérieur ou futur parfait, dont on ne trouve comme exemples que : χεχράξομαι, L., XIX, 40 (LACHMANN et TREGELLES), et εἰδήσουσιν, H., VIII, 11, dans une citation des LXX, Jér., XXXVIII, 34 Les deux formes, d’ailleurs, ont le sens du futur simple ; 2° l’impératif parfait tend à dis- paraître ; le subjonctif parfait a disparu; l’optatif tout entier tend à dis- paraître, et il a disparu complètement au futur et au parfait; l'infinitif et le participe du futur tendent à disparaître ; l'adjectif verbal en τέος a disparu (sauf un exemple); 3° la conjugaison tend à devenir symétrique; les temps se divisent en trois groupes ou couples : aoriste et futur, pré- : sent et impar/fail, parfait et plus-que-parfait ; et à chaque groupe ou couple correspond un seul mode, en dehors de l'indicatif. 2. Outre la conjugaison ordinaire ou synthétique (λύω, λύομαι), 168 auteurs du N. T. font un fréquent usage de la conjugaison analytique ou périphrastique, formée du participe du verbe et de εἶναι. La conjugaison périphrastique existe aux temps suivants : Présent de l'indicatif, Mat., I, 23; Ap., 1, 18; — de l'impératif, L., XII, 35; Eph., V,5; — de l’infinitif, L., IX, 18; — Imparfait, Mar., IX, 4; J., XIII, 23. Futur et futur parfait où antérieur, Mat., X, 22; Muar., XIII, 25; Mat., XVI, 19; L., XII, 52. . Parfait de l'indicatif, Mat., X, 26; J., Ill, 28; — de l'impératif, L., XII, 35; — du subjonclif, J., III, 27; VI, 65; — du participe, Eph., IV, 18; — Plus-que-parfait, J., I, 24; Gal., 1V, 3. Elle est seule usitée au subjonctif parfait et au futur parfait. Elle n'existe pas pour l'aoriste. Au lieu du verbe simple, on trouve encore, comme équivalents : 40 l'adjectif verbal en rés avec εἶναι, Mat., X, 26; — 2 le participe avec γίνεσθαι, 2 Co., VI, 14. 11. — Des Temps. 3. a) La notion des temps passé et présent est claire par elle-même. Il faut entendre par futur, dans le N. T., la période de temps qui com- mence au moment même où l’on parle, au moment présent, pour s'é- tendre dans l'avenir d’une manière limitée ou illimitée. b) Le temps est absolu ou relatif, Le temps est absolu quand il est considéré par rapport au moment ._ où l’on parle; c’est le temps même où l'acte a eu lieu, a lieu ou aura lieu, Mar., XI, 5; ΙΧ, 49. — Il est relatif, quand il est considéré rela- tivement au temps d’un autre acte, Mar., XI, 13 (εὑρήσει); VI, 25 (δῷς). c) Chaque temps garde dans le grec du N. T. son sens fondamental. A l'indicatif et au participe, le temps absolu ou relatif est marqué par la forme verbale même. L'impératif, le subjonctif et l'optatif ex- priment l'acte comme se rapportant à l'avenir. L'infinitif ne marque pas le temps, sauf linfinitif futur; mais ce dernier a presque disparu du N.T. d) Les temps se divisent en temps principaux eten temps secondaires. Les premiers sont ceux qui marquent le présent ou le futur : présent, futur et parfait de l'indicatif. On ÿ ajoute l'impératif, le subjonctif et l'optatif, l'acte qu’ils expriment se rapportant à l’avenir. PRÉLIMINAIRES. 3 Les seconds sont les temps de l'indicatif qui marquent le passé : im- parfait, aoriste, plus-que-parfait. III. — Des Modes. &, Nous supposons, pour la commodité du langage, que le verbe ex- prime toujours un acte. a) Le temps exprime l'acte considéré en lui-même (objectivement). δ) Le mode exprime l’acte tel qu'il est conçu et envisagé par la per- sonne qui parle, c’est-à-dire subjectivement (cf. KOCH, 104). 5. Subjectivement, dans le N. T., l'acte est considéré : 4° dans sa réalité ; 2° dans sa réalisation. Ι. — Dans sa réalité. L'acte a eu lieu ou a lieu. a) Quand on énonce l’acte comme réel, le mode est l'indicatif (pré- sent ou passé). | 11. — Dans sa réalisation (future). L'acte est nécessairement futur et par là même éventuel, c'est-à-dire qu’il aura ou n'aura pas lieu. δὴ) Quand on énonce l'acte futur comme éventuel simplement, on em- ploie régulièrement l'indicatif futur, au mode éventuel, R., XV, 28. L'acte aura ou n'aura pas lieu; mais çelui qui parle juge qu’il aura lieu. c) Quand on présente l'acte futur comme commandé, demandé, con- seillé, désiré, on emploie régulièrement les modes impératif et subjonctif. L’acte est encore éventuel; mais la personne qui parle le regarde comme probable et s'attend à ce qu’il ait lieu. d) Enfin, quand on présente l'acte futur comme souhaité et que la personne qui parle regarde cet acte comme possible simplement dans sa pensée, le mode régulièrement employé est l’oplatif. L'acte est éven- tuel, mais on ne se préoccupe pas s’il aura lieu ou non. e) Lorsque l'acte futur et éventuel est commandé, demandé, conseillé, désiré, souhaité, il devient par là même un but, une fin pour la volonté de celui qui parle. Par suite, les modes impératif, subjonctif et optatif, employés ainsi qu'il vient d’être dit, enferment en eux une idée de finalité. Θ. a) Si l'on écarte les notions de temps et de mode dont il a été question jusqu'ici, il reste l’idée verbale indéfinie, exprimée par le mode infinitif. δὴ) Si l'acte est considéré comme accessoire, comme relatif par rapport à un autre acte considéré comme principal, il est exprimé par le mode participe. 7. On appelle modes finis : l'indicatif, l'impératif, le subjonctif et l’op- tatif, modes non finis ou indéfinis : l'infinitif et le participe. 8. Le sens du mode peut être modifié par l’adjonction de la parti- cule ἄν. a) “Av potentiel se joint aux temps secondaires de l'indicatif et à l’op- tatif pour marquer que l'acte dépend d’une condition exprimée ou non, et qu’il n'est possible que si cette condition a lieu elle-même. Ainsi : Temps secondaire de l'indicatif au mode potentiel, J., V, 46 : εἰ γὰρ ἐπισ- reverse Μωυσεῖ, ἐπιστεύετε ἂν ἐμοί. Optatif au mode poteruiel du présent et du futur, Α., VIII, 81 : πῶς γὰρ ἂν δυναίμην ἐὰν μή τις ὁδηγήσει με; ὄ 4 PRÉLIMINAIRES. δὴ) “Av conditionnel se joint au subjonctif pour indiquer que l'acte est la condition (probable) dont dépend un autre acte. Dans ce cas, ἄν s’unit à ei qui devient ἐάν, et aux mots relatifs ou temporels qui deviennent ὃς ἄν, ὅπου ἄν, ὅταν, etc. Ainsi: Mat., XVIII, 15 : ἐὰν δὲ ἁμαρτήση ὁ ἀδελφός σου, ὕπαγε ἔλεγξον αὐτόν. Dans le N. T., on trouve avec ἄν le futur, au lieu du subjonctif, Mar., VIII, 35; L., XIX, 40. On trouve aussi le subjonctif sans ἄν, Jac., II, 10; 4 Cor., XIV, 5. c) "Av fréquentalif se joint à l’imparfait et à l'aoriste de l'indicatif, lorsque l'acte, qui a eu lieu réellement, s'est répélé d’une manière indéter- minée. Ainsi, Mar., III, 11 : τὰ πνεύματα τὰ ἀκάθαρτα, ὅταν αὐτὸν ἐθεώρουν, προσέπιπτον αὐτῷ. — VI, δ6 (aoriste). | Daus le N. T., on trouve aussi, dans ce sens, l'indicatif présent, Mar., ΧΙ, 25: Ap., XIV, 4. d) Dans le N. T., la particule ἄν ne se joint ni à l’infinitif ni au par- ticipe. e) Une proposition dont le verbe est accompagné de ἄν n’exprime pas un désir; ainsi, 4., VIII, 31 : πῶς γὰρ ἂν δυναίμην, ΞΞ οὐ δυνήσομαι. IV. — Des Modes (suite). 9. L'indicatif énonce l'acte conçu comme réel, certain, irréel et éven- tuel; il présente toujours la pensée sous la forme d'un jugement, sauf au futur, qui peut exprimer une volition, un ordre, un désir, etc. a) L'indicatif est au mode réel quand il exprime un acte réel ou conçu comme tel, au présent et à ses temps passés. Une hypothèse, fût-elle irréalisable, impossible, s'exprime de même, si celui qui parle la con- sidère provisoirement comme réelle. Il en est fréquemment ainsi dans le N. T., parce que le Juif aime à renforcer l'affirmation et à présenter ses hypothèses mêmes sous forme de réalités. De là la disparition du mode potentiel, etc. b) L'indicatif est au mode irréel : 4° A l’imparfait des verbes comme ἐδύνατο, ἔδει, etc., qui indiquent qu’un acte aurait pu ou dä avoir lieu, pourrait ou‘ devrait avoir lieu, tandis qu’il en est tout autrement en réalité, Marc, XIV, 5 : ἠδύνατο γὰρ τοῦτο τὸ μύρον πραθῆναι ἐπάνω δηναρίων διαχοσίων. L'imparfait ἠδύνατο est au mode irréel ; car la proposition enferme celle-ci : οὐχ ἐπράθη τοῦτο τὸ μύρον. Cf. Mat., XXIII, 23. 2e A l'imparfait et à l’aoriste de tous les verbes, pour le souhait qui se rapporte au passé, 4 Cor., IV, 8 : ὄφελόν γε ἐδασιλεύσατε (— ἔδει ὑμᾶς βασιλεῦσαι, --Ξ οὐκ ἐθασιλεύσατε). c) L’indicatif est au mode potentiel quand ses temps secondaires sont accompagnés de ἄν (8, a). Ainsi, J., V, 46 : εἰ ἐπιστεύετε Μωυσεῖ, ἐπιστεύετε ἂν ἐμοί. — Comme le mode irréel, le mode potentiel indique qu’il en est tout autrement en réalité, et ici l'imparfait avec ἄν équivaut à οὐ πιστεύετέ μοι. d) Au futur, l'indicatif est au mode éventuel, parce que l'acte, dans la pensée de celui qui parle, aura ou n'aura pas lieu, R., XV, 28. Mais, à ce même temps, l'indicatif peut être au mode de certitude dog- PRÉLIMINAIRES. | D matique et prophétique, quand, dans la pensée de celui qui parle, l'acte doit avoir lieu, { Co., XV, 32 ; Mat., XIX, 28. 40. Les trois modes impératif, subjonctif ou optalif marquent toujours le temps futur, absolu ou relatif; par là même, l'acte qu’ils expriment est futur et éventuel. Or l'indicatif futur exprime aussi l'acte futur et éventuel. De là le lien très étroit qui unit, dans le grec du N. T., l'indicatif futur aux trois modes dont nous parlons. De là aussi la permutation qui peut avoir lieu entre le premier et les trois autres. En particulier, cette per- mutation peut toujours avoir lieu entre l'indicatif futur et le subjonctif aoriste. Ce principe est un des plus importants de la syntaxe du N. T. 44. a) L'impératif exprime l’ordre formel : commandement ou dé- fense. 11 s'emploie dans le grec du N. T. comme en grec classique. L'im- pératif parfait (trois exemples) tend à être abandonné. b) Le subjonctif exprime un acte qui est considéré comme probable et auquel on s'attend. Il s'emploie dans le N. T. comme en grec clas- sique — Le subjonctif parfait tend à être abandonné. 12. a) L'optatif est d’un usage beaucoup moins étendu dans le grec du N. T. que dans le grec classique. Dans ce dernier, l’optatif est très employé pour remplacer le subjônctif dans certaines propositions. Cet emploi de l’optatif n’existe qu'à l’état d'exception rare dans le N. T. De plus, on ne trouve, dans ce livre, ni l’optatif futur ni l’optatif parfait. δ) L’optatif exprime l’acte comme possible simplement dans la pensée de celui qui parle. c) Dans le N. T., il s'emploie ordinairement et régulièrement pour exprimer le souhait (chez Luc et Paul, et exceptionnellement ailleurs); et le nom d'optatif lui convient à bon droit. d) L’optatif oblique n'existe plus que comme vestige de la langue lit- téraire chez Luc. | Il en est de même de l’optatif avec ἄν au mode potentiel. L'optatif est donc relativement rare dans le N.T. 143. a) L'infinitif exprime l'idée verbale indéfinie, sans marquer le temps. L’infinitif futur n'existe pas dans le N. T., sauf de très rares exceptions. L'infinitif s'emploie comme complément immédiat d'un verbe tel que δύναμαι, μέλλω, ζητῶ, etc. Le plus souvent, il est employé lorsqué Ia construction cesse d'être personnelle, pour remplacer les modes indicatif, impératif et subjonctif. b) Le participe exprime l'acte considéré comme accessoire, comme relatif. Il sert, comme l’infinitif, à remplacer l’un des trois modes : indi- catif, impératif ou subjonctif, lorsque l’on ne veut pas employer la cons- truction personnelle avec ces modes. c) L'infinitif et le participe sont employés d’une manière indépen- dante dans quelques passages du N. T. Remarque. — L'indicatif est le plus souvent accompagné de la néga- tion οὐ. L'impératif, le subjonctif, l’optatif et l'infinitif prennent la négation μὴ; le participe la prend aussi presque toujours. 6 PRÉLIMINAIRES. V. — De la Proposition. 44. La proposition est l'énoncé d'un acte de l'intelligence ou de la volonté. On distingue donc des propositions de deux natures : 4° Les propositions déclaratives, qui énoncent un acte de l'in- telligence ou jugement; l'acte est réel, irréel, certain, éven- tuel. Le mode ordinaire est l'indicatif. 2 Les propositions volitives, qui énoncent un acte de la volonté ou volition (délibération, ordre, désir, souhait, etc.). L'acte est éventuel ou possible simplement. La proposition enferme en elle une idée de finalité (5, 6). Les modes ordi- naires sont : l'impératif, le subjonctif, l’optatif; l'indicatif futur. L'acte éventuel est exprimé par la proposition déclarative et par la proposition volitive. Dans certains cas, un acte éven-- tuel est exprimé soit par l’une soit par l'autre, suivant la ma- nière dont le conçoit celui qui parle. 45. Lorsque la proposition énonce l'acte proprement dit de l'intelligence ou de la volonté, sa forme naturelle est l’a/fir- mation. Lorsqu'elle exprime l'état d'ignorance de l'intelligence qui s'informe, ou l'état d'incertitude de l'esprit qui délibère, sa forme naturelle est l'inferrogalion. 46. a) La proposition est indépendante ou absolue, quand elle subsiste par elle-même; dépendante quand elle se rattache à une autre proposition. Dans le dernier cas, la proposition dépendante est dite aussi secondaire ; et celle à laquelle elle se rattache, principale. La réunion d'une proposition principale et d'une proposition secondaire forme une période grammaticale. La proposition principale est presque toujours une propo- sition indépendante. b) La proposition indépendante marque le temps absolu. La proposition dépendante (qui n'est pas au style indirect) marque le temps relatif, par rapport au temps de l'acte exprimé dans la proposition principale. Il faut donc toujours comparer le temps marqué dans la proposition dépendante avec le temps inarqué dans la proposition principale. 417. Voici le tableau des propositions dans lc N. T. : Propositions indépendantes : Déclaratives | ruines interrogatives. PRÉLIMINAIRES. 7 délibératives. Volitives ; impératives. optaltives. Propositions dépendantes (modes finis) : Complétives directes rer a à Complétives indirectes : finales et consécutives. causales. conditionnelles et con- Complétives circonstancielles cessives. temporelles. relatives et corrélatives. iofinitif. des indéfinis), remplaçant les 2 participe. Propositions dépendantes (mo- précédentes : Remarque. — Les modes irréel et potentiel, les modes subjonctif et optatif n'existent pas, à proprement parler, en hébreu. Les nombreuses formes de propositions indépendantes et dépen- dantes, qui existent en grec, et leurs constructions si variées et si complexes ne se retrouvent pas en hébreu, ou ne s'y retrouvent qu’à l'état rudimentaire. ‘ E CHAPITRE 1 Principes généraux. 48. Un des caractères les mieux marqués de la langue du N. T. consiste dans la répugnance ou l'impuissance à com- biner, synthétiser, subordonner les divers éléments de la pensée, et, par suite, à construire des périodes telles qu’en offre la langue littéraire des écrivains classiques. A cette répu- gnance, ou à cette impuissance, correspond une tendance très visible à dissocier" les éléments de la pensée pour les exprimer séparément. Cette répugnance et cette tendance ne sont que deux aspects du même phénomène, et elles apparaissent dans toutes les parties de la syntaxe des propositions et dans tous les livres du N. T. (sauf les Actes et la Lettre aux Hébreux). 19. 11 existe chez les écrivains du N. T. une impuissance naturelle et générale à combiner et subordonner les éléments de la pensée, et, par là même, une tendance à les exprimer sé- parément. Voici des exemples : Mat., XVIII, 21: ποσάχις ἁμαρτήσει εἰς ἐμὲ ὁ ἀδελφός μου χαὶ ἀφήσω αὐτῷ; Un Grec aurait dit : ποσάχις ἀφήσω τῷ ἀδελφῷ μου τῷ εἰς ἐμὲ ἁμαρτόντι. — J., 1, 46 : ἔρχου καὶ ἴδε. Un Grec aurait dit : ἐλθὼν ἴδε. — J., XIV, 2 : πορεύομαι ἑτοιμάσαι τόπον ὑμῖν, et, au verset suivant : ἐὰν πορευθῶ χαὶ ἑτοιμάσω τόπον ὑμῖν. — L., XXIV, 18, c'est un Juif qui parle (en araméen sans doute) : σὺ μόνος παροι- χεῖς ᾿Ιερουσαλὴμ. καὶ οὐχ ἔγνως τὰ γενόμενα ἐν αὐτῇ, {u es le seul des habitants de Jérusalem à ne pas savoir ce qui s’y est passé. — PRh., II, 21 : ὃς μετασχηματίσει τὸ σῶμα τῆς ταπεινώσεως ἡμῶν σύμ- μόρφον τῷ σώματι τῆς δόξης αὐτοῦ κατὰ τὴν ἐνέργειαν τοῦ δύνασθαι αὐτὸν χαὶ ὑποτάξαι αὐτῷ τὰ πάντα, en verlu de l'efficacité de sa puis- sance à se soumettre tout.— Jac., II, 13 : τίς σοφὸς χαὶ ἐπιστή- mov ἐν ὑμῖν ; δειξάτω Ex τῆς καλῆς ἀναστροφῆς (= ἐάν τις σοφὸς ἢ, δειξάτω...).--- Ap., ΧΙ, 3 : καὶ δώσω τοῖς δυσὶν μάρτυσίν μου καὶ προφη- τεύσουσιν ἡμέρας χιλίας. Le sens est : Je ferai parler sous mon 4. Nous entendons par là que les écrivains du N. T, expriment séparément des idées qui nous paraissent, à nous, s'unir naturellement. 10 SYNTAXE DES PROPOSITIONS : GÉNÉRALITÉS. inspiration mes deux témoins. — AÀ., II, 29; 4. Co., VII, 13; Ap., 1, 4-6; 10-11 ; 15, 16, 20, etc. 20. Cette impuissance se manifeste encore par les essais de période, peu couronnés de succès, que l’on retrouve çà et là dans les livres du N.T., et particulièrement dans les parties hébraïsantes. Ainsi : L., XI, 5 seqq. : vis ἐξ ὑμῶν ἕξει φίλον καὶ πορεύσεται πρὸς αὐτὸν μεσονυχτίου καὶ εἴπῃ αὐτῷ Φίλε, χρῆσόν μοι τρεῖς ἄρτους, ἐπειδὴ φίλος. μου παρεγένετο ἐξ ὁδοῦ πρός με χαὶ οὐχ ἔχω ὃ πάραθήσω αὐτῷ χἀχεῖνος ἔσωθεν ἀποχριθεὶς εἴπῃ Μή μοι χόπους πάρεχε ἤδη ἣ θύρα χέχλεισται χαὶ τὰ παιδία μου μετ᾽ ἐμοῦ εἰς τὴν χοίτην εἰσίν᾽ οὐ δύναμαι ἀναστὰς δοῦναί σοι λέγω ὑμῖν, εἰ xal οὐ δώσει αὐτῷ ἀναστὰς διὰ τὸ εἶναι φίλον χὐτοῦ χτλ. — L., XI, 11: τίνα δὲ ἐξ ὑμῶν τὸν πατέρα αἰτήσει ὁ υἱὸς ἰχθύν, μὴ ἀντὶ ἰχθύος ὄφιν αὐτῷ ἐπιδώσει; --- Eph., III, 14 sqq. : τούτου χάριν χάμπτω τὰ γόνατά pou πρὸς τὸν πατέρα, ἐξ οὗ πᾶσα πατριὰ ἐν οὐρανοῖς χαὶ ἐπὶ γῆς ὀνομάζεται, ἵνα δῷ ὑμῖν χατὰ τὸ πλοῦτος τῆς δόξης χὐτοῦ δυνάμει χραταιωθῆναι διὰ τοῦ πνεύματος αὐτοῦ εἰς τὸν ἔσω ἄνθρωπον, κατοιχῆσαι τὸν Χριστὸν διὰ τῆς πίστεως ἐν ταῖς καρδίαις ὑμῶν ἐν ἀγάπη ξοριζωμένοι καὶ τεθελιωμένοι, ἵνα ἐξισχύσητε καταλαδέσθαι σὺν πᾶσιν τοῖς ἁγίοις τί τὸ πλάτος......,) γνῶναίτε τὴν ὑπερδάλλουσαν τῆς γνώσεως ἀγάπην τοῦ Χριστοῦ, ἵνα πληρωθῆτε εἰς πᾶν τὸ πλήρωμα τοῦ Θεοῦ. --- Mar., VI, 17-148 ; VII, 19: L., ΠῚ, 18-20; υ., IV, 1; 4 J., I, 1-4. La loi de la dissociation des éléments de la pensée a produit les conséquences suivantes : 21. (1) Les écrivains du N. T. aiment à présenter les idées en les énumérant par séries. Dans ce cas : a) Tantôt les propositions se suivent coordonnées par καί : L., LV, 31 : καὶ κατῆλθεν εἰς Καφαρναοὺμ πόλιν τῆς Γαλιλαίας" καὶ ἦν διβάσχων αὐτοὺς ἐν τοῖς σάδόασιν᾽ καὶ ἐξεπλήσσοντο ἐπὶ τῇ διδαχῇ αὐτοῦ, ὅτι ἐν ἐξουσίᾳ ἦν ὃ λόγος αὐτοῦ" καὶ ἐν τῇ συναγωγῇ ἦν ἄνθρωπος... — Mar., VI, 29 : καὶ ἀχούσαντες οἱ μαθηταὶ αὐτοῦ ἦλθαν χαὶ ἦραν τὸ πτῶμα αὐτοῦ χαὶ ἔθηχαν ἐν μνημείῳ. — Cf. Μαΐ., VII, 1 οἱ L., VI, 37; Mat., V,25 et L., XII, 58; L., V, 35 οἱ Μαγ.,11, 20; Mat., XII, 39 et J., I, 49. Kat devient ainsi, dans le N. T., une particule finale, consécutive, relative, temporelle, causale, etc., et tend à remplacer toute autre particule de coordination ou de subordination (cf. 29). δ) Tantôt les propositions se suivent par asyndète : Mar., VI, 38 : ὑπάγετε ἴδετε, tandis qu'on lit au verset 37 : ἀπελθόντες ἀγοράσωμεν, οἱ J., 1, 46 : ἔρχου καὶ ἴδε, — L., III, 19 : προσέθηχεν xal τοῦτο ἐπὶ πᾶσιν, χατέχλεισεν τὸν Ιωάνην ἐν φυλαχῇ. — SYNTAXE DES PROPOSITIONS : GÉNÉRALITÉS. 11 2 Co., IX, 9 : ἐσκόρπισεν, ἔδωχεν τοῖς πένησιν (cité des LXX, Ps., CXI, 9), & a libéralement donné aux indigents; et cf. L., VI, 48 : ἔσχαψεν καὶ é6a0uvev, il a creusé profondément (cf. 28, ἢ). c) 11 faut surtout étudier R., XII, 3-21. Dans ce passage, les proposi- tions et les constructions les plus différentes s'accumulent par asyn- ‘ dète, la plupart du temps, sans autre lien que l’enchaïnement logique des pensées. On y trouve : des propositions déclaratives indépendantes : des propositions infinitives dépendantes et indépendantes ; des pro- positions participes dépendantes et indépendantes ; beaucoup de propo- . sitions indépendantes impératives, ayant leur verbe les unes au singu- . lier et les autres au pluriel, les unes à la 29 personne et les autres à la 3e, les unes au futur de commandement et les autres à l'impératif. Rien de plus capricieux que le passage tout entier. Voy. d'ailleurs, 342, note 1. | 22. (2) Les écrivains du N. T. préfèrent le style direct au style indirect; et quand ils emploient ce dernier, ils préfèrent la construction qui se rapproche le plus du premier. La lecture de quelques pages du N.T. suffit pour montrer combien les auteurs de ce livre aiment le style direct. Le style indirect demande : soit une proposition infinitive, soit une proposition dépendante affirmative avec ὅτι, soit une proposition finale avec ἵνα. Daus le N. T., la proposition infini- tive est beaucoup moins employée que la proposition finale avec ἵνα, et que la proposition dépendante affirmative avec ὅτι (23). Ces deux dernières sont déjà beaucoup moins synthé- tiques et dépendantes que la proposition infinitive, et tendent à se rapprocher de la forme du style direct. Maintenant, si l’on supprime ἵνα, la proposition finale sera remplacée par la proposition indépendante du style direct ayant son verbe à l'impératif ou au subjonctif. Si l'on sup- prime ὅτι, il reste la proposilion indépendante déclarative du style direct. Dans les deux cas, la synthèse des idées est dé- truite, et les propositions se suivent sans que la seconde se subordonne à la première. De là le style direct, presque constamment employé dans les récits du N. T., particulièrement dans les Évangiles, et l'abandon presque complet de l'optatif oblique. Lorsque Luc emploie la proposition infinitive du style indirect, à limitation de la langue littéraire, et que le discours se prolonge, il passe brusquement au style direct, L., XIX, 13; XXIV, 47-48; 4., 1, 4-5. — Voy., dans les LXX, Dan., 111, 10-11. — Le passage de L., IX, 3 ne détruit pas notre affirmation, parce que la construction εἴπεν-ἔχειν est simple et ordinaire. 12 SYNTAXE DES PROPOSITIONS : GÉNÉRALITÉS. 23. (3) Les modes de dépendance sont beaucoup moins em- ployés dans le N. T. que dans le grec classique, ou ne le sont pas de la même manière. a) Pour l'infinitif : il existe une tendance générale très marquée à remplacer la proposition infinitive, soit par la pro- position complétive avec ὅτι, soit par la proposition finale avec ἵνα. Il existe aussi une tendance à employer l'infinitif final isolément, sans même le relier par une préposition (εἰς, πρός) avec ce qui précède. Ὁ) Pour le participe : il y ἃ tendance à remplacer par la pro- position complétive avec ὅτι la proposition participe attribut des verbes de perception; à remplacer la proposition participe, exprimant une idée accessoire, par une proposition coordonnée avec xaf, et parfois par une proposition relative ou temporelle ; à employer la proposition participe (exprimant une idée acces- soire) absolument, sans que le participe se relie grammatica- lement au reste de la phrase (4., XXII, 17). Aussi, « dans les Évangiles qui trahissent le plus les parti- cularités de la langue maternelle de leurs auteurs, l'emploi de propositions à verbe fini, reliées entre elles par des conjonc- Lions (surtout par καί), est-il beaucoup plus fréquent que l’em- ploi de la proposition participe, là même où un Grec aurait employé d’instinct cette dernière, Mat., VII, 27 ; VIII, 1416; Mar., 1, 12-13; L., XVIII, 32r34 ; J., IV, 47, 50. » (BUTTMANN, 144, 1). Dans les Actes, dont la langue est plus littéraire, le participe est souvent employé; il l'est encore assez souvent dans les Lettres, particulièrement dans la Lettre aux Hébreux. c) Le subjonctif est très employé dans le N. T., parce qu'il l'est très souvent avec ἵνα, pour remplacer la proposition infi- nitive (22). Par contre, la proposition finale avec le subjonctif, au Style indirect, cède souvent la place au style direct (22). D'ailleurs, dans toutes les espèces de propositions, le sub- jonctif cède aussi la place à lPindicatif et au futur indicatif, suivant les cas. On ne le trouve pas où on l'attendait,; mais on le trouve où on ne l'attendait pas. Nota. — Il n’y a pas lieu de parler de l'optatif comme mode de dépendance ‘ans le N. T., tellement il y est rare et douteux. 24. (4) Par suite, les particules de subordination sont moins: nombreuses dans le N. T. que dans le grec classique, et moins fréquemment employées (sauf ἵνα) ; πρίν est rare ; ἐπειδή et ἐπει- . δήπερ aussi; ὅπως tend à disparaître; ἔστε ne se rencontre pas, etc. SYNTAXE DES PROPOSITIONS : GÉNÉRALITÉS. 43 26. (5) Les idées se suivant dans le N. T. sans se lier ni se subordonner, sans que l'écrivain établisse un rapport entre les propositions qui les expriment, il en résulte une foule d'accidents de syntaxe : asyndètes, anacoluthes, changements de nombre, changements de personnes, constructions ad sen- sum, constructions prégnantes, prolepses, zeugmas, accords bizarres, absences d'accords, appositions qui ne se rapportent à rien grammaticalement, répétitions et suppressions de quel- ques mots ou d'une partie de la phrase, etc. La vivacité d'im- pression et la mobilité d'imagination des écrivains du N.T. augmentent encore la tendance à dissocier les éléments de la phrase, et, par suite, le nombre des accidents de syntaxe, J., I, 32; 4., X, 36-38; XV, 22; XIX, 34; XX, 3, R., XII, 6-21; XIV, 25, 27; 4 Co., XII, 28; Col., IT, 16; Ap., I, 2, 4-7, 8, 13- 44, 15, 16, etc. 26. L'impuissance à combiner, synthétiser, et subordonner les idées et les éléments d'une période, ainsi que la tendance à les dissocier, tiennent au tempérament intellectuel du Juif. En effet : 27. (A) Pour le Juif, les idées sont pareilles et égales, et se rangent sur la même ligne : telle est la loi psychologique qui préside à la liaison des idées et à la syntaxe des propositions en hébreu; cette loi ἃ exercé une influence profonde sur la langue du N.T. a) L’'hébreu ne possède rien qui corresponde aux modes subjonctif et optatif, employés comme modes de suhordination. b) La proposition infinitive se retrouve en hébreu, par exemple dans des constructions telles que celles-ci, littéralement rendues par les LXX, Deut., 11, 31 : ἰδοὺ ἦργμαι παραδοῦναι — Εα., II, 3 : οὐκ ἠδύναντο αὐτὸ ἕτι χρύπτειν. — Mais la plupart des emplois de la proposition infinitive grecque n’ont pas d’analogues en hébreu. Il en faut dire tout autant de la proposition participe (voy. PR&ISWBERK, 501-509, 510-515, en comparant avec la syntaxe de l’infinitif et du participe en grec). c) Les conjonctions de subordination sont peu nombreuses et peu em- ployées; elles servent plutôt à établir une relation entre deux idées qu'à les subordonner, au sens propre de ce mot dans la syntaxe grecque, et chacune peut exprimer les relations les plus différentes. L'une d'elles (asher) introduit : une proposition complétive 1 (Est., III, 4); une propo- sition finale (Gen., XXIV, 3); une proposition temporelle, et, par affinité, une proposition conditionnelle (Ps., CXXXIX, 15; 3 R., XXII, 1; Deul., 1. Quand nous appelons ces propositions complétives, finales, etc., c'est à cause de la nature de l'idée qu'elles expriment, et par comparaison avec la synlaxe grecque. En réalité, elles n'existent pas en hébreu, pour fa plupart, à proprement parler. Ιά SYNTAXE DES PROPOSITIONS : GÉNÉRALITÉS. ΧΙ, 27); une proposition causale (Eccl., IV, 9); une proposition consécu- tive (Gen., XIII, 6; 3 R., IX, 37); une proposition corrélative (Jér., XX XIII, 23). (Cf. PRRISWERK, 605, 2.) On voit qu’en hébreu la vraie subordination des idées et des propositions n’a pu s'établir. 28. (B) En conséquence, «la langue hébraïque peut coor- donner deux propositions, même sans conjonction, dans les cas où nous les subordonnons l’une à l'autre, au moyen d’une con- jonction.» (PREISWERK, 608; cf. 521.) Il en est ainsi : a) Pour exprimer une condition, Ruth., Il, 9 : καὶ ὅτε διψήσεις καὶ πορευ- non εἰς τὰ σχεύη καὶ πίεσαι. Les LXX ont ajouté ὅτε sans réussir à gréciser la construction (cf. PRRISWERK, 608, a). — b) Pour exprimer une com- paraison, Es., LV, 9; Jér., III, 20; Ps., XIV, 4. Jér., III, 20 : ὡς ἀθετεῖ γυνὴ εἰς τὸν συνόντα αὐτῇ, οὕτως ἠθέτησεν κτλ. Les LXX ont ajouté les particules de comparaison ὡς et οὕτως (Cf. PRRISWERK, 608, δ). — c) Au lieu d'une proposition complétive au style indirect, on trouve la proposition du. style direct simplement apposée, ou plutôt juxtaposée, Gen., XII, 13; Zach., VIII, 23. Tantôt les LXX emploient le style direct; tantôt ils ajoutent ὅτι pour obtenir une proposition complétive; ainsi Gen., XIE, 13 : εἰπὸν οὖν ὅτι ἀδελφὴ αὐτοῦ εἰμί (cf. PRBISWERK, 608, c). — d) Pour exprimer la finalité et la conséquence, Rwth., IL, 2 : πορευθῶ δὴ εἰς ἄγρον καὶ συνάξω ἐν τοῖς στάχυσι, veux-iu que j'aille dans les champs glaner ὃ Es., XL VI, 2 : οἵ οὐ δυνήσονται σωθῆναι ἀπὸ πολέμου, αὐτοὶ δὲ αἰχμάλωτοι ἤχθησαν (— dote aù- τοὺς αἰχμαλώτους ἀχθῆναι, --- Cf. PRRISWERK, 478, 485, B, 1; 491, 492). — e) Pour exprimer la simultanéité, 5 R., XV, 37: καὶ εἰσῆλθε Χουσὶ ὁ ἑταῖρος Δαυὶδ εἰς τὴν πόλιν καὶ ᾿Αδεσσαλὼμ ἄρτι εἰσεπορεύετο εἰς ᾿Ιερουσαλήμ (cf. PREIS- WERK, 484, a). — f) Pour exprimer un acte antérieur ou postérieur, Gen., XX VIII, 44-12 : καὶ ἀπήντησε τόπῳ καὶ ἐχοιμήθη ἐκεῖ" ἔδυ γὰρ ὁ ἥλιος" καὶ ἔλα- ὅεν ἀπὸ τῶν λίθων τοῦ τόπου καὶ ἔθηχε πρὸς χεφαλῆς αὐτοῦ χαὶ ἐχοιμήθη ἐν τῷ τόπῳ ἐχείνῳ καὶ ἐνυπνιάσθη. De même, 4 R., I, 2-4; IV, 18; 3 R., XVII, 18- 19 (cf. PRBISWBRK, 472). — g) Pour exprimer la causalité, 4 R., XII, 8 : καὶ διέλιπεν ἑπτὰ ἡμέρας τῷ μαρτυρίῳ ὡς εἶπε Σαμονὴλ, καὶ où παρεγένετο Êa- μονὴλ εἰς Γάλγαλα, καὶ διεσπάρη ὁ λαὸς αὐτοῦ ἀπ᾽ αὐτοῦ, parce que Samuel n'arrivait pas ἃ Galgala (et cf. PRRISWBRK, 606, I, δ, y). — λ) Bien plus, « en hébreu, deux verbes qui paraissent former deux propositions et exprimer deux idées distinctes peuvent être liés si intimement par le sens, que seule la combinaison des deux verbes rend l'idée; ce que nous exprimons au moyen d’une tournure adverbiale, ou en intercalant une conjonction, Zach., V,1; Ps., CV,13; #1 R., XXIII, 16.» (PRRISWERK, 521.) La construction hébraïque 8e retrouve parfois littéralement dans les LXX, Zach., V, 1: καὶ ἐπέστρεψα χαὶ ἦρα τοὺς ὀφθαλμούς μον, je levai de nouveau les yeux. — Ps., CV, 13 : ἐτάχυναν, ἐπελάθοντο τῶν ἔργων αὐτοῦ, ils eurent bientôt oublié. — 4 R., X XIII, 16: ἀνέστη ᾿Ιωνάθαν υἱὸς Σαοὺλ καὶ ἐπο- ρεύθη πρὸς Δανίδ, Jonathas partit. Ces exemples offrent une dissociation, presque violente, d'idées qui nous paraissent inséparables par nature (cf. 21, b). 29. (C) Ces exemples montrent comment l’hébreu aime à énumérer les idées, à les enfiler, au moyen de propositions in- SYNTAXE DES PROPOSITIONS : GÉNÉRALITÉS. 15 dépendantes, en général assez courtes, qui tantôt se suivent par asyndète, tantôt au contraire sont coordennées par une particule appelée waiw consécutif. « Ce 1waw conséculif ἃ le sens et l'effet, non seulement d'enfiler les verbes en les atta- chant l’un à l’autre, mais encore d'établir entre eux une con- séculion, c’est-à-dire un rapport logique d'antécédent et de conséquent. » (PREISWERK, 477.) Car, au lieu de subordonner et de grouper les idées, le Juif préfère les enfiler par séries au moyen du waw consécutif, représenté par χαί en grec. (PREISWERK, 489.) Il en résulte que le waw consécutif en hé- breu et la particule καί en grec judéo-chrétien peuvent unir deux propositions, quelle que soit la relation qui existe entre elles (21, a). 30. Mais la tendance à dissocier les éléments de la pensée et à les exprimer par des propositions indépendantes est-elle due, dans le N. T., exclusivement à l'influence hébraïque ? Nous ne le croyons pas ; nous pensons que, sur ce point, l’in- fluence de l’hébreu s'est unie à l'influence de la langue grecque familière, parlée et écrite par les auteurs du N.T. Le style périodique appartient à la langue littéraire. La formation d’une période exige l'examen des idées, un choix dans ces idées, leur comparaison et leur subordination, le groupement des propositions secondaires autour de la propo- sition principale, en uû mot la synthèse méthodique et l'har- monie des différentes parties qui doivent la composer. Une pareille élaboration de la pensée et de la phrase convient à la langue des livres ; elle est étrangère, en règle générale, à la langue familière. Eo parlant, nous sommes portés à énoncer nos idées à me- sure qu'elles naissent, à les énumérer ; nous n'avons pas le loisir ou nous nous épargnons la peine de les combiner et de les subordonner d’une manière réfléchie, de les exprimer en phrases périodiques. Aussi les caractères généraux de la syn- taxe du N. T., qui sont dus à la loi de la dissociation des idées et que nous venons d'étudier (18-25), appartiennent-ils à la langue familière, tout aussi bien qu'à la langue hébraïque (26-29.) 31. a) Les auteurs du N. T. ont donc été soumis à une in- fluence identique provenant à la fois de leur langue maternelle et de leur langue-adoptive. Dans le N. T., les idées tendent à être énumérées, et les propositions indépendantes à s’accu- muler, suivant le développement logique ct naturel de la 16 SYNTAXE DES PROPOSITIONS : GÉNÉRALITÉS. pensée et à mesure qu’elles naissent dans l'esprit de celui qui parle, mais sans se lier étroitement, sans se combiner ni s’a- gencer, ou en ne le faisant, souvent, que d'une manière très peu heureuse. b) Nous avons cru devoir insister sur ce point. La répugnance ou l'impuissance à combiner les idées et la tendance à les dissocier contribuent principalement à donner au grec du N.T. sa couleur hébraïsante d'un côté, et, de l’autre, sa couleur générale de grec parlé ou familier. Elles rendent compte de la structure générale de la pensée et du style des écrivains du N. T. Elles ont exercé leur influence sur toute la syntaxe des propositions. On leur doit, en particulier, le nombre si considérable des propositions indépendantes (coordonnées ou non) du N. T., et l’abus, si choquant au premier abord, qui en ἃ été fait. 32. Enfin, les écrivains du Ν. Τ. aiment à renforcer l'affir- mation; Ce caractère de leur style tient au tempérament in- tellectuel du Juif, et on le retrouve sans cesse dans les LXX. Il a causé, dans le grec du N. T. la disparition presque complète des formes adoucies de l'affirmation dans les propositions in- dépendantes et dépendantes, par exemple la disparition du mode potentiel (9, a; 12, ἃ; 42.) 33. Les écrivains du Ν. T. font un fréquent usage de l’épéxégèse et de la proposition épéxégélique. On appelle ainsi la proposition ajoutée pour expliquer ce qui vient d’être dit. Elle est, soit indépendante, coordonnée par xx en règle générale ; soit dépendante, introduite par les mêmes particules de subor- dination que les autres propositions dépendantes. 34. Les propositions se divisent d’elles-mêmes en propo- sitions indépendantes et en propositions dépendantes. Nous traiterons successivement des unes et des autres. τσὶ τ." ας ΤΣ © τς ἢ ‘+ PREMIÈRE PARTIE SYNTAXE DES PROPOSITIONS INDÉPENDANTES 35. La proposition indépendante subsiste par elle-même, tantôt isolée, tantôt coordonnée à une autre proposition indé- pendante par une particule, comme καί, γάρ, οὖν, etc. Les propositions indépendantes se divisent en propositions : déciaralives, qui énoncent un jugement ; volilives, qui énon- cent une volition (14). Quand la proposition indépendante devient principale, sa syntaxe reste la même. 36. Les propositions indépendantes déclaralives se subdi- visent en propositions affirmatives et interrogatives. Les unes et les autres sont gosilives quand elles énoncent l'existence d’une chose ; négatives, quand elles la nient. CHAPITRE II Propositions indépendantes déclaratives affirmatives. 37. La proposition indépendante affirmative déclare que l'acte ἃ lieu ou n’a pas lieu. — La négation est οὐ. Classiquement, on trouve dans cette proposition, l'indicatif aux modes réel, éventuel, et irréel; et le mode potentiel. Il en est de même dans le N. T., à l'exception du dernier qui est abandonné. 38. L’indicatif au mode réel et au mode éventuel s'emploie dans le N. T. comme en grec classique et comme dans les LXX : 15 PROPOSITIONS INDÉPENDANTES AFFIRMATIVES. Mar., 11, 6 : τέχνον, ἀφίενταί σου αἱ ἁμαρτίαι. — J., XVI, 16 : μικρὸν καὶ οὐχέτι θεωρεῖτέ με. — J., XI, 8 : νῦν ἐζήτουν σε λιθάσαι oi Ἰουδαῖοι. --- Eph., VI, 21 : πάντα γνωρίσει ὑμῖν Τύχιχος. --- Mat., [V, 7 : οὐχ ἐχπειράσεις. — 4 CoO., IV, 18 : ἐφυσιώθησάν τινες. — Μαΐ., IX, 24 : οὐ γὰρ ἀπέθανεν. — Η., XI, 28 : πίστει πεποίηχεν τὸ πάσχα. — J., VE, 17 : σχοτία ἤδη ἐγεγόνει. — À., VIIL 16 : οὐδέπω γὰρ ἦν ἔπ' οὐδενὶ αὐτῶν ἐπιπεπτωχός. Au lieu du futur avec la négation οὐ, on peut trouver la négation double où μή avec le subjonctif aoriste ou le futur; l’idée négative est renforcée : Mat., XXIV, 35 : οἱ δὲ λόγοι μον οὐ μὴ παρέλθωσιν, et cf. L., XXI, 33 : οἱ δὲ λόγοι pou où μὴ παρελεύσονται. — Dans les LXX, Job, XXXIX, 22 et 24. Il en est de même en grec classique (GO0DWIN, 9). 39. Pour le sens du mode irréel de l'indicatif, νου. 9, ὃ οἱ c. Quand le verbe qui suit l’imparfait au mode irréel est à l’in- linitif présent, l'acte qu'il exprime se rapporte au présent ou au passé ; quand ce verbe est à l'infinitif aoriste, l’acte se rap- porte au passé. On trouve employés au mode irréel, sans ἄν : 1° L'imparfail des verbes qui expriment par eux-mêmes la possibilité ou la nécessité (nécessité, devoir, convenance) : ἐδυνάμην. Mat., XXVI, 9 : ἐδύνατο γὰρ τοῦτο πραθῆναι πολλοῦ. — Mar., XIV, 5; J., XI, 37; A., XXVI, 32. | ἔδει. Mal., XXIIT, 23 : ταῦτα δὲ ἔδει ποιῆσαι χἀχεῖνα μὴ ἀφεῖναι. — Mat., XVIII, 33; L., XI, 42, etc. — 2 Co., II, 3 : ἔγραψα τοῦτο χὐτὸ ἵνα μὴ ἐλθὼν λύπην σχῶ ἀφ᾽ ὧν ἔδει me χαίρειν. L'écrivain se transporte par la pensée au temps de son arrivée et emploie ἔδει comme il le ferait au style direct : ἔχω λύπην ἀφ’ ὧν ἔδει με χαίρειν. ὥφειλον. 2 Co., XII, 11 : ὑμεῖς pe ἠναγκάσατε᾽ ἐγὼ γὰρ ὦφειλον ὑφ᾽ ὑμῶν συνίστασθαι. — 4 Co., V,10. χαθῆχεν. 4., XXII, 22: aipe ἀπὸ τῆς γῆς τὸν τοιοῦτον" où γὰρ χαθῆῇ- χεν αὐτὸν ζῆν (et cf. XXI, 31), & conviendrait, ou il convenait qu'il ne vécut pas. ἀνῆχεν. Col, III, 18: αἱ yuvaixes, ὑποτάσσεσθε τοῖς ἀνδράσιν ὡς χνἧχεν ἐν Κυρίῳ, COMME il aurail convenu, ou comine il conve- nait que vous le fussiez. — Eph., V, 3-4. 2° Les locutions impersonnelles avec ἦν, comme : χαλὸν nv χὐτῷ, Mat., XXVI, 24. — xpeirrov γὰρ ἦν αὐτοῖς μὴ ἐπεγνωχέναι, > P., II, 21. 3% Les temps passés de l'indicatif pour exprimer un souhait, un désir, regardés comme irréalisables. Classiquement, ces temps « sont introduits par εἰ γὰρ et εἴθε. PROPOSITIONS INDÉPENDANTES AFFIRMATIVES. 19 Souvent ce mode est suppléé par la périphrase ὥφελον, ὦφελες, woeke avec l'infinitif.. Un souhait irréalisable se rapportant au présent est ordinairement exprimé par l’imparfait (ou par l’in- finitif présent avec ὥφελον); un souhait se rapportant au passé, au contraire, par l'indicatif aoriste (ou par l'infinitif aoriste avec ὦφελον). » (Kocx, 105, 8.) Dans le N. T., on ne trouve ni εἴθε ni εἰ γάρ. Si le verbe ex- prime le souhait par lui-même comme ἐθουλόμην, l'imparfait n’est précédé d'aucune particule (cf. GoonwiN, 425); dans le cas contraire, il est précédé de ὄφελον, particule optative inva- riable'. Les temps s'emploient comme en grec classique. La proposition est toujours positive : ; A., XXV, 22 : ᾿Αγρίππας δὲ πρὸς τὸν Φῆστον ᾿Εὐουλόμην χαὶ αὐτὸς τοῦ ἀνθρώπου ἀχοῦσαι. — R., IX, 3 : ηὐχόμτην γὰρ ἀνάθεμα εἶναι αὐτὸς ἐγώ. --- Gal., IV, 20 : ἤθελον δὲ παρεῖναι πρὸς ὑμᾶς ἄρτι, je υοπαγ'αἷδ bien être en ce moment auprès de vous. — Philem., 13. 2 Co., XI, 1 : ὄφελον ἀνείχεσθέ μου μιχρόν τι ἀφροσύνης. — ApoC., LIL, 15 : ὄφελον ψυχρὸς ἧς ἢ ζεστός, plut à Dieu que tu fusses… | — 4 Co., IV, 8 : ὄφελόν γε ἐβασιλεύσατε ἵνα xai ἡμεῖς ὑμῖν συνδασιλεύ- σωμεν, plut ἃ Dieu que vous eussiez régné! vous auriez bien dit régner. 40. a) L'imparfait au mode irréel se rend en français par l'imparfait, le conditionnel présent ou le conditionnel passé, suivant le contexte. — L'aoriste se rend par notre conditionnel passé. b) Le grec classique employait encore d’autres verbes au mode irréel, comme : εἶχεν (avec un adverbe), ἐξῆν, etc.; d’autres locutions avec ἦν, comme καιρὸς ἦν, elxdç nv, et tous les adjectifs verbaux en τέος. La plu- part de ces expressions sont absentes du N. T.; en particulier, on n'y trouve pas un seul exemple d'adjectif verbal en τέος employé avec ἦν. c) L’imparfait des verbes dont il a été question plus haut (39) ρου! s'employer au mode +'éel aussi bien qu’au mode irréel, L., XIII, 16 (ἔδει) J., VI, 21 (ἤθελον); À, XXVIII, 18 (ἐδούλοντο). — Dans les LXX, Sag., XVI, 4. d) Classiquement, « l'indicatif aoriste, accompagné de ὀλίγον (μιχροῦ) δεῖν, ou bien ἐδέησα suivi de l’infinitif aoriste marquent que quelque chose est presque arrivé, ou, comme nous disons, serait presque arrivé. » (CucueL et RIEMANN, 89). Ces expressions n'existent plus dans le N. T. e) Le mode irréel de l'indicatif est une manière de penser étrangère au Juif; aussi paraît-il très rare dans les LXX. Le Juif conçoit la pensée autrement, et l'exprime par un tour différent, rendu de diverses ma- nières dans les LXX (Deut., XXVIII, 67; Gen., XXXIV, 7; Job, XVI, 43, etc.). 1. L'emploi de ὄφελον, invariable, comme particule de souhait, appartient à la langue familière de l'époque post-classique; voy. Sopuocces, sub verb. ὀφείλω. Dans les LXX, putre ὄφελον, on trouve aussi εἴθε (J06, IX, 33), etc. 20 PROPOSITIONS INDÉPENDANTES AFFIRMATIVES. Cependant, on y trouve ὄφελον et un temps passé de l’indica- tif, Ex, XVI, 3 : ὄφελον ἀπεθάνομεν πληγέντες ὑπὸ Κυρίου ἐν γῇ Αἰγύπτῳ. — 4 R., V, 3; Job, XIV, 13; XXX, 24. 41. Clasiquement, on emploie dans la proposition affir- mative le mode potentiel!. « L'optatif avec ἄν, dans une proposition indépendante expri- mant un jugement, présente l'action comme simplement pos- sible..… Les Attiques emploient volontiers le mode potentiel; au lieu de dire nettement : cela est ou cela sera, ils préfèrent se servir de l'affirmation atténuée : cela peut être... » (Kocx, 105, 5.) Lorsqu'il s'agit du passé, l'indicatif imparfait ou aoriste avec ἄν sert de mode potentiel, comme dans ἔνθα δὴ ἔγνω τις ἄν, on aurail connu... (Kocx, 105, 5 et Rem. I; Curtius, 516; CUCUEL et RIEMANN, 90, 91 et Rem. II.) Pour le sens du mode potentiel, νου. 8, a et ὃ, et 9, c; et cf. 12, d. Dans le N. T., le mode potentiel du passé est très employé dans Ia proposition principale d’une période conditionnelle au mode irréel. Mais il n'existe qu'un seul exemple du mode potentiel dans la proposition indépendante affirmative, 4., XX VI, 29 : εὐξαίμην ἂν τῷ Θεῷ... où μόνον σὲ ἀλλὰ xal πάντας τοὺς ἀχούοντάς μου σήμερον Ὑενέσθαι..., je remercierais Dieu que vous fussiez devenus... (texte de ΜΗ). D’autres (Tis.) lisent εὐξάμην ἄν, au mode poten- tiel du passé : j'aurais remercié Dieu que. C'est un vestige de la langue littéraire, dans Luc. 42. La manière de penser, qui correspond au mode potentiel, est abandonnée dans le N. T. Le Juif pense tout autrement que l’Athénien, et l'affirmation adoucie, réservée, lui est étrangère (32); il tend toujours, au contraire, à renforcer l'affirmation, et rien dans l'emploi du verbe en hébreu ne correspond à la nuance de pensée exprimée par le mode potentiel. Ce mode est très rare dans les LXX, s'il s’y rencontre. On lit JÉR., Lament., IV, 12 : οὐχ ἐπίστευσαν βασιλεῖς γῆς... ὅτι εἰσελεύσεται ἐχθρός, les rois du pays n'auraient pas cru que l'ennemi entrerait(cf. PRBISWERK, 475; voy. plus haut, 9, a). D'un autre côté, présenter la pensée avec réserve, en l'adoucissant et en la nuançant, n’est pas le fait de la langue familière, en règle géné- rale, mais plutôt de la langue littéraire. L'influence de l’hébreu et celle du grec familier ont dû contribuer toutes deux à la disparition du mode 1. Ce qui est dit ici de l'emploi du mode potentiel dans la proposition indépen- dante affirmative s'applique à son emploi dans les autres espèces de propositions (indépendantes interrogatives; dépendantes interrogatives, etc.). PROPOSITIONS INDÉPENDANTES AFFIRMATIVES. 21 potentiel, disparition qui forme une des caractéristiques de la langue du N.T. 43. Le mode potentiel est remplacé dans la proposition af- firmative par différents tours. a) L., XVI, 17 : εὐκοπώτερον δέ ἐστιν τὸν οὐρανὸν χαὶ τὴν γῆν παρελ- θεῖν ἡ τοῦ νόμου μίαν χερέαν πεσεῖν, — Ù ser ail plus facile... — J., VI, 7 : διχχοσίων δηναρίων ἄρτοι οὐχ ἀρχοῦσιν αὐτοῖς ἵνα ἕχαστος βραχὺ λάδη, — deux cents deniers de pain ne suffiraient pas... — Mat., XII, 38 : διδάσχαλε, θέλομεν ἀπὸ σοῦ σημεῖον ἰδεῖν, — NOUS VOU- drions voir. δὴ R., V, 7: μόλις γὰρ ὑπὲρ δικαίου τις ἀποθανεῖται, à peine mour- rait-on... — H., ΧΙ, 32 : ἐπιλείψει με γὰρ διηγούμενον ὁ χρόνος. --- Mat., XVI, 26: ΧΧΥ͂ῚΙ, 53; J., VI, 68; XIII, 37-38; R., ILL, 6. c) Mat., XV, 5 : δῶρον ὃ ἐὰν ἐξ ἐμοῦ ὠφεληθῇς, je donne (au Temple) tout ce dont je pourrais (ou devrais) vous aider. d) L'idée accessoire de pouvoir, souvent inhérente au verbe dans des exemples de ce genre, peut être exprimée (par δύναμαι, etc.). 44. Classiquement, « ὅρα μή (ou simplement μή) avec l'indicatif est une forme d’affirmation adoucie. » (CURTIUS, 533, ? Rem., et 518 bis, 2). On lit dans le N. T., L., XI, 35 : σκόπει οὖν μὴ τὸ φῶς τὸ ἐν σοὶ σχότος ἐστίν, peut-être ta lumière est-elle ténèbres (= vois donc si ta lumière ne serait pas ténèbres). cet exemple de Luc paraît offrir une trace de l'usage classique. 45. L’affirmation positive ou négative est très souvent pré- sentée dans le N. T. sous forme d'interrogation (53). On trouve, sous forme de serment, l'affirmation positive et négative (197, et cf. 111, d). 46. La syntaxe des propositions indépendantes affirmatives offre les particularités suivantes : 4° Particularités de la langue familière du N. T.! : abandon de εἴθε, εἰ γάρ, ὥφελον, pour exprimer le souhait au mode irréel, 39, 3° — et em- ploi, dans le même cas, de ὄφελον invariable, 39, 39 — abandon de cer- taines expressions classiques pour le mode irréel, 40, b, d — abandon du mode potentiel, 41, 42 — remplacement du mode potentiel par les modes réel et éventuel, 43. 2e Particularités de la langue littéraire : exemple du mode poten- tiel, ΔΊ] — emploi de σχόπει un, affirmation adoucie, 44. 3° Particularités dues à linfluence de l’hébreu : le mode irréel est étranger au Juif, 40, e — il en est de même du mode potentiel, 41. 1. Nous entendons par là certaines expressions qui sont peu ou ne sont point usitées par les écrivains classiques, et d’un usage courant dans la langue du N.T. De plus, elles ne sont pas choisies et ne présentent pas un caractère littéraire. Les particularités de la langue littéraire s'opposent aux précédentes. Γὠ tr PROPOSITIONS INDÉPENDANTES INTERROGATIVES. CHAPITRE III Propositions indépendantes déclaratives interrogatives. 47. La proposition interrogative exprime l'ignorance, feinte ou réelle, de celui qui parle et qui interroge autrui (15). — Pour la négation, voy. 53. Elle est très fréquemment employée dans le N. T. et dans les LXX. Le Juif aime à donner à sa pensée le tour plus vif de l'interrogation, et à rapporter au style direct les questions faites par autrui. | Tantôt elle est introduite par des pronoms ou adverbes in- terrogatifs et par des particules interrogatives; tantôt elle ne contient aucun signe d'interrogation. 48, Les pronoms et adverbes interrogatifs sont : τίς, τί, διατί, ἱνατί, τί bre, ὅτι — ποῖος, πόσος, ποταπός, πότε, ποῦ, πῶς, πόθεν, ποσάχις. Les particules sont : εἰ, ἄρα, οὐ, οὐ μή, μή, μὴ οὐ. Les pronoms et adverbes interrogatifs sont classiques, sauf τί ὅτι, ὅτι, et la forme post-classique ποταπός (= ποδαπός). — Les particules sont classiques, sauf et. A la langue post-classique appartiennent : τί ὅτι, L., II, 49; LXX, Gen., XXVI, 9 — ὅτι, Mar., IX, 28; LXX, 4 Paral., XVII, 6 — ei, Mat., XII, 10. L'emploi de et est un hébraïsme que les LXX ont souvent adopté, 3 1,1, 27 : εἰ διὰ τοῦ xuplou pou γέγονε τὸ ρῆμα τοῦτο...; — Job, XXXI, 5, etc. t. La particule äpa se rencontre comme vestige de la langue classique dans L., XVIII, 8, et À., VIII, 30; peut-être aussi Gal. II, 17. Elle est très rare dans les LXX, Gen., XXVI, 9; Ps., LXXII, 13. La particule ἢ ne se trouve ni dans le N. T. ni dans les LXX. 49, L'interrogation à double membre est introduite classiquement par πότερον... 1; mais souvent πότερον est supprimé (Kocx, 107). Dans le N. T., l'interrogation double ne prend jamais πότερον devant le nremier membre; on trouve seulement # devant le second, Mat., XI, 3 : |, En conséquence, si à un verbe comme ἐρωτῶ on attache une proposition indé- pendante interrogative commençant par ei, on obtient sans changement, dans le N. Τὶ, une proposition dépendante interrogative; comp. Mat., XIX, 3 : προσῆλθαν αὐτῷ Φαρισαῖοι πειράζοντες αὐτὸν καὶ λέγοντες Εἰ ἔξεστιν ἀπολῦσαι...; avec Mar. ; NX, 2 : χαὶ [προσελθόντες Φαρισαῖοι) ἐπηρώτων αὐτὸν εἰ ἔξεστιν ἀνδρὶ γυναῖκα ἀπο- γεῦσαι, πειράζοντες αὐτόν. Il en est de même avec μή, δὲ... ne... pas (124, a). PROPOSITIONS INDÉPENDANTES INTERROGATIVES. 23 σὺ εἶ ὁ ἐρχόμενος ἢ ἕτερον προσδοχῶμεν; — Mar., XII, 14; L., XIV, 3; 4 Co., ΙΧ, 81. Dans les LXX, πότερον... à est extrêmement rare, Job, VII, 1-2. L'usage est d'employer seulement devant le second membre de l'interrogation, comme dans le N.'T., Jos., V, 13 : ἡμέτερος εἶ ἢ τῶν ὑπεναντίων ; 50. L'interrogation n'est indiquée, très souvent, par aucune particule; Mat., VIIL, 29 : ἦλθες ὧδε πρὸ καιροῦ βασανίσαι ἡμᾶς ; Le défaut de signe interrogatif présente des inconvénients ; on ne sait parfois ni si la proposition est interrogative (J., XVI, 31; 4 Co., —1,13, etc.), ni où commence l'interrogation (R., IV, 1, etc.) 54. Dans le N. T., les particules qui ne sont par elles- mêmes que des signes d'interrogation, comme ἄρα et n, sont. ᾽ 0 u abandonnées, et l'interrogation peut n'être indiquée par rien. Nous reconnaissons là un caractère de la langue familière : dans la conversation, le ton indique l'interrogation et rend inutile la particule. 52. a) La proposition interrogative prend les mêmes temps et modes que la proposition affirmative, aux modes de réalité et de certitude, et d'éventualité (38). δ) La proposition interrogative exprime l'interrogation pro- prement dite, Mat., VIII, 29 : ἦλθες ὧδε πρὸ καιροῦ βασανίσαι ἡμᾶς; Mais elle sert aussi, fort souvent, à donner un tour plus vif à la pensée. 53. a) Avec la particule οὐ, seule ou combinée (οὐ μή, etc.), l'interrogation n'est qu’une forme plus vive de l'affirmation; ou bien elle indique que l'on attend une réponse affirmative, Mat., VI, 25 : οὐχὶ à ψυχὴ πλεῖόν ἐστι τῆς τροφῆς χαὶ τὸ σῶμα τοῦ ἐνδύματος ; et cf. L., ΧΗ, 23 : ἢ γὰρ ψυχὴ πλεῖόν ἐστιν τῆς τροφῆς καὶ τὸ σῶμα τοῦ ἐνδύματος. --- Mal., ΧΥΤΙ, 24 : ὁ διδάσχαλος ὑμῶν οὐ τελεῖ τὰ δίδραχμα; Λέγει Ναί. b) Avec la particule μή, seule ou combinée (μή οὐ, μήτι, 6ἴ6.), l'interrogation n’est qu'une forme plus vive de la négation ; ou bien elle indique que l'on attend une réponse négative, Mat., VIT, 16 : μήτι συλλέγουσιν ἀπὸ ἀκανθῶν σταφυλὰς ἢ ἀπὸ τριδόλων σῦχα; οἱ οἵ. L., VI, 44 : οὐ γὰρ ἐξ ἀκανθῶν συλλέγουσιν σῦχα. — ., XXI, 5 : παιδία, μή τι προσφάγιον ἔχετε; ᾿Απεχρίθησαν αὐτῷ Où. — Μαΐ., XXVI, 22. c) L'interrogation sans particule n'est qu’une forme plus vive : 1. De cet emploi de ἥ, il faut distinguer un autre emploi, qui consiste à introduire la seconde partie d'un raisonnement parallèle à la première, Mat., XII, 29; XX, 15; XX VI, 53; 1 Co., XIV, 36, etc. La particule * peut aussi se trouver devant les deux parties du raisonnement, lorsque ce raisonnement est un dilemme, Mat., XII, 33. 24 PROPOSITIONS INDÉPENDANTES INTERROGATIVES. De l'affirmation, Mar., XIII, 2 : ὃ ᾿Γησοῦς εἶπεν αὐτῷ Βλέπεις ταύτας τὰς μεγάλας οἰχοδομάς; ἔτ: vois loutes ces constructions ΟΥ̓ ωιαΐοδ65 ? et ef. Mat., XXIV, 2 : οὐ βλέπετε ταῦτα πάντα; VOUS voyez lout cela, n'est-ce pas ὃ De la négation, Mat., VI, 27 : τίς δὲ ἐξ ὑμῶν μεριμνῶν δύναται προ- σθεῖναι ἐπὶ τὴν ἡλικίαν αὐτοῦ πῆχυν ἕνα; — R., X, 6 : τίς ἀναβήσεται εἰς τὸν οὐρανόν; --- Mar.. IV, 18. 54. a) L'interrogation exprime l’étonnement, la surprise, J., VI, 61 : τοῦτο ὑμᾶς σχανδαλίζει; — J., XIII, 6 : λέγει αὐτῷ Κύριε, σύ μου νίπτεις τοὺς πόδας ; — J., XVI, 31 : ἀπεχρίθη αὐτοῖς ᾿Γησοῦς ἽΛρτι πιστεύετε; Croyez-vous maintenant? vous croyez donc maintenant ἢ δ) Elle exprime le reproche, l'indignation, Mar., X, 18 : τί με λέγεις ἀγαθόν; οὐδεὶς ἀγαθός. — Mar., VII, 18 : οὕτως xai ὑμεῖς ἀσύ- γετοί ἐστε; — Mat., XVII, 17 : ὦ γενεὰ ἄπιστος... ἕως πότε μεθ᾽ ὑμῶν ἔσομαι; ἕως πότε ἀνέξομαι ὑμῶν; 6) Elle exprime l'ordre, Mar., V, 35 : τί ἔτι σχύλλεις τὸν διδάσχα- λον; et cf. L., ΙΗ, 49 : μηκέτι σχύλλε τὸν διδάσχαλον. --- Μα7., V, 39 : τί θορυθδεῖσθε xat χλαίετε ; et οἵ, L., VIII, 52 : μὴ κλαίετε. — Cf. L,, XII, 51, et Mat., X, 34. — 4 Co., VI, 7 : διὰ τί οὐχὶ μᾶλλον ἀδιχεῖσθε; d) Elle exprime le souhait, L., XII, 39-42 : τίς ἄρα ἐστὶν ὁ πιστὸς οἰχονόμος, ὁ φρόνιμος͵ ὃν καταστήσει ὃ χύριος... ; μαχάριος ὃ δοῦλος Éxeïvos… — 2 Co., IT, 16 : καὶ πρὸς ταῦτα τίς ἱκανός; --- R., VII, 24. L’hébreu emploie habituellement l'interrogation pour exprimer le souhait, le désir. Cf. les LXX, 2 R., XV, 4: καὶ εἶπεν ᾿Αδεσσαλώμ Τίς με κατα- στήσει χριτὴν ἐν τῇ γῇ; = Que je voudrais étre magistral du pays! (Cf. PREISWERK, 488.) — Cf. 84. Nota. — L'interrogation employée pour donner un tour plus vif à la pensée est fréquente dans la proposition dépendante d'une période conditionnelle, comme en grec classique. f Co.. VII, 27 : δέδεσαι γυναιχί; μὴ ζήτει λῦσιν (ΞΞ εἰ δέδεσαι...) 55. La proposition purement exclamative, d'ailleurs rare dans le N. T., suit la syntaxe de la proposition interrogative; Mat., VI, 23 : εἰ οὖν τὸ φῶς τὸ ἐν σοὶ σχότος ἐστίν, τὸ σχότος πόσον. 56. La proposition interrogative est très fréquente dans le N. T. comme dans les LXX ; c’est un des caractères de la langue de ce livre. Mais l’interrogation s’y présente toujours sous sa forme la plus simple, et c'est un autre caractère de cette langue. Ces deux caractères proviennent de l'influence de l’hébreu, où l'usage est le même (Gen., XXIX, 4, 5, 6, 25, etc.), et de PROPOSITIONS INDÉPENDANTES INTERROGATIVES, 29 l'influence de la langue familière. Dans la conversation, la pensée aime le tour plus vif de l'interrogation, mais elle re- pousse en même temps l'interrogation compliquée et synthés tique, ei fréquente dans la langue littéraire. Nota. — On trouve dans Luc des interrogations d'une forme très embarrasste pour exprimer des idées très simples, L., XI, 5-8 et 11-12. (Voyez pour ces pas- sages, 20.) 87. La simplicité de la forme interrogative dans le N. T. a fait dis- paraître plusieurs tours de la langue littéraire : a) « En grec plusieurs interrogations différentes peuvent être fondues en une seule. » (CUuRTIUS, 506). Cette construction ne se rencontre pas dans le Ν. Τ. Ainsi A4p., VII, 43 : οὗτοι of περιθεθλημένοι.... τίνες εἰσὶν καὶ κόθεν ἦλθον ; Étrangère à l’hébreu, la construction classique doit être très rare dans les LXX, si même elle s'y rencontre. Nous citerons en passant Jac., III, 5 + ἰδοὺ ἡλίχον πῦρ ἡλίκην ὕλην ἀνάπτει. δ) « Un pronom interrogatif peut être uni à un pronom démonstratif, τίνα ταύτην; » (GURTIUS, 606, Rem. 1). Luc offre quelques traces de celie construction, XVI, 2 : té τοῦτο ἀχούω περὶ σοῦ; — Α., XIV, 15 : τί ταῦτα κοιεῖτε; que failes-vous läf — Dans les LXX, Gen., XXVI, 10 : τί τοῦτο ἐποίησας ἡμῖν ; c) « L'interrogation peut, en grec, se rencontrer aussi dans une pro- position dépendante quelconque et avec un participe.» (CURTIUS, 606, Rem. 2.) Nous ne croyons pas que le N. T. offre d'exemples du premier cas. Avec un participe, l'interrogation est très rare dans le N. T., el, croyons-nous, dans les LXX. On lit, L., X, 25 : Διδάσχαλε, τί ποιήσας Eur αἰώνιον χληρονομήσω; et cf. Mar., X, 17 : τί ποιήσω ἵνα ζωὴν αἰώνιον xAnpovo- μήσω; — L., XVIII, 18. (Cf. 343, δ.) 58. Comme en grec classique, le mot interrogatif ou excla- matif peut n'être pas le premier; l'écrivain veut alors mettre en relief un autre mot, placé le premier, L., XXIIT, 31 : εἰ ἐν ὑγρῷ ξύλῳ ταῦτα ποιοῦσιν, ἐν τῷ ξηρῷ τί γένηται; — Mat., VI, 23 : τὸ σχότος πόσον. 59. Quelques passages méritent une mention particulière : Mal., VII, 14. Ὅτι n'est pas exclamalif, mais causal. Voy. 179, a. Mat., XXVI, 50. Tis. lit : Ἑταῖρε, ἐφ᾽ ὃ πάρει; Mais WH. sup- priment l'interrogation; avec raison, croyons-nous. Voy. 132, c. | Mal., XXVI, 62 (et cf. Mar., XIV, 60). Le texte de ΜΉ. porte : οὐδὲν ἀποχρίνῃ ; τί οὗτοί σου χαταμαρτυροῦσιν; tandis que Tis. lit : οὐδὲν ἀποχρίνῃ τί οὗτοί σου χαταμαρτυροῦσιν ; Dans la dernière lecon, la construction de test fort embarrassante, comme le 26 PROPOSITIONS INDÉPENDANTES INTERROGATIVES. remarque Buttmann (139, 58), quoiqu'elle soit possible d’après ce qui sera dit plus loin (129). Mat., XXVII, 41-43 : ἄλλους ἔσωσεν᾽ ἑαυτὸν où δύναται σῶσαι᾽ βα- σιλεὺς Ἰσραήλ ἐστιν, χαταδάτω νῦν ἀπὸ τοῦ σταυροῦ χαὶ πιστεύσομεν ἐπ᾿ αὐτόν" πέποιθεν ἐπὶ τὸν Θεόν, ρυσάσθω νῦν εἰ θέλει αὐτόν. Nous aimerions écrire : ἑαυτὸν οὐ δύναται σῶσαι: ne peul se sauver lui-même! — qu'il se sauve donc lui-même! En deve- nant exclamative, la proposition forme un parallèle parfait avec les impératifs suivants : καταδάτω.., et ρυσάσθω... D'ail- leurs, si la proposition ἑαυτὸν — σῶσαι n’était qu’une simple antithèse à ἄλλους ἔσωσεν, on devrait avoir ἀλλ᾽ ἑαυτόν, ou bien ἑαυτὸν δέ, Où bien xat ἑαυτόν. J., 11, 4. On peut mettre le signe de l'interrogation après οὕπω ἥκει ἣ ὥρα μου. 7,, VIII, 25. La leçon de WH. est : τὴν ἀρχὴν ὅτι καὶ λαλῶ ὑμῖν; entendez : οὐχ εἰμὶ ὃ τι χαὶ λαλῶ ὑμῖν τὴν ἀρχήν; Tis. supprime l'in- terrogation ; entendez : εἰμὶ ὅ τι χαὶ λαλῶ ὑμῖν τὴν ἀρχήν. XI, 17. ᾿Εγὼ τίς ἤμην δυνατὸς χωλῦσαι τὸν Θεόν, οἰ moi, qui élais-je pour pouvoir…? (Cf. LXX, 2 Par., II, 6). Mais on pour- rait lire aussi : ἐγώ τις ἤμην δυνατὸς χωλῦσαι τὸν Θεόν ; le pronom « prendrait le même sens que dans 4., V, 36; VIII, 39, etc. a phrase ressemblerait à celles-ci : PLAT. , Rép. IF, 358, A : ἀλλ᾽ ἐγώ τις, ὡς ἔοιχε, ᾿δυδμαθής; — THÉOCRITE (au Thesaur. sub verb. τις) : ἐγὼ δέ τις ἦν ἀνέραστος, et VII, 28 : ἐγὼ δέ τις où ταχυ- πειθής. D'ailleurs, le passage des Actes contient en réalité une négation et équivaut à : ἐγώ τις οὐχ ἤμην δυνατός. A., XIII, 25. La leçon de Tis. porte : τί ἐμὲ ὑπονοεῖτε εἶναι οὐχ εἰμὶ ἐγώ, et celle de ΜΗ. : τί ἐμὲ ὑπονοεῖτε εἶναι; οὐχ εἰμὶ ἐγώ. Ce passage donne lieu à la même observation que le passage de Mat,, XXVI, 62, cité plus haut. Dans les deux cas, la leçon de WH, nous paraît plus conforme au génie delalangue du N.T., et par suite préférable. 60. La proposition déclarative interrogative et la proposi- tion volilive interrogative (ou proposilion délibérative) se dis- linguent de la manière suivante : La première exprime l'ignorance réelle ou feinte de celui qui parle et qui s'informe auprès d'autrui. L'interrogation est alors soit une interrogation véritable, soit une manière plus vive d'exprimer l'affirmation (47, 52-54). La seconde exprime l'incertitude de celui qui parle et qui |. Pour ce passage, voy. BerGer De Xivrey, Étude sur le terte et le style du Υ T., Paris, 1856. PROPOSITIONS INDÉPENDANTES VOLITIVES. | délibère avec lui-même, c'est-à-dire qui se demande ἃ lui- même ce que lui ou d’autres doivent dire, croire, faire, etc. La première a le verbe à l'indicatif, et au futur, si l'acte est futur. — La seconde veut le subjonctif, parce que l’acte qu'elle exprime est éventuel; elle peut prendre aussi le futur. Mais les limites entre la première et la seconde sont loin d’être infranchissables. L'orateur peut tantôt feindre d'inter- roger ses auditeurs, et tantôt feindre de délibérer avec lui- même, de s'interroger lui-même. Dans le N. T., le futur et le subjonctif sont traités comme des équivalents. On trouve donc dans l’une des deux le futur quand on attendait le subjonctif, et réciproquement; on trouve même les deux temps mélangés (ZL., XI, 5). Le contexte, plus que la forme, indiquera la nature de la proposition. 61. 1° La syntaxe des propositions interrogatives suit dans 16 Ν. Τ. les règles ordinaires de la syntaxe grecque. 2 Elle présente les particularités suivantes : Particularités de la langue familière : pronoms, adverbes et particules d'interrogation post-classiques, 48. — Abandon de πότερον... 7, ἄρα οἱ à, 48 et 51. — Fréquence de l'interrogation et simplicité de sa construc- tion, 56. — Abandon de certains tours littéraires, 57. Particularités relevant de l’influence hébraïque : fréquence de la pro- position interrogative et simplicité de sa construction, 56. CHAPITRE IV Propositions indépendantes volitives!. 62. Ces propositions expriment l’acte de la volonté, sous forme de délibération et de résolution, d’ordre et de souhait. L'acte étant attendu, voulu ou désiré, il est le but que l'on se propose, et les propositions volitives enferment en elles une idée de finalité (5). L'acte est de sa nature même éventuel et futur; les modes seront donc : l'indicatif futur, l'impératif, le subjonctif; εἰ, pour l’acte possible (subjectivement), l’optatif. — La négation est où avec l'indicatif futur, et μή avec les autres modes [ἢ 9-12). 1 1. Cucvez et Rieuanx, 93 seq. ; Currius, 511-519 ; Mavviu, 119-142; Kocu, 105, 1. 28 PROPOSITIONS INDÉPENDANTES DÉLIBÉRATIVES. Les propositions volitives se divisent en propositions déli- béralives, impéralives ou jussives, optalives. CHAPITRE V Propositions indépendantes volitives délibératives. 63. La proposition indépendante délibérative exprime la résolution prise par celui qui parle de faire quelque chose, soit seul, soit avec d'autres. Elle prend la forme affirma- tive (15). Le verbe est au mode éventuel : futur ou subjonctif (appelé subjonctif délibératif et subjonctif d'exhortation). Classiquement, le verbe est à la première personne du sin- gulier ou du pluriel; «le pluriel est introduit souvent, le sin- gulier régulièrement, par les particules ἄγε (δή), φέρε (δή). » (Kocx, 105, 4, ὃ.) Dans le N. T. on ne trouve pas les particules ἄγε (δή), φέρε (δή); on ne trouve pas non pus la première personne du sin- gulier du subjonctif. 64. a) Le singulier est rés rarement employé dans le N.T., èt le verbe est alors au futur. L., XX, 13 : εἶπεν δὲ ὁ χύριος τοῦ ἀμπελῶνος Τί ποιήσω; πέμψω τὸν υἱόν μου τὸν ἀγαπητόν. — L., XV,17-18 : εἰς ἑαυτὸν δὲ ἐλθὼν ἔφη... » 4 , Ἀναστὰς πορεύσομαι... Dans les LXX, la première personne du singulier est au subjonctif ou au futur, saus particule, Sag. Sir., XI, 19 : εὗρον ἀνάπαυσιν, xal νῦν φάγωμαι ἐκ τῶν ἀγαθῶν μον. — Ps. LVI, 9 : ἐξεγερθήσομαι ὄρθρου, je veux m'é- veiller ; allons, que je m'éveille ! — Gen., XLVI, 30; Job, VII, 11. (Cf. PRRIS- WBRK, 485 a.) — 2 R., XVIII, 19, 22 (ire pers. subij.). δὴ) A la première personne du pluriel, on trouve régulière- ment le subjonctif : R., XIV, 19 : ἄρα οὖν τὰ τῆς εἰρήνης διώχωμεν. — L., 11, 15 : oi ποιμένες ἐλάλουν πρὸς ἀλλήλους Διέλθωμεν δὴ ἕως Βηθλεὲμ χαὶ ἴδωμεν τὸ ρῆμα. — J., XIX, 24 : εἶπον οὖν πρὸς ἀλλήλους Μὴ σχίσωμεν αὐτόν, ἀλλὰ λάχωμεν περὶ αὐτοῦ. --- Μαΐ., XXVI, 46; Gal., VI, 9. c) Le subjonctif δἰ δὶ employé enferme en lui l'idée de de- voir, falloir ; comme J., XIX, 24, ü ne faut pas la partager ; PROPOSITIONS INDÉPENDANTES DÉLIBÉRATIVES. 29 il faut la tirer au sort. Cette idée peut être exprimée par un verbe auxiliaire, quand celui qui parle insiste sur elle, 4., XVII, 29 : γένος οὖν ὑπάρχοντες τοῦ θεοῦ οὐχ ὀφείλομεν νομίζειν χρυσῷ... (— μὴ νομίζωμεν). d) Le subjonctif de la proposition délibérative prend la va- leur d'un impératif quand il est employé à la première per- sonne {au lieu de la seconde), par politesse, ou pour adoucir l’ordre donné, comme dans Gal., VI, 9; ou bien quand celui qui parle commande aux autres de faire ce qu'il fait lui-même, Mat., XXVI, 46 (voy. 72). 65. Au lieu d'exprimer la résolution, la proposition délibé- rative peut exprimer l'incertitude de l’esprit qui délibère", qui s'interroge lui-même. La proposition prend la forme interro- gative (15; 60). a) Classiquement, le verbe est au subjonctif et quelquefois au futur; «quand on ne veut pas précisément faire ressortir l’idée de devoir, falloir, on renonce à l'emploi du subjonctif, et l'interrogation, soitdirecte, soit indirecte, se met à l'indicatif futur (comme si l'on demandait ce qui arrivera) » (MaDvic, 121, Rem. 1). Le verbe est à la première personne, rarement à la troisième (cf. Kocx, 105, 4, ὃ, et Rem.; CucueL et RIEMANN, 9%). ὃ) Dans le grec du N. T. : 1° Tantôt la proposition interrogative exprime l'incertitude réelle de l'esprit qui délibère avec lui-même; tantôt elle n'est qu'un tour particulier pour remplacer une proposition affirma- tive (cf. 53). La délibération porte soit sur ce que l'on doit faire soi-même, soit sur ce que doit faire une autre personne à qui l’on parle ou dont on parle. En conséquence : 2 Le verbe peut se trouver aux trois personnes; 3° Il est régulièrement aux modes d'éventualité : subjonctif ou indicatif futur. — On trouve exceptionnellement le mode réel et le mode potentiel. ἄρ L'acte est exprimé avec une des idées accessoires sui- vantes : devotr, falloir, pouvoir ; voulez-vous ou permettez- vous que 76... c) Première personne : J., VI, 28 : τί ποιῶμεν ἵνα ἐργαζώμεθα τὰ ἔργα τοῦ θεοῦ; que faut-il que nous fassions, que veux-lu que nous fassions...? — 2 Co., XII, 15 : εἰ περισσοτέρως ὑμᾶς ἀγαπῶ, ἥσσον ἀγαπῶμαι; dois-je en être moins aimé? — J., XII, 27 : à 1. Soit seul avec lui-même, soit avec lui-même et avec d'autres en même temps. 30 PROPOSITIONS INDÉPENDANTES DÉLIBÉRATIVES. ψυχή μου τετάραχται, καὶ τί εἴπω; que faut-il dire, que dois-je dire, que puis-je dire, que dirai-je, que dire? — 4 Co., XI, 22 : τί εἴπω ὑμῖν; ἐπαινέσω ὑμᾶς; — J., VI, 5 : πόθεν ἀγοράσωμεν ἄρτους ἵνα φάγωσιν οὗτοι; Où pourrons-nous acheler...? (— je me demande ou nous pourrons acheter). —L., III, 10; R., VI, 15. L., XXII, 49 : Κύριε, εἰ πατάξομεν ἐν μαχαίρῃ ; faut-il frapper ? veuæ-lu que nous frappions ? — R., VI, 1 : τί οὖν ἐροῦμεν; ἐπι- μένωμεν τῇ ἁμαρτίᾳ ἵνα ἣ χάρις πλεονάσῃ; (et cf. plus haut, 4 Co., XI, 22). — R., Il, ὃ. Les deux alternatives, entre lesquelles on hésite, peuvent être exprimées, Mar., XII, 14 : ἔξεστιν δοῦναι χῆνσον Καίσαρι ἢ οὔ; δῶμεν ἢ μὴ δῶμεν; Dans les LXX, l'usage est le même, Jug., XIV, 16 : εἰ τῷ πατρί μου χαὶ τῇ μητρί pou οὐχ ἀπήγγελχα, σοὶ ἀπαγγείλω ; — 4 R., VI, 2 : τί ποιήσωμεν τῇ χιδωτῷ Κυρίον, et au v. 4 : καὶ λέγουσι Τί τὸ τῆς βασάνου ἀποδώσομεν αὐτῇ; -- Gen., XLIV, 16 : εἶπε δὲ ᾿Ιούδας Τί ἀντεροῦμεν τῷ χυρίῳ ἢ τί λαλήσομεν ἢ τί διχκαιωθῶμεν ; que répondre à ton maîlre, que lui dire, comment (pourrons- nous) nous juslifier 3 — Jonas, I, 11 : εἶπαν πρὸς αὐτόν Τί ποιήσομέν σοι καὶ χοπάσει ἡ θάλασσα ; que faut-il te faire pour que la mer s'apaise? — 1R., XXIL, 2 : ἐπηρώτησε Δαυὶδ λέγων Εἰ πορευθῶ χαὶ πατάξω τοὺς ἀλλοφύλους τού- τους; faut-il aller tuer. 3 d) Deuxième personne : Mat., XXIII, 33 : γεννήματα ἐχιδνῶν, πῶς φύγητε ἀπὸ τῆς χρίσεως τῆς γεέννης; COMMENT pOurrez-vous échapper ? (ΞΞ.76 me demande comment vous pourrez échapper). La pensée est en réalité une négation que l’orateur exprime sous forme de délibération avec lui-même. — Cet exemple du subjonctif à la deuxième personne doit être le seul du N. T. Mar., IV, 13 : οὐχ οἴδατε τὴν παραδολὴν ταύτην, καὶ πῶς πάσας τὰς παραθολὰς γνώσεσθε ; cCOMment pourrez-vous comprendre? (—je me demande comment vous pourrez comprendre). La propo- sition exprime en réalité une négation (vous ne pourrez com- prendre.) sous forme de délibération. —J., V, 47. Dans les LXX,2R., XXIII, 3 : εἶπον ἐν ἀνθρώπῳ Ilüç χραταιώσητε φόδον χριστοῦ; j'ai dit au milieu des hommes : comment domineres-vous la crainte 8 e) Troisième personne : L., XXIII, 31 : εἰ ἐν ὑγρῷ ξύλῳ ταῦτα ποιοῦσιν, ἐν τῷ ξηρῷ τί γένηται; (— je me demande ce qu'il ne pourra pas arriver au bois sec). — Mat., XX VI, 54 : πῶς οὖν πληρωθῶσιν αἱ γραφαί; (= et alors je me demande comment les Écritures pourront s'accomplir). — Mar., VIII, 37 : τί γὰρ dot ἄνθρωπος av- τάλλαγμα; οἱ cf. Mal., XVI, 26 : ἡ τί δώσει ἄνθρωπος ἀντάλλαγμα; -- R., X, 14: πῶς οὖν ἐπιχαλέσωνται εἰς ὃν οὐχ ἐπίστευσαν ; πῶς δὲ πισ- PROPOSITIONS INDÉPENDANTES DÉLIBÉRATIVES. 31 στεύσωσιν οὗ οὐχ ἤχουσαν; πῶς δὲ ἀχούσωσιν...; La pensée est une né- gation sous forme de délibération. L., XX, 15 : τί οὖν ποιήσει αὐτοῖς ὃ κύριος; (— je Me demande ce que leur maitre pourra où dévra leur faire, et cf. plus haut, Mat., XVI, 26). La troisième personne du subjonctif et surtout du futur e:l assez fréquemment employée dans le N.T. avec le sens déli- bératif. f) L., XI, 5 seqq., offre un exemple de Αἰ εὐ ον δ décla- rative suivie de l'interrogation délibérative (60) : χαὶ εἶπεν πρὸς αὐτούς Τὶς ἐξ ὑμῶν ἕξει φίλον. χαὶ πορεύσεται πρὸς αὐτὸν μεσονυχτίου καὶ εἴπῃ αὐτῷ Die, χρῆσόν μοι τρεῖς ἄρτους.. . χἀχεῖνος ἔσωθεν ἀποχρ! AE einn χτλ. (littéralement : je vous demande si l’un de vous üra trouver son ami au milieu de la nuit, el je me demande S'il lui dira). 66. 1] existe, dans le N. T., une certaine indifférence à em- ployer le futur ou le subjonctif dans la proposition délibér:a- tive, particulièrement quand elle est interrogative. Cette indil- férence tient, croyons-nous, à trois causes. En premier lieu, le futur et le subjonctif permutent facilement dans le N. T. En second lieu, la nuance d'idée exprimée par le subjonctif {qui marque aussi l'éventualité de l'acte) est souvent sans impor- tance et facile à abstraire ; dans bien des cas, l'idée pouvuil s'exprimer par le subjouctif et par le futur ; le choix, du futur était favorisé par la tendance du Juif à renforcer l'affirmation au lieu de l’atténuer, et par suile à employer plutôt le temp: et le mode de l’affirmalion (Mar., IV, 14 — οὐ γνώσεσθε). En troi- sième lieu, l’hébreu, n'ayant pas de subjonctif, se sert du temps qui correspond au futur éventuel du grec, et qui e«| traduit dans les LXX, tantôt par le subjonctif et tantôt par le futur. Par suite, dans beaucoup de passages, le subjonctif et le futur doivent être regardés comme équivalents, et ils se rendeu! généralement bien par notre futur, 2., VI, 1; Mat., XXIII, 53; L., XXII, 49; Mar., 1V,13,; VII, 37 et Mat., XVI, 26, R., X, li, L., XI, 5, seqq. etc. (Cf. 10.) 67. Les idées accessoires de l'interrogation délibéralive peuvent être exprimées : a) Classiquement, le subjonctif peut être précédé de βούλει, βούλεσθε en prose; de θέλεις, θέλετε, plutôt en poésie. (Cf. Kocui, 405, 4, b.) Dans le N.T., on trouve ces deux verbes également employé: 32 PROPOSITIONS INDÉPENDANTES DÉLIBÉRATIVES. ce qui indique que θέλεις (θέλετε) faisait partie de la langue familière. J., XVII, 39 : βούλεσθε οὖν ἀπολύσω ὑμῖν τὸν βασιλέα τῶν ᾿Ιουδαίων; — Mat., ΧΠΠ, 28 : οἱ δὲ αὐτῷ λέγουσιν Θέλεις οὖν ἀπελθόντες συλλέξωιεν αὐτὰ, — (Mal., XVII, 4: εἰ θέλεις, ποιήσω ὧδε τρεῖς σχηνᾶς, et Cf. L., IX, 33 : καλόν ἐστιν ἡμᾶς ὧδε εἶναι χαὶ ποιήσωμεν oxnvac τρεῖς.) Dans ces locutions, βούλει et θέλεις ne sont jamais suivis de ἵνα, quoique βούλομαι et θέλω, dans une proposition principale ordinaire, puissent prendre ἵνα après eux en grec post-classique (Mat., VII, 12; cf. Lucien (R&tTtz,, 1, 26); ces locutions étaient stéréolypées. — Pour L., XVIII, 44, τί σοι θέλεις ποιήσω; Κύριε, ἵνα ἀναθλέψω, nous croyons qu'il faut sunyléer ποίει devant ἵνα, ou mieux, laisser la phrase indépendante. (Voy. nlus loin 75, et cf. LXX, Gen., XLIV, 34; cf. au contraire, GOODWIN, 288.) Dans le N.T., le subjonctif peut encore être prédédé de ἄφες, Mal., XXVIL, 49 : ἄφες ἴδωμεν εἰ ἔρχεται ᾿Ηλίας (ΞΞ laisse, que nous voyions si.) L'emploi de ἄφες appartient à la langue familière (Epicr., Dissert., IT, 18). Dans les LXX, les deux parties de la phrase sont séparées à la ma- niére de l’hébreu, Es., XXII, 4 : ἄφετέ με, πιχρῶς χλαύσομαι, Laissez-moi pleurer amèrement. b) Les idées de jalloir, devoir, pouvoir, peuvent être ex- primnées : " A, XVI, 30 : τί με δεῖ ποιεῖν ἵνα σωθῶ ; et cf. Mar., X, 17: Διδασχαλε ἀγαθέ, τί ποιήσω ἵνα ζωὴν αἰώνιον χληρονομήσω; -- Mal., XII, 34 : γεννήματα ἐχιδνῶν, πῶς δύνασθε ἀγαθὰ λαλεῖν πονηροὶ ὄντες ; etcf. Mal., XXIIT, 33 (cité 65, à) : γεννήματα ἐχιδνῶν, πῶς φύγητε... ; 68. L'indicatif au mode réel s'emploie exceptionnellement dans l'interrogation délibérative pour le présent et le passé: a) Classiquement, « quand quelqu'un délibère en lui-même ou avec d'autres sur ce qu'il y ἃ à faire (dire ou croire) au mo- moul même, l'interrogation s'énonce quelquefois à la première persoune du présent de l'indicatif.» (MaDvic, 121, Rem. 11). Lt emploi du présent, qui traduit la vivacité de la pensée, se rencontre dans le N.T. J., ΧΙ, 47: ἔλεγον Τί ποιοῦμεν ὅτι οὗτος ὃ ἄνθρωπος πολλὰ ποιεῖ σημεῖα; — Cf. 1 J., ΠΠ| 17 : ὃς δ᾽ ἂν ἔχῃ τὸν δίον τοῦ χόσμου xai θεωρῇ..., πος ἡ ἀγάπη τοῦ θεοῦ μένει ἐν αὐτῷ; Le présent μένει est prolepti- que, pour le futur μενεῖ (— je me demande comment l'amour ΠΡ Dieu...) J., XIV, 4-5 : καὶ ὅπου ἐγὼ ὑπάγω οἴδατε τὴν ὁδόν. Λέγει αὐτῷ PROPOSITIONS INDÉPENDANTES DÉLIBÉRATIVES. 33 Θωμᾶς Κύριε, οὐχ οἴδαμεν ποῦ ὑπάγεις᾽ πῶς οἴδαμεν τὴν δδόν ; comment savons-nous le chemin? (— comment veux-lu que nous sa- chions le chemin?) Le présent de l'indicatif s'emploie de même en français. δὴ) Pour le passé, on ἃ : J., IV, 33 : μή τις ἤνεγχεν αὐτῷ φαγεῖν ; lui a-t-on apporté à manger ? (= lui aurait-on apporté à man- ger? = je me demande si on lui aurait apporté à manger). — J., VII, 26 : μή ποτε ἀληθῶς ἔγνωσαν of ἄρχοντες... ; Le passé de l'indicatif s'emploie de même en français. 69. Classiquement, le mode potentiel est employé dans la proposition délibérative (Mapvic, 121, Rem. 3, et 136). On le retrouve dans deux passages du N. T. : A., VII, 31 : πῶς γὰρ ἂν δυναίμην, ἐὰν μή τις bônynoet με; — À., XVII, 18 : τί ἄν θέλοι ὃ σπερμολόγος οὗτος λέγειν ; que peul bien vouloir dire...? | Ce sont des restes de la langue littéraire, dans Luc. Le même écrivain a conservé le mode potentiel de l'interrogation indé- pendante dans l'interrogation dépendante, L., I, 62 : ἐνένευον δὲ τῷ πατρὶ αὐτοῦ τὸ τί ἂν θέλοι χαλεῖσθαι αὐτό. Voy. 131. Le mode potentiel est remplacé dans le N. T. par les modes éventuel et réel (41, 42, 43), Mar., VILL, 37 : τί γὰρ δοῖ ἄνθρωπος ἀντάλλαγμα; et cf. Mat., XVI, 26 : à τί δώσει χτλ. (— je me de- mande quelle compensation l’homme pourrait offrir en échange...) et cf. ce qui précède, 68. Voy. dans les LXX, Ruth, I, 13; Gen., XLIV, 34; XLIII, 6 (et cf. PREISWERK, 482). — Le mode potentiel est aussi remplacé par un verbe auxi- liaire du sens de pouvoir avec l'infinitif, Mat., XII, 34 : γεννή- ματα ἐχιδνῶν, πῶς δύνασθε ἀγαθὰ λαλεῖν ; (— je me demande com- ment vous diriez ou vous pourriez dire. 70. 1° D'une manière générale, la syntaxe de la proposition délibé- rative est la même dans la langue du N. T. que dans la langue clas- sique. Cependant elle offre un certain nombre de particularités : 20 Particularités de la langue familière : Abandon des particules φέρε δή, ἄγε δή, 63. — Abandon de la première personne du subjonctif au singulier, et exemples très rares du futur à cette même personne, 64, a. — Emploi de la proposition délibérative interrogative aux trois per- sonnes, 65. — Indifférence à employer le subjonctif ou le futur, 66. — Emploi de l’auxiliaire ἄφες, 67 a. — Emploi du mode réel au passé, 68, ὁ. — Abandon du mode potentiel remplacé par un autre tour, 69; 34 PROPOSITIONS INDÉPENDANTES IMPÉRATIVES Οὐ JUSSIVES. ο Particularités dues à l'influence de l'hébreu : Abandon du mode potentiel et remplacement de ce mode par les modes d'éventualité et de réalité, ou par un autrè tour, 69. CHAPITRE VI Propositions indépendantes volitives, impératives ou jussives. 74. La proposition impérative ou jussive exprime l'ordre de faire ou de ne pas faire une chose, sous forme de comman- dement, de défense, de conseil, de prière, d'exhortation, etc. L'acte est futur et éventuel. Les modes employés sont : l'im- pératif, le subjonctif, et l'indicatif futur. Ces trois modes s'em- ploient régulièrement dans le N. T. pour commander ou défendre. L'optatif se rencontre exceptionnellement. L'impératif et le subjonctif prennent la négation ur; le futur prend οὐ. L'impératif et le futur s'emploient pour commander et dé- fendre ; le subjonctif (avec μή) pour défendre seulement. L'impératif et le futur expriment l’ordre formel. Le sub- jonctif (avec μή) répond à notre locution : & ne faut pas que. L'emploi régulier et ordinaire du futur pour exprimer l’ordre n’est pas classique. 72. Première personne. À la première personne il ne peut exister de commandement proprement dit. Cependant la première personne du pluriel du subjonctif s'emploie avec une idée très voisine de celle de commande- ment, quand celui qui parle commande à d’autres de faire ce qu’il fait lui-même, Mat., XXVI, 46 : ἐγείρεσθε, ἄγωμεν. --- J., ΧΙ, 7 : λέγει τοῖς μαθηταῖς ἼΛγωμεν εἰς τὴν... Elle s'emploie souvent au lieu de la deuvième personne de l'impératif ou du subjonctif, pour commander avec politesse ou ménagement (cf. GurrTius, 511, 1). Ainsi, 4 Co., X, 7-9 : μηδὲ εἰδωλολάτραι γίνεσθε χαθώς τινες αὐτῶν... μηδὲ πορνεύωμεν καθώς τινες αὐτῶν ἐπόρνευσαν... μηδὲ ἐχπειράζωμεν τὸν Ἰλύριον χαθώς τινες ἐπείρασαν... μηδὲ γογγύζετε χαθάπερ τινὲς αὐτῶν ἐγόγγυσαν. 73. Deuxième personne. a) Pour commander, on emploie la deuxième persoune de l'impératif, comme en grec classique : PROPOSITIONS INDÉPENDANTES IMPÉRATIVES Οὐ JUSSIVES. 45 Mar., V, 19 : ὕπαγε εἰς τὸν οἶχόν σου πρὸς τοὺς σούς, καὶ ἀπάγγειλον αὐτοῖς ὅσα ὃ Κύριός σοι πεποίηχεν. --- Mat., IX, 6; X, 8-9. b) Pour défendre, on emploie l'impératif présent ou le sub- jonctif aoriste avec μή, comme en grec classique : Mar., V, 36 : μὴ 90605. — Mat., V, 42 : τῷ αἰτοῦντί σε δός, xat τὸν θέλοντα ἀπὸ σοῦ δανίσασθαι μὴ ἀποστραφῇς, et cf. L., VI, 30 : παντὶ αἰτοῦντί σε δίδου χαὶ ἀπὸ τοῦ αἴροντος τὰ σὰ μὴ ἀπαίτει, --- H., ΠῚ, 8 : μὴ σχληρύνητε (au subjonctif aoriste). 6) Les maximes générales demandent l'impératif présent (Cu- CUEL et RIEMANN, 94); c'est aussi l’usage dans le N.T., Μαί., V, 44; VI, 1,9, 16, etc. 4) On trouve l'impératif parfait : Α., XVI, 29; Mar., IV, 39. (Voy. 74.) e) « Chez les poètes dramatiques, le futur indicatif et occasionnelle- ment le subjonctif aoriste avec οὐ ur, à la deuxième personne, marquènt une défense forte.» (GODWIN, 297). Il en est de même dans le passage suivant du N.T., J., XIII, 8: λέγει αὐτῷ Πέτρος OÙ μὴ νίψης pou τοὺς πόδας εἰς τὸν αἰῶνα. (Pour cet emploi de où μή avec la deuxième personne, voy. 38 et 75). 74. Troisième personne. On emploie l'impératif présent et aoriste pour commander et défendre. Mat., XVI, 24 : εἴ τις θέλει ὀπίσω μου ἐλθεῖν, ἀπαρνησάσθω ἑαυτὸν χαὶ ἀράτω τὸν σταυρὸν αὐτοῦ χαὶ ἀχολουθείτω μοι. — Mal., XXIV, 17: ὁ ἐπὶ τοῦ δώματος μὴ χαταθάτω. --- L., XXI, 21. Les écrivains classiques emploient aussi le subjonctif aoriste ἃ ]a troi- sième personne pour défendre (CUCUBL οἱ RIEMANN, 94.) Cet emploi a été abandonné, semble-t-il, dans le N. T., où l’on n'en trouve que trois exemples, dans Paul : 2 Co., XI, 16 : μή τίς με δόξῃ ἄφρονα εἶναι. — 3 Th., 11, 3 : μή τις ὑμᾶς ἐξα- πατήσῃ (et Cf. Eph., V, 6 : μηδεὶς ὑμᾶς ἀπατάτω). — 4 Co., XVI, 11. Ces exemples sont un reste de l’usage de la langue littéraire. On trouve un exernple de l'impératif parfait, L., XII, 35. L'impératif parfait commande avec plus de force que l’impé- ratif présent ou aoriste; celui qui parle demande non seule- ment l'acte, mais l'état durable résultant de l'acte. — L'impé- ratif parfait est très rare ; cf. 73, d. 75. Le futur s'emploie régulièrement dans le N. T. pour exprimer l'ordre positif ou négatif. Mat., XXI, 3 : καὶ ἐάν τις ὑμῖν εἴπη τι, ἐρεῖτε ὅτι..., et οἵ, Mar., XI, 8: καὶ ἐάν τις ὑμῖν εἴπη Τί ποιεῖτε τοῦτο; εἴπατε. --- Cf. L., X, 6 et Mat., X, 13. Mat., V, 27 : où μοιχεύσεις, et cf. Mar., X, 19 : μὴ μοιχεύσης. — 7 36 PROPOSITIONS INDÉPENDANTES IMPÉRATIVES OU JUSSIVES. Mat., XVI, 22 : ἵλεώς σοι, Κύριε" où μὴ ἔσται σοι τοῦτο (cf. 73, e). — Mat., VI, 5 : οὐχ ἔσεσθε ὡς οἱ ὑποχριταί, et cf. VI, 16 : μὴ γίνεσθε ὡς οἱ ὑποχριταί. Classiquement, «un ordre peut être exprimé par le futur, une défense par οὐ et le futur, parce que l'idée d'exécution ac- compagne tout naturellement l'ordre ou la défense ». (Cur- Tius, 499, Rem. 1.) Le futur s'emploie ainsi à la deuxième per- sonne (Kocx, 102, 1, Rem. I). Cependant le futur n'est pas le temps ordinaire pour exprimer l'ordre, dans la langue clas- sique. Dans le N. T., le futur s'emploie aussi bien que l'im- péralif et le subjonctif; il s'emploie aux deuxième et troi- sième personnes; et il renforce l'idée de commandement. L'emploi ordinaire du futur, avec cette nuance de sens, est dû à l'influence de l’hébreu, dont les LXX réfléchissent l’usage : Lév., XIX, 18 : ἀγαπήσεις τὸν πλησίον σου ὡς σεαυτόν. — XVI, 29 : καὶ ἔσται τοῦτο ὑμῖν νόμιμον αἰώνιον. — 4 RÀ., IV, 9 : χραταιοῦσθε χαὶ γίνεσθε εἰς ἄνδρας, ἀλλόφυλοι..., καὶ ἔσεσθε εἰς ἄνδρας καὶ πολεμήσατε αὐτούς. (Pour ce mélange du futur et de l'impératif, cf. Mat., V, 44-48.) — Ex., XX, 3, 13-16. — (Cf. PRRISWERK, 479, 481, 486, 494.) Pour des exemples de l'impératif dans les LXX, νου. 4 R., II, 3; Jér., IV,6 et 8; Prov., IV, 25, 27. 76. L'ordre peut être exprimé dans le N. T. par une propo- sition finale avec ἵνα, indépendante. Eph., V, 33: ὑμεῖς οἱ καθ᾽ ἕνα ἕχαστος τὴν ἑαυτοῦ γυναῖχα οὕτως ἀγαπάτω ὡς ἕαυτόν᾽ ἣ δὲ γυνή, ἵνα φοθῆται τὸν ἄνδρα, cuant à la femme; qu’elle craigne son mari. — 2 Co., VIII, 7 : ἀλλ᾽ ὥσπερ ἐν παντὶ περισσεύετε, πίστει χαὶ λόγῳ χαὶ γνώσει χαὶ πάσῃ σπουδῇ χαὶ τῇ ἐξ ἡμῶν ἐν ἁμῖν ἀγάπη, ἵνα καὶ ἐν ταύτῃ τῇ χάριτι περισσεύητε. --- AD., XIV, 13 : ναί, λέγει τὸ πνεῦμα, ἵνα ἀναπαήσονται x τῶν χόπων αὐτῶν. (Pour le futur, cf. 150, 1° ; 153.) Cet emploi indépendant de la proposition finale doit avoir deux causes. En premier lieu, les verbes qui expriment 16 désir, la volonté, sont régulièrement suivis de ἵνα en grec post-classique (146). En second lieu, la proposition principale se supprime facilement, et la proposition finale demeure seule (105 ; 161, c). Dès lors, la proposition finale a pu être consi- dérée et employée comme une véritable proposition indépen- dante. L'usage de la proposition finale indépendante, pour exprimer l'ordre, appartient à langue familière. Il existe dans les LXX ; 2 Mac., I, 9, à la fin d’une lettre : καὶ νῦν ἵνα ἄγητε τὰς ἡμέρας τῆς PROPOSITIONS INDÉPENDANTES IMPÉRATIVES OU JUSSIVES. 37 σχηνοπηγίας, el maintenant célébrez la fèle... — Cf. Gen., XXXIII, 8; XLIV, 34 : ἵνα μὴ ἴδω, que je ne voie point. — Voy. So- PHOCLES, Sub verb. ἵνα, 8, où il renvoie à Epict., IV, 1, 142; IV, 1,4; ΠῚ, 4, 9, etc. ‘77. L'ordre est exprimé dans le N. T. par l'infinitif absolu et le par- ticipe absolu, R., III, 3-21 (cf. 13, c; 21, c). Mais un pareil emploi de ces modes est un hébraïsme ; voy. 247, 248: 341, 342. 2. Différents tours sont encore employés pour exprimer l'ordre : a) L'ordre peut prendre la forme du souhait et s'exprimer par l’optatif, Mar., XI, 14; νου. 82, ὃ. δὴ On trouve une fois la locution classique ὅρα ur (garde- l'en bien), Ap., XXII, 8-9 : ἔπεσα προσχυνῆσαι ἔμπροσθεν τῶν ποδῶν τοῦ ἀγγέλου..., καὶ λέγει μοι Ὅρα μή᾽ σύνδουλός σού εἶμι... c, L'ordre est exprimé parfois par la périphrase de θέλω avec l'infinitif, R., XI, 25 : οὐ γὰρ θέλω ὑμᾶς ἀγνοεῖν, sachez en effet. — Mar., VI, 25 : θέλω ἵνα ἐξαυτῆς δῷς μοι ἐπὶ πίναχι..., donne-moi à l'instant, et cf. Mat., XIV, 8 : δός μοι, φησίν, ὧδε ἐπὶ πίναχι... d) La proposition déclarative interrogative est souvent em- ployée pour exhorter avec impatience à faire ou à cesser telle ou telle chose (Currius, 518), J., VIII, 45-46 : ὅτι τὴν ἀλήθειαν λέγω, où πιστεύετέ μοι..., εἰ ἁλήθειαν λέγω, διὰ τί ὑμεῖς οὐ πιστεύετέ μοι; croyez-moi donc, puisque je dis la vérilé. — A., ΧΙΠ,10: ὦ πλήρης παντὸς δόλου..., οὐ παύσῃ διαστρέφων τὰς ὁδοὺς τοῦ Κυρίου; mais cesse donc de traverser les desseins de Dieu. — Dans les LXX ; Job, XVIII, 2; et νου. plus haut, 54, c. e) L'ordre est exprimé par la périphrase formée d'un verbe circonstanciel, comme δεῖ, etc., et de l'iufinitif, 2 Tim., II, 24, etc. La conclusion d'un raisonnement, indiquant ce qu'il faut faire, prend, soit la forme du commandement avec l'impératif, soit la forme de la proposition affirmative avec δεῖ, etc. ; 2 Tim., 1, 8: μὴ οὖν ἐπαισχυνθῇς τὸ μαρτύριον τοῦ Κυρίου ἡμῶν. — Α., XIX, 36 : ἀναντιρήτων οὖν ὄντων τούτων, δέον ἐστὶν ὑμᾶς χατεσταλ- μένους ὑπάρχειν χαὶ μηδὲν προπετὲς πράσσειν. 78. On ne trouve pas dans le N. T. les tours suivants, employés dans la langue classique : 1° le mode potentiel, qui sert à commander avec ménagement; 2° οὐκ ἂν φθάνοις avec le participe; 3° ὅπως, ὅπως μή avec l'indicatif futur. (CURTIUS, 518.) 79. La proposition impérative peut exprimer, dans la langue 5 PROPOSITIONS INDÉPENDANTES OPTATIVES. classique, la concession. Cet emploi paraît très rare dans le Ν, T., 2 Co., ΧΙ, 16 : ἔστω δέ" ἐγὼ où χατεύχρησα ὑμᾶς. 80. 1° D'une manière générale, la syntaxe de la proposition impé- rutive suit les règles ordinaires de la syntaxe classique. 2 Elle présente un certain nombre de particularités : Particularités de la langue familière du N. T. : emploi de οὐ μή avec la deuxième personne du subjonctif aoriste, 73, e; — tendance à aban- donner le subjonctif aoriste à la troisième personne pour défendre, 74; — emploi de la proposition finale avec ἵνα d’une manière indépendante, 76. Particularités dues à l'influence de l’hébreu : emploi régulier et ordi- naire du futur pour commander et défendre, 75; — emploi de Fingniif et du participe dans une proposition indépendante, 77. Particularités de la langue littéraire : restes de l'emploi de la troi- sième personne du subjonctif aoriste pour défendre, 74. — Disparition de plusieurs tours de la langue littéraire : mode potentiel; οὐχ ἂν φθάνοις avec le participe; ὅπως et ὅπως un avec le futur indicatif, 78. CHAPITRE VII Propositions indépendantes volitives optatives. 81. La proposition volitive optative exprime le souhait, réa- lisable, quand il se rapporte à l'avenir; trréalisable, quand 1] se rapporte au passé. Quand le souhait se rapporte à l'avenir, on trouve les modes d'éventualité : optatif, impératif, indicatif futur; la négation est μή pour les deux premiers; où pour le troisième. Quand le souhait est irréalisable, on trouve un temps passé de l'indicatif au mode irréel. 82. a) L'optatif exprime simplement le souhait, considéré en lui-même. On ne trouve qu'un seul optatif présent, celui de εἶναι, qui n'en a pas d'autre, À., VIII, 20 : τὸ ἀργύριόν σου σὺν σοὶ. εἴη εἰς ἀπώλειαν. L'optatif aoriste est employé partout ailleurs, 4 TA., V, 23 : αὐτὸς δὲ ὃ θεὸς τῆς εἰρήνης ἁγιάσαι ὑμᾶς ὁλοτελεῖς,... χαὶ ἣ ψυχὴ χαὶ τὸ πῶμᾳ ἀμεμπτῶς ἐν τῇ παρουσίᾳ τοῦ χυρίου ἡμῶν ᾿Τησοῦ Χριστοῦ τηρηθείη. — 2 Tim., IV, 16 : μή αὐτοῖς λογισθείη. — L., XX, 16 : μὴ γένοιτο, nuisse-t-il n'en pas être ainsil b) À la troisième personne, l'ordre peut être exprimé, d'une manière atténuée, sous forme de souhait : PROPOSITIONS INDÉPENDANTES OPTATIVES. 39. Mar., XI, 14 : μηκέτι εἰς τὸν αἰῶνα Ex σοῦ μηδεὶς καρπὸν φάγοι, puisse-t-on ne plus jamais manger de fruit de toi! et cf. Mal., XXI, 19 : où μηκέτι ἐχ σοῦ χαρπὸς γένηται εἰς τὸν αἰῶνα, = {u ne pro- dutras plus jamais de fruits, — ne produis plus jamais de fruits (voy. 75). — Jude, 9 : ἀλλὰ εἶπεν ᾿Επιτιμήσαι σοι Κύριος, cité des LXX, Zach., II, 2 : ἐπιτιμήσαι Κύριος ἐν σοὶ ὁ ἐκλεξάμενος. 6) La locution μὴ γένοιτο est familière à Paul, avec le sens de : à Dieu ne plaise, certes non; c'est une négation forte pour le passé, le présent et le futur, R., ΠῚ, 3, 6, 31; VI, 1, 15; VII, 13; { Co., VI, 15; Gal., II, 21, etc. Nota. — Pour 4., I, 20, le texte esl maintenant λαδέτω, quoiqu'il y ait λάθοι dans le texte des LXX, Ps., ΟΥ̓́Τ, 8. L'optatifest fréquent dans les LXX,oùilse mélange avec l'impératif et le futur, Jug., IX, 19-20 : εὐφρανθείητε ἐν ᾿Αδιμέλεχ χαὶ εὐφρανθείη καί γε αὐτὸς ἐφ᾽ dutv' εἰ δέ οὐ, ἐξέλθοι πῦρ ἀπὸ ᾿Αδιμέλεχ καὶ καταφάγοι τοὺς ἄνδρας. --- Gen., XLIV, 17: Μή μοι γένοιτο ποιῆσαι τὸ 'ρῆμα τοῦτο (—= Ceres non, je n'agirai pas ainsi). | 83. L'impératif exprime le souhait comme un acte éventuel, voulu et allendu : Mal., VI, 9-10 : ἁγιασθήτω τὸ ὄνομα σου, ἐλθάτω ἣ GxarÂelx sou. — Philem., 20 : ναί, ἀδελφέ, ἐγώ σου ὀναίμην ἐν Κυρίῳ᾽ ἀνάπαυσόν μου τὰ σπλάγχνα ἐν Χριστῷ (ΞΞ Duissé-je oblenir celle faveur de toi, et puisses-lu rendre ainsi la paix à mon cœur ἢ). Dans les LXX, Ps., CVIII, 8 : γενηθήτωσαν αἱ ἡμέραι αὐτοῦ ὀλίγαι χαὶ τὴν ἐπισχοπὴν αὐτοῦ λάθοι ἕτερος. — Ps., GVIII, 14-15 : ἡ ἁμαρτία τῆς μητρὸς αὐτοῦ μὴ ἐξαλειφθείη" γενηθήτωσαν ἐναντίον Κυρίου διαπαντός, xal ἐξολοθρευθείη ἐχ γῆς τὸ μνημόσυνον αὐτῶν. 84. Le futur s'emploie pour exprimer le souhait : 1° Dans une proposition interrogative; voy. plus haut, 54, d; 2 Dans une proposition affirmative avec ὄφελον, Gal., V, 12: ὄφελον καὶ ἀποχόψονται οἱ ἀναστατοῦντες ὑμᾶς. Cet emploi du futur, avec ou sans interrogation, est un hébraïsme, qui se retrouve dans les LXX, Ps., XII, 6: ἀγαλλιάσεται ἡ καρδία μον ἐν τῷ σωτηρίῳ σου. — Jér., IX, 1-2: τίς δώσει χεφαλῇ μὸν ὕδωρ καὶ ὀφθαλμοῖς μον πηγὴν δαχρύων, καὶ κλαύσομαι... τοὺς τετραυματισμένους θυγατρὸς λαοῦ μου; τίς δῴη μοι ἐν τῇ ἐρήμῳ σταθμὸν ἔσχατον,... qui donnera de l'eau...® puisse-t-on me donner dans le désert...! (Voy. PREISWERK, 486; WINER, Gramm. chal ., 44, 11, 12: et plus haut, 54, d). Cf. maintenant C. I. Α., Ill, 1423 (inscription funéraire de l’Empire) : εἴ τις ἀποχοσμήσει τοῦτο τὸ ἡρῷον..., μὴ γὴ 6atn μὴ θάλασσα πλωτή. ᾿Αλλὰ ἐκρι- ζωθήσεται παγγενεί᾽ πᾶσι τοῖς χαχοῖς πεῖραν δώσει" χαὶ φρίκη καὶ... ὅσα χαχὰ χαὶ θηρίοις καὶ ἀνθρώποις γίγνεται, ταῦτα γιγνέσθω τῷ τολμήσαντι ἐκ τούτον τοῦ ἡρῴον μεταχινῆσαί τι. — Οἵ. n° 1424. 40 PROPOSITIONS INDÉPENDANTES OPTATIVES. 85. L'emploi du mode potentiel avec une idée implicite de souhait ne se rencontre que dans un seul passage, Α4., XXVI, 29; voy. plus haut, 42. » 86. Le souhait qui se rapporte au passé indique par là même que l’acte souhaité n’a pas eu lieu; cet acte ne peut donc s'ex- primer que par un temps passé de l'indicatif au mode irréel, avec une particule de souhait (ὄφελον). Pour cet emploi du mode irréel, νου. plus haut, 39, 39. 87. Classiquement, la proposition optative est souvent introduite par εἴθε, et γάρ; ces particules ne sont pas employées dans le N. T., où l'on ne rencontre que ὄφελον, particule invariable (39, 35). 88. a) Nous croyons qu'il faut suppléer ἔστω et non εἴη (comme le veulent Winer, 64, 2, B, et BUTTMANN, 129, 22) dans les passages suivants : R., 1, 7 : χάρις ὑμῖν xal εἰρήνη ἀπὸ θεοῦ πα- τρὸς ἡμῶν. — Mal., XXI, 9; XXVII, 25; J., XX, 19, 21, 26; R., XV, 33; TüU., II, 15, etc. L'optatif εἴη ne se rencontre que dans Luc et il n’exprime qu’une fois le souhait, 4., VIII, 20 (82). Au contraire, ἔστω est assez fréquent dans le N.T., et il exprime le soubait dans Gal., Ι, 8, 9; 4 Co., XVI, 22, il exprime aussi le souhait (concurrem- ment avec εἴη, Job. III, 6) dans les LXX, Ps., CXVIII, 31; Dan., V,17, etc. Enfin, les inscriptions funéraires de l'Empire portent γιηνέσθω, n° 1423, cité plus haut (84), et sur le n° 1424, qui donne la même formule, on lit ταῦτα ἔ[σ]τω τῷ τολμήσαντι... δ) Pour Luc, I, 28 : χαΐρε, κεχαριτωμένη, ὃ Κύριος μετὰ σοῦ, il faut suppléer ἐστίν après ὁ Κύριος, et non εἴη (comme le veut Wine, 64, 2, B), qui formerait un contre-sens avec le parti- cipe χεχαριτωμένη, et avec le verset 30 : εὗρες γὰρ χάριν παρὰ τῷ θεῷ. 89. 1° D'une manière générale, la syntaxe de la proposition optative suit, dans le N. T., les lois ordinaires de la syntaxe classique. 20 Elle présente cependant quelques particularités : Particularités de la langue familière du N. T.: abandon de l’optatif présent, 82, a; — emploi de μὴ γένοιτο comme négation forte, 82, c; — abandon du mode potentiel, 85; — abandon des particules de souhait et de ὄφελον, particule invariable, 87. Particularité due à l’influence de l’hébreu : emploi du futur de sou- hait, avec ou sans interrogation, 84. Particularités de la langue littéraire : Un exemple de l'optatif présent pour exprimer le souhait, 82, a. SECONDE PARTIE SYNTAXE DES PROPOSITIONS DÉPENDANTES CHAPITRE VIII Notions préliminaires. I. — Théorie des propositions dépendantes dans le N.T. 90. La proposition dépendante ne subsiste pas par elle- même ; elle est attachée à une autre proposition dite princi- pale, et, par opposition à celle-ci, elle est dite elle-même se- condaire. Elle se joint à la proposition principale pour compléter la pensée et former avec elle une période grammaticale. Entre elle et la proposition principale, il existe le même rapport qu'entre un substantif complément et son verbe. Ainsi en français : Pour le complément direct : j'apprends que vous êles arrivé, et j'apprends votre arrivée. | Pour le complément indirect : je veillerai à ce quemes ordres sotent exécutés, et je veillerai ἃ l'exécution de mes ordres. Pour le complément circonstanciel : nous n'avons rien dit quand il était présent, et nous n'avons rien dit en sa présence. — Nous n'avons rien dit parce qu'il était présent, et nous n'avons rien dit à cause de sa présence. Les propositions dépendantes se divisent donc en propo- sitious : complélives directes ; complétives indirecles ; complé- lives circonslancielles. 47 PROPOSITIONS DÉPENDANTES : PRÉLIMINAIRES. 91. Les premieres se forment de la manière suivante : a) Si à un verbe signifiant déclarer, croire ou percevoir, on atlache au moyen de ὅτι une proposition indépendante affir- nnalive, on obtient une proposition dépendanie (complélive di- recte) affirmalive. b) Si à un verbe signifiant demander, ne pas dire ou ne pas savoir, on attache une proposition indépendante inlerrogalive ‘déclaralive ou délibérative) au moyen de εἰ (ou μή) ou au moyen de pronoms et d'adverbes ir{errogalifs, on obtient une propo- silion dépendante (complétive directe) interrogalive. Ainsi: Mat., XII, 24: oi δὲ Φαρισαῖοι ἀχούσαντες εἶπον Οὗτος οὐχ ἐχβάλλει τὰ δαιμόνια εἰ μὴ ἐν τῷ Βεεζεδοὺλ ἄρχοντι τῶν δαιμονίων, et οἵ. Mar., HE, 22: οἱ γραμμυατεῖς... ἔλεγον ὅτι Βεεζεθοὺλ ἔχει καὶ ὅτι ἐν τῷ ἄρχοντι τῶν δαιμονίων ἐχόάλλει τὰ δαιμόνια. — Mat., XIX, 3 : πρυσῆλθαν αὐτῷ Φαρισαῖοι πειράζοντες αὐτὸν χαὶ λέγοντες Εἰ ἕξεστιν ἀπολῦσαι..: et cf. Marc, X, 2 : καὶ [προσελθόντες Φαρισαῖοι] ἐπηρώτων αὐτὸν εἰ ἔξεστιν ἀνδρὶ γυναΐχα ἀπολῦσαι, πειράζοντες αὐτόν. 92. Proposilions complétlives indirecles. La proposition indépendante volitive enferme toujours en elle une idée de finalité (5 ; 62); elle est une sorte de propo- sition indépendante finale. a) Si à un verbe signifiant vouloir, désirer, demander, elc., on attache au moyen de ὅπως ou de ἵνα une proposition indé- pendante volitive ou finale, on obtient la proposition dépen- dante finale; dans ce cas l'impératif (mode d'indépendance) est remplacé par le subjonctif (mode de dépendance). Cette théorie s'appuie, pour le N. T., sur les exemples suivants : Mat., XIV, 8 : δός μοι, φησίν, ὧδε ἐπὶ πίναχι τὴν χεφαλὴν ᾿Ιωάνου, et cf. Mar:, VI, 25 : θέλω ἵνα ἐξαυτῆς δῷς μοι ἐπὶ πίναχι τὴν χεφαλὴν ᾿Ιωἄάνου. — Mat., VIII, 91 : παρεκάλουν αὐτὸν λέγοντες Εἰ ἐχθάλλεις ἡμᾶς, ἀπόστειλον ἡμᾶς εἰς τὴν ἀγέλην τῶν χοίρων, et οἵ, L., VIII, 32 :. χαὶ παρεχάλεσαν αὐτὸν ἵνα ἐπιτρέψῃ αὐτοῖς εἰς ἐχείνους εἰσελθεῖν. — Mal., XVII, 9 : ἐνετείλατο αὐτοῖς ὁ ᾿Γησοῦς λέγων Μηδενὶ εἴπητε τὸ ὅραμα, et cf. Mar., IX, 9 : διεστείλατο αὐτοῖς ἵνα μηδενὶ ἃ εἶδον διη- νήσωνται. — Μαΐ., X, 19,etcf. L., IX, 3, et Mar., VI, 8. — Μαί., XIIT, 14, et Mar., IV, 12. b) Bien plus, on trouve, dans le N. T., la proposition finale employée d'une manière indépendante pour commander (76). Si à un verbe signifiant vouloir, commander, etc., on attache cette proposition indépendanle finale, on obtient sans chan- yement une proposition dépendante finale. Ainsi : AD., XIV, 13 : ναί, λέγει τὸ πνεῦμα, ἵνα ἀνχπχήσονται Ex τῶν χόπων PROPOSITIONS DÉPENDANTES : PRÉLIMINAIRES. 43 αὐτῶν, et cf. Apoc., VI, 11 : καὶ ἐρρέθη αὐτοῖς ἵνα ἀναπαύσονται ἔτι χρόνον μιχρόν. 93. Propositions complétives circonslancielles. Quand une proposition indépendante énonce un acte consi- déré comme principal, une seconde proposition, coordonnée ou non, peut compléter l’idée de la première en exprimant une circonstance accessoire, comme la cause, la condition, le . temps, etc. Si la seconde est mise en relation avec la première au moyen d'une particule (εἰ, ὅτι, etc.,) ou d'un relatif (ὅς, ὅτι, ὅπου, elc.), elle devient une proposition dépendante complé- tive circonstancielle. Ainsi : L., VI, 23: Xapnre ἐν ἐχείνῃ τῇ ἡμέρᾳ καὶ σχιρτήσατε᾽ ἰδοὺ γὰρ ὁ μισθὸς ὑμῶν πολὺς ἐν τῷ οὐρανῷ, et cf. Mal., V, 12 : χαίρετε καὶ ἀγαλλιᾶσθε ὅτι ὁ μισθὸς ὑμῶν πολύς. --- Mar., VI, 37 : ὃ δὲ ἀποχριθεὶς εἶπεν αὐτοῖς Δότε αὐτοῖς ὑμεῖς φαγεῖν. Καὶ λέγουσιν αὐτῷ ᾿Απελθόντες ἀγοράσωμεν δηναρίων διαχοσίων ἄρτους χαὶ δώσομεν αὐτοῖς φαγεῖν ; et cf. L., IX, 13 : εἶπεν δὲ πρὸς αὐτούς Δότε αὐτοῖς φαγεῖν ὑμεῖς. Οἱ δὲ εἶπαν Οὐχ εἰσὶν ἡμῖν πλεῖον n ἄρτοι πέντε χαὶ ἰχθύες δύο, εἰ μήτι πορευθέντες ἡμεῖς ἀγοράσωμεν εἰς πάντα τὸν λαὸν τοῦτον βρώματα, NOUS N'AVONS QUE cing pains el deux poissons (el nous ne pouvons leur donner à manger atec cela) à moins qu'il ne nous faille aller ache- (67".... — Mal., VI, 26 : ἐμόλέψατε εἰς τὰ πετεινὰ τοῦ οὐρανοῦ ὅτι où σπείρουσιν οὐδὲ θερίζουσιν οὐδὲ συνάγουσιν εἰς ἀποθήχας, et cf. L., XII, 24 : χατανοήσατε τοὺς χόραχας ὅτι οὐ σπείρουσιν οὐδὲ θερίζουσιν, οἷς οὐχ ἔστιν ταμεῖον οὐδὲ ἀποθήχη. — Mar., II, 7 : τί οὗτος οὕτω λαλεῖ; βλασφημεῖ, et cf. L., V, 21 : τίς ἐστιν οὗτος ὃς λαλεῖ ὅλασ- φημίας ; — L., VI, 13-14 : προσεφώνησεν τοὺς μαθητὰς αὐτοῦ χαὶ ἐχλεξάμενος ἀπ᾿ αὐτῶν δώδεχα οὺς χαὶ ἀποστόλους ὠνόμασεν, Σίμωνα ὃν χαὶ ὠνόμασεν Πέτρον..., et cf. Mar., III, 14-16 : xat ἐποίησεν δώδεχα ἵνα ὦσιν μετ᾽ αὐτοῦ... καὶ ἐποίησεν τοὺς δώδεχα χαὶ ἐπέθηχεν ὄνομα τῷ Σίμωνι Πέτρον. — L., ΧΠῚ, 19 : ηὔξησεν χαὶ ἐγένετο εἰς δένδρον, et cf. Mat., ΧΙΠ, 32 : ὅταν δὲ αὐξηθῇ μεῖζον τῶν λαχάνων ἐστίν. --- J., XIX, 23 et Mar., XV, 24. 84. Avec les propositions dépendantes complétives directes el indirectes, il existe une véritable subordination de l'idée et de la phrase ; avec les propositions dépendantes complétives cirçonstancielles, il existe plutôt une relation entre une idée considérée comme principale et une autre idée considérée comme accessoire. 95. Les propositions infinitive et participe ne diffèrent pas, au point de vue du sens, des propositions complétives précé- 44 PROPOSITIONS DÉPENDANTES : PRÉLIMINAIRES. dentes. Leur rôle, en effet, est de remplacer ces dernières, dont le verbe est à un mode fini, quand la construction choisie par l’auteur demande le verbe à un mode indéfini. Ainsi Mar., XI, 32 : époboïvro τὸν ὄχλον᾽ ἅπαντες γὰρ εἶχον τὸν ᾿Ιωάνην ὄντως ὅτι προφήτης nv, et οἷ. L., XX, 6 : ὃ λαὸς ἅπας χαταλιθάσει ἡμᾶς ᾿πεπεισμέ- vos γάρ ἐστιν ᾿Ιωάνην προφήτην εἶναι, et R., VIII, 38 : πέπεισμαι γὰρ ὅτι οὔτε θάνατος οὔτε... δυνήσεται ἡμᾶς χωρίσαι. — Μαΐ., XXI, 46 : χαὶ ζητοῦντες αὐτὸν χρατῆσαι ἐφοδήθησαν τοὺς ὄχλους, et cf. Mar., XII, 12 : χαὶ ἐζήτουν αὐτὸν χρατῆσαι χαὶ ἐφοδήθησαν τὸν ὄχλον. — Μαΐ., XXI, 84, et cf. Mar., XII, 2. Les propositions infinitive et participe sont dépendantes par nature ; elles sont rarement indépendantes dans le N. T. 96. Nous dressons maintenant le tableau des propositions dépendantes : | Complétives directes déclaratives........... εἢ ΔΙΠΙΠΉΣΗΤΕ Ὦ 2° Interrogatives. Complétives indirectes... ............... .. . 3° Finales et consécutives. | ἀο Causales. ser. | 5° Conditionnelles et concessives. Complétives circonstancielles.. ............ 60 Temporelles. Ἴο Relatives et corrélatives. 8° Infinitif. Propositions équivalentes des PRCARIIERSS + ἢ 9 Participe. II. — Principes généraux de syntaxe pour les propositions dépendantes. La syntaxe des propositions dépendantes dans le N.T. repose sur les principes suivants : 97. L'acte est réel (ou certain) ou éventuel : Si l’acte est réel (ou certain) ou considéré comme tel, le verbe est : 19 à l'indicatif, mode de réalité et de certitude; 2° au temps de la narration, c'est-à-dire au temps qui seraitemployé si la proposition était indépendante. En d'autres termes : le verbe prend le mode et le temps qui seraient employés si l'acte était exprimé dans une proposition indépendante. Zen est ainsi, quelles que soient la forme et l'espèce de la propost- lion dépendante employée. Ge principe explique des constructions telles que les sui- vantes, Mar., IT, 11 : καὶ τὰ πνεύματα τὰ ἀχάθαρτα, ὅταν αὐτὸν ἐθεώ- LOUV προσέπιπτον αὐτῷ, --Ξ χαὶ τὰ πνεύματα ἐθεώρουν αὐτὸν χαὶ τότε PROPOSITIONS DÉPENDANTES : PRÉLIMINAIRES. 45 προσέπιπτον αὐτῷ. — 4 J., V, 20 : δέδωχεν ἡμῖν διάνοιαν ἵνα γινώσχομεν τὸν ἀληθινὸν.., — καὶ διὰ τοῦτο γινώσχομεν. — ἡ J., V, 15 : ἐὰν οἴδαμεν ὅτι ἀχούει ἡμῶν ὃ ἐὰν αἰτώμεθα, οἴδαμεν ὅτι ἔχομεν... ΞΞ καὶ οἴδαμεν ὅτι ἀχούει ἡμῶν.., καὶ... 98. L'acte est éventuel ou considéré comme tel; le verbe est à un mode d'éventualité, c'est-à-dire au subjonctif ou à l'indicatif futur. Z en est ainsi, quelles que soient la forme et l'espèce de la proposition dépendante employée. Ce second principe explique des constructions telles qué celles-ci : L., XX, 10 : ἀπέστειλεν πρὸς τοὺς γεωργοὺς δοῦλον, ἵνα ἀπὸ τοῦ καρποῦ τοῦ ἀμπελῶνος δώσουσιν αὐτῷ, tandis qu’on lit Mar., ΧΙ, 2: χαὶ ἀπέστειλεν... δοῦλον ἵνα παρὰ τῶν γεωργῶν λάδῃ ἀπὸ τῶν καρπῶν τοῦ ἀμπελῶνος. — 4 Th., V, 9-10 : ... ἵνα εἴτε γρηγορῶμεν εἴτε χαθεύδωμεν ἅμα σὺν αὐτῷ ζήσωμεν. 99. Les deux principes précédents se résument dans celui-ci: Daos le N. T., que la proposition soit dépendante ou indé- pendante, le temps et le mode dépendent de la nature de l’idée à exprimer, et non de la forme convenue et traditionnelle de la proposition employée. Le temps et le mode tendent donc à rester les mêmes, pour la même idée, dans la proposition indé- pendante et dans la proposition dépendante. De là, une cer- taine tendance à unifier la syntaxe de toutes les propositions identiques ou analogues, indépendantes ou dépendantes. 400. Lorsque le subjonctif doit être employé : a) Si le verbe de la proposition principale est à un temps principal, le verbe de la proposition dépendante est à l’un des trois subjonctifs, suivant la manière dont celui qui parle conçoit l'idée : L., XVI, 26 : χάσμα μέγα ἐστήριχται ὅπως οἱ θέλοντες διαδῆναι ἔνθεν πρὸς ὑμᾶς μὴ δύνωνται. --- Μαΐ., VI, 16 : ἀφανίζουσιν γὰρ τὰ πρόσωπα αὐτῶν ὅπως φανῶσιν τοῖς ἀνθρώποις νηστεύοντες. — L., XIV, 8-9 : μὴ χαταχλιθῇς εἰς τὴν πρωτοχλισίαν μήποτε ἐντιμότερός σου ἢ χεχλημένος ὑπ᾽ αὐτοῦ. | L'aoriste proleptique peut équivaloir au présent, 2 Co., IX, 3 : ἔπεμψα δὲ τοὺς ἀδελφοὺς... ἵνα χαθὼς ἔλεγον παρεσχευασμένοι ἥτε (ἔπεμψα — πέμπω). δ) Si le verbe de la proposition principale est à un temps 86- condaire, le verbe de la proposition dépendante est au sub- jonctif aoriste : J., XVIII, 36 : of ὑπηρέται οἱ ἐμοὶ ηγωνίζοντο ἄν, ἵνα un παραδοθῶ τοῖς ᾿Ιουδαίοις. Le subjonctif présent (ou parfait) appartiendrait au style 46 ._ PROPOSITIONS DÉPENDANTES : PRÉLIMINAIRES. direct; Mar., VIIL, 30 : ἐπετίμησεν αὐτοῖς ἵνα μηδενὶ λέγωσιν περὶ αὐτοῦ. Slyle direct : ἐπιτιμῶ ὑμῖν ἵνα μηδενὶ λέγητε... --- Mar., III, 9. 101. Le style direct et le style indirect méritent quelques observations particulières : 1° Le style direct consiste à reproduire textuellement les paroles qui ont été ou auraient été prononcées par autrui. Le style indirect consiste à reproduire le sens seulement des paroles ou des pensées d'autrui, ou même le sens de ce que l'on ἃ dit ou pensé soi-même autrefois; 2 Les écrivains du N. T. aiment à rapporter aussi textuelle- ment que possible la pensée ou la parole d'autrui. De là : 3° L'usage du style direct est très fréquent dans le Ν. Τ. (22); 4° Le style indirect passe quelquefois SE ns au style direct (22); 5 La proposition complétive avec ὅτι ou ἵνα est préférée à l'infinitif, comme plus voisine du style direct (22) ; 6e La proposition au style direct est parfois simplement ap- posée à la proposition principale au moyen de ὅτι, au lieu d'être subordonnée; 7° Dans la proposition dépendante au style indirect, on trouve le temps et le mode du style direct, c'est-à-dire le temps et le mode dont s'est servi ou se serait servi celui dont on rapporte la parole ou la pensée. & Le temps employé marque alors le temps absolu, si le lec- teur se reporte par l'imagination au moment où a parlé (ou rensé) celui dont on rapporte la pensée (cf. 3, b). 99 Après une proposition principale dont le verbe est à un temps secondaire, on trouve assez souvent le subjonctif présent dans la proposition dépendante ; c'est le subjonctif présent du style direct (100, b). Il en est de même du subjonctif parfait, si ce temps est em- ployé ainsi dans le N. T. 10° Comme le subjonctif aoriste s'emploie après un temps principal et après un temps secondaire (100, a), ce subjonctif peut être, dans certains cas, celui du style direct. Mar., 1X, 6: οὐ γὰρ ἤδει τί ἀποχριθῇ. Style direct : τί ἀποχριθῶ; et οὐχ οἷδα τί ἀποχριθῶ. — Mat., XVI, 20 : ἐπετίμησεν τοῖς μαθηταῖς ἵνα μηδενὶ st- πωσιν ὅτι αὐτός ἐστιν ὃ Χριστός. Style direct : μηδενὶ εἴπητε ὅτι... 11° L'optatif oblique ἃ été abandonné; il n’en reste que quelques traces dans Luc. | 102. L'emploi du style direct et du style indirect, tel que nous venons de l’exposer, est dû, pour le N. T., à l'influence PROPOSITIONS DÉPENDANTES : PRÉLIMINAIRES. 47 de l'hébreu et à celle de la langue grecque familière. Le style indirect n'existe pas, à proprement parler, en hébreu; on y rapporte directement, textuellement, les paroles ou la pensée d'autrui. D'un autre côté, dans la conversation, quand nous rapportons les paroles ou les pensées d'autrui, quand nous “exposons les pensées que nous lui prêtons, nous aimons à le faire parler lui-même. L'influence identique de l'hébreu et de la langue familière engageait donc les auteurs du N. T. à pré- férer le style direct, et, quand ils employaient le style indi- rect, à préférer les constructions les plus voisines de celles du style direct. L'optatif oblique, dans la langue littéraire, avertissait le lec- teur on l'auditeur qu'on rapportait la pensée d'autrui ; ce pro- cédé était inutile dans la langue de la conversation, et il contrariait la tendance naturelle de celui qui converse à rap- porter textuellement les paroles d'autrui. L’hébreu n’offrait rien qui fût analogue à l'optatif oblique. Cet emploi de l'optatif est tombé sous l'influence de l’hébreu et de la langue fami- lière. 403. Nous avons montré pourquoi les propositions dépendantes étaient beaucoup moins fréquentes dans le N. T. que chez les écrivains classiques. (Voy. 18 544.) 404. La relation entre la proposition principale et la propo- sition secondaire dépend uniquement de la manière dont elle est conçue par celui qui parle, et non de la nature du verbe employé dans la proposition principale, ni de la forme tradi- tionnelle de la période grammaticale. On trouvera une propo- sition finale, par exemple, là où l'on aurait attendu une propo- sition causale ou une proposition infinitive (non finale) ; une proposition causale, là où l'on aurait attendu une proposition finale (J., VIII, 56 ; XI, 14-15, etc., et νου. 370), etc. Ce principe est un des plus importants de la syntaxe des propositions dépendantes dans le N. T. 405. a) Il existe une tendance, dans le N.T., à supprimer la proposition principale, et à ne conserver que la proposition dépendante. Nous donnerons des exemples en traitant de chaque espèce de propositions dépendantes (Mat., XX VI, 39,50; Mar., XIV, 36 ; J., I, 8; ΧΙ, ὅθ, etc.). b) Parfois, au contraire, il ne reste de la proposition dépen- dante que la particule qui l'introduit et un ou deux mots, autres que le verbe. Φ 48 PROPOSITIONS DÉPENDANTES COMPLÉTIVES DIRECTES. 106. Souvent, comme en grec classique, la proposition prin- cipale contient, par anticipation ou prolepse, sous forme de complément direct, le sujet ou le complément logiques du verbe de la proposition dépendante complétive, Col., IV, 17; A?., XXI, 23, etc. Pour la proposition dépendante épexégétique, voy. 33. CHAPITRE IX Propositions dépendantes complétives directes!. 407. a) Entre la proposition complétive directe et sa pro- position principale, il existe le même rapport qu'entre le sub- stantif complément direct et son verbe (90), Mat., XXIV, 42 : γρηγορεῖτε οὖν ὅτι οὐχ οἴδατε ποίᾳ ἡμέρᾳ ὁ χύριος ὑμῶν ἔρχεται, δῇ οἵ. XXV, 13 : γρηγορεῖτε οὖν ὅτι οὐχ οἴδατε τὴν ἡμέραν οὐδὲ τὴν ὥραν. La proposition dépendante contient le complément direct du verbe de la proposition principale (cf. GucuEL et RIEMaANN, 96, et la note de O. R.). b) Parfois, elle contient au contraire le sujet logique de la proposition principale, 4 Co., VI, 7: ἤδη μὲν οὖν ὅλως ἥττημα ὑμῖν ἐστὶν ὅτι χρίματα ἔχετε μεθ᾽ ἑαυτῶν. — J., ΧΙ, 56 : τί δοχεῖ ὑμῖν; ὅτι οὐ μὴ ἔλθῃ εἰς τὴν ἑορτήν ; ( = δοκεῖ ὑμῖν ὅτι... ἑορτήν ;) -- Cf. CUCUEL et RIEMANN, loc. cit. c) Les propositions complétives directes sont (91 et 96) a/fir- matives et inlerrogatives. Les dernières comprennent non seulement les propositions interrogatives déclaralives (cf. 47), mais encore les propositions interrogatives délibératives (οἵ. 65). | Les propositions complétives directes sont simplement les propositions indépendantes de même nom, qui deviennent dé- pendantes en s'attachant à une proposition principale (91). Aussi demeurent-elles les mêmes. De là cette règle unique : d) Les propositions complétives, affirmatives et interroga- tives gardent, dans le N. T., le temps et le mode qu'elles an- raient, si elles étaient indépendantes. 1, Ces propositions sont dites aussi objectives (Cucuez et Riemanx, 96). PROPOSITIONS DÉPENDANTES COMPLÉTIVES DIRECTES. 49 1l n’en est pas de même dans le grec classique, qui emploie souvent l'optatif oblique. CHAPITRE X Propositions dépendantes (complétives directes) affirmatives. . 408. La proposition dépendante affirmative énonce un juge- ment sous forme d’'affirmation (positive ou négative), comme la proposition indépendante de même nom (37). — La négation est οὐ. Dans la langue classique, elle est introduite par ὅτι el ὡς, avec le même sens. Dans le grec du N. T., elle l'est par ὅτι seulement. Dans le N. T., comme dans les LXX, la particule ὡς garde toujours son sens propre et explicite de comment (cf. Kocx, 109; voy. plus loin, 128, b). On ne trouve donc pas dans le N. T., comme en grec classique, la proposition complétive directe employée avec ὡς : pour exprimer un simple prétexte, une affirmation sans fondement ; ou après un verbe déclaratif accompagné d’une négation. (Kocx, 109, Rem. Ill; CuCuEL et RIBMANN, 9,6, a, Rem. I, note de O. KR.) Paul emploie la locution ὡς ὅτι pour indiquer expressément une pure supposition, 3 Co., XI, 21 ; 3 Th., II, 2 (où ὡς ὅτι indique le contenu sup- posé de la lettre, δι᾽ ἐπιστολῆς). — Cette locution, extrêmement rare chez les classiques, se rencontre assez souvent chez les écrivains post- classiques (voy. SOPHOCLES, sub verb. wc.) La langue classique emploie la proposition dépendante affir- firmative après les verbes signifiant déclarer el percevoir, mais non après les verbes signifiant croire. La laugue du N. T. l'emploie après ces trois classes de verbes. 409. Souvent, la forme de la proposition indépendante affir- mative est si exactement conservée, quand elle devient dé- peadante, que la personne du verbe ne change pas (CuRrTIuS, 526, Rem.). On appelle alors la particule : ὅτι recitalivum, ὅτι de citation; elle n'est employée ainsi qu'après un verbe signi- fiant déclarer. Cette construction est très usitée dans le N.T., parce qu'elle appartient au style direct (101). Mat., VII, 23 : ὁμολογήσω αὐτοῖς 1. Curnius, 525 seqq. ; Kocn, 109; Maovio, 159, 178, et passim ; Cucuez et Rie- Mann, 96. 1} PROPOSITIONS DÉPENDANTES COMPLÉTIVES DIRECTES. ὅτι (γὐδέποτε ἔγνων ὑμᾶς. — Mat., XXVII, 43 : εἶπεν γὰρ ὅτι Θεοῦ cut υἱός, — 2 Th., IIL, 10; Mar., VI, 23 et cf. Mat., XIV, 7. — Devant une citation de l'A. T., Mat., XXI, 16 : οὐδέποτε ἀνέγνωτε ὅτι Ex στόματος... (LXX, Ps., VIII, 3.) "Oz recitalivum, d'autres fois λέγων ὅτι, prend la valeur d’un signe de ronctuation. Les écrivains du N. T. l'emploient οὐ l’admettent indifé- remment, Mat, XIX, 8, οἱ cf. Mar., X, 5. Dans bien des passages, il est indifférent de prendre ὅτι pour une par- ticule de citation, ou une particule de subordination, Mar., VI, 4, etc. Après λαλεῖν, on trouve et ὅτι de citation, Æ., ΧΙ, 18, et la vitalion immédiate, sans ὅτι ni λέγων, Mar., XIV, 31 ; A, V, 5. (:e verbe est assimilé absolument, dans le N. T., à λέγειν et εἰπεῖν, Contrairement à l’usage de la langue classique. Dans les LXX, on trouve ὅτι recilativum (Gen., XX VIII, 16), mais très rarement; la formule hébraïque, qui annonce la citation directe, exigeait lu participe λέγων, perpétuellement employé. 110. Mais si la personne du verbe change et devient celle que demande l’ensemble de la narration, on obtient la propo- silion dépendante a/ffirmative, proprement dite. On lit avec τι recttativum, Mat., XVI, 7 : oi δὲ διελογίζοντο ἐν ἑαυτοῖς λέγοντες τι Ἄρτους οὐκ ἐλάθομεν, et avec la proposition affirmative, Mat., XVI,9:6 Ἰησοῦς εἶπεν Τί διαλογίζεσθε ἐν ἑαυτοῖς, ὀλιγόπιστοι, ὅτι 16 Tous οὐχ ἐλάθετε Ἀ 111. a) La proposition affirmative est admise après tous les verbes signifiant déclarer, dire : αταγγέλλω, J., V, 15. — ἀπαγγέλλω, L., XVIII, 37. — ἀποδείχνυμι, 3 TA., IL, 4 — ἀποκαλύπτω, 4 P., I, 12. — ἀποχρίνομαι, 4., XXV, 16. — ἀρνοῦμαι, Εἷς, 1, 22. — βοῶ, À, XVII, 6. — γνωρίζω, 4 Co., XII, 3. — γράφω, Mat. IV, 6. — δεικνύω, Mat., XVI, 21. — δηλῶ, 4 Co., 1, 11. — διαμαρτύρομαι, À. \, 12 — διανοίγω, 4., XVII, 3. — διδάσχω, Mar., VIII, 31. — διηγοῦμαι, L,, IX,27. — ἐμφανίζω, H., XI 14. — ἐξομολογοῦμαι, Ph., II, 11. — εὐαγγε- nioux, À, XIII, 32. — κατηχῶ, 4., XXI, 21. — χηρύσσω, Α4., IX, 20. — κρίνο, 8 Co., V, 15. — λαλῶ, H., XI, 18. — λέγω, Mat., III, 9. — μαρτύρομαι, ες NX, 26. — μαρτυρῶ, Mat., X XIII, 31. — μηνύω, L., XX, 37. — ὁμολογῶ, Mat., VII, 23. — παραγγέλλω, 2 Th., III, 10. — παραδίδωμι, 4 Co., XV, 3. — παρατίθεμαι, Α., XVII, 3. — πείθω, 4 J. Ill 20, et πέπεισμαι, Je me suis laissé dire ou persuader que, R., VIII, 38. — προλέγω, 2 Co., XIII, 2. — προφητεύω, J., ἈΠ 81. — συμθουλεύω, J., XVIII, 14. — συμματυρῶ, R., VIII, 16. — των πάζω, À. 1X, 22. — σφραγίζω, J., III, 33. — φημί, 4 Co., X, 19; XV, 50. h, Le verbe φάναι est exclusivement suivi de la proposition intinitive en grec classique (Kocx, 109). Dans le N. T., il est assimilé aux autres verbes déclaratifs et suivi de ὅτι, excepté R., LIT, 8 : φασίν τινες ἡμᾶς λέγειν. PROPOSITIONS DÉPENDANTES AFFIRMATIVES. 54 c) Les formules de serment sont suivies de la proposition affirmative, qui dépend de l’idée implicite de déclaration con- tenue dans le serment : ὀμνύω ὅτι, Ap., X, 6. — ἔστιν ἀλήθεια ὅτι, 2 Co., XI, 10. — ἰδοὺ ἐνώπιον τοῦ θεοῦ ὅτι, Gal., I, 20. — πιστὸς δὲ ὁ θεὸς ὅτι, 3 Co., 1, 18. — μάρτυς ὅτι, 2 Co., 1, 23. R., XIV, 11 : ζῶ ἐγώ, λέγει Κύριος, ὅτι ἐμοὶ χάμψει πᾶν yévu. Citation mo- difiée des LXX, Es., XLV, 23-24, χατ’ ἐμαυτοῦ ὀμνύω...ὅτι χτλ. Paul ἃ remplacé la formule χατ᾽ ἐμαυτοῦ ὀμνύω par l'autre formule hébraïque tout aussi fréquente, ζῶ ἐγώ, je jure par ma vie; cf. Nom., XIV, 21-923 : ζῶ ἐγὼ... ὅτι... d) Les expressions enfermant une idée de déclaration sont suivies de la proposition affirmative : ἣ χρίσις ὅτι, J., III, 19. — ὁ λόγος ὅτι, J., XV, 25. — φάσις ὅτι, 4., XXI, 31. — φωνὴ ὅτι, 4., XXII, 14. — ἡ ἀγγελία ὅτι, 4 J., 1, 5. — ἡ μαρτυρία ὅτι, 4 J., V, 11. -- δῆλον ὅτι, 4 Co., XV, 27. --- πρόδηλον ὅτι, 1]., VII, 14. — ἐν ὀνόματι ὅτι, pour ce motif que, Mar., IX, 41. 412. Classiquement, les verbes déclaralifs sont suivis, soit de la proposition affirmative, soit de la proposition infinitive. Dans le N. T., l'usage est en faveur de la première ; la seconde tend à disparaître ; on la rencontre dans Luc et Paul, comme vestige de la langue littéraire, et çà et là chez les autres écri- vains du N. T. Elle se trouve après : αἰτοῦμαι, À., 1Π| 14. — ἀπαγγέλλω, À., XII, 14. — ἀπαρνοῦμαι, L., XXII, 34. — ἀποχρίνομαι, Α4., XXV, 4. — βοῶ, À., XXV, 24. — γράφω, L., XXIV, 46. — διισχυρίζομαι, Α., XIT, 15. — εἶπον, L., IX, 54; XIX, 15. — κρίνω, 4., XVI, 15; XXL, 25. — λέγω, L., IX, 18 et 20; XI, 18 (et cf. Mat., XII, 24 et Mar., II, 23); XX, 27; XXIV, 23; 4., IV, 32; XXVII, 6; R., XV, 8. — λέγω et μαρτύρομαι, Eph., 1V, 17. — μαρτυρῶ, Α., X, 43. — παραγγέλλω, À, XXIII, 30 (Ti.); 2 Th., I, 6; 4 Tim., VI, 13. — προαιτιῶμαι, R., III, 9. — προχαταγ- γέλλω, À., IIL, 18. — σημαίνω, À., XI, 28. — συνίστημι, 3 Co., VII, 11. En dehors de Luc et de Paul : λέγω, Mat., XVI, 13; et cf. la même phrase, Mat., XVI, 15, et Mar., VIII, 27 et 29; J., XII, 29, etc. — καταχρίνω, Mar., XIV, 64. — παραχαλῶ el ἐπιμαρτυρῶ, 4 P., V, 12. — λέγω el ἀντιλέγω, dans la même phrase, Mat., XXII, 23, Mar., XII, 18, et L., XX, 27. 113. Classiquement, les verbes signifiant croire, verba exislimandi, sont exclusivement suivis de la proposition infi- nitive (Kocu, 109, et 120, 1). a) Sur ce point, la langue du N. T. se sépare de la langue classique. Ces verbes sont suivis, en règle générale, de la pro- position affirmative, comme les verbes déclaratifs. Il en est ainsi après : ae Et a ED Le 52 PROPOSITIONS DÉPENDANTES AFFIRMATIVES. δοχεῖν, Mat., VI, 7; Mar., VI, 49; L., XII, 81; J., V, 45: 2 Co., XII, 19, etc. — ἐλπίζειν, L., XXIV, 21; 4, XXIV, 26; 3 Co., 1, 13, etc. — ἔχειν (tenir pour, croire, ressentir), Mar., XI, 32; Ap., II, 4 et 20. — λογίζεσθαι, J., XI, 50 ; R., 11, 3, VII, 18; 3 Co., X, 11; H., XI, 19, etc. — νομίζειν, Mat., V,17; A., XXI, 29, etct. — οἴεσθαι, Jac., 1, 7. — πείθειν, 4 J., III, 202, et πεποιθέναι, L., XVII, 9; Gal., V, 10, etc. — πιστεύειν, Mat., IX, 28; Mar., XI, 23; L., F, 45; J., IV,21; Α΄, VI, 8, etc. — ὑπολαμθάνειν, L., VIL 43. b) La proposition infinitive se rencontre après : δοχεῖν, 4 Co., XII, 23: 2 Co., XI, 16. — ἐλπίζειν, L., VI, 34 (cf. LXX, Job, XXIV, 23). — ἡγεῖσθαι, Ph., III, 8. — κρίνειν, 4., XVI, 15; XXI, 25; 4 Co., IL, 2. — λογίζεσθαι, R., III, 28; XIV, 14; 2 Co., XI,5; Phil., III, 13; cf. LXX, Néh., VI, 2, 6. — νοεῖν, H., XI, 3. — νομίζειν, L., II, 44; À., VII, 25: VIII, 20 ; XIV,19; XVI, 27: XVII, 29; 4 Co., VII, 26, 36: 4 Tim., VI, S(cf. LXX, 2 Mac., IV, 32, et VII, 19). — πεποιθέναιδ, R., II, 19; 3 Co., X, 7; πείθομαι, A, XXVI, 26: et πέπεισμαι, L., XX, 6. — πιστεύειν, 4., XV, 11. — προσδοκᾶν, Α., XX VIII, 6 (et cf. III, 5). — οἴεσθαι, Ph. 1, 17 (et cf. LXX, 4 Mac., V, 61) ; J., XXI, 25 (mais ce verset n'appartient peut-être pas à l'évangé- liste). — ὑποχρίνεσθαι, L., XX, 20. — ὑπονοεῖν, 4., XIII, 25; XX VII, 27. La proposition infinitive ne se trouve que dans Luc et Paul, comme vestige de la langue littéraire (cf. 112). 414. Classiquement, les verbes qui expriment une percep- tion des sens ou de l'esprit sont suivis, soit de la proposition participe, soit de la proposition affirmative introduite par ὅτι et ὡς (Kocx, 109, et 126, 1). Il en est de même dans le N. T. : a) La proposition affirmative s'emploie après les verbes suivants : ἀγνοῶ, R., 1,13; 11, 45 4 Co., X, 1, οἷο. — ἀχούω, Mat., V, 21, 27; Mar., XVI, 11, J.,1V,47:1X, 32; Gal. 1,13, et souvent. — γινώσχω, Mat., XXI, 45 ; J., VIIL 27, et souvent. — ἐπιγινώσχω, L., VII, 37; X XIII, 7 ; 4., XIX, 34, etc. — εἶδον, Mat., XX VII, 3, 24; Mar., Il, 16; J., VI, 22, 24; Α., XII, 3; Gal., 11, 7,et souvent. — ἐπίσταμαι, 4., XV, 7; XIX, 25, etc. — εὑρίσκω, R., VII, 21. — καταλαμθάνομαι, À., IV, 135 X, 34. - μανθάνω, 4., XXIII, 27. — μιμνήσχομαι et μέμνημαι, Mat., V,23; L., XVI, 25; J., II, 17, etc. — μνημο- νεύω, ÀA., XX, 31. — οἷδα, À., XVI, 3; 4 Co., XVI, 15; Jude, 5, et souvent. — ὁρῶ, Jac., Il, 24. — πυνθάνομαι, 4., XXIII, 35. — συνίημι, Mat., XVI, 12; A., VII, 25, etc. δ) La proposition participe s'emploie après ces verbes comme en grec classique. Voy. 317. 118. a) Mais, dans le N.T. du moins, la proposition participe 1. Il existe chez les écrivains classiques des exemples très rares de νομίζειν ὅτι. 2. Mais persuader de (= exhorter à) A., XIII, 43. 3. Rarement avec l'accusatif et l’infinitif en grec classique. PROPOSITIONS DÉPENDANTES AFFIRMATIVES. 99 et la proposition affirmative ne 8᾽ δι} ρ]οἰθηΐ pas indifférem- ment. En règle générale, le choix de la proposition repose sur le principe suivant : Quand celui qui parle surprend quelqu'un faisant telle ou telle chose, ou étant dans tel ou telétat, et que la proposition dépendante exprime une perception réelle (de l'esprit ou des sens), cette proposition prend le verbe au participe. Mais _ Quand le verbe signifiant percevoir (par l'esprit, ou bien par l'esprit et les sens en même temps) se ramène au sens de se rendre compte, savoir une chose pour s'en être aperçu, comprendre, penser, et que la proposition exprime une pensée, un jugement, plutôt qu'une perception réelle, c'est la proposi- tion affirmative qui est employée!. Ainsi : Avec ὁρῶ, Mar., VIII, 24 : βλέπω τοὺς ἀνθρώπους ὅτι ὡς δένδρα δρῶ περιπατοῦντας. --- À., VIII, 23 : εἰς... σύνδεσμον ἀδιχίας ὁρῶ σε ὄντα. Ces deux exemples expriment une perception réelle. Au con- traire, dans Jac., 11, 24, le raisonnement se termine par cette conclusion : ὁρᾶτε ὅτι ἐξ ἔργων δικαιοῦται ἄνθρωπος χαὶ οὐχ Ex πίστεως μόνον. Avec εἶδον, Μαΐ., III, 7 : ἰδὼν δὲ πολλοὺς τῶν Φαρισαίων καὶ Σαδδου- χαίων ἐρχομένους ἐπὶ τὸ βάπτισμα. Le verbe exprime une perception réelle. Il exprime une pensée, Μαΐ.,11, 16 : τότε Ἡρῴδης ἰδὼν ὅτι ἐνεπαίχθη ὑπὸ τῶν μάγων. .... Avec οἶδα, 2 Co., XII, 2 : οἶδα ἄνθρωπον ἐν Χριστῷ πρὸ ἐτῶν δεχατεσ- σάρων.... ἁρπαγέντα τὸν τοιοῦτον ἕως τρίτου οὐρανοῦ. Le verbe exprime une perception réelle, dont le sentiment se conserve et se re- nouvelle. Le verset suivant énonce l'acte pur et simple sous forme de jugement : καὶ οἶδα τὸν τοιοῦτον ἄνθρωπον... ὅτι ἡρπάγη. εἰς τὸν παράδεισον χαὶ ἤχουσεν ἄρρητα ρήματα, Je δαὶδ que cel ne une fois ravi au ciel, y a entendu... Avec γινώσχω, L., VIII, 46 : ἐγὼ γὰρ Eros δύναμιν ἐξεληλυθυῖαν à ἀπ᾿ ἐμοῦ, et cf. Mar., V, 30 : ὃ ᾿Τησοῦς ἐπιγνοὺς ἐν ἑαυτῷ τὴν ἐξ αὐτοῦ δύναμιν ἐξελθοῦσαν. Le participe exprime dans les deux passages une perception réelle, comme dans 2 Co., X11, 2. C’est au con- traire une réflexion, un jugement, qui est exprimé Mar., V, 1. Cucuez et Riemanx, 148 : « Au lieu du participe, on peutemployer, dans le même sens, une proposition subordonnée avec ὅτι (ou ὡς) ; mais l’infiniéif (ou l'accusatif avec l'infinitif) ne présenterait pas l’objet de la perception, etc., comme étant un fait; aussi la construction de ὁρᾶν, εἰδέναι, etc., avec une proposition infinitive n’est absolument pas grecque. » La distinction classique est parfaitement observée dans le N.T. Seulement la proposition affirmative avec ὅτι y équivaut, non plus à la proposition participe, mais à la proposition infinitive qui a cessé d'être couramment employée (115, c.) Ν δή PROPOSITIONS DÉPENDANTES AFFIRMATIVES. 29 : ἔγνω τῷ σώματι ὅτι ἴαται ἀπὸ τῆς μάστιγος. Nou seulement la femme guérie le sentit, mais elle se le dit, comme l'indique le parfait du style direct. Nota. — Pour les remarques de détail et les exceptions concernant l'emploi de la proposition participe, voy. 317-318. δ) En conséquence (114, a; 115) les verbes percipiendi dont lc sens peut se réduire à celui de penser, de porter un juge- ment mental, tendent à prendre la proposilion affirmative avec ὅτι. c) Au lieu de la proposition affirmative, on trouve, mais ra- rement, son équivalent : la proposition infinitive. Il en est ainsi après : ἀχούω, je sais pour l'avoir entendu dire, J., XII, 18; 4 Co., XI, 18. — yivwdoxw, savoir, se dire à soi-même, H., X, 34. — χατελαθόμην, je sais pour m'en élre assuré que, À., XX V, 25. — olôa, L., IV, 41; 4 P., V,9. — ἥγημαι, Ph., 111, 7-8. — Voyez 318, b. Dans tous ces exemples, le verbe exprime un acte de l’intel- ligence et non une perception réelle. Cet emploi de la proposition infinilive est classique (CucueL et RIEMANN, 149); mais les exemples se trouvent la plupart dans Luc et Paul, et ils sont très peu nombreux (112; 113, bd). d) Les verbes δείχνυμι, δηλῶ et φανερῶ (— quivw) prennent tou- jours après eux les propositions affirmative ou infinitive (Luc et Paul), et non la proposition participe, qu'ils peuvent prendre classiquement (Kocx, 126, 2); ainsi 4., XVIII, 28; XX, 35; 2 Co., IL, 3; Z., IX, 8. — Ce sont des verbes causatifs, ayant le sens de faire percevoir. - 416. Les trois classes de verbes dont il vient d’être question, verbes declarandi, existimandi et percipiendi, suivent donc une seule et même règle dans le N. T. Cette règle peut s'énoncer ainsi : Tous les verbes qui expriment un acte de l'intelligence, un jugement, comme déclarer, dire, penser, croire, soupçonner, se rendre compte, réfléchir, espérer, savoir, savoir une chose pour s'en être aperçu ou l'avoir perçue, sont suivis régulière- ment de la proposition affirmative. | La proposition infinitive tend à être abandonnée; elle se rencontre principalement dans Paul et Luc. 11 existe dans le N. T. une tendance très marquée à unifier la construction des trois classes de verbes dont il a été question. PROPOSITIONS DÉPENDANTES AFFIRMATIVES. - 55 Cette tendance est due à l'influence de la langue grecque familière et de la langue hébraïque. 417. La langue grecque post-classique préfère très visible- ment la proposition affirmative. Sophocles (sub verb. δτι) dit en effet : « ὅτι, que, introduit la proposition objective après les verbes qui signifient dire, penser, croire, savoir, entendre dire, voir, montrer, et leurs synonymes. » Tel était l’usage du grec post-classique pendant la période gréco-romaine, et aussi pendant la période alexandrine, comme l'indiquent les exemples des LXX que nous citerons plus bas. Cet usage se rencontrait avec celui de l’hébreu et de l’ara- méeon, langue maternelle des écrivains du N.T. De plus, il con- venait au tempérament intellectuel du Juif, qui aime à se rap- procher le plus qu’il le peut du style direct, et qui répugne à l'emploi d’une construction synthétique, telle que la proposi- tion infinitive (22, 23, 101). 448. En hébreu : a) Les verbes declarandi sont suivis d’une proposition dépendante affirmative, introduite par une particule qui équivaut à ὅτι et qui est traduite par ὅτι dans les LXX, Gen., XLIV, 28 : εἴπατε ὅτι θηριόθρωτος yé- yovev. — Job, XXX VI, 9 et 101. δ) Les verbes existimandi sont suivis, de même, de la proposition affir- mative, introduite par la même particule. Les LXX semblent avoir réagi contre l'influence de l’hébreu; cependant, On lit πιστεύω ὅτι, Job, IX, 16; XV, 31; Ex., IV, 5. — λογίζομαι ὅτι, 4 Mac., VI, 9. — ὑπολαμθδάνω ὅτι, Job, XXV, 3, etc. c) Les verbes percipiendi, exprimant un acte de l'intelligence, sont suivis de la même proposition affirmative, introduite par la même par- ticule. Les LXX suivent souvent cette construction, Gen., XXII, 12: νῦν γὰρ ἔγνων ὅτι po6 σὺ τὸν θεόν, je sais maintenant. — Gen., XXX VIII, 16: οὗ γὰρ ἔγνω ὅτι νύμφη αὐτοῦ ἐστίν, il ne savail pas (pour ne s'en être pas aperçu) que c’élait sa fille... — Job, X, 7 : οἶδας γὰρ ὅτι οὐκ ἠσέθησα. — VII, 1: μνήσθητι οὖν ὅτι πνεῦμά μου ἡ ζωή. — Gen., XLII, 2 : ἰδοὺ ἀκήχοα ὅτι ἐστὶ σῖτος ἐν Αἰγύπτῳ, et cf. Α4., VII, 12, où Luc emploie la construction litté- raire en citant ce passage : ἀκούσας δὲ ᾿Ιαχὼδ ὄντα σιτία εἰς Αἴγυπτον. d) Mais il faut aller au fond de la question. Le Juif ne distingue pas la pensée de la parole, quelle que soit d'ail- leurs la forme de la pensée : affirmation, réflexion, espérance, foi, suppo- sition, perceplion, souvenir, connaissance, etc. Pour lui, la pensée est la parole intérieure, comme la parole est la pensée exprimée. On le voit par les exemples suivants des LXX, Deul., VIII, 17 : un εἴπης ἐν τῇ καρδίᾳ σου, ne va pas penser que...— Ps., IX, 27 : εἶπε γὰρ ἐν χαρδία αὐτοῦ ... — Es- ther, VI, 6: εἶπε δὲ ἐν ἑαυτῷ ᾿Αμάν, Aman pensa.….. — Esther, IV, 13 : Ἐσθήρ, μὴ εἴπης σεαυτῇ ὅτι σωθήσῃ μόνη, ne crois pas de. — Gen., XVIII, 17, 4. Les LXX renferment relativement peu de propositions dépendantes affirma- lives, à cause de la fréquence du style direct. 'u 8 PROPOSITIONS DÉPENDANTES AFFIRMATIVES. Disu se parle à lui-même : ὁ δὲ Κύριος εἶπεν Οὐ μὴ χρύψω ἐγὼ... — Ex. V, 19 : ἑώρων δὲ οἱ γραμματεῖς τῶν υἱῶν Ἰσραὴλ ἑαντοὺς ἐν xaxoïç λέγοντες. Le verbe hébraïque, traduit par λέγοντες, signifie littéralement dire; mais son sens, dans ce passage, est réellement celui de penser (EWALD, 280, d). Les locutions du N. T. correspondent à celles des LXX; Mat., II, 9 : un δόξητε λέγειν ἐν ἑαντοῖς. — L., VII, 39 : εἶπεν ἐν ἑαυτῷ λέγων. — Ap., XVIII, 7 : ἐν τῇ καρδία αὐτῆς λέγει. — Mar., VI, 49 : οἱ δὲ ἰδόντες αὐτὸν ἐπὶ τῆς θαλάσσης περιπατοῦντα ἔδοξαν ὅτι φάντασμά ἐστιν, καὶ ἀνέχραξαν. Il faut en- tendre par ἔδοξαν, non seulement qu'ils ont pensé cela, mais qu'ils l'ont dit en même temps, et cf. Mat., XIV, 26 : ἐταράχθησαν λέγοντες ὅτι Pavraoué ἔσπιν καὶ... 119. La pensée, pour le Juif, se confond avec la parole. Il devait donc assimiler aux verbes declarandi les verbes exis- limandi et les verbes percipiendi (quand ces derniers expri- maient un acte de l'intelligence (115), plutôt qu’une percep- tion), et, par là même, adopter l'usage de la langue familière qui avait déjà opéré cette assimilation. L'assimilation des trois classes de verbes ἃ eu lieu, et pour la forme de la construction dépendante, comme on l'a vu (116), et pour la syntaxe de son verbe, c'est-à-dire le choix du temps et du mode. En effet : 420. a) Pour le mode : la proposition dépendante affirma- live prend toujours celui du style direct, que le verbe de la proposition principale soit à un temps principal ou à un temps secondaire. Par suite : Les modes réel et irréel sont employés, ainsi que l'indicatif futur (aux modes de certitude et d'éventualité) (37, 38). — Le mode potentiel n’est pas employé(42). — L'optatif oblique ne se rencontre pas (101, 11°). δ) Classiquement : 1° le temps employé dans la proposition affirmative est celui du discours direct; 2° seulement, « après un verbe signifiant apercevoir, à un temps secondaire, on n’emploie pas, comme après un verbe sigoifiant dire, le temps du discours direct, mais le temps de la narration historique. [a raison de cette différence est qu'ici l'auteur exprime une simple constatation et parle en son propre nom. » (Kocx, 109, Rem. IT; et 126, Rem. L:'cf. CucueL et RIEMANN, 9,6, a, note 1 de O.R.) Sur le premier point, la syntaxe du N. T. s'accorde avec la syntaxe classique. Sur le second, elle en diffère; car, après un verbe signifiant percevoir, à un lemps secondaire, on trouve dans le N. T., soit le temps du style direct, soit le temps de la narration. PROPOSITIONS DÉPENDANTES AFFIRMATIVES. 57 120" De là cette règle générale, pour le grec du N. T.: La proposition dépendante affirmative prend le temps et le mode qu’elle aurait, si elle était indépendante, au style direct (99; 107, d). Exemples : a) Le verbe de la proposition principale est à un temps prin- cipal; L., XIII, 2 : δοκεῖτε ὅτι οἱ Γαλιλαῖοι οὗτοι ἁμαρτωλοὶ παρὰ πᾶν- τας τοὺς Γαλιλαίους ἐγένοντο ; ---.,1, 34 : μεμαρτύρηχα ὅτι οὗτός ἐστιν ὃ υἱὸς τοῦ θεοῦ. — Μαΐ., XVI, 20; XXIV, 43 (mode irréel), etc. b) Le verbe de la proposition principale est à un temps 86- condaire, et 1° Celui de la proposition affirmative est au temps du dis- cours direct : Après un verbe signifiant dire et croire; Mar., VI, 14: ἔλεγον ὅτι ᾿Ιωάνης ὃ βαπτίζων ἐγήγερται ἐκ νεχρῶν, χαὶ διὰ τοῦτο ἐνεργοῦσιν ai δυνάμεις ἐν αὐτῷ, οἱ cf. L., IX, 7, οἱ Mat., XIV, ἃ. — Mat., XX, 10 : ἐλθόντες οἱ πρῶτοι ἐνόμισαν ὅτι πλεῖον λήμψονται. — L., XXIV, 21 : ἠλπίζομεν ὅτι αὐτός ἐστιν ὁ μέλλων λυτροῦσθαι... Après un verbe signifiant percevoir, Mat., XXI, 45 : ἔγνωσαν ὅτι περὶ αὐτῶν λέγει. — J., VI, 24 : εἶδεν ὃ ὄχλος ὅτι ᾿Ιησοῦς οὐχ ἔστιν ἐχεῖ. --- Μαΐ., XX VII, 18 : ἤδει γὰρ ὅτι διὰ φθόνον παρέδωχαν αὐτόν. — Mar., VI, 55 : ὅπου ἤκουον ὅτι ἔστιν. — L., 1, 22 : ἐπέγνωσαν ὅτι ὀπτασίαν ἑώραχεν. --- J., {1,17 : ἐμνήσθησαν οἱ μαθηταὶ αὐτοῦ ὅτι γε- γραμμένον ἐστίν. 2% Celui de la proposition affirmative est au temps de la nar- ration Après un verbe signifiant percevoir : J., IX, 8 : οἱ θεωροῦντες αὐτὸν τὸ πρότερον ὅτι προσαίτης nv, qui savaient, pour l'avoir vu auparavant, qu'il était mendiant. — J., XVI, 19 : ἔγνω ᾿Τησοῦς ὅτι ἤθελον αὐτὸν ἐρωτᾶν. — À., XXI, 2 : ἀχούσαντες δὲ ὅτι τῇ EGpatôt διαλέχτῳ προσεφώνει αὐτοῖς μᾶλλον παρέσχον ἡσυχίαν, et Cf. IX, 38 : ᾿ οἱ μαθηταὶ ἀχούσαντες ὅτι Πέτρος ἐστὶν ἐν αὐτῇ. --- Mar., XV, 10 : ἐγίνωσχεν γὰρ ὅτι διὰ φθόνον παραδεδώχεισαν αὐτόν, οἱ cf. Mat., XXVII, 18, cité plus haut (1°). — Α., XVI, 8; Mar., XI, 32. c) Le temps du discours direct et celui de la narration sont mélangés dans J., VI, 22-24 : ὃ ὄχλος... εἶδον ὅτι πλοιάριον ἄλλο οὐχ ἦν ἐχεῖ εἰ μὴ ἕν, καὶ ὅτι οὐ συνεισῆλθεν τοῖς μαθηταῖς αὐτοῦ ὁ ᾿Ιησοῦς... Ὅτε οὖν εἶδεν ὁ ὄχλος ὅτι ᾿Ιησοῦς οὐχ ἔστιν ἐχεῖ.... L'imparfait appar- tient au style de la narration; le présent au style direct ; l’aoriste peut appartenir aux deux. d) Dans un passage, après un verbe signifiant dire, on trouve le temps de la narration, # P., I, 12 : οἷς ἀπεκαλύφθη ὅτι οὐχ ἑαυτοῖς ὑμῖν δὲ διηχόνουν αὐτὰ, ἃ νῦν ἀνηγγέλη ὑμῖν διὰ τῶν... Cette cons- 58 PROPOSITIONS DÉPENDANTES AFFIRMATIVES. truction se rencontre aussi chez les classiques « quand l'écri- vain énonce la proposition dépendante non seulement comme une affirmation de la personne qui parle, maiscomme un fait. » (GurrTius, 529, 3.) i e) La syntaxe est la même dans les LXX et dans le N. T.; Job, XXXVI, 10 : εἶπεν ὅτι ἀποστραφήσονται ἐξ ἀδιχίας. — 1 Mac., VI, 9 : ἐλογίσατο ὅτι ἀποθνήσκει. — Gen., XIV, 14 : ἀκούσας δὲ "Αὔραμ ὅτι ἠχμαλώτευται Auwr. — Gen., XVI, 4 : καὶ εἶδεν ὅτι ἐν γαστρὶ ἔχει. -- ΧΧΧΥΊΙΙΙ, 16 : οὐ γὰρ ἔγνω ὅτι νύμφη αὐτοῦ ἐστίν. --- # R., III, 8 : καὶ ἐσοφίσατο ᾿Ηλὶ ὅτι Κύριος χέχληχε τὸ παιδάριον. --- Et Avec le temps de la narration, Jonas, I, 10 : ἔγνωσαν οἱ ἄνδρες ὅτι ἐχ προσώπου Κυρίου ἦν φεύγων. 121. L'emploi régulier et constant de la proposition aftir- mative après les verbes signifiant dire, croire, et percevoir ; l'emploi du temps du style direct après un verbe signifiant percevoir à un temps secoudaire; et la tendance à abandonner la proposition infinitive, usitée surtout par Luc et Paul, for- ment trois particularités caractéristiques de la langue du N. T. Remarques particulières. 422. a) Après un verbe qui renferme en lui une idée acces- soire et implicite de déclarer, croire, etc., on peut trouver une proposition affirmative dépendant de cette idée accessoire et coordonnée avec une proposition différente qui dépend de l'idée principale, Α., XIV, 22 : παρακαλοῦντες ἐμμένειν τῇ πίστει χαὶ ὅτι διὰ πολλῶν θλίψεων δεῖ ἡμᾶς εἰσελθεῖν εἰς τὴν δασιλείαν τοῦ θεοῦ. Le verbe παραχαλεῖν exprime l'idée principale d'exhorter, et en- ferme l'idée accessoire de déclarer. b) La proposition affirmative a pour équivalent la proposition infinilive; parfois l'écrivain commence par l’une et finit par l'autre, Α., XXVIT, 10: θεωρῶ ὅτι μετὰ ὕόρεως xat πολλῆς ζημίας οὐ μόνον τοῦ φορτίου χαὶ τοῦ πλοίου ἀλλὰ χαὶ τῶν ψυχῶν ἡμῶν μέλλειν ἔσεσθαι. — Cette anacoluthe serencontre aussi chez les écrivains classiques. c) Après des verbes tels que : ἀντιλέγειν (confester), ἀμφισδη- τεῖν, ἀρνεῖσθαι, etc., la proposition affirmative prend classique- ment la négation οὐ (KocH, 130, 12). De même, par exception, 4 J., Π|, 22 : ὃ ἀρνούμενος ὅτι Ἰησοῦς οὐχ ἔστιν ὁ Χριστός. — Voy. 901,6. | d) Parfois la proposition affirmative doit être complétée PROPOSITIONS DÉPENDANTES AFFIRMATIVES. 59 d'après le contexte, J., IV, 52-53 : «.. ἔγνω οὖν ὁ πατὴρ ὅτι éxelvn e τῇ ὥρᾳ ἐν ἢ εἶπεν αὐτῷ ὁ Ἰησοῦς Ὃ υἱός dou ζῇ. καὶ ἐπίστευσεν αὐτός. Suppléez : ὅτι (κομψότερον ἔσχεν) ἐχείνη τῇ ὥρᾳ χτλ. D'autres fois, la proposition principale est ἃ suppléer tout entière, J., XI, ὅθ : τί δοκεῖ ὑμῖν; ὅτι où μὴ ἔλθῃ εἰς τὴν ξορτήν ; Suppléez : (δοκεῖ ὑμῖν) ὅτι où un... ; e) Quelques passages méritent d’être relevés : Mar., ὙΠΙ, 24 : ἀναδθλέψας ἔλεγεν Βλέπω τοὺς ἀνθρώπους ὅτι ὡς δένδρα ὁρῶ περιπατοῦντας. On attendrait ὅτι ὡς δένδρα περιπατοῦσιν. La présence de δρῶ dans la phrase ἃ amené le participe; mais voy. 179, d. R., IL, 8 : τί ἔτι χἀγὼ ὡς ἁμαρτωλὸς χρίνομαι, καὶ μἢ καθὼς βλασφη- μούμεθα [xai] καθώς φασίν τινες ἡμᾶς λέγειν ὅτι Ποιήσωμεν τὰ χαχὰ ἵνα ἔλθῃ τὰ ἀγαθά ; On devrait avoir : χαὶ (τί) μὴ, χαθὼς βλασφημούμεθα χαὶ χαθώς φασίν τινες ἡμᾶς λέγειν, ποιήσωμεν τὰ χαχὰ ἵνα ἔλθη τὰ ἀγαθά ; mais λέγειν ἃ amené ὅτι recitativum et la citation directe qui suit : Ποιήσωμεν xt. La proposition indépendante interrogative s’est changée en proposition dépendante affirmative. N. B. Pour les observations communes aux propositions dépendantes affirmatives et interrogatives, voy., plus loin 133 seqq. 123. 1° La syntaxe de la proposition affirmative, dans le N. T., suit, en partie seulement, les règles de la syntaxe classique. Elle s’en écarte sur plusieurs points importants : 2° Particularités de la langue familière du N. T. : Abandon de ὡς, 108. — Emploi exclusif de ὅτι et exceptionnellement de ὡς ὅτι, 108. — Assi- milation de λαλεῖν à λέγω, 109. — Les verbes δεῖχνυμι, δηλῶ et φανερῶ (= φαίνω) prennent ὅτι, et non le participe, 115, d. — Le verbe φάναι prend ὅτι, 111, ὃ. — Verbes signifiant croire, suivis de la proposition affirma- tive, 113. — Verbes signifiant percevoir, suivis de la proposition affir- mative, 115. — Le participe exprime la perception réelle ; et la propo- sition affirmative, un acte de l'intelligence, 115, a. — Règle unique pour les trois classes de verbes signifiant déclarer, croire et percevoir, et tendance à unifier leur syntaxe, 116, 119, 120. — Tendance à abandonner après ces trois classes de verbes la proposition infinitive, 112, 113; cf. 115 c ; 116. — Le mode potentiel et l'optatif oblique sont abandonnés, 120. — Après un verbe signifiant percevoir à un temps secondaire, le temps du style direct est employé, 120, b. — La proposition affirmative garde toujours le temps et le mode du style direct, 120 bis. Particularités dues à l'influence de l’hébreu : Locutions hébraïques ex- primant le serment suivies de ὅτι, 141, c. — Les trois classes de verbes signifiant dire, croire et percevoir prennent après eux une même parti- cule équivalant à ὅτι, 118. — Abandon de la proposition infinitive, et adoption de la proposition affirmative, la seule dont se serve l'hébreu, 118, 119 : Particularités de la langue littéraire : Conservation de la proposition infinitive, surtout dans Luc et Paul, 112 ; 113, ὁ: du participe, 444. — Emploi du temps de la narration après un verbe signifiant percevoir à 60 PROPOSITIONS DÉPENDANTES INTERROGATIVES. un temps secondaire, 120 bis, 29. — Emploi du temps de la narration après un verbe signifiant dire à un temps secondaire, 120 bis, d. — Em- ploi de la négation dans la proposition affirmative après un verbe du sens de nier, 122, c. CHAPITRE XI Propositions dépendantes (complétives directes) interrogatives:. 124. La proposition dépendante inlerrogative, appelée aussi interrogation indirecte, proposition interrogatite indirecte, exprime, soit l'ignorance de celui qui interroge autrui (47), soit l'incertitude de l'esprit qui délibère, qui s'interroge lui- même (65). — Elle est introduite par une particule ou par un relatif. — La négation est οὐ, quand la proposition est décla- rative, et introduite par un relatif. a) Classiquement, la particule est et pour l’interrogation simple; et « après les verbes exprimant l'incertitude ou le doute : demander, s’in- former, se demander, ne pas savoir, le Grec emploie toujours εἰ.» (Kocx, 110). Pour l'interrogation double, on emploie : πότερον — 7, εἰ — ἥ, εἴτε — εἴτε. Dans le Ν. T., la particule est et, quand la prorosition interrogative est positive; et μή, #1... ne... pas, quand elle est négative. — L'’interro- gation double ne se rencontre que deux fois : avec πότερον --- ἤ, J., VIL, 17; avec εἴτε — εἴτε, 3 Co., XII, 2 et 3. δὴ Classiquement, « dans l’interrogation directe, on emploie τίς ainsi que les pronoms et adverbes corrélatifs commençant par πὶ duns l'in- terrogation indirecte (ou subordonnée), ὅστις, ainsi que les pronoms et adverbes corrélatifs commençant par ὁπ; toutefois, les premiers, τίς, etc. peuvent s'employer aussi dans l'interrogation indirecte.» (KocH, 79.) Dans le N. T., la nroposition dépendante interrogative est introduite par τίς, et par les adverbes et pronoms corrélatifs qui commencent par x. Il en est de même dans les LXX, en général. — En hébreu, les mêmes formes servent pour l'interrogation dépendante et indépendante. c) En un mot, dans le N. T., la proposition dépendante interrogative est la proposition indépendante interrogative attachée à une proposition principale, sans changement, et au moyen des mêmes mots interroga- tifs, εἰ, un, τίς, πῶς, ποῦ, etc. (47-49; 91, ὁ; 107, c). d) On trouve quelques exemples des formes commençant par 6x. Ainsi: ὁποῖος, 41 Co., III, 43; Gal., Il, 6; 1 Th., I, 9; Jac., I, 24; — ὅπως, L., XXIV, 1, Cunrius, 525-529, 610; Kocn, 110; Cucuez et Rremann, 97; Maovic, 121, 130, 134, 137. PROPOSITIONS DÉPENDANTES INTERROGATIVES. 61 20. Ce sont des vestiges de la langue classique. — Cf. les LXX, 3 Mac., VII, 22 (ὅπως). Mais : ὅτι, À., IX, 6; ὅπου, Mar., XIV, 14, et L., XXII, 11, sont des rela- tifs indéfinis. Dans L., VI, 3, ὅποτε (Tis.) — ὅτε. e) Dans plusieurs passages, la proposition dépendante est exclamative, 4., XXI, 20, etc. Il en est de même de la propo- sition indépendante (55). 125. D'une manière générale, on trouve la proposition in- terrogative : 1° après tous les verbes et toutes les expressions qui signifient demander et se demander; 2 après les verbes signifiant dire et faire savoir, percevoir et savoir : quand ces verbes sont employés à un temps quelconque avec négation; quand ils sont employés sous la forme d'une interrogation, qui est en réalité une négatiou; quand ils sont employés au mode d'irréalité;, quand ils sont employés à un mode d'éventualité (futur de l'indicatif, impératif, subjonctif, infinitif final, parti- cipe final, J., XXI, 19). Dans ces quatre cas, le verbe exprime l'ignorance ou l'incertitude de l'esprit, et, par là même, il en- ferme en lui une idée accessoire et implicite de demande ou de délibération. Il faut remarquer aussi que la négation de la proposition principale attire après elle la proposition interrogative. Nous donnons maintenant le tableau détaillé des différentes classes de verbes qui prennent après eux la proposition inter- rogative. : 126. Les particules εἰ et μή introduisent l'interrogation : a) Après les verbes signifiant demander ou se demander (425, 1°): βουλεύομαι, je délibère, L., XIV, 31. — διαλογίζομαι (ἐν τῇ καρδία), L., III, 15. — δοχιμάζω, 1 J., IV, 1. — ἐπερωτῶ, L., XXIII, 6. — λέγω, je demande, Α., XXV, 20. — παρατηρῶ, Mar., III, 2. — πειράζω, 2 Co., XIII, 5. — πυνθάνομαι, Α., X1, 18. — σχοπῶ, L., XI, 35. — ψηφίζω, je calcule (si), L., XIV, 28. δὴ) Après les verbes signifiant dire, percevoir et savoir, em- ployés avec négation ou aux modes d'éventualité (125, 2°) : οὐχ οἷδα, J., IX, 25. — τί οἷδα, 4 Co., VII, 16. — οὐχ ἤχουσα, Α., XIX, 2. — κρίνατε el, À., IV, 19. — ἴδωμεν εἰ, Mat., XX VII, 49. — ἵνα εἴπης εἰ, Mat., XXVI, 63. — ἵνα γνῷ ei, 3 Co., Il, à c) Après la première partie de la phrase, quand elle enferme une idée latente d'incertitude et de délibération, et que le sujet 62 PROPOSITIONS DÉPENDANTES INTERROGATIVES. agit pour savotr si, pour essayer si (Kocx, 110, 3, et Rem. 1; CGucueL et RIEMANN, 97, Rem. II). Cf. 136 et 158. Classiquement, la proposition interrogative est introduite, dans ce cas particulier, par ἐάν avec le subjonctif ou εἰ avec l'optatif. Dans le N. T., elle est assimilée complètement à la proposition interrogative ordinaire, et introduite par et et μή; le verbe est au mode réel, et éventuel : futur ou subjonctif aoriste de délibération. Elle se trouve : Mar., XI, 13; Gal., II, 2; Ph., III, 12; 4 Th., I, ὅ. — Cf. Goodwin, 680. L'usage est le même dans les LXX, Nom., XXII, 11: xai νῦν δεῦρο ἄρα- σαί μοι αὐτόν, εἰ ἄρα δυνήσομαι πατάξαι αὐτόν. — 4 Mac., IV, 10 : βοήσωμεν εἷς τὸν οὐρανόν, εἴ πως ἐλεήσει ἡμᾶς. d) La forme de toutes les propositions interrogatives ἃ été unifiée dans le N. T. On verra qu'il en est de même de leur syntaxe (130). e) La proposition interrogative introduite par εἰ était originairement une proposition conditionnelle. L'une peut se convertir en l’autre, dans certains cas; ainsi L., XXII, 67 : εἰ σὺ el ὁ Χριστός, εἶπον ἡμῖν, et, en chan- geant de place, la proposition conditionnelle devient interrogative, Mat., XXVI, 63 : ἐξορκίζω σε... ἵνα ἡμῖν εἴπης εἰ σὺ el ὁ Χριστός. f) Lorsque la proposition interrogative prend son verbe à un mode éventuel, elle contient par là même une idée de finalité, et elle est très voisine, dans certains cas, d’une proposition finale (5 et 62). Ainsi, PA., ΠῚ, 12 : διώκω δὲ εἰ χαὶ χαταλάθω. — Α., VIII, 22, Pierre dit à Simon : ôen- θητι τοῦ Κυρίου εἰ ἄρα ἀφεθήσεταί σοι ἡ ἐπίνοια τῆς xapôlaç σον, et Simon ré- pond (v. 24) : δεήθητε ὑμεῖς ὑπὲρ ἐμοῦ πρὸς τὸν Κύριον ὅπως μηδὲν ἐπέλθη ἐπ᾽ ἐμὲ ὧν εἰρήχατε. — Mat., XV, 32 et cf. L., XI, 6. Ce rapport entre les déux espèces de propositions existe aussi dans les LXX. Schleusner (sub ver. εἴ πως) dit eu effet : « Aquila eirws ἐχτρα- πῶσιν, ul confundantur...; εἴπως alias etiam significat ut. Vid. 4 Mac., IV, 10; Ph., 111, 12. Sic et houlaï (particula hebraïca — εἰ), quod alias signi- ficat si forte, significat aliquando ut, et ἵνα redditur, Ex., XX XII, 30, » où on lit : &vaëñaopar πρὸς τὸν θεὸν ἵνα ἐξιλάσωμαι περὶ τῆς ἁμαρτίας ὑμῶν. | 1217. Les pronoms et adverbes relatifs introduisent l’inter-. rogation : a) Après les verbes qui signifient demander et se demander, ou qui contiennent cette idée (125, 1°) : βάλλω κλῆρον, Mar., XV, 24. — λάχωμεν, lirons au sort, J., XIX, 24. — ἐπερωτῶ, Α., XXIII, 34. — Ξ ἐρωτῶ, J., XVIII, 21. — πυνθάνομαι, Mat., 11, 4. — ἐννεύω, L., 1,62. — εἰπέ, demande, J., XIII, 24. — διαλέγομαι, Mar., IX, 34. — διαλαλῶ, L., VI, 11. — διαπορῶ, Α., V, 24. — συλλαλῶ, L., XXII, 4. — τάραχός ἐστι, .1., XII, 18. — γίνεται φιλονειχία, L., XXII, 24. — ζητῶ, Mar., XI, 18. — συνζητῶ, Mar., IX, 10. — ἐξετάζω, PROPOSITIONS DÉPENDANTES INTERROGATIVES. 63 Mat., X, 11. — ἐραυνῶ, 4 P., 1,11. — δοχιμάζω, R., XII, 2. — οὐδέν μοι διαφέρει, GAl., 11 6 (— je ne m'inquiète pas). — οὐχ εὑ- péoxw (— je ne sais, je me demande), L., V,19. — οὐχ ἔχω (— 76 n'ai pas, je ne sais, je me demande), Mat., XV, 32, etc. b) Après les verbes signifiant donner, fournir, avoir, et les verbes signifiant dire, faire savoir, percevoir et savoir ; quand ces verbes sont employés avec négalion, interrogation, au mode irréel, ou au mode éventuel (125, 2) : ἑτοίμασον (prépare, ΟἿ donne), L., XVIF, 8. — ὅπως σχῶ, A., XXV, 26. — ἔχειν (infi- nitif final, mode éventuel), Æ., VIII, ὃ. — δοθήσεται, Mat., X, 19. — où γνωρίζω, Ph., I, 22 (WH). — où φανερῶ, 4 J., ΠῚ, 2. — γι- VOOXETE, SAVEZ-VOUS, cOomprenez-vOUs ὃ J., XIII, 12. — εἰ δὲ ἐγνώ- xeute (τί ἐστιν...), mode irréel, Mat., XII, 7, et cf. L., VII, 39; J., IV, 10, etc. — où μὴ γνῷς, 4»., IE, 3. — βουλόμενος γνῶναι, A., XXII, 30. — σημαίνων, en voulant indiquer, pour indiquer, J., XXI, 19. — φωτίσαι, infinitif final, EpA., II, 9. — ἵνα ἐξισχύ- σητε χαταλαῤέσθαι, Eph., IT, 18. — ἐπιλανθάνομαι, j'oublie (— jene sais pas), Jac., I, 24. — où λέγω, ἐρῶ, ὑποδείξω, εἰπέ (dis), γνωρῖσαι (infinitif final), οὐχ ἀναγινώσχω, οὐχ οἶδα, οὐχ ἐπίσταμαι, οὐ νοῶ, οὐχ ἀχούω, μάθετε, βλέπετε, ἀχούσατε, ἵνα γνοῖ, ἵνα εἴδητε, (ἦλθον) ἰδεῖν, εἰς τὸ εἰδέναι, οἷα. c) Ils introduisent l’exclamation dans 4., XXI, 20: 5.., VII, 4; Mar., XV,4 (et cf. Mat., XX VII, 13). 128. a) Après les verbes qui signifient déclarer, faire con- naître, percevoir et savoir et, d'une manière générale, après tous les verbes qui n’expriment pas directement et par eux- mêmes l'interrogation, on rencontre tantôt la proposition rela- tive et tantôt la proposition interrogative, suivant la manière dont celui qui parle conçoit et présente la pensée. Ainsi : Mat., XV, 32 : οὐχ ἔχουσιν τί φάγωσιν (— üls ne savent que manger), et cf. L., XE, 6: οὐχ ἔχω ὃ παραθήσω αὐτῷ (— Je n'ai rien à lui servir). — Mat., XII, 3 : οὐχ ἀνέγνωτε τί ἐποίησεν Δαυεὶδ. ..; et cf. L., VI, ὃ : οὐδὲ τοῦτο ἀνέγνωτε ὃ ἐποίησεν Δαυεὶδ... ; — Mal., X, 19 : δοθήσεται γὰρ ὑμῖν ἐν ἐχείνῃ τῇ ὥρᾳ τί λαλήσητε, et cf. L., ΧΙ, 12 : τὸ γὰρ ἅγιον πνεῦμα διδάξει ὑμᾶς ἐν αὐτῇ τῇ ὥρᾳ ἃ δεῖ εἰπεῖν (et cf. 4., IX, 6.) — À4., XXII, 24, et cf. XXIII, 28; L., XXIV, 35, et cf. Α., XII, 17. — L., XVI, 4; Mar., I, 24. — Etc. Le tour interrogatif est plus vif. b) Après les mêmes verbes, on rencontre tantôt la proposition interrogative et tantôt la proposition relative introduite par les relatifs indéfinis ὡς, οἷος, ὅσος, ἥλικος, ὅπου, et une fois ὅτι, {out δὰ PROPOSITIONS DÉPENDANTES INTERROGATIVES. ce que (A., IX, 6). Ces relatifs signifient : ὡς, comment et la ma- nivre dont ; οἷος, quel, et celui que ; ὅσος, combien «le, quel grand, el es nombreux. que, le grand... que; ἥλικος quel grand, et le yr'ooul que; ὅπου, où, et l'endroit où. Ainsi Mat., X, 19 : δοθήσεται γὰρ ὑμῖν ἐν éxeivn τῇ ὥρᾳ τί λαλήσητε, et Cf. 4., IX, 6 : λαληθήσεταί σοι ὅτι σε δεῖ ποιεῖν. — Mar., XV, 47 : ἐθεώρουν ποῦ τέθειται, et οἵ, L., XXIIL, 55 : ἐθεάσαντο τὸ μνημεῖον χαὶ ὡς ἐτέθη τὸ σῶμα αὐτοῦ. — Mar, IE, 25-26 : οὐδέποτε ἀνέγνωτε τί ἐποίησεν Δαυεὶδ..., πῶς εἰσῆλθεν, et cf, L., VE, 3-4 : οὐδὲ τοῦτο ἀνέγνωτε ὃ ἐποίησεν Δαυεὶδ... ὡς εἰσῆλθεν, -- L,, NII, 36 : ἀπήγγειλαν δὲ αὐτοῖς οἱ ἰδόντες πῶς ἐσώθη ὃ δαιμονι- σἢεὶς, et Cf. VIIL, 47 : δι᾽ ἣν αἰτίαν ἥψατο αὐτοῦ ἀπήγγειλεν ἐνώπιον παντὸς τοῦ λαοῦ καὶ ὡς ἰάθη παραχρῆμα. — Η., VIII, 3, οἱ cf. Οοἱ.,.11, 1. 129. Nous avons dit que la négation de la proposition prin- cipale attirait après elle la forme interrogative (125), et nous en avons donné des exemples. La forme interrogative est sur- tout fréquente après les verbes du sens de je ne dis pas, je ne sais pas, je n'ai pas, expressions qui enferment en elles une idée d’ignorance, d'incertitude, de doute. Il en est de même dans les LXX, où l’on trouve des constructions telles que les suivantes, Ps., XXXIX, 6 : καὶ τοῖς διαλογισμοῖς σὸν οὐχ ἔστι -ἰς ὁμοιωθήσεταί σοι. — Ps., LV,12: ἐπὶ τῷ θεῷ ἤλπισα, οὗ φοδηθήσομαι τί ποιή- Jak πηΐῚ ἄνθρωπος. 130. Classiquement (Kocn, 110; Curnus, 525, etc.) : a) Après un temps principal, le mode de l'interrogation di- recte doit être maintenu dans la proposition interrogative. Il en est de même dans le N.T. | Après un temps secondaire, « l'indicatif au mode réel et le subjonctif délibératif de l'interrogation directe peuvent être remplacés par l'optatif oblique. Très souvent, cependant, l’in- dicatif est maintenu, aussi bien que le subjonctif délibératif, au lieu duquel on trouve aussi l'indicatif futur. Le mode poten- tiel et le mode irréel restent invariables. » Le temps aussi reste invariable. Dans le N. T., après un temps secondaire, la proposition |. Après les verbes signifiant dire et faire connaître, etc., Luc et Paul emploient ὡς de préférence à «πῶς. Comp. entre eux les exemples suivants : Mar., VI, 30 : ἀπήγγειλαν αὐτῷ πάντα ban ἐποίησαν. — L., IX, 10 : διηγήσαντο αὐτῷ ὅσα ἐποίησαν. — L., XVIII, 37 : ἀπήγγειλαν δὲ αὐτῷ ὅτι ᾿Ιησοῦς ὁ Ναζωραῖος παρέρχεται. — L., VIII, 47 : ἢ γυνὴ... πουσπεποῦσα αὐτῷ δι’ ἣν αἰτίαν ἥψατο αὐτοῦ ἀπήγγειλεν ἐνώπιον παντὸς τοῦ λαοῦ χαὶ ὡς ἰάθη παραχρῆμα. — L., VII, 36: ἀπήγγειλαν δὲ αὐτοῖς οἱ ἰδόντες πῶς ἐσώθη ὁ ξαιμονισθείς. PROPOSITIONS DÉPENDANTES INTERROGATIVES. 69 interrogative garde le temps et le mode de l'interrogation di- recte. De là, cette règle unique (cf. 99 ; 107, ἃ; cf. 120 bis : b) La proposition dépendante interrogative prend le temps et le mode qu'elle aurait si elle était indépendante. La syntaxe de la proposition interrogative a été unifiée dans le N.T. c) Le verbe de la proposition interrogative est au mode réel (et irréel); au mode éventuel ; et, exceptionnellement, au mode potentiel. d) Il existe aussi des exemples de l'optatif oblique, mais dans Luc seul. Exemples : 4° Le verbe de la proposition principale est à un temps principal. Mat., XXVII, 49 : ἴδωμεν εἰ ἔρχεται ᾿Ηλείας. — L., XIV, 31 : Bou- λεύσεται εἰ δυνατός ἐστιν... — L., XI, 35 : σχόπει οὖν μὴ τὸ φῶς τὸ ἐν σοὶ σχότος ἐστιν. --- J., VIII, 14 : οἶδα πόθεν ἦλθον χαὶ ποῦ ὑπάγω. — Ap., IL, 3 : οὐ μὴ γνῷς ποίαν ὥραν ἥξω ἐπὶ σέ. — Mal., VI, 25 : μὴ μεριμ- νᾶτε τῇ ψυχῇ ὑμῶν τί φάγητε, et οἵ. v. 31. — Ph., ΠΙ, 12 : διώχω δὲ εἰ χαὶ καταλάθω. — L., ΧΙ, 86 : ... ὅμοιοι ἀνθρώποις προσδεχο- μένοις τὸν χύριον πότε ἀναλύσῃ ἐχ τῶν γάμων (sub). délibératif). — R., I, 10 (οἱ οἵ. 4., VIII, 22) : δεόμενος εἴ πως ἤδη ποτὲ εὐοδωθήσομαι ἐν τῷ θελήματι... Avec mélange du mode réel et du mode éventuel (βιι]. déli- bératif), 4 Th., IIE, 5 : ἔπεμψα (— πέμπω) εἰς τὸ γνῶναι τὴν πίστιν ὑμῶν, μήπως ἐπείρασεν ὑμᾶς ὁ πειράζων χαὶ εἰς χενὸν γένηται ὁ χόπος ἡμῶν, pour voir δὶ le Tentaleur ne vous a pas mis (ou ne vous aurait mis) à l'épreuve, el si notre peine ne sera pas (ou ne serail pas) perdue. (Sur le sens des temps, νου. 68, ὃ ; 69). Dans les LXX, 4 R., XXI, 8 : ἴδε εἰ ἔστιν ἐνταῦθα ὑπὸ τὴν χεῖρά σου δόρυ. -- Gen., XLII, 16 : ὑμεῖς δὲ ἀπάχθητε ἕως τοῦ φανερὰ γενέσθαι τὰ ρήματα ὑμῶν, εἰ ἀληθεύετε ἢ οὔ. — 4ΛΜαο., IV, 10 : καὶ νῦν βοήσωμεν εἰς τὸν οὐρανόν, εἴ πως ἐλεήσει ἡμᾶς. — Jér. Lam., 111,29 (v. 1.) : θήσει ἐν κονιορτῷ τὸ στόμα αὐτοῦ, εἴ- ποτε ἦ ἐλπίς. -- Jon., 1, 8; Job, II, 9 ; Susan., 54. 2 Le verbe de la proposition principale est à un temps secondaire. Mar., XV, 44 : ἐπερώτησεν αὐτὸν εἰ ἤδη ἀπέθανεν. — 4., X, 18 : ἐπύθοντο εἰ Σίμων... ἐνθάδε ξενίζεται. — Mal., 11, 4 : ἐπυνθάνετο παρ᾽ αὐτῶν ποῦ ὁ Χριστὸς γεννᾶται (— ἀδυαίέ naître). — Mar., XV, 41: ἐθεώρουν ποῦ τέθειται. — Mar., XI, 13 : ἦλθεν εἰ ἄρα τι εὑρήσει ἐν αὐτῇ, pour voir s’il y trouverait. Avec mélange du mode réel et du mode éventuel {subj. déli- bl PROPOSITIONS DÉPENDANTES INTERROGATIVES. bératif), Gal., 11, 2 : ἀνεθέμην αὐτοῖς τὸ εὐαγγέλιον ὃ χηρύσσω ἐν τοῖς ξύνεσιν, κατ᾽ ἰδίαν δὲ τοῖς δοχοῦσιν, μή πὼς εἰς χενὸν τρέχω ἢ ἔδραμον, pour votr si mes fatigues seraient perdues ou l'étaient (déjà), et οὗ plus haut 4 TA., III, 5, ainsi que les renvois. Dans les LXX,.Esther, IV, 14 : καὶ τίς εἶδεν εἰ εἰς τὸν καιρὸν τοῦτον ἐδασί- λευσᾶς; — Jug., ΧΙ], 6 : οὐχ ρώτησα αὐτὸν πόθεν ἐστί. 131. a) Le mode potentiel du style direct se rencontre dans les passages suivants, chez Luc, après un temps secondaire, comme en grec classique. L., I, 62 : évévevov δὲ τῷ πατρὶ αὐτοῦ τὸ τί ἂν θέλοι καλεῖσθαι αὐτό. Discours direct : τί ἂν θέλοις, ὁ πατήρ, καλεῖσθαι αὐτό; --- Α., V, 24 : διηπόρουν περὶ αὐτῶν τί ἂν γένοιτο τοῦτο. — L., VI, 11 ; IX, 46; XV, 26 ; 4., X, 17. L'interrogation avec le mode potentiel est beaucoup plus réservée dans la forme que l'interrogation avec l'indicatif; cf. A., XVII, 18; L., IX, 46; et XXII, 24. — Cf. 41 et 69. h) On lit, 2 Tim., 11, 24-26 : δοῦλον δὲ Κυρίου οὐ δεῖ μάχεσθαι, ἀλλὰ ἤπιον εἶναι πρὸς πάντας, διδαχτιχόν, ἀνεξίχαχον, ἐν πραύτητι παιδεύοντα τοὺς ἀντιδιατε- ἡξμέγους, μήποτε δῴη αὐτοῖς ὁ θεὸς μετάνοιαν εἰς ἐπίγνωσιν ἀληθείας, καὶ avavr- Luary Ex τῆς τοῦ διαδόλον παγίδος. Au lieu de loptatif δῴη, les manuscrits offrent les variantes autori- sues δώῃ et δῷ. La forme δῷ est classique. La forme δώῃ (subjonctif) est ivnienne. Mais, puisque l’on admet dans le N. T. la forme δοῖ (Mar, XIV, ἢ), également ionienne, on peut aussi admettre δώῃ. Cf. C. δ. Α., 73, où l'on à la forme asiatique rapaôoï transcrite en attique (n° 74) par παραδῶι νον. Introd., X). Enfin, la forme originale a pu être δωι, devenue par ilacisme δωη, transformée tantôt en δώη et tantôt en δῴη. Le subjonctif ἀναγήψωσιν favorise aussi l'adoption de δῷ ou de δώη. Au point de vue de la syntaxe, l'emploi de l'optatif après un temps principal et irré- wulier. c) Cependant nous croyons que la lecon δῴη, optatif de forme post- classique, doit être conservée. | D'abord, l'emploi de l'optatif après un verbe à un temps principal se rencoutre chez les auteurs post-classiques (MADVIG, 130, a, Rem., note 1; il renvoie à STRABON, VI, 2,8; PLUTARQUE, LUCIEN, PAUSANIAS), et, dans cerlains cas, chez les auteurs classiques (Goopwin, 676, 700), Puis, dans le passage de Paul, l’optatif est employé dans son sens propre, pour vxprimer une supposition considérée dans sa possibilité (subjective) nure et simple ; il est fait abstraction de toute idée de condition et par suite la particule ἄν est supprimée. Le sens est celui-ci : pour voir si Dieu ne leur donnerait pas un sentiment de repentir, et si dans ce cas (xal) ils ne reviendront pas à la raison. Cet emploi de l’optatif se retrouve dansles LXX, avec le même sens, el après un temps principal, 4 R., XIV, 6 : χαὶ εἶπεν Ιωνάθαν πρὸς τὸ παι- ὅχριον..) Δεῦρο διαδῶμεν εἰς Μεσσὰδ τῶν ἀπεριτμήτων τούτων, εἴ τι ποιήσαι Kv- οἷος ἡμῖν, pour voir δὲ par hasard Dieu nous favoriserait. --- 3 R., XVI, 11- PROPOSITIONS DÉPENDANTES INTERROGATIVES. 67 12 : xal εἶπε Δαυὶδ πρὸς ᾿Αδεσσὰ καὶ πρὸς πάντας τοὺς παῖδας αὐτοῦ... "Ἄφετε αὐτὸν καταρᾶσθαι, ὅτι εἶπεν αὐτῷ Κύριος" εἴπως ἴδοι Κύριος ἐν τῇ ταπεινώσει μον, χαὶ ἐπιστρέψει μοι ἀγαθά, pour voir si par hasard Dieu considérerait mon humilialion, et dans ce cas (xat) il me rendra le bien en échange. Pour l'exemple de Paul, si l'on suppose que les contradicteurs se re- pentent, on peut s'attendre qu'ils reviendront à la raison; d'où le sub- jonctif (éventuel) ἀνανήψωσιν pour exprimer cet acte éventuel. Cet emploi du moule éventuel après l’optatif est légèrement hébraïsant. En hébreu, lorsque l’on a fait une supposition, la conséquence probable de l'acte supposé s'exprime par le temps correspondant à notre futur; d'où le futur ἐπιστρέψει dans 2 R., XVI, 11-12. — Voy. 10, et 154, ὃ. 131». Classiquement, après un. verbe à un temps secon- daire, l'indicatif au mode réel peut être remplacé par l'optatif oblique correspondant; le subjonctif aoriste et le futur délibé- ratifs peuvent être remplacés par l'optatif aoriste oblique. Il en est de même dans le N. T. : L., 1, 29 : διελογίζετο ποταπὸς εἴη ὃ ἀσπασμὸς οὗτος. — L., HIT, 15; VIII, 9, XVIII, 36, XXII, 23, 4., XVII, 11; XX, 16; XXI, 33; XXV, 16, 20; XXVII, 12, 39. A., XVII, 26-27 : ἐποίησέν ve ἐξ ἑνὸς πᾶν ἔθνος ἀνθρώπων χατοιχεῖν ἐπὶ παντὸς προσώπου τῆς γῆς..., ζητεῖν τὸν θεὸν εἰ ἄρα γε Ψηλαφήσειαν αὐτὸν χαὶ εὕροιεν. L'optatif oblique remplace le futur ou lé sub- jonctif de délibération. . L'optatif oblique et l'indicatif du style direct sont mélangés, comme chez les classiques, dans l'exemple suivant, À., XXI, 33 : ἐπυνθάνετο τίς εἴη χαὶ τί ἐστιν πεποιηχώς. Les exemples de l'optatif au mode potentiel et de l'optatif oblique se rencontrent tous dans Luc. Ce sont deux restes de la langue littéraire (cf. 101, 11°). L’optatif, dans la proposition interrogative, ne se trouve que dans Luc, et Paul (?) Remarques particulières. 432. a) Il est parfois difficile de décider si l'interrogation est dépendante ou indépendante, L., VI, 9 : ἐπερωτῶ ὑμᾶς εἰ ἔξεσ- τιν τῷ σαδόλτῳ ἀγαθοποιῆσαι, OÙ οἱ ἔξεστιν...; — Α., V, 8; XIII, 25, οἰο. La vivacité du style dans le N. T. ferait préférer l'interro- gation indépendante. . δ) La proposition interrogative est souvent précédée, dans Luc et dans Paul, de l’article neutre τό, L., XXII, 2 : καὶ ἐζήτουν 9 0 68 PKXOPOSITIONS AFFIRMATIVES ET INTERROGATIVES (REMARQUES). οἱ ἀρχιερεῖς χαὶ of γραμματεῖς τὸ πῶς ἀνέλωσιν αὐτόν. — L., 1, 62; IX, 46, etc.; 4., IV, 21; XXII, 90; R., ὙΠ], 26; 4 ΤΆ., IV, 1. — Cet usage est classique; l’article fait de la proposition un substan- tif composé exprimant une seule idée. c) La proposition principale peut être supprimée, et à sup- pléer d’après le contexte (59, 105, 122, d): Mat., XX VI, 50 : ὃ δὲ ᾿Τησοῦς εἶπεν αὐτῷ ‘Eraipe, ἐφ᾽ ὃ πάρει. SUP- pléez οἷδα, et entendez : (fon baiser ne me lrompe pas; je sais) pourquoi tu es ici. — Mar., XIV, 36 : παρένεγχε τὸ ποτήριον τοῦτο ἀπ᾿ ἐμοῦ" ἀλλ᾽ où τί ἐγὼ θέλω, ἀλλὰ τί σύ. On pourrait suppléer γε- νήσεται OU ποιήσεις, en donnant au futur le sens de l'impératif (75), et la négation expliquerait la forme interrogative (129). I] vaut mieux suppléer αἰτοῦμαι, dont l’idée est contenue dans le verbe précédent προσηύχετο, et qui explique mieux la forme in- terrogative de ta proposition dépendante. Mais pour Mal. XXVI, 39, suppléez γενήσεται (— l'impératif) devant ὡς. d) On trouve dans le N. T. un exemple sûr de deux interrogations fondues ensemble. Deux passages seulement sont à considérer (cf. 57, à) : Mur., XV, 24 : διαμερίζονται τὰ ἱμάτια αὐτοῦ βάλλοντες χλῆρον ἐπ᾽ αὐτὰ τίς τί ἄρη, ce que chacun prendrait. Sur celte expression et ce sens de τίς, voy. le Thesuurus, sub ver. τίς, col. 2227, B-C; EUSTAT., ad Odyss., 111, 224; PHILOSTR., Vit. Apoll., III, 24, 1 : ἀναμανθάνοντες τίς τί ἄγοι, explorantes quid quisque veheret; et cf. J., XIX, 23 — L., XIX, 15 : ... ἵνα γνοῖ τίς τί dis pay- ματεύσατο (Ti.). Mais WI. lisent : ἵνα γνοῖ τί διεπραγματεύσαντο. Observations communes aux propositions affirmatives et interrogatives. - 433. Des rapports étroits unissent entre elles la proposition affirmative, la proposition interrogative, et la proposition rela- tive, après les verbes signifiant percevoir, savoir, faire con- naître (cf. 128, ὃ, et la note; et Kocx, 110, Rem. Il.) A., IX, 27 : διηγήσατο αὐτοῖς πῶς ἐν τῇ ὁδῷ εἶδεν τὸν Κύριον χαὶ ὅτι ἐλάλησεν αὐτῷ χαὶ πῶς ἐν Δαμασχῷ ἐπαρρησιΐσατο. --- 2 Th., 1Π,1: οἵδατε πῶς δεῖ μιμεῖσθαι ἡμᾶς, ὅτι οὐχ ηταχτήσαμεν ἐν ὑμῖν. ---Α., XX, 18-20 : ὑμεῖς ἐπίστασθε... πῶς μεθ᾽ ὑμῶν τὸν πάντα χρόνον ἐγενόμην... ὡς οὐδὲν ὑπεστειλάμην τῶν συμφερόντων. — L., [X, 33 : un εἰδὼς ὃ λέγει, et οἵ. Mar., IX, 6 : οὐ γὰρ ἤδει τί ἀποχριθῇ. — L., XXII, 60 : οὐχ οἷδα ὃ λέγεις, et cf. XXIIT, 34 : οὐ γὰρ οἴδασιν τί ποιοῦσιν. Par suite, les propositions interrogative et relative peuvent être mélangées (conf. Lobeck ad Phrynich., p. 51), 1 Tim., I, 7 : μὴ νοοῦντες μήτε ἃ λέγουσιν μήτε περὶ τίνων διαδεθαιοῦνται. PROPOSITIONS AFFIRMATIVES ET INTERROGATIVES (REMARQUES). 69 Ces exemples montrent qu'après tes verbes dont il est ques- tion, la forme de la proposition suit la mobilité d'imagination de l'écrivain. 134. a) Classiquement, après les verbes signifiant percevoir à un temps secondaire, la proposition affirmative prend le temps de la narration, imparfait ou plus-que-parfait. Dans le N. T., le temps du style direct est plus fréquent que le temps de la narration (cf. 120, 4° et 29). b) Il en est de même pour la proposition interrogative, Mar., XV, 47; L., IX, 33, etc. c) Cependant on trouve aussi le temps de la narration (cf. 120, 2°) : | L., XIV, T: ἔλεγεν δὲ πρὸς τοὺς χεχλημένους παραδολήν, ἐπέχων πῶς τὰς πρωτοχλισίας ἐξελέγοντο (ἐπέχων — xat ἐπεῖχεν), et cf. au contraire Mar., XII, 41 : ἐθεώρει πῶς ὁ ὄχλος βάλλει... — J., VI, 6 : αὐτὸς γὰρ nôer τί ἔμελλεν ποιεῖν. — Α., XIX, 32: χαὶ oi πλείους οὐχ ἤδεισαν τίνος evexa συνεληλύθεισαν. --- J., II, 25; X, 6; XII, 38; Jac., I, 24; 4 P., 1, 11. d) Le temps du style direct est passé de la proposition inter- rogative dans la proposition relative (133) : Mar., V, 33 : ἢ δὲ γυνὴ φοδηθεῖσα..., etduia ὃ γέγονεν αὐτῇ, ἦλθεν. -- L., IX, 33 : μὴ εἰδὼς ὃ λέγει. Et souvent. Voy. d’ailleurs, pour la variation de la forme de la proposition dépen- dante et celle des temps, Kocx, 110, Rem. 11: MapviG, 24, ἃ, note 1; et surtout GOODWIN, 691. 135. Après un verbe principal à un temps secondaire : a) L'indicatif présent du grec se rend par notre imparfait, L., XXIV, 21: ηλπίζομεν ὅτι αὐτός ἐστιν ὁ μέλλων..., NOUS eSpérions que c'élail lui... — Μαί.,11, 4: ἐπυνθάνετο παρ᾽ αὐτῶν ποῦ ὁ Χριστὸς γεννᾶται, demanda ou le Messie devait naître. δ) L'aoriste et le parfait correspondent à notre plus-que- parfait, Mar., VI, 14 : ἔλεγον ὅτι ᾿Ιωᾶνης ὃ βαπτίζων ἐγήγερται, On disait que Jean le Bapliseur élait ressuscité. — L., VIII, 47 : δι᾿ ἣν αἰτίαν ἥψατο αὐτοῦ ἀπήγγειλεν ἐνώπιον παντὸς τοῦ λαοῦ χαὶ ὡς ἰάθη παραχρῆμα..., pourquoi elle l'avail louché.… 6) Le futur et le subjonctif aoriste (délibératifs et éven- tuels) correspondent à notre conditionnel présent, Mat., XX, 10 : ἐλθόντες οἱ πρῶτοι ἐνόμισαν ὅτι πλεῖον λήμψονται, Üs cru- rent qu'ils recevraient davantage. — Mar., IX, 6 : οὐ γὰρ ἤδει τί ἀποχριθῇ, Ü ne savail pas (en commençant de parler) ce qu'il dirai. all PROPOSITIONS DÉPENDANTES INTERROGATIVES. 136. La proposition dépendante, affirmative ou interrogaltive, est souvent épexégétique (33) : L., NII, 39 : ... ἐγίνωσχεν av τίς xat ποταπὴ ἣ γυνὴ ἥτις ἅπτεται au- τοῦ, ὅτι ἁμαρτωλός ἐστιν. — Jac., V, 11 : τὸ τέλος Κυρίου εἴδετε ὅτι πυλύσπλαγχνός ἐστιν ὁ Κύριος. Les mots ὅτι --- Κύριος sont une épexé- rese de τὸ τέλος. — 2 Co., 11. 9 : ... ἵνα γνῶ τὴν δοχιμὴν ὑμῶν, εἰ εἰς rivre ὑπήχοοί ἐστε. --- Mar., XIV, 72; Α., ΧΙ, 16: XXVI, 22-23; ,, ΧΙ, 25 4 Co., VII, 26; Ph., I, 21; 4 J., IIL, 16: Jude, 17-18. Dans les LXX, Gen., XLII, 16. Les propositions introduites par εἰ ou μή, pour savoir si, nour essayer si (126, δ). sont des propositions épexégétiques. 437. Par anticipation ou prolepse, la proposition principale contient souvent, comme complément, un nom ou un pronom qui aurait dû être le sujet ou le complément du verbe de la proposition dépendante affirmative ou interrogative, comme cu grec classique : Sujet. — J., 1X, 8 : οἱ θεωροῦντες αὐτὸν τὸ πρότερον ὅτι προσαίτης ἐν. — 4 0... IV, 8 : καὶ τοῦτό ἐστιν τὸ τοῦ ἀντιχρίστου ὃ ἀχηχόατε ὅτι yet. — 2 Co., ΧΙΠ, 5 : ἑαυτοὺς πειράζετε εἰ ἐστὲ ἐν τῇ πίστει. --- Mar., 1, 24; L., ΠῚ, Ἰὸ; XIL, 86.:υ., XIX, 24; Α., Χ, 37 (τὸ pus, us κτλ); Apoc., XVIT, 8. Complément. — J., XVI, 4 : ταῦτα λελάληχα ὑμῖν ἵνα, ὅταν ἔλθῃ ἡ ὑοα αὐτῶν, μνημονεύητε αὐτῶν ὅτι ἐγὼ εἶπον ὑμῖν. — L., XXIV, 7; > Co., XI, 5. 138. La proposition dépendante complétive, affirmative ou interrogative, équivaut à un substantif complément direct (90), ivec lequel elle peut se trouver coordonnée : { Th., III, 6 : ... εὐαγγελισαμένου ἡμῖν τὴν πίστιν καὶ τὴν ἀγάπην ὑμιῶν χαὶ ὅτι ἔχετε μνείαν ἡ μῶν. — J., ]V, 10 : εἰ ἤδεις τὴν δωρεὰν τοῦ ᾿ξοῦ χαὶ τίς ἐστιν ὃ λέγων σοι. — L., XXIV, 18-20. 139. Dans le Ν. Τ. il y ἃ eu unification complète de la syn- Axe des propositions dépendantes affirmatives et interroga- lives, au point de vue de l'emploi des temps et des modes. 140. 1° La syntaxe de la proposition dépendante interrogative, dans ΟΝ, T., suit partiellement les règles de la syntaxe classique. “0. Elle présente un assez grand nombre de particularités : Particularités de la langue familière du N. T.: La particule ur, intro- [uit l'interrogation négative, 124, a. — Les particules qui servent pour l'interrogation double sont presque complètement abandonnées, 124, a. Les formes pronominales commençant par ὁπ sont abandonnées pres- ue complètement, et les formes de l'interrogation directe commençant Lar x presque seules employées, 124, ὃ. — Abandon de ἐάν avec le sub- junctif et de ei avec l’optatif, pour introduire l'interrogation épexégé- PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. 71 tique ; adoption de εἰ et de un comme pour la proposition interrogative ordinaire, 126, c. — Unification de la forme de toutes les propositions interrogatives, 126, d. — La négation dans la proposition principale attire après elle la forme interrogative, 129. — La proposition interroga- tive garde loujours le temps et Le mode du style direct, 130, a. — Emploi de l’optatif sans ἄν comme mode de possibilité et mélange de ce mode avec le mode d’éventualité, 131, ὃ et c. — Abandon de l’optatif oblique et du mode potentiel, 131 bis. — Suppression de la proposition princi- pale, 132, c. — Les écrivains du N. T., évitent de fondre ensemble plu- sieurs interrogations, 132, d. — Rapports entre les propositions affirma- tives, interrogatives, et relatives, 133, 134. — Emploi du style direct dans la proposition interrogative après les verbes signiflant percevor à un temps secondaire, 134, b. — Unification de la syntaxe des temps et des modes pour les propositions dépendantes affirmatives et interroga- tives, 139 ; Particularités dues à l'influence de l’hébreu : En grec comme en hébreu, les mêmes formes pronominales servent pour l'interrogation dépendante et l'interrogation indépendante, 124, ὃ. — Influence de l’hébreu sur le mélange des modes de possibilité pure et d'éventualité, 131, c ; Particularités dela langue littéraire : Quelques exemples des parti- cules de l'interrogation double, 124, a. — Quelques exemples de formes pronominales commençant par ὁπ, 124, d. — Exemples très rares du mode potentiel, 131, a. — Quelques exemples de l'optatif oblique dans Luc, 131 bis. — L’optatif n'existe que dans Luc et Paul, 131 bis. — Em- ploi de l’article neutre devant la proposition interrogative dans Luc et Paul, 132, ὃ. — Exemples très rares de deux interrogations fondues en- semble, 132, d. CHAPITRE XII Propositions (complétives indirectes) finales et consécutives!. 441. Nous avons montré déjà : 1° qu’il existait entre la pro- position complétive indirecte et sa proposition principale le même rapport qu'entre le substantif complément indirect et son verbe (90) ; 2 que, dans la langue du N.T., la proposition complétive indirecte était une proposition indépendante voli- tive ou finale, attachée à une proposition principale (92). 442. a) Les propositions complétives indirectes marquent, dans le N. T., la Jin de l'acte exprimé dans la proposition principale, et cette fin comprend le but et la conséquence. 1, Curnius, 530 seqq ; Kocu, 111-113; Cucuez et RiësaxN, 99 5664; Maovio, 122 seqq. 72 PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. Elles se divisent donc en propositions finales, qui marquent spécialement la fin voulue ou but ; et en propositions consécu- tives, qui marquent spécialement la conséquence, le résultat pur et simple. Mais il existe souvent un rapport intime entre le but et la conséquence ; souvent, d’ailleurs, il est indifférent d'exprimer l’idée de but, ou d’abstraire cette idée pour n'ex- primer que celle de conséquence ; il en est ainsi quand le ré- sultat seul importe. Aussi les deux espèces de propositions servent-elles i'une et l’autre à exprimer tantôt le but et tantôt la conséquence. δὴ) Dans le N.T., toutes les fois que ce qui est exprimé dans la proposition principale peut être conçu comme {endant ou aboulissant à ce qui est exprimé dans la proposition dépen- dante, il y a finalilé, et la proposition dépendante peut toujours étre une proposition finale, par sa forme, qu'elle exprime 16 but ou le simple résultat. De plus, il existe parfois, entre la proposition principale et certaines propositions dépendantes, un rapport de {endance, de finalité, absolument étranger au grec classique (Cf. 104.) 143. La finalité, dans le N.T., comprend : 1° l’acte considéré comme voulu ; 2 l'acte considéré comme prévu; 3 l'acte con- sidéré comme résultat pur et simple. 1° Lorsque l'acte est considéré comme voulu, la proposition qui l'exprime est la proposition finale ordinaire proprement dite ; elle marque l'inteution. Mal., If, 8 : ἀπαγγείλατέ μοι, ὅπως χἀγὼ ἐλθὼν προσχυνήσω αὐτῷ. — Dans les LXX, Nom., XI, 13. 29 Lorsque l'acte ἃ été prévu, il l'a été par Dieu, suivant l'opinion des écrivains du N.T., et non par le sujet qui fait l'acte. Alors : a) Tantôt l'acte a été prévu par Dieu, et Dieu ἃ disposé les événements pour que cet acte s'ensuivît, Mat., II, 23 : xx ἐλθὼν χατῴχησεν εἰς πόλιν λεγομένην Ναζαρέτ, ὅπως πληρωθῇ τὸ ρηθὲν διὰ τῶν προφητῶν ὅτι..., DOUT Que S'ACCOMmpll.…. Dans l'opinion de l'écrivain, l'acte est non seulement prévu, mais voulu par Dien, en vue d’un but déterminé, qu'ignorait le sujet de xxroxnsev. C'est la finalité théologique ; cf. Mat., I, 22; J., IX, 2-3; XI, 4. Elle existe aussi chez les LXX : Gen., XVIII, 19, le Seigneur se parle ainsi à lui-même : ἥδειν γὰρ ὅτι συντάξει τοῖς υἱοῖς αὐτοῦ καὶ τῷ οἴκῳ αὐτοῦ μετ᾽ αὐτόν᾽ χαὶ φυλάξουσι τὰς ὁδοὺς Κυρίου, ποιεῖν δικαιοσύνην χαὶ χρίσιν, ὅπως ἂν ἐπαγάγη Κύριος ἐπὶ ᾿Αὐραὰμ πάντα ὅσα ἐλάλησε πρὸς αὐτόν. On lit dans JOSÈèPHE, Ant. Jud., VIII, 8, 2 : ... τοῦ Θεοῦ ποιήσαντος. οἶμαι, χαταχριθῆναι τὸ σύμφερον ὑπ᾽ αὐτοῦ.... et plus loin : οὔτε ὁ Θεὸς npler νοεῖν τὰ χρείττω. SE το ποι ἊΝ TR eu PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVE:. 13 L'historien conclut en ces termes : ταῦτα δ᾽ ἐπράττετο χατὰ τὴν τὸς (sou “βούλησιν, ἵνα λάθη τέλος ἃ προεφήτευσεν ᾿Αχίας. δὴ Tantôt l'acte ἃ été prévu par Dieu, mais sans que Dieu, dans l'opinion de l'écrivain, ait disposé les événements en vue de cet acte, Mat., XXIII, 34-35 : ἰδοὺ ἐγὼ ἀποστέλλω πρὸς ὑμῦς 720- φήτας καὶ σοφοὺς χαὶ γραμματεῖς" ἐξ αὐτῶν ἀποχτενεῖτε χαὶ σταυριύτετε καὶ διώξετε ἀπὸ πόλεως εἰς πόλιν" ὅπως ἔλθη ἐφ᾽ ὑμᾶς πᾶν αἷμα δίχχιων. de manière que retombera sur vous tout le sang innoceïl… Il en est de même dans les LXX, Osée, VIII, 4 : καὶ τὸ χρυσίον aim ἐποίησαν ἑαυτοῖς εἴδωλα, ὅπως ἐξολοθρευθῶσιν, de manière qu'ils périront. — Es., XX VIIL 3; cf. SCHLEUSNER, sub ver. ὅπως. C'est un autre aspect de la finalité théologique. Dans les deux cas, le rapport de finalité établi par l'écrivain et la proposition finale proviennent de l'influence des croyances judéo-chrétiennes. 3° L’acte est considéré comme un résultat, une conséquence ; c'est la proposition consécutive ordinaire, J., VE, 7 : διχχοπίων δηναρίων ἄοτοι οὐχ ἀρχοῦσιν αὐτοῖς ἵνα ἕχαστος βραχὺ λάθῃ.--- Apoc., XIII, 18 : ποιεῖ σημεῖα μεγάλα, ἵνα χαὶ πῦρ ποιῇ ἐχ τοῦ οὐρανοῦ χαταθχίνειν εἰς τὴν γῆν. Dans les LXX, Gen., XXII, 14 : ἐκάλεσεν ᾿Αδραὰμ τὸ ὄνομα τοῦ τόπο. ἐκείνη. Κύριος εἶδεν, ἵνα εἴπωσι σήμερον ἐν τῷ ὄρει Κύριος ὥφθη, de {ἐεἰ ᾿ς sort: qu’on dit aujourd'hui. — Amos, II, 7. 444. Les propositions qui expriment la finalité dans le N.T. sont les suivantes : 19 Les propositions finales introduites par une parlicule comme ὅπως, ἵνα, ὥστε, elcC. 20 Les propositions relatives finales. 3° Les propositions ayant leur verbe à l’infinitif, soil seul, soit précédé de εἰς, πρός, τοῦ, et très rarement ὡς. 4e Les propositions ayant leur verbe au participe fulur ou présent. Nous n'avons à nous occuper ici que des premières. 445. Les propositions finales, dans le N.T., sont introduites par lea particules : ὅπως, ὅπως ἄν, ἵνα, quand elles sont positives: ὅπως ui vx ur, μή. quand elles sont négatives; ὥστε avec un mode fini ou inillini ὡς avec le subjonctif ou l'infinitif. L'emploi de ὅπως ἄν est classique; imais il ne se trouve que dan: lue, et dans Paul (cilatio 1 des LXX). L'emploi de ὅπως seul est homeriqjue, poétique et post-classique ; il appartient à la langue familière. 74 PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. La particule ἕνα est beaucoup plus employée dans le grec du N.T. que dans le grec classique, οἱ cet emploi appartient à la langue familière. En premier lieu, elle tend à remplacer la particule ὅπως. En effet, ὅπως et ὅπως un ne se trouvent que soixante fois, au plus, dans le N.T. et une seule fois dans les écrits de Jean (XI,57). Au contraire, ἕνα οἱ ἵνα ur se rencontrent dans 700 passages au moins, et 200 fois environ dans les écrits de Jean. En second lieu, il existe dans le N. T. une tendance très marquée à remplacer la proposition infinitive par la proposition finale avec ἵνα. Les Actes essaient de réagir contre ces deux tendances. La particule ἵνα ne s'y trouve que douze fois, tandis qu’on trouve ὅπως parlout ail- leurs (quinze fois). Le subjonctif employé avec ἵνα comme périphrase de l’infinitif y est rare ; cf. 4., XIII, 25 : ἄξιος... λῦσαι, et J., I, 27 : ἄξιος ἵνα λύσω 3. La particule ur, employée seule, ne se trouve qu'après les verbes du sens de prendre garde, βλέπειν, σχοπεῖν, εὐλαθεῖσθαι, et après un verbe ou une idée de crainte. | La particule wore s'emploie moins souvent dans Ice N. T: que chez les écrivains classiques, et rarement devant un verbe à un mode fini. La particule ὡς avec le subjonctif se trouve une fois, 4., XX, 24 (WE). Elle se trouve avec l'infinitif, 4., XX, 24 (Tis.), et L., IX, 52 (WH); cet emploi est un vestige de l'usage classique (170, a). 1. Les particules ἕνα et ὅπως sont-elles employées dans le N. T. pour exprimer le résultat pur et simple aussi bien que le but? Peuvent-elles avoir le sens echa- tique, aussi bien que le sens élique ® L'examen de celte question appartient à la syntaxe des particules, La discussion est très vive pour ἵνα. Winer lui refuse le sens ecbalique. Moulton dit à ce sujet (Wixen, 53, 6, p. 573, note 3i : « Ce point est encore controversé, mais le nombre des passages en discussion est main- tenant très restreint. Avec Winer s'accordent : Grimm (CLavis, sub ver.); Beelen (Gram. N. T., p. 419 seq.); Schirlitz (Gruxpzüce, p. 351 seq.) — et aussi Ellicott, Alford (4 Co., XIV, 13; 1 Tn., V. 4), et Eadie... Le sens ecbatique sourit assez à Lightfoot (Gau., I, 17), ἃ. Bultmaon (p. 235), Green (Grax., p. 119), et Jowett(1 Tn., V. 4). » — Grimm et Thayer se rangent en principe à l'opinion de Winer; mais Thayer (sub ver., 11, 2) reconnaît que parfois ἵνα ἃ perdu à peu près sa force, et (sub litt. d) qu'il l'a entièrement perdue dans certains passages. Schleusner se déclare expres- sément pour le sens echatique de ἵνα et de ὅπως, et son opinion nous paraît d’un très grand poids. I.-A.-VW. Meyer s'accorde avec Winer; mais Iüther (1 J.,1, 9) se sépare de lui. Ellicott échappe de plus en plus à l'autorité de Winer (1 Co., XIV, 13; Eex., 1, 17; Pu., 1,9:1Tu., V, 4). Pour nous, après avoir constaté que l'hébreu pe distingue pas, du moins ne distinguc pus toujours, bien au contraire, entre l'idée de but et celle de conséquence; après avoir conslalé que la même confusion existe dans les LXX; après avoir examiné toutes les propositions du N.T, commençant par ὅπως et ἕνα, nous avons conclu que ces deux particules pouvaient prendre le sens purement ecbatique, surtout ἕνα. — Îl en est de même dans la langue grecque post-classique pour ἕνα (et même ὅπως), comme le recunnaîit expressément Sophocles (sub ver. ἵνα). 11 ajoute même que «les aucieus grammairiens ne paraissent pas distinguer entre le sens echalique et le sens lélique.» 2. P. Vienecx (p. 67, 40) : « Particularun fivalium invesiunlur plerumque ὅπως, rarius ἕνα, cum Polvbius rarissiine ulatur ὅπως el ὡς, plerumque tva. » L'usage des écrivains du N. T. s'accorde avec celui de Polybe. PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. 75 446. Employée après beaucoup de propositions principales pour marquer un rapport de finalité étranger à la langue clas- sique ou rare (142); employée pour remplacer l'infinitif et la proposition infinitive (145), la proposition finale occupe dans la syntaxe du N. T. une place beaucoup plus large et plus im- portante que dans la syntaxe classique. Voici l'énumération sommaire des différentes classes de propositions finales avec ἵνα dans le N. T. : 1° Après les verbes de volonté (mais non χελεύειν) et de désir, il y ἃ tendance à employer la proposition finale avec ἵνα, rare- ment avec ὅπως. L'idée de désir est alors expressément indi- quée, Mat., IV,3; L., XVI,27; cf. L., VII, 3. — Cf. 284, 3°. Classiquement, on trouve les verbes exprimant une idée de prière ou d’exhortation suivis de la proposition finale; mais elle est introduite par ὅπως. Après les verbes qui signifient déclarer et qui contiennent en même temps une idée de commandement, on trouve tantôt la proposition affirmative avec ὅτι (ou son équivalent la pro- position infinitive), tantôt la proposition finale avec ἵνα, sui- vant que prédomine l’idée de déclaration ou celle de comman- dement(Cf. Mar., XII, 18-19.) 2° Après un verbc impersonnel ou une locution imperson- nelle, la proposilion infinitive peut être remplacée par la proposition finale avec ἵνα; Mat., V, 29 : συμφέρει γάρ σοι ἵνα ἀπό- ληται... — Cf. 284, 1°. Au lieu d'une proposition finale, on peut trouver une propo- sition conditionnelle, Z., XVII, 2. — Cf. 200. 3° Après un verbe de sentiment, au lieu d’une proposition infinitive où d'une proposition causale, on peut trouver une proposition finale ; la cause du sentiment est conçue comme le but que l'on désire atteindre, J., VILL, 56 : ᾿Αόραὰμ ὁ πατὴρ ὑμῶν ἡγαλλιΐσατο ἵνα ἴδῃ τὴν ἡμέραν τὴν ἐμήν, καὶ εἶδεν χαὶ ἐχάρη, Abraham s’esl réjoui de ce qu'il verrait. -- Cf. 284, 7°. 4° Les noms et les adjectifs de même sens que les verbes des classes précédentes peuvent être suivis de la proposition finale, J., IL, 25 : οὐ χρείαν εἶχεν ἵνα τις μαρτυρήσῃ περὶ τοῦ ἀνθρώπου. — ΟἹ 284, 8. Les noms sont souvent accompagnés de l’adjectif démons- tratif, qui annonce une explication donnée sous forme de pro- position finale; cf. 6°. Ὁ Après les nons qui seraient expliqués par une proposition infinitive (servant de sujet), on trouve, au lieu de l'infinitif, la 70 PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. proposition finale avec ἵνα, J., XVIII, 39 : ἔστιν δὲ συνήθεια ὑμῖν ἵνα ἕνα ἀπολύσω. Particulièrement, après un nom de temps, J., XVI, 32 : épye- ται ὥρα χαὶ ἐλήλυθεν ἵνα σχορπίσθητε, et cf. V, 25 : ἔρχεται ὥρα ὅτε... — Cf. 284, 99. | 6° Après le pronom-adjectif démonstratif oùroçs et l’adverbe correspondant οὕτως, employés pour annancer une explication : J., XVII, 3 : αὕτη dé ἐστιν à αἰώνιος ζωὴ ἵνα γινώσχωσι. — J., XV, 13 : μείζονα ταύτης ἀγάπην οὐδεὶς ἔχει ἵνα τίς τὴν ψυχὴν αὐτοῦ θῇ. — L., 1, 43 : πόθεν μοι τοῦτο ἵνα ἔλθῃ ἢ μήτηρ; — Mat., XVIII, 14: οὕτως οὐχ ἔστιν θέλημα ἔμπροσθεν τοῦ πατρός μου... ἵνα ἀπόληται ἕν... -- Cf. 284, 105. 7° Au lieu d'une proposition consécutive introduite par ὥστε, - quand l’idée est celle de assez... pour, trop... pour, si. que, au point de ou que, plus. que de, on peut trouver une propo- sition finale avec ἵνα : 4. ., L, 9: πιστός ἐστιν χαὶ δίχαιος ἵνα ἀφῇ ἡμῖν τὰς ἁμαρτίας. — J., VI, 7 : διαχοσίων δηναρίων ἄρτοι οὐχ ἀρχοῦσιν αὐτοῖς ἵνα ἕχαστος βραχὺ λάθῃ, et cf. Mat., XV, 33 : ἄρτοι τοσοῦτοι ὥστε χορτάσαι. — Voy. plus loin, 169, ὦ. 8 Au lieu d'une proposition relative finale ou consécutive, on peut trouver la proposition finale avec ἵνα, Mar., IV, 22 : οὐ γὰρ ἔστιν χρυπτὸν ἐὰν μὴ ἵνα φανερωθῇ, οὐδὲ ἐγένετο ἀπόχρυφον ἀλλ᾽ ἵνα ἔλθῃ εἰς φανερόν, et οἵ. L., VIII, 17 : οὐ γὰρ ἔστιν χρυπτὸν ὃ οὐ φανερὸν γενήσεται, οὐδὲ ἀπόχρυφον ὃ οὐ μὴ γνωσθῇ. 99 Au lieu du participe futur final, rarement employé dans le N. T., ou de la proposition infinitive souvent employée, au contraire, après un verbe du sens de aller, venir, envoyer, on peut trouver la proposition finale avec tva, J., ΧΙ, 11 : πορεύομαι tva ἐξυπνίσω αὐτόν, et v. 16 : ἄγωμεν xat ἡμεῖς ἵνα ἀποθάνωμεν μετ᾽ αὐτοῦ. — 4}., VI, 2. | | L'idée de but est expressément indiquée par la proposition finale (cf. 4°). 447. Nous tirons de ce qui précède ces trois conclusions : 1° La langue du N. T. aime à employer la proposition finale avec ἵνα, toutes les fois que la pensée peut être conçue avec une idée de finalité, c'est-à-dire une idée de tendance ou d'abou- lissement à quelque chose (142, ὃ). 2° Elle aime à remplacer par la proposition finale avec ἵνα la proposition infinitive et d’autres espèces de propositions (cau- sales, affirmatives, relatives, temporelles, conditionnelles.) 3° La particule ἵνα est employée de préférence à toute autre particule de finalité. PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. 71 Ce sont là trois particularités caractéristiques de la langue du N.T.; elles proviennent toutes trois de la langue familière et peut-être même populaire, 448. Quand la proposition finale avec ἵνα ou (ὅπως) remplace la proposition infinitive ou une antre espèce de proposition, l'acte qu'elle exprime peut toujours, relativement à l’acte de la proposition principale, être rapporté à l'avenir (3, a et δ), et le subjonctif garde ainsi sa valeur de mode d'éventualité. La proposition finale est alors employée soit au style direct, soit au style indirect. Style direct. Mat., X, 25 : ἀρκετὸν τῷ μαθητῇ ἵνα γένηται ὡς ὃ διδάσχαλος αὐτοῦ. — J., XI, 15 : χαίρω δι᾿ ὑμᾶς, ἵνα πιστεύσητε, ὅτι οὐχ ἥμην ἐχεῖ. La proposition finale exprime le motif futur conçu comme but ; ὅτι indique le motif réel. Slyle indirect . J., XIII, 1 : εἰδὼς ὃ ᾿Τησοῦς ὅτι ἦλθεν αὐτοῦ ἡ ὥρα ἵνα μεταθῇ ἐχ τοῦ χόσμου τούτου. Jésus ἃ dit ou aurait dit : ἦλθεν ἣ ὥρα ἵνα μεταθῶ Ex τοῦ χόσμου τούτου. 149. a) La proposition finale qui exprime un acte éventuel (attendu, voulu, désiré, commandé) prend les deux modesd'éven- tualité : subjonctif et indicatif futur, les deux modes que nous 1. a) P. Viereck dit (p. 67, 10) : « Particularum finalium inveniuntur plerumque ὅπως, rarius ἵνα, cum Polybius rarissime utatur ὅπως et ὡς, plerumque ἵνα. Po- lybii consuetudinem secuti interpretes etiam verba censendi, dicendi, judicandi, quæ ἃ classicis qui dicuntur auctoribus cum infinitivo solent conjungi, cum parti- culis ὅπως vel ἵνα jungunt. » Il cite Ψηφίζειν ἵνα ; ἔδοξεν Eva, ὅπως, où l'infinitif ; χρίνω ὅπως, διαλέγεσθαι et λόγους ποιεῖσθαι ὅπως, ἐντολὰς διδόναι ἵνα. Il constate que Ἰ᾽υβᾶρο de la proposition finale est le même après les verbes consulendi et pro- videndi, et (p. 68, 12) après les verbes censendi et jubendi. δὴ) Jan passage de W. W. Goodwia mérite d'être cité. Après avoir dit (355) que les verbes signifiant prier, demander, etc., sont suivis parfois de ὅπως et du sub- joaclif, au lieu de l’infinitif, il ajoute (357) : « On trouve λίσσομαι avec ἵνα dans Odyss., [, 327... On peut comparer Démosr., XVI, 28 : δῆλοι ἔσονται οὐχ ἵνα Θεσπιαὶ κατοιχισθῶσι μόνον ποιούμενοι τὴν σπουδήν (it will be evident that they lake an interest not merely in having Thespiæ established). Dans ces deux exemples, la proposition objective δὶ devenue une proposition finale pure. Ce fait est très rare en grec classique ; mais il apparait de nouveau daus la langue post-classique, par exemple dans le N. T.; ainsi : ἐντολὴν καινὴν δίδωμι ὑμῖν ἵνα ἀγαπᾶτε ἀλλή- λους, Ψ., ΧΠῚ, 81; ἐδεήθην ἵνα ἐκβάλλωσιν, L., IX, 40. Cf. le latin rogat ut liceat. » c) Sur l'emploi presque illimité de la proposition finale avec ἕνα daos le grec post-classique, voy. SopHocLes, sub ver. ἵνα. d) Les écrivains du N.T. considèrent si bien la proposition finale avec ἵνα et la proposition infioitive comme équivalentes qu'on peut trouver ces deux propo- silions coordonnées, Ap., VI, 4 : sai τῷ χαθημένῳ ἐπ᾿ αὐτὸν ἐδόθη [αὐτῷ] λαθεῖν τὴν εἰρήνην [ἐκ] τῆς γῆς χαὶ ἵνα ἀλλήλους σφάξουσιν (Cf. B. Weiss, Die Johannes- Apocalypse, Leipzig, 1891.) 6) Le latin μέ aurait-il favorisé l'emploi de la proposition finale avec ἵνα ἢ 78 PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. avons vus employés avec le même sens dans les propositions volitives indépendantes. — Lorsqu'elle exprime, au contraire, une conséquence Ou une fin considérées comme réelles, le verbe est au mode de réalité : l'indicatif. Les particules ἵνα el ὥστε ne font que marquer la relation logique qui existe entre la proposition principale et la proposition dépendante, et elles équivalent presque à des particules de coordination; la pro- position dépendante pourrait être remplacée par une proposi- tion indépendante coordonnée au moyen d’une particule signi- fiant : c'est pourquoi, en conséquence. L'infinitif après ὥστε remplace les modes finis : subjonctif et indicatif. b) Enfin, dans le N.T., les propositions dépendant de verbes qui signifient prendre garde, craindre, s'efforcer de, travailler à ce que, prendre soin que, elc., sont assimilées complètement aux propositions finales ordinaires, s'introduisent par les mêmes particules, et suivent la même syntaxe. En un mot, toutes les proposilions finales ont été unifiées dans la langue du N.T., comme l'ont été les propositions dé- pendantes affirmatives et interrogatives. c) Nous traiterons en premier lieu des propositions finales et consécutives introduites par ὅπως, ἵνα, et μή; en second lieu, des propositions finales et consécutives introduites par ὥστε. Propositions finales et consécutives introduites :- par ὅπως. ἵνα. un. 450. Classiquement, « après un temps principal, le sub- jonctif est de rigueur dans la proposition finale : c’est le sub- jonctif employé dans une proposition exprimant un désir. Après un temps secondaire, l’optatif est le mode ordinairement employé dans la proposition finale; c’est l'optatif oblique... » — La négation est ur. Après un temps secondaire, on trouve souvent aussi le sub- jonctif; «c'est qu'alors l'écrivain veut faire ressortir l’idée de désir exprimée par ce mode. Le contexte seul indique que ce désir n’est pas chez l’écrivain, mais chez la personne dont il parle.» (Kocx, 111, 1-3; cf. CurrTius, 530-532.) Dans le Ν. T., les règles suivent les principes posés plus haut (97-101) : 1° L'acte est considéré comme éventuel : PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. 79 Le verbe de la proposition finale est à l’un des deux modes d'éventualité; au subjonctif, le plus souvent; moins souvent à l'indicatif futur ; exceptionnellement et rarement à l'indicatif présent, semble-t-il. Nota. — L'emploi du futur est une des particularités caractérisliques de la lan- gue du N. T. Si le verbe de la proposition principale est à un temps prin- cipal, le subjonctif est à l’un des trois temps : présent, aoriste, parfait. S'il est à un temps secondaire, le subjonctif est à l’aoriste, et il correspond ainsi à l'optatif oblique de la langue classique, qui est abandonné. Si, après un temps secondaire, on trouve le subjonctif pré- sent, c'est le subjonctif présent du style direct. Ainsi, Mar., ΠῚ, 9 : καὶ εἶπεν τοῖς μαθηταῖς αὐτοῦ ἵνα πλοιάριον προσχαρτερῇ αὐτῷ, et cf. les LXX, Daniel, VI, 1-2 : κατέστησεν (Δαρεῖος) ἐπὶ τῆς βασι- λείας σατράπας ἑχατὸν εἴχοσι... χαὶ ἐπάνω αὐτῶν ταχτιχοὺς τρεῖς, ὃς ἦν Δανιὴλ εἷς ἐξ αὐτῶν, τοῦ ἀποδιδόναι αὐτοῖς τοὺς σατράπας λόγον, ὅπως ὁ βασιλεὺς μὴ ἐνοχλῆται ©. --- On ne trouve pas le subjonctif parfait. Nota. — L'optatif se rencontre dans un seul passage. 2° L'acte est considéré comme réel par celui qui parle; il est exprimé par le verbe au mode réel (indicatif présent). Nota. — Le mode irréel n’est pas employé. 451. Exemples pour le subjonctif : a) Le subjonctif présent se trouve : après ὅπως, très rare- ment, Mat., VI, 3: μὴ γνώτω ἣ ἀριστερά σου τί ποιεῖ ἣ δεξιά σου, ὅπως ἢ σου ἐλεημοσύνη ἐν τῷ χρυπτῷ. — L., XVI, 26. — Après μή οἱ ses composés, très rarement, 52., IV, 1; XII, 15. Le subjonctif présent après ὅπως et μή ne se rencontre que chez Luc et Paul (l'exemple de Matthieu ne compte pas, l'écrivain n'ayant pas le choix entre le présent et l’aoriste). Après ἵνα et ἵνα μή, le subjonctif présent est souvent em- ployé, Mar, Ill, 9, 14; L., VIII, 10; XVIII, 5, J., IV, 15; VI, 28; Α., XXIV, 4; R., XI, 25, etc. 1. « Semper conjuoctivus exstat in his enuntiatis (finalibus), et etiam a Polybio optativos rarissime positus est.» (P. Vreneck, p. 67, 10). 2. Cf. C. I. G., 4951 (Égypte; période gréco-romaine) : τὸ ἀντίγραφον ὑμεῖν ὑπέ- ταξα ἵνα εἰδότες ἀπολαύητε τῶν εὐεργεσιῶν. | N(] PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. δ) Le subjonctif parfait ne se trouve qu'après un temps prin- cipal, avec ἵνα, ἵνα μή, μή, L., XIV, 8-9 : μὴ χαταχλιθῇς εἰς τὴν πρωτοχλισίαν, μήποτε ἐντιμότερός σου ἢ χεχλημένος ὑπ᾽ αὐτοῦ. — J., VIE, 19, 22-23; 4 Co., I, 10; 2 Co., I, 9. c) Le subjonctif aoriste est extrêmement fréquent dans la proposition finale, quelle que soit la particule qui l'introduise, et quel que soit le temps du verbe de la proposition principale: Mat., VI, 16 : ἀφανίζουσιν γὰρ τὰ πρόσωπα αὐτῶν ὅπως φανῶσιν. — Μαν., II, 2 : παρετήρουν αὐτὸν εἰ τοῖς σάδύασιν θεραπεύσει αὐτόν, ἵνα χατηγορήσωσιν αὐτοῦ. — L., XI, 50 : ἐξ αὐτῶν ἀποχτενοῦσιν χαὶ διώ- Ξουσιν ἵνα ἐχζητηθῇ τὸ αἷμα. — Α., IX, 17 : ἀπέσταλχέν με ᾿[ησοῦς... ὅπως ἀναύθλέψῃης. — À., IX, 21 : εἰς τοῦτο ἐληλύθει ἵνα δεδεμένους χὐτοὺς ἀγάγῃ. — Mat., XIII, 35; Mar., I, 38; IX, 22; L., XVI, 27; J., XI, 57; 2 Co., ΧΙ, 12, etc. Toutes les constructions précédentes se rencontrent dans les LXX, Len, XXII, 14, £x., VII, 1; IX, 16; XI, 9, XX, 12; XXXII, 30; Deut., NXIX, 19; Jos., III, 4; 2 R., XIII, 5; Amos, 11, 7; IX, 12; Osée, VIII, 4; Es. VI, 10; XIV, 21; Eccl., III, 14; Sag., XIII, 9. C'est aussi le subjonctif aoriste qui est employé après ὅπως ἂν, L., ἢ, 34-35; À., IT, 19; XV,16-17 (citation des LXX, Amos, IX, 12, mais ἄν manque); R., II, 4 (citation des ΧΧ, Ps., L, ü, avec ἄν). — Avec ὅπως ἄν, « l'accomplissement de l'intention est présenté comme dépendant de certaines conditions. » (CuR- 08, 531, Remarque). Dans le N. T., ὅπως ἄν marque la consé- quence plutôt que le but, et équivaut à : de telle manière que, ‘ans ce cas supposé (av). Pour L., II, 34-35, et À., XV, 16-17, c'est la conséquence prévue (143, 2°, a). 152. L'optatif se rencontre une seule fois, quand on aurait attendu le subjonctif, dans Eph., 1, 15-17 : ἀκούσας τὴν καθ᾽ ὑμᾶς πίστιν ἐν τῷ χυρίῳ Ἰησοῦ καὶ τὴν εἰς πάντας τοὺς ἁγίους, οὐ παύομαι εὐχαριστῶν ὑπὲρ ὑμῶν μνείαν ποιούμενος ἐπὶ τῶν προσευχῶν μον, ἵνα ὁ θεὸς τοῦ χυρίου ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστοῦ, ὁ πατὴρ τῆς δόξης, δῴη ὑμῖν πνεῦμα σοφίας χτλ. --- La même pensée est expri- 1160 ainsi un peu plus loin (Π|, 14-16) : τούτον χάριν χάμπτω τὰ γόνατά Lou... ἵνα δῷ ὑμῖν χατὰ τὸ πλοῦτος. ἢ Les manuscrits donnent les leçons autorisées δώῃ et δῷ, et l'on pour- rait appliquer à ce passage, pour rejeter la leçon δῴη, tout ce qui a été it plus haut sur un passage semblable (131, δ). Cependant nous croyons qu'ici, comme là, on peut expliquer et con- server la leçon δῴη. W. W. Goodwin remarque (322) qu’il existe dans les propositions fi- aales un emploi anormal de l’optatif après un temps principal. En outre, 11 dit (328) : « Parfois l’optatif est correctement employé après un verbe \ uu temps priucipal quand l'acte exprimé par ce verbe se rapporte au PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. 81 passé aussi bien qu'au présent:» et il renvoie à DÉéMosrT., XXII, 11; XXIV, 145, 147, et à ARISTOP., Gren., 23. Tel est précisément le cas pour le passage de Paul : depuis le moment que j'ai connu quelle élait votre foi jusqu’au moment présent, je π᾿ αἱ pas cessé de prier, j'ai loujnurs prié pour que Dieu vous donnât… Cette idée est bien exprimée par le subjonctif un peu plus loin, III, 16; mais alors elle n’est rapportée qu'au présent : τούτου χάριν κάμπτω τὰ γόνατά μον... ἵνα δῷ... 453. Exemples pour le futur : Après μή, Mat., VIL,6 : μηδὲ βάλητε τοὺς μαργαρίτας ὑμῶν ἔμπροσθεν τῶν χοίρων, μήποτε χαταπατήσουσιν αὐτοὺς ἐν τοῖς ποσὶν αὐτῶν χαὶ στρα- φέντες ρήξωσιν ὑμᾶς. — Mar., ΧΙΥ͂, 2 : ἔλεγον γάρ Μὴ ἐν τῇ ἑορτῇ, μήποτε ἔσται θόρυθος τοῦ λαοῦ. | Après ἵνα, L., XX, 10 : καὶ χαιρῷ ἀπέστειλεν πρὸς τοὺς γεωργοὺς δοῦλον, ἵνα ἀπὸ τοῦ χαρποῦ τοῦ ἀμπελῶνος δώσουσιν αὐτῷ. — 4 Co., IX, 18 : τίς οὖν μού ἐστιν ὃ μισθός; ἵνα εὐαγγελιζόμενος ἀδάπανον θήσω τὸ εὐαγ- γέλιον. — 4 P., 1,1 : ὁμοίως γυναΐχες ὑποτασσόμεναι τοῖς ἰδίοις ἀνδράσιν ἵνα, εἴ τινες ἀπειθοῦσιν τῷ λόγῳ, διὰ τῆς τῶν γυναιχῶν ἀναστροφῆς ἄνευ λόγου χερδηθήσονται. — Mar., XV, 20 (Tis.); L., XIV, 10; J., VII, 3; XV, 8 (Tis.); XVII, 2(WH.); 4., V,15(WH.); XXI, 24; 4. Co., XIII, 3 (Tis.), Gal., 11, 4; Phül., 11, 9-11 (Tis.);, Apoc., VI, 4; VIII, 3; IX, 4, 20, XIII, 12 (cf. XIV, 13), etc. — Cf. les LXX, Levit., X, 6 et XX, 7. 154. a) Les deux modes d'éventualité, futur et subjonctif, peuvent se mélanger, Mat,, VII, 6, cité plus haut; L., XXII, 30 (Tis.), Epn., VI, 3 (et cf. LXX, Ex., XX, 12; Deutér, V, 16, et XX, 7), Ph., Il, 10-11 (Tis.);, Apoc., IIL 9; IX, 5 ; XXII, 14. — Daus les LXX, Lévit., X, 6 : ... ἵνα μὴ ἀποθάνητε xat ἐπὶ πᾶσαν τὴν συναγωγὴν ἔσται θυμός. Mais, quand le futur suit le subjonctif et qu'il exprime un acte considéré comme la conséquence du précédent, le futur doit être détaché de la proposition finale et regardé comme indépendant, en vertu du principe de la dissociation des élé- ments de la pensée. Ainsi : : L., XII, 58 : ὡς γὰρ ὑπάγεις μετὰ τοῦ ἀντιδίχου σου ἐπ᾿ ἄρχοντα, ἐν τῇ ὁδῷ δὸς ἐργασίαν ἀπηλλάχθαι [ἀπ᾿] αὐτοῦ, μήποτε χατασύρῃ σε πρὸς τὸν χριτήν, χαὶ ὃ χριτής σε παραδώσει τῷ πράχτορι χαὶ 0 πράχτωρ σε βαλεῖ εἰς φυλαχήν. Les deux futurs παραδώσει et βαλεΐ ne dépendent pas de μήποτε et appartiennent à des propositions indépendantes. — Α., XXI, 24 : τούτους παραλαδὼν ἁγνίσθητι σὺν αὐτοῖς καὶ δαπάνησον ἐπ᾿ αὐτοῖς ἵνα ξυρήσονται τὴν χεφαλήν, χαὶ γνώσονται πάντες ὅτι χτλ. Le futur γνώσονται ne dépend pas de ἵνα et appartient à une propo- tion indépendante. N2 PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. Cette construction de la phrase est un hébraïsme, très fréquent dans les LXX. Ainsi £s., VI, 10, cité textuellement dans Mat., XIII, 15 : ἐπα- χύνθη γὰρ ἡ καρδία τοῦ λαοῦ τούτου... μήποτε ἴδωσι τοῖς ὀφθαλμοῖς καὶ τοῖς ὠσὶν ἀχούσωσι καὶ τῇ καρδίχ συνῶσιν καὶ ἐπιστρέψωσι, καὶ ἰάσομαι αὐτούς. --- Ps., 1, 6, cité dans R., III, 4: γινέσθω δὲ ὁ θεὸς ἀληθὴς... ὅπως ἂν διχαιωθῆς ἐν τοῖς λόγοις σον, καὶ νιχήσεις (LXX, νικήσης) ἐν τῷ χρίνεσθαί σε. — Voy. 18 566.» 21, a; 28, d; 29: cf. PRRISWERK, 447; 606, 1, et passim. c) La construction de l’optatif et du subjonctif signalée plus haut (M, 6, et c) pour ?Tim., II, 24-26, est analogue à celle du subjonctif et du futur. Dans ce passage le subjonctif ἀνανήψωσιν dépend de μήποτε comme l'aptatif; mais il ne continue pas l'optatif, et correspond au futur hé- braïsant des exemples précédents; il exprime l'acte éventuel, consé- juence de l'acte énoncé par l’aptatif. La construction est en partie wrecque et en partie hébraïsante. 155. a) L'emploi du futur dans la proposition finale appar- lient à la languc familière. Voy. SoPHOCLES, sub ver. ἵνα, 17. Chez les auteurs profanes", il est très rare en prose, assez ordi- naire en poésie, on le trouve avec ὅπως, rarement avec ὄφρα, ὡς δῖ μή; jamais avec ἵνα (cf. Goopwin, 324). δὴ Classiquement, la proposition finale avec ὅπως ou ἵνα peut être remplacée par la proposition relative finale dont le verbe est au futur. Dans le N. T. on trouve des propositions relatives finales dont le verbe est au futur; mais leur verbe peut être également au subjonctif (228-229). 156. Classiquement, « après les verbes signifiant prendre soin, s’'efforcer, tächer, la proposition complément (proposition finale improprement dite) est introduite par ὅπως, et, quel que soit le temps du verbe principal, elle ἃ le plus souvent le verbe à l'indicatif futur... La construction de ὅπως avec le subjonctif et l'optatif du présent ou de l’aoriste, c'est-à-dire la construc- tion de la proposition finale proprement dite, est tolérée.» Né- rativement, ces propositions prennent ὅπως μή. De plus, les verbes signifiant se garder de, et prendre garde que, peuvent être suivis de μή aussi bien que de ὅπως μή, ou bien encore de un et de l’infiaitif (Kocx, 111, 5; CurTius, 500, 1; 533; 553; GueuEL et RIEMANN, 104, a et ὃ; MaADvic, 123.) Daus le N.T., les verbes de ce sens prennent après eux, non pas ὅπως et ὅπως μή, Mais ἵνα, ἵνα μή, μή. Le verbe de la propo- sition dépendante est au subjonctif, et presque toujours au subjonctif aoriste. Ces verbes sont : βλέπειν, ἐπισχοπεῖν el σχοπεῖν, ζητεῖν, ποιεῖν, προσέχειν, φυλάσσεσθαι, etc. Exemples : 1, Antérieurs à Alexandre. PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. 83 4 Co., XIV, 12 : ζητεῖτε ἵνα περισσεύητε. — 2 P., III, 17 : ὑμεῖς οὖν... φυλάσσεσθε ἵνα μὴ τῇ τῶν ἀθέσμων πλάνῃ συναπαχθέντες ἐχπέσητε τοῦ... — Col., IV, 16 : ποιήσατε ἵνα χαὶ ἐν τῇ Λαοδιχέων ἐχχλησία ἀναγνωσθῇ. --- Mal., VII, 4; XXIV, 4; Mar., I, 44; XIII, 5; L., XXI, 8, 34; À., XIII, 40; 4 Co., VIIL, 9; XVI, 10; Gal, V, 15; VI,1;2J.,8. Etc. Dans les LXX, Gen., ΧΧΧΙ, 24 : φύλαξαι σεαυτὸν μήποτε λαλήσης. — Gen. XXIV, 6 : πρόσεχε σεαυτῷ μήποτε ἀποστρέψης. — 3 Paral., XXV, 16. a) On trouve deux fois le futur après βλέπειν, Col., II, 8 : βλέ- πετε μή τις ὑμᾶς ἔσται ὃ συλαγωγῶν διὰ τῆς φιλοσοφίας. — Η., III, 12 : βλέπετε, ἀδελφοί, μήποτε ἔσται ἕν τινι ὑμῶν χαρδία πονηρά. Dans ces deux passages, le verbe est εἶναι, et l'écrivain n'avait pas à choisir entre le futur et le subjonctif aoriste. Mais comme les deux exemples appartiennent à Paul, le futur est peut-être un vestige de la langue littéraire. δ) Après quelques-uns des verbes cités plus haut, on trouve l'infinitif : après ζητεῖν, R., X, 3, etc.; προσέχειν un, Mat., VI, 1; etc. 6) Parfois la subordination de la proposition n'a pas été faite (18; 28). Mat., VII, 4 : ὅρα μηδενὶ εἴπης, mais IX, 30 : ὁρᾶτε, μηδεὶς γινωσχέτω, οἱ XXIV, 6 : ὁρᾶτε, μὴ θροεῖσθε. Cette dissociation des éléments de la phrase est un hébraïsme ; cf. LXX, Ex., XX V, 40 : ὅρα, ποιήσεις κατὰ τὸν τύπον... d) On lit, Apoc., XIX, 10 et XXII, 9 : ὅρα un. Suppléez : (un) ποιήσης τοῦτο. — ΥΟΥ͂. 77, ὃ. e) Classiquement, « ὅπως, et, quand il y ἃ une négation, ὅπως. un, AVEC l'indicatif futur, se construit quelquefois sans proposition principale.» (6 tour équivaut à un impératif (Kocs, 111, 5, Rem. 11). La langue du N. T. n'offre rien de semblable. 457. Classiquement, après les verbes signifiant craindre, la proposition dépendante est introduite par μή, que... ne, et μὴ οὐ, Que... ne. pas, avec le subjonctif et l'optalif; elle suit la syntaxe des propositions finales ordinaires (Kocx, 112, 1; CurTius, 533; CucuELz et RIEMANN, 104, 6.) Il en est de même dans le N. T., 4., XXIII, 10 ; XX VII, 11: 2 Co., XI, 3; XII, 20. — Mais cette construction n'existe que chez Luc et Paul, comme vestige de la langue littéraire. Les autres écrivains du N. T. emploient un tour différent. L'optatif ne se rencontre pas dans le N. T. — Le subjonctif présent se rencontre, ἢ., IV, 1. a) Quand le sens de craindre équivaut à celui de ne pas oser, hésiter, la proposition dépendante prend le verbe à l’infinitif, comme en grec classique ; Mat., I, 20; Mar., IX, 32, et très souvent. | 10 Μὴ PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. b) La locution χίνδυνός ἐστι est étrangère à la langue du N. T. c) Classiquement, «on trouve également μή et un où avec lesubjonctif, sains proposition principale exprimée, » avec le sens de peut-être (CUCURL ct RIBMANN, 104, Rem. I). — Ce tour doit appartenir à la langue litté- raire; nous ne croyons pas qu’il en cxiste un seul exemple dans le NT. 158. Classiquement, après les verbes signifiant craindre, on trouve μή et l'indicatif, avec le sens de se demander avec crainte si... ne... pas (Cf. Kocux, 112,2, Rem.; CurrTius, 533, 2; CŒucuEL et RiEMANN, 104, c, ®, et la note de O. R.) Dans le N. T., on trouve μή et l'indicatif dans la proposition ‘pendante après un verbe de crainte, et après une proposition “outenant une idée implicite de crainte, Gal., IV, 11 : φοθοῦμαι μᾶς μήπως εἰχῇ χεχοπίαχα εἰς ὑμᾶς. — Οαἱ., 11, 2; 4 Th., III, 5: ἔπεμψα εἰς τὸ γνῶναι τὴν πίστιν ὑμῶν, μή πως ἐπείρασεν ὑμᾶς ὁ πειράζων χαὶ εἰς χενὸν γένηται ὃ χόπος ἣμῶν. Mais les propositions de cette nature sont traitées complète- nent comme des propositions dépendantes interrogatives 124; 126, c; 130). 159. Le mode réel, c'est-à-dire l'indicatif présent, se ren- “ontre plusieurs fois dans une proposition finale avec ἵνα. Les exemples se classent ainsi : a) L'acte est éventuel et se rapporte à l'avenir : J., V, 20 : μείζονα τούτων δείξει αὐτῷ ἔργα tva ὑμεῖς θαυμάζετε (Tis. ; mais θαυμάζητε, WH.). — Til., Il, 1-4 : où δὲ λάλει ἃ πρέπει... ἵνα rwgpovouatv (Tis.; Mais σωφρονίζωσι, WH.). b) L'acte pourrait être considéré comme réel, et alors ἵνα — ‘(2 manière que : Gal., VI, 12 : οὗτοι ἀναγχάζουσιν ὑμᾶς περιτέμνεσθαι μόνον ἵνα τῷ σταυρῷ τοῦ Χριστοῦ μὴ διώχονται (Tis.; mais WH. διώχωνται). — Apoc., XIE, 6 : ἢ γυνὴ ἔφυγεν εἰς τὴν ἔρημον ὅπου ἔχει ἐχεῖ τόπον ἡτοιμασμένον ἀπὸ τοῦ θεοῦ ἵνα ἐχεῖ τρέφουσιν αὐτήν (ΤΊ8. ; mais τρέ- -wavw, WH.). L'indicatif pourrait venir de ce que l’auteur de l'Apocalypse se représente les événements comme ayant lieu actuellement. ec) L'acte est éventuel, mais le temps est incertain dans : 1 Co., IV, 6 : ταῦτα dé, ἀδελφοί, μετεσχημάτισα εἰς ἐμαυτὸν xat ᾿Απολ- uv δι᾿ dus, ἵνα ἐν ἡμῖν μάθητε τὸ Mi ὑπὲρ à γέγραπται. ἵνα μὴ 5 ὑπὲρ τοῦ ἑνὸς φυσιοῦσθε. — Gal., 1V, 17 : ἐχχλεῖσαι ὑμᾶς θέλουσιν ἵνα αὐτοὺς ζηλοῦτε. Il n'est pas sûr que les formes contractes φυσιοῦσθε et ζηλοῦτε ne puis- -cnt pas appartenir, comme formes dialectales, au subjonctif aussi bien PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. 85 qu'à l'indicatif; la discussion de ce point n'appartient pas à la syn- taxe!. d) L'acte est réel ou peut être considéré comme réel (ἵνα — de sorte que) : 4 J., V, 20 : οἴδαμεν δὲ ὅτι ὃ υἱὸς τοῦ θεοῦ ἥχει χαὶ δέδωχεν ἡμῖν διάνοιαν ἵνα γινώσχουεν τὸν ἀληθινόν, καί ἐσμεν ἐν τῷ ἀληθινῷ..., de telle sorte que nous connaissons. L'indicatif énonce le fait réel, comme le montre la proposition indépendante : καί ἐσμεν ἐν τῷ ἀληθινῷ. — J., XVII, 3 : αὕτη de ἐστιν à αἰώνιος ζωὴ ἵνα γινώσ- χουσίν σε τὸν μόνον ἀληθινὸν θεόν (Tis; mais WH. lisent γινώσχωσι). L'acte peut être considéré comme réel, actuel, à cause du con- texte, et l'indicatif pourrait être accepté. e) Les exemples sûrs de l'emploi de l'indicatif sont très peu nombreux. Cet emploi paraît être un vulgarisme. Il existe aussi dans le grec ecclésiastique et byzantin. Voy. SoPHOCLES, sub ver. ἵνα. 460. L'indicatif au mode irréel est employé par les écrivains clas- siques dans la proposition finale (KoCH, 111, 4; CURTIUS, 532 bis, 3). Le N.T. n’en offre pas d'exemples. 461. a) La proposition principale contient souvent, par an- ticipation et comme complément, l’un des mots (sujet ou com- plément) de la proposition finale (cf. 137) : Col., IV, 17 : βλέπε τὴν διαχονίαν ἣν παρέλαδες ἐν Κυρίῳ, ἵνα αὐτὴν πληροῖς. --- Apoc., XXI, 28 : ἢ πόλις οὐ χρείαν ἔχει τοῦ ἡλίου οὐδὲ τῆς σελήνης, ἵνα φαίνωσιν αὐτῇ. — 4 Co., XVI, 12; Οοἱ., 1V, 16; Ap., ΧΙΠ, 12, 16, etc. b) La proposition finale peut être épexégétique, R., XV, 4: ὅσα γὰρ προεγράφη [πάντα] εἰς τὴν ἡμετέραν διδασχαλίαν ἐγράφη, ἵνα διὰ τῆς ὑπομονῆς... — Α., V, 26. La proposition finale peut être restrictive, et servir à cor- riger ce qui vient d’être dit, 2 Co., 11, 5. 6) La proposition principale est souvent supprimée, et à sup- pléer d’après le contexte (105, αἱ : Mar., XIV, 49 : καθ᾽ ἡμέραν ἤμην πρὸς ὑμᾶς ἐν τῷ ἱερῷ διδάσκων χαὶ οὐχ ἐχρατήσατέ με΄ ἀλλ᾽ ἵνα πληρωθῶσιν αἱ γραφαί, et cf. Mat., ΧΧΥ͂Ι͵ 56 : καθ᾽ ἡμέραν ἐν τῷ ἱερῷ ἐχαθεζόμηην διδάσχων χαὶ οὐχ ἐχρα- τήσατέ me’ τοῦτο δὲ ὅλον γέγονεν ἵνα πληρωθῶσιν αἱ γραφαὶ τῶν προφη- τῶν. — Mar., ΤΥ, 22. V, 28.ν.,1, 7-8; ΧΗ, 7 (αὐτὴ οὐχ ἀπέδοτο τὸ μύρον, ἵνα); 1 J., 11,19: 2 Co., VIII, 13; Gal, 11, 10; ΕρΆλ.,Υ͂, 1. Voy. WH., vol. II, append. p. 167. 86 PROPOSITIONS FINALES ET CONSÉCUTIVES AVEC ὥστε. 27, etc. — Mais Z., XVII, 2, rien n'est à suppléer devant ἵνα σχανδαλίσῃ, parce que ces deux mots ne sont qu’une périphrase de l'infinitif. — Pour Mat., XXV, 9, voy. 361, ὃ, note 1. Le verbe de la proposition finale peut être supprimé : R., IV, 16 : διὰ τοῦτο ἐκ πίστεως, ἵνα χατὰ χάριν, ils sont héritiers par la foi afin de l'être aussi par la grâce. — 2 Co., VIII, 13, suppléez γένηται. — Gal., Il, 9 : suppléez ἀπέλθωμεν OÙ εὐαγγε- λισώμεθα. — { Co., 1, 31, ἵνα reste seul et la citation remplace la proposition finale. — A4p., XXII, 9. d) La particule est le premier mot de la proposition finale; parfois, on trouve placé avant elle un mot important, qui est détaché et mis en relief. A., XIX, 4 : ᾿Ιωάνης ἐδάπτισεν βάπτισμα μετανοίας, τῷ λαῷ λέγων εἰς τὸν ἐρχόμενον μετ᾽ αὐτὸν tva πιστεύσωσιν. — R., VII, 4; 4 Co., VII, 29; 2 Co., II, 4; Gal., II, 10, etc. La proposition finale, placée la première, contrairement à l'ordre des idées, est répétée à la fin de la phrase, à sa place logique, dans 2 Co., XII, 7 : ἵνα μὴ ὑπεραίρωμαι, ἐδόθη, μοι σχόλοψ τῇ σαρχί, ἄγγελος Σατανᾶ, ἵνα με χολαφίζῃη, ἵνα μὴ ὑπεραίρωμαι. e) Plusieurs propositions finales peuvent être coordonnées ou subordonnées : coordonnées, J., XV, 16; subordonnées, J., 1,7; XI, 57, 2 Co., IX, 3-4, etc. Les écrivains du Ν. T. n'établissant aucune différence entre ὅπως et ἵνα, les deux particules sont mélangées, 2 Th., I, 11-12 : ᾿προσευχόμεθα πάντοτε περὶ ὑμῶν ἵνα ὑμᾶς ἀξιώσῃ τῆς χλήσεως ὁ Θεὸς ἡμῶν..., ὅπως ἐνδοξασθῇ τὸ ὄνομα... — Dans les LXX, Ex., IX, 16: ἕνεχεν τούτου διετηρήθης ἵνα ἐνδείξωμαι ἐν σοὶ τὴν ἰσχύν μου χαὶ ὅπως διαγγελῇ τὸ ὄνομά μου. 462. Pour la proposition finale employée d'une manière indépen- dante au sens de l'impératif, voy. 76. Propositions finales et consécutives introduites par ὥδτε. 463. La particule ὥστε est suivie soit du mode fini, soit du mode indéfini (infinitif). — La négation est οὐ avec l’indicatif, μή avec le subjonctif et l’infinitif. Lorsqu'elle est suivie d’un mode fini, la proposition dépen- dante exprime : soit la conséquence réelle, soit la conséquence logique (ou conclusion d'un raisonnement). Dans les deux cas, ὥστε est une particule de coordination plutôt que de subordi- nation ; la proposition qu'elle introduit équivaut à une propo- PROPOSITIONS FINALES ET CONSÉCUTIVES AVEC ὥστε. 87 sition indépendante et en suit la syntaxe. Il en est de même en grec classique (Kocu, 113, 1). . 464. a) La proposition introduite par ὥστε exprime la consé- quence réelle : J., IT, 16 : οὕτως γὰρ ἠγάπησεν ὃ Θεὸς τὸν χόσμον ὥστε τὸν υἱὸν τὸν μονογενὴ ἔδωχεν. — Gal, II, 13. — IL n'existe que ces deux exemples. | b) Elle exprime la conséquence logique (réelle ou éventuelle), et ὥστε prend le sens de c’est pourquoi, en conséquence : Matl., XII, 10-12 : ... ὥστε ἔξεστιν... χαλῶς ποιεῖν. — # Co., XI, 97 .ο τ᾿ ᾿ “1 , « v ῳ # ’ 2 WOTE ὃς ἂν ἐσθίη τὸν ἄρτον..., ἔνοχος ἔσται τοῦ σωματος. Cet emploi de ὥστε est très fréquent dans Paul, rare dans Matthieu οἱ Marc, et n'existe pas ailleurs. c) Elle exprime la conséquence logique éventuelle, présentée sous la forme d’un ordre : 4 Co., III, 18-21 : . . ὥστε μηδεὶς χαυχάσθω ἐν ἀνθρώποις. — 4 Co., V, 6-8 : ὥστε ἑορτάζωμεν μὴ ἐν ζύμη παλαιᾷ. — Dans les LXX, Sag., VI, 27 : ... ὥστε παιδεύεσθε τοῖς ρήμασί μου, καὶ ὠφελη- θήσεσθε. Cette construction est particulière à Paul, 4 Co., III, 18-21 ; IV, 1-5: X, 12; XI, 33; XIV, 39: XV, ὅδ; Ph., Il, 125 IV,1: 4 Th., IV, 18. — I] n'en existe qu’un seul exemple ailleurs, 4 P., IV, 19. 465. a) Dans le passage suivant, la proposition consécutive, négative, ἃ pris la forme interrogative qui renforce la négation (53, da), Gal, IV, 16 : ὥστε ἐχθρὸς ὑμῶν γέγονα ἀληθεύων ὑμῖν; δ) On lit, Æ., IIT, 41 (et cf. IV, 3) : ὡς ὥμοσα ἐν τῇ ὀργῇ μου Et elce- λεύσονται εἰς τὴν χαταπαυσίν mou. C'est une citation textuelle des LXX, Ps., XCIV, 11. Si l'on attribue à ὡς la valeur de la par- ticule hébraïque correspondante, il faut dire que la particule grecque sert à établir une relation logique entre ce qui vient d’être exposé et la conclusion, et qu'elle équivaut à ὥστε͵ en conséquence, c’est pourquoi. Cf. SCHLEUSNER, SUD ver. ὡς. c) La proposition introduite par ὥστε avec un verbe à un mode fini n’est en usage que chez Paul; elle est rare ailleurs. d) On ne trouve pas, dans le N. T., ὥστε avec le mode potentiel et le mode irréel. 166. a) Lorsque la particule ὥστε est suivie de l'infinitif, «l'infinitif (négation μή) subordonne comme un complément la proposition consécutive à la proposition principale précté- dente.» (GurrTius, 553 bis, δ). Avec un mode fini, la proposi- 88 PROPOSITIONS FINALES ET CONSÉCUTIVES AVEC ὥστε. tion consécutive équivaut à une proposition coordonnée ; avec l'infinitif, elle est subordonnée. δ) Elle exprime : soit le but (fin voulue), Mat., XX VII,1 : συμθού- λιον ἔλαθον πάντες οἱ ἀρχιερεῖς χαὶ οἱ πρεσθύτεροι τοῦ λαοῦ χατὰ τοῦ ’Tr,505 ὥστε θανατῶσαι αὐτόν. — soit le résultat, Mai., Υ1Π|, 24 : σεισυὸς μέγας ἐγένετο ἐν τῇ θαλάσσῃ ὥστε τὸ πλοῖον χαλύπτεσθαι ὑπὸ τῶν χυμάτων. c) Mais l’infinitif ne fait que remplacer le mode fini de la construction personnelle (95). L'acte est donc réel (ou certain}, quand l'infinitif remplace l'indicatif au mode de réalité (ou de certitude)'; éventuel, quand l'infinitif remplace l'indicatif futur ou le subjonctif. 467. a) L'infinitif présent remplace l'indicatif présent οἱ l'imparfait ; l'acte est réel ou considéré comme tel : 4 Co., V, 1. : ἀκούεται ἐν ὑμῖν πορνεία χαὶ τοιαύτη πορνεία ἅτις οὐδὲ ἐν τοῖς ἔθνεσιν, ὥστε γυναῖχχ τινα τοῦ πατρὸς ἔχειν (ΞΞ ὥστε “υναῖχα τις τοῦ πατρὸς ἔχει). — 4 Co., 1,7; 4 Ρ.,1, 21, etc. — Mat., VIII, 24: σεισμὸς μέγας ἐγένετο ἐν τῇ θαλάσσῃ, ὥστε τὸ πλοῖον χχαλύπτεσθαι ὑπὸ τῶν χυμάτων. Cf. Mar., IV, 37: L., VIII, 23 : χατέδη, λαΐλχψ ἀνέμου εἰς τὴν λίμινην xat συνεπληροῦντο. — Mal., ΧΙΠ, δά : ἐδίδασχεν αὐτοὺς ἐν τῇ συναγωγῇ αὐτῶν ὥστε ἐχπλήσσεσθαι αὐτούς, et οἷ. Mar., VI, 2: ἤρξατο διδάσχειν ἐν τῇ συνχγωγῇ χαὶ οἱ πολλοὶ ἀχούοντες ἐξεπλήσσοντο. --- Mal., ΧΧΥΤΙ, 14 et Mar., XV, ὃ; Mar., I, 27, οἱ cf. L., IV, 36; Mar., 11, 12,et cf. L., V, 26 et Mat., IX, 8; Mar., II 10et Z., VI, 19, etc. — A., XIII, 6 : ὥστε θχρροῦντας ἡμᾶς λέγειν, de sorle que nous pouvons dire avec confiance; cf. Mat., XIII, 32 et Mar., IV, 32. | Nota. — Dans Marc, l'infinitif ne remplace que l'imparfait de description ou de parration. L’infinitif présent remplace le subjonctif présent; l'acte est éventuel; Mal., X, 1 : ἔδωχεν αὐτοῖς ἐξουσίαν πνευμάτων ἀκαθάρτων ὥστε ἐχόχλλειν αὐτά, et Cf. Mar., XI, 28 : τίς σοι ἔδωχεν τὴν ἐξουσίαν ταύτην ἵνα ταῦτα ποιῇς; Dans les LXX, Nom., VIII, 11 : ἀφοριεῖ ᾿Ααρὼν τοὺς Λευίτας..., καὶ ἔσονται ὥστε ἐργάζεσθαι τὰ ἔργα Κυρίου. 1. Suivant Koch (113, 2) ‘et Curtius (553 bis, δ), l'infinitif n'indique pas « la réalisation ou la non-réalisation » de l’action. Mais Madvig et Goodwin soutiennent le contraire ; avec raison, croyons-nous. Voy. Manvis, 166 @; Goonwix, 582-587, et particulièrement, 583, 584 note 1, et 587. — L'infinitif ne correspond pas à uve noda- lilé, proprement dite, de la pensée, il n'est qu'une forme de la proposition dépen- dante, quand la construction cesse d'être personnelle ; il exprime donc l'acte tel que le mode personnel et fini, qu'il remplace, l'aurait exprimé. PROPOSITIONS FINALES ET CONSÉCUTIVES AVEC ὥστε. 89 δὴ L'infinitif aoriste remplace l'indicatif aoriste au mode réel : À., XV, 49 : ἐγένετο δὲ παροξυσμὸς ὥστε ἀποχωρισθῆναι αὐτοὺς ἀπ᾿ ἀλλήλων τόν τε Bapvabuv rapalabdvra τὸν Mépxov ἐχπλεῦσαι (— ὥστε ἀπεχωρίσθησαν). — Mal., XV, 31 : ... ὥστε τὸν ὄχλον θαυμάσαι βλέποντας χωφοὺς λαλοῦντας χτλ., et cf. Mar., VII, 37 : ... καὶ ὑπερ- περισσῶς ἐξεπλήσσοντο λέγοντες χτλ. — Α.,1, 19; XIV, 1, etc. Il remplace le futur indicatif ou l'aoriste subjonctif; l'acte est éventuel; Mal., XV, 33 : πόθεν ἡμῖν ἐν ἐρημίᾳ ἄρτοι τοσοῦτοι ὥστε χορτάσαι ὄχλον τοσοῦτον; et Cf. J., VI, 7 : διακοσίων δηναρίων ἄρτοι οὐχ ἀρχοῦσιν αὐτοῖς ἵνα ἕχαστος βραχὺ λάθῃ. — Mat., XX VII, 1 : συμθούλιον ἔλαύον πάντες οἱ ἀρχιερεῖς... ὥστε θανατῶσαι αὐτόν, οἱ cf. XII, 14 : συμδούλιον ἔλαθον κατ᾽ αὐτοῦ ὅπως αὐτὸν ἀπολέσωσιν. — Dans 165 LXX, Jos., Χ, 14. 6) L'infinitif parfait remplace l'indicatif parfait; l'acte est réel : R., XV, 18-19 : «.. ὥστε pe and ᾿Ιερουσαλὴμ. χαὶ χύχλῳ μέχρι τοῦ ᾿Ιλλυριχοῦ πεκληρωχέναι τὸ εὐαγγέλιον χτλ., = ὥστε πεπλήρωχα. — Seul exemple. 468. a) Classiquement, quand la proposition principale est suppositive ou négative, la proposition consécutive doit avoir le verbe à l’infinitif (CurrTius, 553 bis; Kocx, 112, 2). La règle est observée dans le N. T., Mat., XV, 33; 4 Co., XIII, 2, etc. δὴ) Classiquement, « quand la proposition avec ὥστε dépend d’une proposition infinitive, régie elle-même par un verbe si- gnifiant dire ou croire, » elle prend toujours son verbe à l'in- finitif (CucueL et RIEMANN, 100, 4). Dans le N. T., les verbes signifiant dire ou croire prennent régulièrement après eux la proposition affirmative avec ὅτι (116); mais la proposition con- sécutive qui en dépend suit la règle, et prend l'infinitif, PA., I, 13; 2 Co., I, 8. 469. Quand la proposition principale marque le degré dans la quantité ou la qualité, la proposition consécutive qui en dé- pend présente, dans le N. T., plusieurs particularités : a) Classiquement, après les adjectifs τοσοῦτος et τοιοῦτος el l’adverbe οὕτως, on trouve la proposition consécutive avec ὥστε. Il existe dans le N. T. quelques rares exemples de cette cons- truction : Mat., XV, 33 : ἄρτοι τοσοῦτοι ὥστε χορτάσαι. — Α., XIV, 1 : .…. λα- Aou οὕτως ὥστε πιστεῦσαι ᾿Ιουδαίων τε χαὶ Ελλήνων πολὺ πλῆθος. — 4 Co., V, 1 : τοιαύτη πορνεία... ὥστε γυναῖχά τινα τοῦ πατρὸς ἔχειν. On trouve encore la proposition consécutive avec ὥστε dans quelques passages où Ja proposition principale contient un ad- jectif, un adverbe, un mot quelconque marquant le degré dans la qualité : 90 PROPOSITIONS FINALES ET CONSÉCUTIVES AVEC ὥστε. Mat., VIII, 28 : χαλεποὶ λίαν ὥστε μὴ ἰσχύειν τινὰ παρελθεῖν. — 4 Co., XIII, 2 : κἂν ἔχω πᾶσαν τὴν πίστιν ὥστε ὄρη μεθιστάνειν, ΞΞ quand même j'aurais une foi tellement parfaile que... ---- 2 Co., Ι, 8 : καθ᾽ ὑπερύολὴν ὑπὲρ δύναμιν ἐδαρήθημεν ὥστε ἐξχπορηθῆναι... — 2 Co., IT, 6 : ἱκανὸν τῷ τοιούτῳ ἡ ἐπιτιμία αὕτη͵ ἢ ὑπὸ τῶν πλειόνων ὥστε τοὐναντίον ὑμᾶς χαρίσασθαι. --- L., XII, 1. — Cf. 243. δ) Classiquement, on trouve le comparatif suivi de ἢ ὡστε, {rop pour. Cette construction n'existe pas dans le N. T!. La locution classique τοσούτου δέω ποιεῖν τοῦτο... ὥστε ne S'y rencontre pas non plus. Classiquement, après τοιοῦτος et τοσοῦτος. au lieu de ὥστε, on peut trouver les corrélatifs οἷος et ὅσος avec l'infinitif. « Souvent les démons- tratifs τοσοῦτος el τοιοῦτος manquent; ὅσος signifie alors suffisant pour, et τοιοῦτος, capable de, propre à. » (KOCH, 113, 3). Le N. T. ne contient au- cune de ces constructions ; on n’y rencontre même pas οἷός τε avec l'in- finitif. c) 1] existe dans le N. T. une tendance très marquée à aban- donner la proposition consécutive avec ὥστε après une propo- sition principale qui indique le degré dans la quantité ou la qualité : {rop... pour ; assez... pour ; plus. que... pour —trop… pour ; si ou tellement... que. Cette tendance est due à l'influence de l’hébreu, où rien ne correspond aux constructions du grec. L'hébreu ne peut licr une proposition consé- cutive avec un mot marquant un degré de comparaison ; il laisse 16 mot, qui indique le degré, au positif, et il dissocite les deux éléments de la pensée et de la phrase (18 seqq.: 28, δ). Les LXX réfléchissent la cons- truction hébraïque, et la proposition consécutive avec wsre, après un mot qui marque un degré de comparaison, semble y être rare. De là, la tendance à abandonner les constructions grecques classiques ; de là, des constructions maladroites comme χαλεποὶ λίαν ὥστε, etc. ; de là, la tendance à exprimer séparément les deux idées unies dans les cons- tructions grecques, co:nnme Apoc., XVI, 18-19 : χαὶ σεισμὸς ἐγένετο μέγας... καὶ ἐγένετο ἡ πόλις ἡ μεγάλη εἰς τρία μέρη καὶ αἱ πόλεις τῶ) ἔθνων ἔπεσαν, = le tremblement de terre fut si fort... que la grande ville fut divisée en trois parties et que les villes des païens s’écroulèrent. -- Voy. 240, c. d) D'un autre côté, l'équivalence de la proposition finale avec ἵνα et de la proposition consécutive avec ὥστε, et la tendance que nous avons constatée précédemment (146, 7) à remplacer toute espèce de propositions par la proposition finale avec ἵνα, ont amené l'emploi de cette dernière après une proposition principale exprimant un degré de comparaison : Ap., XIII, 18 : καὶ ποιεῖ σηεῖχ meyxha ἵνα χαὶ πῦο ποιῇ Ex τοῦ οὐ- ρανοῦ χαταῤαίνειν, il accomplit des prodiges telleinent grands qu'il fait descendre, et cf. Mat., XXIV, 24 : δώσουσιν σημεῖα μεγάλα Ci PROPOSITIONS FINALES ET CONSÉCUTIVES AVEC ὥστε. 91 χαὶ τέρατα ὥστε πλανᾶσθαι... — ὅ J., 4 : μειζοτέραν τούτων οὐχ ἔχω χάριν ἵνα ἀχούω τὰ ἐμὰ τέχνα..., je n'ai pas de plus grande joie que d'apprendre. — J., NI, 7 : διακοσίων δηναρίων ἄρτοι οὐκ ἀρχοῦσιν αὐτοῖς ἵνα ἕχαστος βραχὺ λχόῃ, οἱ cf. Mat., XV, 33 : ἄρτοι τοσοῦτοι ὥστε χορτάσαι. --- Ἴ J., 1, 9 : πιστός ἐστιν χαὶ δίκαιος ἵνα ἀφῇ ἣμῖν τὰς ἁμαρτίας, il est assez fidèle et assez juste pour nous pardonner, (et cf. 4 Th., V, 24 : πιστὸς ὃ χαλῶν ὑυᾶς ὃς καὶ ποιήσει, — celui qui vous a appelés esl assez fidèle pour le faire, avec une propo- sition relative consécutive). — J., XV, 13; 4 J., LIL, 1: . Dans les LXX, Sag., XIII, 9 : εἰ γὰρ τοσοῦτον ἴσχυσαν εἰδέναι ἵνα δύνωνται στοχάσασθαι τὸν αἰῶνα... L'emploi de la proposition finale avec ἵνα, au lieu de la pro- position consécutive, après une idée decomparaison, appartient à la langue familière post-classique (Voy. SOPHOCLES, sub ver. ἵνα, 19.) 170. a) Au lieu de ὥστε on peut rencontrer ὡς ; cette dernière particule se rencontre « dans Hérodote et les poètes attiques, quelquefois aussi dans Xénophon et les auteurs plusrécents. » (MaDvi6, 166, Rem. IT; Kocu, 113, 2, note du trad. ; GOoDWINN, 608 et 609). Dans le N. T., on a : L., 1X, 52.: εἰσῆλθον εἰς χώμην Σαμαρειτῶν ὡς ἑτοιμάσαι αὐτῷ (WH. ; ὥστε dans Tis.). ---Α., XX, 24: οὐδενὸς λόγου ποιοῦμαι τὴν Ψυχὴν τι- μίαν ἐμαυτῷ ὡς τελειῶσαι (ΤΊ5. ; mais WH. : ὡς τελειώσω). L'emploi de avec l’infinitif appartient à la langue familière. Dans les LXX, 5 Mac. I, 2 : ---ὡς μόνος κτεῖναι: αὐτόν. — 4 Mac., XIV, 1. L'emploi de ὡς avec le subjonctif (Luc seul} appartient à la langue littéraire. ὃ) Devant l'infinitif, le sujet est exprimé, s'il est nécessaire, et peut l'être dans les autres cas, 2 Co., I, ὃ; VIL 7, cf. Mat., XV,33, XXVIL, 1-2; L., IX, 52. c) 11 n'existe pas dans le N. T. de proposition consécutive avec ἀν. d) La particule ὥστε avec l'infinitif se rencontre dans Mathieu, Marc, Luc (Évangile et Actes), ct Paul; une fois dans Pierre (4 P.,1,21); jamais ailleurs. ὁ) Glassiquement après les verbes signifiant obtenir de ou que, faire en sorte de où que, on peut avoir ὥστε et l’infiuitif (CurTius, 553 bis, 2, δ, 1). Cette construction est absente du N.T. On ne trouve pas non plus dans le N. T. la locution ἐπὶ τούτῳ ἐφ᾽ ©, 12 PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. ou ἐφ᾽ ᾧ seul avec l’infinitif, dans le sens de à condition de (KoCH, 113,3, Khem. II.) 174. Il existe dans le grec du N.T. une tendance marquée à ne plus subordonner la proposition au moyen de ὥστε. La pro- position consécutive peut être remplacée par une proposition linale avec ἵνα. Mais elle peut l'être aussi par une proposition indépendante coordonnée au moyen de καί. Ainsi Mat., V, 15: οὐδξ χαίουσιν λύχνον χαὶ τιθέασιν αὐτὸν ὑπὸ τὸν μόδιον, ἀλλ᾿ ἐπὶ τὴν λυχνίαν, xat λάμπει πᾶσιν ἐν τῇ οἰχίχ, ON ne Mel pas la lampe sous le boisseau ; on la met sur le chandelier pour qu'elle ‘claire toute la maison. Les idées sont dissociées, et xai prend la valeur d'une particule de subordination et de finalité (18 seqi.; 21, α). Cette manière d'exprimer la pensée est hébraï- sante (28, ἃ; cf. PREISWERK, 489-492, et passim). Elle se relrouve dans les LXX, Es., XLVI, 2 ; Ruth, II, 2; Es., XL, 14: Tous τίνα συνεδουλεύσατο, καὶ ouvebibacev αὐτόν ; auprès de quis'est- il consullé pour que celui-là l'instruisil ? Nota. — Il existe dans le N. T. des propositions consécutives qui ont pris la forme de la proposition causale; voy. 179, ὁ. Remarques particulières. 172. a) Il faut indiquer deux emplois de la proposition hnale : 15 La proposition principale n'est complète ni grammatica- lement ni logiquement, et la proposition finale est un complé- mul nécessaire : L., XVI, 27 : ἐρωτῶ σε οὖν, πάτερ, ἵνα πέμψης αὐτὸν... 2 La proposition principale est complète grammaticalement cl lugiquement ; la proposition finale continue le dévelop- LL tient : Mat,, XXII, 34-35 : ἐξ αὐτῶν ἀποχτενεῖτε χαὶ στχυρώσετε χαὶ... hluiere ἀπὸ πόλεως εἰς πόλιν᾽ ὅπως ἔλθῃ ἐφ᾽ ὑμᾶς πᾶν αἷμα δίκαιον... À ces deux emplois de la proposition finale correspondent duux emplois de la proposition infinitive (255, c). :) Les deux idées de but el de résultat peuvent être expri- nvces dans le N.T. par l'infinitif seul, Æ., XI, 8; Apoc., V,5; NVI,9; νου. 255 οἱ 267. 173, a) Le même acte peut être exprimé tantôt comme nn bul, et tantôt comumne uu résultat, ahstraction faite de l’idée de built (142, à) : PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. 93 Mal., XXIV, 24 : δώσουσιν σημεῖα μεγάλα χαὶ τέρατα ὥστε πλανη- θῆναι, εἰ δυνατόν, χαὶ τοὺς ἐχλεχτούς, οἱ cf. Mar., XIII, 22 : δώσουσιν σημεῖα χαὶ τέρατα πρὸς τὸ ἀποπλανᾶν, εἰ δυνατόν, τοὺς ἐχλεχτούς. Mal- thieu exprime le résultat seulement; Marc, le but. b) Comparons maintenant les constructions suivantes : 19 4 Tim. 11,1 : παραχαλῶ οὖν πρῶτον πάντων ποιεῖσθαι δεήσεις. — Mar., V, 17: ἤρξαντο πχραχαλεῖν αὐτὸν ἀπελθεῖν. — 4., XXI, 12: παρεχαλοῦμεν ἡμεῖς τε χαὶ οἱ ἐντόπιοι τοῦ «ἡ ἀναθαίνειν αὐτὸν εἰς ᾿Ιερου- σαλήμ. — 2 6Ὅο.,1, 4 : ὃ παρακαλῶν ἡμᾶς ἐπὶ πάσῃ τῇ θλίψει ἡμῶν, εἰς τὸ δύνασθαι ἡμᾶς παραχαλεῖν τοὺς ἐν πάση θλίψει. — 4 Th., ΠΙ, 2-3 : ἐπέμψαμεν Τιμόθεον... εἰς τὸ στηρίξχι ὑμᾶς καὶ παραχαλέσα: ὑπὲρ τῆς πίσ- τεως ὑμῶν τὸ μηδένα σχαίνεσθχι ἐν ταῖς θλίψεσιν ταύταις. — 4 Co., I, 10: παραχαλῶ δὲ ὑμᾶς... ἵνα τὸ αὐτὸ λέγητε. — Mat., VIII, 84 : ἰδόντες αὐτὸν παρεχάλεσαν ὅπως μεταθῇ ἀπὸ τῶν ὁρίων. 2° Le verbe de la proposition principale exprime une idé de mouvement : | Mat., XIV,923 : avéôn εἰς τὸ ὄρος xut” ἰδίαν προσεύξασθαι. — { CoO., XI, 33 : συνερχόμενοι εἰς τὸ φαγεῖν. — Mat., XI, 1 : peréôn ἐκεῖθεν τοῦ διδάσχειν. — L., IX, 52 : εἰσῆλθον εἰς χώμην Σαμαρειτῶν ὡς (ou ὥστε) ἑτοιμάσαι. --- J., XI, 11 : πορεύομαι ἵνα ἐξυπνίσω. --- Mar. Ι, 2: ἀποστέλλω τὸν ἀγγελόν μου... ὃς χατασχευάσει τὴν ὁδόν σου. --- Mat., ΧΧΥ͂ΤΙ, 49 : ἴδωμεν εἰ ἔρχεται ᾿Ηλείας σώσων αὐτόν.--- L., XVI, 28 : ἐρωτῶ σε οὖν, πάτερ, ἵνα πέμψης αὐτὸν εἰς τὸν οἶκον τοῦ πατρός μου, ἔχω γὰρ πέντε ἀδελφούς, ὅπως διχμαρτύρηται αὐτοῖς. Ces exemples (a et b) montrent que, dans le N. T., l’idée de finalité peut revêtir les formes les plus variées; l’idée de but et celle de conséquence, de résultat, ne sont pas attachées à l'une ou à l’autre de ces formes, à l'exclusion des autres; tantôt l'idée de but est seule exprimée (J., XI, 11); tantôt l’idée de conséquence est seule exprimée (4p., V,5; Mar,, I, 1); souvent il est indifférent d'exprimer l’idée de but ou seulement celle de conséquence, quand l'acte seul importe ; chacune des deux idées peut être suppléée avec l'autre, si le contexte le demande ou le permet (Mat., XXIV, 24; Mar... 1,1; 2 Co., I, 4). — Cf. 370. Il en est de même dans les LXX, Gen., XI, 5; XV, 7; Nom., XI, 21; Jug., XX, 103 Ex., 11, 15; IX, 34; X, 27; Cant., V, 5 ; Joël, II, 17, 26; Es., V,4;, X, 2, 32; XXX, 2; LXI, 1. — Jér., 1, 12; VIL, 9-10: LI, 7-8. 474. 1° La proposition finale et consécutive, dans le N. T., suit, en partie, les règles générales et ordinaires de la syntaxe classique. 2° Elle présente cependant des différences importantes et de nom- breuses particularités : a) Particularités de la langue familière du N. T. : Définition de l'idée 94 PROPOSITIONS DÉPENDANTES FINALES ET CONSÉCUTIVES. de finalité pour la langue du N. T., et extension prise par cette idée; le but et le résultat ne se distinguent pas toujours l’un de Pautre, 142. — Emploi de ὅπως sans ἄν, 145. — Extension donnée à l'emploi de la pro- position finale qui tend à remplacer beaucoup d’autres espèces de pro- positions, 146, 147. — Tendance à employer la proposition finale avec ἵνα comme périphrase de l'infinitif, 147, 20. — Extension de l'emploi de ἵνα, 147, 35. — Maintien du subjonctif au style indirect, 150, 19. — Emploi du futur, 153, et 155, a. — Les verbes signiflant prendre soin, s’efforcer, tächer, sont suivis de la proposition finale ordinaire, 156. — Après les verbes et locutions qui contiennent une idée de crainte pour le passé, la proposition dépendante est interrogative, 158. — Emploi du mode réel. l'indicatif présent, 159. — Unification de toutes les propositions finales dans le N. T. et pour la forme et pour la syntaxe, 149, b ; 155, b ; 156. — Emploi de la proposition finale avec ἵνα après une idée de comparaison, 169, d. — ὡς et l’infinitif (— ὥστε), 170, a. — L'emploi de ὥστε avec l’infi- nitif est particulier à quelques écrivains du N.T., 170, d. — Indifférence fréquente et dans le choix de l’idée de finalité et dans le choix de la forme de la proposition dépendante, 173. Tendance à abandonner ὅπως. 145, et 147. — Abandon de l’optatif obli- que, 150. — Abandon de ὅπως et ὅπως μή avec le futur, au sens de l’im- pératif, 456, e. — Tendance à abandonner la construction des verbes signifiant craindre avec une proposition dépendante, 157. — Abandon de la construction χίνδυνός ἐστι, 157, ὃ. — Absence de μή et un où avec le sub- jonctif, sans proposition principale, avec le sens de peut-être, 157, c. — Abandon du mode irréel, 160. — Tendance à abandonner ὥστε avec un verbe fini pour exprimer la conséquence réelle, 161, a, et 165, c. — ὥστε ne 56 trouve ni avec le mode irréel, ni avec le mode potentiel, 165, d. — Abandon du comparatif suivi de ἢ ὥστε, et de quelques autres locutions classiques, 169, ὃ. — Tendance à abandonner la proposition consécutive avec ὥστε après une idée de comparaison, 169, c. — Absence de toute proposition consécutive avec ἄν. 170, c. — Abandon de |a proposition con- sécutive avec wore, après les verbes signifiant obtenir de ou que, faire en sorte de où que, et abandon d’une autre locution classique, 170, e. — Tendance à ne plus employer la proposition consécutive avec wote, du moins aussi fréquemment que chez les écrivains profanes, 171. δὴ Particularités dues à l'influence de l’hébreu et des croyances judéo- chrétiennes : Finalité théologique ; acte prévu et voulu; acte prévu, mais non voulu, 143, 2°. — Conséquence exprimée par le futur dans une proposition indépendante dissociée de la proposition finale qui précède, 154, ὃ. — Après un verbe du sens de prendre garde, la proposition qui suit est dissnciée et devient indépendante, 156, c. — ὡς, employé pour ὥστε, Marque la relation logique, 165, ὃ. — L’héhreu ne peut subordon- ner une proposition consécutive à une idée de comparaison ; là seconde idée (qui devrait être exprimée dans la proposition subordonnée) est dissociée et exprimée de différentes manières; l’influence de l’hébreu fait dissocier de même les idées dans le N.T., fait abandonner la proposition consécutive avec ὥστε, Οὐ la fait emplover d’une manière anormale, 169, c. — Tendance à dissocier les idées et à les exprimer par des propo- sitions indépendantes, 171. — Remplacement de la proposition consécu- tive par la proposition causale, 171, notu. c) Particularités de la langue littéraire : Emploi de ὅπως et μή, 145 et 151. — De ὅπως ἄν, 145; 151. — De l'optatif, 152. — Du futur après les PROPOSITIONS DÉPENDANTES CIRCONSTANTIELLES. 95 verbes signifiant prendre garde, prendre soin, 156, a. — Quelques exemples des verbes signifiant craindre construits avec une proposition dépen- dante, 157. — Emploi de wote pour exprimer la conséquence logique, 164, b et δ. — Quelques exemples de wore après une idée de comparaison, 169. — Emploi de ὡς avec le subjonctif, 170, a. CHAPITRE XIII Propositions dépendantes circonstancielles. 475. a) Ces propositions (93 ; 96) se divisent en : causales; condilionnelles et concessives ; temporelles ; relalives et corré- latives. Les propositions relatives ne servent pas seulement de propositions circonstancielles; elles peuvent servir aussi de propositions dépen- dantes complétives, au point de vue de la forme de la proposition (pro- positions dépendantes interrogatives et finales). b) Ce sont des propositions indépendantes par nature; elles expriment une idée accessoire, relative à un acte exprimé dans une autre proposition indépendante qui contient l'idée princi- pale ; quand elles sont mises en relation avec celte dernière au moyen d'une particule ou d’un mot relatif, elles deviennent dépendantes. c) Elles présentent quelques caractères communs : 1° Toutes sont introduites ou peuvent être introduites par un mot relalif, qui indique bien leur nature. Ainsi : Les propositions causales sont introduites par ὅτι, διότι, χα- θότι, χαθώς, ἀνθ᾽ ὦν, ἐφ᾽ ᾧ, tandis que ἐπεί, ἐπειδή, ἐπειδήπερ SON abandonnés, ou tendent à être abandonnés, ἀ8ῃ8 le N.T. Si les propositions conditionpelles peuvent être introduites par εἰ et ἐάν, elles le sont aussi très souvent par ὅστις, ὅς, ὃς ἄν, ὅστις ἄν, ὅπου ἄν, et, avec une idée accessoire de temps, par ὅταν, etc. Les propositions temporelles sont introduites par ὅτε, ὅταν, ἐν οἷς, ἐν ᾧ, ἐφ᾽ ὅσον, ὁσάχις ἄν, ἀφ᾽ οὗ, ὡς, ἕως, ἕως οὗ, ἕως ὅτου. Les particules μέχρι et ἄχρι aiment à prendre un relatif après elle : ἄχρις οὗ, μέχρις οὐ. Les particules ἐπειδή, ἐπάν, ἡνίκα, πρίν, tendent à être abandonnées dans le N.T., tandis que ἐπεί et ἔστε le sont complètement. 96 PROPOSITIONS DÉPENDANTES CAUSALES. Il va de soi que les propositions relatives et corrélatives sont introduites par un relatif. 2 1] existe donc dans le Ν. T. une tendance à introduire la proposition circonstancielle, qui contient une idée de relation, par un mot relatif. Cette tendance a été produite ou favorisée par l’hébreu. L'hébreu, dans toutes les espèces de propositions énumérées plus haut, aime à employer le mot invariable qui lui sert et de particule de relation et de pronom relatif, et dont la fonction précise est de mettre deux idées en relation (27, c; 179, ὁ οἱ αἱ). 3° Puisque la proposition circonstancielle est en réalité une proposition indépendante, les deux propositions qui composent la période grammaticale se construiront indépendamment l’une de l’autre, quoiqu'il existe entre elles une correspondance ré- gulière et ordinaire, résultant de la nature même des choses, c'est-à-dire de la relation qui existe entre les deux idées expri- mées. & Lorsque des propositions circonstancielles sont équiva- lentes, par exemple les propositions introduites par ἐάν, ὃς ἂν * et ὅταν, par exemple les propositions introduites par ér(puisque) et et (si — puisque), ces propositions suivent toutes la même syntaxe. En d'autres termes, la syntaxe de toutes les proposi- tions circonstancielles de rnèême nature, c'est-à-dire exprimant la même idée, a été unifiée dans le N.T. 5o La nature de l'idée détermine seule l'emploi du temps et du mode; cet emploi est indépendant et de la forme de la pro- position et de la particule ou du relatif qui l'introduit (99). CHAPITRE XIV Propositions dépendantes (circonstancielles) causales". 476. La proposition causale est une proposition indépen- dante, mise en relation avec une aulre proposition indépen- dante au moyen d'une particule, et devenue ainsi dépendante ; cf. Mat., V, 12, avec L., VI, 23; voy. 93, 175. 4. Currius, 519, 6; Kocu, 115: Cuccez et Riemanx, 98. PROPOSITIONS DÉPENDANTES CAUSALES. 97 Elle est introduite dans le N. T par les particules suivantes : ὅτι, de ce que, parce que, et aussi puisque. — διότι, parce que, à cause que. — χαθότι, parce que. — ὡς ὅτι, pour indiquer le motif subjectif. — χαθώς, puisque. — ἀνθ᾽ ὧν (οὐ), en échange de ce que, pour. — ἐφ᾽ ᾧ, pour ce motif que. ἐπεί, comme, puisque. — ἐπειδή et ἐπειδήπερ, vu que, puisque. Καθότι ne se rencontre que dans Luc, comme particule de causalité (dans les LXX, Tobie, I, 12), et n’est pas classique dans ce sens; — ὡς ὅτι et ἐφ᾽ w ne se rencontrent que dans Paul; le premier est post-classique, et, pour le second, les auteurs classiques disent ordinairement ἐφ᾽ οἷς, plutôt que ἐφ᾽ ᾧ; — ἀνθ᾽ ὧν ne se trouve que dans Luc et Paul, et tou- jours avec négation; c'est un reste de la langue classique, comme ἐπειδή, qui se trouve dans Luc et Paul; et ἐπειδήπερ, qui ne se trouve que dans Luc; — καθώς est post-clussique. Dans les LXX, ὅτι, Es., 1V, 4. — διότι, Sag., 11, 12. — χαθότι, Tobie, I, 12. — ἀνθ᾽ ὦν, Mal., 11, 9. — ἐπεί, 2 Mac., NIV, 29. — ἐπειδή, Dan., III, 22. — ὡς ὅτι, Esth., IV, 14. Mais on ne trouve ni χαθώς (causal), ni ἐπειδήπερ. On ne trouve pas dans le N. T. les particules ὡς, ὅτε, ὁπότε employées avec une idée de causalité. 177. Classiquement, «la proposition causale énonce un ju- gement, et, par conséquent, peut, suivant le contexte, avoir le verbe au mode réel (indicatif), ou au mode potentiel (ορ δε avec ἄν), ou au mode irréel (indicatif d'un temps secondaire avec ἄν)... La négation est toujours οὐ.» (Koc, 115, 1.) Dans le N.T., la proposition causale garde le temps et le mode qu’elle aurait, si elle était indépendante ; c'est-à-dire le temps et le mode de la narralion, ou ceux du style direct, quaud on veut rapporter expressément la pensée d'autrui (97- 99 ; 101). Le verbe est au mode réel ou éventuel (futur indicatif); ra- rement au mode irréel; jamais au mode potentiel. — La néga- tion est οὐ, sauf dans deux passages. Exemples : © L., 1,17: οὐχ ἦν αὐτοῖς τέχνον χαθότι ἦν [ἢ] ᾿Ελεισάδετ στεῖρα. — L., XXI, 28 : ἐπάρατε τὰς χεφαλὰς ὑμῶν, διότι ἐγγίζει ἡ ἀπολύτρωσις ὑμῶν. — Mat., ΧΥΤΙ, 32 : πᾶσαν τὴν ὀφειλὴν ἐχείνην ἀφῆχα σοι, ἐπεὶ παρεχάλεσᾶς με. — J., XVII, 2 : δόξασόν σου τὸν υἱὸν ἵνα ὁ υἱὸς δοξάσῃ σε, χαθὼς ἔδωχας αὐτῷ ἐξουσίαν. — Mal., V, 4 : μακάριοι οἱ πενθοῦντες ὅτι αὐτοὶ παραχληθήσονται. --- Μαΐ., XI, 21 : οὐαί σοι, Βηθσαιδᾶν, ὅτι εἰ ἐν Τύρῳ χαὶ Σιδῶνι ἐγένοντο αἱ δυνάμεις ai γενόμεναι ἐν ὑμῖν πάλαι ἂν ἐν σάχχῳ χαὶ σποδῷ μετενόησαν. — Mal., XI, 29 (ὅτι 68ι Οπυβα ᾿ L., I, 1, 20; A., XIV, 12, 2 Co., V, 4. 178. a) Le motif réel est exprimé, comme chez les clas- siques, par la proposition causale, avec le temps et le mode de la narration. 98 PROPOSITIONS DÉPENDANTES CAUSALES. Classiquement, il s'exprime aussi par le participe précédé des parti- cules ἅτε, οἷον Ou οἷα. Cette construction n’existe pas dans le N. T. b) Pour indiquer qu'ils rapportent l'opinion d’autrui en donnant le motif d’un acte, les écrivains classiques se servent soit de l’optatif oblique, soit du participe précédé de ὡς (Koc, 115, 1, Rem.) L'optatif oblique ne se rencontre pas dans le N. T. Les écrivains du N. T. indiquent de différentes manières qu'ils rapportent l'opinion d'autrui : Le contexte l'indique, Mat., IX, 36 : ἰδὼν δὲ τοὺς ὄχλους ἐσπλαγχ- νίσθη περὶ αὐτῶν, ὅτι ἦσαν ἐσχυλμένοι xal ἐριμμένοι ὡσεὶ πρόδατα. Le temps du style direct l'indique, L., IX, 49 : εἴδαμέν τινα ἐν τῷ ὀνόματί σου ἐχθάλλοντα δαιμόνιχ, χαὶ ἐχωλύομεν αὐτὸν ὅτι οὐχ ἀχο- λουθεῖ μεθ᾽ ἡμῶν, et cf. Mar., IX, 38 (ΝΉ.) : ... ὅτι οὐκ Ἡχολούθει ἡμῖν, οἱ Mar., IX, 38 (Tis.) : εἴδομέν τινα ἐν τῷ ὀνόματί σου ἐχδ1λ- λοντα δαιμόνια ὃς οὐχ ἀχολουθεῖ ἡμῖν" χαὶ ἐκωλύομεν αὐτὸν ὅτι οὐχ ἢχο- λούθει ἡμῖν. On trouve ὡς avec le participe, comme chez les classiques, Mat., VII, 28-29 : ἐξεπλήσσοντο οἱ ὄχλοι ἐπὶ τῇ διδαχῇ αὐτοῦ" ἦν γὰρ διδάσχων αὐτοὺς ὡς ἐξουσίαν ἔχων χαὶ οὐχ ὡς οἱ γραμματεῖς αὐτῶν. --- L., ΧΧΊΠ, 14: προσηνέγκατέ μοι τὸν ἄνθρωπον τοῦτον ὡς ἀποστρέφοντα τὸν λαόν, et cf. les vv. 2 et 5. c) Lorsque celui qui parle présente le motif, non comme le motif réel (objectif), mais comme une idée qui lui est person- nelle (motif subjectif), il emploie ὡς et le participe, 4., XXVIII, 19 : ἀντιλεγόντων δὲ τῶν ᾿Ιουδχίων nvayxioônv ἐπιχαλέσασθαι Καίσαρα οὐχ ὡς τοῦ ἔθνους μου ἔχων τι χατηγορεῖν. Paul emploie une fois dans ce sens ὡς ὅτι, 3 Co., V, 18-19 : τὰ δὲ πάντα ἐχ τοῦ θεοῦ τοῦ χαταλλάξαντος ἡμᾶς ἑαυτῷ διὰ Χριστοῦ καὶ δόντος ἡμῖν τὴν δια- χονίαν τῆς χαταλλαγῆς, ὡς ὅτι θεὸς ἦν ἐν Χριστῷ κόσμον χαταλλάσσων ἑαντῷ, puisque c'est Dieu qui réconciliait avec lui-même, etc. L'emploi de ὡς ὅτι, causal, est post-classique, comme celui de ὡς ὅτι dans la proposition affirmative (108). Dans les LXX, on lit, Esther, IV, 13-14 : Ἐσθήρ, μὴ εἴπης σεαυτῇ ὅτι σωθήση μόνη ἐν τῇ βασιλεία παρὰ πάντας τοὺς Ιουδαίους" ὡς ὅτι, ἐὰν παραχούσης ἐν τούτῳ τῷ καιρῷ, ἄλλοθεν βοήθεια χαὶ σχέπη ἔσται. 479. Ὅτι est souvent employé, dans le N.T., pour établir et indiquer, à la manière de l’hébreu, la relation logique qui existe entre deux idées ou deux actes : a) Ὅτι équivaut à notre particule car : Mat., VII, 13-14 : εἰσέλθατε διὰ τῆς στενῆς πύλης, ὅτι πλατεῖα χαὶ εὐρύχωρος ἣ ὁδὸς ἣ ἀπάγουσα εἰς τὴν ἀπώλειαν χαὶ πολλοί εἶσιν οἱ εἰσερ- χόμενοι δι᾿ αὐτῆς ὅτι στενὴ ἣ πύλη καὶ τεθλιμμένη ἣ ὁδὸς ἢ ἀπάγουσα PROPOSITIONS DÉPENDANTES CAUSALES, 99 εἰς τὴν ζωήν. Les deux propositions causales sont coordonnées, et reliées à la proposition principale par ὅτι: Entrez par la porte étroite ; car le chemin de la perdilion est large.…., tandis que le chemin du salut... — J., IX, 16-17 : λέγουσιν οὖν τῷ τυφλῷ πάλιν Τί σὺ λέγεις περὶ αὐτοῦ, ὅτι nvéwbév σου τοὺς ὀφθαλμούς ; car il l’a ouvert les yeux. La proposition causale indique le motif de la question. Il en est de même dans Z., XI, 18 : εἰ δὲ καὶ ὃ Σατανᾶς ἐφ᾽ ξαυτὸν διεμερίσθη, πῶς σταθήσεται ἣ βασιλεία αὐτοῦ ; ὅτι λέγετε ἐν Βεεζεθοὺλ ἐχόάλλειν με τὰ δαιμόνια. — J., ΥὙ1Π|,22; 4. Co., I, 4-5; 4J., IV, 7. δ) Ὅτι établit une relation de causalité quand nous atten- drions une relation de finalité : Mat., VIII, 27 : ποταπός ἐστιν οὗτος ὅτι χαὶ of ἄνεμοι χαὶ ἣ θάλασσα αὐτῷ ὑπαχούουσιν ; On se rend compte de cette construction en re- tournant la phrase : puisque les vents el la mer obéissent à cet homme, que peut-il être ? Nous dirions : qu'est donc cet homme pour que les vents et la mer lui obéissent ? — L., IV, 36; VILL, 25; J., Il, 18; VIL, 35; XIV, 22; ZX. IL, 6 (cité des LXX Ps., VIII, 5). Mal., XIII, 13 : διὰ τοῦτο ἐν παραδολαῖς αὐτοῖς λαλῶ, ὅτι βλέποντες où βλέπουσιν χαὶ ἀχούοντες οὐχ ἀχούουδιν οὐδὲ συνίουσιν. La conséquence est exprimée comme un fait réel (cf. 159 ; 164, a)et comme le motif de ce qui précède. Au contraire elle est donnée comme éventuelle et sans idée de causalité, dans L., VIIL, 10: … τοῖς δὲ λοιποῖς ἐν παραθολαῖς, tva βλέποντες μὴ βλέπωσιν χαὶ ἀχούοντες [UN συνίωσιν (et cf. Mar., IV, 11-12). — J., IL, 18 : τί σημεῖον δειχνύεις ἡμῖν, ὅτι ταῦτα ποιεῖς ; puisque lu agis ainsi, quel garant nous donnes-lu ? ou bien : quel garant nous donnes-lu pour agir ainsi? ou bien : {u agis ainsi, mais quel garant donnes-tu ? c) L'emploi de ὅτι, pour établir une relation logique entre deux idées ou deux actes, est hébraïsant (PreISwWERK, 606, 2 et 3). Les LXX réflé- chissent l'usage de l'hébreu en se servant de ὅτι comme équivalent de la particule hébraïque qui exprime la relation (27, c; 175, 2°), 4R., I, 8: τί ἔστι σοι ὅτι χλαίεις ; — 1 R., II, 25 : οὐχ ἤχουον τῆς φωνῆς τοῦ πατρὸς αὐτῶν, ὅτι βουλόμενος ἐθούλετο Κύριος διαφθεῖραι αὐτούς, à cause de quoi le Seigneur résolut.… — Ps., XVI, 6 : ἐγὼ ἐχέχραξα, ὅτι ἐπήχουσάς μου, de manière qus tu m'as écoulé, aussi m'as-lu écouté. — Ps., VIII, 5 (cité dans le N.T., H., Il, 6) : τί ἐστιν ἄνθρωπος ὅτι μιμνήσχη αὐτοῦ, ἢ υἱὸς ἀνθρώπον ὅτι ἐπιφχέπτη αὐτόν ; puisque tu penses à l'homme, qu’est-il donc f Ou bien : qu'est-ce donc que l'homme, pour que tu penses à lui? — Ex., III, 11 : τίς εἶμι ἐγὼ ὅτι πορεύ- douar πρὸς Φαραώ; quis ego uf Pharaonem adiremf (GBSENIUS). — Es., XXXVI, 5 : καὶ νῦν ἐπὶ τίνα πέποιθας ὅτι ἀπειθεῖς μοι, cuinam confidisti ta ut deficeres ? (GRSENIUS). — J'ug., VIII, 15 ; IX, 28; XV, 8; Job, VI, 11;. X, 5-6; Ps., CXLIII, 3; Jonas, I, 11. Gette construction de la proposition causale a des analogues en grec post-classique ; voy. SOPHOCLES, sub ver. ὅτι 7. Cf. LUCIEN, D. D., XIII, 1 : 41 100 PROPOSITIONS DÉPENDANTES CAUSALES. ἐπιλέλησαι γὰρ χαὶ σύ, ὦ "Hpaxdes, ἐν τῇ Οἴτη χκαταφλεγείς, ὅτι μοι ὀνειδίζεις τὸ πῦρ; — En français familier : (4 R., 1, 8) qu'as-tu donc que tu pleures? (Ps., VII, 5) qu'est-ce donc que l'homme, que tu penses à lui ? d) L'emploi hébraïsant de ὅτι pour établir une relation lo- gique entre deux idées ou deux actes nous paraît se retrouver dans les exemples suivants : Mar., NI, 17-18 : αὐτὸς γὰρ ὃ Ἡρῴδης ἀποστείλας ἐχράτησεν τὸν ἸΙωάνην χαὶ ἔδησεν αὐτὸν ἐν φυλαχῇ διὰ Ἡρῳδιάδα τὴν γυναῖχα Φιλίππου τοῦ ἀδελφοῦ αὐτοῦ, ὅτι αὐτὴν ἐγάμησεν. --- Mar., VIII, 24 : βλέπω τοὺς ἀνθρώπους ὅτι ὡς δένδρα ὁρῶ περιπατοῦντας, je vois les hommes ; je les vois marchant semblables ἃ des arbres (proposition dépen- dante affirmative, νου. 122, 6). Dans ces exemples, on aurait attendu une proposition rela- tive, et non une proposition causale ou affirmative. C'est aussi une proposition relative qu'on aurait pu avoir dans J., IX, 17: Τί σὺ λέγεις περὶ αὐτοῦ, ὅτι ἠνέῳξέν σου τοὺς ὀφθαχωούς; QUE PENSEs- tu de lui, toi dont il a ouvert les yeux? Ces propositions, cau- sales dans leur forme et très voisines de la proposition rela- tive, sont très hébraïsantes (PREISWERK, 585, 586)". 180. a) Souvent un pronom démonstratif ou interrogatif an- nonce la proposition causale, J., X, 17 : διὰ τοῦτό με ὃ πατὴρ ἀγαπᾷ, ὅτι ἐγὼ τίθημι τὴν ψυχήν μου. — 4 J., LIT, 12 : καὶ χάριν τίνος ἔσφαξεν αὐτόν; ὅτι χτλ. — Α4΄»., III, 16 : οὕτως, ὅτι χλιαρὸς εἶ χτλ. — R., IX, 31-32; 2 Co., XII, 13. b) D'autres fois, la proposition causale, placée la première et séparée de la proposition principale, est rappelée par un pro- nom démonstratif, J., XV, 19. 6) Il existe des passages où l’on hésite entre ὅτι causal et ὅτι déclaratif, 2 Th., III, 7-8; c'est à l'exégète de décider pour chaque passage. Dans 1 J., III, 19-20, le premier ὅτι est déclaratif ; le second est considéré par les uns comme causal (et alors πείσομεν prend le sens de rassurer), par les autres comme déclaratif (πείσομεν signifiera convaincre, persuader); le troisième ὅτι reprend le second. d) On trouve deux fois la négation μή dans la proposition causale, J., ΠῚ, 18; 4.., IX, 17. Cet emploi de μή est post-clas- sique; νου. 352. 1, Pour Mar., V1, 17-18, ὅτι αὐτήν — nv. — Pour Mar., VIII, 24 : ὅτι = où. — Pour J., IX, 47, ὅτι σου — οὗ. — Dans les LXX, Dan., Il, 20 : εἴη τὸ ὄνομα τοῦ θεοῦ εὐλογημένον ἀπὸ τοῦ αἰῶνος καὶ ἕως τοῦ αἰῶνος, ὅτι ἡ σοφία καὶ ἡ σύνεσις αὐτοῦ ἐστί (= οὗ ἐστὶ ἡ σοφία καὶ ἡ σύνεσις). PROPOSITIONS DÉPENDANTES CAUSALES. 101 e) On lit J., XIV, 22: Κύριε, τί γέγονεν ὅτι uv μέλλεις ἐμφανίζειν....; Mais le verbe qui unit τί et ὅτι peut tomber, et l’on a, 4., V,4: τί ὅτι ἔθου ἐν τῇ χαρδίᾳ σου τὸ πρᾶγμα τοῦτο; OÙ τί ὅτι — POUrQUOI. Enfin τί tombe à son tour et il reste ὅτι, pourquoi, introduisant une proposition indépendante interrogative (48). f) Classiquement les verbes qui expriment une émotion, un sentiment peuvent être suivis d'une proposition causale; il en est de même dans le N. T. avec : ayavaxtetv, L., XIII, 14; εὐχαρι- στεῖν, L., XVIII, 11; ἐξομολογεῖσθαι, Mat., XI, 25 ; θαυμάζειν, L., XI, 38; αέλει, Mar., IV, 38; χαίρειν, L., X, 20; χολᾶν, J., VII, 23. Etc. Après les verbes de cette classe on peut trouver : {° une proposition causale; 2 une proposition finale (146, 3°); 3° une proposition infinitive (Æ., Il, 11; Té£., IIL, 8, etc.); 4 une proposition participe (315). On trouve aussi classiquement ἐπὶ τῷ avec l'infinitif; cette construc- tion n'existe pas dans le Ν. Τ. g) Comme chez les classiques, on trouve dans le N.T., au lieu de la proposition causale, διὰ τό avec l’infinitif, Mat., XXIV, 12; et cf. les LXX, 2 Mac., VIII, 36 (cf. 273, δ). 481. 1° La syntaxe de la proposition causale dans le N. T. suit gé- néralement les règles de la syntaxe classique; 20 Elle n'offre qu’un petit nombre de particularités à relever : Particularités de la langue familière du N. T. : Particules de la langue post-classique, 176. — Emploi du style direct pour rapporter l'opinion d'autrui, 178, ὃ. — Emploi de ὡς ὅτι pour indiquer le motif subjectif, 178, c. — Emploi de ὅτι pour indiquer la relation logique entre deux actes ou deux idées, 179. — Emploi de la négation μή, 180, d. — Genèse de τί ὅτι et ὅτι devenus particules d'interrogation indépendante, 180, e; Tendance à abandonner certaines particules de la langue littéraire, 176. — Abandon du participe avec ἅτε, οἷον, οἷα pour exprimer le motif réel, 178, a. — Abandon de l’optatif oblique, 178, ὁ. — Abandon de ἐπὶ τῷ avec l'infinitif après les verbes de sentiment, 180, f. Particularités dues à l’influence de l'hébreu : Emploi de ὅτι pour éta- blir une relation logique entre deux actes ou deux idées, 179, c et d. Particularités de la langue littéraire : Quelques exemples de ἐπειδή, ἐπειδήπερ, ἀνθ᾽ ὦν, 176. 102 PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. CHAPITRE XV Propositions dépendantes (circonstanciel]les) conditionnelles et concessives. 482. a) On a vu (93) que la proposition conditionnelle était une proposition indépendante exprimant la condition d'un acte exprimé dans une autre proposition indépendante. Mise en relation avec cette dernière par une particule ou un relatif, la première devient dépendante. b) La période conditionnelle se compose de deux proposi- tions : l’une, introduite par une particule et exprimant la con- dition ; on l’appelle antécédent, protase, proposition secondaire, ou simplement proposition conditionnelle; l'autre, exprimant l'acte qui dépend de la condition; on l'appelle conséquent, apo- dose, ou simplement proposition principale. c) La proposition principale peut prendre toutes les formes de la proposition indépendante exprimant un jugement ou un désir. d) Les deux propositions sont indépendantes l’une de l'autre pour l'emploi du temps et du mode qui ne dépendent que de la nature de l'idée (99; 175, 5°); ce qui explique le mélange des formes de la proposition conditionnelle. Cependant : e) Il existe entre les deux propositions un rapport ordinaire et régulier, résultant de la nature même des idées, et amenant une correspondance ordinaire entre les deux propositions, au point de vue de leur construction. 483. a) La forme de la proposition conditionnelle Géheid de la manière dont celui qui parle conçoit l'idée. Il peut la considérer : comme réelle, comme irréelle, comme éventuelle, comme possible simplement. — De là les quatre formes de la période conditionnelle dont traite la grammaire classique (Gurrius, 534, 535.) | b) Dans le N. T., l'acte n’est plus considéré comme simple- ment possible; aussi ne reste-t-il que de rares exemples de la quatrième forme, remplacée par la première ou la troisième (9). 4. Cunrius, 534-550; Kocu, 114, et 114, Β΄; Cucuec et Riemann, 109-114; Maovio, 108; 117-118. PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. 103 c) Lorsque la condition est conçue : comme réelle, le verbe est au mode de réalité (indicatif), comme irréelle, le: verbe est au mode d'irréalité (indicatif des temps secondaires}; comme éventuelle, le verbe est à l’un des deux modes d’éven- tualité (subjonctif ou indicatif futur); comme possible simple- ment, le verbe est au mode de possibilité pure (optatif). d) Classiquement, la proposition conditionnelle est introduite par εἰ, ἐάν, ἄν, ἤν. Elle est introduite dans le N. T. par εἰ et ἐάν; rarement par ἄν (Jean seul, ΧΙ], 32 (WH); XIII, 20; XVI, 23; XX, 23); jamais par ἥν. e) Classiquement, εἰ est lié au mode indicatif et ἐάν au mode subjonctif. Dans le N. T., l'emploi du mode étant indépendant de la forme traditionnelle de la proposition et de la particule qui l’introduit, on trouvera εἰ avec le futur et le subjonctif, pour une condition éventuelle, et ἐάν avec l'indicatif pour une condition réelle. Proposition conditionnelle de la première forme : indicatif au mode réel. 484. La proposition conditionnelle de la première forme présente la condition comme réelle. Tantôt la condition existe réellement (Mut., XIV, 28), et alors la particule, et ou ἐάν, équivaut à puisque, et même parce que (CucueL et RIEMANN, 108, Rem. I). Tantôt la condition n'existe pas (Mat., XII, 26); celui qui parle la regarde provisoirement comme réelle, afin de pouvoir établir son raisonnement (Kocow, 114, I, et note 1.) Les deux propositions de la période gardent le temps et le mode qu’elles auraient, si elles étaient indépendantes. Par suite, on trouvera: dans la proposition conditionnelle, les temps de l'indicatif au mode réel : présent, aoriste, parfait (97); dans la proposition principale, les temps de l'indicatif aux modes réel ou éventuel, présent, futur, aoriste, parfait. La négation est régulièrement ur, en grec classique, dans la propo- sition conditionnelle. Dans le N. T., la proposition conditionnelle n'est qu’une proposition indépendante affirmative devenue dépendante; elle garde la négation où, attachée au mode indicatif (12). Exemples : 1° Avec εἰ, Mat., XIX, 10 : εἰ οὕτως ἐστὶν ἢ αἰτία τοῦ ἀνθρώπου μετὰ τῆς γυναιχός, οὐ συμφέρει γαμῆσαι. --- Mar., IV, 28 : εἴ τις ἔχει 104 PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. ὦτα ἀχούειν, ἀκουέτω, et οἵ. Mat., V, 29. — A., V, 39 : εἰ δὲ ἐκ. θεοῦ ἐστίν, où δυνήσεσθε χαταλῦσαι αὐτούς. — 4 Co., XV, 16 : εἰ γὰρ νεχροὶ οὐχ ἐγείρονται, οὐδὲ Χριστὸς ἐγήγερται. L., XIX, 8: εἴ τινός τι ἐσυχοφάντησα; ἀποδίδωμι τετραπλοῦν. — L., XVI, 11 : εἰ οὖν ἐν τῷ ἀδίκῳ μαμωνᾷ πιστοὶ οὐχ ἐγένεσθε, τὸ ἀλη- θινὸν τίς ὑμῖν πιστεύσει; --- Apoc., XX, 15 : εἴ τις οὐχ εὑρέθη ἐν τῇ βίόλῳ τῆς ζωῆς γεγραμμένος ἐδλήθη εἰς τὴν λίμνην. J., ΧΙ, 12 : εἰ xexoiuntat, σωθήσεται. — Α., XVI, 15 : εἰ χεχρί- χατέ μὲ πιστὴν τῷ Κυρίῳ εἶναι..., εἰς τὸν οἶκόν μου μένετε. --- 2 (Ο., IL, 5; VII, 14. 2° Avec ἐάν, 4 J., V, 14-15 : αὕτη ἐστὶν ἣ παρρησία ἣν ἔχομεν πρὸς αὐτόν, ὅτι ἐάν τι αἰτώμεθα χατὰ τὸ θέλημα αὐτοῦ ἀχούει ἡμῶν. χαὶ ἐὰν οἴδαμεν ὅτι ἀχούει ἡμῶν ὃ ἐὰν αἰτώμεθα χτλ., PUISQUE NOUS SALONS qu'il nous eœauce, etc. — Avec une idée accessoire de temps, 4 Th., III, 8 : νῦν ζῶμεν ἐὰν ὑμεῖς στήχετε ἐν Κυρίῳ, nous vivons du moment que vous persévérez.. Dans les LXX : avec et, Gen., XLVIII, 11; Ex., XXXII, 3: Job, XXII, 20; 1 Mac., XV, 21. — Avec ἐάν, Lév., 1, 14 : ἐὰν δὲ ἀπὸ τῶν πετεινῶν χάρπωμα προσφέρει δῶρον αὐτοῦ τῷ Κυρίῳ. — Job, XXII, 3 : τί γὰρ μέλει τῷ Κυρίῳ, ἐὰν σὺ ἦσθα τοῖς ἔργοις ἄμεμπτος; est-ce que Dieu s'inquiète δὲ tu as été trréprochable...? L'imparfait de narration est au mode réel. — Cf. 4 R., II, 14. : πᾶν ὃ ἐὰν ävé6n.. au mode réel. Pour les périodes conditionnelles qui ont le verbe au pré- sent dans la proposition conditionnelle, et à l'imparfait dans la proposition principale, voy. 189. 485. a) La proposition conditionnelle au mode réel est assi- milée absolument à la proposition indépendante affirmative dont elle garde le temps, le mode, et la négation οὐ. δ) La négation se trouve : L., XI, 8; XIV, 26; XVI, 11, 31; J., 1, 25; III, 12, V, 47, X,37; R., VIII, 9; XI, 21; 4 Co., VII, 9; IX, 2; XI,6; XV, 13, 14-17; XVI, 22, etc. Voy. 353, a. — Les Actes n'en offrent pas d'exemple, sauf XXV, 11 : εἰ δὲ οὐδὲν ἔστιν ὧν οὗτοι χατηγοροῦσιν... Cet emploi de οὐ est correct et clas- sique ; σου. 313, a (cf. Goopwin, 384-387) — Μή se trouve dans 4 Tim., VI, 3; mais la particule nie le participe, et non la proposition qui est affirmative. c) Les temps imparfait et plus-que-parfait sont réservés aux propositions conditionnelles de la deuxième forme, au mode irréel. — L'aoriste sert de mode réel dans celles de la première, et de mode irréel dans celles de la seconde. 486. a) On lit, L., XII, 49 : πῦρ ἦλθον βαλεῖν ἐπὶ τὴν γῆν" καὶ τί θέλω, εἰ ἤδη PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. 105 ἀνήφθη; L'acte est passé ; θέλω ayant son complément direct τί, les mots εἰ ἤδη ἀνήφθη ne peuvent être une proposition dépendante interrogative; enfin, l'interrogation τί θέλω équivaut à οὐδὲν θέλω (53, 6). Le sens est donc : qu’ai-je à désirer, s'il est déjà allumé® = je n'ai rien à désirer, s’il est déjà allumé; et, comme nous dirions en français : tout ce que je désire, c’est qu’il soit déjà allumé. Cf. LXX, Sag. Sir., X XIII, 14 : καὶ θελήσεις, εἰ μὴ ἐγεννήθης, ἔτ serais content, si tu n'élais pas né, — lout ce que tu désirerais, ce serail que lu ne fusses pas né. b) Nous avons montré comment la proposition conditionnelle devenait une proposition dépendante iuterrogative, en changeant de place, après les verbes déclaratifs (126, e). Il en est de même après les verbes qui expriment un sentiment : « Le verbe θαυμάζειν, je me demande avec étonnement, se construit avec une proposition dépendante interrogative.» (Kocx, 116, 2, Rem. II). Mar., XV, 44 : ὁ δὲ Πειλᾶτος ἐθαύμασεν el ἤδη τέθνηκεν. — 14 J., II, 13. | 6) Il en est de même dans l’exemple suivant, où la proposition condi- tionnelle équivaut à une proposition complétive directe, en passant après le verbe, Mar., XI, 25 : ἀφίετε εἴ τι ἔχετε χατά τινος. Proposition conditionnelle de la deuxième forme : mode irréel. 487. La proposition conditionnelle de la deuxième forme exprime une condition qui n'existe pas ou qui n’a pas existé; la proposition principale exprime un acte qui dépendait de cette condition et qui n’a pas lieu ou n’a pas eu lieu. Les deux propositions expriment l'irréalité, et, par suite, nient l'acte; la proposition principale prend ἄν, dans ce cas (13, a). a) Le verbe de la proposition conditionnelle peut être : 1° à l'imparfait, mode irréel du présent ; 2° à l’imparfait et à l’'ao- riste, mode irréel du passé ; 3° au plus-que-parfait, mode ir- réel du parfait. À chaque temps qui, dans la proposition con- ditionnelle de la première forme, exprime la réalité, corres- pond, dans celle de la deuxième forme, un temps qui exprime l’irréalité. On peut donc opposer, membre à membre, une pro- position de la première forme à une proposition de la deuxième. Dans ce cas, la proposition de la première forme sera néga- tive, si celle de la seconde est positive ; et positive, si celle de la seconde est négative. On s'assure ainsi du sens d'un temps dans la proposition de la deuxième forme, et l’on voit, par exemple, si l’imparfait est au mode irréel du présent ou du passé. b) Les deux propositions de la période se construisent indé- pendamment l’une de l’autre. Le verbe de la proposition prin- cipale est à un temps quelconque du passé ; le verbe de la pro- 106 PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. position conditionnelle, à l'un des trois temps dont il vient d'être question (Goopwin, 410; cf. Cucuez et RIEmANx, 111, Rem., note 2 de O. R.) | ΟἹ) L'imparfait au mode irréel du présent correspond à notre conditionnel présent; l’imparfait au mode irréel du passé, l’ao- riste et le plus-que-parfait correspondent à notre conditionnel passé. Comme il s’agit d’une supposition, la négation est μή. Les exemples se classent ainsi : 1° Le verbe de la proposition conditionnelle est à l’imparfait, mode irréel du présent : J., VIII, 19 : οὔτε ἐμὲ οἴδατε οὔτε τὸν πατέρα pou: εἰ ἐμὲ ἤδειτε, καὶ τὸν πατέρα μου ἄν ἤδειτε. Dans cet exemple, le mode réel et le mode irréel s'opposent l'un à l’autre. — L., VII, 39 : οὗτος, εἰ ἦν [Ὁ] προφήτης, ἐγίνωσχεν ἂν τίς χαὶ ποταπὴ ἣ γυνή. Mode réel : οὗτος οὐχ ἔστιν προφήτης, οὐ γὰρ γινώσχει. — J., V, 46; VIII, 19, 42; IX, 33, 41; XVIII, 36; R., VII, 7; 4. Co., XI, 31; XII, 19; Gal. I, 10; H., VIII, 4. — J., IV, 10 : εἰ ἤδεις τὴν δωρεὰν τοῦ θεοῦ χαὶ τίς ἐστιν ὃ λέγων σοι...) σὺ ἂν ἤτησας αὐτόν. Mode réel : οὐχ οἶδας τὴν δωρεὰν τοῦ θεοῦ, καὶ οὐχ ἤτησας αὐτόν. --- J., XIV, 28 : εἰ ἡγαπᾶτέ με, ἐχά- θητε ἄν. Mode réel : οὐχ ἀγαπᾶτέ με, καὶ οὐχ ἐχάρητε. --- Μαΐ., XXIV, 43; L., XII, 39; J., XVIIL, 30; À., XVIII, 14; Æ., VII, 11. Dans les LXX, Gen., XXXI, 42 : εἰ μὴ ὁ θεὸς τοῦ πατρός μου ᾿Αὐραὰμ καὶ ὁ φόθος ᾿Ισαὰχ ἦν μοι, νῦν ἂν χενόν με ἐξαπέστειλας. — Jug., XIII, 23; 3 Mac., IV, 47. | 9 Le verbe de la proposition conditionnelle est à l’imparfait de narration (exprimant l'acte avec l'idée accessoire de durée) et à l’aoriste, au mode irréel du passé : H., NII, 7: εἰ γὰρ à πρώτη éxelvn ἦν ἄμεμπτος, οὐχ ἂν δευτέρας ἐζητεῖτο τόπος, δὲ le premier avail élé irréprochable, il n'y au- raît pas eu lieu d'en chercher un second. Mode réel : à πρώτη οὐχ ἦν ἄμεμπτος, χαὶ δευτέρας ἐζητεῖτο τόπος. — J., XI, 32 : εἰ ἧς ὦδε, οὐχ ἄν μου ἀπέθανεν ὁ ἀδελφός. Mode réel : οὐχ ἧς ὧδε, καὶ ἀπέθανεν ὃ ἀδελφός. — 4 J., 11, 19 : εἰ γὰρ ἐξ ἡμῶν ἦσαν, μεμενήχεισαν ἂν μεθ᾽ ἡμῶν, s'ils avaient élé des nôtres, ils seraient restés avec nous. Mode réel : οὐκ ἦσαν ἐξ ἡμῶν καὶ où μεμενήχασιν. — J., XI, 21; Gal., IV, 15. Mat., XXIII, 30 : et ἤμεθα ἐν ταῖς ἡμέραις τῶν πατέρων ἡμῶν, οὐχ ἂν ἤμεθα αὐτῶν χοινωνοὶ ἐν τῷ αἵματι τῶν προφητῶν. On peut en- tendre : δὲ nous avions vécu du temps de nos ancêtres, nous PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. 1 07 n'aurions pas élé leurs complices, et le mode réel sera : οὐχ ἥμεθα ἐν ταῖς ἡμέραις τῶν πατέρων ἡμῶν, χαὶ οὐχ ἥμεθα αὐτῶν χοινωνοί. Mais le mouvement oratoire du passage exige que la supposi- tion soit rapportée au présent. Le sens est : si nous vivions du temps de nos ancêtres, nous ne serions pas leurs complices ; et le mode réel est : οὐχ ἐσμὲν ἐν ταῖς ἥ μέραις..., καὶ οὐχ ἐσμὲν xot- νωνοὶ... Le passage rentre ainsi dans la première catégorie d'exemples. Dans quelques passages, d’ailleurs, il est indifférent de rap- porter l'acte au présent ou au passé. Cf. encore R., VII, 7 : … τήν τε γὰρ ἐπιθυμίαν οὐχ ἤδειν, εἰ μὴ ὃ νόμος ἔλεγεν, je ne connai- trais pas la convoilise si la Loi ne disait pas, ou bien je n’au- rais pas connu la convoilise si la Loi n'avait pas dit. Mat., XI, 21 : εἰ ἐν Τύρῳ καὶ Σιδῶνι ἐγένοντο ai δυνάμεις αἱ yevd- μεναι ἐν ὑμῖν, πάλαι ἂν ἐν σάχχῳ χαὶ σποδῷ μετενόησαν. Mode réel : αἱ δυνάμεις αἱ γενόμεναι ἐν ὑμῖν οὐχ ἐγένοντο ἐν Τύρῳ οὐδὲ ἐν Σιδῶνι, χαὶ οὐ μετενόησαν. --- ., XV, 22 : εἰ un ἦλθον καὶ ἐλάλησα αὐτοῖς, ἁμαρτίαν οὐχ εἴχοσαν. Mode réel : ἦλθον χαὶ ἐλάλησα αὐτοῖς, xal ἁμαρ- τίαν ἔχουσιν. --- Μαί., XI, 23; XXVI, 24; Mar., XIV, 21; J., XV, 24; 4 Co., 11, 8; Gal., IX, 21; 4... IV, 8. Dans les LXX, Gen., XLIII, 9: εἰ un γὰρ ἐδραδύναμεν, ἤδη ἂν ὑπεστρέψα- μὲν δίς. — Baruch, III, 13 : τῇ ὁδῷ τοῦ Θεοῦ εἰ ἐπορεύθης, κατῴκεις ἂν ἐν εἰρήνῃ τὸν αἰῶνα. --- Sag., XI, 26. 3° Le verbe de la proposition conditionnelle est au plus-que- parfait, mode irréel du parfait : Mat., XII, 7 : εἰ δὲ ἐγνώχειτε τί ἐστιν Ἔλεος θέλω καὶ où Our diav, οὐχ ἄν χατεδικάσχτε τοὺς ἀναιτίους. Mode réel : οὐχ ἐγνώχατε τί ἐστιν..., καὶ χατεδιχάσατε τοὺς ἀναιτίους. --- J., XIX, 11 : οὐχ εἶχες ἐξουσίαν κατ᾽ ἐμοῦ οὐδεμίαν, εἰ μὴ nv δεδομένον σοι ἄνωθεν. Mode réel: δεδομένον ἐστίν σοι ἄνωθεν, xat ἔχεις ἐξουσίαν. —J., XIV, 7. Dans les LXX, Jug., VIII, 19 : εἰ ἐζωογονήκειτε αὐτούς, οὐχ ἂν ἀπέκτεινα ὑμᾶς. — Job, IV, 12. 188. a) Classiquement « il est rare que, pour mieux faire ressortir la proposition principale, ἄν soit omis (1e forme de périodes suppositives). » (Currivs, 542). Le N. T. offre un assez grand nombre d'exemples de cette suppression, qui donne à la pensée un caractère affirmatif, J., XV, 22 : εἰ μὴ ἦλθον καὶ ἐλά- λησα αὐτοῖς, ἁμαρτίαν οὐχ εἴχοσαν. — J., XV, 24; XIX, 11; R., VII, 7, Gal., IV, 15 : εἰ δυνατόν, τοὺς ὀφθαλμοὺς ὑμῶν ἐξορύ- 2% “ἢ , ξαντες ἐδώχατέ μοι. 108 PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. δ) Régulièrement, ἄν se supprime avec les verbes et les lo- cutions qui expriment la nécessité ou la possibilité de l’acte en même temps que sonirréalité (5, c ; 39, δ). Il en est de même dans le N. T., J., IX, 33 : εἰ μὴ nv οὗτος παρὰ θεοῦ, οὐχ ἡδύνατο ποιεῖν οὐδέν. — Mar., XIV, 21; À., XXVI, 32. c) Dans un passage on trouve où et non μή, Mat., XXVI, 24 (Mar., XIV, 21) : καλὸν ἦν αὐτῷ εἰ οὐχ ἐγεννήθη. Mode réel : ἐγεννήθη χαὶ οὐ χαλόν ἐστιν αὐτῷ. La négation est correcte, parce qu'elle ne forme avec le verbe qu'une « seule expression négative » (GO0DwIN, 384.) 489. La période conditionnelle peut se composer de la pro- position conditionnellede la première forme et dela proposition principale de la deuxième. Les deux parties de la période sont pensées et exprimées indépendamment l'une de l’autre. L., XVII, 6 : εἶπεν δὲ ὁ Κύριος Et ἔχετε πίστιν ὡς xéxxov σινάπεως, ἐλέγετε ἂν τῇ συχαμίνῳ ᾿Εχριζώθητι..., χαὶ ὑπήχουσεν ἂν ὑμῖν. — La proposition conditionnelle de la première forme demandait une proposition principale ayant son verbe au futur ou à l'impé- ratif, le mode éventuel, et non le mode irréel. Mais les deux parties de la période sont absolument indépendantes. Entendez : vous avez, je suppose, de la foi gros comine un grain de senevé ; dans ce cas (Ἀν) vous auriez pu dire au Sy- comore : Déracine-toi…., el il vous aurait obéi. Il faut expliquer de même : J., VIII, 39, leçon de Tis., TRE- GELLES et LACHMANN (mais non de WH,, qui lisent ποιεῖτε). — 2 Co., XI, 4, leçon de Tis. et TREGELLES (mais non de WH et LACHMANN, qui lisent ἀνέχεσθε). — Æ., XI, 15, leçon de Tis. et TREGELLES, qui lisent μνημονεύουσιν, présent historique faisant suite à ceux du v. 14 (mais non de WH et LACHMaNN, qui lisent ἐμνημόνευον). Le mélange des deux formes dans la même période condi- tionnelle est d’ailleurs classique. Ce mélange n'existe que dans Luc et Paul". Proposition conditionnelle de la troisième forme : mode éventuel (futur et subjonctif). 490. a) La proposition conditionnelle de la troisième forme 1. « Un temps passé ou présent dans la protase et l'optatif potentiel ou l'indi- catif avec ἄν dans l'apodose forment une combivaison parfaitement légitime, chaque proposition gardant la valeur qui lui est propre. » (Goopwix, 503 ; cf. 508 ; il ren- voie à Demosr., XVIII, 223; XXVII, 37; Ecrir., Orest. 566.) PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. 109 exprime la condition comme éventuelle. Tantôt la condition est vraiment éventuelle; tantôt, au contraire, elle est impossible, et celui qui parle la considère provisoirement comme éventuelle, pour rendre l’idée plus vive et le raisonnement plus frappant (Mat., XVI, 26). δ) La proposition est introduite par ἐάν avec le subjonctif, et, moins souvent, l'indicatif futur; ou par et avec l'indicatif futur, et, moins souvent, le subjonctif (183, c; cf. 98). | La négation est un avec le subjonctif, et où avec l'indicatif futur. De là le tableau suivant : PROPOSITION CONDITIONNELLE. PROPOSITION PRINCIPALE. ἐάν (un) : εἰ avec le subjonctif. Indicatif fulur (ou présent) εἰ (οὐ) avec le futur indi- ou temps équivalent. ἐὰν “ σαί. c) Le subjonctif présent exprime souvent l’acte avec l’idée accessoire de durée, et par suite la simultanéité de la con- dition avec l'acte qui en dépend. — Le subjonctif aoriste ex- prime l'idée pure et simple; il correspond tantôt au futur simple comme le subjonctif présent, tantôt au futur antérieur. — Le subjonctif parfait correspond au futur antérieur. 191. Exemples : 1° ’Exv avec le subjonctif présent; Mat., VI, 22 : ἐὰν οὖν ἢ à ὀφθαλμός σου ἁπλοῦς, ὅλον τὸ σῶμα σου φωτινὸν ἔσται (οἵ, L., XI, 34). — Mat., VIII, 2 : ἐχν θέλης, δύνασχί με χαθαρίσαι. --- Μαί., X, 13 et L., Χ,6; Mat., XV, 14; J., VII, 17; XII, 26; XXI, 25; A., V, 38-39; XIII, 41 (cité des LXX, Æabac., I, 5); 1 J., Il, 4. Avec le subjonctif aoriste ; Mat., IV, 9 : ταῦτά σοι πάντα δώσω, ἐὰν πεσὼν προσχυνήσης. — Mal., XVIII, 12-13 : ἐχν γένηταί τινι ἀν- θρώπῳ ἑκατὸν πρόδατα χαὶ πλανηθῇ ἕν ἐξ αὐτῶν, οὐχὶ ἀφήσει τὰ ἐνενή- χονταὰ ἐννέα ἐπὶ τὰ ὄρη χαὶ πορευθεὶς ζητεῖ τὸ πλανώμενον; καὶ ἐὰν γένηται εὑρεῖν αὐτό, ἀμὴν λέγω ὑμῖν ὅτι χαίρει... Les présents ζητεῖ et χαίρει, coordonnés à ἀφήσει, sont proleptiques et oratoires. — Μαί., V, 47: Exv ἀσπάσησθε τοὺς ἀδελφοὺς ὑμῶν μόνον, τί περισσὸν ποιεῖτε; -οὖ΄., XX, 23 : ἄν τινων ἀφῆτε τὰς ἀμχρτίας, ἀφέωνται αὐτοῖς" ἄν τινων χρατῆτε, χεχράτηνται. Le parfait est proleptique. — { Co., VII, 28: ἐὰν δὲ χαὶ γαμήσῃς οὐχ ἥμαρτες, καὶ ἐὰν γήμη [ἢ] παρθένος οὐχ ἥμαρτεν. Les aoristes sont proleptiques. — Μαί., V, 13; XVI, 26; Mar., IX, 50; J., VIIT, 14, 16; R., VII, 2 (et 4 Co., XI, 26). Etc. 110 PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. Nota. — Lorsque ἐάν sigoifie foules les fois que, quand, et que la proposi- Lun conditionnelle est fréguentative, la proposition principale prend le verbe au urésent, en grec classique. Il en est de même dans le N. T., Mat., V, 41; 2 Tim., 1, 5, etc. — Quand la répétition de la condition se rapporte au passé, on emploie classiquement εἰ avec l'optatif. Cette construction n'est pas usitée dans le N. T.; ls auteurs de ce livre pensent autrement, et, par suite, emploient un autre tour et une autre construction (Mat., V, 47), ou une autre espèce de propositionf. Avec le subjonctif parfait, très rarement, J., III, 27 : où δύ- ναται ἄνθρωπος λαμδάνειν οὐδὲν ἐὰν μὴ ἢ δεδομένον αὐτῷ Ex τοῦ οὐρανοῦ. - Jac., Υ͂, 15. Dans les LXX, Gen., XVIII, 24 : ἐὰν ὦσι πεντήχοντα δίκαιοι ἐν τῇ πόλει, ἀπολεῖς αὐτούς; --- Gen., XX VIII, 20: ἐὰν n Κύριος ὁ θεὸς μετ᾿ ἐμοῦ καὶ διαφυ- En pe ἐν τῇ ὁδῷ ταύτη... καὶ δῷ μοι ἄρτον φαγεῖν...» ἔσται Κύριός μοι εἰς θεόν. l's., ὨΨΤῚ], 16 : ἐὰν δὲ μὴ χορτασθῶσι, καὶ γογγύζουσιν. --- Gen., XLIV, 22,23. 20, 30, 32. — C. 1.4., 11,2 (Empire) : πάτριόν ἐστιν τῇ βουλῇ τοὺς ἀπὸ τῆς ᾿Ελλάδος ἀγαθοὺς ἄνδρας.... τειμᾶν χαὶ ζῶντας χἂν τοῦ βίου μεταστῶσιν, et ne 38 : ἐὰν δὲ πωλήση τὸν χαρπὸν ὁ δεσπότης τοῦ χωρίον, ἀκογραφέσθω. 20 ἘΠ avec le subjonctif présent ou aoriste : L., IX, 18 : οὐχ εἰσὶν ἡμῖν πλεῖον ἢ ἄρτοι πέντε χαὶ ἰχθύες δύο, εἰ μήτι πορευθέντες ἡμεῖς ἀγοράσωμεν εἰς πάντα τὸν λαόν (οἷ. Mar., VI, 37 et J., VI, 5). — Ι! Co., XIV, 5 : μείζων δὲ ὃ προφητεύων ἢ ὃ λαλῶν γλώσσαις, ἐχτὸς εἰ un διερμηνεύγ. — 4 Th., V, 9-10 : οὐκ ἔθετο ἡμᾶς ὁ θεὸς εἰς ὀργὴν ἀλλὰ εἰς περιποίησιν σωτηρίας... ἵγα, εἴτε γρηγορῶμεν εἴτε χαθεύδωμεν, ἅμα πὺν αὐτῷ ζήσωμεν, el quand nous veillerons el quand nous dor- nirons (et cf. R., XIV, 8. : ἐάντε γὰρ ζῶμεν χτλ.). — A4p., XI, ἡ : καὶ εἴ τις θελήσῃ αὐτοὺς ἀδιχῆσαι, οὕτως δεῖ αὐτὸν ἀποχτανθῆναι. L'emploi de εἰ avec le subjonctif se rencontre chez Homère, chez les poètes classiques et chez les auteurs post-classiques CurTIus, 546 bis, Rem. I; LiDbELL and SCOTT, sub ver. εἰ, A, IT; νου. surtout Goopwin, 468-471). Il appartient à la langue familière. Dans les LXX, Gen., XXXI, 50 : εἰ ταπεινώσεις τὰς θυγατέρας μον, εἰ λάδης τυνγαΐχας πρὸς ταῖς θυγατράσι μον, ὅρα, οὐθεὶς μεθ᾽ ἡμῶν ἐστὶν ὁρῶν. — Gen. ΧΠΜΠΠ, 3-4 : εἰ μὲν οὖν ἀποστέλλης τὸν ἀδελφὸν ἡμῶν μεθ᾽ ἡμῶν, χκαταδησόμεθα.... LE δὲ μὴ ἀποστέλλης τὸν ἀδελφὸν ἡμῶν μεθ᾽ ἡμῶν, οὐ πορευσόμεθα. --- Jér., XLIX, 5 : ἕστω Κύριος ἐν ἡμῖν εἰς μάρτυρα δίχαιον καὶ πιστόν, εἰ μὴ κατὰ πάντα τὸν λόγον... ηὐτῶς ποιήσωμεν. -- C. 1. 4., III, 1424 (Empire) : εἴ τις ἀποχοσμήσει τοῦτο τὸ rowov ἢ ἀποσκουτλώσῃ χτλ. — P. ΨΙΒΆΒΟΚ (Ρ. 67) : « XVII, 22 falso εἰ- 1. Lorsque la condition qui se répète est rapportée au passé par celui qui parle, vile s'exprime, dans le N. T., par la proposition temporelle (211) ou la proposition relative conditionnelle (233, δ, c), qui marquent la fréquence indéterminée dans le $ μη ἜΤ « PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. 411 ὀφεάωωσιν scriptum est pro ἐάν-ὀφείλωσιν, quam neglegentiam scribendi etiam in libris N. T., etc. » Remarque. — Les subjonctifs présent et avriste se mélangent : Mat., V, 23 : ἐὰν οὖν προσφέρῃς τὸ δῶρόν σου ἐπὶ τὸ θυσιαστήριον χἀχεῖ μνησθῆς. — 2 Tim., 11,5; 4 Co., XIV, 23, 24; Mat., XXI, 21. Chaque βυ]οηοι σατο δοὴ sens propre. — Ils permutent : L., XIX, 31 : ἐάν τις ὑμᾶς ἐρωτᾷ, et Mat., XXI, 3: ἐάν τις ὑμῖν εἴπη τι. — L., VI, 33 et 34; Mar., IX, 43-45, etc. 492. Au lieu du subjonctif avec ἐάν ou εἰ, on peut trouver, comme en grec classique, le futur (avec εἰ). Entre les deux constructions il existe une différence d’usage; « on emploie beaucoup plus souvent le subjonctif aoriste avec ἐάν que εἰ avec le futur. » (Cucuez et RIEMANN, 111, note 1). Dans le N.T. on trouve un certain nombre de fois le futur après εἰ et ἐάν. Après ei; 4. Co., IX, 11 : εἰ ἡμεῖς duty τὰ πνευματικὰ ἐσπείραμεν, μέγα εἰ ἡμεῖς ὑμῶν τὰ σαρχικὰ θερίσομεν; — 4 Co., 1Π| 14-15 : εἴ τινος τὸ ἔργον μενεῖ ὃ ἐποιχοδόμησεν, μισθὸν λήμψεται" εἴ τινος τὸ ἔργον χαταχαήσεται, ζημιωθήσεται. — Μαΐ., XXVI, 33; Mar., XIV, 29; L., XI, 8; { P., 111, 20 (bis), Apoc., XI, ὃ (Variante); XIII, 10. Après ἐάν; L., XIX, 40 : ἐὰν οὗτοι σιωπήσουσιν, οἱ λίθοι χράξουσιν. — Mat., XVII, 19 (Tis.); Α., VIII, 31; Apoc., 11, 22 : ἐὰν μὴ μετανοήσουσιν Ex τῶν ἔργων αὐτῆς, el Cf. Π 5 : ἐὰν μὴ μετανοήσῃς. Dans les LXX, Gen., XXXI, 50 : εἰ ταπεινώσεις τὰς θυγατέρας μον, εἰ λάθης γυναῖχας... --- Ο..]. À., 1Π|| 1418 (Empire) : εἰ δέ τις οὕτω ποιήσει, à αὐτὴ xal ἐπὶ τούτοις ἀρά. L'emploi du futur après ἐάν est post-classique : LXX, Lévit., XXII, 9 : φυλάξονται τὰ φυλάγματά μου, ἵνα μὴ... ἀποθάνωσι δι᾽ αὐτά, ἐὰν βεθδηλώσουσιν αὐτὰ. --- P. VIiERECK (Ρ. 67, 9) : « XXI, 40, ἐὰν θελήσει ut in titulo corruptissimo correxi!. » 493. Le subjonctif du style direct demeure là où l'on aurait eu en grec classique l’optatif oblique : J., IX, 22 : ἤδη γὰρ συνετέθειντο οἱ ᾿Ιουδαῖοι ἵνα, ἐάν τις αὐτὸν ὁμολο- γήσῃ Χριστόν, ἀποσυνάγωγος γένηται. — J., XI, 57; Α.., IX, 2. Il existe cependant un exemple de l’optatif oblique, 4., XXIV, 19 : τινὲς δὲ ἀπὸ τῆς ᾿Ασίας ᾿Ιουδαῖοι, οὗς ἔδει ἐπὶ σοῦ παρεῖναι nai κατηγορεῖν, εἴ τι ἔχοιεν πρὸς ἐμέ. C'est un vestige de la langue littéraire, de même que l'emploi du inode potentiel dans À., VIII, 31 : πῶς γὰρ ἂν δυναίμην ἐὰν... (Cf. 69; KOCH, 114, 2, a, et 106, 5, Ὁ.) 1. Aussi croyons-nous inutile de corriger le passage. 112 PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. Proposition conditionnelle de la quatrième forme : mode de possibilité (optatif). 494. La proposition conditionnelle de la quatrième forme présente la condition comme une simple possibilité, une pure supposition. Classiquement, le verbe de la proposition conditionnelle est à l'optatif avec εἰ; celui de la proposition principale est en gé- néral au mode potentiel (optatif et ἄν), mais peut être aussi à Pindicatif (Currivs, 567; CucuEL et RIEMANN, 110.) La proposition conditionnelle de la quatrième forme se ren- contre dans deux passages du N. T. : 4 P., III, 13-14 : καὶ τίς ὃ χαχώσων ὑμᾶς, éxv τοῦ ἀγαθοῦ ζηλωταὶ γένησθε; ἀλλ᾽ εἰ χαὶ πάσχοιτε διὰ διχαιοσύνην, μαχάριοι. --- # P., IT, 17 : χρεῖττον γὰρ ἀγαθοποιοῦντας, εἰ θέλοι τὸ θέλημα τοῦ θεοῦ, πάσχειν, ἢ χαχοποιοῦντας. C'est un reste de la langue littéraire. Les deux passages ap- partiennent au même auteur et au même développement. — Le verbe n'étant pas exprimé dans la proposition principale, le mode potentiel a été écarté. « Gette période conditionnelle est d'un emploi très fréquent chez les Attiques : par politesse, ils expriment volontiers, comme des idées purement personnelles et n'ayant de valeur que pour la personne qui parle, soit des maximes générales.., soit des suppositions dont la réalisation peut être considérée comme possible. » (Kocx, 114, 3). Ce tour délicat et réservé est abandonné dans le N. T.; il ne devait pas être fréquent dans la langue familière, et il ne convenait pas au Juif, qui tend tou- jours à renforcer l'affirmation (34). Nous croyons que l’auteur a choisi à dessein cette forme pour sa pensée. Dans les deux passages, il parle d'épreuves et de souffrances ; n’a-t-il pas voulu ménager son lecteur, en présentant cette idée d'épreuves comme une simple possibilité, au lieu de la présenter comme une éventualité ou une cer- titude ? L'abandon, dans le N.T., de la quatrième forme de la période conditionnelle est une des particularités caractéristiques de la langue de ce livre. Elle est remplacée : soit par la période de la première, soit par celle de la troisième. Dans les LXX, cette quatrième forme doit être rare ; l’hébreu ne pos- sède rien d’analogue, et le Juif pense autrement que le Grec. PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. 113 Notons enfin la locution st τύχοι, devenue dans le grec post- classique une locution adverbiale qui signifie : je suppose, pourrait-on dire, par exemple. Elle se trouve : 4 Co., XIV, 10, et XV, 37, c'est-à-dire dans Paul seul; cf. LuciEN, Zcaromén., 6; Epicrèr., III, 1, 3. Cette locution corrige ce qui paraîtrait trop absolu dans l'affirmation. Observations complémentaires. 495. a) Les écrivains du N. T. saisissent très nettement la différence qui existe entre l'indicatif et le subjonctif, J., XIII, 17 : εἰ ταῦτα οἴδατε, μαχαριοί ἐστε ἐὰν ποιῆτε αὐτά, PUISQUE VOUS SAVEZ cela, vous serez bienheureux si vous le praliquez. — Mar., III, 24 et 26 ; J., III, 12; X, 38; 41 Co., VII, 36. Ce qui justifie ce principe (182, d ; 183, e) : que le temps et le mode suivent toujours rigoureusement la nature de l’idée. b) Lorsque la condition est éventuelle, elle peut être exprimée indifféremment, dans bien des cas, par la première ou par la troisième forme, suivant la manière dont l’envisage celui qui parle : Mat., XVIIL 8-9 : εἰ δὲ à χείρ σου ἢ ὃ πούς σου σχανδαλίζει ce, Ex= χοψον αὐτὸν χαὶ βάλε... χαὶ εἰ ὃ ὀφθαλμός σου σχανδαλίζει σε, ἔξελε αὐτόν. Cf. Mar., IX, 45-47 : ἐλν ὃ πούς σου σχανδαλίζῃ σε, ἀπόχοψον αὐτὸν...., χαὶ ἐὰν ὁ ὀφθαλμός σου σχανδαλίζῃ σε, ἔχύαλε αὐτόν. — Α., V, 38-39; Gal., I, 8-9. — Dans les LXX, Gen., XLIV, 23 et 26. 6) Glassiquement, «il n'est pas rare de rencontrer la qua- trième forme au lieu de la seconde... La personne qui parle pour ne pas affaiblir sa pensée en faisant ressortir qu'elle n’est pas conforme à la réalité admet comme possible un fait qui en réalité n'existe pas.» (CurTius, 548, 3.) La langue du N. T. ne substitue pas la quatrième forme à la seconde ; elle renchérit encore en lui substituant la première ou la troisième, et en présentant comme réelle ou éventuelle une condition qui n’a pas existé ou même ne peut exister. Ilen est ainsi quand la condition aurait pu être ou devrait être rap- portée au passé (4 Co., XII, 15, etc.). Au contraire, quand la condition est irréelle et que celui qui parle vew en déclarer l'irréalilé, il se sert toujours de la seconde forme, et non de la quatrième, qui affaiblirail l'idée d’irréalité. Dans les deux cas, on reconnaît la tendance à renforcer l'af- firmation. 114 PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. 196. a) Classiquement, à la place de la proposition condi- tionnelle, «les orateurs et les poètes emploient quelquefois une proposition indépendante à l'impératif ou à l'indicatif. » (CurrTius, 519, Rem. 1). Ce tour, très vif et très naturel, est fré- quent dans le N.T., J., IT, 19 : λύσατε τὸν ναὸν τοῦτον, χαὶ ἐν τρισὶν ἡμέραις ἐγερῶ αὐτόν. — # Co., VII, 21 : δοῦλος ἐχλήθης; μή σοι με- λέτω. — R., XIII, 3; 46ο., VII, 27, etc. b) La proposition principale prend, comme chez les clas- siques, toutes les formes des propositions indépendantes dé- claratives et volitives. c) Dans la proposition principale, le verbe peut être sup- primé ainsi que la particule ἄν, 4 Co., XII, 19; 4. P., III, 14. d) La proposition principale peut être supprimée, et à sup- pléer d’après le contexte : J., VI, 64-62 : εἶπεν αὐτοῖς Τοῦτο ὑμᾶς σχανδαλίζει; ᾿Εὰν οὖν θεω- ρἧτε τὸν υἱὸν τοῦ ἀνθρώπου avabaivovre ὅπον ἦν τὸ πρότερον; Suppléez : τί γενήσεται, OÙ τί ἐρεῖτε, ἐχν θεωρῆτε...; — L., IX, 18: εἶπεν δὲ πρὸς αὐτούς Δότε αὐτοῖς φαγεῖν ὑμεῖς. Οἱ δὲ εἶπαν Οὐχ εἰσὶν ἡμῖν πλεῖον ἡ xp- τοι πέντε χαὶ ἰχθύες δύο, εἰ μή τι πορευθέντες ἡμεῖς ἀγοράσωμεν χτλ., nous n'avons que cinq pains el deux poissons, (et avec cela nous ne pouvons leur donner à manger) à moins que tu ne veuilles que nous allions acheter, etc. La proposition conditionnelle contient le subjonctif délibératif du style direct, πορευθέντες ἀγο- ράσωμεν...; faut-il que nous allions acheter. ὃ 497. La proposition principale est encore supprimée dans deux Cas : 1° Par aposiopèse, pour produire un effet oratoire, comme chez les classiques, L., XIX, 42 : et ἔγνως ἐν τῇ ἡμέρᾳ ταύτῃ καὶ σὺ τὰ πρὸς εἰρήνην — νῦν δὲ ἐχρύδη ἀπὸ ὀφθαλμῶν sou. — L., XIII, 9; A., XXIII, 9. — Cette figure de grammaire ne se rencontre que dans Luc. L., XXII, 42, Tis. lit : et βούλει παρενέγχαι, avec aposiopèse; mais WH. lisent : εἰ βούλει, παρένεγκε. — Eph., III, 2, la propo- sition principale se supplée du verset 1. 2° Quand la proposition conditionnelle équivaut à un ser- ment Négatif, Mar., VIIL, 12 : ἀμὴν λέγω Εἰ δοθήσεται τῇ γενεᾷ ταύτῃ σημεῖον, et cf. Mat., XVI, 4 : σημεῖον οὐ δοθήσεται αὐτῇ. --- Ce tour est un hébraïsme littéral, cf. Z7., III, 11 (et ΤΥ, 8), citation tex- tuelle des LXX, Ps., XCIV, 11 : ὡς ὦμοσα ἐν τῇ ὀργῇ μου Εἰ εἰσελεύ- σονται εἰς τὴν κατάπαυσίν μου. Positif : ei est alors combiné avec μήν, ZZ., VI, 14 : ὥμοσεν PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. 115 χαθ᾽ ἑαυτοῦ λέγων Et μὴν εὐλογῶν εὐλογήσω. — Ce tour est aussi un hébraïsme littéral; cf. les LXX, Ezéch., XX XVI, 5 : εἰ μὴν ἐν πυρὶ θυμοῦ μου ἐλάλησα, et Job, XX VIT, 3. 498. On trouve souvent un pronom démonstratif annonçant une proposition conditionnelle épexégétique, 1 J., IT, 3 : καὶ ἐν τούτῳ γινώσχομεν ὅτι ἐγνώχαμεν αὐτόν, ἐχν τὰς ἐντολὰς αὐτοῦ τηρῶμεν. 499. Nous avons noté l'abandon de l'optatif : dans la qua- trième forme dé la proposition conditionnelle (194); pour indi- quer la répétition de l’acte dans le passé (191, nota); employé comme optatif oblique (193). De plus, on ne trouve dans le N. T. : ni la construction de la première forme dont parle Curtius (548, 1), si fréquente chez les Attiques (PHÈ- DON, Ch. xtt1 et χιν); ni l'emploi de l'expression ironique εἰ un ἄρα (CUR- TIUS, 548, 2); ni l'emploi de ὥσπερ ἂν ei, OU ὡσεί, avec une proposition conditionnelle et comparative en même temps; ni l'emploi de l’aoriste dont parle Curtius (543, Rem. 2); ni celui dont parlent Cucuel et Rie- mann (111, Rem., note 2, ὃ. de Ο. R.). Classiquement, deux propositions conditionnelles, entre les- quelles la personne qui parle donne à choisir, sont introduites par εἴτε... εἴτε, et, lorsqu'elles se rapportent à l'avenir, par ἐάν τε... ἐάν τε (KocH, 114, ὃ, 2). Cette construction, aban- donnée dans le N. T., se retrouve cependant deux fois dans Paul, R., XIV,8; 1 Th., V, 9-10. 200. Au lieu d’une proposition conditionnelle introduite par et ou ἐάν, on rencontre très souvent une proposition relative (conditionnelle); une proposition temporelle; ou une propo- sition participe (cf. L., IX, 25 avec Mat., XVI, 26; et LXX, Gen., XLIV, 34). Lorsque la proposition relative et la proposition temporelle expriment une idée de condition, elles suivent la syntaxe de la proposition conditionnelle. Comme en grec classique, st et ἐάν peuvent indiquer à la fois la condition et le temps, tandis que ὅταν, par exemple, indi- quera à la fois le temps et la condition. Après une locution impersonnelle, la proposition condition- nelle peut remplacer la proposition infinitive, 4 Co., IX, 11 ; cf. les LXX, Job, X, 3; et cf. 257, b. 201. Il existe dansle N.T., une tendance à assimiler εἰ et ἐάν. cette tendance existait dans la langue familière de l’époque gréco-romaine, comme le montrent les exemples que nous avons cités des LXX, et du C. 7. À.; et cf. SOoPHOCLES, sub ver. εἰ el ἐάν. Cette tendance ἃ dù être favorisée par l'influence de 12 110 PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. l'hébreu, qui ne possède qu'une seule particule employée aussi bien pour le mode réel que pour le mode éventuel. — Y a-t-il eu une influence du latin, qui ne possède aussi qu'une parti- cule conditionnelle ? 202. Εἰ et ἐάν peuvent se trouver combinés avec d'autres particules. a) Εἴ γε, Eph., IV, 21. — εἴ γε καί, 2 Co., V, 3. — εἰ καί, εἰ δὲ χαί, si aussi, L., XI, 18, etc. — εἰ καί, quoique, introduit une proposition concessive. εἰ μήν, VOy. 197, 2. εἰ οὖν, avec l'indicatif au mode réel, Mat., VI, 23, etc. ; une fois avec l'indicatif au mode irréel, AÆ., VII, 11. et περ, puisque, ne s'emploie qu'avec l'indicatif au mode ir- réel, R., III, 30, etc. ; mais non 4 P., II, 3, où on lit main- tenant et. etre, εἴτε... εἴτε, avec l'indicatif au mode réel, 4 Co., XIV, 27, etc. ; avec le subjonctif éventuel, 4 ΤΆ., V, 10. εἰ μή, avec l'indicatif au mode irréel, J., XV, 22; XVIII, 30; A., XX VI, 32; LXX, Deulér., XXII, 30; une fois avec l'indi- catif au mode réel, Gal., I, 7; une fois avec le subjonctif éven- tuel, 4 Co., XIV, 5. — εἰ δὲ μή, J., XIV, 11 ; εἰδὲ μήγε, L., V, 36. Avec ces locutions, le verbe est toujours supprimé dans le N. T., et l’est souvent chez les classiques. Dans Ap., IL 5, et δὲ μή initial est repris à la fin par la proposition complète ἐὰν un μετανοήσης. — εἰ μήτι, avec l'indicatif, 2 Co., XIII, 5; avec le subjonctif délibératif, L., IX, 13. et οὐ, puisque... ne... pas, si... ne. ρας, J., V, 47, etc. εἴ πως, toujours interrogatif indirect, 4., XX VII, 12. δ) Exv, combiné avec une autre particule, est toujours suivi du subjonctif : ἐὰν μή, Mat., VI, 15; X, 13, etc. — ἐὰν χαί, Gal., VI, 1. — ἐὰν δὲ xal, 4 Co., VII, 11, 2 Tèm., 11, 5. — ἐάνπερ, H., III, 14; VI, 3; — ἐάν τε.... ἐάντε, R., XIV, 8. — κἄν introduit une proposition coucessive, Mal., XX VI, 35, etc. Les locutions εἰ μή, et οὖν, ἐὰν μή, κἄν, se rencontrent à peu près chez tous les écrivains du N. T. Mais les autres ne sont couramment employées que par Luc, et surtout par Paul; leur fréquence chez ce dernier doit tenir non seulement à sa culture littéraire, mais encore et surtoutau ton oratoire deses Leltres. Il est probable que les combinaisons de ei avec d’autres par- ticules, employées pour exprimer les nuances de l'idée ou suivre le mouvement du raisonnement, n'étaient pas très usi- tées dans la langue familière. PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONCESSIVES. 117 Propositions concessives!.. 203. La proposition concessive est une variété de la propo- sition conditionnelle ; elle suppose la condition concédée. La proposition principale exprime un acte qui a eu lieu, a lieu ou aura lieu, malgré la condition, et qui est tout autre, par con- séquent, que celui que ferait attendre la proposition conces- sive. En un mot, la proposition dépendante concessive et la proposition principale expriment deux actes en opposition l'un à l’autre. La particule qui introduit la proposition concessive équivaut au français malgré que, et se traduit par quoique ; bien que ; quand même ; lors même que. Les propositions concessives du N. T. 86 divisent en deux classes, qui correspondent à la première forme (mode réel) et à la troisième forme (mode éventuel) de la proposition con- ditionnelle (184 ; 190). 204. a) Les propositions concessives de la première forme sont introduites par et καί, quoique, bien que. Le verbe est à l'indicatif au mode réel. — La négation est οὐ. Exemples : 2 Co., IV, 16 : εἰ καὶ ὃ ἔξω ἡμῶν ἄνθρωπος διαφθείρεται, ἀλλ᾽ ὃ ἔσω Ἡμῶν ἀναχαινοῦται. --- 3 Co., V, 16 : εἰ xal ἐγνώχαμεν κατὰ σάρχα χριστόν, ἀλλὰ νῦν οὐχέτι γινώσχομεν. — L., XVIII, 4; 4. Co., VII, 21; XI, 6, 2 Co., VII, ὃ; VII, 12 (en suppléant ἔγραψα dans la pro- position principale); XI], 11; PA., 11, 17; Col., II, 5; Æ., VI, 9. 2 Co., VII, 8 : εἰ καὶ μετεμελόμην — νῦν yalpw.C'estl'imparfait de parration, marquant l'acte récent qui a duré dans le passé, je m'en repentais, soit ; mais je m'en réjouis maintenant. δ) Au lieu de et χαί avec le verbe fini, on trouve aussi, comme chez les classiques, καίπερ et χαίτοι avec le participe, au mode réel : Phil., LT, 4: ἡμεῖς γάρ ἐσμεν... οὐχ ἐν σαρχὶ πεποιθότες, καίπερ ἐγὼ ἔχων πεποίθησιν χαὶ ἐν σαρχί (— εἰ καὶ ἔχω πεποίθησιν καὶ ἐν σαρχί, ἡμεῖς ἐσμὲν οὐχ ἐν σαρχὶ πεποιθότες). — H., IV, 3 : χαίτοι τῶν ἔργων ἀπὸ χαταδολῆς χόσμου γενηθέντων, quoique ses œuvres fussent achevées depuis la créalion du monde, (ΞΞ εἰ καὶ τὰ ἔργα... ἐγενή- θησαν). — Η., V,8; VII, 5, ΧΗ, 17, 2 P., I, 12. 1. Kocx, 116; Cunrius, 550 ; 587, 5 ; 640 ; Cucuez et RIEuANN, 113. 118 PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONCESSIVES. Dans un passage, 4., XIV, 17, χαίτοι mis en tête de la phrase est suivi d’un verbe à un mode fini, et équivaut à : cependant, quoique. Les propositions concessives de la première forme, introduites soit par et καί, soit par χαίπερ OU χαίτοι avec le participe, ne se trouvent que dans Luc et Paul (sauf 2 P., I, 12) et sont un reste de la langue littéraire. 205. Les propositions concessives de la troisième forme prennent le verbe au subjonctif avec χἄν, ou au futur avec εἰ καί. La particule signifie : quand même, lors même que, mème St : Mat., XXVI,35 : λέγει αὐτῷ ὃ Πέτρος Κἂν δέῃ με σὺν σοὶ ἀποθανεῖν, οὐ μή σε ἀπαρνήσομαι. — Mat., XXI, 21; J., VIII, 13-14; X, 38, XI, 25. — L., XI, 8 : εἰ καὶ οὐ δώσει αὐτῷ ἀναστὰς διὰ τὸ εἶναι φίλον αὐτοῦ, διά γε τὴν ἀναιδίαν αὐτοῦ ἐγερθεὶς δώσει αὐτῷ. Dans les LXX, Ps., XXII 4: ἐὰν γὰρ καὶ πορευθῶ ἐν μέσῳ σχιᾶς θαν ἄτου, où φοθηθήσομαι xaxx. — Job, XIV, 5. 206. Il existe un exemple d'une proposition concessive avec l'optatif, correspondant à la -quatrième forme de la période conditionnelle, 4 P., ΠΙ, 14; voy. 194. 207. a) La proposition conditionnelle et la proposition concessive ne sont parfois séparées que par une nuance de sens très légère, Mat., XVI, 18 : κἂν θανάσιμόν τι πίωσιν où μὴ αὐτοὺς βλάψη, s'ils boivent du poison, ou bien : quand même ils boiraient du poison. — 4 Co. XIII, 1-3 (où la proposition con- cessive suit la proposition conditionnelle). δ) Il ne reste parfois de la proposition concessive que la particule xav, qui signifie : du moins, seulement : Mar., V., 28 : ἐὰν ἅψωμαι κἂν τῶν ἱματίων αὐτοῦ σωθήσομαι. La proposition complète serait : ἐὰν ἅψωμαι τῶν ἱματίων αὐτοῦ, xäv ἅψωμαι αὐτῶν, σωθήσομαι, si je puis toucher ses vêtements, quand même je ne ferais que les toucher, etc. Les deux propositions se fondent en une seule : si seulement je puis joucRer, etc. — Mar., VI, 56; 4., V, 15; 2 Co., XI, 16. Dans les LXX, Sag., XIV, 4 : δερβένυς ὅτι δύνασαι ἐκ παντὸς σώζειν, ἵνα χἂν ἄνευ τέχνης τις ἐπιβῇ. C) Et καί οἱ χἄν sont concessifs, quand ils équivalent au français malgré que, et alors les particules sont inséparables. D'autres fois, chacune d'elles garde son sens, et la proposition est une proposition conditionnelle ordinaire, J., VIII, 55 : οὐχ PROPOSITIONS DÉPENDANTES CONDITIONNELLES. 119 ἐγνώχατε αὐτόν, ἐγὼ δὲ οἷδα αὐτόν, χἂν εἴπω ὅτι οὐχ οἶδα αὐτόν, ἔσομαι ὅμοιος ὑμῖν ψεύστης. — L., XII, 38 (κἂν — κἄν, ΞΞ soit que — soit que); H., III, 20; cf. LXX, Ex., XIX, 13. d) Ἐπεί ne s’empluie pas dans le N. T., comme en grec classique, avec le sens concesif. 208. 1° La syntaxe des propositions conditionnelles et concessives, dans le N. T., comprend les règles ordinaires les plus importantes de la syntaxe classique. 2 Cependant elle présente un assez grand nombre de particularités : Particularités de la langue familière du N. T. : Tendance à ne plus considérer la condition comme possible simplement, 183, b. — La nature de l'idée règle seule l'emploi du temps et du mode dans la proposition conditionnelle, 182, ἀ; 183, 6. — La négation dans la proposition condi- tionnelle de la première forme est οὐ, et non pas μή, 184. — Suppression assez fréquente de ἄν dans la proposition principale, 188, a. — Emploi de ἐάν avec l'indicatif au mode réel, 184, 2°. — Emploi de εἰ avec le subjonctif et de ἐάν avec le futur dans la proposition conditionnelle de la troisième forme, 190, 191, 192. — La répétition de la condition dans le passé est une manière de penser étrangère aux auteurs du N.T. 191, nota. — La locution εἰ τύχοι employée adverbialement, 194. — Rem- placement de la période conditionnelle de la quatrième forme par celle de la première et de la troisième, 194. — Suppression de la proposition principale, 196, d. — Tendance à assimiler ei et ἐάν, 201. — Emploi de χἀν comme particule adverbiale dans la proposition concessive, 207, ὁ; Abandon de ἤν et de ἄν, 183, d. — Abandon de l'optatif employé pour marquer la répétition de l’acte dans le passé, 191, nota. — Abandon de l’optatif oblique et du mode potentiel, 193. — Abandon de la période conditionnelle de la quatrième forme, 194. — Abandon de différentes constructions de la langue classique, 199. — Tendance à abandonner la plupart des combinaisons de εἰ et de ἐάν avec d’autres particules, 202. — Tendance à abandonner la proposition concessive de la première forme, 204. — Abandon de ἐπεί comme particule concessive, 207, d. Particularités dues à l'influence de l’hébreu : Aposiopèse dans une période conditionnelle équivalant à un serment, 197. — Tendance à em- ployer les formes de la période conditionnelle qui renforcent l’affirma- tion, 195, c. — Tendance à assimiler εἰ et ἐάν, 201. Particularités de la langue littéraire : Exemple de la négation ur dans une proposition conditionnelle de la première forme, 185, ὃ. — Mélange des propositions de la première et de la deuxième forme, 189. — Exemples de l'optatif oblique et du mode potentiel (dans la proposition principale), 193. — Exemples de l'optatif dans la quatrième forme de la période conditionnelle, 194. — Emploi des combinaisons de εἰ et de ἐάν avec d’autres particules, 202. — Emploi de la proposition concessive de la première forme ayant son verbe à l'indicatif ou au participe, 204. — Exemple de la proposition concessive ayant son verbe a l’optatif, 206. À 120 PROPOSITIONS DÉPENDANTES TEMPORELLES. CHAPITRE XVI Propositions dépendantes (circonstancielles) temporelles :. 209. La proposition temporelle estune proposition indépen- dante marquant le temps d'un acte exprimé dans une autre proposition indépendante ; elle devient dépendante lorsqu'elle est mise en relation avec la dernière par une des particules suivantes (93; 175; cf. J., XIX, 23, et Mar., XV, 24): ὅτε, quand, (temps) où, tant que, après que. — ὁπότε (L., VI, 3, Tis.). — ὅταν, quand, tant que, pendant le temps que, après que, toules les fois que. — ἐν οἷς, ἐν ᾧ, pendant que, comme, lorsque. — ἐφ᾽ ὅσον, lant que, pendant le temps que. — ἀφ᾽ οὔ, ἀφ᾽ οὗ ἄν, depuis que. — ὁσάκις ἐάν, loules les fois que. ὡς, comme, lorsque, depuis que, que, après que, en même lemps que, pendant que, lant que; ὡς ἄν, quand, aussilôt que (— après que). ἕως, ἕως ἄν, ἕως οὗ, ἕως ὅτου signifient, quand la proposition principale est affirmative : jusqu'à ce que, en attendant que; quand celle est négative: avant de ou que, tant que... ne... pas.…..; si d’abord, si préalablement, que d'abord; et parfois, pendant que. ἄν et ἐάν, quand, toutes les fois que (cf. 200). ἡνίκ᾽ ἄν, toules les fois que, à chaque fois que. ἐπάν, après que. — ἐπειδή, après que (Luc, VII, 1). πρίν et πρὶν ñ, avant de où que. ἄχρι(ς); ἄχρις ἄν, ἄχρις οὖ; ἄχρις οὗ ἄν, jusqu'à ce que. μέχρι, μέχρις οὗ, jusqu'à ce que?. Les particules ὁπότε, ἐπειδή, ἐν οἷς se rencontrent une fois chacune dans Luc; ce sont des vestiges de la langue classique. Les particules ἐπεί et ἐπειδήπερ sont causales et non temporelles, dans le N. T. (176). Les particules ὡς τάχιστα, ἐπεὶ τάχιστα, ἐπειδὴ τάχιστα, ἐπειδὴ πρῶτον, ἐξ οὔ, ἔστε, ne se rencontrent pas dans le N. T. — Ἔστε ne se trouve ni (dans Homère ni) daus les LXX, ni dans Je N. T., quoique fréquent chez les poètes classiques et les écrivains post-classiques. 210. Classiquement, « dans toute proposition temporelle qui exprime un fait réelisolé, on emploie le mode réel, l'indicatif. » 1. Kocu, 118; Cunrius, 556-558; Cucuez et Riemaxx, 120-122; Maovio, passim. 2. ἄχρι, seul, est analoguc à ἕως (classique); ἕως οὔ, ἕως ὅτου sont des formes analogues aux formes classiques ἄχρις οὗ, μέχρις οὖ; πρὶν r, est poétique et post- classique. PROPOSITIONS DÉPENDANTES TEMPORELLES. 121 (Kocx, 118, 1). Il en est de même dans le N. T. (97). La négation est où. La proposition garde le temps et le mode qu'elle aurait, si elle était indépendante, c’est-à-dire : le présent, l'imparfait, l'aoriste. Le parfait est rare; le plus-que-parfait n'est peut-être pas employé. — « Si le verbe de la proposition principale est à un temps secondaire, on emploie dans la proposition tem- porelle : l’imparfait, pour marquer la simultanéité, parce qu'une chose qui se fait en même temps qu'une autre se conçoit tou- jours avec l’idée de durée; et l'indicatif aoriste, le plus souvent, pour marquer l’idée d’antériorité. » (Kocx, 118, 1, Rem). Il en est de même dans le N.T. Quel que soit le temps du verbe de la proposition principale, on peut avoir dans la proposition temporelle, dans le N.T., le temps du style direct quand l'écrivain rapporte la pensée d’au- trui. Exemples : L., XIII, 7 : ἰδοὺ τρία ἔτη ἀφ᾽ οὐ ἔρχομαι ζητῶν χαρπὸν ἐν τῇ συχῇ ταύτῃ. — J., IX, 4 : ἔρχεται νὺξ ὅτε οὐδεὶς δύναται ἐργάζεσθαι. — Η,, 11,13 : παρακαλεῖτε ἑαυτοὺς χαθ᾽ ἐχάστην ἡμέραν ἄχρις οὗ τό Σήμερον χαλεῖται. --- Mal., V, 25; IX, 15, Mar., II, 19; XI, 1; J., IX, 4; 4 Tim., IV, 13. A., XXVII, 33 : ἄχρι δὲ où ἡμέρα ἤμελλεν γίνεσθαι, παρεχάλει ὁ Παῦλος. — L., XXIV, 32 : οὐχὶ ἣ καρδία ἡμῶν χαιομένη ny ὡς ἐλάλει ἡμῖν ἐν τῇ ὁδῷ, ὡς διήνοιγεν ἡμῖν τὰς γραφάς; — Mar., XIV, 12; J., VII, 7, XX, 11; 4, 1, 10, VII, 28; XII, 6; R., VI, 20. Mat.,1X, 25 : ὅτε δὲ ἐξεδλήθη ὁ ὄχλος, εἰσελθὼν ἐχράτησεν τῆς χειρὸς αὐτῆς. — J., IX, 18 : οὐχ ἐπίστευσαν οὖν οἱ ᾿Ιουδαῖοι περὶ αὐτοῦ ὅτι ἦν τυφλὸς χαὶ ἀνέδλεψεν ἕως ὅτου ἐφώνησαν τοὺς γονεῖς αὐτοῦ. --- Mat., 1, 25; II, 9; ΧΙΗ, 33; Mar., ΓΝ,10: VI, 21, VIII, 19; Z., I, 23, 41; II, 42: IV, 25; VII, 1, 12, 45, J., IL, 9; À4., 1, 2; VII, 18; R., ΧΙ, 11: 4 P., IL, 19; Ap., XVI, 18. L'aoriste correspond à notre parfait défini, indéfini, et antérieur, et à notre plus-que-parfait. d Mar., IX, 21 : πόσος χρόνος ἐστὶν ὡς τοῦτο γέγονεν αὐτῷ; — ἡ CO., XIII, 11 : ὅτε ἤμην νήπιος, ἐλάλουν ὡς νήπιος... ὅτε γέγονα ἀνήρ, χα- τήργηχα τὰ τοῦ νηπίου, quand J'étais un enfant, depuis que je suis un homme... Il n'existe, croyons-nous, que ces deux exemples du parfait. Avec le temps du style direct, Mar., VI, 45 : εὐθὺς ἡνάγχασεν 122 PROPOSITIONS DÉPENDANTES TEMPORELLES. τοὺς μαθητὰς αὐτοῦ ἐμδῆναι εἰς τὸ πλοῖον χαὶ προάγειν..., ἕως αὐτὸς ἀπο- λυξι τὸν ὄχλον. a) Les particules, qui signifient ordinairement jusqu’à ce que, ardent ce sens pour le passé et le futur, mais prennent le -ens de aussi longtemps que, pendant que, lant que, tandis que, lursqu'elles sont employées avec le présent de l'indicatif : Mar., VI, 45 :... ἕως αὐτὸς ἀπολύει τὸν ὄχλον, pendant qu'il va envoyer la foule, et cf. Mat., XIV, 22 :... ἕως οὐ ἀπολύσῃ τοὺς ous, jusqu'à ce qu'il ail renvoyé la foule.— J., IX, 18 :... ἕως ὅτου ἐφώνησαν τοὺς γονεῖς αὐτοῦ, Jusqu'à ce qu'ils eussenl appelé ses parents, et cf. Mal., V, 25 : ἴσθι εὐνοῶν τῷ ἀντιδίχῳ σου ταχὺ τως ὅτου εἶ μετ᾽ αὐτοῦ ἐν τῇ ὁδῷ, (ant que lu 68... Α., XXVII, 33 : ἄχρι δὲ οὐ ἡμέρα ἤμελλεν γίνεσθαι, παρεχάλει ὁ Ι] χῦλος, Paul les encouragea jusqu'au moment ou le jour allait paraitre, et cf. H., II, 12-13 : παραχαλεῖτε ἑχυτοὺς χαθ᾽ ἕχάστην ἡμέραν ἄχρις οὗ τό Σήμερον χαλεῖται, aussi longlemps qu'on peut lire, tant qu'on peut dire. b) Le mode réel s'emploie même après une particule tempo- relle combinée avec ἀν: AD., VIIL, 1 : καὶ ὅταν ἤνοιξεν τὴν σφραγῖδα τὴν é68ounv, ἐγένετο σιγή. — On trouve ὅτε partout ailleurs (même phrase), VI, 1, 3, 5, 7, 0,12. — Mar., XI, 19 : καὶ ὅταν ὀψὲ ἐγένετο, ἐξεπορεύοντο ἔξω τῆς πόλεως. Quelques commentateurs donnent le sens fréquentatif 1 la proposition temporelle. | δ] Dans les LXX, Gen., XX VI, 13 : προδαίνων μείζων ἐγένετο ἕως οὗ μέγας γένετο σφόδρα. — Nom., XXXIII, 10 : οὗτος χατῴχει ἐν γῇ Χαναάν, ὅτε εἰσεπο- ἀξύοντο οἱ υἱοὶ Ἰσραήλ. — 1 R., XXX, 4: χαὶ ἔχλανυσαν ἕως ὅτου οὐχ ἦν ἐν εὐτοῖς ἰσχὺς ἔτι τοῦ χλαίειν. — Dan., IV, 4-5 : τὴν σύγχρισιν αὐτοῦ οὐχ ἐγνώρι- τὰν μοι, ἕως ἦλθε Δανιήλ. — 3 Mac., XIV, 10 : ἄχρι γὰρ Ἰούδας περίεστιν, ἀδύ- varov εἰρήνης τυχεῖν τὰ πράγματα. Ex., XVI, 3 : ὄφελον ἀπεθάνομεν... ὅταν ἐχαθίσαμεν ἐπὶ τῶν λεδήτων τῶν χρεῶν rai ἡσθίομεν ἄρτονς. L'emploi de l'indicatif au mode réel avec ὅταν appartient à la langue familière post-classique, comme l'emploi de ἐάν dans la proposition conditionnelle de la première forme (184, 2); voy. d’ailleurs SOPHOCLES, Sub terb. ὅταν ; et cf. ce qui suit. 211. Classiquement, « dans une proposition temporelle à sens fréquentatif indéterminé, on emploie... l'optatif sans ἄν, quand le verbe de la proposition principale est à un temps secondaire, » c'est-à-dire quand l'acte se rapporte au passé Kocx, 118, 3). « Au lieu de l’optatif, on trouve quelquefois l'imparfait. » (Kocx, 118, 3, Rem. 11.) PROPOSITIONS DÉPENDANTES TEMPORELLES. 193 L'emploi de l'optatif pour marquer la répétition dans le passé n'existe pas dans le N. T. La règle est la suivante : L'acte qui s’est répété dans le passé ou qui se répète dans le présent, ou qui est considéré comme tel, est regardé comme un acte réel, et exprimé par l'indicatif : imparfait, pour le passé; présent, pour le présent. La particule temporelle est combinée avec & qui perd son sens de conditionnalité éven- tuelle, pour prendre celui de fréquence indéterminée (8, c). Mar., TITI, 11 : τὰ πνεύματα τὰ axi0upra, ὅταν αὐτὸν ἐθεώρουν, προσέπιπτον αὐτῷ. --- 4 CO., XII, 2 : οἴδατε ὅτι ὅτε ἔθνη ἦτε πρὸς τὰ εἴδωλα τὰ ἄφωνα ὡς ἂν ἤγεσθε ἀπαγόμενοι, loules les fois que vous éliez conduûs. --- Mar., XI, 25 : καὶ ὅταν στήχετε προσευχόμενοι, ἀφίετε εἴ τι ἔχετε xata τινος, Éoules les fois que vous vous tenez deboul pour prier. Mais L., XXII, 35, ὅτε ἀπέστειλα est une allusion à deux actes passés déterminés : IX, 2, et X, 1. L'emploi de ὅταν pour indiquer la répétition de l'acte passé appartient à la langue post-classique. Il est fréquent dans les LXX : Avec l’imparfait, 4 R., XVII, 34 : ὅταν ἤρχετο ὁ λέων χαὶ ἡ ἄρχος mai ἐλάμδανε πρόδατον ἐχ τῆς ἀγέλης, χαὶ ἐξεπορενόμην ὀπίσω αὑτοῦ. — Ps., CXIX,7: ὅταν ἐλάλουν αὐτοῖς, ἐπολέμουν με δωρεάν. — Avec l'aoriste, Νοηι., XI, 9: Ps., CVII, 32; cf. Daniel, III, 7. — Avec le présent, Ezx., I, 16 : ὅταν μαιοῦσθε! τὰς “Ebpalac καὶ ὦσι πρὸς τῷ τίχτειν. — Ps., CI, 3 : ἐν ἢ ἂν ἡμέρα θλίδομαι, χλῖνον πρὸς μὲ τὸ οὖς σου. — Prov., I, 22 : ὅσον ἂν χρόνον ἄχαχοι ἔχονται τῆς διχαιοσύνης, οὐχ αἰσχυνθήσονται. — Cf. 184; voy. SOPHOCLES, sub ver. ὅταν; STRABON, I, 1, 7; JOSkP., Antiqg., XII, 2, 3. 212. Classiquement, « dans une proposition temporelle qui exprime, non pas un fait réel, mais un fait éventuel, on em- ploie le subjonctif avec ἄν; ἄν se place immédiatement après la conjonclion, et, s’il est possible, se fond avec elle en un seul mot... La négation est μή.» (Kocu, 118, 2.) Dans le N. T., 1° la particule temporelle est accompagnée ou non de ἄν ; 2° on tronve l’un des deux modes d’éventualité : futur indicatif, ou subjonctif; 3° la négation est μή avec le subjonctif, οὐ avec le futur. Le subjonctif présent correspond à notre futur ou à notre subjonctif présent; le subjonctif aoriste correspond tantôt à noire futur ou à notre subjonctif présent, tantôt à notre futur 1. Voy. cependant, 159, c. 124 PROPOSITIONS DÉPENDANTES TEMPORELLES. passé ou à notre subjonctif passé, Mat., IX, 15; X,19; { Co., XI, 26, etc.— Souvent, en français, nous pouvons employer indif- féremment le futur simple ou le futur passé, le subjonctif pré- sent ou parfait, 4 Co., XI, 34; Eph., IV, 11-13, etc. Cf. d'ail- leurs 190, c. 213. (A) Emploi du subjonctif : a) Mar., XIV, 25 : οὐ μὴ πίω ἐχ τοῦ γενήματος τῆς ἀμπέλου ἕως τῆς ἡμέρας ἐκείνης ὅταν αὐτὸ πίνω χαινόν. (--- L., XXI, 7 : καὶ τί τὸ σημεῖον ὅταν μέλλῃ ταῦτα γίνεσθαι;) --- R., XV, 24 : ὡς ἂν πορεύωμαι εἰς τὴν Σπανίαν, ἐλπίζω γὰρ διαπορευόμενος θεάσασθαι ὑμᾶς. --- Gal., VI, 10 : ἄρα οὖν, ὡς καιρὸν ἔχωμεν, ἐργαζώμεθα τὸ ἀγαθόν, Éant que nous en aurons le temps. — Ap., XVIII, 9 : χόψονται ἐπ᾿ αὐτὴν οἱ βασιλεῖς τῆς γῆς..., ὅταν βλέπωσιν. — Μαΐ., XXVI, 29; Z., XI, 36 ; J., VIT, 27; IX,5; 4D., X, 1. Mat., IX, 15 : ἐλεύσονται δὲ ἡμέραι ὅταν ἀπαρθῇ.... ὃ νυμφίος. ---- L., XIII, 24 : ζητήσουσιν εἰσελθεῖν χαὶ οὐχ ἰσχύσουσιν, ἀφ᾽ οὐ ἂν ἐγερθῇ ὃ οἰχοδεσπότης. --- 4 Co., XI, 84 : τὰ δὲ λοιπά, ὡς ἂν ἔλθω, διατάξομαι. — L., 1, 20: ἔσῃ σιωπῶν χαὶ μὴ δυνάμενος λαλῆσαι, ἄχρι ἧς ἡμέρας γέ- νηται ταῦτα. — L., XIII, 35 : οὐ μὴ ἴδητέ με ἕως ἥξει ὅτε εἴπητε (Tis., mais WH. lisent ἕως εἴπητε). — Mar., XIII, 30 : οὐ μὴ πα- ρέλθῃ ἣ γενεὰ αὕτη μέχρις οὗ ταῦτα πάντα γένηται. — L., II, 26 : ἦν αὐτῷ χεχρηματισμένον... μὴ ἰδεῖν θάνατον πρὶν [ἢ] ἂν ἴδῃ τὸν Χριστόν. — Mat., I, 13: XVI, 28; XXII, 15; Mar., IT, 20; VIII, 38; L., XI, 22; XXI, 24; R., XI, 25; 4 Co., XI, 26; XV, 25; Gal., III, 19; Ph., 1, 23; Ap., VII, 3; XV, 8; XX, 3, 5. — L., XIII, 35, après ὅτε (Tis.), voy. 214 et la note 1. b) Dans le N.T., comme chez les classiques, la construction est la même, quand la proposition temporelle exprime la fré- quence indéterminée dans l'avenir (Kocx, 118, 3) : Mat., VI, 2: ὅταν οὖν ποιῇς τὴν ἐλεεμοσύνην, μὴ aurions. — Mat. V, 11 : μακαριοί ἐστε ὅταν ὀνειδίσωσιν ὑμᾶς xat διώξωσιν. — Mal., X, 11, 23; XII, 43, ΧΠῚ, 32; Mar., XIII, 11, 28; L., XI, 34; J., XVI, 21; 4 Co., XI, 25-26; 2 Co., II, 15-16; Ap., XI, 6, etc. c) L'optatif oblique n'étant pas usité dans le N.T., on trouve toujours le subjonctif du style direct, Mat., XIV, 22 : nvayxasev τοὺς μαθητὰς ἐμόῆναι εἰς πλοῖον..., ἕως où ἀπολύσῃ τοὺς ὄχλους. ---- Μαΐ., XVIII, 30, 34, Mar., IX, 9; L., 11,26; Α., XXIII, 12, 14, 21; Α4»., VI, 11. 1] existe cependant un exemple de l'optatif oblique, 4., XX V, 16 : πρὸς οὕς ἀπεχρίθην ὅτι οὐχ ἔστιν ἔθος ἱΡωμαίοις χαρίζεσθαί τινα ἄνθρωπον πρὶν ἢ ὁ χατηγορούμενος κατὰ πρόσωπον ἔχοι τοὺς χατηγόρους τόπον τε ἀπολογίας λάθοι περὶ τοῦ ἐγχλήματος. C’est un vestige de la langue littéraire; et cf. au contraire, L., II, 26. PROPOSITIONS DÉPENDANTES TEMPORELLES. 129 d) Comme dans les propositions conditionnelles (191), il est souvent indifférent d'employer le subjonctif présent ou le subjonctif aoriste; cf. Mat., X, 19; Mar., XIII, 11, et L., XII, 11. e) Les exemples cités montrent que les particules tempo- relles, ayant le sens de jusqu'à ce que, peuvent être accompa- gnées ou non de ἄν, au gré de l'écrivain, Mat., XIV, 22; XVIII, 30; L., 1, 20; { Co., XI, 26; Gal., VI, 10; Eph., IV, 13. Et très souvent. 214. (B) Emploi du futur : L., XVII, 22 : ᾿Ελεύσονται ἡμέραι ὅτε ἐπιθυμήσετε μίαν τῶν ἡμερῶν χτλ. — J., IV, 21 : πίστευέ μοι, γύναι, ὅτι ἔρχεται ὥρα ὅτε οὔτε ἐν τῷ ὄρει τούτῳ οὔτε ἐν ᾿Ιεροσολύμοις προσχυνήσετε τῷ πατρί. — L., XIIT, 32 (Tis.); J., IV, 23; V, 25; XVI, 25; R., Il, 16 (Tis.); 2 Tim., IV, 3. Le futur se rencontre après ὅτε, quand cette particule se rap- porte à un nom de temps exprimé ou à suppléer. — Chez les classiques, ὅτε suivi du futur est une exception rare. Mal., V, 11 : μακάριοί ἐστε ὅταν ὀνειδίσωσιν ὑμᾶς xat διώξουσιν καὶ εἴπωσιν (ΤΊ5.; ΝΗ. διώξωσιν). — L., XIII, 28 : ὅταν ὄψεσθε (Tis.; WH. ὄψησθε, forme possible). — Ζ., XIII, 35 : οὐ μὴ ἴδητέ ue ἕως ἥξει ὅτε εἴπητε ! (Tis.; mais WH. ἕως εἴπητε). — 4}., IV, 9 : ὅταν δώσουσιν τὰ ζῶα. — L., XXI, 24 : ᾿Ιερουσαλὴμ ἔσται πατουμένη ὑπὸ ἐθνῶν ἄχρι οὗ πληρωθῶσιν [χαὶ ἔσονται] χαιροὶ ἐθνῶν (WH.; mais Τί 8. supprime χαὶ ἔσονται). — Ap., II, 25 : ὃ ἔχετε κρατήσατε ἄχρι οὗ ἄν ἥξω ?, — ApD., XVII, 17 : ὁ γὰρ θεὸς ἔδωχεν εἰς τὰς χαρδίας αὐτῶν ποιῆ- σαι τὴν γνώμην αὐτοῦ... ἄχρι τελεσθήσονται οἱ λόγοι (cf. XX, 3 et 5). 215. a) L'emploi du subjoncif éventuel, sans ἄν, après les particules temporelles signifiant jusqu'à ce que, appartient à la langue familière et post-classique; voy. LinbELL et SCOTT, aux différentes particules; PoLyBe, V, 56, 2; PLUTARQ., Cat. min., 59; César, 1. Dans les LXX, l'usage est le même que dans le N. T. Ainsi, Gen., XII, 12 : ὡς ἂν ἴδωσί σε οἱ Αἰγύπτιοι, ἐροῦσιν ὅτι... — Gen., XLIX, 10 : οὐχ ἐκλείψει ἄρχων ἐξ ᾿Ιοὐδα..., ἕως ἐὰν ἔλθη. — Ex., I, 10.— Ex., ΧΥ͂, 16 : μεγέθει βραχίονός σου ἀπολιθωθήτωσαν, ἕως παρέλθη ὁ λαός σον, Κύριε, ἕως ἂν παρέλθη 1. “Ὅτε avec le subjonctif se trouve quelquefois en poésie; souvent chez les écri- vains byzaotins ; mais non chez les prosateurs grecs. 2. Nous croyons que ἥξω est au futur, et non au subjonctif aoriste, quoique la forme £a se rencontre dans les LXX. La forme tax ne se rencontre pas dans le N. T.; au contraire, le futur ἥξω est employé plusieurs fois (Mat., XXIII, 36; J., VI, 317, etc.). Le futur après ἄν ne peut étonner dans le N. T., en présence des exemples que nous donnons ici, el avec lesquels on peut comparer, 4., VII, 7; Ap., LL, 22. 126 PROPOSITIONS DÉPENDANTES TEMPORELLES. ὁ λαός σου. — Job, XX XII, 11 : ἐρῶ γὰρ ὑμῶν ἀκονόντων ἄχρις οὗ ἐτάσητε λό- youc. — Ps., LXXI, 7 : ἀνατελεῖ ἐν ταῖς ἡμέραις αὐτοῦ διχαιοσύνη..., ἕως οὗ ἀν- ταναιρεθῇ ἢ σελήνη. — Prov., I, 26, 27,28; VI, 22: Es., XXII, 14; XX VIII, 19; XLII, 4; Jér., X XIII, 20. Cette construction se rencontre sur les inscriptions de l’époque gréco- romaine. P. VIERECK (p. 67, 9) dit : « Inauditum vero genus dicendi in- venimus in fœderibus : XXI, 27 cf. 32, XXIII, 23 cf. 18 legimus pro ἐάντε ὡς τε CUM CODj.; quod unde natum sit vix explicari potest. Nam in exemplari latino utrum ut an cum fuerit dubium est. Certe ad ὡς ἄν ad- dendum erat ne plane a sermone græco abhorreret (cf. N. T. 4 Co., XI, 34; Ph., II, 23; BUTTMANN, p. 199 seq.). On lit, 4 Co., XI, 34 : ὡς ἂν ἔλθω, et Ph., II, 23 : ὡς ἂν ἀφίδω. AU pas- sage allégué de Buttmann, ce dernier dit que pour Gal., VI, 10, des ma- nuscrits donnent ἔχωμεν pour ἔχομεν, qui est seul correct, ajoute-t-il. Mais ΝΗ. et Ti. adoptent ἔχωμεν, seule leçon autorisée, très admissible dans le grec du N. T. et très claire; voy. 213, a. L'exemple qui a étonné P. Viereck est : XXI, 27 : ὡς te τῷ δήμῳ τῷ Ῥω- μαίων καὶ τοῖς ὑπὸ “Ρωμαίους τασσομένοις πόλεμον ἐπιφέρωσι, μήτε τοῖς πο[λεμίοις μήτε ὅπλοις] μήτε χρήμασιν μήτε ναῦσιν βοηθείτω ὁ δῆμος καὶ βουλὴ δόλῳ πονηρῷ]. Le sens est : δὲ quand on déclarera la guerre aux Romains ou à leurs tribu- laires, les Astypaliens ne devront aider d'aucune manière ceux qui déclareront la guerre. — La formule est la même dans les autres références. La sup- pression de ἄν dans ces passages s'explique, comme pour ceux du N.T., par l’usage de la langue familière post-ciassique. δ) L'emploi du futur après ἄν se rencontre chez les poètes grecs, très rarement chez les prosateurs, souvent chez les écri- vains post-classiques et byzantins. Il appartient à la langue familière, et il est fréquent dans les LXX, Deut., V, 27 : ἄχουσον πᾶντα ὅσα ἂν εἴπῃ χύριος ὁ Θεὸς ἡμῶν xai σὺ λαλήσεις πρὸς ἡμᾶς πάντα ὅσα ἂν λαλήσει Κύριος. — Lév., XXV, 16 : καθότι ἂν πλεῖον τῶν ἐτῶν πληθυνεῖ τὴν ἔγχτησιν αὐτοῦ χαὶ χαθότι ἂν ἔλαττον τῶν ἐτῶν ἐλαττονώσει xt. — Jug., X, 18; XI, 24. 6) L'emploi du subjonctif après une particule temporelle sans ἄν correspond à l'emploi du même mode après et (191, 2°); l'em- ploi du futur après ἄν correspond à l'emploi du même temps après ἐάν (192); l'emploi du futur après ὅτε correspond à l’'em- ploi du même temps après εἰ (192). Nous constatons ici la ten- dance qui existe dans le N. T. à unifier la syntaxe des propo- sitions identiques ou analogues (175, 4); nous verrons plus loin que cette tendance s'étend aux propositions relatives!. 1. Remarquons encore que les propositions temporelles introduites par une parti- cule signifiant jusqu'à ce que et se rapportant à l'avenir, présentent une grande analogie, au point de vue de l’idée (acte éventuel attendu), avec les propositions finales; les unes et les autres prennent les mêmes modes d'éventualité, c’est-à-dire la même construction (150, 19, et cf. 212). PROPOSITIONS DÉPENDANTES TEMPORELLES. 127 416. Quand le verbe de la proposition temporelle exprime un acte éventuel et se rapporte à l'avenir, le verbe de la pro- position principale est généralement au futur. On trouve ce- pendant : Le préseni, quand l'acte est actuel aussi bien que futur (idées de durée, de fréquence indéterminée) : J., IX, 5 : ὅταν ἐν τῷ χόσμῳ ὦ, φῶς εἰμὶ τοῦ κόσμου, {ant que je serai (ou je suis) dans le monde, je serai !ou je suis) la lumière du monde. — Mat., XXII, 10 : περιάγετε τὴν θάλασσαν χαὶ τὴν ξηρὰν ποιῆσαι ἕνα προσήλυτον, καὶ ὅταν γένηται ποιεῖτε αὐτὸν υἱὸν γεέννης. --- Μαΐ., XIII, 32; Mar., XIV, 7. L., XI, 22, 34. La règle cest la même pour la proposition temporelle et pour la proposition conditionnelle (191, nota). | Le présent proleplique, 1 Co., XI, 26 : ὁσάχις γὰρ ἐὰν ἐσθίητε τὸν ἄρτον τοῦτον καὶ τὸ ποτήριον πίνητε, τὸν θάνατον τοῦ xuplou ἀπαγγέλλετε. — J., VII, 27 : ὃ δὲ χριστός, ὅταν ἔρχηται, οὐδεὶς γινώσχει πόθεν ἐστίν. Le passé, Eph., IV, 11-13 : αὐτὸς ἔδωχεν τοὺς μὲν ἀποστόλους, τοὺς δὲ προφήτας... εἰς οἰχοδομὴὴν τοῦ σώματος τοῦ Χριστοῦ μέχρι καταντή- σωμεν οἱ πάντες εἰς τὴν ἑνότητα τῆς πίστεως. Subjonutif aoriste du style direci. — 4p., XVII, 17; XX, 3, 5, les aoristes sont pro- leptiques, et équivalent à des futurs dans la pensée de l'écri- vain, comme on le voit en comparant XVII, 17 avec le v. 16. 217. Les propositions conditionnelles peuvent exprimer l’idée de temps et équivaloir à des propositions temporelles, εἰ — ὅτε, et ἐάν — ὅταν (cf. 200). Dans ce cas : Quand l'acte se rapporte au passé ou au présent, la propo- sition conditionnelle est fréquentative ; quand il se rapporte à l'avenir, la proposition conditionnelle exprime soit l'acte isolé et déterminé, soit l'acte qui se répète (Currius, 557, et 557 bis.) L., VI, 32 : καὶ εἰ ἀγαπᾶτε τοὺς ἀγαπῶντας ὑμᾶς, ποία ὑμῖν χάρις ἐστίν; (= ὅτε ἀγαπᾶτε). --- J., XII, 32 : χἀγὼ ἂν ὑψωθῶ Ex τῆς γῆς, πάντας ἑλχύσω (= ὅταν ὑψωθῶ). --- 4 J., II, 28 : μένετε ἐν αὐτῷ ἵνα, ἐὰν φανε- ρωθῇ, σχῶμεν παρρησίαν. — Mat., V, 46 ; XVIII, 19. — L., XI, 84: ὅταν ὃ ὀφθαλμός σου ἁπλοῦς Ἤ γεν. ἐπὰν δὲ πονηρὸς Ἢ» οἱ οἵ, Mat., VI, 22-23 : ἐὰν οὖν n ὃ ὀφθαλμός σου ἁπλοῦς..., ἐὰν δὲ ὃ ὀφθαλμός σου πονὴ- ρὸς ἢ. — J., XIV,3; 40., IL, 23 4 Th, 11, 7; IE, 8; 4.,. 1Π,1 (cité des LXX, Ps., XCIV, 8). Dans les LXX, Tob., IV, 3: ἐὰν ἀποθάνω, θάψον με. — Prov., II, 24; Amos, VII, 2. 248. ‘Qc, particule temporelle, est fréquent dans Luc (Évangile et Actes), et Jean (Évangile) ; il est rare ailleurs. Ὥς ἄν n'est jamais particule de temps en grec classique, et l’est tou- jours dans le N. T. Son emploi est spécial à Paul (R., XV, 24; 4 Co., 128 PROPOSITIONS DÉPENDANTES TEMPORELLES. XI,34; XII, 2), et appartient, dans ce sens, au grec post-classique, Joskp., Anliqg., XI, 8, 8: LXX, Gen., VI, 4; XII, 12. 219. Les propositions temporelles, introduites par une par- ticule signifiant jusqu'à ce que ou avant que, donnent lieu à quelques remarques communes : a) Lorsque la proposition principale est affirmative, la par- ticule temporelle signifie : jusqu’à ce que; tant que... ne... pas. — Lorsqu'elle est négative, la particule signifie : avant de ou que ; tant que... ne... pas ; que... d’abord ; si préalablement. Mat., 11, 13 : ἴσθι ἐκεῖ ἕως ἂν εἴπω σοι, resles-y jusqu'à ce que je te parle, tant que je ne le dirai rien. — L., I, 20 : ἔση σιωπῶν χαὶ μὴ δυνάμενος λαλῆσαι ἄχρι ἧς ἡμέρας γένηται ταῦτα, JUSQU'À 66 QUE ces événements aient eu lieu, tant que ces événements n'auront pas eu lieu. — Mal., XXIV, 39 : καὶ οὐχ ἔγνωσαν ἕως ἦλθεν ὁ κατα- χλυσμός. — Α., VII, 18 : ηὔξησεν ὁ λαὸς καὶ ἐπληθύνθη ἐν Αἰγύπτῳ ἄχρι οὗ ἀνέστη βασιλεὺς: ἕτερος. Mat., V, 26 : οὐ μὴ ἐξέλθῃς ἐχεῖθεν ἕως ἂν ἀποδῷς τὸν ἔσχατον χο- δράντην, lu n'en sorliras pas avant d'avoir payé, lant que lu n'auras payé, que lu n'aies payé, si lu ne payes d'abord. — — Mat., XXIII, 39 : où μή με ἴδητε ἀπ᾿ ἄρτι ἕως ἂν εἴπητε, VOUS ne me verrez plus avant que vous ne disiez, si vous ne diles d'abord, à moins que vous ne disiez d'abord. — Ap., VIL, 3: μὴ ἀδιχήσητε τὴν γῆν..., ἄχρι σφραγίδωμεν τοὺς δούλους τοῦ Θεοῦ, avant que nous n'ayons marqué, tant que nous n'aurons pas marqué... δ) L'acte exprimé dans la proposition principale dure jus- qu'au moment ou à lieu l'acte exprimé dans la proposition temporelle ; mais dure-t-il encore aprés, ou bien cesse-t-il ? La proposition temporelle ne l'indique pas, et ilen est de même avec la proposition temporelle introduite par πρίν, avant de ou que. — Cependant : S'il n'existe qu'une relation temporelle entre l'acte de la proposition principale, durable par nalure, et l'acte de la pro- position temporelle, on doit supposer que le premier continue après que le second a eu lieu, parce que l'existence du premier est indépendante de celle du second : Mat., XXII, 44: κάθου Ex δεξιῶν μου, ἕως ἂν θῶ τοὺς ἐχθρούς σου ὑποχάτω τῶν ποδῶν σου. — Α., VI, 11 : ἐρρέθη αὐτοῖς ἵνα ἀναπαύ- σονται ἔτι χρόνον μιχρόν, ἕως πληρωθῶσιν χαὶ οἱ σύνδουλοι αὐτῶν. --- Mat., 1,25; XXIV,38; 4., XXV, 21, etc. S'il existe entre l'acte de la proposition principale et l'acte de la proposition temporelle une relation de temps et une PROPOSITIONS DÉPENDANTES TEMPORELLES. 129 relation de condition en même temps, le premier cessera aussitôt que se produira le second, parce que l'existence du pre- mier dépend de la non-existence du second : Mat., V, 26 : οὐ μὴ ἐξέλθης ἐχεῖθεν ἕως ἂν ἀποδῷς τὸν ἔσχατον χοδράντην (ΞΞ ὅταν ἀποδῷς τὸν ἔσχατον χοδράντην, ἐχεῖθεν ἐξελεύσῃ). --- Mat., II, 9; ΧΙ, 20; XIII, 33; XVI, 28, XVIII, 30 et 34; L., I, 20; XV, 8, etc. Parfois, le contexte indique clairement si l’acte de la pro- position principale cesse ou continue, Mar., XIII, 30 : où un παρέλθῃ ἣ γενεὰ αὕτη μέχρις où ταῦτα πάντα γένηται. — À., VII, 18 : ηὔξησεν ὃ λαὸς χαὶ ἐπληθύνθη ἐν Αἰγύπτῳ, ἄχρι οὐ ἀνέστη βασιλεὺς ἕτερος, ὃς οὐχ ἤδει τὸν Ἰωσήφ. D'autres fois, l’écrivain indique simplement qu'un acte a duré jusqu’au moment où s’est produit un autre acte, abstrac- tion faite de toute idée de continuation ou de cessation pour le premier, Mat., V, 25; XXVI, 36, etc. Nota. — Ce qui vient d'être dit de la continuation et de la cessation de l'acte s'applique aussi à la proposition temporelle introduite par une particule du sens de pendant que, tant que, tandis que. e) Toutes les particules signifiant : jusqu'à ce que, s'emploient avec ou sans & et le subjonctif éventuel, tandis qu'elles prennent régulièrement ἄν en grec classique. 220. a) Les écrivains du N. T., savent fort bien distinguer les différents sens et les différentes constructions de ἕως: Mar., VI, 45 : nvayxacev τοὺς μαθητὰς αὐτοῦ ἐμδῆναι εἰς τὸ πλοῖον χαὶ προάγειν... ἕως αὐτὸς ἀπολύει τὸν ὄχλον, pendant qu'il va renvoyer la foule. Cf. Μαί., XIV, 22 : ..«ἕως où ἀπολύσῃ τοὺς ὄχλους, jusqu'à ce qu'il ait renvoyé la foule. δὴ) Quand ἕως est construit avec l'indicatif, soit avec le sens de jusqu'a ce que, soit avec celui de {ant que, tandis que, le verbe (à l'indicatif) exprime toujours un acte réel passé ou présent, ou au moins imminent et sûr, au point de pouvoir être considéré comme présent (Cf. Kocx, 118, 4). — L'acte est toujours éventuel, quand ἕως est suivi du subjonctif, et celui- ci est toujours le subjonctif aoriste dans le N.T., comme d'ail- leurs après ἄχρι et μέχρι. 224. Nous croyons que l'on doit appliquer ces principes à J., XXI, 22 οἱ ἃ 4 Tim., IV, 14, où l'on trouve ἕως ἔρχομαι, et que ἕως ne doit pas être traduit par jusqu'à ce que, comme si l'on avait ἔρχωμαι. "Epyxcoôar, dans le N.T., signifie proprement : se transporter d'un endroit dans un autre; dès lors il prend également le sens de aller et celui de 130 PROPOSITIONS DÉPENDANTES TEMPORELLES. venir, suivant que l’on considère le mouvement du point de départ ou du point d'arrivée. J., XXI, 3: Pierre dit aux autres Apôtres : ὑπάγω ἁλιεύειν. λέγουσιν αὐτῷ ᾿Ερχόμεθα χαὶ ἡμεῖς, nous y allons aussi. — L., XIX, 12-13 : ἄνθρωπός τις εὐγενὴς ἐπορεύθη εἰς χώραν μαχρὰᾶν... Καλέσας δὲ δέχα δούλους ἑαυτοῦ ἔδωκεν αὐτοῖς δέχα μνᾶς καὶ εἶπεν πρὸς αὐτοὺς πραγματεύσασθαι ἐν ὧ ἔρχομαι, pendant que je m'en vais, que je m'absente. L'acte est imminent et sûr; d'où lc présent ἔρχομαι. Les manuscrits donnent li variante ἕως ἔρχομαι. — L., II, 443; XV, 20; 4 Tim., III, 14. Etc. Jean emploie correctement ἕως, IX, 4 : ἡμᾶς δεῖ ἐργάζεσθαι τὰ ἔργα τοῦ πέμψαντός με ἕως ἡμέρα ἐστίν᾽ ἔρχεται νὺξ ὅτε οὐδεὶς δύναται ἐργάζεσθαι. --- IX, 18 : οὐχ ἐπίστευσαν οὖν οἱ ᾿Ιουδαῖοι περὶ αὑτοῦ ὅτι ἦν τυφλὸς καὶ ἀνέδλεψεν, ἕως ὅτου ἐφώνησαν τοὺς γονεῖς αὐτοῦ. — XIII, 38 : οὐ μὴ ἀλέχτωρ φωνήση ἕως οὗ ἀρνήση με τρίς. — Apoc., VI, 11. -- D'un autre côté, chez cet écrivain, ἔρχεσθαι signifie aussi bien s'en ailer, partir (XXI, 3) que venir, arriver. Examinons maintenant J., XXI, 19-23. Jésus s'éloigne de ses Arôtres et se fait accompagner de Pierre seul, auquel il dit : ἀκολούθει μοι. Mais Jean se met aussi à les suivre; car ἐπιστραφεὶς ὁ Πέτρος βλέπει τὸν μαθητὴν ὃν ἠγάπα ὁ ᾿Ιησοῦς ἀχολουθοῦντα (participe imparfait — ὃς ἠχολούθει, qui avait commencé de les suivre). Or Jésus ne voulait que Pierre, comme indiquent les paroles qu’il lui adresse : σύ μοι ἀχολούθει; il fait donc rester Jean. Pierre dit alors à Jésus en parlant de Jean : Κύριε, οὗτος δὲ τί; et Jésus lui répond, sans vouloir lui dire pourquoi il a fait rester Jean : ᾿Εὰν αὐτὸν θέλω μένειν ἕως ἔρχομαι, τί πρὸς σέ; av μοι ἀκολούθει. Jésus est au moment de partir; d'où le présent ἔρχομαι. Le sens de la phrase grecque est donc : Si je veux qu’il reste (là, auprès des autres Apôtres) pen- dant que je m'en vais (= pendant mon absence), que t'imporief Mais cette phrase, mal comprise, avait été entendue au sens figuré (μένειν, continuer de vivre sur la lerre, ne pas mourir ; ἔρχομαι, apparaître à la fin du monde). Il en était résulté une erreur, que l'auteur détruit au v. 23 en disant : οὐχ εἶπεν δὲ αὐτῷ ὁ ᾿Ιησοῦς ὅτι οὐχ ἀποθνήσχει, ἀλλ᾽ ᾿Εἰὰν αὐτὸν θέλω μένειν ἕως ἔρχομαι, τί πρὸς σέ; Nous lisons, 4 Tim., III, 14 : ταῦτά σοι γράφω ἐλπίζων ἐλθεῖν [πρὸς σὲ] ἐν τάχει, οὐ IV, 13 : ἕως ἔρχομαι, πρόσεχε τῇ ἀναγνώσει xrk. Dans les deux pas- sages ἔρχεσθαι signitie se rendre, aller; l'acte étant imminent et sûr est exprimé par le présent ἔρχομαι. Le sens est donc : pendant que je me rends vers toi (— en attendant mon arrivée). Ν 222. a) Classiquement, quand la proposition principale est affirmative, πρίν se construit avec l'infinitif : « le sens de la phrase est que l’action exprimée par la proposition principale a lieu avant qu'une autre action puisse s'accomplir, que d'’ail- leurs cette dernière s’accomplisse réellement ou non,onne s'en occupe pas.» (Kocu, 118, 5; cf. 279, ὃ, sub fin.). Il en est de même dans le N. T. : Mai., XXVI, 34 : πρὶν ἀλέχτορα φωνῆσαι τρὶς ἀπαρνήσῃ με. — Mat., 1, 18; XXVI, 75, Mar., XIV, 30, 72; L., XXII, 61: J., 1V, 49; VIII, 58; XIV, 29: 4., IT, 20; VII, 2. — Ce sont tous les exemples. Ho ne ne se trouve ainsi employé que dans les livres histo- PROPOSITIONS DÉPENDANTES TEMPORELLES. 131 riques du N. T.— L'infinitif est toujours à l’aoriste (cf. 280, b), tandis qu'il peut être au présent en grec classique. L'usage paraît être le même dans les LXX que dans le N.T., Esé., XXXIII, 22; Tobie, XIV, 15; Es., XLVI, 10. b) Classiquement, « quand la proposition principale est né- gative, πρίν se construit en général avec le verbe fini. » (Kocx, 118, 5). 11 en est de même dans les deux passages suivants du N.T. L., 11, 26 : ἦν αὐτῷ χεχρηματισμένον... un ἰδεῖν θάνατον πρὶν[ἢ] ἂν ἴδῃ τὸν Χριστόν. --- Α., XXV, 16. C'est un reste de la langue littéraire dans Luc. Les autres écrivains du N. T. emploient le verbe fini, mais avec ἕως, ἄχρι, μέχρι. Ο) Dans le N. T., comme chez les classiques, après une pro- position principale négative, πρὶν et ἕως ont le même sens : L., XXII, 34 : où φωνήσει σήμερον ἀλέχτωρ ἕως τρίς με ἀπαρνήσῃ εἰ- δέναι, et cf. 4., XXV, 16. 223. Au lieu d’une proposition temporelle à verbe fini, on peut avoir : 1° Avec le sens de pendant que, comme, ἐν τῷ et l'infinitif. Cf. 281, ὃ. 2° Avec le sens de avant de ou que, πρό et le génitif de l’infi- nitif aoriste (280, ὃ) qui correspond à l'indicatif et au subjonctif aoriste. — On trouve une fois l'infinitif présent εἶναι, J., XVII, 5. 3° Avec le sens de après que, μετά et l'infinitif aoriste, Mat., XXVI, 32; Mar., I, 14; L., XII, 5, etc. — Cf. 273, c. 224. On ne trouve pas dans le N.T. l'optatif marquant la fréquence indéterminée (Kocx, 118, 3); par suite on ne trouve pas la construction de l’optatif dans la proposition temporelle et celle de ἄν fréquentatif dans la proposition principale (KocH, 118, 3, Rem. I). — On ne trouve pas ὁσάχις Où ὁποσάχις avec l'indicatif aoriste, pour marquer que l’acte de la proposition principale s’est répété exactement autant de fois que l’acte de la proposition temporelle (Kocux, 118, 3, note 1). — On ne trouve pas où πρότερον πρίν, où πρόσθεν πρίν, avec le sens de pas avant que (KOCH, 118, 5, δ). — Les écrivains du N. T. ne pensent pas ainsi. 225. 1° Les règles de la syntaxe des propositions temporelles dans le N. T. sont les règles ordinaires de la syntaxe classique, au moins en partie. | 2e On peut relever un assez grand nombre de particularités : Particularités de la langue familière du N.T. : Emploi du mode réel après une particule combinée avec ἄν, 210, ὁ. — Emploi d’une particule tem- porelle combinée avec ἄν pour marquer la répétition dans le passé et dans le présent, 211. — Emploi du futur aussi bien que du subjonctif, 43 132 PROPOSITIONS DÉPENDANTES RELATIVES. pour exprimer l’acte éventuel, 212, 213. — La particule ἄν se supprime ou s'exprime, indifféremment, quand la conjonction doit être suivie du subjonctif, 912. — Le subjonctif du style direct est toujours maintenu, 213, αι — Emploi ordinaire du futur après ὅτε, 214. — Emploi du futur aprés une particule temporelle combinée avec ἄν, 214. — Emploi du sub- jonctif éventuel après ὅτε, 214, et note 1. — Emploi des temps prolepti- ques dans la proposition principale, 216. — Unification de la syntaxe des propositions temporelles et conditionnelles, 215, 6. — Équivalence des propositions temporelles et conditionnelles, 217. — Emploi de ὡς ἄν comme particule temporelle seulement, 218. — Formes (classiques et) post-classiques de particules signifiant jusqu'à ce que, et avant que, 219,6} Abandon de certaines particules temporelles employées dans la langue classique, 209. — Abandon de l'optatif de répétition pour le passé, 211. — Abandon de l'optatif oblique, 213, c. — Abandon de la construction de πρίν avec un mode fini, 222, ὃ. — Abandon de différentes constructions de la langue classique, 224. Particularités de la langue littéraire : Emploi rare de certaines parti- cules de la langue littéraire, 209. — Exemple de l'optatif oblique, 213, c. — Formes classiques des particules signifiant : jusqu'à ce que et avant que, 219, ce. — Construction de πρίν avec le verbe fini, 222, ὃ. L'hébreu ne paraît pas avoir exercé une influence sensible sur la syn- taxe des propositions temporelles dans le N. T. CHAPITRE XVII Propositions dépendantes (circonstancielles) relatives et corrélatives. 226. « Les propositious relatives sont celles qui se relient à une proposition principale par des pronoms relatifs ou des adverbes relatifs. » (CurTius, 551.) Elles sont introduites par les relatifs : ὅς, ὅστις; ὃς ἄν, ὅστις ἄν, ὅστις (= ὃς ἄν et ὅστις ἄν); ὅσος, ὅσος ἄν; ὅθεν, ὅπου, οὗ. La forme ὅστις s'emploie, dans le N. T., aussi bien pour un acte parti- culier et déterminé que pour une pensée générale et indéterminée; ἄν s'ajoute souvent à ὅστις pour revivifier le sens indéfini que cette forme tend à perdre. 11] en résulte que ὅς et ὅστις sont souvent équivalents. La proposition relative exprime l'acte comme accessoire ou dépendant, par rapport à un autre acte considéré comme prin- cipal. L'acte exprimé par elle aurait pu l'être : soit par une proposition indépendante, soit par une proposition dépendante, 1, Conrius, 551-555; Kocx, 117; Cucurz et Rigmann, 115-119. PROPOSITIONS DÉPENDANTES RELATIVES. 133 suivant le cas. La proposition relative ne fait donc que rem- placer l’une des propositions indépendantes ou dépendantes dont il ἃ été question jusqu'ici. Les propositions relatives se divisent en propositions : expli- calives, finales et conséculives, condilionnelles, causales, tem- porelles. La syntaxe de la proposition relative suit rigoureusement, dans le N. T., lasyntaxe de la proposition indépendante ou dé- pendante qu'elle remplace. Proposition relative explicative. 227. La proposition relative explicative remplace une pro- position indépendante qui aurait été coordonnée par une parti- cule avec la proposition principale. — Classiquement « le verbe peut y être non seulement à l'un des trois modes de la propo- sition exprimant un jugement (modes réel, potentiel, et irréel), mais aussi à tous les modes de la proposition exprimant un désir (impératif, subjonctif d'exhortation, optatif sans ἄν; mode irréel sans ἄν). » (Kocx, 117, 1.) Dans le N. T, la proposition relative explicative n'offre pas d'exemples du mode potentiel. Le mode irréel y existe, mais semble rare. Les modes de la proposition exprimant un désir, c’est-à-dire les modes de la proposition volitive indépendante, sont très rares; leur emploi dans la proposition relative pro- duisait une construction d'un caractère trop synthétique et trop contraire à la loi de la dissociation des idées dans le Ν, Τ. Le mode réel est donc le mode ordinairement employé dans la proposition relative explicative. — La négation est οὐ. L., IX, 30 : ἄνδρες δύο συνελάλουν αὐτῷ, οἵτινες ἦσαν Μωυσῆς καὶ ᾿Ηλείας, οἵ ὀφθέντες ἐν δόξῃ ἔλεγον τὴν ἔξοδον. ---- Mar., ΧΥ͂, 7: ἦν δὲ ὁ λεγόμενος Βαραθθᾶς μετὰ τῶν στασιαστῶν δεδεμένος οἵτινες ἐν τῇ στάσει φόνον πεποιήχεισαν. --- 1 J., IV, ὃ : καὶ τοῦτό ἐστιν τὸ τοῦ ἀντιχρίστου ὃ ἀχηχόατε ὅτι ἔρχεται. -- Α., XXIV, 19 : τινὲς δὲ ἀπὸ τῆς ᾿Ασίας 'Iou- δαῖοι, οὃς ἔδει ἐπὶ σοῦ πὰρεῖναι... --- 2 Tim., IV, 14-15 : ᾿Αλέξανδρος ὃ axes πολλά μοι χαχὰ ἐνεδείξατο..., ὃν καὶ σὺ φυλάσσου. — 4 P., LI, 3. Propositions relatives finale et consécutive. 228. Classiquement, «la proposition relative consécutive exprime un jugement ; elle a presque toujours le verbe à l'in- 131 PROPOSITIONS DÉPENDANTES RELATIVES. dicatif..… Cependant le mode potentiel est également usité avec ces locutions (εἰσὶν οἵ, οὐχ ἔστιν ὅστις, οὐδείς ἐστιν ὅστις où). Quand la proposition relative consécutive exprime un fait comme conséquence éventuelle de ce qui est dit dans la proposition principale, elle a le verbe de l'indicatif futur au sens du mode éventuel.» (Kocx, 117, 3). — « La proposition relative finale (‘dont l'antécédent, nom de personne ou de chose, doit toujours êlre indéterminé) a le verbe à l'indicatif futur, même si le verbe de la proposition principale est à un temps historique. » Kocu, 117, 4, et cf. CurTius, 553.) Dans le N. T. la syntaxe des propositions relatives finales et consécutives est exactement la même que celle des proposi- tions finales et consécutives. C'est-à-dire : L'acte réel est exprimné par le verbe au mode de réalité (in- dicatif présent ou passé; cf. 163). Si l'acte est éventuel, le verbe est à l'un des deux modes d'éventualité : futur ou sub- jonctif (150, 4°) : Mar. » X, 29 : οὐδεὶς ἔστιν ὃς ἀφῆχεν τὴν οἰχίαν... — L., VII, 49 : τίς οὗτός ie ὃς χαὶ ἁμαρτίας ὁ ἀφίησιν; — À7., VII, 28 : A., XVII, 11. , VIII, 17 : où γὰρ ἔστιν χρυπτὸν ὃ où φανερὸν γενήσεται οὐδὲ ἀπό- χρυφον ὃ οὐ μὴ γνωσθῇ χαὶ εἰς φανερὸν ἔλθῃ. --- 2 Th., 1Π|, 3 : πιστὸς δέ ἐστιν ὃ Κύριος ὃς στηρίξει ὑμᾶς, le Seigneur est assez fidèle pour (146, 7%; cf. LXX, ὅ R., IL, 8), οἱ cf. 4 J., I, 9 : πιστός ἐστιν καὶ δί- χαιὸς ἵνα ἀφῇ nuiv. — L., VII, 4: ἀξιός ἐστιν ᾧ παρέξῃ τοῦτο, et cf. , 1, 27 : οὗ οὐχ εἰμὶ ἄξιος ἵνα λύσω. — Mar., I, 2 : ἰδοὺ ἀποστέλλω τὸν ἀγγελόν μου... ὃς χατασχευάσει τὴν ὁδόν σου (cité des LXX, Mal., III, ᾿: ἐἀξωβοστέλλω τὸν ἄγγελόν μου, χαὶ ἐπιόλέψεται ὁδόν). — Μαΐ., ΧΙ, 10, XXI, 41; Mar., IX, 39; XIII, 2, et οἵ. Mat., XXIV, 2, οἱ Luc, XXI, 6; 4., VII 40 (cité des LXX, Ex., XXXII, 1); 41 Co., Il, 10 (cité des LXX, Es., XL, 13); X, 13. — L., V,21; VII, 97 : ΧΙ, 6, etc. On peut rencontrer le présent proleptique, J., XXI, 18; 2 P., Ill, 1. (lassiquement, « au lieu de l'indicatif futur, on trouve aussi μέλλω dans une proposition relative, soit consécutive, soit finale.» (Kocx, 117, h,. On lit, Apoc., XII, 5 : καὶ ἔτεχεν υἱόν, ἄρσεν, ὃς μέλλει ποιμαίνειν... Le subjonctif se rencontre dans les exemples suivants : Mar,, XIV, 14 : ποῦ ἐστὶν τὸ χατάλυμαά μου ὅπου τὸ πάσχα μετὰ τῶν μαθητῶν μου φάγω; et de même ZL., XXII, 11. — 4., XXI, 16 : ŒYOVT ς (ἡμᾶς) παρ᾽ ᾧ ξενισθῶμεν Μνάσωνί τινι (ΞΞ ἄγοντες ἡμᾶς παρὰ γνασωνά τινὰ παρ᾽ ᾧ ξενισθῶμεν). — H., VIII, 3 : ὅθεν ἀναγκαῖον ἔχειν Ti χαὶ τοῦτον ὃ προσενέγχῃ. PROPOSITIONS DÉPENDANTES RELATIVES. 1435 Cf. L., VIII, 17, cité plus haut, avec Mat., X, 26 : οὐδὲν γάρ ἐστιν χεχαλυμμένον ὃ οὐχ ἀποχαλυφθήσεται, χαὶ χρυπτὸν ὃ où γνωσθήσεται, et avec Mar., IV, 22 : οὐ γὰρ ἔστιν χρυπτὸν ἐὰν μὴ ἵνα φανερωθῇ, οὐδὲ ἐγένετο ἀπόχρυφον ἀλλ᾽ ἵνα ἔλθῃ εἰς φανερόν. 229. a) Les propositions relatives consécutives et finales tendent à être remplacées, dans le N. T., par une autre cons- truction, surtout par ἵνα et la proposition finale ordinaire; nous avons déjà cité : 4 J., I, 9, et cf. 2 Th., Π1, 3; J., I, 27, et cf. L., VII, 4; J., V, 7: ἄνθρωπον οὐχ ἔχω ἵνα... βάλῃ με εἰς τὴν χολυμ.- Οήθραν. — J., IX, 36; 2 Co., XII, 1, Gal., ΤΥ, ὃ; Ap., XIX, 15, etc. ὃ) Avec ἵνα et la proposition finale, le but est expressément indiqué, tandis que la proposition relative avec le futur in- dique, dans le N. T., la conséquence éventuelle, et non le but. Il est très rare que la proposition relative exprime le but, et il existe une tendance très marquée à ne plus l'employer avec ce sens. c) Classiquement, on ne trouve dans la proposition relative finale que le subjonctif délibératif du style direct (GooDwin, 572). L'emploi du subjonctif d'éventualité appartient à la langue familière. 11 existe dans Homère (Goopwin, 568). Dans les LXX, on lit, Es., X, 14 : καὶ οὐχ ἔστιν ὃς διαφεύξεταί με ἢ ἀντείπῃ μοι. — Sur une inscription de l'époque gréco-romaine, on lit : Θεσδεῖς λόγους ἐποιήσαντο περὶ τῶν xa.” αὑτοὺς γραμμάτων... ὅπως αὐτοῖς δοθῶσιν οἷς τὰ καθ᾽ αὑτοὺς πράγματα ἐξηγήσωνται (Ρ. VIERECK, p. 13, et p. 68, 11; l'auteur remarque simplement : « rectius indicativus futuri ponerelur. ») d) 11 y a eu, dans le N. T., unification de la syntaxe de toutes les propositions finales et consécutives (155, ὃ, 162; 228), e) Pour le rapport qui existe entre une proposition relative finale, comme L., XI, 6, et une proposition interrogative indi- recte, voy. 128, a. f) Pour des exemples de la proposition relative consécutive et finale πιὰ les LXX, voy. Ex., XVIII, 20; Ps., LXXXIIL, 4; Jér., V, 15; XI, 11. : Dan., 11, 26. Nota. — Le mode potentiel n'existe pas dans cette proposition, quoiqu'il s'y rencontre en grec classique. 230. Classiquement, au lieu des propositions relatives, con- sécutive et finale, on trouve : pour la première, le participe futur précédé de l'article générique, pour la seconde, le par- ticipe futur avec ou sans article (Kocx, 117, 3, ὃ; 117, 4). Il en est de même dans le N. T., par exception. — Cf. 298, 299. 136 PROPOSITIONS DÉPENDANTES RELATIVES. Proposition relative causale. 231. La proposition relative causale donne la raison de l'acte exprimé dans la proposition principale; elle remplace une proposition causale indépendante (avec γάρ) ou dépen- dante (177): R., VIII, 32 : ὃς γε τοῦ ἰδίου υἱοῦ οὐχ ἐφείσατο ἀλλὰ ὑπὲρ ἡμῶν πάν- τῶν παρέδωχεν αὐτόν, πῶς οὐχὶ καὶ σὺν αὐτῷ τὰ πάντα ἡμῖν χαρίσεται; — Α͂»., TI, 2 : γίνου γρηγορῶν χαὶ στήρισον τὰ λοιπὰ ἃ ἔμελλον ἀποθανεῖν. — L., 1, 20 : ἰδοὺ ἔσῃ σιωπῶν... ἀνθ᾽ ὧν οὐχ ἐπίστευσας τοῖς λόγοις μου. --Α., ΣΧ, 47; Κ.,1, 25, 31; Col., II, 6; Æ., XII, 6 (cité des LXX, Prot., I, 12); 4. P., I, 11, etc. Dans les LXX, Ps., LXXXIII, 6 : μακάριος ἀνὴρ οὔ ἐστὶν ἡ ἀντίληψις αὐτοῦ παρὰ σοῦ, Κύριε. --- Gen., XXX, 18 : δέδωχέ μοι ὁ θεὸς τὸν μισθόν μον ἀνθ᾽ οὗ ἔδωχα... — Gen., XXXIV, 14: XXXIX, 24; Eccl., IV, 9. La syntaxe de toutes les propositions causales, quelle que soit leur forme, est toujours la même dans le N.T. Proposition relative conditionnelle. 232. Classiquement, « la proposition relative conditionnelle peut se convertir en une proposition conditionnelle introduite par εἰ et ἐάν.» (KocH, 117, 5). — La négation est toujours μή. — « Quand le verbe de la proposition principale est à un temps présent ou passé et que la proposition relative équivaut à εἰ avec l'indicatif (mode réel), ou ἃ l'indicatif dans la proposition relative, et le sens conditionnel ne s’y reconnaît qu’à la néga- tion μή. » (Kocx, 117, 5, a.) Dans le N. T., la syntaxe des propositions relatives condi- tionnelles suit exactement, et toujours, la syntaxe des propo- sitions conditionnelles ; et, s'il y a répétition de l'acte, la syntaxe des propositions temporelles à sens fréquentatif. En conséquence : 233. a) Quand la proposition relative conditionnelle exprime un acte réel, passé ou présent, ou considéré comme tel, le verbe est au mode indicatif (présent ou passé); la négation est où et non μή. C'est la proposition couditionnelle de la première forme (184). Mal., XIX, 29 : καὶ πᾶς ὅστις ἀφῆχεν οἰχίας à ἀδελφοὺς... ἔνεχεν τοῦ PROPOSITIONS DÉPENDANTES RELATIVES. 137 ἐμοῦ ὀνόματος, πολλαπλασίονα λήμψεται. — Mat., X, 38 : καὶ ὃς οὐ λαμθάνει τὸν σταυρὸν αὐτοῦ καὶ ἀχολουθεῖ ὀπίσω μου, οὐχ ἔστιν μου ἄξιος. δὴ Classiquement, quand la proposition relative peut se con- vertir en une proposition conditionnelle avec si — toutes les fois que, elle prend le subjonctif avec ἄν, quaud le verbe de la proposition principale est au présent ou au futur; l’optatif sans &v, quand le verbe de la proposition principale est à un temps secondaire. « Au lieu de l’optatif on rencontre quelquefois l’im- parfait. » (Kocx, 117, 5, 6, et la Remarque; CurrTius, 555). — Dans le N.T., quand l'acte qui se répète peut être rapporté à l'avenir, le verbe est au subjonctif (235 ; 236, 1). Quand il peut être rapporté au présent ou au passé, le verbe est au présent ou au passé, et l’on applique la règle des propositions ne relles (211); mais l' oplatif nes "emploie pas. Mar, IV, 25 : ὃς γὰρ ἔχει δοθήσεται αὐτῷ, καὶ ὃς οὐχ ἔχει χαὶ ὃ ἔχει ἀρθήσεται ἀπ᾿ αὐτοῦ. — Η., XII, 6 (cité des LXX, ῥγοῦυ., II, 12) : ὃν γὰρ ἀγαπᾷ Κύριος παιδεύει, foules les fois que le Seigneur aime quelqu'un, il le châlie. — 4 Co.. VIT, 37 : ὃς δὲ... τοῦτο χέχριχεν ἐν τῇ ἰδίᾳ χαρδίᾳ τηρεῖν τὴν ἑαυτοῦ παρθένον, χαλῶς ποιήσει. Ph., XI, 7: ἀλλὰ ἅτινα ἦν μοι κέρδη ταῦτα ἥγημαι διὰ τὸν Χριστὸν᾽ ζημίαν. — J., XXI, 18 : ὅτε ἧς νεώτερος, ἐζώννυες σεαυτὸν χαὶ περιε- πάτεις ὅπου ἤθελες. --- Μαΐ., XXV, 40 : ἐφ᾽ ὅσον ἐποιήσατε ἑνὶ τούτων τῶν ἀδελφῶν μου τῶν ἐλαχίστων, ἐμοὶ ἐποιήσατε. c) La particule temporelle est combinée avec ἄν (211); la pro- position relative peut être aussi accompagnée de ἄν qui marque la fréquence indéterminée (8, c) : Ap., XIV, 4 : οὗτοι οἱ ἀχολουθοῦντες τῷ ἀρνίῳ ὅπου ἂν ὑπάγει. — Mar., VI, 56 : καὶ ὅπου ἂν εἰσεπορεύετο εἰς κώμας. ..., ἐτίθεσαν τοὺς ἀσθε- νοῦντας χαὶ παρεχάλουν αὐτὸν..., καὶ ὅσοι ἂν ἥψαντο αὐτοῦ ἐσώζοντο, ÉOUS ceux qui le touchaient, guérissaient (et cf. Mat., XIV, 36 : καὶ ὅσοι ἥψαντο διεσώθησαν, {ous ceux qui le touchèrent guérirent.) d) Nous avons dit que la négation était οὐ. La négation classique μή se rencontre dans trois passages : Τίς, I, 11; 2 P., 1, 9; 4 J., IV, 3; voy. 354, ὁ. 6) Dans les LXX, Deut., XIV, 10 : πάντα ὅσα οὐχ ἔστιν αὐτοῖς πτερύγια χαὶ λεπίδες οὐ φάγεσθε. — Deut., XI, 2 : γνώσεσθε σήμερον ὅτι οὐχὶ τὰ παιδία ὑμῶν, ὅσοι οὐχ οἴδασιν οὐδὲ ἴδοσαν τὴν παιδείαν Κυρίον. -- Ex., XXI, 15: ὃς τύπτει πατέρα αὑτοῦ ἢ μητέρα αὐτοῦ, θανάτῳ θανατούσθω. — Daniel, Ψ, 19 : οὕς ἠδούλετο αὐτὸς ἀνήρει καὶ οὕς ἠδούλετο αὐτὸς ἐτύπτεν. Avec ἄν fréquentatif : Prov., I, 22 : ὅσον ἂν χρόνον ἄκαχοι ἔχονται τῆς δικαιοσύνης, οὐκ αἰσχυνθήσονται. --- Ps., CI, 8 : ἐν ἢ ἢ ἂν ἡμέρᾳ θλίδομαι, κλῖνον πρὺς μὲ τὸ οὖς σον. -- Ez., I, 20 : οὗ ἂν ἦν ἡ νεφέλη, net τὸ πνεῦμα τοῦ πορεύ- εσθαι. -- Es, LV, 11 : ..««ἕως ἂν τελεσθῇ ὅσα ἂν ἠθέλησα. — Gen., VI, 4; 138 PROPOSITIONS DÉPENDANTES RELATIVES. f R., XXII, 13: 2 Mac.,IV,47; Lucien, D. M., IX, 2 : καὶ μακάριος ἦν αὐτῶν ὅντινα ἂν καὶ μόνον προσέθλεψα. f) Les propositions relatives conditionnelles de la première forme suivent la syntaxe des propositions conditionnelles pro- prement dites ; leur syntaxe a été complètement unifiée. Quand elles expriment la fréquence indéterminée et par suite quand à l'idée de condition se joint l’idée de temps (pré- sent ou passé), elles suivent la syntaxe des propositions tem- porelles qui expriment aussi la fréquence indéterminée; la syntaxe des unes et des autres a été complètement unifiée. 234. Classiquement, « la particule ἄν est construite quelque- fois avec l'indicatif de l’imparfait et de l’aoriste pour indiquer une action qui pouvait arriver quelquefois dans le passé, mais seu- lement d’une manière éventuelle si telle ou telle circonstance se rencontrait. » (CURTIUS, 507, Rem. 3). Dans la langue post- classique et particulièrement dans celle du N. T., ἄν s'emploie régulièrement pour marquer lafréquenceindéterminéede l'acte dans le passé, le présent et l'avenir; cette particule se ren- contre avec le présent et le passé de l'indicatif, pour le présent et le passé ; avec le subjonctif éventuel et le futur de l'indi- catif, pour l'avenir, ainsi qu'on le voit dans la syntaxe des pro- positions temporelles (211 ; 212; 217) et relatives (233; 235). 235. Classiquement, lorsque l’acte exprimé dans la propo- sition relative est éventuel ou considéré comme tel, le verbe se met au subjonctif, et le relatif est suivi immédiatement de ἄν. La négation est toujours ur. La construction reste la même quand la proposition relative marque la répétition (Kocx, 117, 5, b.) Dans le N. T., la proposition relative suit rigoureusement la syntaxe de la proposition conditionnelle de la troisième forme, et de la proposition temporelle de même nature et de même forme (190; 191; 212); c'est-à-dire : Le verbe est à l’un des deux modes d'éventualité : futur in- dicatif, ou subjonctif. La négation est οὐ avec le premier, μή avec le second. Le pronom peut être accompagné ou non de ἄν: Mat., X, 32 : πᾶς οὖν ὅστις ὁμολογήσει ἐν ἐμοὶ ἔμπροσθεν τῶν av- ἠρώπων, ὁμολογήσω χἀγώ. --- Mat., XVIII, 4 : ὅστις οὖν ταπεινώσει ἑαυτόν. — L., XII, 8 : πᾶς ὃς ἂν ὁμολογήσει ἐν ἐμοί (WH.; mais Tis. ὁμολογήσγ), et οἷ. Μαί., X, 32. ---Α., ὙΙΙ, 7 : καὶ τὸ ἔθνος ᾧ ἂν δουλεύσουσιν χρινῶ ἐγώ (cité des LXX, Gen., XV, 14 : ᾧ ἐὰν δουλεύ- swot). Gal., V, 10 : ὃ δὲ ταράσσων ὑμᾶς βαστάσει τὸ χρίμα, ὅστις ἐὰν ἢ. — PROPOSITIONS DÉPENDANTES RELATIVES. 189 J., ΤΙ 5 : ὅτι ἂν λέγῃ ὑμῖν ποιήσατε. — J., 1, 33; 4 Co., XVI, 6. — Mat., X, 33 : ὅστις δὲ ἀρνήσηταί με ἔμπροσθεν χτλ. (WH.; mais Tis. : - ὅστις δ᾽ av). — Jac., 11, 10 : ὅστις γὰρ ὅλον τὸν νόμον τηρήσῃ, πταίσῃ δὲ ἐν ἑνί, γέγονεν πάντων ἔνοχος, Celui qui observera la loi entière, sauf sur un point... — LXX, Deut., XIX, 17; Ex., XXXIII, 19; Dan.. V, 1. Mar., VIII, 35 : ὃς γὰρ ἐὰν θέλῃ τὴν ἑαυτοῦ ψυχὴν σῶσαι ἀπολέσει αὐτήν᾽ ὃς δ᾽ ἂν ἀπολέσει τὴν Ψυχὴν αὐτοῦ... — L., XVII, 33 : ὃς ἐὰν ζητήσῃ τὴν ψυχὴν αὐτοῦ περιποιήσασθαι, ἀπολέσει αὐτήν᾽ ὃς δ᾽ ἂν ἀπο- λέσει ζωογονήσει αὐτήν. 236. 1. Le verbe de la proposition principale est régulière- ment au futur; mais quand la proposition relative exprime la fréquence indéterminée, il peut être au présent (Mat., XVIII, 4), ou à un temps proleptique (Jac., II, 10), comme pour les propositions conditionnelles et temporelles de même nature (191, ποία; 216). 2. Les subjonctifs présent (— le futur) et aoriste (= le futur et le futur passé) ont le même sens que dans les propositions conditionnelles et temporelles (190, c; 212). 3. L'emploi du futur après le pronom relatif et ἄν est post-classique, comme après toute particule accompagnée de ἄν (192; 214); voy. SOPHOCLES, sub ver. ἄν: et cf. P. ViERECK (p. 67,8, et p. 38): ἃς ἂν μετὰ ταῦτα ὑπὲρ τῆς νίχης καὶ τῆς ἡγεμονίας τοῦ δήμου τῶν Ρωμαίων συντελέσουσιν. 4. La particule ἄν ne tombe pas après ὃς: elle est nécessaire pour donner à cette forme du pronom le sens indéterminé. Au contraire elle peut tomber après ὅστις, qui a par lui-même le sens indéterminé. « Chez les poètes il n’est pas rare de trouver ὃς, Sans ἄν ou χε, avec le subjonctif. » (Currivus, 555, Rem. I; cf. GoopwiN, 38-541.) 9. Un acte éventuel par nature peut être exprimé soit par le mode réel, soit par le mode éventuel, suivant la manière dont l'imagine celui qui parle, L., VIIL, 18 : ὃς ἂν γὰρ ἔχη, δοθήσεται αὐτῷ, et Cf. Mar., IV, 25 : ὃς γὰρ ἔχει δοθήσεται αὐτῷ. — De même dans les propositions conditionnelles (195, a). 6. L'optatif oblique n'existe pas dans le N. T. pour les pro- positions relatives conditionnelles. On trouve toujours le temps du style direct, Mat., XIV, 7 : ὡμολόγησεν αὐτῇ δοῦναι ὃ ἐὰν αἰτή- σηται. Cet optatif ne se rencontre pas dans les propositions con- ditionnelles et temporelles (193; 213, c). 7. On se rend compte du rapport qui existe entre une pro- position conditionnelle ordinaire et une proposition relative 140 PROPOSITIONS DÉPENDANTES RELATIVES. conditionnelle en comparant L., XVIII, 29-30 : οὐδεὶς ἔστιν ὃς ἀφῆχεν οἰχίαν..., ὃς οὐχὶ un λάθῃ πολλαπλασίονα, avec Mar., X, 29- 30 : οὐδεὶς ἔστιν ὃς ἀφῆχεν οἰχίαν..., ἐὰν μὴ λάθῃ ἑχατονταπλασίονα. 237. Il résulte de tout ce qui précède que la syntaxe des propositions : conditionnelles, temporelles et relatives condi- tionnelles, ἃ été complètement unifiée dans le grec du N. T., toutes les fois que ces propositions étaient de même nature, c'est-à-dire exprimaient la même idée. Propositions relatives temporelles et locales. 238. Ces propositions indiquent le temps et le lieu de l’acte exprimé dans la proposition principale dont elles dépendent. Ces propositions rentrent dans les propositions temporelles (209 seqq.) et causales qu'elles servent à remplacer; et dans les propositions relatives : explicatives (227), finales et consé- cutives (228 seqq.), causales (231), conditionnelles (232 seqq.), auxquelles elles correspondent. Remarques particulières. 239. 1. Lorsque le pronom relatif est à un cas oblique, il peut être complément du participe, et non du verbe fini (341, δ): L., XIL, 1 : ἐν οἷς ἐπισυναχθεισῶν τῶν μυριάδων τοῦ ὄχλου..., ἤρξατο λέγειν. — Α., XXII, 5 : παρ᾽ ὧν καὶ ἐπιστολὰς δεξάμενος... ἐπορευόμην. — LXX, Lév., ΧΥ͂ΤΙΙ͵ 5 : ἃ ποιήσας αὐτὰ ἄνθρωπος ζήσεται ἐν αὐτοῖς. 2. Les propositions relatives peuvent se coordonner et se subordonner entre elles, 4., XIV, 15; XX VII, 23. — 4., XXV, 15; R.,1,1-6; 4 P., III, 19-22. 3. Le verbe de la proposition principale peut être supprimé, 4 Co., IV, 6 : Μὴ ὑπὲρ ἃ γέγραπται (ΞΞΞ ne quid nimis). 4. Au lieu d’une proposition relative énonçant l’attribut dé- terminatif, caractéristique d’une personne ou d’une chose, on peut avoir, dans le N.T., l'article et le participe; bien plus, l'articleet le participe peuvent être au nominatif absolu, c’est-à- dire au cas du pronom remplacé, 4»., 11, 20 : ἔχω χατὰ σοῦ ὅτι ἀφεῖς τὴν γυναῖχα ‘Tebi6eh, ἣ λέγουσα ἑαυτὴν προφῆτιν, χαὶ διδάσχει...--- Dans les LXX, Amos, II, 6-7. — Voy. 298 ; 337 seqq. 5. Les particularités de la proposition relative signalées dans Koch (118, 6) et dans Cucuel et Riemann (119, ὁ, Remarque, et d) ne se ren- contrent pas dans le N.T. PROPOSITIONS DÉPENDANTES CORRÉLATIVES. 141 6. Les écrivains du N. T. ont dû saisir sans peine les diffé- rents emplois de la proposition relative grecque, parce que, ‘en hébreu, les particules de relation se prêtent à des usages encore plus nombreux et plus variés (27, d). Mais ils en ont abandonné les constructions trop synthé- tiques, conformément à la loi de la dissociation des idées ; ils n'emploient d’une manière courante que les constructions les plus simples. Proposition corrélative. 240. a) La proposition corrélative est une variété de la pro- position relative ; elle exprime l’acte avec une idée accessoire de comparaison. La proposition principale contient le terme comparé; la pro- position dépendante contient le terme de comparaison. Les deux membres de la période sont mis en corrélalion par des locutions telles que ὡς... οὕτως ; οἷος... τοιοῦτος, etc. Mais le terme de corrélation peut manquer dans la proposition principale. b) La proposition corrélative est introduite par les adverbes corrélatifs suivants : καθά, Mat., XX VII, 10. — καθάπερ, dans Paul. — καθό, Paul et 4 P., IV, 13. — χαθότι, dans Luc. — καθώς. — χαθώσπερ, H., V, 4. — ὃν τρόπον, dans Luc et Paul, et une fois Mat., XXIII, 37. — ὡς. — ὥσπερ. — Avec ces adverbes, le terme de corrélation dans la proposition principale, quand il est ex- primé, est οὕτως. Les adverbes καθώς, ὡς et ὥσπερ, sont les seuls qui soient assez sou- vent employés dans le N.T.; les autres ne le sont que rarement, ou seulement par Luc et Paul, comme vestiges de la langue littéraire. La proposition corrélative est encore introduite par : τοιοῦτος... οἷος (ὁποῖος, 4., XX VI, 29) τοσοῦτος... ὅσος τοιοῦτος... ὡς τοσούτῳ... ὅσω τοιοῦτος... ὅστις ἴσος... ὡς c) Ces constructions se trouvent dans Mar., XIII, 19; Α., XXVI, 29:1 Co., V,1; 4 Co., XV, 48 (bis), H.,1,4; X, 25; A?., XVIII, 7; À., XI, 17; Ph., 9. Elles tendent donc à dispa- raître, et celte tendance est une des caractéristiques de la langue du N. T. L’hébreu ne présente pas de constructions analogues, tandis qu'il en présentait pour des locutions lelles que οὕτως... χαθώς; οὕτως... ὡς. Nous avons vu que la proposition consécutive après un terme de comparaison tendait aussi à disparaître du N. T. (169). [42 PROPOSITIONS DÉPENDANTES CORRÉLATIVES. 241. La proposition corrélative suit exactement la syntaxe de la proposition relative. |) Quand l'acte est réel (présent ou passé), ou considéré comme tel, le verbe de la proposition corrélative est à l'indi- calif, au temps convenable : { Co., XII, 12: καθάπερ γὰρ τὸ σῶμα ἕν ἐστιν χαὶ μέλη πολλὰ ἔχει..., οὕτως καὶ ὃ Χριστός. — Α., XXVI, 29 :... τοιούτους ὁποῖος καὶ ἐγώ εἶμι. ι., ΧΙ, 17 : εἰ οὖν τὴν ἴσην δωρεὰν ἔδωχεν αὐτοῖς ὁ θεὸς ὡς χαὶ ἣμῖν. — Mar., ΧΙΠ, 19 : ἔσονται γὰρ αἱ ἡμέραι ἐχεῖναι θλίψις οἵα οὐ γέγονεν τοιαύτη ἀπ᾿ ἀρχῆς χτίσεως. Entendez : αἱ γὰρ ἡμέραι ἐχεῖναι ἔσονται ἢλύψις τοιαύτη οἵα οὐ γέγονεν, et οἵ, LXX, Ex., ΙΧ 18. — Α»., XXI, 16. — 4 Co. , V, 1: ἀκούεται ἐν ὑμῖν πορνεία καὶ τοιαύτη πορνεία ἥτις οὐδὲ ἐν τοῖς ἔθνεσιν, ὥστε γυναῖχά τινα τοῦ πατρὸς ἔχειν, ON dit qu'il existe au milieu de vous une impudicité telle qu'il n'en exisle pas mème parmi les paiens, au point que... 2) Quand la proposition corrélative exprime la fréquence indéterminée dans le passé, le verbe peut être à l'indicatif im- parfait avec ἄν fréquentatif, comme pour les propositions tem- porelles (211) et relatives conditionnelles (233, c) : 1., LI, 45 : διεμέριζον αὐτὰ πᾶσιν, καθότι ἄν τις χρείαν εἶχεν. — De même, IV, 35. — Ce sont les deux seuls exemples". 242, Quand l'acte est éventuel, la proposition corrélative preud le verbe au subjonctif avec ἄν; mais ἄν peut être sup- primé, comme pour les propositions temporelles (212) et rela- Lives conditionnelles (235) : 2 Co., VIII, 12 : εἰ γὰρ ἣ προθυμία πρόκειται, καθὸ ἐὰν ἔχῃ εὐπρόσ- ἤεχτος, οὐ χαθὸ οὐχ ἔχει. --- Mar., IV, 26 : οὕτως ἐστὶν ἣ βασιλεία τοῦ Üeoù ὡς ἄνθρωπος βάλῃ τὸν σπόρον ἐπὶ τῆς γῆς καὶ χαθεύδη καὶ ἐγείρηται νύκτα καὶ ἡμέραν χαὶ ὃ σπόρος βλαστᾷ καὶ μηχύνηται, ὡς οὐχ οἷδεν αὐτός, Le royaume de Dieu est de la même maniàr'e qu'il arrive qu'un homme répand... L'emploi du subjonctif sans ἄν existe chez Homère (Goopwi\, 3), et doit appartenir à la langue familière. 2425, Les LXX offrent des constructions telles que : Jér., XX XIII, D: ὥσπερ οὐχ ἀριθμηθήσεται ἡ στρατιὰ τοῦ οὐρανοῦ..., οὕτως πληθύνω té...—5 R., XXII, ἡ : χαθὼς ἐγώ, χαὶ σὺ οὕτως. — Mais des constructions telles que ntuuzog οἷος, τοσοῦτος ὅσος, sont rares. On lit, Sag. Sir., XLIX, 14 : οὐδὲ -κτίσθη οἷος ᾿Ενὼχ τοιοῦτος ἐπὶ τῆς γῆς, et cf. v.15 : οὐδὲ ὡς Ἰωσὴφ ἐγεννήθη sono. -- Ex., 1X, 18 : ὕω... αὔριον χάλαζαν πολλὴν σφόδρα ἧτις τοιαύτη οὐ γέγονεν ἐν Αἰγύπτῳ χτλ. l. P. Ὑιεβεοκ (p. 40 et p. 67, 8) : οὕτως χαθὼς ἂν αὐτοῖς Ex τῶν δημοσίων πραγμάτων πίστεώς τε τῆς ἰδίας ἐφαίνετο, ἔδοξεν... PROPOSITIONS DÉPENDANTES RELATIVES ET CORRÉLATIVES. 143 243. Nous avons vu (169) qu'après un adjectif ou un adverbe marquant le degré dans la quantité ou la qualité, on pouvait avoir une proposition consécutive; on peut avoir aussi une proposition corrélative; Mat., XXIV, 21 : ἔσται γὰρ τότε θλίψις μεγάλη οἵα où γέγονεν ἀπ᾿ ἀρχῆς χόσμου ἕως τοῦ vüv(— il y aura alors une détresse si grande qu'il n'y en a point eu...) 244. a) La proposition principale peut être supprimée : Mar., XIIT, 32-34 : ἀγρυπνεῖτε, οὐχ οἴδατε γὰρ πότε ὁ χαιρός[ἐστιν]᾽ ὡς ἄνθρωπος ἀπόδημος ἀφεὶς τὴν οἰχίαν αὐτοῦ... τῷ θυρωρῷ ἐνετείλατο ἵνα γρηγορῇ. Suppléez, d'après le contexte : οὕτως ἔσται ἡ ἡμέρα ἐχείνη ὡς ἄνθρωπος, et cf. Mar., IV, 26, cité plus haut (242). --- Mat., XX VI, 39 : πλὴν οὐχ ὡς ἐγὼ θέλω ἀλλ᾽ ὡς σύ. Suppléez : οὕτως γενήσεται (OU ποιήσεις, OU ποίει). b) Classiquement, « ὥσπερ ἂν el sert à introduire une période condi- tionnelle qui se rattache sous forme de comparaison au verbe principal de la phrase. » (KocHx, 114 B; CURTIUS, 549, 2). Cette construction, qui aurait pu être employée, Mar., IV, 26, ne se rencontre pas dans le N.T. 245. 1° La syntaxe des propositions relatives, dans le N. T., suit les règles générales les plus importantes de la syntaxe classique. 2° Mais elle offre un grand nombre de particularités, identiques ou analogues à celles que nous avons déjà relevées pour la syntaxe des propositions conditionnelles et temporelles : Particularités de la langue familière du N. T. : Équivalence de ὅς et de ὅστις, 226. — Les modes de la proposition volitive indépen- dante sont très rares dans la proposition explicative, 227. — Présent proleptique dans la proposition relative consécutive, au lieu du futur, 228. — Emploi du subjonctif dans la proposition relative finale, 298. — Tendance à remplacer la proposition relative finale par la proposition dépendante finale ordinaire, 229, a. — Unification de la syntaxe de la proposition relative finale et de la proposition dépendante finale, 229, d. — (Rareté du participe futur final et emploi du participe présent final, 230). — Unification de la syntaxe des propositions relatives causales et de toutes les propositions causales, 231. — Emploi de la négation où dans les propositions relatives conditionnelles, 233, a. — Emploi de ἄν fréquentatif dans la propositivn relative conditionnelle, 233, c ; 234. — Le futur s'emploie aussi bien que le subjonctif éventuel dans la propo- sition relative conditionnelle, 235. — La particule ἄν peut être supprimée après le pronom, 235. — Après la particule ἄν, on peut trouver le futur, 235; 236, 3. — Emploi d’un temps proleptique dans la proposition prin- cipale, 236, 1. — Maintien du temps du style direct, 236, 6. — Unification de la syntaxe des propositions relatives conditionnelles et de la syntaxe des propositions dépendantes conditionnelles et temporelles, 237. — Suppression du verbe de la proposition principale, 239, 3. — La propo- sition relative peut être remplacée par l’article et le participe, 239, 4. — Emploi de ἄν fréquentatif dans la proposition corrélative, 241, 2. — Le subjonctif est employé sans ἄν dans la proposition corrélative, 242. — Après un adjectif marquant le degré, on trouve une proposition corré- lative au lieu d’une proposition consécutive, 243. — Suppression de la 144 LES MODES INDÉFINIS. proposition principale, 244, a. — Unification de la syntaxe des proposi- Lions corrélatives et de la syntaxe des propositions relatives condition- nëlles et temporelles de même nature, 241, 1 et 2; 242; Abandon du mode potentiel dans la proposition relative explicative, 227. — Tendance à abandonner la proposition relative finale, 229. — Abandon du mode potentiel dans la proposition relative consécutive, 229. — Abandon de la négation μή dans la proposition relative condi- tionnelle de la première forme, 233, a. — Abandon de Foptatif de répé- Lilion pour le passé, 233, ὃ. — Abandon de l'optatif oblique, 239, 6. — Abandon de certaines constructions de la langue littéraire, pour la pro- posilion relative conditionnelle, 239, ὅ. — Abandon des constructions de la proposition relative présentant un caractère synthétique, 236, 6. — Tendance à abandonner certaines particules de corrélation et la pro- position corrélative, 240. — Abandon d’un tour de la langue littéraire, pour la proposition corrélative, 244, 2. Particularités dues à linfluence de l'hébreu : Tendance à abandonner la proposition corrélative grecque, 240, c. Particularités de la langue littéraire : Emploi de μέλλω et de l'infi- nitif dans une proposition relative consécutive, au lieu du futur, 228. — (Exemples du participe futur consécutif et final, 230). — Exemples de la négation ur dans la proposition relative conditionnelle de la première forme, 233, d. — Emploi de certaines particules de corrélation, et de certaines constructions de la proposition corrélative, 240. CHAPITRE XVIII Les deux modes indéfinis. 246. Les deux modes indéfinis sont l’infinitif et le participe. 1. La proposition infinitive s'emploie rarement et excep- lionneNHement comme proposition indépendante. Elle s'emploie régulièrement et presque toujours comme proposition dépendante, pour compléler le sens de la proposi- tion principale. Aussi est-elle équivalente aux propositions complétives directes et indirectes, et sert-elle à les remplacer. Par suite, par rapport au verbe de la proposition principale, l'inliuitif, avec ou sans article, joue : 4° le rôle de complément direct, et alors la proposition iufinitive remplace la proposition dépendante affirmative; 2 le rôle de complément indirect, et alors la proposition infinitive remplace la proposition dépen- danle finale et consécutive. La proposition infinitive remplace les propositions circons- tancielles dans le cas seulement où l'infinitif est employé INFINITIF. 145 comme nom et précédé d’une préposition (ἐν, μετά, ἀντί, etc.). 2. La proposition participe s'emploie rarement οἱ excep- tionnellement dans le N. T. comme proposition indépendante. Elle s'emploie régulièrement et presque toujours comme proposition dépendante. Son rôle est d'exprimer l'acle comme une circonstance accessoire, relative à l'acte exprimé dans la proposition principale. En conséquence, toute proposition indépendante, exprimant une circonstance considérée comme relative à un acte consi- déré comme principal, peut être remplacée par une proposi- tion participe. ἃ plus forte raison, les propositions dépen- dantes circonstancielles pourront toujours être remplacées par la proposition participe. CHAPITRE XIX Infinitif'. Nous traiterons en premier lieu de la proposition infinitive indépendante, et en second lieu, de la proposition infinitive dépendante. Pour la proposition infinitive dépendante, nous aurons à considérer le rapport du sujet et de l’attribut avec l'infinitif; l'emploi de l’infinitif sans article; l'emploi de l'infinitif avec l’article; l'emploi de la proposition finale avec ἵνα comme péri- phrase de l'infinitif, nous ajouterons quelques observations complémentaires. Proposition infinitive indépendante. 247. Employé d'une manière indépendante, l'infinitif prend la valeur de l'impératif. Plusieurs passages sont à relever dans le N. Τὶ : 1) Tit., II, 1-10 : où δὲ λάλει ἃ πρέπει τῇ ὑγιαινούση διδασχαλίᾳ. 4. Connius, 559-577; Kocn, 119-123; Cucuez οἱ Rieuaxx, 123-133; Mavvie, 143-173. 146 INFINITIF. πεεσθύτας νηφαλίους εἶναι.., πρεσδύτιδας ὡσαύτως ἐν χαταστήματι ἱεροπρεπεῖς..." τοὺς νεωτέρους ὡσχύτως παραχάλει σωφρονεῖν, περὶ πάντα TELUTOV παρεχόμενος τύπον χαλῶν ἔἕργων..., δούλους ἰδίοις δεσπόταις ὑποτάσσεσθαι ἐν πᾶσιν, εὐαρέστους εἶναι xt. On peut dire que les infinitifs dépendent de λάλει et παραχάλει. 2) L'emploi de χαίρειν, au commencement d'une lettre, est ordinaire, À., XV, 23; XXIII, 26, etc. 3) L., IX, 3 : εἶπεν πρὸς αὐτούς Μηδὲν αἴοετε εἰς τὴν ὁδὸν μήτε px03ov μήτε πήραν μήτε ἄρτον μήτε ἀργύριον, μήτε δύο χιτῶνας ἔχειν. — Εἶπεν peut être suivi de l'infinitif dans le N. T.; il y a eu passage du style direct au style indirect. 248. 1) R., XII, 3-16 : λέγω γὰρ διὰ τῆς γάριτος τῆς δοθείσης pot παντὶ τῷ ὄντι ἐν ὑμῖν μὴ ὑπερφρονεῖν παρ᾽ ὃ δεῖ φρονεῖν, ἀλλὰ φρονεῖν εἰς τὸ σωφρονεῖν, ἐχάστῳ ὡς ὃ Θεὸς ἐμέρισεν μέτρον πίστεως. Καθάπερ χτλ. Puis, la construction change constamment. Après quelques considérations énoncées dans des propositions qui ont leur verbe à l'indicatif, viennent des impératifs, des participes, des infinitifs, puis de nouveau des participes et des impératifs : ἢ ἀγάπη ἀνυπόχριτος᾽ ἀποστυγοῦντες τὸ πονηρόν, χολλώμενοι τῷ ἀγαθῷ... τὐλογεῖτε τοὺς διώχοντας, εὐλογεῖτε χαὶ μὴ χαταρᾶσθε. χαίρειν μετὰ “αιρόντων, χλαίειν μετὰ χλαιόντων. τὸ αὐτὸ εἰς ἀλλήλους φρονοῦντες, μὴ τὰ ὑψὴλχ φρονοῦντες, ἀλλὰ τοῖς ταπεινοῖς συναπαγόμενοι. μὴ γίνεσθε υρόγιμοι παρ᾽ ἑαυτοῖς χτλ. Les infinitifs se trouvant intercalés au milieu de participes cl d'impératifs ne peuvent dépendre de λέγω (v. 3). — Pour les participes, cf. 342. La construction est hébraïsante. En hébreu, « dans le dis- cours animé, il (l'infinitif absolu) s'emploie au lieu des autres lemps ou modes, pour mieux mettre en relief l’idée du verbe. S'il est employé à la suite d'une autre forme verbale, c'est le lemps ou le mode de cette dernière qu'il exprime... Sinon, c'est le discours en général qui fait voir quel temps l'infinitif absolu est censé représenter. Il s'emploie principalement pour es descriptions vives ou poétiques... pour un commandement ou une exhortation, Deul., V, 12; Es., XXII, 13.» (PREISWERK, 500 ; cf. Ewan, 328 et 350.) Les LXX rendent l’infinitif absolu de l'hébreu par un verbe au mode el au temps convenables. Ainsi : Es., XXII, 13 : φάγωμεν χαὶ πίωμεν. ll existe cependant des traces de la construction hébraïque : { R., VIT, 11-13 : τοῦτο ἔσται τὸ διχαίωμα τοῦ βασιλέως ὃς βασιλεύσει ἐφ᾽ μᾶς" Τοὺς υἱοὺς ὑμῶν λήψεται χαὶ θήσεται αὐτοὺς ἐν ἅρμασιν αὐτοῦ χαὶ ἐν ἱππεῦσιν αὐτοῦ καὶ προτρέχοντας τῶν ἁρμάτων αὐτοῦ, καὶ θέσθαι αὐτοὺς ἑαυτῷ ἑχατηντάρχους χαὶ χιλιάρχους, καὶ θερίζειν θερισμὸν αὐτοῦ χαὶ τρυγᾶν τρνυγὴτὸν INFINITIF. 147 αὐτοῦ χαὶ ποιεῖν σχεύη πολεμικὰ αὐτοῦ καὶ σχεύη ἁρμάτων αὐτοῦ" καὶ τὰς θυγατέρας ὑμῶν λήψεται... — Jos., IX, 20 : τοῦτο ποιήσομεν, ζωγρῆσαι αὐτούς. L’infinilif hébreu traduit par ζωγρῆσαι continue le futur ποιήσομεν (= l’impéralif). 2) Avec le passage des Romains qui vient d'être cité, il faut comparer : PR., 1H, 15 : ὅσοι οὖν τέλειοι, τοῦτο φρονῶμεν᾽ xal εἴ τι ἑτέρως ppo= νεῖτε, χαὶ τοῦτο ὃ θεὸς ὑμῖν ἀποχαλύψει᾽ πλὴν εἰς ὃ ἐφθάσαμεν τῷ αὐτῷ στοιχεῖν, Συνμίμ᾽ηταί μου γίνεσθε, ἀδελφοί, καὶ σχοπεῖτε.... Dans ce passage στοιχεῖν — στοιχεῖτε, Ou plutôt στοιχῶμεν, de même que l'on a la première personne ἐφθάσαμεν. Nota. — Seuls, Luc et Paul offrent des infinitifs absolus ayant la valeur d'im- péralifs. 3) L'emploi de l'infinitif comme équivalent de l'impératif n’est pas inconnu à la langue grecque (MapviG, 168). « L'emploi de l'infinitif, comme équivalent de l'impératif, à la seconde personne et plus rare- nent à la troisième, appartient presque exclusivement à la langue de la poésie.» (CURTIUS, 577; GONDWIN, “781-787). L'infinitif se rencontre ainsi employé sur les inscriptions attiques funéraires de l’époque im pé- riale (ὦ. 1. À., 1418, 1419, 1420, etc.), qui donnent la formule suivante : ὅστις εἶ ὁ ἔχων τὸν χῶρον, μήποτε μεταχεινήσης τούτων τι᾿ χαὶ τὰς τῶν ἀγαλμάτων εἰχόνας καὶ τιμὰς ὅστις À χαθέλοι ἢ μεταχεινοίη, τούτῳ μήτε γῆν χαρπὸν φέρειν μήτε θαλασσαν πλωτὴν εἶναι χαχῶς τε ἀπολέσθαι αὐτοὺς χαὶ γένος" ὅστις δὲ κατὰ “ραν φυλάττοι, πολλὰ χαὶ ἀγαθὰ εἶναι τούτῳ, καὶ αὐτῷ καὶ ἐχγόνοις... εἰ δέ τις οὕτω ποιήσει ἡ αὐτὴ καὶ ἐπὶ τούτοις ἀρά. — Avec cette formule comp. celle du n° 1423 : ὅσα καχὰ χαὶ θηρίοις χαὶ ἀνθρώποις γίγνεται, ταῦτα γιγνέσθω τῷ τολμήσαντι ἐκ τούτου τοῦ hpwou μεταχινῆσαί τι, et celle du n° 1424 : ... ταῦτα ἔστω τῷ τολμήσαντι...΄. Proposition infinitive dépendante. Rapport du Sujet et de l’Attribut avec l'Infinitif. Il faut distinguer deux cas : 1° le sujet de l'infinitif (proposi- tion dépendante) est le même que celui de la proposition prin- cipale ; 2° il est différent. À. Le sujet est le même dans les deux propositions : princi- pale et dépendanie. 249. 1. Classiquement, « le sujet de l'infinitif ne s'exprime point quand il est le même que celui de la proposition princi- 1, « L'infinitif avec le sens de l'impératif est employé indépendamment de tout verbe déclaratif,» Κα. Μειβτεβηλνβ, Gramm. der all, Inschriften, 88, a. 44 148 INFINITIF. pale.» (Kocx, 119). Il en est de même dansle N.T., R., I, 22: φάσχοντες εἶναι σοφοί. — L., XXIV, 23; Jac., I, 14; 1 J., IT, 6,9; Tit., 1,16: — Dans les LXX, Job, XI, 2 : ὃ εὔλαλος οἴεται εἶναι δί- χαιος; 2, Dans ce cas, «l'attribut qui peut accompagner l'infinitif doit se mettre au même cas que le sujet de la proposition prin- cipale : » c’est l'attraction de l'attribut avec l’infinitif (Kocx, 119). Il en est de même dans le N. T., 2 Co., X, 2 : δέομαι δὲ τὸ un παρὼν θαρρῆσαι τῇ πεποιθήσει. — J., VII, 4; Phil, IV, 11; R., IX, 3. — LXX, Job, XI, 2. Cette dernière construction parait être très rare dans le N. T. Dans Paul, c'est une trace de l'usage de la langue littéraire; l'exemple de Jean s'explique de lui-même et n'entre pas en ligne de compte. 250. Classiquement, « quand le sujet de l'infinitif est iden- tique au sujet de la proposition principale, et qu'on veut le mettre en relief, ce qui a lieu surtout dans une antithèse entre le sujet et d'autres personnes, on emploie, pour la première et la deuxième personne, le pronom personnel accentué, soit à l’'accusatif, soit au nominatif; et pour la troisième personne, le pronom αὐτός au nominatif. » (KocH, 119, 2, Rem. Il.) Voici ce que l’on trouve dans le N. T. : Première personne. Ph., III, 13 : ἐγὼ ἐμαυτὸν οὔπω λογίζομαι χατειληφέναι. — R., IX, 3: ηὐχόμην γὰρ ἀνάθεμα εἶναι αὐτὸς ἐγὼ ἀπὸ τοῦ Χριστοῦ χτλ. Deuxième personne. 2 Co., VII, 11 : ἐν παντὶ συνεστήσατε ἕαυ- τοὺς ἁγνοὺς εἶναι τῷ πράγιχτι. — αὶ, VI, 11: Æ7., X, 34; R., II, 19 : πέποιθας τε σεαυτὸν δὸηγὸν εἶναι τυφλῶν. — Eph., IV, 22 : ὑμᾶς rap- pelle le sujet après l'interruption de la phrase. Troisième personne. J., VIL, 4: οὐδεὶς γάρ τι ἐν κρυπτῷ ποιεῖ χαὶ ζητεῖ αὐτὸς ἐν παρρησία εἶναι, et οἵ. 4.,11, 6. L., XX, 20 : ἀπέστειλαν ἐνχαθέτους ὑποχρινομένους ἑαυτοὺς διχαίους εἶναι. -- XXIIT, 2 : τοῦτον εὕραμεν... λέγοντα ἑχυτὸν χριστὸν βασιλέα εἶναι. — De mème, Α., V, 36; XXV,4; 4p., ΤΙ, 2 : ἐπείρχσας τοὺς λέγοντας ἑαυτοὺς ἀποστόλους. --- II, 9, et 1ΠΠ|, 9 : τῶν λεγόντων ᾿1ου- ὀαίους εἶναι ἑαυτούς. a) La construction classique se retrouve, R., IX, 3, et J., VII, 4, où l'emploi de αὐτός, demandé par l’idée, n’est pas une réminiscence littéraire. Partout ailleurs, on trouve le pronom réfléchi, particulièrement à la troisième personne, quoique, classiquement, « dans la construction de l’accusatif avec l’in- finitif (proposition infinilive), on emploie, comme sujet, le pro- INFINITIF. 149 nom personnel, et non les pronoms réfléchis. » (Kocx, 75, 1, Rem.) δ) L'emploi du pronom réfléchi est-il dû à l'influence du latin ? P. Vie- reck (p. 68, 12) dit à ce sujet : « Bis ctiam ex sermone latino pron. refl. irrepsit in constructioncm quæ vocalur accusativi cum infinit. : XVII, 8 : τούτους ἑαυτὸν ἀπολῦσαι βούλεσθαι, XVIII, G4 8664. : ἀπήνγειλαν... ἑαυτοὺς ἐπεγνωχέναι, quam consuetudinem etiam in Polybii re ex sermone latino irrepsisse Kaelker, p. 280 dicit. » c) La construction du pronom réfléchi sujet avec l’accusatif ne se ren- contre que dans Luc, Paul et Jean; et d'une manière courante, que dans Luc et Paul: car les exemples de Jean, taus dans l’Apocalypse, sont identiques. | d) L’attraction de l’attribut avec l’infinitif « peut avoir lieu même dans une proposition infinitive dont le sujet est lui-même un infinitif accompagné d’un adjectif ou d’un nom attributif, et l’attribut l’un des deux infinitifs δεῖν ou χρῆναι : Cyrop., V, 2, 17.» (KoCH, 119, Rem.). Cette construction n'existe pas dans le N. T. D'ailleurs, on ne trouve δεῖν ainsi employé que très rarement (L., XVIII, 1; 4., XXV, 24: XXVI, 9), daus Luc seul, à titre de vestige de la langue Littéraire; χρῆναι ne se ren- contre pas. B. Le sujet des deux propositions est différent. 251. Classiquement, « le sujet de l’infinitif se met à l’accu- satif, quand il est différent du sujet de la proposition princi- pale. — L'attribut qui peut accompagner linfinitif se met naturellement aussi à l'accusatif. » (Kocx, 119, 2). Il en est de même dans le N. T. : Mar., XIV, 64 : κατέχριναν αὐτὸν évoyov εἶναι θανάτου. — Et sou- vent. 252. Le sujet de l'infinitif est souvent supprimé dans les cas suivants : 1° Lorsqu'il se supplée de lui-même, d'après le contexte, Α4., XII, 15 : ἣ δὲ διισχυρίζετο οὕτως ἔχειν, et cf. 4., XXIV, 9 : συνεπέ- θεντο δὲ xat οἱ ᾿Ιουδαΐοι φάσχοντες ταῦτα οὕτως ἔχειν. — 4., XXVI, 3. De même, comme chez les auteurs classiques, après ἀνάγχη et l'imper- sonnel δεῖ, Mat., XXII, 23 : ταῦτα δὲ ἔδει ποιῆσαι χἀχεῖνα un ἀφεῖναι (SUP- pléez ὑμᾶς). — R., XIII, ὃ : διὸ ἀνάγκη ὑποτάσσεσθαι. — R., I, 27 (suppléez αὐτοὺς ἀπολαθεῖν); Α., XX VII, 21; 2 P., LIT, 11 (la lecon ὑμᾶς n’est pas sûre); 2 Co., XII, 1; 2 Th., IL 7:1 Τίην., ΠῚ. 7, 15. 2° Lorsqu'il se supplée, comme chez les auteurs classiques, de la proposition principale où il figure à titre de complément, H., I, 18 : τίσιν de ὥμοσεν μὴ εἰσελεύσεσθαι εἰς τὴν κατάπαυσιν αὐτοῦ εἰ μὴ τοῖς ἀπειθήσασιν; — L., 11, 26 : χαὶ ἦν αὐτῷ χεχρηματισμένον ὑπὸ τοῦ πνεύματος τοῦ ἁγίου μὴ ἰδεῖν θάνατον. 150 INFINITIF. 3 Lorsqu'il se supplée, comme chez les auteurs classiques, d'après l’attribut qui suit et d'après le contexte, { P., II, 11 : ἀγαπητοί, παραχαλῶ ὡς παροίκους χαὶ παρεπιδήμους ἀπέχεσθαι τῶν σαρ- χιχῶν ἐπιθυμιῶν, et cf. v. 15. 253. 1. Quand le sujet n'est pas exprimé devant l'infinitif et ne se trouve pas employé comme complément dans la pro- position principale (252, 3), l'attribut se met à l’accusatif, { P., IT, 11; À4., XXVIÏI, 21, etc. — Cette construction est clas- sIque. 2, Quand le sujet est employé comme complément dans la proposition principale, mais n'est pas exprimé devant l’infinitif (252, 20) : tantôt l'attribut qui accompagne l'infinitif se met à l'accusatif d’après la règle qui précède, et c'est le cas le plus ordinaire dans le N. T.; tantôt, au contraire, l’attribut s’ac- corde par attraction avec son sujet employé comme complé- ment dans la proposition principale (cf. Kocx, 119, 2, Rem. ΠῚ: L'attribut est à l'accusatif, L., 1, 73-74 : ... τοῦ δοῦναι ἡμῖν ἀφό- δος ἐχ χειρὸς ἐχθρῶν ρυσθέντας λατρεύειν αὐτῷ. — Mat., XVIII, 8,9; A., XV, 22; XXV, 27; H., Il, 10. l'attribut s'accorde par attraction, L., 1, 3 : ἔδοξε χἀμοὶ παρη- χολουγηχότι ἄνωθεν πᾶσιν ἀχριδῶς χαθεξῆῇς σοι γράψαι. — 4., XV, 25 (avec la variante ἐχλεξαμένους): XVI, 21; X XVII, 3; 2 P., II, 21. — Le cas est toujours le datif. Ces constructions synthétiques (253, 2) sont un reste de la langue littéraire et se rencontrent surtout dans Luc (cf. 249, 2). 3, Classiquement, souvent l'attribut qui accompagne l'infinitif est à l'accusatif, sans se rapporter à aucun sujet déterminé; il faut suppléer τινὰς OÙ ἀνθρώπους (KOCH, 119, 2, Rem. III). Cette construction doit être trés rare dans le N. T.; son caractère abstrait répugne au caractère con- cret que prend régulièrement la pensée chez les écrivains bibliques; cf. Mar., XII, 33. 253 ?#, Parmi les constructions dont il vient d'être question, celles qui présentent un caractère synthétique sont moins sou- vent employées, ou même tendent à être abandonnées, sous l'influence de la loi de la dissociation des éléments de la pensée (249, 2; 250, ὦ; 253, 2 et 3). Infinitif sans article. 254, L'infinitif employé sans article donne la proposition intinitive qui se présente sous deux formes : INFINITIF. 151 a) L'infinitif est seul, sans sujet exprimé ou à suppléer, Α., XX, 16 : χεχρίκει γὰρ ὁ Παῦλος παραπλεῦσαι τὴν "Epecov. ὃ) L'infinitif est accompagné d'un sujet exprimé ou à sup- pléer, 4,, XXV, 4 : axexp{ôn τηρεῖσθαι τὸν Παῦλον. — 4., XX VII, 21 : ἔδει μέν, ὦ ἄνδρες, πειθαρχσαντάς μοι μὴ ἀνάγεσθαι. 255. La proposition infinitive joue un triple rôle : a) Elle sert de sujet logique à un verbe impersonnel ou à une locution impersonnelle, Æ., IX, 27 : ἀπόκειται τοῖς ἀνθρώποις ἅπαξ ἀποθανεῖν. — Cf. 256-258. b) Elle sert de complément direct à la proposition princi- pale, et équivaut à une proposition complétive directe, Mar., XIV, 64 : κατέκριναν αὐτὸν ἔνοχον εἶναι θανάτου. — Ph., 1, 12 : γι- γώσχειν δὲ ὑμᾶς βούλομαι. — La proposition infinitive est une partie intégrante de la pensée. — Cf. 259-262. c) Elle sert de complément indirect à la proposition princi- pale, et équivaut à la proposition finale. Dans ce cas : Tantôt elle dépend immédiatement de la proposition princi- pale, et elle est une partie intégrante de la pensée, Mat., XII, 46 : ἰστήχεισαν ἔξω ζητοῦντες αὐτῷ λαλῆσαι (cf. 172, 1°). — Tantôt elle est en rapport logique seulement avec la proposition prin- cipale, complète par elle-même, et lui sert d’épexégèse, R., I, 28 : παρέδωχεν αὐτοὺς ὃ θεὸς εἰς ἀδόχιμον νοῦν, ποιεῖν τὰ μὴ χαθήχοντα. — 2 Co., IX, 5, etc. (cf. 172, 20). -- Cf. 263-268. Proposition infinitive, sujet d'un verbe impersonnel. 266. La proposition infinitive sert de sujet logique aux verbes impersonnels et aux locutions impersonnelles : A., VII, 23 : avéôn ἐπὶ τὴν καρδίαν αὐτοῦ ἐπισχέψασθαι (hébraïsme ; cf. les LXX, Jér., IT, 16; LI, 21) — Mar., 11 23 : καὶ ἐγένετο αὐτὸν ἐν τοῖς σάδθασιν διαπορεύεσθαι. — Α., XXV, 27 : ἄλογον γάρ μοι δοχεῖ πέμποντα δέσμιον μὴ καὶ τὰς χατ᾽ αὐτοῦ αἰτίας σημᾶναι. Elle se rencontre : Après les verbes impersonnels suivants : ἀνέδη, À., VII, 23. — ἀπόχειται, H., IX, 27. — ἀπολείπεται, H., IV, 6. — γίνεται, Mur., Il, 23; Mat., XVIII, 13, etc. — δεῖ et δέον ἐστίν, Mat., XVI, 21, etc. — δέδοται, Mat., XIIL, 11. — δοχεῖ, L., 1, 3: 4., XXV, 27, etc. (et cf. la construction personnelle, 4., XX VI, 9). — (oùx) ἔστιν, H., IX, 5; construc- tion très classique qui ne se rencontre que dans Paul (cf. LXX, Sag., XIX, 17; Sag. Sir., X XVII, 22-23).— ἐνδέχεται, L., XIII, 33. — ἔξεστι et ἐξόν ἐστι, Mat., XII, 2; L., VI, 4, etc. — ἐπιτρέπεται, 4., XX VI, 1; XX VIII, 16; 4 Co., XIV, 34 (Luc et Paul seuls). — χαθήχει, À. XXII, 22. — πρέπει et πρέπον ἐστίν, f,Co., XI, 13; H., II, 10, et un exemple, en dehors de Paul, 192 INFINITIF. Mat,, HE, 15. — συνέδη, 4., XXI, 30. — συμφέρει, Afat., XIX, 10: J., XVIII, 14: 5 Co., XII, 1, etc. — συνεφωνήθη, À., V, 9. — τέταχται, À., XXII, 10. — 157: Jac., TI], 10. Après les locutions impersonnelles suivantes : aruvarév ἐστι, H., VI, 4, 18; X, 4, XI, 6; seuls exemples.— ἀθέμιτόν ἐστι, A, Ἂς 28. — αἰσχρόν ἐστι, 4 Co., XIV, 35: Eph., V, 12 (Paul seul). — ἀναγγαῖον ἐστι, À, XIII, 46; H., VIII, 3 (Luc et Paul seuls). — ἀνάγκη ἐστί, Mar., XVII, 7; H., IX, 23. — ἀρεστόν ἐστι, À., VI, 2. — ἀσφαλές ἐστι, Ph., ΠῚ 1. — δίκαιόν ἐστι, À., IV, 19; Ph., 1,7. — δύνατόν ἐστι, À., II, 24. — δυσκολόν ἐστι, Mar., X, 24. — εὐχοπώτερόν ἐστι, Μαί., XIX, 24; Mar., X, 25: L., XVI, 17, etc. — ἔθος ἐστέ, J., XIX, 40; Α., XXV, 16; H., X, 25. — χαλόν ἐστι, Mat., XVIII, 8: Mar., VII, 27: L., IX, 33; 4 Co., VII, 1; H., XIIT, 9, etc. — ὀχνηρόν ἐστι, Ph., III, 1. — ὡρα ἐστί, R., XIII, 11. 257. a) Quelques verbes et locutions, comme δεῖ, καλόν ἐστιν, d'un usage fréquent dans le langage familier, se rencontrent chez lous les écrivains du N. T. Les autres, comme ἐνδέχεται, ἀπολείπεται, ἐπιτρέπεται, etc., et surtout les locutions imperson- uelles, comme ἀδύνατόν ἐστι, ἀθέμιτόν ἐστι, αἰσγρόν ἐστι, etc., se rencontrent le plus souvent, et pour beaucoup d'entre elles exclusivement, dans Luc et Paul. — Il semble que ce soit là un resle de la langue littéraire. ἢ Au lieu de la proposition infinitive après une locution im- personnelle, on peut avoir, dans le N. T.: Une proposition conditionnelle, 4 Co., VII, 8 : καλὸν αὐτοῖς ἐὰν μείνωσιν ὡς χἀγώ (200).— Une proposition dépendante affirmative avec ὅτι (111). — Une proposition finale avec ἵνα, Mat., X, 25 : ἀςχετὸν τῷ μαθητῇ ἵνα γένηται ὡς ὃ διδζσχαλος (146, 2°). — Ou bien : le génitif de l'infinitif, ou génitif final, L., XVII, 1 : ἀνέν- δεχτόν ἐστιν τοῦ τὰ σχάνδαλα ur, ἐλθεῖν. — Voy. d'ailleurs 287. 258. a) Classiquement, au lieu de la construction imperson- nelle, on emploie fréquemment la construction persounelle, comme δίκαιός εἰμι, je Mérile de —= il est jusle que je, etc. — On emploie toujours personnellement : ἔοιχα, t semble que je; "κῶς semble que je; ἐπίδοξός εἰμι, est à présumer que je; πολλοῦ, μικροῦ, τοσούτου δέω, Et παρὰ μιχρὸν ἔρχομαι (KocH, 120, 7, Rem. IT). Les constructions οἱ ces locutions sont absentes du N. T. où l'on ue trouve plus que, 4., XXVI, 9 : ἐγὼ μὲν οὖν ἔδοξα ἐμαυτῷ nt. — 2 Co., X, 9 : ἵνα μὴ δόξω ὡς ἂν Éxpobeiv ὑμᾶς. — Ce sont des vesliges de la langue littéraire, dans Luc et Paul. Glassiquement, « δῆλόν ἐστι, i esl certain, et φανερόν ἐστι, Ül est évident, ne se construisent pas avec l'infinitif, mais avec INFINITIF. 153 ὅτι; on trouve aussi la construction personnelle δῆλος et φανερός εἰμι ὅτι, » et la construction avec le participe (Kocx, 120, 7, Rem. III). Il reste dans le Ν. Τ.: δῆλον ὅτι, Gal., III, 11, et 1 Co., XV, 27; πρόδηλον ὅτι, H., VII, 14. La construction personnelle avec les locutions précédentes exige la synthèse des deux propositions principale et dépen- dante; elle était contraire à la loi de la dissociation des élé- ments de la pensée et elle a disparu (253, nota). Dans les LXX, les livres plus anciens offrent peu d'exemples du verbe impersonnel suivis de la proposition infinitive, Gen., XLII, 38: 2 Esd., IV, 14; Es., XXX, 29; Dan., Il, 27, 23; Esther, III, 8, etc. ; et encore moins d'exemples du neutre de l'adjectif suivi de la proposition infini- tive, Ex., VIII, 26; Jér., XL, 4: Prov., XXIV, 23: XXXI, 18, etc. Les exemples paraissent plus fréquents dans les autres livres, Prol. Sir. ; Sag. Sir., XXII, 15; XLI, 20 ; 4 Mac., III, 18; ΧΗ, 11; XIII, 5; XV, 20; > Mac.,IV,6; IX, 21; XIV, 10. — Cf. avec un nom, Gen., XXIX, 7 : οὕπω ὥρα συναχθῆναι τὰ χτήνη. L'influence de l’hébreu et des LXX n’a pas favorisé l'emploi des verbes impersonnels et des locutions impersonnelles, quoi- que la même construction existe en hébreu avec des mots cor- respondants à χαλόν ἐστιν͵ Gen., 11, 18; βέλτιόν ἐστιν, Gen., XXIX, 19. Proposition infinitive (complétive directe) déclarative. 259. La proposition infinitive sert de complément direct à la proposition principale, et équivaut à une proposition dépen- dante affirmative. C'est une proposition infinitive complétive directe, employée au style indirect (261, a). En exposant la syntaxe des propositions dépendantes affir- malives, nous avons montré que, dans le N.T., lestrois classes de verbes signifiant déclarer, croire, et percevoir, prenaient après elles la proposition dépendante affirmative introduite par ὅτι (116). Après les verbes signifiant déclarer, la proposition infinitive tend à disparaître ; on la rencontre dans Luc et Paul, et çà et là dans les autres écrivains du N.T. Voy. la liste des verbes après lesquels on la trouve, 112. Après les verbes signifiant croire, on trouve habituellement la proposition dépendante affirmative. La proposition infinitive 154 INFINITIF. se trouve un certain nombre de fois dans Luc et Paul, après les verbes énumérés plus haut, 113, ὃ. Après les verbes signifiant percevoir, on trouve habituelle- ment la proposition dépendante affirmative ou la proposition participe ; il existe un très petit nombre d'exemples de la pro- position infinitive (115, 6), et la plupart sont dans Luc et Paul. Pour ces trois classes de verbes, la plupart des exemples de la proposition infinitive se rencontrent dans Luc et Paul, comme vestige de l'usage de la langue littéraire. La propo- aition infinitive {endait à être abandonnée ; nous en avons in- diqué la raison (117-118). Les formes de la proposition infinitive employées après ces trois classes de verbes sont les suivantes, R., 1, 22 : φάσχοντες εἶναι σοφοί. — R., VI, 11 : ὑμεῖς λογίζεσθε ἑαυτοὺς εἶναι νεχρούς. ---- Mar., XIV,64 : κατέχριναν αὐτὸν ἔνοχον εἶναι θανάτου. La proposition infinitive complétive exprime un jugement après les verbes de ces trois classes. 260. a) Classiquement, « après les verbes signifiant pro- mettre, menacer, espérer, ainsi qu'après les verbes signifiant affirmer par serment, quand le serment se rapporte à l'avenir, on emploie l’infinitif futur. » Cependant les verbes signifiant espérer, peuvent se construire avec l’infinitif aoriste sans ἄν Koca, 120, I, Rem. II, et note 1; Currius, 560, I, Rem. 2; CucueEL et RIEMANN, 128, Rem. 1.) [l ne reste qu'un seul exemple de la construction classique dans le N.T., 14... II, 18 : τίσιν δὲ ὥμοσεν μὴ εἰσελεύσεσθαι εἰς τὴν κατάπαυσιν αὐτοῦ; (LXX, Ps., XCV, 11). — L'iufinitif futur se trouve encore une fois, comme variaute, après ἐλπίζει, A., XX VI, 7. La construction de ces verbes ἃ été unifiée dans le N. T. ; ils sont régulièrement suivis de l'infinitif aoriste, qui, dans le N. T,, remplace l'infinitif futur, 4., IT, 30 : ὥμοσεν αὐτῷ ὁ Θεὸς x χχρποῦ τῆς ὀσφύος αὐτοῦ χαθίσαι ἐπὶ τὸν θρόνον αὐτοῦ, — 4. XXVI,7 : ἐγπίζει χαταντῆσαι. --- L., ΥἹ, 34; XXIII, 8; R., XV, 24; 2J., 12, οἷο, — Mat., XIV,7: μετὰ êpxou ὡμολόγησεν αὐτῇ δοῦναι ὃ ἐὰν αἰτή- rrzu. — 2 Co., V, 11, l'infinitif parfait se rapporte au passé. b) Classiqnement, «après πείθειν signifiant persuader de, en- yager à, on emploie l'infinitif; mais après le même verbe, s:irnifiant convaincre que, faire croire que, on emploie ὡς, 1lus rarement l'accusatif avec l'infinitif. » (Kocx, 102, 2, Rem.) Dans le N. T., πείθειν est suivi de la proposition infinitive ou INFINITIF. 455 de la proposition dépendante affirmative avec ὅτι, mais jamais de ὡς, qui ne s'emploie pas ainsi dans le Ν. T. (cf. 108). c) Classiquement, le passif des verbes signifiant dire et an- noncer s'emploie à la troisième personne, soit personnelle- ment, soit impersonnellement; le passif des verbes signifiant croire ne s'emploie que personnellement. » (Kocx, 120, I, Rem. IIL.) Pour la première catégorie de ces verbes, il en est de même dans le Ν, Τ., 1 Co., I, 11 : ἐδηλώθη γάρ μοι περὶ ὑμῶν... ὅτι ἔριδες ἕν ὑμῖν εἰσίν. — Η., XI, 4 : ἐμαρτυρήθη εἶναι δίκαιος. — Mar., Il, 1; J., 1X, 32; À., V, 9; 1 Co., XV, 12, etc. Le passif des verbes de la deuxième catégorie est très peu employé dans le N.T., et peut-être ne l’est-il ni personnelle- ment ni impersonnellement, à la troisième personne, avec la proposition infinitive. d) Les écrivains du N. T. ne rapportent jamais le discours d'autrui par une série de propositions infinitives, comme le font les écrivains profanes. Si le discours est long, et mème s'il ne comprend que quelques propositions, la proposition in- finitive cède brusquement la place au style direct, L., XXIV, 46-49 ; 4.,1, 4; cf. cependant Ti£., 11, 10, et 247, 1. — Dans les LXX,1R., XX, 28-29; Esth., IV, 8-9. Proposition infinitive (complétive directe) volitive. 261. a) Après un verbe annonçant une déclaration de la volonté, la proposition volitive prend, classiquement, son verbe à l’infinitif au style indirect, et correspond ainsi à la proposition infinilive (complétive directe) exprimant un juge- ment; cf. plus haut, 259. Cette règle classique est observée surtout par Luc et Paul. δ) Mais, daus le N. T., au lieu de l'infinitif du style indirect, on peut trouver la proposition finale ordinaire qui se rap- proche davantage du style direct. Ainsi : L., XIX, 15 : εἶπεν φωνηθῆναι αὐτῷ τοὺς δούλους, — Mat., IV, 3 : εἰπὸν ἵνα οἱ λίθοι οὗτοι ἄρτοι γένωνται. — Mar., V, 48 : εἶπεν δοθῆναι αὐτῇ φαγεῖν. — Μαν"., 111,9: εἶπεν τοῖς μαθηταῖς αὐτοῦ ἵνα πλοιάριον προσχαρτερῇ αὐτῷ. c) Après les verbes qui signifient tantôt déclarer et lanlôt commander, la proposition infiuitive équivaut, dans le pre- mier cas à la proposition dépendante affirmative (Mat., IIl, 9 et ZL., XXIIL, 2); et, dans le second, à la proposition indépeu- 156 INFINITIF. dante volitive (Z., XIX, 15 et 4., XIX, 4), ou à la proposition dépendante finale (Mar. III, 9), pour ce qui concerne le grec du N. Τ᾿ (261, δ). d) La proposition infinitive volitive prend la forme de la proposition infinitive avec l'accusatif sujet exprimé ou à sup- pléer. Un même verbe peut, d’ailleurs, être suivi des deux formes de la proposition infinitive (infinitif avec l’accusatif sujet ; in- tinitif seul), suivant la nature de l’idée ou la manière dont elle est conçue, L., XI], 13 et XIX, 15; 4., XIII, 28 et Eph., III, 13; Mal., XVIII, 25 et À., XVI, 22. — Cf. 262 et 263. 262. La proposition infinitive volitive se rencontre, comme en grec classique, après les catégories de verbes qui suivent : 1° Ceux qui signifient ordonner, décider, déterminer (que) : ἀποκρίνεσθαι, 4., XXV, 4. — διατάσσειν, L., VIII, 55; 4., XVIII, 2; XIV, 2 — εἰπεῖν, Mar., V, 45; L., XIX, 15. — ἐπιχρίνειν, L., XXIII, 24. αχρίνειν, Mar., XIV, 61. — χελεύειν, Mat., XIV, 19, 28; XVII, 25; KXVIL, 64 ; L., XVIII, 40 ; 4., IV, 15; V, 3h: XXI, 34; XXII, % : XXII, 3 Matthieu et Luc seuls). --- παραγγέλλειν, 4., X XIIT, 30 (Tis.). — προστάσσειν, A,, X, 418, — προχειρίζεσθαι, 4., X XII, 14. — προορίζειν, 4., IV, 28. — τάσσειν, Le, AV, 2, 2 Ceux qui signifient vouloir (que) : Ἰρύλεσῆαι, Ph., 1, 19; 4 Tim., V, 14; Tül., III, 8; Phil, 13; 2 P., II, 9. — ἡέλειν, Mar, VII, 24: L., 1, 62; J., XXI, 22; 4 Co., X, 1, 20, et souvent dans Faul] ἡ Ceux qui signifient permeltre (laisser) et ne pas per- ΘΕ (que) : ἀφιέναι, οὐχ ἀφιέναι, Mat., VIII, 22; Mar., I, 34; X, 14, etc. — (οὐχ) ἐᾶν, Wat, NXIV, 43; L., IV, 41; À4., XIV, 16; XVI, 7; ΧΙΧ, 30; XXIII, 32; NAVII, 42; XVIII, 4: 4 Co., X, 13. — ἀν τω δίαι.. XIX, 14. (et cf. Mar.., IX, ΝΟ X, 14); 4., XXIV, 23; 1 Th., Il, 16, etc. Ceux qui signifient faire (faire), laisser (faire), faire(que): ἐδόναι, οὗ διδόναι, Α., X, 40 : ἔδωχεν αὐτὸν ἐμφανῆ γενέσθαι, et cf. Α., II, αὐ ῶξ ώσεις τὸν ὅσιόν σου ἰδεῖν διαφθοράν (cité des LXX, Ps., ΧΥ͂, 10). Cet σα οὶ (le διδόναι est un hébraïsme. --- παραδιδόναι, À., VII, 42 : παρέδωχεν αὐτοὺς λατρεύειν τῇ στρατιᾶ τοῦ οὐρανοῦ, τἰ les laissa dorer. — ποιεῖν, Mar., |, 47 ΗΝ, 34; J., VI, 10; À4., XVII, 26. — σπουδάζειν, 2 P., I, 15 : σπου- PATATE " πὶ ἑχάστοτε ἔχειν ὑμᾶς (-ΞΞ )6 prendrai soin que vous ayez toujours). 5 Lenx qui signifient désirer et demander (que) : INFINITIF. 457 αἰτεῖσθαι, L.. NXIIT, 23; À., III, 14; XIII, 28. — ἐνορχίζειν, 4 Th., V, 27. — ἐπιθυμεῖν, H., VI, 11. — ἐπικαλεῖσθαι, 4., XXV, 21. — εὔχεσθαι, Α4.. XXVI, 29; XXVII, 29; R., IX, 3; 2 Co., XIII, 7; 3 J., 2. — παραιτεῖσθαι, H., XII, 49. — παραχαλεῖσθαι, 4., XIII, 42; XXIV, 4. a) A. Buttmann ἃ remarqué (141, 3) que χελεύειν est suivi parfois, dans le N.T., d'une proposition infinitive ayant son verbe au passif, comme Mat., X VIII, 25, etc., tandis que l’on aurait dû avoir l’infinitif seul à l'ac- tif, comme Mat., VIII, 18; À., XVI, 22, etc., et il voit là une influence de la construction de jubere avec l’infinitif passif en latin. Quoi qu’il en soit de cette assertion, il faut remarquer que, dans le N. T., les verbes qui signifient commander prennent voloutiers après eux Finfinitif passif, comme εἶπον, Mar., V, 43; ἐπέταξα, Mar., VI, 39; ἀπέστειλα, Α., V, 21; ἐπι- καλεῖσθαι, À., XX V, 21; ἐνορχίζειν, 4 Th., V, 27; ἀποχρίνεσθαι, À., X XV, ἡ, elec. La construction de χελεύειν ἃ été assimilée à celle des verbes que nous venons de citer, et la syntaxe de tous ces verbes de même sens a &lé unifiée. δ) Quelques verbes très usités comme εἰπεῖν, θέλειν, ἀφιέναι, ποιεῖν, εὔχεσθαι, sont suivis de la proposition infinilive chez tous les écrivains du N. T. Mais la plupart des verbes cités précé- demment ne prennent cette construction, au moins d’une ma- nière assez fréquenie, que dans Luc et Paul; nous avons déjà fait la même remarque (259). Proposition infinitive (complétive indirecte) finale. 263. Il y a finalité, dans le N.T., toutes les fois que ce qui est exprimé dans la proposition principale est conçu comme tendant ou aboutissant à l'acte exprimé dans la proposition dépendante (142, b), et cette idée de finalité est très souvent exprimée par l'infinitif (144, 3). L'infinitif seul s'emploie, comme en grec classique, après les verbes qui suivent, et qui contiennent tous une idée de finalité : 1° Ceux qui expriment une idée de volonté ou de désir : αἰτεῖν, demander de ou à, J., IV, 9; A., VII, 46, elc. — αἰσχύνεσθαι, rougir de, L., XVI, 3. — ἀναμιμνήσχειν, avertir de, 3 Tim., 1, 6. — ἀξιοῦν, juger bon, juger digne de, L., VII, 7; Α., XV, 38; XX VIII, 22. — ἀπειλεῖν, défendre avec menaces de, Α., 1V, 17. — ἀρνεῖσθαι, refuser de, I.. XI., 24. βούλεσθαι, résoudre de, Mat., 1, 19, etc. — γράφειν, écrire de. À., XVIII, 27: 4 Co., V, 9, 11. — διατάσσειν, ordonner de, 41 Co.,1X, 14. — διδόναι, accorder de, J., V, 26; 4.,1V, 29, οἱς. — δοκεῖν, s'imagincer de, avoir la prélention de, Mat., III, 9; J., V, 39, etc. — οὐ δοχιμάζειν, dédaigner de, ne pas s'inquiéiér de, R., 1, 23. — δεῖσθαι, demander de ou à, L., VIII, 38, etc. εἰπεῖν, dire de, Mat., XVI, 12; L.. XII, 13, etc. — ἐντέλλεσθαι, commander de, Mat., XIX, 7; J., VIII, 5. — ἐνκόπτειν, empêcher de, Gal., V, 7. — 158 INFINITIF. | emarryuveoda, avoir honte de, H., 11. 11, @tc. — ἐπαγγέλλεσθαι, promettre de, Mar., XIV, 11, etc. — ἐπερωτᾶν, demander de, Mat., XVI, 1. — ἐπιθυμεῖν, désirer de (avec l’infinitif aoriste), Mat., XIII, 17; L., XV, 16, etc. — iminobsiv, désirer de (avec l'infinitif aoriste), R., I, 11; 2 Co., V, 2, etc. — ἐπιτάσσειν, commander de, Mar. VI, 39 iVar.); Α., XXII, 2, etc. — ἐπιτρέπειν, permeltre de, Mat., VIII, 21, etc. — ἐρωτᾶν, demander de ou à, prier de, L., V, 33; J., ΕΥ̓. 40. — edboxeiv, consentir à, L., XII, 32: R., XV, “ἢ, ele, (Luc et Paul seuls). léisxv, décider de, prétendre à, etc., Mat., V, 40; XI, 14; XVIII, 22, etc. θ᾽ ou Βέλω, je refuse de, Mat., 1, 19: 11, 18, etc. — χαταξιοῦν, juger digne de, A., V, 41. — χελεύειν, commander de, Mat., VIII, 18, etc. — χηρύσσειν, commander de (en prêchant), R., 11, 21. — χρίνειν, décider de, Α., XX, 16 : ἐς, V,, 8-4, etc. — λέγειν, dire de, Μαί., V., 34; À., XXI, 21: Ap., X, 9. — μέλλειν, être sur le point de, — avoir l'intention de, Α., XII, 6; XVI, 27, ΒΓ, — γεύειν, faire signe de, A., X XIV, 10. ὁρίζειν, décider de, À., XI, 29. — ὀφείλειν, devoir, être tenu de ou à, J , XIII, Li, ΘΓ. — παραγγέλλειν, dire de, Mat., XV, 35, etc. — πείθειν, persuader de, décider ἃ, Α., XIIX, 43, etc. — πιστεύειν, présumer de, R., XIV, 2. — προτί- bexbxr, se proposer de, R., I, 13. — συμθουλεύειν, délibérer de, conseiller de, A.,1X, 235 Ap., III, 18. — συνευδοχεῖν, consentir à, 1 Co., VII, 12, 13. — συντίθεσῆαι, convenir de, L., XXII, 5. τιβέναι (ἐν ταῖς χαρδίαις, ἐν τῷ πνεύματι), 86 proposer de, résoudre de, L., XXI, 14; 4., XIX, 21. Hébraïsme; cf. les LXX, 3 R., XIII, 20, etc. — ὑπαχούειν, consentir à, E., XI, 8. — φείδεσθαι, s'abstenir de, 2 Co., XII, 6 (en suppléant l'infinitif). — φροντίζειν, avoir soin de, Til., 11], 8. — χρηματισθῆναι, dire averti de, Mat., 11, 12; À., X, 22. 2° Ceux qui expriment la destination, le but, l'effort, le ré- sullat, la conséquence : ἀγωνίζεσθαι, s'efforcer de, L., XIII, 24. — ἄρχεσθαι, commencer de, Mat., XXIV, 49, etc. — ἀσκεῖν, s'exercer à, À., XXIV, 16. — διδόναι, donner à, Mat, X1V,16; XX VIL, 34, etc. — δοξάζειν, (se) louer de, H., V, 5. clwlivæ, avoir coutume de, Mul., XX VII, 15. — ἐχλέγεσθαι, choisir pour, L,,1, 24-95. — ἐπιδεῖν, veiller à, L., 1, 25. — ἐπιζητεῖν, chercher à, Α., XIII, 7. ἐπιλανθάνεσθαι, oublier de, Mat., XVI, 5; Mfar., VIII, 14. — ἐπισκέπτεσθαι, anain l'idée de, avoir en vue de, Α., XV, 44. — ἑτοιμάζειν, préparer à, Mat., MXVI, 17. — εὐχαιρεῖν, avoir le loisir de, Mar., VI, 31; Α.. XVII, 21. — ἐπιχειρεῖν, tenter de, L., I, 1; A.,IX, 29: XIX, 13 (Luc seul). τητεῖν, chercher à, Mat., XII, 46; Mar., XII, 12. — χινδυνεύειν, étre en danger de, À., XIX, 27, 40. — μέλλειν, éfre sur le point de, aller, J., IV, 47, ete, — μετανοεῖν, se convertir de manière à, Ap., XVI, 9. — ὀχνεῖν, hésiter à, A ,, 1X, 38. παραδιδόναι, donner à, Α., XII, 4, etc. — παραινεῖν, exhorter à, A., XX VII, |. Mikiw est suivi, classiquement, dc l'iufinilif présent et futur, et plus rarement l'intinitif aoriste. Dans le N. T., ce verbe est suivi : 19 de l’infinitif présent loujuurs dans les Évangiles), Mat., IL 13; R., IV, 24, etc. ; 20 de l'infinitif aoriste, qui remplace l'infinitif futur (260), R., VIIL, 18; Gal., I, 23; Apoc., IL, 16, etc. ; “ Linfioilif futur ἔσεσθαι dans les Actes seulement, comme vestige de la cons- lruclion classique, Α., XI, 28; XXIV, 15: XXVII, 10. INFINITIF. 159 22. — παραχαλεῖν, appeler à ou pour, Α., X XVIII, 20; exhorter à, Mar., V, 17; Jude, 3: 1 P., T1, 11, etc. — πειράζειν, essayer de, À., 1X, 96, etc. (Actes seulement). — πειρᾶσθαι, même sens, Actes seulement, XX VI, 21. — rappn- σιάζεσθαι, avoir asses d'assurance pour, Eph., VI, 20. — περιθλέπεσθαι, exami- ner des yeux pour, chercher des yeux à, Mar., V, 32. — προλαμθάνειν, entre- prendre d'avance de, Mar., XIV, 8. — προμελετᾶν, s'inquiéter de, songer d'avance à., L., XXI, 14. — προσεύχεσθαι, prier pour (— demander en priant de), L., XXII, 40. — προσέχειν, faire altention de ou à, Mat., VI, 1. — προσχα- λεῖσθαι, appeler à ou pour, 4., XVI, 10. — προστίθεσθαι, continuer de, recom- mencer de, L., XX, 11; À., XII, 3 (cf. L., XIX, 11). C'est un hébraïsme, LXX, Gen., IV, 2 et souvent. — προσποιεῖσθαι, feindre de, L., X XIV, 28. σπουδάζεσθαι, avoir soin de, Gal., 11, 10; 3 P,1I, 10, etc. — τολμᾶν, et presque toujours οὐ τολμῶ, (n’)avoir (pas) la hardiesse, le courage de, Mat., XXII, 46; R., V, 7: Ph., 1, 14. — φιλοτιμεῖσθαι, mettre son honneur à, se faire honneur de, R., XV, 20; 2 Co., V, 9; 1 Th., LV, 11. — φοδεῖσθαι, craindre de, hésiler à, Mat., 1, 20; 11,22; Mur., IX, 32; L., IX, 45 (Évangiles seulement). — χρίειν, oindre (= élire pour), L., IV, 18 (cité des LXX, Es., LXI, 1). — χρονίζειν, tarder à, L., XII, 45. 3° Ceux qui expriment le mouvement et enferment en eux une idée de destination et de bul : Mat., IV, 1 : ἀνήχθη... πειρασθῆναι. — XI, 8 : τίἐξηλθατε ἰδεῖν; — XIV, 23 : ἀνέθη... προσεύξασθαι. — L., IV, 16 : ἀνέστη ἀναγνῶναι, et cf. 4 Co., X, 7; et les LXX, Ex., XXXIL 6; Es., XI, 10. — A., XVII, 14 : Παῦλον ἐξαπέστειλαν ot ἀδελφοὶ πορεύεσθαι ἕως... — H., VI, 18 : οἱ καταφυγόντες χρατῆσαι. — Ap., XXIL, 8 : ἔπεσα προσκυνῆσαι. — Mat., XX VIII, 8 (ἔδραμον). — L., XVII, 18 (ὑποστρέψαντες). — XVII, 31 (καταθάτω). — XXIII, 32 (ἤγοντο). — J., IV, 33 (ἤνεγκεν). — 4., XII, 1 : ἐπέδαλεν “ΠΠΠρῴδης... τὰς χεῖρας χαχῶσαί τινας. — 4 Co., XVI, 3 (πέμψω). — Et très souvent. 4° Ceux qui expriment une idée d'aptilude et de capacité, comme savoir faire une chose, pouvoir la faire; enseigner ou apprendre à la faire : γινώσχειν, savoir, Mal., XVI, 3. — διαδλέπειν, voir à (= savoir), Mat., VII, 5. — δοχιμάζεσθαι, être {trouvé propre à où bon pour, 1 Th., 11, 4. — εἰδέναι, savoir, Mat., VII, 11, etc. — φιλεῖν, aimer à, Mat., VI, 5; XXII, 6. δειχνύειν, montrer à, À., X, 28. — διδάσχειν, enseigner à, L., XI, 1. — εὐαγ- γελίζεσθαι, instruire à, À., XIV, 15. — ὑποδεικνύειν, montrer à, Mat., II], 7. — μανθάνειν, apprendre à, 1 Tim., V, 4, etc. — παιδεύεσθαι, être formé à, 1 Tim., Ι, 20. — προλαμδάνειν, apprendre (de la tradition) à, Mar., VII, 4. δύνασθαι, Mat., VI, 27, etc. — δυνατεῖν, R., XIV, 4, etc. — ἔχειν, avoir à, être obligé de, pouvoir, Mat., XVIII, 25; L., VII, 42, etc. Pour Mar., XIV, 8, suppléez ποιῆσαι après ἔσχεν. — ἐξισχύειν, Eph., 11), 18. — ἰσχύειν, Mat. VIII, 28; J., XXI, 6, etc. — κατισχύειν, L., XXI, 36. — νικᾶν, oblenir le pou- voir de (— pouvoir), Ap., V, 5. 264. Après les noms et les adjectifs exprimant une idée identique ou analogue à celle des verbes des catégories précé- LU INFINITIF. ivntes (262; 263), on peut trouver la proposition infinitive, voinme après les verbes; et d'une manière générale, on trouve l'iufinitif après tout nom et tout adjectif enfermant en lui une 6 de finalité : L., I, 1 : ἐξῆλθεν δόγμα... ἀπογράφεσθαι πᾶσαν τὴν οἰκουμένην. — 1,, XIV, 5 : ἐγένετο δρμὴ... ὑδρίσαι xat λιθοδολῆσαι αὐτούς. — 27... VII, ὅ : ἐντολὴν ἔχουσιν ἀποδεχατοῖν τὸν λαόν. || en est de même après ἀνάγχη, Jude, 3. — διαχονία. À., XX, 24. — δύ- sauts, Το IX, 1, etc. — ἐξουσία, J., X, 18. — ἐπαγγελία, H., IV, 1. — ἐργασία, ἐς XII, 58. — θέλημα, 41 P., Il, 15. — καιρός, H., XI, 15. — ὀφειλέτης, lenu à, but, V, 8. — τὸ χατ᾽ ἐμὲ πρόθυμον (εὐαγγελίσασθαι), ma bonne volonté à, R., li. — (ὁ ἔχων) ὦτα (ἀκούειν), Mar., IV, 9. — Etc. ἴιχος, H., VI, 10. — ἄξιος, L.. XV, 19, etc. — ἀρχετός, 4 P., IV, 3. — ἐλεύ- ς, 4 Co., VII, 39. — ἔτοιμος, L., XXII, 33; ἐν ἑτοίμῳ et ἑτοίμως (ἔχειν), “10, X, 6; À, XXI, 13, elc. — ἱκανός, Mat., Ill, 11, etc. — Et d'autres. 265. Nous avons dit que l'emploi de la proposition infinitive anrès les verbes des catégories précédentes (263-264) était “lassique ; mais il est plus étendu dans le N. T. qu'en grec “lissique et se rencontre après beaucoup plus de verbes. Le Lrincipe, dans le N.T., est que tout verbe {et tout mot) peut etre suivi de l’infinitif, lorsque ce qu'il exprime tend ou aboutit a ce qui est exprimé par l'infinitif, et nous avons dit qu'il en “lait de même, en vertu du même principe, pour l'emploi de la nroposition finale (146-147). De là, dans le N. T., des construc- l\uns inusitées dans la langue littéraire grecque, comme : Mat., VII, ὃ : καὶ τότε διαδλέψεις ἐχθαλεῖν τὸ χάρφος. — Mal. \ VI, 1 : ἐπηρώτησαν αὐτὸν σημεῖον ἐχ τοῦ οὐρανοῦ ἐπιδεῖξαι αὐτοῖς. --- Mur, N, 82 : xat περιεύλέπετο ἰδεῖν τὴν τοῦτο ποιήσασαν. — J., IV, ill: ηρώτων αὐτὸν μεῖναι παρ᾽ αὐτοῖς. — Α., XI, 29 : ὥρισαν ἕχαστος rdv εἰς διακονίαν πέμψαι (de même chez les poètes grecs). — Apoe., V, 5 : ἐνίκησεν ὃ λέων ὃ Ex τῆς φυλῆς ᾿Ιούδα... ἀνοΐξαι τὸ βι- os. — Ap., XVI, 9 : καὶ οὐ μετενόησαν δοῦναι αὐτῷ δόξαν. — Etc. De là, particulièrement, l'emploi si fréquent de l'infinitif final yrès les verbes de mouvement, J., XIV, 2 : πορεύομαι ἑτοιμάσαι πὸν ὑμῖν. — L., IV, 16 : ἀνέστη ἀναγνῶναι (tandis que l'on ἃ la vuustruction ordinaire et classique dans Mat., 11, 8 : πορευθέντες Ἔτασατε, et IX, 9 : ἀναστὰς ἡχολούθησεν). — Et très souvent. 266. Deux causes ont dû contribuer à étendre, dansleN.T., ‘umploi de la proposition infinitive. La première est l'influence de l’hébreu qui aime à employer l'iufinitif après toute espèce de verbes, pour exprimer la fina- τ (cf. PREISWERK, 901 seq.). L'usage de l’hébreu se reflète INFINITIF. 161 daus les LXX, Gen., XI, 5 : κατέδη Κύριος ἰδεῖν τὴν πόλιν. — E., Ἢ], 15 : ἐζήτει ἀνελεῖν Μωυσῆν. — 1 R., XV, 23 : ἐξουδενώσει σε Κύ- pros μιὴ εἶναι βασιλέα. — Gen., II, 15 : ἔθετο αὐτὸν ἐν τῷ παραδείσῳ τῆς τουφῆς ἐργάζεσθαι αὐτὸν χαὶ φυλάσσειν. --- 2 Paral., XXXIT, 17 : βιόλίον ἔγραψεν ὀνειδίζειν τὸν χύριον θεόν. --- Ex., XXXV, 34; Es., LXI, 1-3. La seconde cause est l’analogie, c'est-à-dire la force du principe posé plus haut (265, 261); ἐρωτᾷν et ἐπερωτᾶν ont été construits comme αἰτεῖν; διαδλέπειν 8 été employé et construit comme γινώσχειν et εἰδέναι, etc. En d'autres termes, la syntaxe de tous les verbes exprimant une idée de même nature est unifiée ou lend à l'être. On peut supposer d’ailleurs que cette uaification et cette tendance existaient dans la langue fami- lière. L'emploi de l'infinitif final se rencontre en poésie, comme dans la langue du N.T.{(GoopwiNn, 748, et 770 seqq.); plus rarement en prose (cf. cependant Goopwin, 772, c). 267. Après les verbes énumérés dans les catégories précé- dentes, la proposition infinitive est construite de manière à dépendre immédiatement du verbe de la proposition principale et à faire partie intégrante de la pensée (255, c). Mais, comme nous l'avons dit (ibid.), la proposition infinitive, indépendante grammaticalement de la proposition principale, peut n’avoir avec elle qu'un rapport logique et lui servir seulement d'épexé- gèse. Cet emploi de la proposition infinitive est très fréquent dans le Ν. T., surtout dans les discours et les Leitres. Nous avons vu qu’il en était de même de la proposition dépendante finale (172, 2°) : | R., 1, 28 : mapédwxey αὐτοὺς ὃ θεὸς εἰς ἀδόχιμον νοῦν, ποιεῖν τὰ μὴ χαθήχοντα, de manière qu'ils faisaient... — L., 1, 54 : ἀντελάδετο uvnoôñvar ἐλέους, de manière ἃ 86 souvenir. — De même L., 1, 69-72 : ἤγειρεν χέρας σωτηρίας ἡμῖν ἐν οἴκῳ Δαυεὶδ παιδὸς αὐτοῦ, χαθὼς ἐλάλησεν..., ποιῆσαι ἔλεος μετὰ τῶν πατέρων ἡμῶν χαὶ μνησθῆναι διαθήχης ἁγίας αὐτοῦ. — De même L., [4 78-79. — Α., XVIL, 26-27 : ἐποίησέν τε ἐξ ἑνὸς πᾶν ἔθνος ἀνθρώπων χατοιχεῖν ἐπὶ παντὸς προσώπου τῆς γῆς, ὀρίσας προστεταγμένους χαιροὺς καὶ τὰς dpo- θεσίας τῆς χατοιχίας αὐτῶν, ζητεῖν τὸν θεόν χτλ. --- 2 Co., IX, ὃ : ἀναγ- Ἰσραὴλ παιδὸς αὐτοῦ, χαΐον οὖν ἡγησάμην παραχαλέσαι τοὺς ἀδελφοὺς ἵνα προέλθωσιν εἰς ὑμᾶς χαὶ προσχαταρτίσωσι τὴν προεπηγγελμένην εὐλογίαν ὑμῶν, ταύτην ἑτοίμην εἶναι οὕτως ὡς..., de manière qu'èlle δοἱέ prête. — Eph., 1, 16-18: πεφωτισμένους (εἷναι). — ÆEph., 111, 16-17; Col., 1, 10 (περιπατῆσαι); IV, 2-4 (λαλῆσαι); IV, 6 (εἰδέναι); 2 P., LIT, 1-2 (μνησθῆναι). Cet usage de l’infinitif est une extension du précédent. 162 INFINITIF. {| est surtout hébraïsant, comme on le voit par ces exemples des LXX, 4 R., Il, 8 : ἀπὸ xonplac ἐγείρει πτωχόν, καθίσαι μετὰ δυναστῶν λαοῦ. — 1 H,, 1, 98 : ἐξελεξάμην τὸν οἶχον τοῦ πατρός σου ἐκ πάντων τῶν σχήπτρων Ἰσραήλ, ἐμοὶ ἱερατεύειν, τοῦ ἀναδαίνειν ἐπὶ θυσιαστήριόν μου. — Deul., ΧΧΝΥΊΙΙ, | : καὶ ἔσται, ἐὰν ἀχοῇ ἀκούσης τῆς φωνής Κυρίον τοῦ θεοῦ σου, φυλάσσειν xai ποιεῖν πάσας τὰς ἐντολὰς ταύτας. --- Es., XIII, 9: ἰδοὺ γὰρ ἡμέρα Κυρίου ἔρχεται ἀνίατος θυμοῦ χαὶ ὀργῆς, θεῖναι τὴν οἰχουμένην ἔρημον καὶ τοὺς ἁμαρτωλοὺς ἀπολέσαι ἐξ αὐτῆς. — Prov., 1, 1-4 : παροιμίαι Σαλομῶντος υἱοῦ Δαυΐδ, ὃς ἐδασί- λευσεν ἐν Ἰσραήλ, γνῶναι σοφίαν χαὶ παιδείαν, νοῆσαί τε λόγους φρονήσεως, δέξασθαί τε στροφὰς λόγων, νοῆσαί τε διχαιοσύνην ἀληθῆ, xai χρῖμα κατευθύνειν, ἵγα δῶ ἀχάκοις... -- Ex., XXXV, 31-33. 268. a) Parfois le sens de finalité est affaibli, l'infinitif si- gnifie plutôt en ce que, par rapport à ce que, et correspond à notre participe présent (gérondif) : A., XV, 10 : τί πειράζετε τὸν θεόν, ἐπιθεῖναι ζυγὸν ἐπὶ τὸν τράχηλον τῶν μαθητῶν, ... en imposant un joug … Cet emploi de l'infinitif est hébraïsant; cf. PRRISWERK, 505, 1, y; et les LXX, Ps., LXXVII, 18 : ἐξεπείρασαν τὸν θεὸν ἐν ταῖς χαρδίαις αὐτῶν, τοῦ αἰτῆσαι βρώματα, en demandant de la nourriture. b) On trouve quelquefois ὡς devant l’infinitif final. H., ΥἹΙ, 9 : ὡς ἔπος εἰπεῖν. C'est une locution de la langue lit- léraire (Kocx, 122, 2; CurrTius, 564). Cf. 170, a. Infinitif accompagné de l'article. 269. Classiquement, l'infinilif peut prendre l’article et se décliner comme un nom neutre; bien plus, une proposition in- liuitive tout entière peut être précédée de l'article et employée comme un nom. L'infinitif accompagné de l’article peut 86 mettre à tous les cas, avec ou sans préposition. — Il peut ètre accompagné d'un sujet et de compléments; pour le cas auquel ils se rencontrent, voy. plus haut (249 seqq.). — Il en est de mème dans le N.T. a) Le sujet est exprimé, s’il est nécessaire, 4., XX VII, 1 : ὡς δὲ ἐχρίθη τοῦ ἀποπλεῖν ἡμᾶς εἰς τὴν ᾿Ιταλίαν. — Il se supprime souvent (249; 252), comme le montrent les exemples ci-dessous. b) Tantôt l'infinitif avec l'article est un nom verbal pur, A., XXV, 1 : οὐ παραιτοῦμαι τὸ ἀποθανεῖν (— τὸν θάνατον). Tantôt il remplace une proposition dépendante à verbe fini, 4., VIII, AU : ἕως τοῦ ἐλθεῖν αὐτὸν εἰς Καισαρίαν (— ἕως ἦλθεν). ΟἹ L'infinitif sans article et l'infinitif avec l'article ne se dis- INFINITIF. 163 tinguent que par une nuance très légère. Sans article, l'infinitif exprime l’idée verbale concrète (l'acte); avec l'article, ilexprime l'idée nominale abstraite, 1 Co., XIV, 35 : αἰσχρὸν γάο ἐστιν yu- ναιχὶ λαλεῖν ἐν ἐχχλησίᾳ, et 4 Co., XI, 6 : αἰσχρὸν γυνχιχὶ τὸ χειρᾶσθαι ἢ ξυρᾶσθαι. d) L’infinitif avec l'article est modifié, non par l'adjectif, mais par l’adverbe. Il faut signaler comme une singularité (de la langue familière ou populaire, sans doute), Æ., II, 15 : ὅσοι φόῤῳ θανάτου διὰ παντὸς τοῦ ζῇν ἔνοχοι ἦσαν δουλείας, construction passée ensuite dans le grec chrétien et byzantin. — Classique- ment, on ne trouve avec l'infinitif que le pronom-adjectif, comme, 3 Co., VII, 11 : αὐτὸ τοῦτο τὸ κατὰ θεὸν λυπηθῆναι. 270. a) La proposition infinilive avec l'article prend les mêmes formes que sans article (254). L'infinitif est seul, Mar., IX, 10. — Il est accompagné d'un sujet exprimé ou à suppléer, A., XXVII, 1; Mar., XII, 33. b) La proposition infinitive avec l’article remplit les fonctions suivantes : Elle sert de sujet et de complément direct aux verbes, comme un nom ordinaire ; l’infinitif est alors au nominatif, ou à l’accusatif sans préposition. Elle équivaut à une proposition finale : très rarement quand elle est à l’accusatif sans préposition; très souvent quand elle est au génitif sans préposition, ou à l'accusatif avec les prépo- sitions εἰς et πρός. Elle équivaut à une proposition circonstancielle : Causale, quand elle est au datif, ou quand elle est précédée des prépo- sitions διά, ἕνεχεν, ëx, parfois ἐν. — Temporelle, quand elle est précédée des prépositions ἐν, μετά, ἕως, διά, πρό (et πρίν, 222). Nominatif de l'infinitif. 271. a) Le nominatif de l'infinitif est le sujet de la proposi- tion, Mat., XV, 20 : τὸ δὲ ἀνίπτοις χερσὶν φαγεῖν où χοινοῖ τὸν ἄνθρωπον. -- Mar., IX, 10; XIT, 33 (bis). — Tous les autres exemples sont dans Paul, R., VII, 18 (bis), XIV, 21; 4 Co., VII, 26; XI, 6; 2 Co., VIX, 11; VIII, 11; IX, 1, PA., I, 21, 22, 24, 29 (bis); H X, 31. b) Comme en grec classique, dans une locution imperson- nelle formée de ἐστίν et d’un nom, l'infinitif ne prend pas l’ar- ticle (Kocx, 121, Rem. [1], J., XIX, 40 : καθὼς ἔθος ἐστὶν τοῖς ’Iou- | 15 154 INFINITIF. δχίοις ἐνταφιάζειν. — Jac., 1, 27. — L'inlinitif avec l'article est le sujet, PA., 1, 21 : ἐμοὶ γχο τὸ ζῆν Χριστὸς xa τὸ ἀποθανεῖν χέρδος. Accusatif de l'infinitif sans préposition. 272. a) L'accusatif de l'infinitif sans préposition sert régu- lièrement de complément direct, Mat., XX, 23 : τὸ δὲ καθίσαι ἐχ δεξιῶν μου xat ἐξ εὐωνύμων οὐχ ἔστιν ἐμὸν δοῦναι. — Mar., X, 40; Α., XXV, 11. — Tous les autres exemples sont dans Paul, R., IV, 13; XIII, 8; XIV, 43; 4 Co., XIV, 39 (bts), 2 Co., II ,1; VIII, 10, 11: X, 2; Ph., Il, 6, 13 (bis); IV, 10. Classiquement, « l’accusatif de l’infinitif s'emploie quelque- foisd'unemanière indépendante dans le sens de pour ce quicon- cerne, quant à. » (Kocu, 121, Rem. IV). La proposition infinitive a ce sens dans Μαί., XX, 23; mais l'infinitif n’est pas propre- ment indépendant. δ) L'accusatif de l'infiaitif marque la finalité dans les deux passages suivants (cf. 255, c), où il est employé avec négation: 4 Th., III, 2-3 : ἐπέμψαμεν Τιμόθεον... εἰς τὸ στηρίξαι ὑμᾶς χαὶ παρα- καλέσαι ὑπὲρ τῆς πίστεως ὑμῶν, τὸ μηδένα σαίνεσθαι ἐν ταῖς θλίψεσιν ταύταις. --- 4 Th., IV, 3-6 : τοῦτο γάρ ἐστιν θέλημα τοῦ θεοῦ, ὁ ἁγιασ- μὸς ὑμῶν, ἀπέχεσθαι ὑμᾶς ἀπὸ τῆς πορνείας, εἰδέναι ἕχαστον ὑμῶν τὸ ἑαυτοῦ σχεῦος χτᾶσθαι ἐν ἁγιασμῷ χαὶ τιμῇ.:., τὸ μὴ ὑπερθαίνειν χαὶ πλεονεχτεῖν ἐν τῷ πράγματι τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ. (Οἵ. 2 Co., X, 2.) [l faut reconnaître dans ces exemples la locution classiqne τὸ μή, employée avec le sens de pour empêcher que, de ma- nière que... ne. pas, quand ce qui précède contient une idée au moins implicite d'empêchement (Goopwin, 811 seq.). Il en est de même dans les LXX, 2 Esdras, VI, 8 : ἐπιμελῶς δαπάνη rw Diüouévr, τοῖς ἀνδράσιν ἐχείνοις τὸ Un χαταργηθῆναι, DOUr em- pécher l'interruption des travaux. c) Le nominatif et l'accusatif de l'infinitif avec l’article ne sont en usage que chez Paul; ils sont abandonnés, ou tendent à l'être, chez tous les autres écrivains du N.T., quoique l'usage de l'hébreu favorisât celui du grec sur ce point. Faut-il sup- poser que dans la langue grecque familière ou populaire l'em- ploi de l’infinitif avec l'article à ces deux cas n'était pas ordi- nuire? Dans les LXX, cet emploi existe, Ps., XXII, ὃ : τὸ χατοι- κεῖν με ἐν οἴχῳ Κυρίου εἰς μαχρότητα ἡμερῶν. — Jér., II, 17; mais bien moins souvent que l'usage et l'influence de l'hébreu ne le feraient supposer. INFINITIF. 1405 Accusatif de l’infinitif avec des prépositions. 273. a) Précédé de εἰς et de πρός, l'infinitif équivaut à une proposition finale : 4 Th., III, 10 : ὑπερεχπερισσοῦ δεόμενοι εἰς τὸ ἰδεῖν ὑμῶν τὸ πρόσωπον. — 2 Th., 11, 11 : διὰ τοῦτο πέμπει αὐτοῖς ὃ θεὸς ἐνέργειαν πλάνης εἰς τὸ πιστεῦσαι αὐτοὺς τῷ Ψεύδει. — L., V, 17 : δύναμις Κυρίου ἦν εἰς τὸ ἰᾶσθαι αὐτόν. On trouve εἰς et l'infinitif dans : Mat., XX, 19: ΧΧΥΙ, 2; XXVILI, 31. — Mar., XIV,55.— L., V,17; À., VIL, 19. — Jac., I, 48; 19 (bis); ΠΙ, 3. — 4 P., III, 7; IV, 2. — Très souvent dans Paul, cinquante fois environ, R., 1, 11, 20, etc. — Jamais dans Jean ni dans Jude. Πρός avec l’infinitif marque le but, l'intention, Mat., VI, 1 : προσέχετε[δὲ]) τὴν διχαιοσύνην ὑμῶν μὴ ποιεῖν ἔμπροσθεν τῶν ἀνθρώπων πρὸς τὸ θεαθῆναι αὐτοῖς. ᾿ On trouve πρός οἱ l’infinitif dans : Mat., V, 28; XIII, 30; XXII, 5; XXVI, 12; Mar., XIII, 22; L., XVIII, 1; 4., III, 19; 2 Co., Ill, 13; Eph., VI, 11; 4 Th., IL 9; 2 Th., 1Π| 8. L'infinitif précédé de εἰς est couramment employé par Paul; précédé de πρός, par Matthieu et Luc. δ) Διά et l’infinitif remplacent une proposition causale, J., II, 24 : ᾿Ιησοῦς οὐχ ἐπίστευεν αὑτὸν αὐτοῖς διὰ τὸ αὐτὸν γινώσχειν πάντας. --- Mat., XII, 5,6; XXIV, 42. — Mar.,IV,5,6; V,4.— L., II, 4; VII, 6, etc.; À., IV, 2; VIII, 11, etc. — Dans Paul, PA., 1,7; H., VII, 23, 24; X, 2. — J., 11, 24. — Jac., IV, 2. — Ce sont tous les exemples. Διά, causal, avec l’infinitif n’est fréquent que dans Luc; il se rencontre plusieurs fois dans Paul; il setrouve exceptionnellement chez les autres écrivains du N. T. c) Mere et l’infinitif équivalent à une proposition temporelle, Mat., XX VI, 32 : μετὰ δὲ τὸ ἐγερθῆναί με, προάξω ὑμᾶς εἰς τὴν Γαλι- λαίαν. --- Mar., 1, 14; XIV, 28; XVI, 19. — Z., XII, 5; XXII, 20; À., I, 3; VIL 4, etc. — Dans Paul, 4 Co., XI, 25, H., X, 45, 26. — Rien chez les autres écrivains du N.T. Μετά avec l'infinitif est fréquent dans Luc, et se trouve quelquefois seulement dans Matthieu, Marc et Paul. d) Des constructions analogues aux précédentes existent en hébreu. Dans les LXX, Baruch, I, 9 : μετὰ τὸ ἀποιχίσαι Ναδουχοδονόσορ βασιλέα Ba- 166 INFINITIF. θυλῶνος τὸν ᾿Ιεχονίαν. — 11, 5 : ἡμάρτομεν Κυρίῳ θεῷ ἡμῶν πρὸς τὸ μὴ ἀχούειν τῆς φωνῆς αὐτοῦ. — Deutér., 1, 27 : Διὰ τὸ μισεῖν Κύριον ἡμᾶς ἐξήγαγεν ἡμᾶς... — 3 Mac., I], 5. Malgré l'influence de l’hébreu, l'infinitif précédé de préposi- tions est peu usité dans le N. T., sauf dans Luc et Paul, qui l'emploient avec quelques-unes d’entre elles. Génitif de l'infinitif sans préposition. 274. Dans le N.T., le génitif de l'infinitif s'emploie réguliè- rement pour exprimer la finalilé, au sens que nous avons donné à ce mot précédemment (142, ὃ, 261); il équivaut donc à la proposition dépendante finale et à la proposition infinitive finale; en principe, ces trois formes de propositions finales peuvent toujours être remplacées l’une par l'autre. En con- séquence : 4° Le génitif de l'infinitif s'emploie après un verbe imper- sonnel et une locution impersonnelle, au lieu d'une proposi- tion. finale avec ἵνα (146, 2°), ou d’une proposition infini- tive (256) : Α., X, 25 : ὡς δὲ ἐγένετο τοῦ εἰσελθεῖν τὸν Πέτρον. — 4., XX VII, 1 : ὡς δὲ ἐχρίθη τοῦ ἀποπλεῖν ἡμᾶς εἰς τὴν ᾿Ιταλίαν. — L., ΧΥΙΙ, 1: ἀνένδεχτόν ἐστιν τοῦ τὰ σχάνδαλα μὴ ἐλθεῖν. --- 4 Co., XVI, 4: ἐὰν δὲ ἄξιον ἢ τοῦ χἀμὲ πορεύεσθαι... | Cet emploi du génitif de l’infinitif ne se trouve que dans Luc et Paul. Il existe dans les LXX, Ps., XCI, 2-3 : ἀγαθὸν τὸ ἐξομολογεῖσθαι τῷ Κυρίω ral ψάλλειν τῷ ὀνόματί σου, Ὕ Ψιστε᾽ τοῦ ἀναγγέλλειν τὸ πρωΐ τὸ ἔλεός σου. L’in- finitif τοῦ ἀναγγέλλειν est coordonné (en hébreu) à τὸ ἐξομολογεῖσθαι. --- Es. XLIX, 6: μέγα σοί ἐστι τοῦ χληθῆναί σε παῖδά pou, τοῦ στῆσαι τὰς φυλὰς ᾿Ιαχώδ. Classiquement, « après les verbes qui signifient étre cause de, et avoir lieu, souvent l'idée de conséquence est encore mise particulièrement en reliefau moyen dela conjonction ὥστε: πολλάχις γέγονεν ὥστε...» (CURTIUS, 567, c, et Rem. 1). Dans des exemples tels que 4., X, 25, τοῦ et l’infinitif correspondent à ὥστε et l’infinitif de la langue classique. 2% Le génitif de l’infinitif s'emploie après les verbes de vo- lonté et de désir, à la place de la proposition finale avec ἵνα (146, 1°) ou de la proposition infinitive finale (263) : L., IV, 10 : τοῖς ἀγγέλοις αὐτοῦ ἐντελεῖται περὶ σοῦ τοῦ διαφυλάξαι σε (cité des LXX, Ps., ΧΟ, 11). — Α., XV, 19-20 : ἐγὼ χρίνω... ἐπι- INFINITIF. 167 στεῖλαι αὐτοῖς τοῦ ἀπέχεσθαι τῶν ἀλισγημάτων. — A., XXI, 12 : παρε- χαλοῦμεν ἡμεῖς τε χαὶ οἱ ἐντόπιοι τοῦ μὴ avabulverv αὐτόν. — Jac., V, 17 : προσηύξατο τοῦ μὴ βρέξαι. ἢ] en est ainsi après : ἐντέλλεσθαι, L., IV,10. — ἐπιστέλλειν, Α4., XV, 20. — κατανεύειν, L., V, 7. — παρακαλεῖν, Α4., XXI, 12. — προσεύχεσθαι, Jac., V, 17. — τὸ πρόσωπον στηρίζειν, décider, L., IX, 51. — συντίθεσθαι, convenir de, À., XXIII, 20. 3° Le génitif de l'infinitif s'emploie après les verbes qui mar- quent la destination, l'effort, le but, le résultat, à la place de la proposition finale (146) ou de la proposition infinitive finale (263, 2°) : Mal., 11,13 : μέλλει γὰρ Ἡρώδης ζητεῖν τὸ παιδίον τοῦ ἀπολέσαι αὐτό. — Mal., XXI, 32 : οὐδὲ μετεμελήθητε ὕστερον τοῦ πιστεῦσαι αὐτῷ, VOUS ne vous êles pas repentis de manière ἃ. --- Mat., XXIV, 45 (cf. L., XII, 42) : ὃν κατέστησεν ὃ κύριος ἐπὶ τῆς οἰχετείας αὐτοῦ τοῦ δοῦναι αὐτοῖς. Ce génitif se trouve après : a) διανοίγειν, donner (l'intelligence) pour, L., X XIV, 45. — ἐξαιτεῖσθαι, L., XXII, 31. — ἐμμένειν, étre attaché de manière à, Gal., 1II, 10. - ζητεῖν, Μαί., 11, 13. — xaxoûv, forcer par de mauvais traitements à, Α., VII, 19. — λαλεῖν, parler pour, Α. XX, 30. — μεταμέλεσθαι, Mat., XXI, 32. — ποιεῖν, faire (marcher), hébraïsme, 4., INT, 12. — τιθέναι, placer pour, Α., 111, 2. — τιθέναι et κατατιθέναι, desliner à, Mat., XXIV, 45: L., XII, 42; Α., XIII, 47 (cité des LXX,Es., XLIX, 6). δ) ἐγκόπτεσθαι, étre empéché de, R., XV, 22 — χατέχειν, empécher de, L., IV, 42. — χαταπαύειν, empécher de, A., XIV, 18. — κρατεῖσθαι, ffre empêché de, L., X XIV, 15. — παύειν, faire cesser, empêcher de, 1 P., III, 10. — σχοτίζεσθαι, étre empêché (par l’aveuglement) de, R., XI, 10 (cité des LXX, Ps., LXVIII, 24). — ὑποστέλλεσθαι, dissimuler, Α., XX, 27. ἄρ Le génitif de l’infinitif s'emploie après les verbes de mou- vement qui contiennent une idée d'intention, de direction, de destination, à la place de la proposition finale avec ἵνα (146, 99) ou de la proposition infinitive finale (263, 3) : Mat., XI, 1 : petéôn ἐχεῖθεν τοῦ διδάσκειν χαὶ κηρύσσειν. — Mal:, XII, 3: ἐξῆλθεν ὁ σπείρων τοῦ σπείρειν. — On trouve l'infinitif seul et le génitif de l'infinitif coordonnés, L., II, 22-24 : ἀνήγαγον au τὸν εἰς ᾿Ιεροσόλυμα παραστῆσαι τῷ Κυρίῳ χαθὼς γέγραπται ἐν νόμῳ.... χαὶ τοῦ δοῦναι θυσίαν. On trouve ce génitif après : ἀνάγειν, L., II, 22-24. — εἰσάγειν, L., II, 21, — ἐξέρχεσθαι, Mat., XIII, 3 (et cf. L., VIII, 5). — εἰσέρχεσθαι, L., XXIV, 29. — ἐπιτίθεσθαι, se jeler sur, À., X VIII, 10. — ἥχειν, H., X, 7. — μεταδαίνειν, Mat. XI, 1. — μετατίθεσθαι, Æ., XI, 5. — παραγίνεσθαι, arriver pour, Mat., III, 13. 168 INFINITIF. 5° Le génitif de l’infinitif $'emploie pour exprimer la disposi- tion, l'aptitude, à la place de la proposition finale (146) ou de la proposition infinitive finale (263, 4) dans le passage suivant : Apoc., ΧΙ], 7 : καὶ ἐγένετο πόλεμος ἐν τῷ οὐρανῷ, ὃ Μιχαὴλ χαὶ oi ἄγγελοι αὐτοῦ τοῦ πολεμῆσαι μετὰ τοῦ δράχοντος" χαὶ ὃ δράχων ἐπολέμησεν χαὶ οἱ ἄγγελοι αὐτοῦ. Suppléez ἦσαν ou ἐγένοντο devant τοῦ πολεμῆσαι. La guerre éclala dans le ciel; Michel et ses anges se lenaïient prêts ἃ combaltre. Cette construction est un bébraïsme qui se retrouve dans les LXX, 2R., X, 11 : ἐὰν χραταιωθῶσιν υἱοὶ ᾿Αμμὼν ὑπὲρ σέ, καὶ ἐσόμεθα τοῦ σῶσαί σὲ. — Es., XIV, 31 : ἀπὸ βορρᾶ χαπνὸς ἔρχεται καὶ οὐχ ἔστι τοῦ εἶναι. — Avec le verbe ἃ suppléer, 2 Esdras, III, 12 : xai ὁ ὄχλος ἐν σημασία μετ᾽ εὖὐφρο- σύνης τοῦ ὑψῶσαι ὠδήν. (Cf. PRBISWERK, 505, 2, ὃ: B. Wxriss, Die Johannes-Apocalypse, in loc.) 275. a) Après les noms qui expriment une idée analogue à celle des verbes des catégories précédentes (274), on trouve le génitif de l'infinitif, au lieu de la proposition finale avec ἵνα (146) ou de la proposition infinitive finale (264); et, d'une manière rénérale, on le trouve après tout nom enfermant en lui une idée de finalité, au sens que nous donnons à ce mot dans la syntaxe du N.T. L., 1, 73 : ... ôpxov ὃν ὦμοσεν πρὸς ᾿Αὐραὰμ τὸν πατέρα ἡμῶν, τοῦ δοῦναι ἡμῖν ἀφόθως χτλ. — Α., IX, 15 : σκεῦος ἐχλογῆς ἐστίν μοι οὗτος τοῦ βαστάσαι τὸ ὄνομά μου, ü esl un instrument choisi pour porter, — A., XIV,9: ἰδὼν ὅτι ἔχει πίστιν τοῦ σωθῆναι, une foi à élre guéri. — À., XX, 3 : ποιήσας τε μῆνας τρεῖς... ἐγένετο γνώμης τοῦ ὑποστρέ- φειν διὰ Μαχεδονίας. --- R., VIII, 12 : ὀφειλέται ἐσμέν, οὐ τῇ σαρχὶ τοῦ χατὰ σάρχα ζῇν, NOUS ne sommes pas les débileurs de la chair de manière qu’il nous faille vivre en prenant la chair pour guide. — R., XI, 8 : Édwxev αὐτοῖς ὃ θεὸς πνεῦμα χατανύξεως, ὀφθαλμοὺς τοῦ μὴ βλέπειν χαὶ ὦτα τοῦ μὴ ἀχούειν (et cf. les LXX, Deutér., XXIX, 4, où l'infinitif seul est employé). b) Aux exemples qui précèdent, on peut ajouter les suivants qui sont classiques par la forme de leur construction : L., 1, 57: ἐπλήσθη ὃ χρόνος τοῦ τεχεῖν αὐτήν, et L., II, 6, 21. — L., XXII, 6 : ἐζήτει εὐχαιρίαν τοῦ παραδοῦναι αὐτόν. --- 4 P., IV, 17: 5 καιρὸς τοῦ ἄρξασθαι τὸ χρίμα ἀπὸ τοῦ οἴκου τοῦ θεοῦ. — L., X, 19: τὴν ἐξουσίαν τοῦ πατεῖν. — Α., ΧΧΥΙ], 20 : ἐλπὶς πᾶσα τοῦ σώζεσθαι ἡμᾶς, οἱ 4 Co., IX, 10; R., XV, 23 : ἐπιπόθειαν δὲ ἔχων τοῦ ἐλθεῖν. — H., V, 12: χρείαν ἔχετε τοῦ διδάσχειν ὑμᾶς τινὰ τὰ στοιχεῖα. — 2 Co., VIII, 11 : ἣ προθυμία τοῦ θέλειν, voire empressement à vouloir, ot cf. R., I, 15 : τὸ καθ᾽ ἐμὲ πρόθυμον, ... εὐαγγελίσασθαι. INFINITIF. 169 Pour l'emploi de la proposition finale après des noms de cette nature, particulièrement après les noms de temps, voy. 146, 5°; et pour l'emploi de la proposition infinitive finale, 264. c) On trouve aussi le génitif de l'infinitif employé après des adjectifs qui marquent la disposition ou l'aptitude, au lieu de la proposition finale avec ἵνα (146), ou de la proposition infini- tive finale (264) : L., XXIV, 25 : βραδεῖς τῇ καρδίᾳ τοῦ πιστεύειν. — A., XXIII, 15 : ἡμεῖς δὲ... ἕτοιμοί ἐσμεν τοῦ ἀνελεῖν αὐτόν. Les exemples du génitif de l'infinitif après un nom ou un adjectif ne se rencontrent que dans Luc et Paul, sauf 4 P., IV, 17 (b). 276. Le génitif de l’infinitif s'emploie pour donner le déve- loppement épexégétique de ce qui précède, à la place de la proposition finale avec ἵνα (172, 2°), ou de la proposition infini- tive finale (267) : L., XXI, 22 : ὅτι ἡμέραι ἐχδιχήσεως αὐταί εἰσιν τοῦ πλησθῆναι πάντα τὰ γεγραμμένα, de manière que s’accomplira tout ce qui a éléprédit par l'Écriture. — 4 Co., X, 13 : ποιήσει σὺν τῷ πειρασμῷ καὶ τὴν ExOaotv τοῦ δύνασθαι ὑπενεγχεῖν, avec la lentalion il vous donnera le moyen d'en sorlir, de manière que vous puissiez y résisler jusqu'au boul. — R., I, 24 : παρέδωχεν αὐτοὺς ὁ Θεὸς ἐν ταῖς ἐπιθυ- lac τῶν χαρδιῶν αὐτῶν εἰς ἀκαθαρσίαν τοῦ ἀτιμάζεσθαι τὰ σώματα αὐτῶν. — L., 1, 76-77; 18-79; Α., XX, 20, ΧΧΥ͂Ι, 17-18; R., VI, 6; VII, ὃ: Ph., III, 8-10. Cet emploi du génitif de l'infinitif ne se rencontre que dans Luc et Paul; c’est une extension de l’emploi précédent (274-275) de linfinitif. 277. Le génitif de l'infinitif se rencontre chez les auteurs grecs classiques, même sans préposition, pour marquer le but. « Cet emploi final de τοῦ apparaît pour la première fois dans Thucydide, et se rencontre surtout chez lui. » (Goopwin, 798, sub fin.). La construction grecque est passée en usage dans le N. T., et surtout dans les LXX, sous l'influence de l’hébreu, Il existe en hébreu une particule qui exprime une idée de direction, de tendance, et que l'on préfixe à l'infinitif pour le mettre en relation uvec le verbe ou le mot dont cet infinitif est le complément; la parti- cule prend alors le sens de pour, à, de (cf. PRBISWERK, 505, 2; 603, 3, c. δ). L'idée première de finalité exprimée par la particule est parfois très affaiblie et devient alors plus ou moins négligeable. Dans les LXX, cette particule est régulièrement traduite par τοῦ et l’infinitif; souvent aussi, elle est négligée, parce que son sens de finalité est trop faible ou qu’il n'a pas besoin d'être exprimé. En conséquence, dans le N, T., 170 INFINITIF. comme dans les LXX, le génitif de l'infinitif peut ne marquer qu'une idée très faible de finalité, et équivaloir à l’infinitif seul ; ainsi L., XVII, 1: 4, X, 25; 4 Co., XVI, 4, etc. Dans ce cas, le genitif τοῦ marque plutôt, comme la particule hébraïque, la relation de l’infinitif avec le mot dont il est le complément que la finalité proprement dite. Voici des exemples des LXX : | L., 1V, 10, est cité des LXX, Ps., XG, 11. — 4., XIII, 47, des LXX, Es., XLIX, 6 — R., XI, 10, des LXX, Ps., LXVIIT, 24. — Gen., XVI, 2 : Ἰδοὺ συνέχλεισέ με Κύριος τοῦ μὴ τίχτειν. — Gen., XXV, 24: ἐπληρώθησαν αἱ ἡμέραι τοῦ τεχεῖν αὐτήν, οὐ cf. Gen., XLVII, 99 : ἔγγισαν δὲ αἱ ἡμέραι ᾿Ισραὴλ τοῦ ἀπο- ἢανεῖν. Dans ces deux passages, l'infinitif est précédé en hébreu de la particule de finalité dont nous avons parlé plus haut, etqui est traduite par τοῦ; on ne peut donc y voir l'emploi classique du génitif de l’inf- nitif après un nom. — Ruth, 11, 10 : τί ὅτι εὗρον χάριν ἐν ὀφθαλμοῖς σοὺ τοῦ ἐπιγνῶναί με; — 3 R., 1, 35: βασιλεύσει ἀντ᾽ ἐμοῦ χαὶ ἐγὼ ἐνετειλάμην τοῦ εἶναι εἷς ἡγούμενον ἐπὶ Ἰσραήλ. — 5 R., XVII, 90 : σὺ κεχάχωχας τοῦ θανατῶσαι τὸν υἱὸν αὐτῆς, du as fait du mal de manière à luer. — Judith, 1X, 14 : χαὶ ποίη- mov ἐπὶ πᾶν τὸ ἔθνος σου χαὶ πάσης φυλῆς ἐπίγνωσιν, τοῦ εἰδῆσαι ὅτι σὺ εἶ ὁ θεὸς... — Ps., XXXIX, 8-9 : ἰδοὺ fre, ἐν χεφαλίδι διδλίου γέγραπται περὶ ἐμοῦ, τοῦ ποιῆσαι τὸ θέλημά σου. --- Ps., XCI, 15-16 : εὐπαθοῦντες ἔσονται τοῦ ἀναγγεῖλαι ὅτι εὐθὴς Κύριος ὁ θεός μου. --- Néhém., X, 29 : εἰσήλθοσαν ἐν ἀρὰ χαὶ ἐν ὄρχῳ τοῦ πορεύεσθαι ἐν νόμῳ τοῦ θεοῦ. — Joël, II, 21 : θάρσει, γῆ..., ὅτι ἐμεγάλυνε Ιζύριος τοῦ ποιῆσαι, tl s’est grandi pour agir = il a agi grandement, il a fait de grandes choses. — Eséch., XXI, 11 : ἔδωχεν αὐτὴν ἑτοίμην τοῦ χρατεῖν χεῖρα αὐτοῦ. — 4 Mac., III, 15 : xx προσέθετο τοῦ ἀναδῆναι, il recommença de monter (= il monta une seconde fois). — 1 Mac., VI, 59 : καὶ στήσωμεν αὐτοῖς τοῦ πορεύεσθαι τοῖς νομίμοις αὐτῶν ὡς τὸ πρότερον. — ἡ Mac., V, 39 : ἕτοιμοι τοῦ ἐλθεῖν ἐπὶ σὲ εἰς πόλεμον. 278. Dans un certain nombre de passages que nous avons cités précédemment (274-276), la construction du génitif de l'infinitif pourrait être regardée comme classique. Ainsi : 1° L.,1,9 : ἔλαχε τοῦ θυμιᾶσαι. — 2 Co., 1, 8 : ὥστε ἐξαπορηθῆναι ἡμᾶς καὶ τοῦ ζῆν. — On lit dans les LXX, ἢ R., XIV, 47: xat Σαοὺλ ἔλαχε τοῦ βασιλεύειν. 29 On peut aussi admettre la construction classique pour des exemples cités plus haut (275, δ), tels que : L., I, 57 : ὃ χρόνος τοῦ τεχεῖν αὐτήν. — L.,X, 19; XXII, 6; / P.,1V,17, etc. — De même pour Ph., III, 21 : κατὰ τὴν ἐνέργειαν τοῦ δύνασθαι αὐτὸν χαὶ ὑποτάξαι αὑτῷ τὰ πάντα. Mais nous croyons que, dans tous ces exemples, le génitif de l’infinitif exprime une idée, plus ou moins faible, de finalité, sous l'influence combinée du principe général (274) et de l’hébreu (277). D'un côté, en effet, en hébreu, les substantifs correspondants à xatpôç, χρόνος, ἡμέραι, etc., peuvent être suivis de l’infinitif auquel est préfixée la particule de finalité dont nous avons parlé plus haut, et nous avons signalé le fait dans Gen., XXV, 24 et XLVII, 29 (277). D'un autre côté, dans le INFINITIF. 171 N. T., 168 noms dont il s'agit peuvent être suivis d'une propo- sition finale. Ainsi: J., XII, 23 : ἐλήλυθεν à ὥρα ἵνα δοξασθῇ ὃ υἱός. — AD., Il, 21 : ἔδωχα αὐτῇ χρόνον ἵνα μετανοήσῃ. — Mat., XXVI, 16 :... εὐχαιρίαν ἵνα αὐτὸν παραδῷ. — Mat., X, 1 :... ἐξουσίαν ἵνα ταῦ- ta ποιΐς. — J., XVIII, 39 : ἔστιν δὲ συνήθεια ὑμῖν ἵνα ἕνα ἀπολύσω. --- J., 11, 29 : οὐ χρείαν εἶχεν ἵνα τις μαρτυρήση. Voy. 284; voy. aussi SOPHOCLES, Sub verb. ἵνα, 3 et 4; il indique que cet emploi de la proposition finale avec ἵνα existe chez les auteurs profanes post-classiques. Nous croyons donc que le génitif de l'infinitif, dans les exemples dont il s’agit, est l'équivalent de la proposition finale avec ἵνα, souvent employée de même dans le N.T.,et de la construction hébraïque signalée précédemment (277), et qu'il enferme toujours en lui une idée, affaiblie dans certains cas, de finalité. 1] est naturel que les LXX et les auteurs du N.T. aient adopté une construction grecque correspondant à celle de leur propre langue, et que la première ait pris, pour eux, la valeur de la seconde. Voy. urod., XVI, B et C. 3° Classiquement, les verbes qui signifient empêcher de (ou délivrer de) prennent après eux soit l’infinitif seul, soit le gé- aitif de l’infinitif; de plus, l’idée négative contenue dans la pro- position principale est souvent renforcée par la négation μή, jointe à l’infinitif, ou au génitif de l'infinitif (Goopwin, 807). La forme classique de ces constructions existe dans le N.T. : Avec le génitif de l’infinitif sans μή, R., XV, 22 : évexontéunv τὰ πολλὰ τοῦ ἐλθεῖν πρὸς ὑμᾶς. Avec le génitif de l'infinitif et μή partout ailleurs, L., IV, 42: χατεῖχον αὐτὸν τοῦ μὴ πορεύεσθαι. — L., XVII, 1, XXIV, 15; 4., XIV, 18; XX, 20, 27. — R., XI, 10; 1 P., III, 10. Il est probable que, dans ces exemples, τοῦ garde aussi son sens de particule de finalité, et que la négation est nécessaire pour le sens. Après ces verbes, comme partout ailleurs, τοῦ μή doit signifier pour que... ne... pas, de manière que... ne... pas. L., IV, 42 : üs le retenaient pour qu'il ne partit pas. Cf. Α., X, 47, où ce sens est seul admissible, μήτι τὸ ὕδωρ δύναται xw- λῦσα! τις τοῦ μὴ βαπτισθῆναι τούτους; peul-on prétexler l'eau, pour qu'ils ne soient pas baplisés? D'ailleurs, dans le grec post-clas. sique les verbes signifiant empêcher se construisent bien avec ἵνα et une proposition finale; voy. SOPHOCLES, sub ver. ἵνα, 1. Cet usage se retrouve dans le N. T. On lit L., XXIV, 16 : οἱ δὲ ὀφθαλμοὶ αὐτῶν ἐχρατοῦντο τοῦ μὴ ἐπιγνῶναι αὐτόν, et Apoc., VII, 1 : εἶδον τέσσαρας ἀγγέλους... χρατοῦντας τοὺς τέσσαρας ἀνέμους τῆς γῆς ἵνα μὴ πνέῃ ἄνεμος. --- D'un autre côté 172 INFINITIF. En hébreu, les verbes signifiant empécher sont suivis de l'infinitif au- quel est préfixée une particule (autre que celle dont il a été question plus haut, 277) dont le sens est ifa ut non; elle répond au grec ἵνα μή avec le subjonctif, ou τοῦ μή avec linfinitif. Dans les LXX, cette parti- cule est traduite généralement par τοῦ μή. Ainsi : Gen., XX, 6: ἐφεισάμην σου τοῦ μὴ ἁμαρτεῖν, je l'ai empêché de pécher. — Ps., XX XVIII, 2 : φυλάξω τὰς ὁδούς μον τοῦ μὴ ἁμαρτάνειν, et cf. Gen., XX XI, 29 : φύλαξαι σεαυτὸν μή- ποτε λαλήσης μετὰ ᾿Ιαχὼδ πονηρά, — abstiens-loi de chercher querelle à Jacob. — Es., XXIV, 10 : χλείσει οἰκίαν τοῦ μὴ εἰσελθεῖν, — Ps., LX VIII, 24 : oxorioôr.- sugar ni ὀφθαλμοὶ αὐτῶν τοῦ μὴ βλέπειν. — Gen., XVI, 2 : συνέχλεισέ με Κύριος τοῦ un τίχτειν, — le Seigneur πιὰ empéché d’avoir des enfants. — 4 R., VIII, 7 : ἐμὲ ἐξουθενήχασι τοῦ μὴ βασιλεύειν ἐπ᾿ αὐτῶν (= ils m'ont rejeté de régner sur eux, d'après l'hébreu). — Jér., VII, 10 : ἀπεσχήμεθα τοῦ μὴ ποιεῖν πάντα τὰ βδελυγματα. Les LXX et les écrivains du Ν. Τ. ont dû adopter la cons- truction grecque τοῦ un avec l'infinitif, comme équivalent de la construction hébraïque, et donner à la première le sens de linalité négative qu’exprimait la seconde en hébreu. 279. Voici comment se distribuent, dans le N. T., les exemples du génitif de l’infinitif employé sans préposition : Mat., I, 13; ΠΙ, 13; XI, 1, XIII, 3, XXI, 32; XXIV, 45, tou- jours avec une idée explicite de finalité. — L., I, 9, 57, 74, 77, 79, elc.; 4..1Π| 2, 12, etc. Au total, quarante-cingq fois environ. — Dans Paul, R.,I, 24; VI, 6; VIII, 12, etc. Au total, vingt fois environ. — Jac., V, 17. — 1 P., 111, 10 (citation des LXX); ÎV, 17. — Jean, 4poc., XII, 7. — Rien dans Marc ni Jude. L'emploi du génitif de l’infinitif n’est donc familier qu'à Luc et Paul, sous l'influence, croyons-nous, du grec littéraire et des LXX. Génitif de l'infinitif avec des prépositions. 280. Le génitif de l'infinitif, précédé d'une préposition, s'emploie a) Comme équivalent d'une proposition causale avec : ἔχ. — 2 Co., VIII, 11 : οὕτως χαὶ τὸ ἐπιτελέσαι ἐχ τοῦ ἔχειν. ἔνεχεν, — 2 Co., VIE, 12 : ἕνεκεν τοῦ φανερωθῆναι τὴν σπουδὴν “τὼν. b} Comme équivalent d'une proposition temporelle, avec : ἀντί. — JaC., IV, 14 : ἀντὶ τοῦ λέγειν ὑμᾶς, tandis que vous devriez dire. διά, — 347..11, 15 : διὰ παντὸς τοῦ ζῆν. uns — À., VIT, 40 : εὐηγγελίζετο τὰς πόλεις... ἕως τοῦ ἐλθεῖν αὐτόν. INFINITIF. 173 — Cette construction du génitif avec ἕως est peu -classique, mais bien post-classique, LXX, Gen., XXIV, 33. πρό. — Mal., VI, 8 : πρὸ τοῦ ὑμᾶς airioun αὐτόν. — L., II, 21; XXII, 15; A4., XXIIL, 15. — J., 1, 48; XIII, 19; XVII, 5. — Gal., II, 12; II, 23. — Ce sont tous les exemples. — Dans les LXX, Prov., VIII, 25 : πρὸ τοῦ ὄρη ἑδρασθῆναι, et Ps., LXXXIX, 2. Πρό se rencontre un certain nombre de fois dans les livres historiques du N. T., l'Évangile de Jean par exemple. Les autres prépositions ne se rencontrent pas dans les Évangiles; elles se trouvent à titre de vestiges de la langue littéraire dans Luc (Actes), Paul, et Jacques. — Cf. 222-223 (πρίν). Datif de l'infinitif. 281. a) Le datif de l’infinitif, sans préposition, se trouve une fois dans le N. T., comme équivalent d’une proposition causale : 2 Co., 11, 12 : οὐκ ἔσχηκα ἄνεσιν τῷ πνεύματί μου τῷ un εὑρεῖν με Τίτον. — C'est un vestige de la langue littéraire. δὴ) Avec la préposition ἐν, le datif de l'infinitif équivaut à une proposition temporelle : Mal., XII, 4 : ἐν τῷ σπείρειν αὐτόν. — Mat., XIII, 25, XX VII, 42. — Mar, IV,4; VI, 48. — L., I, 8, 21, etc.; 4., Il, 1, etc. Au total, 38 fois environ. Dans Paul, R., ΠΙ, 4 (cité des LXX, Ps., L,6); XV, 13; Gal., IV, 18; H., 11, 8; VII, 13. — Rien ailleurs. — L'infinitif aoriste se rencontre dans Luc, et une fois, H., III, 12. Cette construction est donc familière à Luc, se trouve quelquefois chez Paul, exceptionnellement chez Matthieu et Marc. c) Le datif de l'infinitif précédé de ἐν peut être, en même temps, temporel et causal, L., 1, 21. 1] existe en hébreu une construction équivalente à celle de ἐν et de l’infinitif, au sens temporel. Dans les LXX, Ps., L, 2; CI, 23, etc. 282. L'infinitif avec l’article n'est employé d'une manière courante et familière que par Luc et Paul, et aussi par Jacques si l'on tient compte de la brièveté de sa lettre. Pour ces trois écrivains, l'influence de la langue littéraire en est la cause. Matthieu, Marc et Jean emploient l’infinitif avec l'article un certain nombre de fois; Pierre très rarement; Jude ne l'emploie jamais. 4174 INFINITIF. Le plus grand nombre des exemples de l'infinitif avec l'ar- ticle sont ceux de τοῦ avec le sens final. Nous avons montré quelle avait été l'influence de l’hébreu et des LXX sur l'emploi de cette construction. Si l’on fait une exception pour Luc et Paul, on peut dire qu'il existe, dans le N. T., une tendance à abandonner l'emploi de l’infinitif avec l’article. 283. a) Entre l’article et l'infinitif, on ne trouve pas dans le grec du N. T., comme dans celui des auteurs classiques, une longue série de mots, parfois une proposition incidente tout entière. Cette construction trop synthétique et trop compliquée, a été écartée. Les écrivains du N. T. n'intercalent régulière- ment entre l'article et l’infinitif que le sujet ou l’attribut, parfois le complément; la construction demeure toujours simple et facile (cf. 30). δ) Lorsque l'infinitif avec l’article est précédé d'une prépo- sition, le sujet, s'il est exprimé, et l'attribut sont toujours à l'accusatif. Proposition finale employée comme périphrase de l’infinitif. 284. En exposant la syntaxe des propositions finales, nous avons dit (147, 2) qu'il existait dans le N. T. une tendance à remplacer la proposition infinitive par une proposition finale avec tva; nous venons de constater d’ailleurs (282) qu'il existait aussi une tendance à abandonner la proposition infinitive avec l'article. Aussi trouve-t-on très souvent une proposition finale avec tva là où l'on aurait attendu l'infinitif. Cette proposition finale sert de périphrase de l’infinitif, et son emploi très étendu est une des particularités les plus caractéristiques de la langue du N.T. La proposition finale, périphrase de l'infinitif, se trouve : 1° Après les verbes impersonnels et les locutions imperson- nelles (256) : | ἀρχετὸν ἵνα, Mal., X, 25. — εἰς ἐλάχιστόν ἐστιν ἵνα, 4 Co., IV, 2-3. — ζητεῖ- ται ἵνα, 4 Co., IV, 2-3. — λυσιτελεῖ ἵνα, L., XVII, 2. — συμφέρει ἵνα, Mat., V, 29; XVIII, 6; J., XI, 50, etc. — Etc. 2 Après les verbes qui signifient dire, déclarer, quand ils enferment l'idée de commander, défendre (261-263) : Mat., IV, 3 : εἰπὸν ἵνα οἱ λίθοι οὗτοι ἄρτοι γένωνται. INFINITIF. 175 11 en est ainsi après : ἀπαγγέλλειν, porter l'ordre de, Mat., XX VIII, 10. — γράφειν, donner par écrit l’ordre de, Mar., XII, 19; L., XX, 28. — διαμαρτύ-᾿ ρεσθαι, 4 Tim., V, 21. — εἰπεῖν, Mat., IV, 3; Mar., III, 9; L., IV, 3; X, 40; Ap., VI, 11: ΙΧ, 4. — χηρύσσειν, Mar., VI, 12. — λέγειν, 4., XIX, 4. — rapay- γέλλειν, Mar., VI, 8. — Etc. 3° Après les verbes de volonté et de désir (262; 263) : αἰτεῖσθαι, Col., 1, 9. — βουλεύεσθαι, J., XI, 53. — διαστέλλεσθαι, Mar, VII, 36. — διατίθεσθαι, L., XXII, 30. — δεῖσθαι, L., IX, 40. — ἐντέλλεσθαι, Mar., XIII, 34. — ἐξορχίζειν, Mat., XX VI, 63. — ἐπιτιμᾶν, Mat., XX, 31. — ἐρωτᾶν, Mar., VII, 26. — θέλειν, Mar., IX, 30. — παρακαλεῖν, Mat., XIV, 36. — προσευχεσῦαι, 4 Co., XIV, 13; Col., I, 9. — συμδουλεύεσθαι, Mal, XX VI, Δ. — συντίθεσθαι, J., IX, 22. — Etc. Θέλειν ne se trouve employé que dans les Évangiles avec une proposition finale. 4° Après les verbes signifiant laisser, accorder (262; 264) : οὖχ ἀφιέναι, Mar., XI, 16. — διδόναι, accorder de, Mar., X, 37; Ap., IX, 5; XIX, 8. 5° Après les verbes qui marquent la destination, le but, l'ef- fort, le résultat, l'aptitude, la disposition (263) : | ἀγγαρεύειν, forcer à, Mat., XX VII, 32; Mar., XV,21. — βάλλειν, inspirer de, J., XIII, 2. — βλέπειν, veiller à, 4 Co., XVI, 10. — ἑτοιμάζειν, Mar., XIV, 19; Ap., VIII, 6. — ζητεῖν, 4 Co., XIV, 12. — παιδεύειν, enseigner à, Til., 11. 12. — παραδιδόναι, donner à, livrer pour, Mat., XX VII, 26. — πείθειν, wersuader de, Mat., XX VII, 20. — ποιεῖν (— faire que), Col., IV, 16. — φυλάσσεσθαι ἵνα μή, 3 P., III, 17. — Etc. 6° Après les verbes de mouvement qui marquent la direction, le but (263) : ἀποστέλλειν, Mar., XII, 25 L., XX, 10. — ἐξάγειν, Mar., XV, 20. — ἔρχεσθαι, J., ΧΙ], 9. — πορεύεσθαι, J., XI, 11. — Etc. 7° Après un verbe de sentiment (146, 3) : ἀγαλλιᾶσθαι, «,, VIII, 56. — χαίρειν, J., XI, 15. 8 Après les noms et les adjectifs d’une signification analogue ou identique à celle des verbes de toutes les catégories précé- dentes (264) : ἀγγελία ἵνα, 4 J., III, 14. — ἄξιος ἕνα, J., I, 27. — ἐντολὴ ἵνα, 4 J., IV, 21. — ἐξουσία ἵνα, Mar., XI, 28. — εὐχαιρία ἵνα, Mat., XX VI, 16. — θέλημα ἵνα, Mat., XVIII, 14; J., VI, 40. — χρεία ἕνα, J., 11, 251. — ἱκανὸς ἵνα, Mat., VIII, 8. 1. Sur ce passage, voy. B. Weiss, Die Johannes-Apocalypse, XII, 17 : « ἵνα et sa proposition forment ici une simple périphrase de l'infiaitif. » 176 INFINITIF, g Après tout nom qui demande à être expliqué et défini (cf. 256 ; 264; 271, ὃ, exemples) : βρῶμα ἵνα, J., IV, 34. — διάνοια ἵνα (et l'indicatif), 4 J., V, 20. — μισθὸς ἵνα, 4 Co., IX, 18. — ouvräsix ἵνα. J., XVII, 39. — χρόνος ἵνα, Ap., II, 21. — wpa ἵνα, J., XVI, 32. Ailleurs, après un nom de temps, on trouve la proposition infinitive (256) ; la proposition temporelle avec 07e; le génitif de l'infinitif (275). 10° Particulièrement après le pronom-adjectif démonstratif, et son correspondant, l’adverbe οὕτως (cf. 286, 5): J., XVII, 3 : αὕτη δέ ἔστιν ἢ αἰώνιος ζωή, ἵνα γινώσχωσι. — Μαΐ., XVIIT, 14 : οὕτως οὐχ ἔστιν θέλημα ἔμπροσθεν τοῦ πατρός μου... ἵνα ἀπόληται, et οἵ, 4 P., II, 15, où οὕτως est suivi de la proposition infinitive. — L., 1, 43. — J., V1, 29, 39; XV, 8, 12, 13; XVII, 3; 1 J., I, 11, 23, IV, 17; V,3;, 3J.,4.— Dansles LXX, Ex., IX, 16 : καὶ ἕνεκεν τούτου διετηρήθης... ἵνα ἐνδείξωμαι ἐν σοὶ τὴν ἰσχύν μου. Ailleurs, on trouve la proposition dépendante aflirmative avec ὅτι (1J., 1,5; V, 11, 14), ou la proposition infinitive. 285. a) Dans les Actes, dont le grec est relativement pur, surtout celui de la narration, on ne trouve qu'une seule fois la proposition finale employée comme périphrase de l'inf- nitif, XIX, 4 : λέγων... ἵνα πιστεύσωσιν. δ) La proposition finale, périphrase de l’infinitif, exprime un acte éventuel et futur relativement à l'acte de la propo- sition principale (148. | Tantôt la proposition finale avec ἵνα exprime l'acte voulu, ou la conséquence ; elle marque alors Ja finalité proprement dite; Tantôt l’idée de finalité est très faible ; ce qui est exprimé dans la proposition principale tend ou aboutit d’une manière vague à ce qui est exprimé dans la proposition fiuale; la par- ticule ἵνα marque plutôt la relation entre la proposition princi- pale et la proposition dépendante que la finalité proprement dite. C'est alors que la proposition finale est une périphrase pure et simple de l'infinitif. Nous avons déjà fait la même remarque pour le génitif de l'infinitif (277 ; 142, ὃ, 146-148). L'invasion de la proposition finale avec ἵνα sur le terrain de l'infinitif n’est pas due aux écrivains du Ν. T., mais à la langue familière et peut-être populaire. SoPHOCLES (sub verb. ἵνα) dit que ἵνα est très souvent employé après les verbes du sens de commander, prier, décider, per- INFINITIF. 177 mellr'e, enseigner, faire (faie)et, d'une manière générale, après les verbes de volonté et de désir. Il ajoute : « Cet emploi de ἵνα est rare chez les classiques, mais très fréquent chez les écri- vains récents et byzantins. » Il note aussi l’emploide la propo- sition finale à la place d'une autre proposition et, particulié- rement, de la proposition infinitive, par exemple : après les verbes impersonnels, Æpict., I., 10, 8 : πρῶτόν ἐστιν ἵνα χοιυνηθῶ; après les noms et les adjectifs, tels que δέησις, αἴτησις, χίνδυνος, νόμος, etc.; après le pronom-adjectif démonstratif; et à la place d'une proposition causale (comme après ἀγαλλιᾶσθαι, dans le Ν. Τ.)". Cette tendance est déjà visible dans les LXX, Gen., XXIV, 3 : ἐξορκιῶ σε... ἵνα μὴ λάθης yuvatxa. — Nom., XI, 13 : πόθεν μοι χρέα δοῦναι παντὶ τῷ λαῷ τούτω ; ὅτι χλαίουσιν ἐπ᾽ ἐμοὶ λέγοντες Δὸς ἡμῖν χρέα ἵνα φάγωμεν. --- Ex. XXXII, 30 : ἀναθήσομαι... ἵνα ἐξιλάσωμαι. --- 4 Esdrus, IV, 46 seqq. : δέομαι οὖν ἵνα ποιήσης τὴν εὐχὴν... Ἔγραψεν αὐτῷ τὰς ἐπιστολὰς πρὸς πάντας τοὺς οἰχονόμους... καὶ σατράπας ἵνα προπέμψωσιν αὐτὸν xal τοὺς μετ᾽ αὐτοῦ πάντας ἀναθαίνοντας οἰχοδομῆσαι τὴν ᾿Ιερουσαλήμ, καὶ πᾶσι τοῖς τοπάρχαις... ἔγραψεν ἐπιστολὰς μεταφέρειν ξύλα χέδρινα ἀπὸ τοῦ Λιδάνον εἰς ᾿Ιερουσαλήμ, καὶ ὅπιος οἰχοδημήσωσι μετ᾽ αὐτοῦ τὴν πόλιν χαὶ ἔγραψε πᾶσι τοῖς ᾿Ιουδαίοις... πάντα δυνατὸν xal τοπάρχην καὶ σατράπην καὶ οἰχονόμον μὴ ἐπελεύσεσθαι ἐπὶ τὰς θύρας αὑτῶν, καὶ πᾶσαν τὴν χώραν ἣν χρατοῦσιν ἀφορολόγητον αὐτοῖς ὑπάρχειν' καὶ ἵνα οἱ ᾿Ιδουμαῖοι ἀφιῶσι τὰς χώμας ἃς διαχρατοῦσι τῶν ᾿Ιουδαίων᾽ χαὶ εἰς τὴν οἰχοδομὴν τοῦ ἱεροῦ δοθῆναι χατ᾽ ἐνιαυτὸν τάλαντα εἴχοσι χτλ. (δ dernier passage montre bien l’équivalence dela proposition infinitive et de la proposition finale avec {vx et même ὅπως, ainsi que l'indifférence de l'écrivain à employer l'une ou l'autre, On peut comparer, dans le N.T., Apoc., VI, 4 : ἐδόθη [αὐτῷ] λαθεῖν τὴν εἰρήνην[ἐχ] τῆς γῆς χαὶ ἵνα ἀλλήλους σφάξουσιν. Remarques particulières. 286. a) Chez les écrivains classiques, on trouve parfois un nom au génitif et un infinitif, tous deux compléments du même substantif. Cette construction parait exister, Ap., XI, 18: ἦλθεν ἣ ὀργή σου, καὶ ὃ χαιρὸς τῶν νεχρῶν χριθῆναι χαὶ δοῦναι τὸν μισθὸν τοῖς δούλοις σου. Mais les deux infinitifs expriment dans ce pas- sage la finalité : pour qu’ils soient jugés et que tu donnes... — 4. L'infaitif a complètement disparu du grec moderne, remplacé par la particule να (ΞΞ ἵνα) et le subjonctif. Il existe d'ailleurs d’autres points de contact entre le grec moderne et celui du N. T. L'édition anglaise de Winer renferme beaucoup de notes curieuses sur ce sujet. Cf. Introd. VIII. l'13 INFINITIF. Il en est de même, ., IX, 21 : οὐχ ἔχει ἐξουσίαν © xepaueus τοῦ πηλοῦ x τοῦ αὐτοῦ φυράματος ποιῆσαι ὃ μὲν εἰς τιμιὴν σχεῦος, ὃ δὲ εἷς ἀτιμίαν ; Le polices n'est-il pas le maitre de son argile, de manière 4 faire... ? Ὁ) Comme l'infinitif peut équivaloir à uu substantif, on trouve varfois des constructions telles que celle-ci, Z., IX, 1 : ἔδωχεν χὐτοῖς δύναμιν χαὶ ἐξουσίαν ἐπὶ πάντα τὰ δαιμόνια χαὶ νόσους θεραπεύειν. — Μαί., XXIII, 7. c) La suppression de l’infinitif (ou du participe) transforme la proposition complétive directe en simple attribut, Mar. I, 17 : ποιήσω ὑμᾶς γενέσθαι ἁλεεῖς ἀνθρώπων, et cf. Mat., IV, 19 : xat ποτήσω ὑμᾶς ἁλεεῖς ἀνθρώπων. — Mar., VI, 20. d) La particule ἂν ne se rencontre pas dans le N.T. avec l'infinitif. Tandis que, dans le grec classique, l’aoriste infinitif avec ἄν s'emploie pour un acte futur comme équivalent de l'in- initif futur, dans le N. T., l'aoriste infinitif sans ἄν sert pour le passé et pour le futur également, au mode réel et au modeirréel. e) La négation employée avec l'infinitif est toujours μή, sauf dans un passage, Æ., VII, 11; voy. 355, c. f) La proposition infinitive est souvent épexégétique (255, c; 267; 276). Ainsi Eph., IT, 3-6 : ἐγνωρίσθη μοι τὸ μυστήριον, χαθὼς προέγραψα ἐν ὀὁλίγῳ...... εἶναι τὰ ἔθνη συνχληρονόμα χαὶ σύνσωμα...... La proposition εἶναι τὰ ἔθνη χτλ. est une épexégèse de τὸ μυστήριον. L'infinitif épexégétique est très fréquent dans le Ν. T., comme chez les classiques, après le pronom-adjectif démons- lratif (et l’adverbe correspondant) qui l'annonce (Mapvic, 157 et 165 B), 4., XXIV, 16; 1 P., II, 15; Æ.,1X, 8.— Dans les LXX, { R., Il, 10; Jér., IX, 24. 287. Après les verbes impersonnels et les locutions imper- sonnelles (A., VIT, 23 : ἀνέδη ἐπὶ τὴν χαρδίαν αὐτοῦ ἐπισχέψασθαι. -- Mar., 11, 23 : ἐγένετο αὐτὸν ἐν τοῖς σάδόδασιν διαπορεύεσθαι χτλ. — 4., XXV, 27 : ἄλογον γὰρ μοι δοχεῖ πέμποντα δέσμιον μὴ, χαὶ τὰς χατ᾽ αὐτοῦ αἰτίας σημᾶναι), la proposition dépendante est con- sidérée comme jouant le rôle de la proposition complétive (infi- uitive) dont elle prend la forme, et comme étant le sujet de la proposition principale (CucueL et RIÉMANN, 127; νου. plus haut, 107, b). Dans le N.T., la proposition dépendante prend encore les formes suivantes : | Mat., V, 29 : συμφέρει γάρ σοι ἵνα ἀπόληται ἕν... — Mat., X, 25: ἀρχετὸν τῷ μαθητῇ ἵνα γένηται ὡς ὃ διδάσχαλος. — 4 Co., IV, 2 : ζητεῖτα' ἐν τοῖς οἰχονόμοις ἵνα πιστός τις εὑρεθῇ. — Mar., IX, 42 : χχλόν ἐστιν INFINITIF. 179 αὐτῷ μᾶλλον εἰ περίκειται μύλος ὀνιχός. --- 4 CO., VIT, 8 : χαλὸν αὐτοῖς ἐχν μείνωσιν ὡς χἀγώ.--- L., XVII, 1 : ἀνένδεχτόν ἐστιν τοῦ τὰ σχάνδαλα un ἐλθεῖν. — 4., XX VII, 1 : ὡς δὲ ἐχρίθη τοῦ ἀποπλεῖν ἡμᾶς εἰς τὴν ᾿Ιταλίαν. --- ., IX, 32 : οὐχ ἠχούσθη ὅτι ἡνέῳξέν τις ὀφθαλμοὺς τυφλοῦ. Ces exemples montrent que les écrivains du N. T. ne consi- déraient plus la proposition dépendante comme le sujet de la proposition principale, mais comme une proposilion vraiment dépendante, identique aux autres, et susceptible d'en subir toutes les transformations. Il faut reconnaître dans ce fait l'usage de la langue familière. 288. L'étude de l'infinitif, dans la langue du N.T., montre qu'il existe, au point de vue du sens comme au point de vue de l'emploi, une équivalence presque absolue entre la propo- sition finale avec ἵνα et la proposition infinitive (sauf quand l'infinitif est précédé de prépositions qui lui donnent le sens causal ou temporel). Le seul point où les deux espèces de pro- positions se distinguent nettement est l'emploi de la propo- sition infinitive (— une proposition dépendante affirmative avec ὅτι) après un verbe signifiant dire ou déclarer (259 sequq.). Mais lorsque ces mêmes verbes signifient aussi commander, ils peuvent être suivis de la proposition finale (284, 2°), aussi bien que de la proposition infinitive complétive directe. De plus, nous avons vu que la proposition infinitive complétive directe s'employait surtout dans Luc et Paul, comme vestige de la langue littéraire (259; 262, δ) et qu'elle tendait à être remplacée par la proposition dépendante affirmative avec ὅτι; nous avons remarqué aussi qu'il existait dans le N. T. une tendance à abandonner l'emploi de l'infinitif avec l’article (282), et qu'en un très grand nombre d'exemples l’infinitifavec l’article expri- mait la finalité (272, δ; 273, a; 274; 275-279). En conséquence, dans le N. T., la proposition infinilive, complétive directe, tend à être remplacée par la proposition dépendante affirmative avec ὅτι. D'un autre côté, la proposition infinitive tend à n'être employée dans le N. T. qu'avec le sens de finalité (sa syntaxe se rapprochant ainsi très sensiblement de la syntaxe de l’infinitif en hébreu : Winer, 46, 3), et, alors, elle tend aussi à être remplacée par son équivalent, la proposi- tion finale avec ἵνα, 289. 1° Quoique la syntaxe de l'infinitif dans le N. T. s'accorde dans ses points essentiels avec la syntaxe classique, 20 Elle présente cependant un grand nombre de particularités impor- tantes : 46 var -- Ξ AT 1 - 180 INFINITIF, 3° Particularités de la langue familière du N. T. : Emploi du pronom personnel réfléchi avec l’infinitif, au lieu du pronom personnel accentué, 250. — Emploi de linfinitif aoriste après les verbes signifiant promettre, espérer, menacer, affirmer par serment, et unification de la syntaxe de ces verbes, 260, a. — Emploi de l’infinitif passif après les verbes signifiant commander, 262, a. — Extension de l'emploi de l'infinitif final, partie intégrante de la phrase, 265. — Influence de l’analogie et de la langue familière sur cette extension, 266. — Emploi de l’infinitif final, partie non intégrante de la phrase, 267. — Adjectif modifiant un infinitif, 269, d. — Emploi régulier et ordinaire du génitif de l'infinitif pour mar- quer la finalité, comme équivalent de la proposition finale avec ἵνα et de l'infinitif final, 274-278. — Emploi de la proposition finale avec ἕνα comme périphrase de l’iufinitif, 284. — Cet emploi appartient à la lan- gue familière, 285, ὁ. — La négation de l'’infinitif est toujours ur, sauf une exception, 286, e. — Emploi de l'infinitif épexégétique, 286, f. — Ma- nière dont les écrivains du N. T. considèrent et traitent la proposition dépendante après une locution impersonnelle, 287. — Tendance géné- rale, dans le N. T., à considérer l’infinitif comme un mode de finalité, 288. — Équivalents de la proposition dépendante après une locution impersonnelle, 257 ὃ, et 287; Abandon de certaines constructions synthétiques de la langue litté- raire, pour la construction du sujet et de l'attribut de l’infinitif, 250, d; 253, 3; 233 bis. — La construction impersonnelle n’est pas aussi fréquente dans le N. T. qu'engrec classique, 257. — Tendance à abandonner la construction personnelle (= la construction impersonnelle) pour cer- taines expressions, et abandon de certaines constructions imperson- nelles de la langue littéraire, 258. — Tendance à abandonner la pro- position infinitive (= la proposition dépendante affirmative avec ὅτι), 259. — Abandon de l’'infinitif futur après les verbes du sens de promettre, espérer, menacer, affirmer par serment, 260, a. — Abandon de la particule ὡς après πείθειν, 260, ὃ. — Abandon du passif des verbes signifiant croire, à la 3° personne, 260, c. — Les discours d'autrui ne sont pas rapportés dans le N. T. par la proposition infinitive, 260, d. — Tendance à aban- donner la proposition infinitive du style indirect après les verbes de volonté et de désir, 262, ὃ. — Abandon de l’accusatif de l’infinitif avec τό, avec le sens de quant à, 272, a. — Tendance à abandonner le nomi- natif et l'accusatif de linflnitif, 272, c. — Tendance à abandonner l’em- ploi de l’accusatif de l’infinitif avec des prépositions, 273. — Tendance à abandonner l’emploi classique du génitif de l’infinitif, 278. — Tendance à abandonner l'emploi du génitif de l'infinitif avec des prépositions, 280. — Tendance à abandonner l'emploi du datif de l'infinitif, 281. — ἢ] existe dans le N. T. une tendance générale à abandonner l'emploi de l'infinitif avec l’article, 282. — Les écrivains du N. T. s’abstiennent d'intercaler un grand nombre de mots ou une proposition incidente tout entuère entre l'article et l’infinitif, 283. — On ne trouve pas daus le N. T.un nuomet un influitif compléments du même mot, 286, a — La particule ἄν ne s'emploie pas avec l'infinitif, 286, d. 4e Particularités dues à l'influence de l'hébreu : Emploi de l'infinitif indépendant, 248. — L'hébreu et les LXX ne favorisaient pas l'emploi de la coustruction impersonnelle, 258. — Influence de l'hébreu sur l'extension de l'emploi de l’infinitif final, 266. — Influence de l’hébreu sur l’emploi de l’infinitif final, partie non intégrante de la phrase, PARTICIPE. 4181 267. — Emploi de l'infinitif final au sens de notre gérondif, 268, a. — Influence de l’hébreu sur l'emploi du génitif de l'infinitif pour marquer la finalité, 277; 278. — Influence de l’hébreu sur la tendance générale à considérer l’infinitif comme un mode de finalité, 258. 59 Particularités de la lang ft littéraire : Emploi indépendant de χαίρειν au commencement d’une lettre, 247. — Attraction de l’attribut de l’infi- nitif, et constructions synthétiques du sujet et de l’attribut de l'infinitif, 249, 2; 253, 2. — Emploi du pronom personnel accentué avec l'infinitif, 250. — Le sujet de linfinitif accompagné d’un attribut est indéterminé, 253, 3. — Emploi de la proposition infinitive après une construction impersonnelle, 257, «a — Exemples de la construction personnelle remplaçant la construction impersonnelle, 258, a. — Exemples de δῆλον avec ὅτι, 258, ὁ. — Emploi de la proposition inflnitive — la proposition dépendante affirnative avec ὅτι, 259. — Exemple de l'infinitif futur après un verbe signifiant affirmer par serment, 260, a. — Exemples de la proposi- tion infiuitive du style indirect après les verbes du sens de commander, vouloir, 262, ὃ. — Emploi de ὡς devant un infinitif final, 268, ὁ. — Emploi de l’accusatif de l'infinitif avec τὸ ur, pour marquer la finalité, 272, ὃ. — Emploi du nominatif et de l’accusatif de l'infinitif, 272, c. — Emploi de l’accusatif de l’infinitif avec des prépositions, 273. — Emploi du géuitif de l'infinitif tinal, 278. — Emploi du genitif de l’iufinitif avec des prépositions, 280. — Emploi du datif de l'infinitif, 281. — Usage de l'infinitif avec l'article, 282. — Dans les Actes on ne trouve pas la pro- position finale avec ἕνα comme périphrase de linfinitif, 285, a. CHAPITRE XX Participe. 290. a) Le participe est un mode indéfini, et un mode de dépendance (au moins logique). Le rôle de la proposition par- ticipe est d'exprimer l'acte comme une circonstance accessoire relative à l’acte exprimé dans la proposition principale, ou comme un détail complémentaire de ce dernier (246, 2). b) Classiquement, le participe peut se construire de deux manières : d'une manière dépendante et d’une manière indé- pendante ou absolue. La construction est dépendante quand le participe se rap-. porte : soit au’sujet, soit à un complément de la proposition. La construction est indépendante ou absolue quand le parti- cipe ne se rapporte ni au sujet ni à un complément de la pro- 4. Cunrius, 578-596; Kocn, 123-128 ; Cucuec et Rrexanx, 134-1525; Manvio, 174-184, 152 PARTICIPE. position (Kocx, Théorie du participe; observ. prélim.). — Il en est de même dans le N.T. Construction dépendante du participe. Le participe, construit d'une manière dépendante, peut être : 1° complément distinctif; 2° complément attributif, et il remplace alors une proposition secondaire ; & attribut ou par- tie intégrante de l’attribut. Participe complément distinctif. 291. « Le participe peut, comme tout adjectif, se joindre à un nom à titre de complément distinctif, quand il sert à dis- tinguer un individu ou une classe d'individus d'un autre indi- vidu ou d’une autre classe. Dans ce cas, le participe se construit comme tout complément distinctif, c'est-à-dire entre l’article et le nom: ou, s'il doit être mis en relief, après le nom avec l'article répété. » Le participe ainsi employé indique une qualité qui caractérise spécialement une personne ou une chose, au point de vue de celui qui parle (Koce, 123,1; cf. Currius, 578). - D'une manière générale, le participe avec l'article équivaut une des propositions relatives dont il a été question, 226 seqq., ΟἹ cf. 239, 4. Il en est de même dansle N.T., Mat., XXV, 34 : χλυηρονομήσατε τὴν ἡτοιμασμένην ὑμῖν βασιλείαν. — Mar, III, 22 : οἱ γραμματεῖς oi ἀπὸ Ἱεροσολύμων χαταθάντες. a“) Comme en grec classique, le participe avec l'article répond dans certains cas à la locution française lui qui... (KOCH, 123, 4, Rem. I), Mar. XIT, 38-40 : βλέπετε ἀπὸ τῶν γραμματέων τῶν θελόντων ἐν στολαῖς περιπατεῖν..., οἱ χατέσθοντες τὰς οἰχίας τῶν χηρῶν. Cf. L., XX, 46-47 : οἵ χατεσθίουσιν τὰς ηἰκίας τῶν χηρῶν (comme en français : eux qui dévorent….). b) Les participes χαλούμενος, λεγόμενος, répondent au français appelé, qu'on appelle (KocCH, 123, 4, Rem. IT), Ap.. XII, 9 : ὁ δράχων... ὁ καλούμενος ξιάϑολος. — Mat., 1, 16. On ne trouve pas dans le N. T. ὀνομαζόμενος. — Chez Luc seul, on (rouve : ὁ ἐπιχαλούμενος (4., X, 18), et ὃς ἐπιχαλεῖται (4., X, 5); ὁ ἐπιχληθείς (A., XI, 25), et ὅς ἐπεχλήθη (4., I, 23). — Le participe est toujours entre l’article et le nom. ; 292. « Tout participe employé comme complément distinctif PARTICIPE. | 183 peut avec l'article acquérir la valeur d'un nom. — Le participe masculin avec l’article désigne soit un individu déterminé, pris dans un cas particulier, soit toute une classe d'individus. Dans ce dernier cas le participe est précédé quelquefois de r&(Kocu, 123, 2, a). Le participe neutre prend souvent la valeur d’un substantif abstrait. Il en est de même dans le N.T. : Mat., IV, 3 : καὶ προσελθὼν ὁ πειράζων. — Mat., XI, 3 : où el ὃ ἐρχόμενος; — Mat., XXIV, 15 : ὁ ἀναγινώσχων νοείτω. — Dans les LXX, 4 R., XVI, 4 : ὃ βλέπων, le Prophète. — Sag. Sir., XXVIIL, 1 : ὃ ἐχδικῶν. Mat., XIX, 21 : τὰ ὑπάρχοντα, et XVIIT, 30 : τὸ ὀφειλόμενον. a) Dans le N.T., l'emploi de πᾶς devant le participe est beau- coup plus fréquent que dans le grec classique; ainsi Mat., V, 22, 28; VII, 8, 21, etc.; c'est une des particularités caractéris- tiques de la langue de ce livre : elle est due à l'influence de l’hébreu où la même construction est en usage. δ) « Devant un adjectif ou un participe accompagné de l’'ar- ticle générique, πᾶς renforce l'idée de chaque, quelconque, déjà renfermée dans ces expressions. L'article ne saurait être supprimé. » (Kocx, 72, 10, c, et Rem. III.) L'article manque dans le N. T., mais très rarement, Mal., XIII, 19 : παντὸς ἀχούοντος. — L., XI, 4 : παντὶ ὀφρείλοντι. — VI, 40 : χατηρτισμένος δὲ πᾶς. -— 2 Th., 11, 4 : ἐπὶ πάντα λεγόμενον θεόν. — Apoc., XXII, 15. L'article peut manquer aussi en hébreu, comme dans ces exemples, littéralement rendus par les LXX, 4 R., IIL, 41 : παντὸς ἀχούοντος αὐτά. — Job, XXXI, 32 : à δὲ θύρα pou παντὶ ἐλθόντι ἀνεῴχτο. c) L'article manque devant le participe (non accompagné de πᾶς) dans le passage suivant, Mar., 1, 3 (Mat., LI, 3; L., III, 4) : φωνὴ βοῶντος ἐν τῇ ἐρήμῳ. C'est une citation des LXX, Es., XL, 3. L'hébreu n'a pas l'article, et les LXX ne l’ont pas employé non plus, sans doute sous l'influence de l'hébreu. Cf. encore pour la suppression de l’article, LXX, Prov., XII, 1: ὁ ἀγαπῶν παιδείαν ἀγαπὰ αἴσθησιν, et Eccl., V, 9 : ἀγαπῶν ἀργύριον οὐ πλησ- θήσεται ἀργυρίου, et Eccl., XI,4 : τηρῶν ἄνεμον οὐ σπείρει, καὶ βλέπων ἐν ταῖς νεφέλαις οὐ θερίσει. --- Cf. 299. 293. On trouve l'article devant un participe qui se rapporte à un antécédent indéterminé, dans les passages suivants : Gal., Ι, 7 : εἰ μή τινές εἶσιν of ταράσσοντες ὑμᾶς. — Col., 11, 8 : βλέπετε μή τις ὑμᾶς ἔσται d συλαγωγῶν. — Α., [V, 12 : οὐδὲ γὰρ ὄνομα ἐστιν ἕτερον ὑπὸ τὸν οὐρανὸν τὸ δεδομένον ἐν ἀνθρώποις ἐν ᾧ δεῖ σωθῆναι ἡμᾶς. — L. XVIII, 9 : εἶπεν δὲ καὶ πρός τινας τοὺς πεποιθότας ἐφ᾽ ἑαυτοῖς ὅτι εἰσὶν δίχαιοι. — Jude, 4 : παρεισεδύησαν ἴγχρ τινες [ἄνθρωποι, οἱ πάλαι 184 PARTICIPE. προγεγραμμένοι εἰς τοῦτο τὸ χρίμα. — 2 J., 7 : πολλοὶ πλάνοι ἐξῆλθαν εἰς τὸν χόσμον, οἱ μὴ ὁμολογοῦντες ᾿Ιησοῦν Χριστὸν ἐρχόμενον ἐν σαρχί. — Ph. \I]I,18-19. Dans ces passages, le participe avec l’article exprime ce que l'écrivain considère comme l’attribut spécial et caractéristique de la personne ou de la chose dont il parle (cf. 291 ; 338; voy. ELcuicotTT, ἐπ Gal., 1, 7). Cette construction du participe se rencontre quelquefois chez les auteurs classiques (Goopwin, 826, renvoyant à Isocr., VIIT, 139), et assez souvent chezles au- teurs post-classiques (LuciEN, Abdic., 3; Dion CHRYSosT., XXXVIIT, 482). Pour Gal., 1, 7 et Col., 11, 8, l’article avec le participe équi- vaut à une proposition relative consécutive (cf. 228 ; 230 ; 299), et, dans tous les autres passages, à une proposition relative (239, 4; cf. 299). Le passage des Actes, IV, 12, équivaut à τοῦτο Ἱὰρ τὸ ὄνομα, τὸ δεδομένον ἐν ἀνθρώποις, μόνον ἐστὶν ἐν ᾧ δεῖ... 294. Classiquement, le participe employé comme substantif, même s’il est attribut, conserve l'article (Kocx, 72, Rem. Π|: 123, 2, nota). Il en est de même dans le N. T., J., VIII, 18. 295. Le participe futur s'emploie avec l'article, quand il doit désigner une classe de personnes ou de choses (Kocx, 72, ἡ Rem. ἢ). Il en est de même dans le N. T., Z., III, 5 : θεράπων εἰς μαρτύριον τῶν λαληθησομένων. — L., XXII, 49 : 4. Co., XV, 37; 4 P., XI, 13. Nota. — Le participe, complément distinctif, est toujours accompagné de l'ar- ticle, comme en grec classique, sauf daus quelques passages cités plus haut (282). Participe complément attributif. 296. Classiquement, « le participe peut se joindre, sans article, à un nom à titre de complément attributif, pour expri- mer un rapport de temps, de condition, de cause, de conces- sion, de but » ou de manière d’être. « Il remplit, en ce cas, la fonction d'une proposition secondaire... dont le sujet serait le nom en question. » Le participe exprime alors une qualité, ou une manière d’être ou d'agir transitoire (Kocx, 124, 1 ; cf. CurTius, 579). En règle générale, le participe s'accorde avec le nom auquel il se rapporte en genre, en nombre et en cas. PARTICIPE. 185 Le participe, complément attributif, s'emploie de même dans le N. 1.1. 1. — Participe explicatif. 297. Ce participe remplace une proposition relative explica- tive (227), et indique la manière d'être ou d'agir {Goopwin, 836) : L., VI, 48 : ὅμοιός ἐστιν ἀνθρώπῳ οἰχοδομοῦντι οἰχίαν, et cf. Mat., VIL, 24 : ὁμοιωθήσεται ἀνδρὶ φρονίμῳ ὅστις ῴᾧχοδόμ᾽ησεν αὐτοῦ τὴν οἰχίαν. — Mar., V, 26 : χαὶ γυνὴ... πολλὰ παθοῦσα ὑπὸ πολλῶν ἰατρῶν χαὶ δαπανήσασα τὰ παρ᾽ αὐτῆς πάντα χαὶ μηδὲν ὠφεληθεῖσα χτλ., et cf. L., VIII, 48 : ἥτις οὐχ ἴσχυσεν ἀπ᾿ οὐδενὸς θεραπευθῆναι. -- # Tim., Ι, 18 : ἀγνοῶν ἐποίησα. 2. — Participe final (but et conséquence). Classiquement, on emploie le participe futur pour marquer le but et la conséquence (Kocx, 117, 3, b; 117, 4; CurTius, 380 et 500; 581; CucueL et RIEMANN, 136; Goopwin, 826; 840). 298. Quand il marque le but, il n'est pas accompagné de l'article (sauf quand il remplaceuneproposition relativefinale). A., XXIV, 17 : ἐλεημοσύνας ποιήσων εἰς τὸ ἔθνος μου παρεγενόμην. — Μαΐ., XXVII, 49; Α., VII, 27; XXII, ὅ; XXIV, 17; 4., XIII, 17. — C'est un reste de la langue classique. Dans le N.T., on trouve tout aussi bien le participe présent : L., VI, 6 : ἔπευψεν φίλους ὁ ἑκατοντάρχης λέγων αὐτῷ. --- L., II, 45 : ὑπέστρεψαν εἰς ᾿Ιερουσαλὴμ, ἀναζητοῦντες αὐτόν. — Mar., XIII, 11 : xat ὅταν ἄγωσιν ὑμᾶς παραδιδόντες. — 4 Co., IV, 14 : οὐχ ἐντρέπων ὑμᾶς γράφω ταῦτα. Classiquement, le participe futur est fréquent après les verbes du sens de aller, venir, envoyer, convoquer; cependant, après πέμπειν, On trouve le participe présent aussi bien que le par- ticipe futur (Kocux, 124, 1, 2; CucuEL et RIEMANN, 137, Rem.). Dans le N.T., on rencontre rarement le participe futur, et plus souvent le participe présent, comme le montrent les exemples précédents. Mais 1. Dans le N. T., l'antécédent du participe peut être supprimé, quand il est indé- fini, et que l'écrivain appelle l'attention sur l'acte exprimé par le participe, Apoc., XIV, 44: καὶ εἶδον, καὶ ἰδοὺ νεφέλη λευκή, καὶ ἐπὶ τὴν νεφέλην καθήμενον ὅμοιον νἱὸν ἀνθρώπου. — ΤΠ, 14 : ἔχεις ἐκεῖ χρχτοῦντας τὴν διδαχὴν Βαλαάμ. Cf. 292. 1N6 PARTICIPE. En général, les auteurs du N. T. évitent la construction avec le participe et choisissent un autre tour : Mat., XI, 2 : πέμψας διὰ τῶν μαθητῶν αὐτοῦ εἶπεν αὐτῷ. — { Co., IV, 17 : ἔπεμψα ὑμῖν Τιμόθεον... ὃς ὑμᾶς ἀναμνήσει. --- 1 Co., XVI, 3 : τούτους πέμψω ἀπενεγχεῖν τὴν χάριν ὑμῶν εἰς ᾿Ιερουσαλήμ. --- Α., X, 5 : πέμψον ἄνδρας εἰς ᾿Ιόππην χαὶ μετάπελψαι Σίμωνα. --- Mat., II, 8, 16; L., VII, 19. Etc. — Dans les LXX, 41 ,ΧΥῚΙ,2, 11; 4 R., XIV, 849; οἷο. 299. Quand le participe marque la conséquence, il est accompagné de l’article générique, et, dans certains cas, il remplace une proposition relative consécutive: { P., III, 13 : καὶ τίς ὃ χαχώσων ὑμᾶς ἐὰν...; (ΞΞ οὐδεὶς ἔσται ὃς χαχώσει ὑμᾶς ἔχν...). — Cet exemple unique est un reste de la langue littéraire. Au lieu du participe futur, on trouve le participe présent, Col., 11, 8 : Hhénere μή τις ὑμᾶς ἔσται ὁ συλαγωγῶν... — À., 1, 20 : μὴ ἔστω ὁ χατοιχῶν ἐν αὐτῇ (cité des LXX, Ps., LXVIIT, 26; l'hébreu n'a pas l’article). Il remplace une proposition relative consécutive (comme dans l’expression classique εἰσὶν οἱ οἰόμενοι), Gal., 1, 7 : εἰ μή τινὲς εἰσιν οἱ ταράσσοντες ὑμᾶς (293). Il est sans article, R., III, 11-12 : οὐκ ἔστιν συνίων, οὐχ ἔστιν ἐκζητῶν τὸν ἢεὴν..., οὐχ ἔστιν ποιῶν χρηστότητα (WH.; Ti. admet l'article). Le passage est tiré des LXX, Ps., XIII, 2; les LXX n'ont pas l'article,qui manque aussi en hébreu. Cf. encore LXX, Eccl., XI, 5 : οὐχ ἔστι γινώσχων τίς ἡ ὁδός. — Sur la suppression de l'article, voy. 292, b et c. L'abandon du participe futur final et la tendance à em- ployer le participe présent ou une autre construction sont deux particularités caractéristiques de la langue du N. T. | En hébreu, le participe n'exprime pas le temps par lui-même; on le trouve traduit dans les LXX par l'indicatif futur (Jér., VII, 16; Es., III, 1), et par l'indicatif présent (4 R., III, 11), pour un acte futur. L'hébreu a in- flué sur le choix du temps. 3. — Participe causal. 300. Ce participe exprime la cause, le moyen, le motif : L., XX, 36 : υἱοί εἰσιν θεοῦ τῆς ἀναστάσεως υἱοὶ ὄντες. — Mat., XXVII, 3 : ἥμαρτον παραδοὺς αἷμα... --- Mat., VT, 27 : τίς δὲ ἐξ ὑμῶν μεριμνῶν δύνατα! προσθεῖναι ἐπὶ τὴν ἡλικίαν αὐτοῦ πῆχυν ἕνα; — [, 19. PARTICIPE. 187 4. — Participe conditionnel et concessif. 301. L., IX, 25 : τί γὰρ ὠφελεῖται ἄνθρωπος χερδήσας τὸν χόσμον ὅλον; οἱ cf. Mat., XVI, 26 : ἐχν τὸν κόσμον ὅλον χερδήσῃ. --- Μαΐ., VII, 11: εἰ οὖν ὑμεῖς πονηροὶ ὄντες οἴδατε δόματα ἀγαθὰ διδόναι, quoique vous soyez mauvais. — Mat., XXVI, 59-60. 5. — Participe temporel. 302. Mar., 1, 7 : où οὐχ εἰμὶ ἱκανὸς κύψας λῦσαι τὸν iuavru, aprés m'être baissé. — Mar., 1, 5 : ἐδχπτίζοντο ὑπ᾽ αὐτοῦ... ἐξομολογούμενοι τὰς ἁμαρτίας αὐτῶν. Ce participe enferme le sens de : après que, pendant que, comme. 6. — Participe attributif accompagné de particules. 303. Classiquement, le participe employé comme complément attributif d'un nom peut être accompagné de particules qui permettent de reconnaître sur-le-champ la nature de la propo- sition Secondaire qu'il remplace (cf. Kocx, 124, 3). Le participe temporel peut être accompagné des particules ἅμα, μεταξύ, αὐτίκα, εὐθύς... Dans la proposition principale, lors- qu’elle suit le participe, on trouve souvent comme corrélatif un des adverbes εἶτα, ἔπειτα, τότε (KocH, 124, 3, a). Dans le N. T., on ne trouve ni μεταξύ, ni αὐτίχα, ni εὐθύς avec le participe. Il existe trois exemples de ἅμα, 4., XXIV, 25-26 : ἅμα καὶ ἐλπίζων ὅτι χρήματα δοθήσεται. — 4., XX VII, 40; Col., IV, 3.— Comme exemple d’adverbe corrélatif, nous pouvons citer H., X, 8-9. Ces exemples sont des vestiges de la langue littéraire dans Luc et Paul. — Dans les LXX, on ne trouve pas ces particules temporelles employées avec les participes. 304. a) Classiquement, « le participe causal accompagné des particules ἅτε, οἷον et οἷα, Où ἅτε δή, οἷον δή, οἷα δή, exprime le motif objectif ou réel. » (Kocx, 124, 3, δ.) Cet usage de la langue classique n'existe pas dans le N.T., ni, croyons-nous, dans les LXX. δὴ) Classiquement, « le participe causal accompagné des par- 154 PARTICIPE. ticules ὡς où ὥσπερ exprime non le motif réel mais le motif subjectif que l'écrivain ou l'orateur prête à la personne dont il est question. — Les particules ὡς ou ὥσπερ peuvent aussi exprimer un simple prétexte. » (Kocx, 124, 2, C, et Rem. [.) Dans le N. T., le participe causal est précédé de ὡς, ὡσεί (R., VI, 13), et ὥσπερ. Le participe exprime : 19 au style direct, le motif imaginé par celui qui parle ; 2 au style indirect, le motif prêté par lui à la personne dont il parle, ou prétexté par cette personne. Les particules ὡς, ὡσεί, ὥσπερ contiennent toujours une idée implicite de comparaison qui s'’évanouit plus ou moins dans l’idée de motif. c) Le participe avec ὡς où ὡσεί exprime le motif imaginé par celui qui parle et allégué par lui. A., XX VIII, 19 : ἀντιλεγόντων δὲ τῶν ᾿Ιουδαίων ἠναγχάσθην ἐπιχαλέ- σασῆαι Καίσαρα, οὐχ ὡς τοῦ ἔθνους μου ἔχων τι κατηγορεῖν. — R., VI, 13 : παραστήσατε ἑαυτοὺς τῷ θεῷ ὡσεὶ ἐκ νεχρῶν ζῶντας. --- 4 Co., VII, 25 ; 2 Co., V, 20; 2.,ὄ XII, 27:1 P.,11, 5; 2J., 5, etc. Cet emploi du participe avec ὡς ne paraît pas se rencontrer dans les Évangiles. ‘Qrel avec le participe se rencontre dans Homère (Goowin, 869, et cf. 873) et contient une idée implicite de condition. De même, R., VI, 13 (— de la même manière que si vous viviez maintenant après êlre ressuscités d'entre les morts). d) Le participe avec ὡς, ὥσπερ, exprime une hypothèse faite par celui qui parle. C'estune comparaison hypothétique pure et simple, À., IL, 2 : ἐγένετο... ἦχος ὥσπερ φερομένης πνοῆς βιαίας. ---- Ap.,[, 19 : οἱ πόδες αὐτοῦ ὅμοιοι χαλχολιδθάνῳ, ὡς ἐν χαμίνῳ πεπυρωμένης, comme quand il est embrasé dans la fournaise. — Ap., I, 10: IV, 1 [ὡς = comme si). e) Le participe avec ὡς exprime la pensée que l'on prête à celui dont on parle, et ce sens du participe est indiqué par le contexte : Mat., VIL, 29 : ἐξεπλήσσοντο οἱ ὄχλοι ἐπὶ τῇ διδαχῇ αὐτοῦ" ἦν γὰρ διδάσχων αὐτοὺς ὡς ἐξουσίαν ἔχων, καὶ οὐχ ὡς οἱ γραμματεῖς αὐτῶν. — Mar., 1,22; R., IV, 17. 1 Co., IV,7;,1 P.,1V,12; H., XIII, 17: etc. Le contexte peut indiquer que la supposition est contraire à la réalité, 4., TT, 12 : ἡμῖν τί ἀτενίζετε ὡς ἰδίᾳ δυνάμει ἢ εὐσεθείᾳ πεποιηκόσιν τοῦ περιπατεῖν αὐτόν ; Comme St c'élail nous qui l'eus- sions j'ai marcher. : f) Le participe avec ὡς exprime le prétexte allégué par au- PARTICIPE. 189 trui, L., XXII, 14 : προσηνέγκατέ μοι τὸν ἄνθρωπον τοῦτον ὡς ἀποστρέ- φοντα τὸν λαόν, et οἵ. ΧΧΠΙ, 2 et 5. — L. XVI, 1; 4., ΧΧΗ͂Ι, 15, 20 ; XX VII, 30. Cet emploi de ὡς et du participe ne paraît pas exister ailleurs que chez Luc ; c’est un reste de la langue littéraire. Classiquement, on emploie avec le participe ὡς et ὥσπερ. Dans le N. T., ὥσπερ tend à être abandonné; on ne le trouve avec le participe que dans 4., 11, 2, comme vestige de la langue classique ; il signifie comme st. La particule ὡς garde son sens ordinaire de comme, parce que; de plus, elle prend celui de ὥσπερ, Comme si, comme quand, el marque alors que la suppo- sition est contraire à la réalité. g) Le participe avec ὡς répond parfois à la locution française en homme qui, comme un homme qui, 4 Th., Il, 4 : οὕτως λαλοῦμεν, οὐχ ὡς ἀνθρώποις ἀρέσχοντες, ἀλλὰ θεῷ. — R., VI, 13: XV, 45, etc. — H., XIII, 17 : αὐτοὶ γὰρ ἀγρυπνοῦσιν ὑπὲρ τῶν ψυχῶν ὑμῶν ὡς λόγον ἀποδώσοντες. — Ὡς est causal dans ces exemples. H., XIII, 17 est le seul exemple du participe futur avec ὡς dans le N. T., et c’est un reste de la langue littéraire. « Quand le verbe prin- cipal n'est pas un verbe de mouvement, le participe futur qui marque le but doit être en règle générale accompagné de ὡς.» (CUCUEL et ΕΠΕ- MANN, 139, C, note 2). — Dans les LXX, Sag. Sir., VIII, 13. 305. Comme en grec classique, il faut parfois suppléer le participe après ὡς, et particulièrement le participe ὦν, 2 Τῇ., 11,2: μήτε δι᾽ ἐπιστολῆς ὡς δι᾽ ἡμῶν (γεγραμμένης). —J., VII, 10; R., XII, 18; Δ»ῆ., ΥἹ, 7; Οοἱ., IT, 23; 1. P., II, 2; IV, 11. 306. a) « Le participe concessif peut être accompagné de la particule καίπερ. » (Kocu, loc. cit.). Il en est de même dans le N.T., Ph., III, 4 : ἡμεῖς γάρ ἔσμεν... οὐχ ἐν σαρχὶ πεποιθότες, καίπερ ἐγὼ ἔχων πεποίθησιν χαὶ ἐν σαρχί. --- Η., V, 8; VII, 5; ΧΙ, 17;2. P., I, 12. — Ce sont tous les exemples du Ν. T., et c’est un reste de la langue littéraire, qui se retrouve surtout dans Paul (203, ὃ). b) On trouve parfois, dans le même sens, καὶ ταῦτα (CURTIUS, 587, 5). Il en existe un exemple dans le N.T., H., XI, 12 : διὸ καὶ ἀφ᾽ ἑνὸς ἐγεννήθησαν, καὶ ταῦτα νενεχρωμένον. 1. La particule ὡς s'emploie-t-elle classiquement pour marquer que le motif subjectif est contraire à la réalité? Pour cette question, νου. Cucuez et Riamanx, 139, ὁ, Remarque, et note finale de O. R. ; Cunrius, 588, 7; Goonwin, 864 (les exemples). 190 PARTICIPE. c) « Dans la proposition principale, lorsqu'elle suit le participe, on trouve souvent ὅμως. — Dans la prose attique, ὅμως précède ordinaire- ment le participe concessif et indique ainsi à l'avance le rapport de ce participe à la proposition principale.» (KoCH, 124, 3, d, et Rem. I). Dans le N. T., on trouve une fois ὅμως ainsi employé, 4 Co., XIV, 7 : ὅμως τὰ ἄψυχα φωνὴν διδόντα εἴτε αὐλὸς εἴτε κιθάρα, ἐὰν διαστολὴν τοῖς φθόγγοις μὴ δῷ, πῶς γνωσθήσεται τὸ αὐλούμενον ; d) Kat, — καίπερ, devant un participe, se rencontre en grec classique (Kocux, 124, 3, d, Rem. I), mais non dans le N. T. 307. « Il n'est pas rare, après un participe, et de même après une proposition secondaire temporelle ou conditionnelle, de trouver dans la proposition principale la particule démonstra- tive οὕτώς. » (KocH, 124, 3, ἃ, Rem. 11]. Il reste deux exemples de l'usage classique dans le N.T., 4., XX, 11; XX VII, 17 (mais non 44 Th., IV, 14; ni 4p., XI, 5). 308. Les écrivains du N, T. ont abandonné la plupart des particules qui accompagnent le participe chez les écrivains classiques, et ils n'emploient les autres qu'avec beaucoup de réserve ; ces dernières ne se trouvent souvent que dans tel on tel écrivain dont la langue est meilleure, comme Luc {surtout les Actes) et Paul. | Ce caractère de là langue du N. T. est dû à l'influence de la langue familière et de l’hébreu. L'emploi des particules dont il vient d’être question exige la synthèse des différents éléments de la phrase, et révèle chez l'écrivain le souci de marquer les nuances de sa pensée ; il en est ainsi dans la langue littéraire, mais non dans la langue familière. D'un autre côté, ces parti- cules n'ont rien qui leur corresponde en hébreu; l’hébreu ne marque pas les nuances de la pensée, et ne construit pas ses propositions participes comme le fait le grec littéraire. Ces mêmes particules sont rarement employées avec le participe dans les LXX, qui, par exemple, ne paraissent employer ainsi ni xairep ni ὅμως (303, a; 304, a). 309. a) Les écrivains classiques emploient les participes ἄγων, ἔχων, λαθών, φέρων, χρώμενος dans le sens de la préposition française avec (Kocx, 124, 1, Rem. II). Dans le N. T., on ne trouve ni ἄγων ni χρώμενος ainsi employés. Pour les autres participes, voici les exemples les plus voisins de l'usage classique : ἔχων. — Mat., XV, 30: προσῆλθον αὐτῶ ὄχλοι πολλοὶ ἔχοντες μεθ᾽ ἑχυτῶν “χωλούς. ᾿ - : . λαβών. — J,, XVIII, 3: ὁ οὖν ᾿Ιούδας λαθὼν τὴν σπεῖραν καὶ ἐχ τῶν ἀρχιερέων χαὶ [ἐχ] τῶν Φαρισαίων ὑπηρέτας ἔρχεται (οὗ. Mat., ΧΧΥῚ, 47: L., XXII, 47). -- J.. ΠῚ 3: H.,1X,19; 2 Tüm., IV, 11 (avec ἀναλαβών). PARTICIPE. 491 Le participe λαδών est souvent employé d’une manière pléonastique pour rendre le style plus descriptif, Mat., XIII, 31, 33; Mar., IX, 36; L., AIT, 19, 21; J., XII, 3; À., IX, 25; XVI, 3; etc.; voy. plus bas. φέρων. — α΄, XIX, 39 : ἦλθεν δὲ χαὶ Νικόδημος... φέρων ἔλιγμα σμύρνης. — Α., V, 16. δὴ) Les écrivains classiques emploient encore ἀρχόμενος, au début; τελευτῶν, ἃ la fin; ἀρξάμενος, ἃ commencer par; τί παθών (ou ἔχων), pourquoi. Dans le N.T., on trouve ἀρξάμενος, J., VIII, 9 : οἱ δὲ ἀκούσαντες ἐξήρχοντο εἷς xa0” εἷς ἀρξάμενοι ἀπὸ τῶν πρεσδυτέρων. c) I existe dans le N. T. une tendance très marquée à ne plus employer les participes dont il vient d'être question (α οἱ Ὁ), sauf λαθών. d) Par contre, on trouve dans le N.T. des participes qui ne sont employés que pour peindre plus vivement une scène. Ainsi : Mat., XIII, 31 : 'Ομοία ἐστὶν ἢ βασιλεία τῶν οὐρανῶν χοχχῷ σινάπεως ὅν λαθὼν ἄνθρωπος ἔσπειρεν ἐν τῷ ἀγρῷ αὐτοῦ. -- XIII, 33 : διοία ἐστίν ἣ βασιλεία τῶν οὐρανῶν ζύμῃ ἣν λαδοῦσα γυνὴ ἐνέχρυψεν. — XIIT, 46 (ἀπελθών); XIII, 47 seq. : ὁμοία ἐστὶν ἣ βασιλεία τῶν οὐρανῶν σαγήνῃ βληθείσῃ εἰς τὴν θάλασσαν... ἣν ὅτε ἐπληρώθη ἀναδιδάσαντες ἐπὶ τὸν αἰγιαλὸν χαὶ χαθίσαντες συνέλεξαν τὰ χαλὰ εἰς ἄγγη. Le participe χαθίσαντες est purement descriptif. — L., XXIII, 19, βληθείς (si toutelois ce participe n'est pas une glose). Participe attribut ou partie intégrante de l'attribut. 310. « Le participe peut, comme un adjectif ordinaire, être attribut d'une proposition et se joindre au sujet par l’un des verbes de liaison εἶναι, ὑπάρχειν el γίγνεσθαι. » On le trouve aussi avec εἶναι pour faire ressortir plus nettement l'idée marquée par le verbe (Kocx, 124, III; cf. Cucuez et RiEMANN, 141, 1°). Il en est de même dans le N. T. Cependant : a) En premier lieu, ὑπάρχειν ne se trouve employé avec le participe que trois fois, 4., VIII, 16; XIX, 36; Jac., Il, 15. On trouve deux fois προὔύπάρχειν, L., XXII, 12, et 4., VEIT, 9. C'est un reste de la langue littéraire, qui se retrouve surtout dans Luc. ὃ) Ea second lieu, εἶναι (et même γίνεσθαι) et le participe s’emploient, non pas toujours pour faire ressortir l’idée expri- mée par le verbe, mais simplement comme périphrase du verbe, 192 PARTICIPE. le plus souvent. C’est une particularité caractéristique de 18 langue du N. T. (2). Ο Le participe attribut est précédé de l'article, s'il est iden- tique au sujet; sans article, si d’autres que le sujet peuvent faire aussi le même acte, J., VIIT, 18 : ἐγώ εἰμι ὃ μαρτυρῶν περὶ ἐμαυτοῦ. — Αρ., II, 2 : γίνου γρηγορῶν. — Classique. d) Classiquement, « ἔχειν construit avec le participe parfait exprime la possession assurée... Cependant comme la possession est déjà suffisam- ἡ ment exprimée par le verbe ἔχειν, le Grec emploie souvent le participe aoriste au lieu du participe parfait. » (KocH, 103, 5, Rem.) Ce tour de la langue littéraire ne se rencontre pas dans le N.T. 314. Au lieu d’être, comme un adjectif ordinaire, attribut d’une proposition, le participe attribut peut n'être qu’une partie, mais une partie intégrante, de l'attribut incomplètement rendu par le verbe principal. Il peut alors se rapporter soit au sujet, soit au complément direct de la proposition (Kocu, 124, III : Observ. prélim.). Participe, partie intégrante de l’attribut, se rapportant au sujet. 342. Les verbes qui expriment une manière d'être déter- minée, comme τυγχάνω, διατελῶ, λανθάνω, φαίνομαι, φανερός εἰμι, δῇλός εἰμι, etc., Se construisent avec un participe attribut (Kocux, 125, À, 1). Voici ce que l’on trouve dans le N. T. : α) τυγχάνω (et ses composés) n'est pas employé ainsi dans le N.T., quoiqu'il le soit dans les LXX (2 Mac., III, 9; IV, 32, etc.). Il est remplacé, dans la langue post-classique, par εὑρίσχομαι, Mat., 1, 18 : εὑρέθη ἐν γαστρὶ ἔχουσα, elle se trouva. — L., XVII, 18. — Dans les LXX, Néh., XIII, 1. b) Les écrivains classiques emploient avec le participe les verbes qui signifient : je suis sans cesse à, je continue de, διατελῶ, διαγίγνομαι, διαμένω, διάγω. On lit, 4., XX VII, 33 : τεσσα- ρεσχαιδεχάτην σήμερον ἡμέραν προσδοχῶντες ἄσιτοι διατελεῖτε, μηθὲν προσλαδόμενοι. --- Α., XII, 16 : ὃ δὲ Πέτρος ἐπέμενεν χρούων. --- J., VIIL, 7 : ἐπέμενον ἐρωτῶντες [αὐτόν]. — Dans les LXX, Jér., XX, 7 : πᾶσαν ἡμέραν διετέλεσα μυχτηριζόμενος. On trouve aussi avec le participe, dans le Ν. T., ποιεῖν, être à faire une chose, A., XXI, 13 : τί ποιεῖτε χλαίοντες; — Mar., XI, 5, et cf. L., XIX, 33. PARTICIPE. 143 C) Λανθάνειν est construit avec le participe dans 7., XIIT, ἃ: ἔλαθόν τινες ξενίσαντες ἀγγέλους. d) Φαίνεσθαι, être vu dans lel ou tel état, se trouve avec le participe dans Mat., VI, 18 : ὅπως μὴ φανῇς τοῖς ἀνθρώποις νησ- τεύων. 6) La construction de φαίνομαι, φανερός εἰμι, δῆλός εἶμι avec le participe, pour signifier ἐ est évident χιια..., est étrangère au N. T. Au lieu de la proposition participe, on trouve la propo- sition dépendante affirmative avec ὅτι, comme après les verbes qui signifient dire et croire, 2 Co., LIT, 3 : φανερούμενοι ὅτι ἐστὲ ἐπιστολὴ Χριστοῦ. — 1 J., ΠΠ| 19 : ἵνα φανερωθῶσιν ὅτι οὐχ εἰσὶν πάντες ἐξ ἡμῶν. — Cf. 115, d. ; 258. Nota. --- Dans la langue du N. T., φανεροῦμαι remplace φαίνομαι οἱ φανερύ: εἶμι, au sens de il est évident que 76... Cf. 258. f) Classiquement, φαίνομαι, signiflant il semble que 76..., se construit avec l’infinitif et non le participe. Ce verbe ne s’emploie pas dans le N. T. avec ce sens. g) Pour 3 P., II, 10 : δόξας οὐ τρέμουσιν βλασφημοῦντες, on peut faire de δόξας le complément de τρέμουσιν, et séparer ce verbe de βλασφημοῦντες. Pour 4 Tim., V, 13, le verbe μανθάνειν est pris absolument, et περιερχό- μεναι ne lui sert pas de participe attribut. Il existe donc dans le N.T. une tendance très marquée à abandonner l'emploi du participe après la catégorie de verbes dont il vient d'être question, sauf après εὑρίσχομαι (— τυγχάνω), 343. Classiquement, on construit avec un participe attribut des verbes intransitifs tels queles suivants : παύεσθαι et λήγειν --- φθάνειν — χαρτερεῖν et ἀνέχεσθαι — χάμνειν et ἀπαγορεύειν --- ἄρχεσθα! commencer (Kocx, 125, À, 3). --- Dans le-N. T. : &) Παύεσθαι avec le participe ne se trouve que dans Luc el Paul, sans doute comme vestige de l’usage littéraire, ZL., V, 4: XI, 1 (en suppléant προσευχόμενος) ; Α4., V, 42, etc. ; Eph., I, 16: Col., I, 9; Æ., X, 2. — On trouve encore avec le participe : ἐνχαχεῖν, Gal., VI, 9; 2 Th., III, 13; (οὐ) διαλείπειν, L., VII, 45. — Añyew n'est pas employé dans le N. T.; par contre on ἃ τελεῖν, achever, avec le participe dans Mat., XI, 1; ôte ἐτέλεσεν ὁ ᾿Ιησοῦς διατάσσων τοῖς δώδεχα... | ὃ) bôiver ne se rencontre pas avec le participe ; mais on lit, Mat., XVII, 25 : προέφθασεν αὐτὸν... λέγων. c) On ne trouve avec le participe : ni ἀνέχεσθαι et καρτερεῖν (OU προσχαρ- τερεῖν) — ni χάμνειν et ἀπαγορεύειν, deux verbes étrangers à la langue du N.T.— ni ἄρχομαι, je commence, qui prend toujours l’infinitif après lui — ni προστίθεσθαι, recommencer de, qui prend aussi l’infinitif, L., XX, 11, 12; 194 PARTICIPE. À., XII, 3 — ni ὑπάρχω et χατάρχω, je commence ce que d’autres continue- ront — Di ἀνέχεσθαι et περιορᾶν, laisser fuire tranquillement une chose — ni παύειν et ses composes, dans le sens de faire cesser — ni οἴχομαι, ni ὑπάγειν qui remplace οἴχομαι dans la langue familière RES ΘΟ ΒΕΒΙ ΠΟΘ: — Pour ces verbes, voy. KoCH, 125, A, 2, remarques. La langue du N. T. tend à abandonner l'emploi du participe attribut après les verbes du sens de ceux que nous avons cités. Les exemples qui en restent sont des vestiges de la langue littéraire, et ne se trouvent que dans Luc et Paul, sauf deux dans Matthieu. 314. Classiquement, « les verbes signifiant bien ou na! faire, l'emporter sur ou vaincre, le céder à ou être inférieur à » se construisent avec le participe qui indique en quoi l'or fait bien ou mal, on l'emporte, on est inférieur. Le participe aoriste employé dans cette construction n’a point le sens du passé, mais exprime l'idée verbale pure et simple. » (Kocx, 125, À, 3). — Dans le N.T. : a) Il existe quelques exemples de celte construction avec εὖ πράσσειν el surtout χαλῶς πράσσειν, qui remplace εὖ πράσσειν dans la langue familière du Ν. Τ., Α4., XV, 29 : ἐξ ὧν διατηροῦντες ἑαυτοὺς εὖ πράξετε. — À., X, 33: καλῶς ἐποίησας παραγενόμενος. — Ph., 1V,14,2P.,1,19; ὅ υ., 6. b) Mais il n’en existe pas avec les verbes signifiant l'empor- ter sur, le céder ἃ. Ainsi : Æ., XII, 21 : ἀλλὰ νίκα ἐν τῷ ἀγαθῷ τὸ χαχόν. — Α}»., V, ὃ : ἐνίκησεν ὁ λέων... ἀνοῖξαι τὸ βιόλίον. L'emploi du participe après les verbes dont il vient d'être question tend à être abandonné. 316. Classiquement, on construit avec un participe attribut les verbes qui expriment un sentiment, comme ἀγαπῶ, χαίρω, ἀγαναχτῶ, ἄχθομαι, αἰσχύνομαι, ἥδομαι et d’autres (Kocx, 125, À, 4). Le sens de ces verbes est : je me contente de, je suis heureux de, je suis fäché de, etc. a) Cette construction est très rare dans le Ν. T., 4., XVI, 34 : ηγαλλιάσατο πανοιχεὶ πεπιστευχὼς τῷ θεῷ, à se réjouit d'avoir cru en Dieu. b) Le plus souvent le participe employé après les verbes de sentiment ne l'est pas comme attribut du sujet du verbe, mais pour exprimer une circonstance accessoire et remplacer une proposition temporelle et causale en même temps, comme Mal., 11, 10 : ἰδόντες δὲ τὸν Mi à ἐχάρησαν χαρὰν μεγάλην σφόδρα. -- J., XX, 20; Ρλ., II, 28. Nota. --- Pour la syntaxe des verbes de sentiment dans le N. T., voy. 480, f. PARTICIPE. Τοῦ Après cette classe de verbes, le participe attribut tend à être abandonné. | 316. Tout ce qui précède montre qu’il existe une tendance générale très marquée, dans le N. T., à abandonner l'emploi du participe de l’attribut se rapportant au sujet. Participe de l'attribut se rapportant au complément direct. 317. Classiquement, les verbes qui expriment une percep- tion des sens ou de l'esprit comme ὁρῶ, ἀχούω, αἰσθάνομα:, γνώσχω, μανθάνω, συνίημι, οἶδα, ἀγνοῶ, etc., se construisent avec le participe de l’attribut, et le participe s'accorde avec le complément direct de ces verbes. Le N. T. a conservé cette construction, dans une certaine mesure, après : ἀχούειν. Lorsque ce verbe signifie apprendre, connaître, savoir par oui-dire une chose qui existe réellement, un fait, il prend après lui la proposition participe, au style indirect (Goopwin, 884), L., IV, 23 : ὅσα nxobcauev γενόμενα. — 3 J., 4: ἀχούω τὰ ἐμὰ τέχνα ἐν τῇ ἀληθείᾳ περιπατοῦντα. — Α. VII,12; 2 Th., IT, 11. — Dans les LXX, 2 Mac., XI, 24: ἀκηχοότες τοὺς ᾿Ιουδαίους LUN συνευδοχοῦντας..... ἀχούειν peut prendre après lui un complément direct au génitif ou à l'accusatif, auquel peut être apposé un participe complément attributif sans article. Le sens est alors : avoir l'oreille frappée par telle ou telle chose, et 1e verbe exprime la perception réelle, immédiate : Le génitif indique la personne qui est la source, l'origine de ce que l’on entend, 2... XVIII, 36 : ἀκούσας δὲ ὄχλου διαπορευομένου. — J., 1, 37, etc. — On trouve φωνή remplaçant la personne, 4., XI, 7. L'accusatif exprime l’objet de la perception et ne se trouve qu'avec un nom abstrait, comme φωνή, λόγος, À., IX. 4 : ἤχουσεν φωνὴν λέγουσαν αὐτῷ. Il faut expliquer de même, Mar., V, 36 : ὁ δὲ ᾿Ιησοῦς παραχούσας τὸν λόγον λαλούμενο" λέγει τῷ ἀρχισυναγώγῳ, comme Jésus avait entendu par hasard celte nouvelle pendant qu'on l'annoncait. γινώσχειν, L., VIIT, 46; 4., XIX, 35; Æ., XIII, 23; et ἐπιγινώσχειν, Mar., V, 30, etc. — δοχιμάζειν, 2 Co., VIII, 22. — ἰδεῖν et εἰδέναι, Mar., IX, 38; L., IX, 49; 2 Co., XII, 2. — ἐπίστασθαι, Α., -XXIV, 10. — εὑρίσχειν, Mat., XII, 44; XX, 6; Mar., XI, ἃ; L., IE, 12; J., II, 14; À., V, 23, etc. Le sens est {rouver, surprendre dans lel ou tel élal. — ἔχειν, regarder comme, tenir pour, L., XIV, 18. — ἡγεῖσθαι, Ph., 11, 3; Α4., XXVI, 2 (en suppléant ἡγημένος, de ἥγημαι qui précède, après μάλιστα, devant γνώστην). 47 196 PARTICIPE. — θεᾶσῦχι, Mar., XVI, 14, J., [, 32, 38; À., I, 11, etc. — θεωρεῖν, Mar., V,15; L., X,18; XXIV, 39; J., VI, 19; X, 12; XX, 12, 14; À., X, 11; 1 J., II, 17. — λογίζεσθαι, 2 Co., X, 3. — ὁμολογεῖν, 4 J.,1N, 2; 2 ., 1. — ὁρᾶν, percevoir par les yeux, Mat., XXIV, 30; Mar., XIII, 26; XIV, 62; L., XXI, 27; J., I, 51; et perce- voir par l'esprit, Α., VIII, 23; A7, II, 8. 318. a) Il faut regarder comme des réminiscences de la langue littéraire des constructions telles que les suivantes, X., XIII, 54; γινώσχετε τὸν ἀδελφὸν ἡμῶν Τιμόθεον ἀπολελυμένον. — Α., XIX, 35. — Α., VII, 12: ἀκούσας δὲ Ἰαχὼδ ὄντα σιτία εἰς Αἴγυπ- τον, tandis qu'on lit dans les LXX, Gen., XLII, 2 : ἀχήχοα ὅτι ἐστὶ σῖτος ἐν Αἰγύπτῳ. — Α., XXIV, 10 : ἐκ πολλῶν ἐτῶν ὄντα σε χριτὴν τῷ ἔθνει τούτῳ ἐπιστάμενος. --- Ces constructions se trouvent surtout dans Luc et Paul. Ces deux écrivains sont ceux qui emploient le plus grand nombre de verbes avec la proposition participe, et pour les verbes qui leur sont communs avec les autres écrivains du N.T., ce sont eux qui l'emploient le plus souvent. — C’est un reste de la langue littéraire. Nota. — |l n’y a pas lieu de s'occuper, pour le N. T., de la construction de μέμνημαι avec le participe. b) Après la catégorie de verbes dont il est question, on emploie classiquement : soit la proposition participe, soit la proposition dépendante affirmative avec ὅτι. Celle-ci ne peut être remplacée par la proposition infinitive (CucuEL et RIEMANN, 148) quand il s'agit du « fail » de la perception, et il en est de même dans le N. T. En traitant des Proposilions dépendantes affirinatives, nous avons montré que dans le N. T. les verbes signifiant percevoir tendaient à prendre après eux la proposition affirmative avec ὅτι (114, a; 115, δ); que la proposition dépendante affirmative et la proposition participe ne s'employaient pas comme équiva- lent l'une de l’autre, et que les écrivains du N. T. établissaient entre elles une différence de sens (115, à) ; enfin, qu'au lieu de la proposition affirmative on pouvait trouver son équivalent, la proposition infinitive (115, c); que, par suite, la syntaxe des verbes du sens de percevoir, lorsqu'il s'agissait d’un acte de l'intelligence, d’une opération de l'esprit, tendait à être unifiée avec celle des verbes signifiant déclarer et croire (116). c) Comme en grec classique, le participe et l'infinitif peuvent être supprimés, et il ne reste que le nom ou l'adjectif attribut (286, ο), 2Co.,IX, 5 : ἀναγχαῖον οὖν ἡγησάμην παραχαλέσαι. —Ph., III, PARTICIPE. 497 7-8 : ταῦτα ἥγημαι διὰ τὸν Χριστὸν ζημίαν. ἀλλὰ μὲν οὖν γε χαὶ ἡγοῦμαι πᾶντα ζημίαν εἶναι διὰ τό... — Α., XXIV, 5; 1 Tim., VI, 1, etc. — Dans les LXX, 2 Mac., I, 18 : δέον ἡγησάμεθα διασαφῆσαι ὑμῖν. d) Comme en grec classique, quand les verbes dont il est question ne siguifient plus percevoir par les sens ou l'esprit, par exemple μανθάνειν, apprendre (à faire quelque chose), la construction change avec le sens (CucueL et RIEMANN, 149, 3). 319. Classiquemenut, les verbes δείχνυμι, δηλῶ, ἐλέγχω, ἐξελέγχω, qui marquent la perception des sens ou de l'esprit, en étant causalifs (= faire percevoir, se construisent soit avec la proposition participe, soit avec ὅτι ou ὡς (Kocx, 126, 2 et Rem., Il). Pour l'emploi de ces verbes dans le N. T., νου. 115, d. 320. Au passif, les verbes des deux classes précédentes (verbes de perceptiou; verbes de perception causatifs) se construisent personnellement, et le participe attribut passe au nominatif (Kocx, 127, 3). Cette construction est très rare dans le N. T.; on trouve, L., XVI, 1 : διεόλήθη αὐτῷ ὡς διασχορπίζων. Dans le N. T., le passif de ces verbes cst assimilé, pour la troisième persoune au moins, à celui des verbes signifiant dé- clarer, et suit la même syntaxe; voy. 260, c. 321. Classiquement, après les verbes signifiant percevoir, quand le complément direct est identique au sujet, le pronom complément se supprime et le participe s'accorde avec le sujet; ainsi, Hell., VII, 1, 12: οὐχ αἰσθάνεσθε ἐξαπατώμενοι, VOUS ne vous aperceves pas que vous êtes trompés (Kocx, 127, 2, δ). Cette construction, trop synthétique, n'existe pas dans le N. T.; elle est remplacée par un autre tour, presque toujours par la proposition dépendante affirmative avec ὅτι, Mar., V, 29 : ἔγνω τῷ σώματι ὅτι ἴαται. — 4 J., 111, 19 : ἐν τούτῳ γνωσόμεθα ὅτι ἐκ τῆς ἀληθείας ἐσμέν. 322. Que le participe de l’attribut se rapporte au complé- ment ‘direct ou au sujet (316), la conclusion est la même : il existe dans le Ν. T. une tendance générale à abandonner cet emploi du participe. Le caractère synthétique de ces construc- tions ne convenait pas à la Lendance analytique de la langue du N. T. (αἴ. 18-23). Construction indépendante du participe. 323. Classiquement, le participe prend la construction in- dépendante, quand il est employé au genitif absolu ou à l'ac- 198 PARTICIPE. cusatif absolu. Dans le N. T., le génitif absolu du participe est très fréquent ; l’accusatif absolu est abandonné; par contre, le participe se trouve souvent au r#0ominalif indépendant, à la manière du participe en hébreu. Génitif absolu. 324. Au lieu d'employer une proposition secondaire (tempo- relle, conditionnelle, etc.) dont le sujet ne se trouve dans 18 proposition principale ni comme complément ni comme sujet, on peut employer, classiquement, la proposition participe au génitif absolu. Il en est de même dans le Ν. Τ᾿, Mar., IV, 17 : εἶτα γενομέντης θλίψεως ἣ διωγμοῦ διὰ τὸν λόγον εὐθὺς σχανδαλίζονται. 325. Le participe ὧν ne se sous-entend pas (ΚΟΟΗ, 128, 2, Rem. I). De même, Mar., VIIL, À : ἐν ἐχείναις ταῖς ἡμέραις πάλιν πολλοῦ ὄχλου ὄντος... ; Pour J., I, 14, voy. 305; ce n'est pas, à proprement parler, un génitif absolu, à cause de αὐτοῦ qui précède. 326. « Le sujet du participe est quelquefois omis, quand il est facile à suppléer par le contexte.» (Kocx, 128, B, Rem. III). De même L., XII, 36 : ὑμεῖς ὅμοιοι ἀνθρώποις προσδεχομένοις τὸν χύ- piov ξαυτῶν,... ἵνα ἐλθόντος χαὶ χρούσαντος εὐθέως ἀνοίξωσιν αὐτῷ. — Μαί., XVII, 14, 26; 4., ΧΧΙ, 10: R., IX, 41, etc. Nota. — On ne trouve pas daos le N. T. éxwv ou ἄχων au géuitif absolu. 327. Classiquement, «les participes passifs des verbes signifiant annoncer, se trouvent quelquefois au génitif absolu sans autre sujet que la proposition secondaire déclarative qui en dépend.» (Kocx, 198, B, Rem. 111). Dans 4., XXIII, 30, on devrait lire : μηνυθέντος δέ μοι ἐπιδουλὺ,ν εἰς τὸν ävôpa ἔσεσθαι. Mais la fusion de deux constructions différentes a donné : μηνυθείσης δέ μοι ἐπιθουλῆς εἰς τὸν np ἔσεσθαι. 328. Classiquement, « on trouve quelquefois le participe au génitif absolu, lors même que son sujet est employé dans la proposition principale. Cette anomalie se présente surtout quand la proposition participe commence la phrase.» En voici la raison : lorsque la proposition participe commence la phrase, l'écrivain la pense et l'écrit sans considérer comment sera construite la proposition principale qui suivra; il met donc la proposition participe au génitif absolu, puisqu'il n’a pas en- » PARTICIPE. 199 core établi, dans sa pensée, de rapport entre cette proposition participe et la proposition principale (Kocx, 128, 8, Rem. V; Cf. A. BUTTMANN, 145, 1). Le génitif absolu de cette nature est fréquent dans le N. T. (329-333) : 329. La proposition participe aurait dû s'accorder avec le sujet de la proposition principale, Mat., I, 18 : μνηστευθείσης τῆς μητρὸς αὐτοῦ Μαρίας τῷ ᾿Ιωσήφ, πρὶν ἢ συνελθεῖν αὐτοὺς εὑρέθη ἐν γαστρὶ ἔχουσα. --- Mat., V, 1-2 : χαὶ χαθίσαντος αὐτοῦ προσῆλθαν [αὐτῷ] of μαθηταὶ αὐτοῦ, χαὶ ἀνοίξας τὸ στόμα αὐτοῦ ἐδίδασχεν αὐτούς. 330. La proposition participe aurait dû s'accorder avec un mot employé comme complément dans la proposition princi- pale : Mat., XIIT, 19 : παντὸς ἀχούοντος τὸν λόγον τῆς βασιλείας χαὶ μὴ συνιέντος, ἔρχεται ὃ πονηρὸς χαὶ ἁρπάζει τὸ ἐσπαρμένον ἐν τῇ χαρδίᾳ αὐτοῦ. ---- Mar., Υ, 18: καὶ ἐμδαίνοντος αὐτοῦ εἰς τὸ πλοῖον παρεχάλει αὐτὸν ὃ δαιμονισθείς. --- Mar., V, 2 : ἐξελθόντος αὐτοῦ Ex τοῦ πλοίου εὐθὺς ὑπήντησεν αὐτῷ, et Cf. L., VIII, 27 : ἐξελθόντι δὲ αὐτῷ ἐπὶ τὴν γῆν ὑπήντησεν. 331. Le génitif absolu peut être placé après le mot de la proposition principale, avec lequel le participe devrait s’ac- corder : Α., XXI, 17 : ἐγένετο δέ μοι ὑποστρέψαντι εἰς ᾿Ιερουσαλὴμ. χαὶ προσ- εὐχομένου mou ἐν τῷ ἱερῷ γενέσθαι με... --- 2 Co., IV, 17-18 : τὸ γὰρ παραυτίχα ἐλαφρὸν τῆς θλίψεως καθ᾽ ὑπερδολὴν εἰς ὑπερθολὴν αἰώνιον βάρος δόξης χατεργάζεται ἡμῖν, μὴ σχοπούντων ἡ μῶν τὰ βλεπόμενα. --- ADOC., I, 19 : καὶ οἱ πόδες αὐτοῦ ὅμοιοι γαλχολιδόάνῳ, ὡς ἐν χαμίνῳ πεπυρωμένης, comme quand l'airain est embrasé dans la fournaise. Nota. — Pour Mat., Il, 18, Ραχὴλ χλαίουσα est apposé à φωνή comme parti- cipe explicatif; c'est une citation des LXX, Jér., XXXVIIE, 15. 332. Classiquement, le participe au génitif absolu peut être accompagné des mêmes particules que le participe dépendant. Dansle N. T., on trouve seulement ὡς, 4., XX VII, 30; 1 Co., IV, 18; 2 Co., V, 20; 1 P., 1V, 12; Ap., I, 15; etc. (303 seqq.). 333. L'emploi au génitif absolu du participe qui devait s'ac- corder avec un mot de la proposition principale est, en grec classique, une exception, et, dans le N.T., une habitude. Cette habitude est due à la loi de la dissociation des éléments de la pensée; elle existe en hébreu. Les LXX fournissent de nombreux exemples du même fait, Gen., XVIII, 1: ὥφθη δὲ αὐτῷ ὁ θεὸς πρὸς τῇ Gput τῇ Μαμδρῇ, καθημένου αὐτοῦ ἐπὶ τῆς θύρας. — Ex., V, 20 : συνήντησαν δὲ Μωυσῆ καὶ ᾿Ααρὼν ἐρχομένοις εἰς συνάντησιν αὑτοῖς, 200 PARTICIPE. ἐκπορενομένων αὐτῶν ἀπὸ Φαραώ. -- 4 R., III, 11 : παντὸς ἀχούοντος αὐτά, ἠχήσει ἀμφότερα τὰ ὦτα αὐτοῦ. --- 5 R., XII, 9 : τί ἀποχριθῶ τῷ λαῷ τούτῳ τοῖς λέγουσι πρὸς μέ, λεγόντων Ἰχούφισον... Accusatif absolu. 334. Classiquement, on emploie ὡς ou ὥσπερ avec un participe à l'accusatif pour exprimer le motif subjectif, celui que l'historien οὐ l’orateur prête à la personne dont il est question (Kocx, 198, B, II, 1). Gette constructiou de la langue littéraire est étrangère à celle du N.T., et, semble-t-il, à celle des LXX. 335. Classiquement, on emploie impersonnellement, à l'accusatif neutre absolu, un certain nombre de participes, comme δέον, puisqu'il faut, quoiqu'il faille; ἐξόν, προσῆχον, δυνατὸν ὄν, δοκοῦν, elc. (KOCH, 128, B, III, 2). Cet emploi n'existe pas dans le N. T., ni, croyons-nous, dans les LXX. On trouve séulement le participe neutre τυχόν employé, comme chez les classiques {mais non chez les LXX), avec le sens de peut-être, sans doute, 4 Co., XVI, 6. C’est une trace de la langue littéraire. Avec ἐξόν il faut suppléer ἐστίν dans : 4., Il, 29; 2 Co., XII, 4. 336. L'emploi du participe à l'accusatif absolu ἃ été aban- donné dans le N. T. Nominatif indépendant. 337. Le participe cst au nominatif indépendant, quand il se relie logiquement, mais non grammaticalement, avec le reste de la phrase, et qu'il est mis au nominatif, au lieu de s'accorder avec le mot auquel il se rapporte ou d’être au génitif absolu. Cette construction est hébraïsante. L’hébreu aime à énumérer les idées et à les exprimer d’une manière indépendante au lieu de les synthétiser (26 seqq.; cf. 18 seqq.). Il le fait au moyen de propositions indépendantes, coordonnées ou non, ayant leur verbe à un mode personnel ou au participe. Dans le dernier cas, la proposition participe est plus ou moins détachée du reste de la phrase; elle peut même l’être complètement et subsister par elle-même. L'écri- vain juif suit la mobilité et la vivacité de son imagination, en même temps que sa répugnance naturelle à combiner et subor- donner les divers éléments de la pensée et à former une période. _ Les LXX ont subi çà οἱ là l'influence de l’hébreu, comme le montrent les exemples suivants, réguliers du moins en appa- rence : à PARTICIPE. 201 Nom., XXII, 23 : καὶ ἰδοῦσα ἣ ὄνος τὸν ἄγγελον τοῦ θεοῦ ἀνθεστηχότα ἐν τῇ ὁδῷ χαὶ τὴν ρομφαίαν ἐσπασμένην ἐν τῇ χειρὶ αὐτοῦ, xai ἐξέχλινεν ἣ ὄνος. --- Es., XLVI, 10-11 : πᾶσα ἣ βουλή μου στήσεται χαὶ πάντα ὅσα βεθούλευμαι ποιήσω. Καλῶν ἀπὸ ἀνατολῶν πετεινὸν χαὶ ἀπὸ γῆς πόρρωθεν περὶ ὧν βεδούλευμαι. ᾿Ελάλησα χτλ. Entendez : J'appelle de l'Orient. — 4 R., I], 8-9 : ἀνιστᾷ ἀπὸ γῆς πένητα χαὶ ἀπὸ χοπρίας ἐγείρει πτωχόν, χαθίσαι μετὰ δυναστῶν λαοῦ χαὶ θρόνον δόξης καταχληρονομῶν αὐτοῖς" διδοὺς εὐχὴν τῷ εὐχομένῳ χαὶ εὐλόγησεν ἔτη διχαίου. Dans les énumérations et les descriptions étendues, les par- ticipes se rencontrent sans cesse, mêlés à d'autres propositions indépendantes avec lesquelles ils n'ont souvent aucun rapport grammatical : Ps., XVII, 31-36 : ὃ θεός μου, ἄμωμος ἢ ὁδὸς αὐτοῦ᾽ τὰ λόγια Κυρίου πεπυρωμένα ὑπερασπιστής ἐστι πάντων τῶν ἐλπιζόντων ἐπ᾽ αὐτόν. Ὅτι τίς θεὸς πλὴν τοῦ Κυρίου, χαὶ τίς θεὸς πλὴν τοῦ θεοῦ ἡμῶν; ὋὉ θεὸς ὃ περιζωννύων με δύναμιν καὶ ἔθετο ἄμωμον τὴν δὸόν mou ὃ χαταρτιζόμενος τοὺς πόδας μου ὡσεὶ ἐλάφου καὶ ἐπὶ τὰ ὑψηλὰ ἱστῶν με. Διδάσχων χεῖράς uou εἰς πόλεμον, καὶ ἔθου τόξον χαλχοῦν τοὺς βραχίονάς μου, χαὶ ἔδωχας... Ps., ΟΠ, 1-15 : Κύριε ὃ θεός μου, ἐμεγαλύνθης σφόδρα. Etouo- λόγησιν χαὶ εὐπρέπειαν ἐνεδύσω, ἀναδαλλόμενος φῶς ὡς ἱμάτιον, ἐχτείνων τὸν οὐρανὸν ὡσεὶ δέρριν. Ὃ στεγάζων ἐν ὑδασι τὰ ὑπερῷα αὐτοῦ, ὁ τιθεὶς νέφη τὴν ἐπίόασιν αὐτοῦ" ὁ περιπατῶν ἐπὶ πτερύγων ἀνέμων᾽ ὁ ποιῶν τοὺς ἀγγέλους αὐτοῦ πνεύματα χαὶ τοὺς λειτουργοὺς αὐτοῦ πῦρ φλέγον᾽ ὃ θεμελιῶν τὴν γῆν ἐπὶ τὴν ἀσφάλειαν αὐτῆς" οὐ χλιθήσεται εἰς τὸν αἰῶνα τοῦ αἰῶνος... ᾿Λναθαίνουσιν ὄρη χαὶ χαταθαίνουσι πεδία εἰς τόπον ὃν ἐθεμελίωσας αὐτοῖς" Ὅριον ἔθου ὃ οὐ παρελεύσονται οὐδὲ ἐπιστρέψουσι χαλύψαι τὴν γῆν. Ὁ ἐξαποστέλλων πηγὰς ἐν φάραγξιν "ἀνὰ μέσον τῶν ὁρέων διελεύσονται ὕδατα... Ἔπ᾽ αὐτὰ τὰ πετεινὰ τοῦ οὐρανοῦ χατασχηνώσει, ἐχ μέσου τῶν πετρῶν δώσουσι φωνήν. Ποτίζων ὄρη ἐκ τῶν ὑπερῴων αὐτοῦ" ἀπὸ χαρποῦ τῶν ἔργων σου χορτασθήσεται ἣ γῆ. Ὃ ἐξανατέλλων χόρτον τοῖς χτήνεσι χαὶ χλόην τῇ δουλείᾳ τῶν ἀνθρώπων χτλ. Les mots χύριος ὁ θεός expriment l’idée dominante du psaume, l’idée qui règne sur la pensée de l'écrivain, et autour de laquelle flottent, pour ainsi dire, tous les participes au nominatif (cf. EwaLp, 335, 6). — Cf. Amos., V, 6-9. Dans les énumérations d'idées et les descriptions, le participe précédé de l’article équivaut à notre locution : c'est moi qui, loi qui, lui qui... Avec le participe sans article, il faut suppléer εἰμί, εἶ, ἐστί, etc.; ce participe descriptif équivaut à notre indicatif présent de description. 338. u) Après un sujet à un autre cas que le nominatif, on 202 PARTICIPE. rencontre dans le N.T. un participe accompagné de l’article au nominatif. La proposition participe caractérise la personne ou la chose dont on parle, et, ainsi détachée, met en relief la caractéristique de cette personne ou de cette chose; elle équi- vaut à une proposition relative (239, 4; 293). Mar., XII, 38-40 : βλέπετε ἀπὸ τῶν γραμματέων τῶν θελόντων ἐν στολαῖς περιπατεῖν χαὶ ἀσπασμοὺς ἐν ταῖς ἀγοραῖς... χαὶ πρωτοχλισίας ἐν τοῖς δείπνοις" οἱ χατέσθοντες τὰς οἰχίας τῶν χηρῶν χαὶ προφάσει μαχρὰ προσευχόμενοι, οἱ οἵ. L., XX, 46... οἵ χχατεσθίουσιν τὰς οἰχίας. ---- L., VI, 25 : οὐαὶ ὑμῖν, οἱ ἐμπεπλησμένοι νῦν, ὅτι πεινάσετε. — Ph., III, 18-19 : πολλοὶ γὰρ περιπατοῦσιν οὺς πολλάχις ἔλεγον ὑμῖν... τοὺς ἐχθροὺς τοῦ σταυροῦ τοῦ Χριστοῦ, ὧν τὸ τέλος ἀπώλεια, ὧν ὃ θεὸς ἣ χοιλία χαὶ ἢ δόξα ἐν τῇ αἰσχύνῃ αὐτῶν, οἱ τὰ ἐπίγεια φρονοῦντες" ἡμῶν γὰρ τὸ πολίτευμα ἐν οὐρανοῖς ὑπάοχει. Le participe au nominatif détache l'idée et la met en antithèse avec ce qui suit. — Apoc., II, 20 : ἀλλὰ ἔχω χατὰ σοῦ ὅτι ἀφεῖς τὴν yuvaixx Ιεζάδελ, ἣ λέγουσα ἑαυτὴν προφῆτιν, χαὶ διδάσχει χαὶ πλανῇ. — ApOr., III, 12; IX, 13-14; XIV, 42; cf. I, 4-5; XIV, 3; XX, 2. Dans les LXX, Ps., CIIL, 13-14 : .…. ποτίζων ὄρη ἐχ τῶν ὑπερῴων αὐτοῦ" ἀπὸ χαρποῦ τῶν ἔργων dou χορτασθήσεται ἡ γῆ" ὁ ἐξανατέλλων χόρτον τοῖς χτήνεσι. — Amos, II, 6-7 : ἀπέδοντο ἀργυρίου δίκαιον, χαὶ πένητα ἕνεχεν ὑποδημάτων, τὰ πατοῦντα ἐπὶ τὸν χοῦν τῆς γῆς. — Amos, V, 6-9 : ἐχζητήσατε τὸν Κύριον χαὶ ζήσατε ὅπως μὴ ἀναλάμψη ὡς πῦρ ὁ οἶχος Ἰωσὴφ καὶ καταφάγῃ αὐτόν, χαὶ οὐχ ἔσται ὁ σθέσων τῷ οἴχῳ ᾿Ισραήλ᾽ ὁ ποιῶν εἰς ὕψος χρίμα. καὶ διχαιοσύνη» εἰς γῆν ἔθηχεν. ὁ ποιῶν πάντα... Ὃ προσχαλούμενος τὸ ὕδωρ τῆς θαλάσσης χαὶ ἐχχέων αὐτὸ ἐπὶ πρόσωπον τῆς γῆς Κύριος ὄνομα αὐτῷ" ὁ διαιρῶν σύντριμμον ἐπὶ ἰσχύν χτλ. — Ρε., ΠῚ, 31-32: 3 R., V, 14; Sag. Sir., LI, 7. b) Le participe au nominatif peut précéder son sujet à un autre cas : J., ΝἿΙ, 38 : ὃ πιστεύων εἰς ἐμέ, χαθὼς εἶπεν ἢ γραφή, ποταμοὶ ἐχ τῆς χοιλίας αὐτοῦ ρεύσουσιν ὕδατος ζῶντος. — Apoc., II, 26 : χαὶ ὁ νικῶν χαὶ ὃ τηρῶν ἄχρι τέλους τὰ ἔργα μου, δώσω αὐτῷ ἐξουσίαν, et cf. Il, 17 : τῷ νικῶντι δώσω αὐτῷ, ... --- Apoc., II, 12, 21. Cette construction est un hébraïsme littéral. « Pour faire ressortir en- core davantage un mot, on le place souvent en tête, à la manière de ce que nous appelons en grammaire latine nominatif absolu, accusatif absolu, pour le répéter dans la suite de la phrase sous la forme d’un pronom. » (PREISWERK, 464; cf. WINER, Gram. chald., 61). Les LXX ont assez sou- vent conservé cette construction, Gen., XX VII, 13 : ἡ yñ, ἐφ᾽ ἧς σὺ καθεύ- δεις ἐπ᾿ αὐτῆς, σοὶ δώσω αὐτήν. — Nom., XIV, 24 : ὁ δὲ παΐς μου Χάλεδ..., εἰσάξω αὐτὸν εἰς τὴν γῆν. 399. a) Dans les descriptions, spécialement dans l’Apoca- lypse après ἤχουσα οἱ εἶδον. il arrive souvent que les détails se PARTICIPE. 203 suivent sans se lier grammaticalement. Plus le nom de l’objet décrit s'éloigne, plus le participe tend à devenir indépendant et à passer au nominatif, surtout si la construction grammati- cale de la phrase a déjà été interrompue par l’intercalation d'une proposition incidente à verbe fini. C'est une application de la loi de la dissociation des éléments de la pensée et de ce principe (27; 29) : que le Juif aime à enfiler les idées par séries en les accumulant sans les lier. Apoc., I, 12-16 : εἶδον ἐπτὰ λυχνίας χρυσᾶς, χαὶ ἐν μέσῳ τῶν λυχνιῶν ὅμοιον υἱὸν ἀνθρώπου, ἐνδεδυμένον ποδήρη xx περιεζωσμένον πρὸς τοῖς μαστοῖς ζώνην χρυσᾶν᾽ ἣ δὲ χεφαλὴ αὐτοῦ χαὶ αἱ τρίχες λευκαὶ ὡς ἔριον λευχόν..., χαὶ ἣ φωνὴ αὐτοῦ ὡς φωνὴ ὑδάτων πολλῶν᾽ χαὶ ἔχων ἐν τῇ δεξιᾷ χειρὶ αὐτοῦ ἀστέρας ἑπτὰ, χαὶ ἐχ τοῦ στόματος αὐτοῦ ρομφαία δίστομος ὀξεῖα ἐχπορευομένη χτλ. — ADOC., X, 1-2 : εἴδον ἄλλον ἄγγελον ἰσχυρὸν χα- ταθαίνοντα ἐχ τοῦ οὐρανοῦ, περιδεθόλημένον νεφέλην, καὶ ἢ ἴρις ἐπὶ τὴν χεφαλὴν αὐτοῦ χαὶ τὸ πρόσωπον αὐτοῦ ὡς ὁ ἥλιος χαὶ οἱ πόδες αὐτοῦ ὡς στύλοι πυρός, χαὶ ἔχων ἐν τῇ χειρὶ αὐτοῦ βιδλαρίδιον ἠνεῳγμένον. — Apoc., XVII, 3 : εἶδον γυναῖχα χαθημένην ἐπὶ θηρίον χόχχινον, γέμοντα ὀνόματα βλασφημίας, ἔχων χεφαλὰς ἑπτὰ. — ApoOC., V, 6; VII, 4; XIV, 14; XIX, 11-12; XXI, 10-12; XIV, 6 (où le participe est très éloigné du nom sujet). On peut suppléer ἥν avec le participe de description au nominatif. b) Les constructions dépendante et indépendante du participe peuvent se mélanger dans les descriptions et les énumérations, au gré de l’imagination de l'écrivain : Apoc., VIT, 9 : μετὰ ταῦτα εἶδον, χαὶ ἰδοὺ ὄχλος πολύς, ὃν ἀριθμῆσαι . αὐτὸν οὐδεὶς ἐδύνατο, x παντὸς ἔθνους καὶ φυλῶν χαὶ λαῶν χαὶ γλωσσῶν, ἑστῶτες ἐνώπιον τοῦ θρόνου χαὶ ἐνώπιον τοῦ ἀρνίου, περιθδεόλημένους στο-- λὰς λευχάς, χαὶ φοίνιχες ἐν ταῖς χερσὶν αὐτῶν. --- Apoc., XIV, 14 : χαὶ εἶδον, καὶ ἰδοὺ νεφέλη λευχή, χαὶ ἐπὶ τὴν νεφέλην χαθήμενον ὅμοιον υἱὸν ἀνθρώπου, ἔχων ἐπὶ τῆς χτλ. — ApoC., IV, 1-5; XIII, 1-3. Cf. XII, 1-2, où la construction indépendante du participe γυνὴ περιθε- 6Anuévn est interrompue par la proposition xat ἣ σελήνη — δώδεχα, et reprise par xat ἐν γαστρὶ ἔχουσα. A., X, 36-38 : τὸν λόγον ἀπέστειλεν (0 Θεὸς) τοῖς υἱοῖς Ἰσραὴλ εὐχγ- γελιζόμενος εἰρήνην διὰ Ἰησοῦ Χριστοῦ" οὗτός ἐστιν πάντων χύριος" ὑμεῖς οἴδατε τὸ γενόμενον ρἥμα καθ᾽ ὅλης τῆς ᾿Ιουδαίας, ἀρξάμενος ἀπὸ τῆς Γα- λιλαίας μετὰ τὸ βάπτισμα ὃ ἐκήρυξεν Ιωάνης, Ἰησοῦν τὸν ἀπὸ Ναζαρέθ, ὡς ἔχρισεν αὐτὸν ὁ θεὸς πνεύματι ἁγίῳ χαὶ δυνάμει, ὃς διῆλθεν εὐεργε- τῶν χτλ. Les mots τὸ γενόμενον ρῆμα désignent la prédication de Jésus-Christ, qui vient d’être nommé au nominatif (οὗτός ἐστιν 204 | PARTICIPE. πάντων Κύριος), et qui domine toute la phrase et toute la pensée de l’orateur; de là le retour du nominatif ἀρξάμενος, se rappor- tant à Κύριος et équivalant à ἐπεὶ ἤρξατο. Ce passage appartient à un discours de Pierre; l'ensemble du passage est très aramaï- sant. c) Avec les exemples précédents, on peut comparer les suivants, tirés des LXX : Amos, V, 12 : ἔγνων πολλὰς ἀσεδείας ὑμῶν, καὶ ἰσχυραὶ αἱ ἁμαρτίαι ὑμῶν" χαταπατοῦντες δίχαιον, λαμδάνοντες ἀλλάγματα καὶ πένητας ἐν πύλαις ἐχχλίνοντες. — Zach., XIV, 9-10 : ἔσται Κύριος εἰς βασιλέα ἐπὶ πᾶσαν τὴν γῆν᾽ ἐν τῇ ἡμέρα ἐκείνη ἔσται Κύριος εἷς, καὶ τὸ ὄνομα αὐτοῦ ἕν᾽ χυχλῶν πᾶσαν τὴν γῆν καὶ τὴν ἔρημον. — Eséchiel, XXII, 5-7 : ἐπέθετο ἐπὶ τοὺς ἐραστὰς αὐτῆς, ἐπὶ τοὺς ᾿Ασσυ- ρίους τοὺς ἐγγίζοντας αὐτῇ, ἐνδεδυχότας ὑαχίνθινα, ἡγουμένους χαὶ στρατηγούς" νεανίσχοι χαὶ ἐπίλεχτοι, πάντες ἱππεῖς ἱππαζόμενοι ἐφ᾽ ἵππων καὶ ἔδωχε τὴν πορ- γείαν αὐτῆς ἐπ᾽ αὐτούς" ἐπίλεχτοι υἱοὶ ᾿Ασσυρίων πάντες χτλ., et au v. 12 : ἐπὶ τοὺς υἱοὺς τῶν ᾿Ασσυρίων ἐπέθετο, ἡγουμένους καὶ στρατηγοὺς τοὺς ἐγγὺς αὐτῆς ἐνδεδυχότας εὐπάρυφα, ἱππεῖς ἱππαζομένους ἐφ᾽ ἵππων, νεανίσχοι ἐπίλεχτοι πάντες, et cf. vv. 22-23, où la même phrase est répétée et ᾿δοοορὰ gardé jusqu’à la fin. — Ex., V, 14,3 R., XII, 10; Es., XLVI, 9-101. Exemples de constructions mélangées : Ps., CII, 2-3 : εὐλόγει, ἡ ψυχή pou, τὸν Κύριον, χαὶ μὴ ἐπιλανθάνου πάσας τὰς αἰνέσεις αὐτοῦ" τὸν εὐιλατεύοντα πάσαις ταῖς ἀνομίαις σου. — Judith, X, 7 : ὡς δὲ εἶδον αὐτήν, καὶ ἦν ἠλλοιωμένον τὸ πρόσωπον αὐτῆς, χαὶ τὴν στολὴν μετα- δεδληκνῖαν αὐτῆς, καὶ ἐθαύμασαν ἐπὶ τῷ χάλλει αὐτῆς. — Daniel, Il, 31 : Σύ, βασιλεῦ, ἐθεώρεις, χαὶ ἰδοὺ εἰκὼν μία, μεγάλη ἡ εἰκὼν ἐχείνη καὶ à πρόσοψις αὐτῆς ὑπερφερής, ἑστῶσα πρὸ προσώπου σου, xai ἡ ὅρασις αὐτῆς φοδερά. Le participe ἑστῶσα s'accorde avec εἰχών. -- Cf. Daniel, VIII, 15 : καὶ ἐγένετο ἐν τῷ ἰδεῖν pe, ἐγὼ Δανιήλ, τὴν ὅρασιν, καὶ ἐζήτουν σύνεσιν. 340. a) Dans un passage de l'Apocalype, le participe ne se rapporte à aucun mot de la phrase, pas même logiquement, XI, 1 : ἐδόθη μοι κάλαμος ὅμοιος ραύδῳ λέγων Ἔγειρε χαὶ μέτρησον. Le participe est au nominatif comme si l’on avait ἄγγελός τις ἔδωχέν pot χάλαμον λέγων, et l’auteur en écrivant λέγων avait dans l'esprit l'idée de celui qui avait donné le roseau. Dans les LXX, Gen., XXII, 20 : ἐγένετο δὲ μετὰ τὰ ρήματα ταῦτα, καὶ ἀνηγ- τέλη τῷ ᾿Αὐραὰμ λέγοντες (comme si l’on avait ἀνήγγειλαν). —Gen., XL VIII, 2 : ἀπηγγέλη δὲ τῷ ’Iaxw6 λέγοντες. ὃ) L'emploi si capricieux du participe λέγων dans l’Apoca- lypse et dans les LXX s'explique de la manière suivante : En hébreu, le mot correspondant à λέγων s'emploie pour indiquer 1. Le Bas et Wappixorox, Jnscriplions grecques et latines, etc., 2261 : x... σπουδῆς l'ewpyiou xat Tiou ἐπιμελητῶν, ὀμνύοντες χατὰ τὴν Τριάδα ὅτι οὐδὲν ἐγρίπησαν... (Inscription d'Arabie, 6° siècle.) PARTICIPE. 205 qu'on va rapporter directement les paroles de quelqu'un, et il équivaut le plus souvent à ceux de nos signes de ponctuation qui ont la même valeur; de plus, il est invariable; il s'emploie donc en hébreu sans que l'écrivain ait à se préoccuper de la construction qui précède. En grec, le participe λέγων varie; tantôt les LXX et l’auteur de l’Apocalypse le font accorder ri- goureusement; tantôt ils le font accorder en genre et en nombre avec son sujet logique, ou, par attraction, avec un mot plus rapproché, tandis qu'ils lui donnent, pour l'accord en cas, une construction plus ou moins indépendante (comme en hé- breu). De là : Ap., X, 4 : ἤχουσα φωνὴν ἐχ τοῦ οὐρανοῦ λέγουσαν. — Apoc., IV, 8 : χαὶ τὰ τέσσερα ζῶα... ἀνάπαυσιν οὐχ ἔχουσιν ἡμέρας χαὶ νυχτὸς λέγοντες. — I, 10-11 : ἤχουσα ὀπίσω pros φωνὴν μεγάλην ὡς σάλπιγγος λεγούσης. — IV, 1 : ἣ φωνὴ à πρώτη, ἣν ἤχουσα ὡς σάλπιγγος λαλούσης μετ᾽ ἐμοῦ, λέγων. — X, 8 : καὶ ἣ φωνὴ ἣν ἤχουσα ἐχ τοῦ οὐρανοῦ πάλιν λαλοῦσαν μετ᾽ ἐμοῦ χαὶ λέγουσαν. --- XIV, 6 : χαὶ εἶδον ἄλλον ἄγγελον πετόμενον ἐν μεσουρανήματι, ἔχοντα εὐαγγέλιον αἰώνιον εὐαγγελίσαι...., λέγων. — XI, 1 : ἐδόθη po: κάλαμος δῴοιος ράδδῳ, λέγων. Dans les LXX, Ex., V, 14 : ἐμαστιγώθησαν οἱ γραμματεῖς τοῦ γένους τῶν υἱῶν Ἰσραήλ, οἱ κατασταθέντες ἐπ᾽ αὐτοὺς ὑπὸ τῶν ἐπιστατῶν τῶν Φαραώ, λέγοντες Διατί où συνετελέσατε τὰς συντάξεις ὑμῶν xt. Le participe λέγοντες se rapporte à τῶν ἐπιστατῶν. --- 8 R., XII, 10 : τάδε λαλήσεις τῷ λαῷ τούτῳ τοῖς λαλήσασι πρὸς σέ, λέγοντες. — Gen., XLVIII, 2 : ἀπηγγέλη δὲ τῷ ᾿ἸΙαχώδ, λέγοντες. — 3 R., XII, 9 : τί ἀποχριθῶ τῷ λαῷ τούτῳ τοῖς λέγουσιν πρὸς μέ, λεγόντων Κούφισον. — Gen., XV, 1 : ἐγενήθη ρῆμα Κυρίου πρὸς “AGpau ἐν ὁράματι, λέγων. 341. Les Leltres de Paul et de Pierre offrent un certain nombre d'exemples du participe au nominatif indépendant. Ces exemples se classent ainsi : a) 2 Co., I, 6-8 : εἴτε δὲ θλιδόμεθα, ὑπὲρ τῆς ὑμῶν παραχλήσεως καὶ σωτηρίας" εἴτε παραχαλούμεθα, ὑπὲρ τῆς ὑμῶν παραχλήσεως τῆς ἐνεργού- μένης ἐν ὑπομονῇ τῶν αὐτῶν παθημάτων ὧν χαὶ ἡμεῖς πάσχομεν, χαὶ À ἐλπὶς ἡμῶν βεύαία ὑπὲρ ὑμῶν᾽ εἰδότες ὅτι ὡς κοινωνοί ἐστε χτλ. Le par- ticipe εἰδότες (ΞΞ οἴδαμεν γάρ) revient au nominatif qui domine l'ensemble de la phrase. Il en était de même dans des exemples de l’Apocalypse cités précédemment. La construction du par- ticipe est hébraïsante. b) Après un verbe de désir (recommandation, exhortalion, souhait, prière), on trouve une proposition infinitive (avec l'accusatif sujet) exprimant l’objet du désir d’une manière gé- nérale; cet objet est souvent déterminé et décrit, dans le 206 PARTICIPE. détail, par des participes au nominatif indépendant; on peut suppléer ἔστε Où ἔσεσθε, pour se rendre compte de leur valeur. Eph., IV, 1-4 : παραχαλῶ οὖν ὑμᾶς ἐγὼ ὁ δέσμιος ἐν Κυρίῳ ἀξίως περιπατῆσαι τῆς χλήσεως ἧς ἐχλήθητε, μετὰ πάσης ταπεινοφροσύνης χαὶ πραὔΐτητος, μετὰ μαχροθυμίας, ἀνεχόμενοι ἀλλήλων ἐν ἀγάπη, σπουδάζοντες τηρεῖν τὴν ἑνότητα τοῦ πνεύματος ἐν τῷ συνδέσμῳ τῆς εἰρήνης" ἕν σῶμα χαὶ ἕν πνεῦμα. La partie de la phrase allant de μετὰ πάσης à τῆς εἰρήνης est l'explication particulière de l’idée générale exprimée par ἀξίως περιπατῆσαι. — 2 P., IIT, 1-3 : ταύτην ἤδη, ἀγαπητοί, δευτέραν ὑμῖν γράφω ἐπιστολήν, ἐν αἷς διεγείρων ὑμῶν ἐν ὑπομνήσει τὴν εἰλιχρινῆ διάνοιαν, μνησθῆναι τῶν προειρημένων ρημάτων ὑπὸ τῶν ἁγίων προφητῶν χαὶ τῆς τῶν ἀποστόλων ὑμῶν ἐντολῆς τοῦ ee χαὶ σώτηρος; τοῦτο πρῶτον γινώσχοντες ὅτι ἐλεύσονται ἐπ᾿ ἐσχάτων τῶν ἣ μερῶν ἐν ἐμπαιγμονῇ ἐμπαῖχται. La proposition participe exprime un point particulier de l'idée générale : μνησθῆναι τῶν προειρημένων ρημάτων. — À P., 11, 11-12; Eph., III, 14-18; Col., I, 9-11; 2 Co., IX, 8-13; VI, 1-10. Dans tous ces passages, les participes au nominatif indépen- dant se relient logiquement à l’idée dominante de la phrase, et servent à décrire, par le détail, cette idée générale. Le pro- cédé de construction de la phrase est hébraïsant, et il est le même que dans les passages descriptifs de l'Apocalypse cités plus haut. Les participes au nominatif indépendant sont des- tinés à décrire soit un objet réel, soit une idée. ©) De même nature est : 2 Co., VI, 1-10 ; συνεργοῦντες δὲ χαὶ παραχαλοῦμεν μὴ εἰς χενὸν τὴν γάριν τοῦ θεοῦ δέξασθαι buis λέγει γάρ Καιρῷ δεχτῷ ἐπήχουσχ σου χαὶ ἐν ἡμέρχ σωτηρίας ἐδοήθησα σοι" ἰδοὺ νῦν χαιρὸς εὐπρόσδεχτος, ἰδοὺ νῦν ἡμέρα σωτηρίας" μηδεμίαν ἐν μηδενὶ διδόντες προσχοπήν, ἵνα μὴ κμωμηθῇ ἣ διαχονία, ἀλλ᾽ ἐν παντὶ συνιστάνοντες ἑαυτοὺς χτλ. Ici, les participes sont tellement détachés et éloignés de leur sujet ὑμᾶς par la parenthèse λέγει γάρ — ἡμέρα σωτηρίας qu'ils équivalent en réalité à des impératifs, comme dans les exemples suivants : 342. R., XII, 3-19 : .. ἢ. ἀγάπη ἀνυπόχριτος. ἀποστυγοῦντες τὸ πονηρόν, χολλώμενοι τῷ ἀγαθῷ, τῇ prhuëehgis εἰς ἀλλήλους φιλόστοργοι, τῇ τιμῇ ἀλλήλους REC ὙθυθΈνοι; τῇ σπουδῇ μὴ ὀκνυροί, τῷ πνεύματ' ζέοντες.., τὴν no διώχοντες. εὐλογεῖτε τοὺς οιώκόντας, εὐλογεῖτε χαὶ un καταρᾶσθε. γαίρειν μετὰ Ven. χλαίειν μετὰ χλαιόντων. τὸ αὐτὸ εἷς ἀλλήλους φρονοῦντες, μὴ τὰ ὑψηλὰ φρονοῦντες ἀλλὰ τοῖς ταπει- νοῖς ἐν χὰ ον μῶν μὴ γίνεσθε φρόνιμοι παρ᾽ 'ξαυτοῖς. μηδενὶ χαχὸν ἀντὶ χαχοῦ ἀποδιδόντες... μὴ ἑαυτοὺς ἐχδιχοῦντες, ἀγαπητοί, ἀλλὰ δότε τόπον PARTICIPE. 207 τῇ ὀργὴ «TA. Dans cet exemple, les participes, comme les infi- nitifs, sont encadrés par des impératifs et prennent la valeur de ces derniers; suppléezéote Ou γίνεσθε, et voy. d’ailleurs 248, 1!. — À P., 11, 183-11, 9 : ὑποτάγητε πάσῃ ἀνθρωπίνῃ χτίσει διὰ τὸν χύριον... πάντας τιμήσατε, τὴν ἀδελφότητα ἀγαπᾶτε, τὸν θεὸν φοβεῖσθε, τὸν βασιλέα τιμᾶτε. Οἱ οἰχέται ὑποτασσόμενοι ἐν παντὶ φόθῳ τοῖς δεσ- πόταις... “Ομοίως γυναΐῖχες ὑποτασσόμενα: τοῖς ἰδίοις ἀνὸράσιν ἵνα εἴ τινες ἀπειθοῦσιν... Ὧν ἔστω οὐχ ὁ ἔξωθεν ἐμπλοκῆς τριγῶν χαὶ περιθέσεως ψρυσίων ἢ ἐνδύσεως ἱματίων κόσμος... Οἱ ἄνδρες buolws συνοιχοῦντες κατὰ γνῶσιν... Τὸ δὲ τέλος πάντες ὁμόφρονες, συμπαθεῖς, φιλάδελφοι, εὔσπλαγ- νοι, ταπεινόφρονες, μὴ ἀποδιδόντες χαχὸν ἀντὶ χαχοῦ ἡ λοιδορίαν ἀντὶ λοιδορίας, τοὐναντίον δὲ εὐλογοῦντες, ὅτι εἰς τοῦτο ἐχλήθητε χτλ. Suppléez : ἔστωσαν avec les participes. --- Col., ΠΠ1,15-17. Cet emploi du participe avec la valeur de l’impératif est hébraïsant (PREISWERK, 510; WINER, Gram. chald., 47, 1). Dans les LXX, on trouve : Gen., III, 14 : ὅτι ἐποίησας τοῦτο, ἐπιχατάρατος σὺ ἀπὸ πάντων τῶν χτηνῶν (en hébreu, le participe est seul). — Ps., XX VII, 6 : εὐλογητὸς χύριος ὅτι εἰσήχουσε τῆς φωνῆς χτλ. (en hébreu, le participe est seul). Observations complémentaires. 343. a) « Les Grecs n'éprouvaient aucun scrupule à employer l’un à la suite de l’autre, pour marquer des actions successives, plusieurs participes aoristes, au lieu que les Latins cherchent à varier la construction. » (Cucuez et RIE- MANN, 138, Rem. I). Il en est de même dans le N.T., mais bien moins souvent que dans les écrivains grecs profanes, 4. Au point de vue de la construction, le passage de R., XII, 3-19 est un des plus capricieux du N. T. {1 commence par une exhortation λέγω... μὴ ὑπερφρονεῖν παρ᾽ ὃ δεῖ φρονεῖν ἀλλὰ φρονεῖν εἰς τὸ σωφρονεῖν, ἐχάστῳ ὡς ὁ θεὸς ἐμέρισεν μέτρον πίστεως. Telle est l'idée générale : φρονεῖν εἰς τὸ σωφρονεῖν. Les versets 4 et 5 expliquent ce qui précède immédiatement : ἑκάστω ὡς ὁ θεὸς ἐμέρισεν μέτρον πίστεως. Puis, les versets 6-21 développent l'idée générale φρονεῖν x7X., et le développement commence par le participe indépendant ἔχοντες. Pour les versets 6-8, on devrait avoir ἔχοντες δὲ χαρίσματα... μεταδίδοτε ἐν ἀπλότητι, προΐστασθε ἐν σπουδῇ, ἐλεᾶτε ἐν ἱλαρότητι. Mais celle construction a été interrompue après ἐν τῇ παραχλήσει, et remplacée par ὁ μεταδιδοὺς ἐν ἁπλότητι, ὁ προϊστάμενος ἐν σπουδῇ, ὁ ἐλεῶν ἐν ἱλαρότητι. Entendez : ὁ μεταδιδοὺς μεταδιδότω ἐν ἁπλότητι, etc. A partir du verset 9 : ἡ ἀγάπη ἀνυπόχριτος (ἔστω), le développement se fait par une accu- mulation de propositions indépendantes impératives; les unes ont leur verbe à l'in- pératif; les autres au participe; d'autres à l’infinitif, mais les participes et les iofinitifs prennent la valeur des impératifs qui précèdent et suivent, comme en hébreu. Voy. aussi 21, ὁ. 208 PARTICIPE. Mal., XIV, 19 : καὶ χελεύσας τοὺς ὄχλους ἀναχλιθῆνα!ι ἐπὶ τοῦ χόρτου λαῤὼν τοὺς πέντε ἄρτους χαὶ τοὺς δύο ἰχθύας ἀναθλέψας εἰς τὸν οὐρανὸν εὐλόγησεν. Quand les participes expriment des actes simultanés ou in- séparables, ils se coordonnent, comme en grec classique, par χαί et re, Mal., XXVIT, 48 : xx εὐθέως δραμὼν εἷς ἐξ αὐτῶν xai λαδὼν σπόγγον πλήσας τε ὄξους χαὶ περιθεὶς χαλάμῳ ἐπότιζεν αὐτόν. b) « Uu participe qui indique la manière d'être, le motif, etc., peut gouverner ou avoir avec lui un pronom relatif ou interrogatif. » (Mapvic, 176, a). Ces constructions sont rares dans Je N.T., et tendent à être abandonnées; elles sont trop synthétiques et trop contraires à la loi de la dissociation des éléments de la pensée. Pour l'emploi du pronom relatif avec un participe, νου. 239, 1: pour l'emploi du pronom interrogatif avec un participe, voy. 57, c. c) La proposition participe et la proposition relative sont très souvent équivalentes; cf. Mat., VII, 24 avec L., VI, 47. Aussi peut-on les trouver coordonnées, L., VII, 37 : χαὶ ἰδοὺ γυνὴ ἥτις ἦν ἐν τῇ πόλει ἁμαρτωλός, χαὶ ἐπιγνοῦσα ὅτι χατάχειται ἐν τῇ οἰκίᾳ τοῦ Φαρισαίου, χομίσασα ἀλάδαστρον... d) La proposition participe prend régulièrement, dans 16 Ν. T., la né- gation ur, et exceptionnellement la négation où. Voy. 357 5664. e) Le participe, à l'exception du participe aoriste, sert, avec εἶναι, à former une conjugaison périphrastique très employée dans le N.T.; voy. 2. 344. a) Dans le N. T., la proposition participe est bien moins fréquente que chez les auteurs profanes. Le Juif, en effet, tend sans cesse à énonccr les idées au moyen de propo- sitions indépendantes (27 seqq.). Dans les LXX, la proposition participe paraît rare, en comparaison de l'usage qu’en font les écrivains classiques. D'un autre côté, la langue familière, la langue de la conversation, ne pouvait employer de phrases chargées de propositions participes (30). b) Quand deux actes se suivent, les Grecs énoncent habi- tuellement l'un des deux par le participe et l'autre par le verbe à un mode personnel. L'usage est très flottant dans le N.T., L., IV, 16 : ἀνέστη ἀναγνῶναι. — L., XV, 18 : ἀναστὰς πορεύσομαι. ---- A., VIII, 26 : ἀνάστηθι καὶ πορεύου. De plus, l'acte exprimé par le participe chez un écrivain peut l'être par le verbe à un mode personnel chez un autre, Mat., II, 16 : βαπτισθεὶς δὲ ὁ ᾿Γησοῦς εὐθὺς ἀνέθη ἀπὸ τοῦ ὕδατος χαὶ ἰδοὺ ἀνεῴχθησαν, et cf. Mar., I, 9-10 : ἐθαπτίσθη εἰς τὸν ᾿Ιορδάνην PARTICIPE. 209 ὑπὸ ᾿Ιωάνου, xat εὐθὺς ἀναθαίνων ἐκ τοῦ ὕδατος εἶδεν... — Cf. Μαί., ΠΙ, 11 οἱ Mar., I, 7, et très souvent. 345. a) Dans un certain nombre de passages, le verbe au participe, ou bien à un mode personnel, quaud il devrait être au participe (344, b), exprime une idée accessoire, une circons- tance, que nous rendons d'une manière toute différente, par exemple par un adverbe. H., XIIT, 2 : ἔλαθόν τινες ξενίσαντες, des personnes ont reçu chez elles sans le savoir; cf. LXX, Tobie, XII, 13 : οὐχ ἔλαθές με aya- θοποιῶν, tu n'as pas fait le bien à mon insu. — A., XII, 16 : ἐπέ- μενεν xpouwv, il frappail Sans cesser, avec insislance. — Mar., XIV, 8 : προέλαδεν μυρίσαι, elle a oint d'avance. L., XX, 11 (cf. A., XII, 3) : προσέθετο πέμψαι, {1 envoya en se- cond lieu (— Mar., XII, 4 : καὶ πάλιν ἀπέστειλεν). — L., XIX, 11 : προσθεὶς εἶπεν παραῤολήν, à dit en second lieu. — Cet emploi de προστίθημι est un hébraïsme particulier à Luc; cf. les LXX, Gen., IV, 2 : καὶ προσέθηχε τεχεῖν τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ, et Gen., XXV, 1 : προσθέμενος δὲ ᾿Αὐδραὰμ ἔλαδε γυναῖχα. R., X, 20 : ᾿Ησαίας δὲ ἀποτολμᾷ χαὶ λέγει, Esaïe dit hardiment ; cf. Mar., XV, 48 : τολμήσας εἰσῆλθεν πρὸς τὸν Πειλᾶτον. L., VI, 48 : ἔσχαψεν καὶ ἐδάθυνεν, ἐἐ creusa profondément. — Col., II, 5 : χαίρων xat βλέπων ὑμῶν τὴν τάξιν, voyant avec joie (ou heureux dé voir). Les trois derniers exemples (R., X, 20; L., VI, 48; Col., II, 5) renfer- ment un hébraïsme fréquent dans les LXX, Jug., XIII, 10 : ἐτάχυνεν ἢ γυνὴ καὶ ἔδραμε καὶ ἀνήγγειλε τῷ ἀνδρὶ αὐτῆς, cetle femme courut en toute hât annoncer à son mari. b) Les citations des LXX dans le N.T. contiennent assez souvent le participe du verbe exprimé devant le verbe lui- même : H., NI, 14 : εὐλογῶν εὐλογήσω σε χαὶ πληθύνων πληθυνῶ σε, cité de Gen., XXII, 17. — Α., VII, 34 : ἰδὼν εἶδον τὴν χάχωσιν τοῦ λαοῦ, cité de Ex., III, 17. — Μαΐ., XIII, 14 : βλέποντες βλέψετε, cité de Es., VI, 9*. Au lieu du participe, on peut trouver au datif un nom de même radical que le verbe, Mat., XIII, 14 : ἀκοῇ ἀκούσετε χαὶ où un συνῆτε χαὶ βλέποντες Blébere, cité de Æs., VI, 9. En hébreu, c'est l’infinitif du verbe qui est employé devant le verbe au mode personnel (PREISWERK, 498, a). La valeur de cet infinitif n’a pas encore été déterminée d’une manière satisfaisante. 4. Cf. Luciex, Dial, Dieux; Mar., IV, 3 : ἰδὼν εἶδον. 210 PARTICIPE. ec; Ou lit, ZZ., VIN, 9: ἐν ἡμέρα ἐπιλαθομένου pou τῆς χειρὸς αὐτῶν ἐξαγαγεῖν αὐτοὺς ἐχ γῆς Αἰγύπτου, cité de Jér., XXXVIIT, 32. En hébreu, le mot qui correspond à ἐπιλαδομένου μου est l’infinitif avec le pronom personnel suffixé; le sens est, littéralement : au jour de mon prendre la main d'eux, — quand je les ai pris par la main. — Cf. Baruch, 11, 28. 346. L'accord du participe en genre, en nombre et en cas avec son antécédent, rentre dans la syntaxe de l'accord du verbe avec son sujet. 347. La syntaxe du participe, dans le N. T., suit les règles ordi- haires, les plus simples, de la syntaxe classique. Elle présente un grand nombre de particularités importantes : 1° Particularités de la langue familière du N. T. : Emploi de l'article avec le participe complément distinctif après un antécédent indéter- miné, 293. — Emploi du participe présent comme participe final, 298. — Emploi de ὡσεί avec le participe causal exprimant le motif subjectif, 304, c. — Le verbe τυγχάνω est remplacé par εὑρίσχομαι avec le participe attribut, 312, a. — Emploi de ποιεῖν avec un participe attribut, 312, b. — Maintien de la proposition dépendante affirmative avec ὅτι après les verbes signifiant percevoir, 318, ὃ. — Emploi, après ces verbes, de 1a proposition infinitive, et unification de la construction de ces verbes, 318, ὃ. — Emploi de la proposition affirmative avec ὅτι après les verbes causatifs du sens de faire percevoir, 319. — Unification de la syntaxe des verbes signifiant percevoir et faire percevoir, 318-320. — Unification de la construction, dans les cas où le participe complément direct s'accorde avec le sujet auquel il est identique, 324. — Emploi très étendu du par- ticipe au génitif absolu, 333. — Emploi du participe et de εἶναι pour former la conjugaison périphrastique, 343, e; Tendance à abandonner le participe final et particulièrement le par- ticipe futur final, 293. — Après les verbes du sens de aller, venir, envoyer, convoquer, le participe final tend à être remplacé par une autre construction, 298. — Abandon de l'emploi des particules avec le par- ticipe temporel, 303, a. — Abandon des particules avec le participe causal exprimant le motif objectif, 304. — Abandon de woxesp avec le participe causal exprimant le motif subjectif, 304, f. — Abandon de diverses constructions classiques du participe attributif, 306, a, ὁ, c, d: 307. — Tendance générale à abandonner l'emploi des particules avec le participe complément attributif, tendance due à l'influence de l'hébreu et de la langue familière, 308. — Tendance à abandonner l'emploi des participes descriptifs ayant le sens de avec, 309. — Abandon de ἔχω avec le participe parfait et aoriste, 310,4 .— Abandon de τυγχάνω avec le participe attribut, 312, a. — Abandon de φαίνομαι, φανερός εἶμι, δῆλός εἶμι, avec un participe attribut, 312, e. — Abandon de φαίνομαι avec l'infinitif, 312, f. — Tendance générale à abandonner l'emploi du participe attribut après les verbes exprimant une manière d’être déterminée, 312. — Ten- dance à abandonner l'emploi du participe attribut après les verbes signi- fiant cesser, continuer, commencer, finir, etc., 313. — Tendance à aban- donner l’emploi du participe attribut après les verbes signifiant bien ou PARTICIPE. 211 mal faire, l'emporter sur ou être inférieur à, 314. — Tendance à abandonner le participe attribut après les verbes de sentiment, 315. — Tendance à abandonner le participe attribut après les verbes signifiant percevoir, 318. — Abandon du participe attribut après les verbes causatifs ayant le sens de faire percevoir, 319. -- Abandon du passif personnel et du participe attribut, avec les verbes signifiant percevoir et faire percevoir, 320. — Abandon de la construction où le participe attribut passe au nominatif, parce qu'il est identique au sujet, 321. — Tendance générale à abandonner le participe attribut se rapportant soit au sujet, soit au complément direct, 322. — Abandon de l’accusatif absolu du participe, 336. — Tendance à abandonner la construction du participe avec un pronom relatif ou interrogatif complément, 343, b. — La proposition participe est moins fréquemment employée dans le N. T. que chez les auteurs grecs profanes, et surtout chez les auteurs classiques, 344, u. 2% Particularités dues à l'influence de l'hébreu : Emploi fréquent de πᾶς devant le participe, 292, a. — Suppression de l’article entre πᾶς et le participe, 292, ὁ. — Suppression de l'article devant le participe complé- ment distinctif, 292, c. — Suppression du sujet indéfini du participe attributif, sans doute sous l'influence de l'hébreu, 296, note 1. — Emploi du participe au nominatif independant, 337 seqq. — Verbe au participe ou à un mode personnel exprimant une idée adverbiale, 345, a. — Emploi du participe ou du nom de même radicai que le verbe devant le verbe, 345, ὁ. 3° Particularités de la langue littéraire : Exemples du participe futur final, 298. — Participe temporel avec des particules qui en déterminent le sens, 303, a. — Exemples de ὥσπερ avec le participe causal expri- mant le motif subjectif, 303, /. — Exemple de ὡς avec le participe futur causal exprimant le motif subjectif, 303, g. — Emploi de χαίπερ οἱ de καὶ ταῦτα avec le participe concessif, 306, a et ὁ. — Emploi de ὅμως en corré- lation avec le participe concessif, 306, c. — Exemples de οὕτως dans la proposition principale en corrélation avec un participe attributif, 307. — Exemples de certaircs participes descriptifs employés classiquement avec le sens de avec, 309. — Exemples du participe attribut avec ὑπάρχειν, 310, a. — Exemple de λανθάνω avec un participe attribut, 312, c. — Emploi des verbes signifiant cesser, continuer, finir, commencer, etc., avec un par- ticipe attribut, 313, a. — Exemples du participe attribut après les verbes signifiant bien ou mal faire, 314, a. — Exemples du participe attribut après un verbe de sentiment, 315. — Emploi du participe attribut après les verbes signifiant percevoir, 317-318. — Emploi du passif personnel avec un participe attribut, pour un verbe causatif (faire percevoir), 319. — Exemples d’un participe ayant pour complément un pronom relatif ou interrogatif, 343, ὁ. 18 212 NÉGATIONS DANS LES PROPOSITIONS. CHAPITRE XXI Emploi des négations dans les propositions. 348. « Le grec a deux particules négatives différentes : οὐ et μή, qui ont donné chacune de nombreux composés et dérivés. La différence principale entre οὐ et μή est la suivante : οὐ nie la réalité d’un fait; u#, au contraire, nie la réalisation d’une pensée. Par suite οὐ est la négation de toutes les propositions qui servent à énoncerun fait; μή la négation des propositions qui expriment une idée générale ou un commandement. » (CURTIUS, 612). Dans le N. T., la négation οὐ est attachée au mode indi- catif, sauf quelques exceptions; la négation μή est attachée ‘aux autres modes, sauf quelques exceptions avec le participe et une seule avec l’infinitif. L'emploi des deux négations tend donc à être unifié dans le grec de ce livre; mais elles gardent toujours leur sens fondamental : la négation objective ov nie la réalité et la certitude; μή nie la réalisation, l'éventualité, la pensée pure considérée en elle-même : c'est la négation sub- jective. L'hébreu possède deux négations qui correspondent à celles du grec; « l’une qui correspond au grec ur, est la négation subjective; elle nie la pensée et le sentiment de celui qui parle; l’autre correspond au grec οὖ; c'est la négation objective. » (EWALD, 320). Propositions indépendantes. 349. a) Où s'emploie dans toutes les propositions indépen- dantes affirmatives et interrogatives (36), et dans les proposi- tions consécutives introduites par ὥστε — c’est pourquoi (163), Mat., Il, 18, L., XIII, 146; Mar., X, 8, etc. b) Μή s'emploie dans toutes les propositions indépendantes volitives, excepté avec le futur qui prend οὐ (62), Mat., I, 90: VI, 16; Mar., XII, 14, L., XX, 16; J., XIX, 24; Mat., IV, 7. 1. Cunrivs, 612 seqq. ; Kocu, 130, Cuecez et Riemaxx, 155 seqq.; Mavvio, 200 seq. NÉGATIONS DANS LES PROPOSITIONS. 213 L'usage est le même dans les LXX, Nom., XVI, 28, 29; 3 Paral., XIV, 11; Sag. Sir., VII, VIII, IX. c) Il faut suppléer le verbe avec ur dans J., XIII, 9; X VIII, 40; R., XIII, 18, etc. nn À d) La négation suit le verbe dans J., VI, 27 : ἐργάζεσθε μὴ τὴν βρῶσιν τὴν ἀπολλυμένην ἀλλὰ τὴν βρῶσιν τὴν μένουσαν. La raison en est évidente: vor. CURTIUS, 617 bis. e) Dans les propositions principales, les négations s’emploient comme dans les propositions indépendantes. Propositions dépendantes. Propositions dépendantes ayant leur verbe à un mode fini. 950. a) Où s'emploie dans toutes les propositions dépen- dantes exprimant un jugement : propositions affirmatives, in- terrogatives, consécutives, causales, conditionnelles, tempo- relles, relatives. ἡ Ὁ) Μή s'emploie dans toutes les propositions dépendantes exprimant un acte éventuel et n'ayant pas leur verbe au futur : finales, conditionnelles, temporelles, relatives. 351. a) Dans les propositions affirmatives la négation est où (108). : | Classiquement, « après les verbes négatifs ἀντιλέγειν, con- tester ; ἀμφισθητεῖν, melire en doute; ἀρνεῖσθαι, nier, la proposi- tion complément avec ὡς prend la négation où. » (Kocx, 130, 12). On trouve une trace de cette construction dans 4 J., II, 29 : Τίς ἐστιν ὁ ψεύστης εἰ μὴ ὁ ἀρνούμενος ὅτι Ἰησοῦς οὐχ ἔστιν ὃ Χριστός; b) Dans les propositions interrogatives, la négation est οὐ, quand la proposition est déclarative (124); la négation est μή, qui introduit la proposition, quand elle est délibérative, avec le sens de si... ne. pas, Gal., II, 2 (126, c). c) Dans les propositions finales qui expriment un acteéven- tuel, la négation est μή (150). Elle est où dans les propositions consécutives introduites par ὥστε, et équivalant à une proposi- tion indépendante déclarative coordonnée (163; 349, a; 350, a). ᾿ς 852. Dans les propositions causales, la négation est régu- ‘lièrement οὐ; le mode indicatif est seul employé (177). On trouve, par exception, μή dans les deux passages sui- vants : J., III, 18: ὃ μὴ πιστεύων ζδη χέχριται, ὅτι μὴ πεπίστευχεν εἰς τὸ ὄνομα... Le second μή ἃ dû être attiré par le premier, la pro- 214 NÉGATIONS DANS LES PROPOSITIONS. position causale ne faisant que répéter la proposition parti- cipe. — ., IX, 17 : διαθήχη γὰρ ἐπὶ νεχροῖς βεδαία, ἐπεὶ μήποτε ἰσχύει ὅτε ζῇ ὃ διαθέμενος (Tis.; WH. : μὴ τότε). C'est une néga- tion de la pensée en elle-même. « Les écrivains plus récents (par ex. PLur., Luc., Arr.) em- ploient souvent la négation μή dans quelques espèces de pro- positions accessoires où les écrivains anciens se servent de οὐ, comme... dans les propositions causales avec ὅτι, parce que, et ἐπεί. » (Mapvic, 207, 2; cf. SopHocees, et LIDDELL and SCOTT, sub ver. un; CUucuEL et RIEMANN, 98, note 1 de 0. R.; Josép., Apion, I, 23 : διήμαρτον ὅτι un ταῖς ἱεραῖς ἡμῶν βίόλοις Évétuycv.) L'emploi de μή dans ces deux passages est contraire à la tendance générale de la langue du N. T. signalée plus haut (348). 353. Classiquement, μή s'emploie « dans la proposition an- técédente d’une période conditionnelle et dans toute proposi- tion assimilée à une proposition de ce genre, » c'est-à-dire : dans une proposition concessive avec xat εἰ et et χαί; dans une proposition relative conditionnelle; et dans une proposition temporelle à sens fréquentatif indéterminé. Dans le N. T. : a) La proposition conditionnelle de la première forme prend la négation οὐ; le verbe est à l'indicatif au mode réel (184) : Les exemples se classent ainsi : 1° La particule fait corps avec le verbe, 2 Th., III, 10 : εἴ τις οὐ θέλει ἐργάζεσθαι, μιηδὲ ἐσθιέτω, Si quelqu'un refuse de lravailler… — L., XIV, 26; 4 Co., VII,9; XVI, 22; 2 Th., III, 14; 1 Tim., V, 8; Apoc., XX, 15, etc. Ἔξ 20 Et signifie puisque. La forme conditionnelle de la proposi- tion n’est qu'un tour oratoire, et la proposition conditionnelle pourrait être convertie en proposition indépendanteaffirmative, J., 1, 25 : τί οὖν βαπτίζεις, εἰ où οὐχ et ὃ Χριστὸς οὐδὲ ᾿Ηλείας οὐδὲ ὃ προφήτης; — Mal., XXVI, 42; L., XVI, 31; J., III, 12; V, 47; X, 35; Κ., XI, 21; A., XII, 25, 2 P., Il, 4, etc. 3° La particule tombe sur une partie ou sur un mot seule- ment de la proposition conditionnelle, partie ou mot qu'il faut le plus souvent mettre en relief ou en antithèse, Jac., II, 11 : ei δὲ οὐ μοιχεύεις φονεύεις δέ, γέγονας παραδάτης νόμου. — L., XI, 8. εἰ χαὶ οὐ δώσει αὐτῷ ἀναστὰς διὰ τὸ εἶναι φίλον αὐτοῦ, διά γε τὴν ἀναιδίαν αὐτοῦ ἐγερθεὶς δώσει αὐτῷ. — L., XII, 26; XVIII, 4; J., X, 37; À., XXV, 11; 2., VII, 9; 1 Co., IX, 2; XI, 6; XV, 13,15-17; 2 Co., XII, 11; 4 Tim., Il, 5, 2 J., 9-10; Jac., IIT, 2. Etc. NÉGATIONS DANS LES PROPOSITIONS. 219 Ces divers emplois de où se retrouvent chez tous les écri- vains classiques (CurrTius, 617 bis, 2; MADvic, 202, Remarque; Goopwin, 384-387). La négation μή se lit dans le passage suivant, 4 Tim., VI, 3 : εἴ τις «ἑτεροδιδασχαλεῖ καὶ μὴ προσέρχεται ὑγιαίνουσιν λόγοις. Mais dans cet exemple la négation μή tombe réellement sur le participe, et non sur la proposi- tion. Dans les LXX, on lit, Job, XXXI, 19 seq. : εἰ δὲ καὶ ὑπερεῖδον γυμνὸν ἀπολλύμενον χαὶ οὐχ ἡμφίασα αὐτόν᾽ ἀδύνατοι δὲ εἰ μὴ εὐλόγησάν pe, et Cf. v. 17. b) Dans la proposition conditionnelle de la deuxième forme (mode irréel), la négation est toujours μή comme en grec clas- sique ; la négation nie la pensée pure. Il existe un exemple de où (187 ; 188, c). La négation μή se trouve, Mal., XXIV, 22; Mar., XIII, 20; J., IX, 33; XV, 22, 24; XVIII, 30; XIX, 11 ; 4., XXVI, 32; R., VII, 7. Etc. — La négation οὐ se trouve, Mat., XXVI, 24; cf. Mar., XIV, 21. c) Dans la proposition conditionnelle de la troisième forme (mode éventuel), la négation est toujours μή avec le subjonctif, οὐ avec le futur (190, b). — Dans les LXX, Ps., VII, 13. 354. a) Les propositions temporelles suivent la règle géné- rale : οὐ 86 joint à l'indicatif, et μή au subjonctif (210; 212). b) Les propositions relatives suivent la règle générale : où avec l'indicatif, un avec le subjonctif. Quand la proposition relative exprime non pas un fait, mais uue pensée générale, une hypothèse, une condition, la syntaxe classique demande la négation μή, comme dans la proposition conditionnelle de la première forme, qui est. équivalente à la proposition relative (Currius, 616, Rem. II; Kocx, 117, 5 ; 130, 3, δὴ. Dans le N. T., la proposition relative prend οὐ, comme la proposition conditionnelle (353, a ; 232; 233): R., XIV, 23 : πᾶν δὲ ὃ οὐχ ἐκ πίστεως auzxot{a ἐστίν. — R., IV, 15: οὗ δὲ οὐχ ἔστιν νόμος, οὐδὲ παράθασις. — Ap., 11, 24 : ὅσοι οὐχ ἔχουσιν τὴν διδαχὴν ταύτην, οἵτινες οὐχ ἔγνωσαν τὰ βαθέα... — L., XIV, 26-27 : εἴ τις ἔρχεται πρός με χαὶ οὐ μισεῖ τὸν πατέρα ἑαυτοῦ... “Ὅστις οὐ βαστάζει τὸν σταυρὸν ἑαυτοῦ... — Jude, 10; Μαΐ., X, 38. Etc. c) On trouve trois exemples de μή : 2 P.,1, 9 : ᾧ γὰρ μὴ πάρ- ἐστιν ταῦτα, τυφλός ἐστιν. — ἡ J., IV, 3 : πᾶν πνεῦμα ὃ un ὁμολογεῖ τὸν Τησοῦν ἐχ τοῦ θεοῦ οὐχ ἔστιν, — Til., I, 11 : διδάσχοντες ἃ μιὴ δεῖ. Dans les LXX, Prov., IX, 18 : γυνὴ ἄφρων nai θρασεῖα ἐνδεὴς ψωμοῦ γίνεται, À οὐχ ἐπίσταται αἰσχύνην, et ΧΙ, 14: οἷς μὴ ὑπάρχειϊχυδέρνησις, πίπτουσιν ὥστερ 210 NÉGATIONS DANS LES PROPOSITIONS. φύλλα. — Deut., XIV, 10 : πάντα ὅσα οὐχ ἔστιν αὐτοῖς πτερύγια χαὶ are οὗ φάγεσθε. (Cf. ΜΑῦΌν!Ο, 203, et la note 1.) Propositions dépendantes ayant leur verbe à un mode indéfini, 355. a) L'infinitif, dans le N. T., est toujours accompagné de la négation μή, quelle que soit la nature de la proposition, Mat., VIII, 28; ΧΙΠ, ὃ; XXII, 23; XXIIT, 23; À., VII, 19; 2 Co., ΠῚ, 18: X, 2. Etc. — Z., XI, 3, μή nie la proposition infinitive. δ) Classiquement, la négation οὐ se rencontre dans certains cas avec l'infinitif; par exemple, « la négation οὐ s'emploie gé- néralement dans une proposition infinitive, complément d'un verbe signifiant dire ou penser, parce qu'elle s'emploierait dans la construction de ὅτι ou ὡς.» (Kocx, 130, 4, Rem. I). Dans le N. T., la proposition infinitive prend, même dans ce cas, la négation ur, Mat., XXII, 23 : λέγοντες μὴ εἶναι ἀνάστασιν (— ὅτι οὐχ ἔστιν ἀνάστασις). | c) Dans un seul passage, on trouve la négation οὐ, AÆ., VII, 11: εἰ μὲν οὖν τελείωσις διὰ τῆς Λευειτιχῆς ἱερωσύνης ἦν, ὁ λαὸς γὰρ ἐπ᾿ αὐτῆς νενομοθέτηται, τίς ἔτι χρεία χατὰ τὴν τάξιν Μελχισεδὲχ ἕτερον ἀνίστασθαι ἱερέα χαὶ οὐ χατὰ τὴν τάξιν ᾿Λαρὼν λέγεσθαι; C'est un fait qui est nié, et la proposition infinitive pourrait être remplacée par une autre proposition avec la négation οὐ, comme ὃς où χατὰ τὴν τάξιν ᾿Ααρὼν λέγεται, où bien où κατὰ τὴν τά- ξιν ᾿Ααρὼν λεγόμενον. L'auteur explique lui-même cette idée aux VV. 14-17 : ἀνίσταται ἱερεὺς ἕτερος, ὃς οὐ χατὰ νόμον ἐντολῆς σαρχίνης γέγονεν, ἀλλὰ κατὰ δύναμιν ζωῆς χτλ. D'ailleurs, quand la négation accompagne l'infinitif après d’autres verbes que ceux qui signi- fient dire et croire, « celte irrégularité provient la plupart du temps de ce qu'on veut faire ressortir la négation comme por- tant sur telle ou telle idée en particulier. » (MApvic, 205, Rem. 4). Dans notre passage, la négation tombe précisément sur les mots χατὰ τὴν τάξιν ᾿Λαρών, que l'écrivain veut faire ressortir, et qu’il met en antithèse avec χατὰ τὴν τάξιν Μελχισεδέχ. 356. a) Classiquement, après les verbes négatifs par eux- mêmes, c'est-à-dire les verbes signifiant nier et empêcher, comme ἀντιλέγειν, ἀπιστεῖν, ἀρνεῖσθαι, ἀντειπεῖν, ἀπέχεσθαι͵ s'abstenir , de; ἀπολύειν, acquilier ou absoudre; ἀντέχειν, s'Opposer ἃ; εὐλα- Geisôu, se garder de; la proposition infinitive complément prend la négation μή qui est de rigueur (Kocu, 130, 13). Il reste dans Luc et Paul quelques traces de l'usage clas- NÉGATIONS DANS LES PROPOSITIONS. 217 sique, L., XX, 21 : οἱ ἀντιλέγαντες ἀνάστασιν μὴ εἶναι (Tis.; mais WH. : οἱ λέγοντες). — L., XXII, 34 : ἕως τρὶς ἀπαρνήσῃ μὴ εἰδέναι με (Tis., mais ΜΗ. : τρίς με ἀπαρνήσῃ εἰδέναι). — Gal., Υ, Ἴ : τίς ὑμᾶς ἐνέχοψεν ἀληθείᾳ μὴ πείθεσθαι; --- Æ., XII, 19 : παρητήσαντο μὴ προσ- τεθῆναι αὐτοῖς λόγον (Tis., mais WH. rejettent μή en marge). — CF. Æ., XI, 24 : ἠρνήσατο λέγεσθαι͵... 1 refusa de se laisser ap- peler. Dans le N. T., les verbes de cette catégorie ne sont pas suivis de la proposition infinitive, en règle générale, c’est un autre tour qui est employé. b) Ces mêmes verbes peuvent être suivis du génitif de l’in- finitif. Sur cette construction et l'emploi de la négation, voy. 278, 3. . 6) Classiquement, on assimile aux verbes de la catégorie précédente les verbes et locutions signifiant : 7e pas pouvoir, n'être pas capable de, Ἠ 0867" pas, comme οὐ δύναμαι; ἀδύνατον, où δίχαιον, αἰσχρόν, δεινόν ἐστί; αἰσχύνη ἐστί; αἰσχύνομαι. Si l'infinitif doit être nié, il prend ordinairement μὴ οὐ, (Kocx, 130, 14; cf. CurrTius, 621, d.) Cette construction n'est pas usitée dans le N. T. Les verbes et locutions dont il s'agit sont assimilés, pour leur syntaxe, aux autres verbes et locutions analogues : l’infinitif est seul, et, s’il doit être nié, il prend μή. Il y ἃ eu unification de la syn- taxe de tous les verbes et locutions de même nature. Nota. — En hébreu, les modes indéfinis, infinitif et participe, ne s’emploient pas avec négation (sauf dans quelques passages). Parlicipe. Ξ: Le participe est accompagné de οὐ et de μή. 357. « Ov se construit avec tous les participes que l’on peut remplacer par une proposition subordonnée construite aux modes des propositions déclaratives. » (CurTius, 615, 4; cf. Maovic, 207, Rem. I). Où nie le fait, nie que ce qui est exprimé par le participe ait eu lieu ou ait lieu. a) Les exemples de οὐ avec le participe sont peu nombreux dans le N. T. : Mal., XXII, 11 : εἶδεν ἐκεῖ ἄνθρωπον οὐχ ἐνδεδυμένον : ἔνδυμα γάμου, = ὃς οὐχ ἦν ἐνδεδυμένος. — L., VI, 42 ; αὐτὸς τὴν ἐν τῷ ὀφθαλμῷ σοῦ δοχὸν οὐ βλέπων, — καὶ σὺ οὐ βλέπεις. --- 4., VI, 5 : ἐπηγγείλατο δοῦναι αὐτῷ... χαὶ τῷ σπέρματι αὐτοῦ μετ᾽ αὐτόν, οὐχ ὄντος , αὐτῷ τέχνου, — καὶ ταῦτα, ὅτε οὐχ ἦν αὐτῷ τέχνον. — J., X, 12 : ὃ μισ- θωτὸς χαὶ οὐχ ὧν ποιμήν, οὗ οὐχ ἔστιν τὰ πρόδχτα ἴδιχ. La négation 218 NÉGATIONS DANS LES PROPOSITIONS. fait corps avec le verbe et est donnée comme niant le fait. La syntaxe classique aurait demandé μή; l'emploi de οὐ est hé- braïsant; car l’hébreu emploie la négation correspondant à οὐ dans ces constructions, ainsi qu'on le voit, Gal., IV, 27, cita- tion des LXX, Es., LIV, 1 : ἣ où τίκτουσα,... ἣ οὐχ ὠδίνουσα. — A., XIX, 11; XXVIIL, 2, 19: R., VIII, 20; IX, 25; 4 Co., IX, 26; 2 Co., IV, 8: Gal., IV, 27; Ph., ΠῚ, 3; Col., IL, 19; Æ., XI, 1, 85; 4 P., 1, 8; IE, 10. — Mais, 4 Co., IV, 14, la négation porte sur toute la proposition. Dans les LXX, 3 Mac., IX, 18 : οὐδαμῶς δὲ ληγόντων τῶν πόνων, et v. 22 : OÙX ἀπογινώσχων τὰ κατ᾽ ἐμαυτὸν... b) La proposition participe, précédée de καίπερ, χαὶ ταῦτα, ὡς et ὥσπερ, prend la négation οὐ en grec classique (CurTIus, loc. cit.). L'usage classique se retrouve, 4., XX VIII, 19; 4 Co., IX, 26. 358. — On trouve μή partout ailleurs, et son emploi est plus étendu dans la langue du N. T.-que dans la langue clas- sique. Accompagné de ur, le participe exprime une condition, une supposition, une concession, une opinion, une explication propre à celui qui parle, le motif subjectif, en un mot la pensée considérée en elle-même, abstraction faite de la réalité, s'il y a lieu. Les exemples peuvent se classer ainsi : 1° Le participe exprime une pensée générale, une hypothèse, et pourraît être remplacé par une proposition conditionnelle ; il prend alors μή comme en grec classique : L., III, 11 : ὃ ἔχων δύο χιτῶνας, μεταδότω τῷ μὴ ἔχοντι. — J., V, 23: IX, 39: XII, 48; R., V, 14; Gal., VI, 9, etc. 20 Le participe exprime l'opinion ou le motif de celui qui parle, l'opinion ou le motif prêtés à une autre personne, ou bien l'opinion, le motif réellement exprimés par un autre : J., VI, 64 : ἤδει γὰρ ἐξ ἀρχῆς ὃ ᾿Τησοῦς τίνες εἰσὶν οἱ un πιστεύοντες. — Mal., 1, 19 : ᾿Ιωσὴφ δὲ ὁ ἀνὴρ αὐτῆς, δίχαιος ὧν χαὶ μὴ θέλων αὐτὴν δειγματίσαι. — Α., XV, 38 : Παῦλος δὲ ἠξίου, τὸν ἀποστάντα ἀπ᾿ αὐτῶν ἀπὸ Παμφυλίας καὶ μὴ συνελθόντα αὐτοῖς εἰς τὸ ἔργον, μὴ συνπαραλαμθάνειν τοῦτον. — Μαΐ., XXII, 29; Mar., II, 4; L., I, 20; II, 45; VI, 30 ; XIII, 11 ; 4., IX, 26; XVII, 6; XX, 29; 4 Co. I, 28; 3 Co., ΙΝ, ἃ: ΗΠ... IV, 2, elc. — Dans les LXX, Ps., VII, 12. 3° Le participe exprime la supposition pure et simple : 4 Co., IV,7:et δὲ καὶ ἔλαδες, τί χαυχᾶσαι ὡς μὴ λαθών; — 4 Co., IV, 48, etc. — Dans les LXX, 2 Mac., XII, 3. NÉGATIONS DANS LES PROPOSITIONS. 219 & Le participe dépend d'un verbe de volonté ou de désir (cf. CurrTius, 617 bis, 1): H., VI, 1 : ἐπὶ τὴν τελειότητα φερώμεθα, un πάλιν θεμέλιον xara- θαλλόμενοι μετανοίας ἀπὸ νεχρῶν ἔργων. — # Co., VIE, 29; PA., III, 9, etc. ÿ° Le participe équivaut à une proposition consécutive : H., IV, 15 : où γὰρ ἔχομεν ἀοχιερέα μὴ δυνάμενον συνπαθῆσαι, (el qu'il ne puisse pas compalir. — Gal., IV, 8, etc. 6° La négation μή équivaut à notre préposition sans, très fréquemment : Mal., XXII, 11-12 : εἰσελθὼν δὲ ὁ βασιλεὺς... λέγει αὐτῷ ‘Etuipe, πῶς εἰσῆλθες ὧδε μὴ ἔχων ἔνδυμα γάμου ; Sans avoir la robe nupliale. ‘Le participe avec μή exprime l'opinion de celui qui parle, et le même participe avec ov, au verset précédent, exprimait un fait (357, a). — L., 1, 20; 4., V, 7, 1 Co., VII, 37; 2 Co., V, 19; Eph., I], 12; etc. 70 La négation μή correspond à quoique... ne... pas : 4 P.,1, 8 : εἰς ὃν ἄρτι μὴ δρῶντες πιστεύοντες δὲ ἀγαλλιᾶτε, auquel croyant mainlenant quoique vous ne le voyiez pas. — 4 Co., IX, 20 : μὴ ὧν αὐτὸς ὑπὸ νόμον, quoique je ne fusse pas, MOi, soumis à la loi. — J., VII, 15; R., II, 14, etc. & Avec le participe accompagné de l'article ne on trouve toujours μή, comme en grec classique : Mat., VII, 26 : πᾶς ὃ ἀχούων μου τοὺς λόγους καὶ un ποιῶν. — L., XI, 29, -- Dans les LXX, Prov., XI, 29. Quand l’article générique manque après πᾶς, on trouve tou- jours μή, Mat., XIIT, 19. 9 Lorsque le participe et εἶναι forment une périphrase du verbe simple, μή nie le participe, tandis que οὐ nie la proposi- tion entière, L., 1, 20 : ἔσῃ σιωπῶν xat μὴ δυνάμενος λαλῆσαι. — L., XII, 6 : ἕν ἐξ αὐτῶν οὐχ ἔστιν ἐπιλελησμένον ἐνώπιον τοῦ θεοῦ. 959. Ce qui précède montre que dans la langue du N. T. le participe tend à ne plus prendre que la négation μή. Cette tendance appartient à la langue post-classique. « Les écrivains plus récents (par ex. PLurT., Luc., ARR.) emploient souvent la négation μή dans quelques espèces de propositions accessoires où les écrivains anciens se servent de οὐ, comme dans les pro- positions objectives avec ὅτι ou ὡς, et dans les propositions causales avec ὅτι, parce que, et ἐπεί, 118 emploient, de même, bien plus fréquemment que les écrivains antérieurs, la néga- tion μή avec des participes qui désignent seulement une cir- constance, sans quil y ait à en chercher d'autres raisons dans 220 NÉGATIONS DANS LES PROPOSITIONS. la forme de la proposition.» (Maovic, 207, 2.) 11 faut donc s'abstenir de presser le sens (subjectif) de u dans la proposi- tion participe. 960. a) Ce qui est dit de οὐ et de μή s'applique à leurs com- posés, comme en grec classique. b) Quand le premier membre de la phrase est négatif et que le second l’est aussi, celui-ci commence par οὐδέ, μηδέ. — Quand le premier membre de la phrase est positif, et le second négatif, celui-cicommence par xat οὐ, καὶ μή (Kocx, 130, Rem. II). L'usage classique existe dans le N. T. : Mat., V,14: οὐ δύναται πόλις χρυδῆναι ἐπάνω ὄρους χειμένη, οὐδὲ ᾿ χαίουσιν λύχνον.... -- Mar., VIIT, 2 : ἤδη ἡμέραι τρεῖς προσμένουσίν μοι χαὶ οὐχ ἔχουσιν τί φάγωσιν. c) On rencontre assez souvent des négations accumulées, comme en grec classique, L., XXIII, 53; J., Ill, 27; V,19; VIII, 15, etc. — Dans les LXX, Es., LIV, 10. 361. a) La négation double où μή s'emploie classiquement avec le subjonctif ou le futur (Kocx, 130, 10, a; cf. Cur- TIUS, 620 ; Manvic, 124, Rem. 3). Dans le N.T., on trouve où μή: Pour renforcer l'idée de négation, Mat., V, 26 : οὐ μὴ ἐξέλθῃς ἐκεῖθεν ἕως ἂν ἀποδῷς τὸν ἔσχατον χοδράντην. — Mat., XVI, 22 : οὐ μὴ ἔσται σοι τοῦτο. --- Mat., V, 18, 20, etc. — Dans les LXX, Deutér., VII, 2, 3. — Cf. 38. Avec la seconde personne du futur dans une interrogation, pour commander avec impatience (Kocx, 130, 10, δ). Ce tour de la langue littéraire a disparu du N. T. Cependant on trouve une fois la négation οὐ employée dans ce sens; ΤΟΥ͂. 4., XIII, 10, et cf. 77, d. δ) Après les verbes signifiant craindre, on emploie μὴ où, que... ne. pas, dans la langue classique. Cette construction n’est pas en usage dans le N. T. (157); on trouve seulement, 2 Co., XII, 20 : φοδοῦμαι γὰρ un πως ἐλθὼν οὐχ οἷονς θέλω εὕρω ὑμᾶς. ΟἹ) Dans de très rares passages, deux négations valent une affirmation, À., IV, 20 : οὐ δυνάμεθα... ἃ εἴδαμεν καὶ ἠκούσαμεν μὴ 1. En grec moderne, le participe ne prend plus que la négation ur. 2. Mat., XXV, 9, les leçons varient. Tis. donne : μήποτε οὐκ ἀρχέσῃ ἡμῖν καὶ ὑμῖν C'est aussi la leçon marginale de WH. Le sens est : (nous ne pouvons pas vous en donner), dans la crainte qu'il n’y en ait pas assez pour nous el pour vous. — ΜΗ. lisent : μή ποτε où μὴ äpxéon. Le sens reste le même, parce que où μὴ ἀρκέση n'est qu'une forme de négation renforcée pour οὐχ dpxéor. Dans ce passage, μήποτε équivaut à peul-élre, el cf. le même usage dans les LXX, Gen., III, 22; XXIV, 5; etc. NÉGATIONS DANS LES PROPOSITIONS. 221 λαλεῖν. — # Co., XII, 15 : ἐὰν εἴπη, ὁ ποὺς ὅτι Οὐχ εἰμὶ χείρ, οὐχ εἰμὶ Ex τοῦ σώματος, οὐ παρὰ τοῦτο οὐχ ἔστιν ἐχ τοῦ σώματος, CE N'ESÉ DAS pour cela qu'il ne serail pas du corps. 362. a) La négation οὐ se joint à certains verbes pour leur donner une signification exactement opposée à la signification qu'ils ont par eux-mêmes (Currius, 617 bis, 2). Il en est ainsi, dans le N. T., avec : οὐχ ἀφίω, je défends, j'empêche. — οὐκ ἀρνοῦμαι, 76 reconnais. — où βούλομαι, je refuse. — οὐχ ἐγχρα- tevouar, je Suis incontinent. — οὐχ ἔχω, je Suis pauvre. — οὐχ εὑρίσχομαι,76 Manque. — οὐχ E&, je défends, j'empêche. — οὐ θέλω, je refuse. — οὐ μισῶ, je préfère, j'aime autant. — οὐ προνοοῦμαι, je néglige. — οὐχ οἶδα, j'ignore. — οὐ φιλῶ, je dédaigne, je haïs. — Par litote, 2 Co., I, 11 : οὐκ ἀγνοῶ, je sais fort bien. b) Dans les locutions ἐχτὸς et ur, εἰ μή, et δὲ μή, et δὲ μή γε, μή est employé invariablement. 363. Ce qui vient d’être dit sur l'emploi des négations dans les proposilion1s montre : 1° qu'il existait une tendance très forte à unifier l'emploi de chaque négation, et particulièrement à attacher la négation οὐ au mode indicatif; 2° que la différence de sens entre les deux négations était encore assez bien con- nue pendant la période gréco-rormaine. 364. Les deux négations οὐ et μή conservent leur sens classique dans la langue du Ν. T., et leur syntaxe suit les règles ordinaires de la syntaxe classique. Cependant elle présente un certaiu nombre de particularités impor- tantes : 1° Particularités de la langue familière du N. T. : Règle générale de l'emploi des négations οὐ et ur dans le N. T. et tendance à unifier leur emploi, 348; 363. — Emploi de μή dans la proposition causale, 352. — Em- ploi de οὐ dans la proposition conditionnelle de la première forme (mode réel), 343, a. — Emploi de οὐ dans la proposition relative équiva- lant à une proposition conditionnelle de la première forme, et unifi- cation de la syntaxe de ces deux propositions de mème sens, 354, ὁ. — L'infinitif est toujours accompagné de μή, 355, a. — Emploi très étendu de un avec le participe, 358; Abandon de la négation où dans la proposition affirmative dépendante après les verbes négatifs par eux-mêmes, 351, a. — Abandon de μή dans la proposition conditionnelle de la première forme, 353, a. — Abandon de μή dans la proposition relative équivalant à une proposition condi- tionnelle, 354, ὃ. — Tendance à abandonner la négation μή avec l'infi- nitif après les verbes négatifs par eux-mêmes, 356. — Abandon de μή avec l'infinitif après certains verbes et certaines locutions ayant un sens négatif par eux-mêmes, 356, c. — Tendance à abandonner la néga- tion οὐ avec le participe, 357. — Abandon de οὐ μή avec la deuxième personne du futur dans une interrogation, pour commander avec iippa- tience, 361, a. — Abandon de μὴ οὐ après les verbes signifiant craindre, 29292 OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES. 361, ὁ. — Tendance à abandonner l’emploi de deux négations pour don- ner un sens positif, 361, c. 2e Particularités dues à l'influence de l’hébreu : Les deux négations hébraïques correspondant aux deux négations grecques favorisaient l'emploi régulier de ces dernières, 348. — Influence de l’hébreu sur l’em- ploi de où avec le participe, 357, a. 3° Particularités de la langue littéraire : Exemple de où employé dans la proposition dépendante affirmative après un verbe négatif par lui- même, 351, a. — Exemples de μή dans une proposition relative équivalant à une proposition conditionnelle, 354, c. — Exemple de οὐ dans une pro- position infinitive, 355, c. — Exemples de μή avec l'infinitif après un verbe négatif par lui-même, 356, a. — Exemples de où avec le participe, 357; avec le participe concessif et causal, 357, ὃ. — Exemples de deux négations donnant un sens positif, 361, c. CHAPITRE XXII Observations complémentaires. I. — Le discours direct et le discours indirect!. 965. « Le discours ou style direct est : 1° l'expression de la pensée actuelle de l'historien ou du narrateur; 2 la reproduc- tion textuelle des paroles d'un autre. | « Le discours indirect ou style indirect est la reproduction du sens des paroles ou des pensées d’une personne autre que l'historien ou le narrateur, dans une ou plusieurs propositions subordonnées compléments d'un verbe signifiant dire. On peut rapporter sous la forme du discours indirect ses propres pa- roles ou ses propres pensées. » Le discours indirect : proposition principale. 366. « On est convenu d'appeler principale dans le discours indirect toute proposition qui dans le discours direct serait principale. | a) « Une proposition principale qui énonce un jugement est introduite par ὅτι ou ὠς, ou bien a le verbe à l’infinitif. » 14. Les citations qui suivent sont extraites de Kocx, 129; cf. Currius, 558 bis. OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES. 223 Dans le N. T., elle est introduite par ὅτι seulement; elle prend, le plus souvent, la forme de la proposition dépendante affirma- tive; moins souvent, la forme de la proposition infinitive (108 seqq.). Elle se rapproche le plus possible de la forme du style direct. b) « Une proposition principale qui ds θπΠς un désir a le verbe à l'infinitif. » Dans le N. T. : 1° La règle classique est assez souvent observée, et le verbe est à l’infinitif, particulièrement chez Luc et Paul (261; 262). 2 Mais la proposition finale est très souvent conservée, Mar., 1X,9; Mat., XVII, 9 et IV, ὃ. La proposition finale après un verbe de volonté et de désir peut s'employer au style direct dans le N. T. En la conservant au style indirect, les écrivains du N. T. se rapprochent autant qu'ils le peuvent du style direct, suivant la tendance générale de la langue de ce livre (22; 261-264). 6) « Une proposition principale interrogative exprime soit un jugement, soit un désir, et suit les règles » ordinaires de la proposition dépendante interrogative. 11] en est de même dans le N. T., où la proposition dépen- dante interrogative garde les temps et modes du style direct (sauf quelques exemples de l’optatif oblique), d) Il n'y a pas lieu de s'occuper, pour le N. T., de certaines construc- tions d’un caractère synthétique employées par les auteurs classiques. (Cf. Kocx, 129, Remarques I, 11, III.) Le discours indirect : proposition secondaire. 367. « On estconvenu d'appeler secondaire, dans le discours indirect, toute proposition qui dans le discours direct serait secondaire » ou dépendante. a) « Dans toute proposition secondaire, le temps est toujours celui du discours direct. » Il en est de même dans le N. T. b) « Si le verbe de la proposition principale est à un temps principal, le mode dans la proposition secondaire doit être aussi celui du discours direct. » Il en est de même dans le N. T. c) « Si le verbe de la proposition principale est à un temps secondaire, le mode dans la proposition secondaire peut être 224 OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES. celui du discours direct; mais l'optatif peut aussi être employé et l’est fréquemment, soit pour l'indicatif des trois temps prin- cipaux, soit pour le subjonctif avec ou sans ἄν. — Mais l'indi- catif des temps secondaires, le mode potentiel et le mode irréel doivent être maintenus dans la proposition secondaire. » Dans le N.T., la règle est la même que précédemment : le mode dans la proposition secondaire est celui du discours direct. Cependant d) Il existe des exemples de l'optatif oblique. Le discours indirect : l'optatif oblique. 367 ”“. Voici ce qui reste dans le N. T. de cette construction littéraire : Propositions dépendantes affirmalives : aucun exemple. -- -- interrogatives : L., 1, 29; II, 15; VIII, 9; XVIII, 36, XXII, 23; À., XVII, 11, 27; XX, 16; XXI, 33; XXV, 20; XX VII, 12, 39. -- — finales : aucun exemple. — — condilionnelles : Α., XXIV, 19. — — . causales : aucun exemple. — — temporelles : A., XXV, 16 (bis). — : — relalives : aucun exemple. L'optatif oblique existe comme vestige de la langue littéraire dans Luc, et encore cet écrivain ne l'emploie-t-il fréquem- ment que dans la proposition dépendante interrogative. Des deux autres exemples, le premier est mis dans la bouche de Paul parlant devant le procurateur Félix, et le second dans la bouche du procurateur Festus parlant au roi Agrippa. Il semble que l'optatif oblique ne fût pas ou ne fût plus en usage dans la langue familière; voy. 102*. 368. a) « Le Grec n’aime point à appliquer rigoureusement les règles du discours indirect, et il ne se contente pas d'employer très souvent les modes du discours direct au lieu de l'optatif oblique, mais il passe même quelquefois sans 4. Dans les inscriptions attiques de l'Empire, l'optatif oblique se rencontre aussi bien que les temps et modes du style direct; ef. C. 7. 4., 2, 5, 38, 1132, etc. Cf. au contraire les inscriptions d'Égypte de l'époque post-classique, C. 1. G., Ill, 4697 et 4951. OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES. 225 transition aucune à la forme du discours direct. » — Dans le N. Τ.: 1° Ce sont les temps et modes du discours direct qui sont régulièrement employés, et les écrivains du N. T. tendent à conserver le plus possible dans le discours indirect la forme du discours direct. 2 Luc seul emploie l’optatif oblique aussi bien que les modes du style direct. 3° Luc seul mélange l'optatif oblique et le mode du discours direct, 4., XXI, 33 : ἐπυνθάνετο τίς εἴη καὶ τί ἐστιν πεποιηχώς. 4 Luc passe brusquement du style indirect au style direct, L., XXIV, 46 : καὶ εἶπεν αὐτοῖς ὅτι οὕτως γέγραπται παθεῖν τὸν Χριστὸν 'χαὶ ἀναστῆναι x νεχρῶν τῇ τρίτῃ ἡμέρᾳ καὶ χηρυχθῆναι ἐπὶ τῷ ὀνόματι αὐτοῦ μετάνοιαν εἰς ἄφεσιν ἁμαρτιῶν εἰς πάντα τὰ ἔθνη --- ἀρξάμενοι ἀπὸ ᾿Ιερουσαλήυ,, ὑμεῖς μάρτυρες τούτων. χαὶ ἰδοὺ ἐγὼ ἀποστέλλω.. .--- L., XIX, 13; À., I, 4-5; XXV, 4-5. — Pour une construction contraire, voyez L., IX, 3, et 247, 3. δ) 11] n’y a pas lieu de s'occuper, pour le N.T., de certaines construc- tions synthétiques de la langue littéraire employées au style indirect (Kocx, 129, 2. Remarque; CURTIUS, 558 bis, a, et b.) Il. — Temps et Modes dans les propositions dépendantes. 369. Dans le N. T., la pensée emporte avec elle.le temps et le mode, qui varieront, au moins dans une certaine mesure, suivant la manière particulière dont chaque écrivain conçoit l'idée (97-99). L'application de ce principe est à remarquer pour les propo- sitions dépendantes. Le temps et le mode dépendent seulement de la manière dont l'écrivain envisage l'acte, et non de la par- ticule qui introduit la proposition, ou de la forme traditionnelle de cette proposition. C’est ce que montrent les exemples suivants : a) J., I, 34 : μεμαρτύρηχα ὅτι οὗτός ἐστιν ὁ υἱὸς τοῦ θεοῦ. Mat., XXI, 45 : ἔγνωσαν ὅτι περὶ αὐτῶν λέγει. J., XVI, 19: ἔγνω Ἰησοῦς ὅτι ἤθελον αὐτὸν ἐρωτᾷν. 2 Co., XII, 5 : ἑαυτοὺς πειράζετε εἰ ἐστὲ ἐν τῇ πίστει. L., IX, 33 : μὴ εἰδὼς ὃ λέγει. Cf. Mar., IX, 6. Gal., IV, 11 : φοθοῦμαι ὑμᾶς μή πως εἰχῆ χεχοπίακα εἰς ὑμᾶς. Mat., XX, 10 : οἱ πρῶτοι ἐνόμισαν ὅτι πλεῖον λήμψονται. L., XVI, 4 : ἔγνων τί ποιήσω. 226 OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES. Mar., XI, 13 : ἦλθεν et ἄρα τι εὑρήσει ἐν αὐτῇ. Ph., HI, 12 : διώχω δὲ εἰ χαὶ χαταλάῤθω. Mal., XV, 32 : οὐχ ἔχουσιν τί φάγωσιν. Cf. L., XI, 6 : οὐχ ἔχω ὃ παραθύήσω αὐτῷ. Mar., ΙΧ, 6 : οὐ γὰρ ἔδει τί ἀποχριθῇ,. 1,.,1, 62 : ἐνένευον δὲ τῷ πατρὶ αὐτοῦ τὸ τί ἂν θέλοι χαλεῖσθαι αὐτό. 4 Th., IL, ὃ : ἐπεμψα εἰς τὸ γνῶναι τὴν πίστιν ὑμῶν υήπως ἐπείρασεν ὑμᾶς ὁ πειράζων χαὶ εἰς χενὸν γένηται ὃ χόπος ἡμῶν. 2 Tim., 11, 24-26 : δοῦλον ὃς Κυρίου οὐ δεῖ ψάχεσθαι, ἀλλὰ ἥπιον εἶναι... παιδεύοντα τοὺς ἀντιδιατεθεμένους, μήποτε δῴη αὐτοῖς ὁ θεὸς | μετάνοιαν εἰς ἐπίγνωσιν ἀληθείας χαὶ ἀνανήψωσιν Ex τῆς... A., XXI, 33 : ἐπυνθάνετο τίς εἴη χαὶ τί ἐστιν πεποιηχώς. δὴ).4 ., V, 20 : δέδωχεν ἡμῖν διάνοιαν ἵνα γινώσχομεν τὸν ἀληθινόν. 4 L., VII, 49 : τίς οὗτός ἐστιν ὃς χαὶ ἁμαρτίας ἀφίησιν; | AD., VIII, ὃ : ἐδόθη αὐτῷ θυμιάματα πολλὰ ἵνα δώσει ταῖς... | Mal., VII, 6 : μήποτε χκαταπατήσουσιν αὐτοὺς... χαὶ στραφέντες ρή- | ξωσιν ὑμᾶς. | J., XI, 11 : πορεύομαι ἵνα ἐξυπνίσω αὐτόν. ' Eph., ΠΙ, 14-16 : κάμπτω τὰ γόνατά μου... ἵνα δῷ ὑμῖν... 1 Eph., 1, 15-17 : οὐ παύομαι εὐχαριστῶν ὑπὲρ ὑμῶν μνείαν ποιούμενος ἐπὶ τῶν προσευχῶν μου ἵνα ὁ θεὸς... δῴη ὑμῖν πνεῦμα σοφίας... | Mar., I, 1 : ἀποστέλλω τὸν ἀγγελόν μου... ὃς χατασχευάσει τὴν δδόν. A., XXI, 16 : ἄγοντες παρ᾽ ᾧ ξενισθῶμεν Μνάσωνί τινι. C) L., IX, 49 : ἐχωλύομεν αὐτόν, ὅτι οὐχ ἀχολουθεῖ μεθ᾽ ἡμῶν, Mar., IX, 38 : ἐκωλύομεν αὐτόν, ὅτι οὐχ ἠχολούθει ἡμῖν. d) Ap., XX, 15 : εἴ τις οὐχ εὑρέθη ἐν τῇ βίόλῳ τῆς ζωῆς γεγραυ- μένος, ἐδλήθη... L., XVII, 6 : εἰ ἔχετε πίστιν ὡς χόχχον σινάπεως, ἐλέγετε ἂν... J., XIII, 17 : εἰ ταῦτα οἴδατε, μαχάριοί ἐστε ἐὰν ποιῆτε αὐτά. 4 J., V, 14-15 : ἐὰν οἴδαμεν ὅτι ἀχούει ἡμῶν ὃ ἐὰν αἰτώμεθα. 4 Th., IL, 8 : νῦν ζῶμεν ἐὰν ὑμεῖς στήχετε. Mat., ΧΥΊΠ, 9 : εἰ ὃ ὀφθαλμός σου σχανδαλίζει σε, ἔξελε αὐτόν. 4 Co., IX, 11: μέγα εἰ ἡμεῖς ὑμῶν τὰ σαρχιχὰ θερίσομεν; L., XIX, 40 : ἐὰν οὗτοι σιωπήσουσιν, οἱ λίθοι χράξουσιν. Mat., X, 32 : ὅστις ὁμολογήσει ἐν ἐμοὶ... ὁμολογήσω χἀγὼ.... L., XVII, 33 : ὃς ἐὰν ζητήσῃ, ... ὃς δ᾽ ἂν ἀπολέσει ζωογονήσει αὐτήν. Mar., IX, 47 : ἐὰν ὃ ὀφθαλμός σου σχανδαλίζῃ σε, ἔχθαλε αὐτόν. L., VIIL, 18 : ὃς ἂν γὰρ ἔχῃ δοθήσεται αὐτῷ, χαὶ ὃς ἂν μὴ ἔχῃ χτλ. — Cf. | Mar. IV, 25 : ὃς γὰρ ἔχει δοθήσεται αὐτῷ, χαὶ ὃς οὐχ ἔχει χτλ. β 4 Th., V, 9-10 : ... εἴτε γρηγορῶμεν εἴτε καθεύδωμεν. — Cf. R., XIV, 8 : ἐάν τε γὰρ ζῶμεν, τῷ χυρίῳ ζῶμεν, ἐάν τε ἀποθνήσχω- | μὲν χτλ. OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES. 227 4 P., IT, 14 : εἰ καὶ πάσχοιτε διὰ διχαιοσύνην, μακάριοι. Α., XXIV, 19 : où ἔδει ἐπὶ σοῦ παρεῖνχι χαὶ χατηγορεῖν εἴ τι ἔχοιεν πρὸς ἐμέ. 4 Co., XIV, 5 : μείζων δὲ ὁ προφητεύων ἢ ὃ λαλῶν γλώσσαις, ἐχτὸς εἰ LA διερυμηνεύη. γονεν χτλ. " ος e * " # 4 « “ὦ 6) "., XIE, 36 : ὡς τὸ φῶς ἔχετε, πιστεύετε εἰς τὸ φῶς. A., VII, 1δ : ηὔξησεν ὃ λαὸς... ἄχρι οὗ ἀνέστη βασιλεὺς ἕτερος. Mar., VI, 45 : ἠνάγκασεν τοὺς μαθητὰς αὐτοῦ ἐμόῆναι... ἕως αὐτὸς ἀπολύει τὸν ὄχλον. -- Cf. Mfal., XIV, 22. Η., ΠῚ, 13 : παρακαλεῖτε ἑαυτοὺς χαθ᾿ ἑχάστην ἥμέοαν ἄχρις οὐ τὸ Eñnuepov χαλεῖται. | 1 Tim., IV, 13 : ἕως ἔρχομαι, πρόσεχε τῇ ἀναγνώσει. L., XVII, 22 : ἐλεύσονται ἡμέραι ὅτε ἐπιθυμήσετε μίαν τῶν ἡμερῶν. AD. XVII, 17 : ὃ γὰρ θεὸς ἔδωχεν..., ἄχρι τελεσθήσονται οἱ λόγοι τοῦ θεοῦ. L., XIE, 35 : οὐ μὴ ἴδητέ με ἕως ἥξε! ὅτε εἴπητε ( Tis.) Μαί., XIV, 32 : ἤνάγχασεν τοὺς ἀχθητὰς ἐμύῆνα!... ἕως οὐ ἀπολύσῃ τοὺς ὄχλους. Gal., VE, 10 : ὡς καιρὸν ἔχωμεν, ἐργαζώμεθα τὸ ἀγαθόν. AD., VII, 3 : μὴ ἀδικήσητε τὴν γῆν..., ἄχρι σφραγίσωμεν τοὺς δούλους. A., XXV, 16 : ... πρὶν ἡ ὁ χατηγορούμενος κατὰ πρόσωπον ἔχοι τοὺς χατηγόρους. | f) Ap., VIIL, 1 : ὅταν ἤνοιξεν τὴν σφραγῖδα τὴν ἑθδόμτιην, ἐγένετο σιγή. Mar.,XI, 25 : ὅταν στήκετε προσευχόμενοι, ἀφίετε εἴτιἔχετε χατάτινος. Mar., II, 11 : τὰ πνεύματα τὰ ἀχάθαρτα, ὅταν αὐτὸν ἐθεώρουν, ποοσέπιπτον. Ap., XIV, 4 : οὗτοι οἱ ἀκολουθοῦντες τῷ ἀρνίῳ ὅπου ἂν ὑπάγει. Mar., VI, 56 : ὅσοι ἂν ἥψαντο αὐτοῦ ἐσώζοντο. — Cf. Mat., XIV, 80 : καὶ ὅσοι ἥψαντο διεσώθησαν. Mar., VI, δύ : ὅπου ἂν εἰσεπορεύετο εἰς χώμας..., ἐτίθεσαν τοὺς ἀσθενοῦντας. 4". , IV, 9 : ὅταν δώσουσιν τὰ ζῷα δόξαν..., πεσοῦνται οἱ εἴχοσι... AD., 11, 25 : ὃ ἔχετε χρατήσατε ἄχρι οὐ ἂν ἥξω. e “᾿ ’ % 0 R., XV, 24 : ὡς ἂν πορεύωμαι εἰς τὴν Enavlav, ἐλπίζω yo... Mat., 11, 13 : ἴσθι ἐχεῖ ἕως ἂν εἴπω σοι. Mat., X, 19 : ὅταν δὲ πχράδωσιν ὑμᾶς, un μεριυνήσητε. ᾿ εἶ à # + »᾿» + L., 1, 26 : ἦν αὐτῷ χεχρηματισμένον... un ἰδεῖν θάνατον πρὶν[ἢ] ἂν ἴδη τὸν χριστὸν χυρίου. 19 228 OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES. III. — Rattachement de la proposition principale à la proposition dépendante. 370. La proposition dépendante se rattache à la proposition principale suivant le rapport établi par l'écrivain entre les deux pensées exprimées dans les deux propositions (104). Il est naturel que la construction de la proposition dépen- dante change, quand l'idée change dans la proposition princi- pale. Mais, dans le N.T., elle change tout aussi bien quand l'idée reste la même. On trouve les constructions les plus va- riées, non seulement après des propositions principales de même nature, mais encore après le même nom, le même verbe, répétés dans ces propositions principales. La proposition dé- pendante se construit donc avec la proposition principale sui- vant la manière particulière dont l'écrivain conçoit le rapport qui unit la première à la seconde. On se rend compte de ce fait, très important pour la syntaxe et l’exégèse du grec du N.T., en comparant entre eux les exemples suivants cités çà et là dans le corps de notre travail : a) L., 1, 57 : ἐπλήσθη © χρόνος τοῦ τεχεῖν αὐτήν. L., XXI, 22 : ἡμέραι ἐχδιχήσεως αὐταί εἰσιν τοῦ πλησθῆναι πάντα τὰ γεγραμμένα. 4 P., IV, 17 : ὃ χαιρὸς τοῦ ἄρξασθαι τὸ xolux ἀπὸ τοῦ οἴχου τοῦ θεοῦ. R., ΧΙ, 11 : ὥρα ἤδη ὑμᾶς ἐξ ὕπνου ἐγερθῆναι. AD., XI, 18 : ἦλθεν ἢ οὐγή σου χαὶ ὁ χαιρὸς τῶν νεχρῶν χριθῆναι χαὶ δοῦνα! τὸν μισθόν. J., XVI, 29 : ἔρχεται ὥρα ὅτε οὐχέτι ἐν παροιμίαις λαλήσω buy. 4 Co., ΧΙ, 28 : ἐν τῇ νυχτὶ ἢ παρεδίδετο. J., XVI, 2 : ἔρχεται ὥρα ἵνα πᾶς ὁ ἀποχτείνας [ὑμᾶς] δόξῃ λατρείαν προσφέρειν. Μαί., XVI, 16 : ἐζήτει εὐκαιρίαν ἵνα αὐτὸν παραδῷ. L., XXII, 6 : ἐζήτει εὐχαιρίαν τοῦ παραδοῦναι αὐτόν. δὴ Mat., 111, 14 : ἐγὼ χρείαν ἔχω ὑπὸ σοῦ βαπτισθῆναι. H., V, 12: χρείαν ἔχετε τοῦ διδάσχειν ὑμᾶς τινὰ τὰ στοιχεῖα. H., ΥἹΙ, 11 : τίς ἔτι χρεία... ἕτερον ἀνίστασθαι ἱερέα... ; 4{ΤῊ., V, 1: περὶ δὲ τῶν χοόνων... οὐ χρείαν ἔχετε ὑμῖν γράφεσθαι (que l'on vous écrite). 4 Th., IV, 9: περὶ δὲ τῆς οιλαδελφίας οὐ χρείαν ἔχετε γράφειν ὑμῖν (que je vous écrive). 4 J., 11, 27 : οὐ yceiav ἔχετε ἵνα τις διδάσχγ, ὑμᾶς. ὁ) 4., ΧΙΠ, 25 : οὐ οὐχ etui ἀξιος τὸ ὑπόδημα τῶν ποδῶν λῦσαι. OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES, 229 1 Co., XVI, 4 : ἐὰν dE ἀξιον ἢ τοῦ χἀμὲ πορεύεσθαι. J., 1, 21 : οὗ οὐχ εἰμὶ ἐγὼ ἄξιος ἵνα λύσω. L., VII, 4 : ἀξιός ἐστιν ᾧ παρέξῃ τοῦτο. d) 4 Co., I, 11 : ἐδηλώθη γάρ μοι περὶ ὑμῶν... ὅτι ἔριδες ἐν ὑμῖν εἰσίν. A., Υ,9: τί ὅτι συνεφωνήθη buiv πειράσαι τὸ πνεῦμα Κυρίου; H., IX, 27 : ἀπόκειται! τοῖς ἀνθρώποις ἅπαξ ἀποθανεῖν. IT., IV, 6 : ἀπολείπεται τινὰς εἰσελθεῖν εἰς αὐτήν. L., XVII, 1: ἀνένδεχτόν ἐστιν τοῦ τὰ σχάνδαλχ ur, ἐλθεῖν. A., X, 29 : ὡς δὲ ἐγένετο τοῦ εἰσελθεῖν τὸν ΠΠέτοον. Mat., X, 25 : ἀρκετὸν τῷ μαθητῇ ἵνα γένηται! ὡς ὁ διδάσχαλος... L., XVII, 2 : λυσιτελεῖ αὐτῷ εἰ λίθος αυλιχὸς πεοίχειται πεοὶ τὸν τράχηλον αὐτοῦ... ἡ ἵνχ σχανδαλίσῃ τῶν μιχρῶν τούτων Eva. 1 Co., VIT, 8 : καλὺν αὐτοῖς ἐὰν μείνωσιν ὡς χἀγώ. 6) 4 Tim., 11, À : παρακαλῶ οὖν πρῶτον πάντων ποιεῖσθαι δεήσεις. Α., XXI, 12 : πχρεκχλοῦμεν ἡμεῖς... τοῦ un ἀνχύαίνειν αὐτόν. 2 Co., X, 1-2 : παρχχαλῶ ὑμᾶς διὰ τῆς πραύτητος χαὶ ἐπιειχίας τοῦ Χριστοῦ, ὃς χατὰ πρόσωπον μὲν ταπεινὸς ἐν ὑμῖν, ἀπὼν δὲ θαρρῶ εἰς ὑμᾶς" δέομαι δὲ τὸ Un παρὼν θαρρῆσαι τῇ πεποιθήσει... 1 Th., IT, 2-3 : ἐπέμψαμεν Τιμόθεον... εἰς τὸ στηρίξαι ὑμᾶς καὶ πα- ραχαλέσαι ὑπὲρ τῆς πίστεως ὑμῶν, τὸ μηδένα σαίνεσθαι ἐν ταῖς θλίψεσιν. 2 Co., 1, 4 : ὃ παραχαλῶν ἡμᾶς ἐπὶ πάσῃ τῇ θλίψει ἡ αῶν, εἰς τὸ δύνασ- θαι ἡυᾶς παραχαλεῖν τοὺς... A., XII, 42 : παρεκάλουν εἰς τὸ μεταξὺ σλδύατον λαληθῆναι αὐτοῖς τὰ ρήματα ταῦτα, Üs demandéèrent qu'on leur expliquät ces choses. 4 Th., IL, 10 : ὑπερεχπερισσοῦ δεόμενοι εἰς τὸ ἰδεῖν ὑμῶν τὸ πρόσωπον. 2 Th., 11,1 : ἐρωτῶμεν δὲ ὑμᾶς... εἰς τὸ un ταχέως σαλευθῆναι ὑμᾶς. Eph., VI, 11 : ἐνδύσασθε τὴν πανοπλίαν τοῦ θεοῦ πρὸς τὸ δύνασθαι ὑμᾶς. Mar., V, 18 : παρεκάλει αὐτὸν ὃ δαιμονισθεὶς ἵνα ἀετ᾽ αὐτοῦ ἢ... Mat., VIII, 84 : ἰδόντες αὐτὸν παρεχάλεσαν ὅπως μετχδῇ ἀπὸ τῶν ὁρίων αὐτῶν. J., XI, 11 : πορεύομαι ἵνα ἐξυπνίσω αὐτόν. Mat., XV, 33 : πόθεν ἡμῖν... ἄρτοι τοσοῦτοι ὥστε γορτάσαι ὄχλον τοσοῦτον; J., VI, 7 : διλχοσίων δηνχρίων ἄοτοι οὐχ ἀρχοῦσιν αὐτοῖς vx ἔχαστος βραχὺ λάθη. : 2 Th., IL, 3 : πιστὸς δέ ἐστιν ὃ Κύριος ὃς στηρίξει ὑμᾶς. 1 ..,1, 9 : πιστός ἐστιν χαὶ δίχαιος ἵνα ἀφῇ ἡ μἷν. J., Ὑ, 1: ἄνθρωπον οὐχ ἔχω ἵνα, ὅταν ταραχθῇ τὸ ὕδωρ, βάλῃ με... J., IX, ἃ : τίς ἥμαρτεν, οὗτος ἢ οἱ γονεῖς αὐτοῦ, ἵνα τυφλὸς γεννηθῇ; J., XIV, 22 : τί γέγονεν ὅτι ἡ υἵἷν μέλλεις ἐμφανίζειν σεχυτόν....; 230 OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES. Mal., VAT, 21 : ποταπός ἐστιν οὗτος ὅτι xal οἱ ἄνεμοι χαὶ ἢ 0xhacox αὐτῷ ὑπαχούουσιν ; L., XVHI, 29-30 : οὐδεὶς ἔστιν ὃς ἀφῆκεν οἰχίαν ἢ γυναῖχα... ὃς οὐχὶ ᾿ ‘ « U 9 EM + ΄ Ὺ ᾿ un λάθη πολλαπλασίονα ἐν τῷ χαιρῷ τούτω. — CT. Mar., X, 29-30 : οὐδεὶς ἔστιν ὃς ἀφῆχεν οἰχίαν ἡ ἀδελφοὺς.., ἐὰν μ' λάθη ἑχατονταπλασίονα. --- Cf. Μαί., XIX, 29. 7.1... XXII, 60 : oùx οἶδα ὃ λέγεις. L., XXII, 34 : οὐ γὰρ οἴδασιν τί ποιοῦσιν. Μω"., XIV, 36 : ἀλλ᾽ οὐ τί ἐγὼ θέλω ἀλλὰ ti σύ. — Cf. Mat., ΧΧΥῚ, 39 : πλὴν οὐχ ὡς ἐγὼ θέλω ἀλλ᾽ ὡς σύ. Cf. L., XXI, 42 : πλὴν μὴ τὸ θέλημα μου ἀλλὰ τὸ σὸν γινέσθω. Mal.. XXVI, 63 : ἐξορκίζω σε... ἵνα ἢυἷν εἴπῃς εἰ σὺ εἶ ὃ γριστός. Cf. L., XXII, 67 : εἰ σὺ εἴ ὃ γριστός, εἰπὸν ἡμῖν. | ͵ g) J., VE, 10 : ποιήσατε τοὺς ἀνθρώπους ἀναπεσεῖν. A., LIL, 12 : ἢμῖν τί ἀτενίζετε ὡς ἰδίχ δυνάμει n εὐσεθείχ πεποινχόσιν τοῦ περιπατεῖν αὐτόν ; Mat., ΧΧΊΙΠ, 5 : πάντα δὲ τὰ ἔργα αὐτῶν ποιοῦσιν πρὸς τὸ θεαθῆναι... J., ΧΙ, 37 : οὐχ ἐδύνατο οὗτος... ποιῆσαι ἵνα χαὶ οὗτος μὴ ἀποθᾶνγ,: Μαί., XIX, 16 : τί ἀγαθὸν ποιήσω ἵνα σχῶ ζωὴν αἰώνιον ; Ap., XUL, 13 : ποιεῖ σημεῖα μεγάλα ἵνα χαὶ πῦρ ποιῇ x τοῦ οὐρανοῦ... Ap., ΧΙΠ, 12 : ποιεῖ τὴν γῆν χαὶ τοὺς ἐν αὐτῇ χατοιχοῦντας ἵνα προσχυνήσουσιν τὸ θηρίον. hu) Α., ΕΥ̓, 29 : δὸς τοῖς δούλοις σου μετὰ παρρησίας πάσης λαλεῖν. | Mal., XIV, 16 : δότε αὐτοῖς ὑμεῖς φαγεῖν. | A., Χ, 40 : ἔδωχεν αὐτὸν ἐμφανῆ γενέσθαι. AD., IX, ὃ : ἐδόθη αὐτοῖς ἵνα μὴ ἀποχτείνωσιν αὐτούς. Mal., ΧΧΙΝ, 21: δώσουσιν σημκεῖχ μεγλχ χαὶ τέρατα ὥστε πλανηθῆναι. Mar., XIII, 22 : δώσουσιν σημεία χαὶ τέρατα πρὸς τὸ ἀποπλανᾶν.... J., V, 36 : τὰ γὰρ ἔργα ἃ δέδωχέν μοι ὃ πατὴρ ἵνα τελειώσω αὐτά. ἡ) Μαί., XVI, 26 : τί γὰρ ὠφεληθήσεται ἄνθρωπος ἐὰν τὸν χόσμον ὅλον χερδήση; Mar., VIIL, 36 : τί γὰρ ὠφελεῖ ἄνθρωπον xepôñour τὸν xéaucv ὅλον; L., IX, 25 : τί γὰρ ὠφελεῖται... χερδήσας τὸν χόσμον ὅλον; 2) 4., XVI, 34 : ἠγαλλιάσατο πανοιχεὶ πεπιστευχὼς τῷ θεῷ. Δία)». IV., 38 : οὐ μέλει σοι ὅτι ἀπολλύμεθα ; Mar., XV, 44 : ὃ δὲ Πειλᾶτος ἐθχύμασεν εἰ ἤδη τέθνηχεν. 4 Th., 10], 8 : νῦν ζῶμεν ἐὰν ὑμεῖς στήχετε ἐν Κυρίῳ. J., ΧΙ, 15 : χαίρω δι᾿ ὑμᾶς, ἵνα πιστεύσητε, ὅτι οὐχ ἤμην ἐχεῖ. L., XVI, 8 : ἐπαιτεῖν αἰσχύνομαι. Ap., XVI, 9 : οὐ μετενόησαν δοῦναι αὐτῷ δόξαν. Mat., XXI, 32: ὑμεῖς δὲ ἰδόντες οὐδὲ μετεμελήθητε ὕστερον τοῦ mio τεῦσαι αὐτῶ. OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES. 231 A., IIT, 19 : μετανοήσατε οὖν χαὶ ἐπιστρέψατε πρὸς τὸ ἐξαλιφθῆναι ὑμῶν τὰς ἁμαρτίας. k) Nous citerons un exemple des LXX : celui de τιθέναι γνώμην avec _ les propositions qui en dépendent, dans le 2me livre d'Esdras. V, 8: τίς ἔθηχεν ὑμῖν γνώμην τοῦ οἰχοδομῆσαι τὸν οἶκον τοῦτον ; V,9: τίς ἔθηχεν ὑμῖν γνώμην τὸν οἶχον τοῦτον οἰχοδομῆσαι ; V, 13 : ὁ βασιλεὺς ἔθετο γνώμην τὸν οἶχον τοῦ θεοῦ τοῦτον οἰκοδομηθῆναι. VI, 8 : ἀπ᾿ ἐμοῦ γνώμη ἐτέθη μή ποτέ τι ποιήσητε μετὰ τῶν πρεσδυτέρων τῶν ᾿Ιουδαίων τοῦ οἰχοδομηθῆναι οἶχον τοῦ Θεοῦ. VI, 11 : ἀπ᾽ ἐμοῦ ἐτέθη γνώμη ὅτι πᾶς ἄνθρωπος ὃς ἀλλάξει τὸ ρῆμα τοῦτο χαταιρεθήσεται ξύλον ἐχ τῆς οἰχίας αὐτοῦ καὶ ὠρθωμένος πληγήσεται. CF. VI, 3 : Κῦρος ὁ βασιλεὺς ἔθηχε γνώμην περὶ οἴχου... τοῦ ἐν ᾿Ιερουσαλήμ Οἶχος olxoëo- μηθήτω. VI, 1 : Δαρεῖος ὁ βασιλεὺς ἔθηχε γνώμην xai ἐπεσχέψατο ἐν ταῖς βιδλιοθήχαις. La particule χαί a le sens consécutif, et la phrase équivaut ἃ ἔθηχε γνώμην ἐπισχέψασθα:. Cf., en effet, 4 Esdras, VI, 22, où la même idée est ainsi exprimée : ὁ βασιλεὺς Δαρεῖος προσέταξεν ἐπισχέψασθαι. Cf. encore, Daniel, IT, 10-11 : σύ, βασιλεῦ, ἔθηχας δόγμα πάντα ἄνθρωπον ὃς ἂν ἀκούση τῆς φωνῆς τῆς σάλπιγγος... καὶ μὴ πεσὼν προσχυνήση τῇ εἰχόνι τῇ χρυσῆ, ἐμδληθήσηται εἰς τὴν χαμίνον. — Cf. la version propre des LXX. 371. Les séries d'exemples que nous venons de citer (IT et 1Πὴ montrent que dans Ie N. T. : l° Des idées différentes sont exprimées par des propositions dépendantes dont les modes sont différents ou les construc- tions différentes, J., XI, 15. — J., XIIL, 17. — J., XII, 36 et Gal., VI, 10. Etc. 2° Une même idée peut être envisagée et exprimée de diffé- rentes manières, Mat., XXIV, 24 et Mar., XIII, 22. — Z., IX, 49 et Mar., IX, 38. — Mar., IX,6 et L., IX, 33. Etc. 99 Une même idée, envisagée de la même manière, peut admettre des constructions différentes, mais équivalenles, A., XXI, 33. — Mat., VII, 6. — Ep. IL, 16 et I, 15-17. — L., XVII, 33. — Mat., Il, 13 et XIV, 22. — 1 Th., V,iet 4J., IE, 27. — 4., XIII, 25 et J., I, 27. — ZL., XVIIL, 29-30 et Mar, X, 29-30, et cf. Mat., XIX, 29., etc. CONCLUSIONS Nous avous dit dans notre Zn{roduclion : L'étude détaillée des lois qui régissent le grec du N. T. montrera d'une manière . précise, sous une forme concrète, ce que le grec du N. T. a de commun avec le grec classique et avec le grec post-classique; - quels apports lui ont été faits par l’hébreu et le grec hébraï- sant; enfin, ce qui lui est particulier. Dès lors, on pourra dé- terminer les caractères propres et distinctifs qui méritent à la langue du N. T. une place spéciale dans la langue grecque post-classique. Nous venons d'étudier la partie la plus importante, la plus considérable, et la plus caractéristique de toute la grammaire du N. T. Nous pouvons donc déterminer les caractères propres et distinctifs de la langue de ce livre, en ce qui concerne les propositions. Ces caractères nous paraissent être les suivants : I. — Le fond de la syntaxe des propositions dans le N. T. consiste daus l'emploi ordinaire des temps et des modes, et dans les constructions ordinaires, simples el faciles, des pro- positions. Ce fond est commun à la langue littéraire et à la langue familière; à la langue classique et à la langue post- classique. Mais Les anomalies, les constructions extraordinaires, et les constructions particulières du N. T. sont si nombreuses et si importantes qu'elles font de la syntaxe de ce livre une syntaxe spéciale, régie par des lois propres et précises, qui la sépa- rent, du moins en partie, de la syntaxe classique, et même de la syntaxe des écrivains profanes post-classiques. IT. — Les constructions plus simples et plus faciles sont préférées aux constructions d'un caractère plus synthétique et plus littéraire; Un grand nombre de constructions sont étrangères à la langue littéraire ou ne s'y rencontrent que rarement, et paraissent appartenir spécialement à la langue familière; Par contre. un assez grand nombre de constructions en usage CONCLUSIONS. 233 dans la langue littéraire tendent à être abandonnées, ou même le sont déjà complètement ; Les constructions de la langue classique qui ne se retrouvent plus dans le N. T. forment les pertes subies par la langue ; ce sont les particularités négatives du grec du N. T. (et du grec post-classique). Au contraire, les constrüctions nouvelles constituent les gains de la langue ; ce sont les particularités positives du grec du N.T. (et du grec post-classique) ; Le grec du N. T., postérieur au grec classique et à celui des LXX, antérieur au grec byzantin, appartient à la période post- classique de la langue grecque et particulièrement à la pé- riode gréco-romaine. La syntaxe des propositions dans le N.T. appartient donc à la langue familière, post-classique, de la période gréco-ro- maine. IT. — On remarque, dans la langue du N. T., un grand nombre d'expressions et de constructions hébraïsantes ou purement hébraïques ; La comparaison que nous avons établie perpétuellement entre la syntaxe des propositions dans le N. T. et la syntaxe des propositions dans les LXX montre que la première est analogue ou identique à la seconde, que souvent elle dépend de celle-ci et repose sur elle; Enfin nous avons constaté çà et là l'influence des croyances judéo-chrétiennes. La syntaxe des propositions dans le N. T. n'appartient donc pas seulement à la langue familière de la période gréco- romaine, mais, d’une manière plus précise, à la langue fami- lière judéo-grecque, parlée par des Judéo-chrétiens. C'est ce caractère de langue judéo-grecque chrétienne qui donne au grec du N. T. sa couleur propre, et qui constitue son unité. IV. — La syntaxe des propositions dans le N. T. présente un caractère analytique très prononcé : habitude de séparer les idées pour les énoncer en les énumérant dans des propo- sitions indépendantes ; tendance à éviter les constructions synthétiques ; elc. V. — Elle présente aussi une tendance très marquée à l’u- nification : unification de l’emploi du futur et du subjonctif, 234 CONCLUSIONS. qui peuvent s'échanger dans toutes les propositions; unificalion de toutes les propositions finales; unification des propositions conditionnelles de la première forme (mode réel) et des propo- sitions relatives qui y correspondent; unificalion des proposi- tions conditionnelles de la troisième forme (mode éventuel) et des propositions temporelles et relatives qui y correspon- dent; etc. VI. — La pensée est spontanée, sans apprêt; on ne remarque pas le souci de choisir les mots, les tours, les constructions. La pensée crée la forme de la phrase et la construction syntactique de cette phrase, au lieu de se contraindre à une construction ar- ᾿ tificielle, convenue, imitée. Nous saisissons donc, dans le N.T., la pensée telle qu'elle naît dans l'esprit de l'écrivain; mais la forme qu'elle revêt ainsi spontanément est souvent irrégu- lière, ou étrangère (hébraïsante); En même temps qu’elle naît et crée sa forme, la pensée subit diverses influences : influence de l’analogie, visible partout, et cause principale de l'unification dont nous avons parlé plus haut; influence de la langue littéraire, dont les traces se retrouvent çà et là; influence de la langue populaire, qui introduit quelques-unes de ses expressions dans la langue du N.T.; etc. — Cf. Zntrod., p. XLI seqq. Puisque la pensée est spontanée, qu'elle crée sa forme en même temps qu'elle subit ces influences, la syntaxe des pro- positions dans le N. T. est nécessairement vivante et psycho- logique. VII. — Les conclusions pratiques, qui concernent l’explica- : tion philologique du texte, sont les suivantes : =. 4° Le commentateur ne doit pas corriger les leçons autorisées du texte pour les réduire aux règles traditionnelles et convenues de la syntaxe classique, ou les rendre conformes aux manières de parler usitées dans la langue littéraire ; 2 Le commentateur ne doit pas chercher dans le grec du N. T. les formes convenues et traditionnelles de la syntaxe classique, ni user de subtilités pour les y retrouver; 3 Le commentateur doit appliquer à chaque passage les lois et règles de la syntaxe du N. T., et accepter le sens que le passage donne ainsi de lui-même ; 4 Quand la même idée, le même fait, se retrouvent chez plusieurs écrivains du N. T., le commentateur doit laisser à CONCLUSIONS. 235 chacun d’eux la manière personnelle dont il exprime cette idée ou rapporte ce fait : en un mot, il doit laisser à chacun d’eux l’individualité de sa pensée. Par suite | 5° Dans les passages parallèles du N. T., le commentateur doit s'abstenir de transporter la pensée de l’un des écrivains dans le texte de l'autre; il doit les comparer pour les com- prendre et les expliquer mieux, sans les identifier ni les confondre ; 6° Les mêmes règles (4 et 5°) doivent être appliquées aux passages parallèles d’un même écrivain. TABLE DES MATIÈRES Nota. — Les chiffres renvoient à la page pour le titre des chapitres et aux numéros pour leur contenu. INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . + . . , . D. Ill Formation du grec post-classique, II-VIII. — Nature du grec post- classique et du grec hébraïsant, IX-XI.— La langue du Nouveau Testament : caractères généraux; éléments constitutifs ; élément grec, hébraïque, et chrétien; caractère psychologique de la syntaxe, XIH-X VIII. — Objet de la grammaire du N. T., et objet de notre travail, XIX. — Motifs de récrire la grammaire du N. T., XX. — Rapports entre la grammaire du grec post-classique et celle du N. T., XXI. — Principaux ouvrages consultés el remarques, XXII. SYNTAXE DES PROPOSITIONS : Préliminaires. . . p. 1 Conjugaison, 1-2. — Temps, 3.— Modes, 4-13. — Propositions, 14-17. CHAPITRE Î : Principes généraux . . . . . . . . .. . φ. 9 Loi de la dissociation des éléments de la pensée, 18-25. — Influente de l’hébreu et de la langue familière, 26-31. — Tendance à renforcer l'affirmation, 32. — Epexégèse, 33. PREMIÈRE PARTIE : PROPOSITIONS INDÉPENDANTES. p. 17 Propositions indépendantes, 35; déclaratives, 36. CHAPITRE II : Propositions déclaratives affirmatives. p. 17 Proposition affirmative, 37. — Modes : réel, 38; irréel, 39-40; potentiel, 41-43. — Affirmation sous forme d'interrogation, 45. — Sommaire, 46. CHAPITRE III : Propositions déclaralites interro- gatives e Φ e . . Φ Φ e « e e Φ e e Φ ΓῚ .Φ . . Φ Φ P. 29 Proposition interrogative, 47-51. — Modes, 52. — Emplois divers, 52-58. Fréquence, 83. — Observations, 57-59. — Propositions interrogatives, déclaratives et volitives, 60. — Sommaire, 61. CHAPITRE IV : Proposilions indépendantes volitives . p. 27 238 TABLE DES MATIÈRES. CHAPITRE V : Proposilions volilives délibératives . . p. 28 Proposition délibérative : sous forme affirmative; ses modes, 63-64. — Sous forme interrogative, 65-66; ses idées accessoires, 67. — In- dicatif et mode potentiel, 68-69. — Sommaire, 70. CHAPITRE VI : Proposilions volilives impératives ou JUSSIDES Te ne dues λει SENS Ste οὐδὲ 95 Proposition impérative; ses modes, 71. — Emploi aux trois personnes, 32-74. — Futur, 75. — Proposition finale, 76. — Autres tours, 77-78. — Sens concessif, 70. --- Sommaire, 80. CHAPITRE VII : Proposilions volilives optlatives . . . p. 38 Proposition optalive; ses modes, 81. — Optatif, 82; impératif, 83; futur, 84; mode potentiel, 85; mode irréel, 86. — Observations, 87-88. — Sommaire, 89. SECONDE PARTIE : PROPOSITIONS DÉPENDANTES . . p. 41 CHAPITRE VIII : Notions préliminaires . . . . . . . p. 41 Théorie des propositions dépendantes; leur division, 90-96. — Prin- cipes généraux pour leur syntaxe, 97-106. CHAPITRE IX : Propositions dépendantes complétives HiPECIES: 5 Sum Le RES SS's mme DRE Se D 46 Propositions complétives directes; leur division, 107. CHAPITRE X : Proposilions (dépendantes) affirmatives. p. 49 Proposition affirmative, et particules, 108-110. — Verbes : du sens de déclarer avec les propositions affirmative et infinitive, 111-112. — Du sens de croire, 113. — Du sens de percevoir avec les propositions affirmative, participe, et infinitive, 114-115. — Uniflication de leur syntaxe, 116-119. — Modes et temps, 120-121. — Remarques, 122, et cf 133. — Sommaire, 123. CHAPITRE XI : Propositions (dépendantes) interroga- TA TE | Proposition interrogative, et particules, 124. — Verbes après lesquels on la trouve, 125-130. — Unification, 126, d. — Permutation des propositions interrogative et relative, 128, b. — Temps et modes, 130. — Mode potentiel, et optatif, 131; 131 bis. — Remarques, 132. Observations communes aux propositions affirmatives et interroga- tives, 133-139. — Sommaire, 141. CHAPITRE XII : Propositions finales et consécutives. p. 71 Finalité, 141-143. — Propositions qui l’expriment, et particules, 154-145. — Extension de l'emploi de la proposition finale, 145. — TABLE DES MATIÈRES. | 239 Conséquences, 147. — Propositions avec ἵνα, etc. (style direct et indirect), et ὥστε, 148-149 ; Propositions introduites par ὅπως, ἵνα et un, 150 seqq. — Temps et modes, 150; subjonctif, 151 ; optatif, 152; futur, 153-155 ; mélange du subjonctif οἱ du futur, 154. — Propositions finales : Après les verbes du sens de prendre soin, s’efforcer, tâcher, 156. — Après les verbes signifiant craindre, 157, et cf. 158. — Propositions finales avec l’in- dicatif présent, 159 ; avec le mode irréel, 160. — Remarques, 161. — Proposition finale indépendante, 162. Propositions introduites par ὥστε, 163. — Exprimant la conséquence : Avec le mode fini, 164, et 165. — Avec l’infinitif, 165-168. — Propo- sition consécutive après un mot qui marque le degré dans la quan- tité ou la qualité, 169. — Remarques, 170. — Tendance à ne plus employer la proposition consécutive, 171. Remarques générales, 172-173. — Sommaire, 174. CHAPITRE XIII : Propositions dépendantes CirCOnSs- LUNCICUES sn ER eee ee Move de Et rne Ge DS 09 Leur nature; leurs caractères communs, 173. CHAPITRE XIV : Proposilions causales. . . . . . . . p. 96 Leur nature; particules, 176. — Temps et modes, 177. — Motif ob- jectif cŸ subjectif, 178. — Emploi de ὅτε pour établir une relation logique entre deux idées ou deux actes, 179. — Remarques, 180. — Sommaire, 181. CHAPITRE XV : Propositions condilionnelles el con- COSSIDÉS ER ας ἀν Cu RNB N RES E Ses D: 102 Leur nature ; quatre formes; particules, 182-183. — Première forme : mode réel, 184-186. — Deuxième forme : mode irréel, 187 et 188. — Mélange des deux formes, 189. — Troisième forme : mode éventuel (subjonctif et futur), 190-193. — Quatrième forme : optatif, 194. — Observations, 195-201. — Combinaisons de et et de ἐάν, 202. — Pro- positions concessives, 203-207. — Sommaire, 208. CHAPITRE XVI : Propositions temporelles . . . . . p. 120 Leur nature; particules, 909. — Mode réel, 210. — Fréquence indéter- minéc, 911. — Mode éventuel (subjonctif et futur), 212-216). —Équi- valence des propositions temporelles et conditionnelles, 217-218. — Propositions temporelles introduites : par une particule du sens de jusqu'à ce que ou avant que, 219. — Par ἕως, 220-221. — Par ποίν, 222. — Remarques, 223-224. — Sommaire, 225. CHAPITRE XVII : Propositions relatives et corréla- BOSS LES ES Lee Ds ee om θυ: 192 Leur nature; mots qui les introduisent, 226. — Propositions rela- tives : explicative, 227, — Finale et consécutive, 228-230. — Causale, 231. — Conditionnelle, 232-237. — ‘l'emporelle et locale, 238. — Re- marques, 239. — Proposition corrélative, 240-244. — Sommaire, 245. 240 TABLE DES MATIÈRES. Cuarirre XVIII : Les deux modes indéjinis. . . . . p. 144 CHAPITRE XIX : Infinilif.. . . . . .. . . .. .. Ὁ. 145 Proposition infinitive indépendante, 247-248. Proposition infinitive dépéndante. — Rapport du sujet et de l'attri- but avec l'infinitif, 249-253 bis, — Infinitif sans article, 254-255. — Proposition infinitive, sujet d'un verbe impersonnel, 256-258. — Proposition infinitive complétive directe : déclarative, 259-260; vo- litive, 261-262. — Proposition infinitive, complétive indirecte, finale, 263-268. — Infinitif accompagné de l'article, 269-270. — Nomi- natif de l’infinitif, 271. — Accusatif de l’infinitif : sans préposition, 972 ; avec des prepositions, 273. — αὐ de Finfinitif : sans pré- position, 274-279 ; avec des prépositions, 280. — Datif de l'infinitif, 281-283. — Proposition finale employée comme périphrase de l’in- finitif, 284-235. — Remarques, 286-288. — Sommaire, 289. CHAPITRE XX : Parlicipe. . . . . . . . . . . . . 8. 181 Sa nature; construction dépendante, 990. — Participe : Complément distinctif, 291-293. — Complément attributif, 296; explicatif, 297 - final, 298-299; causal, 300; conditionnel et concessif, 301 ; temporel, 302. — Participe attributif accompagné de particules, 303-308. — Participes employés avec le sens de avec et participes descriptifs, 309. — Participe attribut ou partie intégrante de l'attribut, 310-311. — Participe de l’attribut se rapportant au sujet, 312-316. — Participe de l'attribut se rapportant au complément direct, 317-322. — Cons- truction indépendante du participe, 323. — Génitif absolu, 324-333. — Accusatif absolu, 334-336. — Nominatif indépendant : Dans les LXX, 337. — Après un sujet à un autre cas que le nominatif, 338. — Dans les descriptions {et mélange des constructions dépendante et indépendante), 330. — Le participe λένων dans l’Apocalypse, 340. — Le participe au nominatif indépendant dans les Leltres de Paul et de Pierre, 341-342. — Observations, 343-346. — Sommaire, 347. CHAPITRE XXI : Négalions dans les propositions. . p. 212 Les deux négations classiques dans le grec du N. T., 348. — Néga- tions : Dans les propositions indépendantes, 349. — Dans les pro- positions dépendantes ayant leur verbe : A un mode fini, 350-354. — A l’iufinitif, 355-356. — Au participe, 356-339. — Remarques, 360— 363. — Sommaire, 364. CHAPITRE XXII : Observalions complémentaires. . . τ. 222 Le discours direct et indirect, 365. — Le discours indirect, 366-367. — L'optatif oblique, 367 bis. — Remarques, 368. — Temps et modes dans les propositions dépendantes, 369. — Rattachement de la pro- position dépendante à la proposition principale, 370. — Consé- quences, 371. Con CLÜSIONS . e Φ . .ο e Là s s . . . . Φ e Φ . ᾿ Φ Ρ. 231 N. B. Consulter aussi les sommaires qui suivent chaque chapitre. is ———— RENNES, ALPHONSE LE ROY Imprimeur breveté. Ernault (E.). — Du parfait en grec et en latin. Gr. in-8° . . .. &fr. — La versification homérique. I. In-8&. ............. 4 fr. 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Étude sur la pensée et la structure de cette trilogie d’Eschyle. In-40 . ... . . . . . . .. ASS Hana A AE 4 fr. Maspero (G.). — De Carchemis oppidi situ et historiâ antiquissimäâ, ac- cedunt nonnulla de Pedaso homericâ. Gr. in-8°,-avec trois cartes. Au leu dé hi τ ϑεν Bee ue ane Rod du + a ὺς 2 fr. Meylan (H.). — Nonius Marcellus, gllation de plusieurs manuscrits de Paris, de Genève et de Berne, suivic d’une notice sur les princi- paux manuscrits de Nonius pour les livres 1, 11 et III, par L. Ha- vet, professeur au Collège de France. Gr. in-80, , . . . . . ὅ fr. Mévières (A). — Mémoire sur le Pélion et l'Ossa. In-8. . . . . 5 fr. Mommsen (T.) — Histoire romaine, traduite par C. À. Alexandre. 8 vol. in-8°, accompagnés d'une carte de l'Italie vers l’an 600 de Rome et d'une table alphabétique. Épuisé. Les volumes If à VIII se vendent séparément. Le né: εν Sfr. — Le même ouvrage, tomes IX à XI, traduits par R. Cagnat et J. Tou- taiu. 3 vol. in-8e, accompagnés ‘de. cartes et d’une table alphabé- DIQUÉS ὃς, οἱ den ὅ ων τς το ον: D φρο a SN mr ὦ 20 fr. — Histoire de la monnaïe romiainé träduüite de l'allemand par le duc de Blacas et publiée par J.de Witte, membre de l’Institut. 4 forts vol. in-& caval., ornés de 20 pl. de médailles. Vol. I et II, épuisés; vol. III et IV. ChACUR LISA NS AUS STE AR Sue mate 20 fr. — Étude sur Pline le jeuncé, traduité par C. Morel. Gr. in-8° br. %fr. Parmentier (L.'. — Études historiques sur la formation des mols dans la langue grecque I : les substantifs et les LE en ΕΣ dans 1 a langue d’Homère οἱ d'Hésiode. Gr. in-80 . . .,.".".". ,, . Gfr. — Euripide et Anaxagore. In-6°. . , .. . . ... eus. “Sfr. Portius (9. — Grammatica linguae graecae vulgaris. Reproduction de. l'édition de 1638, suivie d'un commentaire grammatical et bisto- rique, par W. Moy er, avec une introduction de J. Psichari. Gr. 1η-89. - 492 fr. 50 Psichari (3). — Études de philologie néo-grecque. Recherches sur le. _ développement historique du grec. Gr. in-8. . . . .. ες 22 fr. 50 Quintilien. — Institution oratoire, collation d'un ms. du Χο siècle, par- | E. Chatelain et δ. Le Coultre. Gr. in-89. . . . . . . . . . . 2 fr. Riohter. — Les. Jeux des Grecs ct des Romains. Traduit par À. Bréal et. ‘ _Af. Schwob. In:18 jésus orné de gravures sur bois . . . -8fr. Robiou (F.'. —Itinéraire des dix wille, étude topographique. Gr. in-B° avec 3 CATLES LE 2 US a er nd Mn EE RUE Ἐν . 6tfr. — Questious homériques. I. Fragments de mythologio conservés dans l'Iliade. IL. Géographie de l'Asie Mineure au temps de la guerre de Troie. Ifl. Institutions et coutumes de la Grèce aux temps héraïques 6 fr, Sortais (G.). — Ilios et Iliade. In-8° avec unc-carte . . πόνον Sfr. Talbot (E — De ludicris apud veteres laudationibus. In-8o br. 2 fr. 50 . Teuftel (ὟΝ. 5... — Histoire de la littérature romaine. Traduit sur la 3° édition allemande, par J. Bonnard et P. Pierson. Avec une pré- face de M. T.-H. Martin, doyen de la Faculté des Lettres de Rennes. 3 vol. gr. in- NS D TN LUS ... . SOfr. Tournier (E.). — Notes critiques sur Colluthus. Gr. in- ge. .. Sfr. Weil (Hi. — Discours sur les historiens anciens, prononcé à la rentrée des Facultés et de l'École de Médecine de Besançon. In-8°. 4 fr. -- De l'ordre des mots dans les langues anciennes comparées aux langues modernés. Troisiènie édit. In-80. . ,....... 4 fr. — De tragœdiarum graecaruin Cum rebus publicis conjunctione. In-8°. 1 fr. 50 Wescher (G.). — l'tude sur le monument bilingue de Delphes, suivie d'éclaircissements sur la découverte du mur oriental, avec le texte de plusieurs inscriptions inédites relatives à l'histoire des Ampbhic- tyons, un plan du temple d'Apollon Pythien et une carte du terri- toire sacré de Delphes. ΣΕ ee me nn me min eme ee — meet pee on mnt ment enr ee de ca ἰ RENNES , ALPH. LE ROY, IMPRIMEUR BREVETÉ. - Heu Google HUE τὸ πον Eur à ONE DRE AS RE FAN = F Ι τ FT - FE δῷ πὰρ δος ξ mo + ἜΝ ᾿ * si 7 πὰ ë d . . ᾿ 3 . on - - ᾿ Ron LAS δῦ Û à . Ι 1 | [| [I ML